Samy Bounoua, Lucia della Fontana, Blaise de Saint Phalle
Même si leurs parcours se distinguent, Soraya Boudia et Frédérique Aït-Touati ont toutes deux été formées « dans le même chaudron », celui des Sciences and Technologies Studies (STS). C’est pourquoi, lorsqu’il est question d’interdisciplinarité et de mise en récit de l’Anthropocène par les humanités environnementales, l’une des notions qui ressort est celle de matérialité, trop souvent mise de côté par les sciences humaines et sociales. Dans cet entretien, les deux chercheuses abordent la nécessité pour les humanités environnementales de rouvrir un dialogue avec toutes les sciences, mais aussi de formuler à leur manière les questions liées à la crise sociale et écologique. Elles nous donnent des pistes pour penser les questions qui émergent dans un monde rendu toxique par les pollutions industrielles, et les nouvelles échelles qu’il convient de prendre en considération. Dans ce contexte, leur engagement en tant que chercheuses est un engagement « entier », qui ne permet plus de séparation étanche entre la production de savoirs et les questions politiques.
{"title":"« On n’a jamais été des êtres dans une tour d’ivoire ». Entretien avec Frédérique Aït-Touati et Soraya Boudia","authors":"Samy Bounoua, Lucia della Fontana, Blaise de Saint Phalle","doi":"10.54563/mosaique.2470","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2470","url":null,"abstract":"Même si leurs parcours se distinguent, Soraya Boudia et Frédérique Aït-Touati ont toutes deux été formées « dans le même chaudron », celui des Sciences and Technologies Studies (STS). C’est pourquoi, lorsqu’il est question d’interdisciplinarité et de mise en récit de l’Anthropocène par les humanités environnementales, l’une des notions qui ressort est celle de matérialité, trop souvent mise de côté par les sciences humaines et sociales. Dans cet entretien, les deux chercheuses abordent la nécessité pour les humanités environnementales de rouvrir un dialogue avec toutes les sciences, mais aussi de formuler à leur manière les questions liées à la crise sociale et écologique. Elles nous donnent des pistes pour penser les questions qui émergent dans un monde rendu toxique par les pollutions industrielles, et les nouvelles échelles qu’il convient de prendre en considération. Dans ce contexte, leur engagement en tant que chercheuses est un engagement « entier », qui ne permet plus de séparation étanche entre la production de savoirs et les questions politiques.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"21 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139896561","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les tentatives pour repenser le lien entre terre et humains à l’ère du Capitalocène sont aussi nombreuses que délicates : souvent posées dans les termes exclusifs du naturalisme occidental, elles tendent à reconduire ses dualismes fondateurs – nature et culture, sujet et objet, individu et société. Les courants de contre-anthropologie critique ont cherché quant à eux, en adoptant les perspectives indigènes, à décentrer les concepts et méthodes de leur discipline et à dévoiler, à la lumière de la « pensée sauvage », leurs soubassements idéologiques. En explorant au sein de ces bifurcations disciplinaires les formes de relationnalités adossées aux pratiques sociales et aux épistémologies indigènes, cet article se propose de penser une écologie capable de substituer aux entités et identités socio-politiques de la modernité de nouvelles socialités critiques ou transversales.
{"title":"Contre-anthropologie & pensée sauvage","authors":"Valère Durand","doi":"10.54563/mosaique.2391","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2391","url":null,"abstract":"Les tentatives pour repenser le lien entre terre et humains à l’ère du Capitalocène sont aussi nombreuses que délicates : souvent posées dans les termes exclusifs du naturalisme occidental, elles tendent à reconduire ses dualismes fondateurs – nature et culture, sujet et objet, individu et société. Les courants de contre-anthropologie critique ont cherché quant à eux, en adoptant les perspectives indigènes, à décentrer les concepts et méthodes de leur discipline et à dévoiler, à la lumière de la « pensée sauvage », leurs soubassements idéologiques. En explorant au sein de ces bifurcations disciplinaires les formes de relationnalités adossées aux pratiques sociales et aux épistémologies indigènes, cet article se propose de penser une écologie capable de substituer aux entités et identités socio-politiques de la modernité de nouvelles socialités critiques ou transversales.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"39 3","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139896284","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Depuis le début du vingt-et-unième siècle, diverses pensées de la Chine antique sont évoquées comme une voie aux antipodes de la détérioration accélérée de notre environnement. C’est à travers l’usage récurrent de termes tels que « éthique environnementale » dans le sens d’une cohabitation harmonieuse entre l’homme et la nature que de nombreuses productions scientifiques, principalement en Chine, édulcorent les discours de la Chine antique au profit d’une réécriture de l’histoire dans le but d’y faire apparaître les précurseurs d’une pensée chinoise environnementale. Or, en analysant et en contextualisant les mêmes discours normatifs datant de l’Antiquité, cet article vise à déconstruire l’idée d’une écologie indigène de la Chine antique en montrant comment les discours relatifs aux actes de destruction de la faune, de la flore et de certains espaces naturels (zones humides et forestières) sont liés à des contextes cosmologiques, religieux, agricoles et politiques complexes.
{"title":"Qu’est-ce que l’éthique environnementale dans la Chine antique ?","authors":"Johan Rols","doi":"10.54563/mosaique.2442","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2442","url":null,"abstract":"Depuis le début du vingt-et-unième siècle, diverses pensées de la Chine antique sont évoquées comme une voie aux antipodes de la détérioration accélérée de notre environnement. C’est à travers l’usage récurrent de termes tels que « éthique environnementale » dans le sens d’une cohabitation harmonieuse entre l’homme et la nature que de nombreuses productions scientifiques, principalement en Chine, édulcorent les discours de la Chine antique au profit d’une réécriture de l’histoire dans le but d’y faire apparaître les précurseurs d’une pensée chinoise environnementale. Or, en analysant et en contextualisant les mêmes discours normatifs datant de l’Antiquité, cet article vise à déconstruire l’idée d’une écologie indigène de la Chine antique en montrant comment les discours relatifs aux actes de destruction de la faune, de la flore et de certains espaces naturels (zones humides et forestières) sont liés à des contextes cosmologiques, religieux, agricoles et politiques complexes.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"19 31","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139893243","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Si le néologisme sympoïèse signifie « faire ensemble » dans des perspectives écosystémiques et interspécifiques (Dempster, 2000 ; Haraway, 2016), que serait une manière d’écrire sympoétique ? La sympoïèse et la sympoétique se construisent en solidarité avec l’intérêt de la biologie contemporaine pour les processus symbiotiques, et cela me conduira, dans ma recherche d’une écriture apte à imaginer, invoquer et performer une manière sympoïétique de faire monde, à porter une attention particulière aux organismes exemplaires de la symbiose, comme les lichens. J’observerai comment un véritable corpus se constitue autour de l’écriture lichen, en me demandant en quoi la poésie des lichens permet d’entrevoir, à travers la question de l’écriture, jusqu’à une éthique du faire-avec sympoïétique.
{"title":"Entre lichens et poètes : l’émergence d’une sympoétique","authors":"Bronwyn Louw","doi":"10.54563/mosaique.2429","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2429","url":null,"abstract":"Si le néologisme sympoïèse signifie « faire ensemble » dans des perspectives écosystémiques et interspécifiques (Dempster, 2000 ; Haraway, 2016), que serait une manière d’écrire sympoétique ? La sympoïèse et la sympoétique se construisent en solidarité avec l’intérêt de la biologie contemporaine pour les processus symbiotiques, et cela me conduira, dans ma recherche d’une écriture apte à imaginer, invoquer et performer une manière sympoïétique de faire monde, à porter une attention particulière aux organismes exemplaires de la symbiose, comme les lichens. J’observerai comment un véritable corpus se constitue autour de l’écriture lichen, en me demandant en quoi la poésie des lichens permet d’entrevoir, à travers la question de l’écriture, jusqu’à une éthique du faire-avec sympoïétique.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"59 6","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139896292","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le travail de soin des êtres et de leur milieu semble être le propre de l’animal laborans. Par ce labeur toujours recommencé, les humains expriment leur vie biologique dans un milieu, la Terre, avec lequel ils sont en perpétuelle relation. Enfermer les humains dans le labeur, c’est peut-être les priver des activités qui relèvent davantage de l’œuvre et de l’action et qui sont, selon Arendt, proprement humaines. Pourtant, assumer la nécessité du travail de soin est essentiel pour ne pas briser davantage la Terre, condition de la vie humaine. La Terre n’est pas le fruit de notre œuvre, de notre action, mais la condition de toutes nos activités : il est démesuré de prétendre reconstruire la Terre ou reconstituer un milieu de vie artificiel extraterrestre. D’un côté, en assumant le travail nécessaire de soin de la Terre, les humains œuvrent et agissent ; d’un autre côté, si les conditions de l’œuvre et de l’action sont menacées, c’est en raison de l’oubli du travail de soin de la Terre.
{"title":"Le travail humain de la Terre","authors":"Amaena Guéniot","doi":"10.54563/mosaique.2363","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2363","url":null,"abstract":"Le travail de soin des êtres et de leur milieu semble être le propre de l’animal laborans. Par ce labeur toujours recommencé, les humains expriment leur vie biologique dans un milieu, la Terre, avec lequel ils sont en perpétuelle relation. Enfermer les humains dans le labeur, c’est peut-être les priver des activités qui relèvent davantage de l’œuvre et de l’action et qui sont, selon Arendt, proprement humaines. Pourtant, assumer la nécessité du travail de soin est essentiel pour ne pas briser davantage la Terre, condition de la vie humaine. La Terre n’est pas le fruit de notre œuvre, de notre action, mais la condition de toutes nos activités : il est démesuré de prétendre reconstruire la Terre ou reconstituer un milieu de vie artificiel extraterrestre. D’un côté, en assumant le travail nécessaire de soin de la Terre, les humains œuvrent et agissent ; d’un autre côté, si les conditions de l’œuvre et de l’action sont menacées, c’est en raison de l’oubli du travail de soin de la Terre.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"14 4","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139896426","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La notion d’« Anthropocène » a ouvert en écologie tout un champ de réflexion articulant étroitement science et politique, en soulignant l’impact des activités humaines sur l’environnement. Cela étant, il ne s’agit pas d’une notion neutre, en ce qu’elle est au cœur d’un système discursif qui prête une importance centrale à l’Humanité dans l’histoire de la Terre. Le but de cet article est d’aborder la façon dont plusieurs chercheurs et chercheuses (en particulier Donna Haraway, Anna Tsing et Isabelle Stengers) ont récemment proposé d’autres formes de mise en récit de notre époque. Leurs propositions relèvent de ce qu’on peut appeler avec Stengers un « activisme » spéculatif, en ce qu’il s’agit, en pensant autrement notre situation sur Terre, de faire émerger au sein même de l’Anthropocène de nouvelles manières d’habiter notre monde – autrement dit, il s’agit de sortir de l’Anthropocène « par le milieu », pour reprendre une expression deleuzienne.
{"title":"Sortir de l’Anthropocène par le milieu","authors":"Ulysse Gadiou","doi":"10.54563/mosaique.2373","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2373","url":null,"abstract":"La notion d’« Anthropocène » a ouvert en écologie tout un champ de réflexion articulant étroitement science et politique, en soulignant l’impact des activités humaines sur l’environnement. Cela étant, il ne s’agit pas d’une notion neutre, en ce qu’elle est au cœur d’un système discursif qui prête une importance centrale à l’Humanité dans l’histoire de la Terre. Le but de cet article est d’aborder la façon dont plusieurs chercheurs et chercheuses (en particulier Donna Haraway, Anna Tsing et Isabelle Stengers) ont récemment proposé d’autres formes de mise en récit de notre époque. Leurs propositions relèvent de ce qu’on peut appeler avec Stengers un « activisme » spéculatif, en ce qu’il s’agit, en pensant autrement notre situation sur Terre, de faire émerger au sein même de l’Anthropocène de nouvelles manières d’habiter notre monde – autrement dit, il s’agit de sortir de l’Anthropocène « par le milieu », pour reprendre une expression deleuzienne.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"33 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139893262","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le regard nostalgique que porte Saint Exupéry sur le monde permet de laisser transparaître son intérêt incontestable pour la nature : bien avant que l’écologie n’imprègne tous les esprits de l’intelligentsia, Saint Exupéry fait entendre la voix d’un penseur d’une écologie traditionnelle et sociale. Au constat pessimiste d’un déclin et face au désenchantement, l’homme nostalgique se fait écrivain, rappelant non seulement la fusion harmonieuse possible et nécessaire entre l’homme et la nature, mais renouvelant aussi l’aspiration romantique à inscrire l’homme au sein du vivant. Précurseur d’une écopoétique, quoique voilée, Saint Exupéry témoigne de sa sensibilité écologique par le biais de l’apologie d’un retour à la terre et d’une éthique de vie paysanne qui nous invitent à repenser notre relation à la nature et ne cessent de questionner les rapports entre l’oikos et les règnes minéral, animal et végétal.
{"title":"L’éthique écopoéticienne chez Antoine de Saint Exupéry","authors":"Amélie Goutaudier","doi":"10.54563/mosaique.2404","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2404","url":null,"abstract":"Le regard nostalgique que porte Saint Exupéry sur le monde permet de laisser transparaître son intérêt incontestable pour la nature : bien avant que l’écologie n’imprègne tous les esprits de l’intelligentsia, Saint Exupéry fait entendre la voix d’un penseur d’une écologie traditionnelle et sociale. Au constat pessimiste d’un déclin et face au désenchantement, l’homme nostalgique se fait écrivain, rappelant non seulement la fusion harmonieuse possible et nécessaire entre l’homme et la nature, mais renouvelant aussi l’aspiration romantique à inscrire l’homme au sein du vivant. Précurseur d’une écopoétique, quoique voilée, Saint Exupéry témoigne de sa sensibilité écologique par le biais de l’apologie d’un retour à la terre et d’une éthique de vie paysanne qui nous invitent à repenser notre relation à la nature et ne cessent de questionner les rapports entre l’oikos et les règnes minéral, animal et végétal.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"174 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139896398","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article explore les dynamiques d’une mobilisation collective autour d'une friche industrielle polluée située dans le département de la Seine-Saint-Denis en bordure du quartier des Murs à Pêches, à Montreuil. Il examine comment la toxicité des sols sert de catalyseur pour une appropriation citoyenne et une réhabilitation de la friche. L'article illustre en outre les tensions entre les acteurs associatifs et les autorités publiques, notamment en ce qui concerne la sécurité sanitaire et les méthodes de dépollution. Ce texte se conclut en suggérant que ces controverses peuvent être perçues comme des espaces hybrides où différentes formes de valeur économique, sociale et culturelle sont en jeu, et dont la pollution des sols est un élément actif qui façonne les formes de la mobilisation.
本文探讨了围绕位于塞纳-圣德尼省蒙特勒伊 Murs à Pêches 区边缘的一片受污染的工业废地开展集体动员的动态。文章探讨了土壤的毒性是如何成为公民拥有该场地所有权并进行修复的催化剂的。文章还说明了协会与公共当局之间的紧张关系,特别是在卫生安全和清理方法方面。文章最后指出,这些争议可被视为混合空间,其中涉及不同形式的经济、社会和文化价值,而土壤污染则是塑造动员形式的积极因素。
{"title":"La pollution des sols comme catalyseur pour l’appropriation citoyenne d’une friche industrielle à Montreuil","authors":"Sylvain Lallier","doi":"10.54563/mosaique.2457","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2457","url":null,"abstract":"Cet article explore les dynamiques d’une mobilisation collective autour d'une friche industrielle polluée située dans le département de la Seine-Saint-Denis en bordure du quartier des Murs à Pêches, à Montreuil. Il examine comment la toxicité des sols sert de catalyseur pour une appropriation citoyenne et une réhabilitation de la friche. L'article illustre en outre les tensions entre les acteurs associatifs et les autorités publiques, notamment en ce qui concerne la sécurité sanitaire et les méthodes de dépollution. Ce texte se conclut en suggérant que ces controverses peuvent être perçues comme des espaces hybrides où différentes formes de valeur économique, sociale et culturelle sont en jeu, et dont la pollution des sols est un élément actif qui façonne les formes de la mobilisation.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"12 5","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139896469","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Si le néologisme sympoïèse signifie « faire ensemble » dans des perspectives écosystémiques et interspécifiques (Dempster, 2000 ; Haraway, 2016), que serait une manière d’écrire sympoétique ? La sympoïèse et la sympoétique se construisent en solidarité avec l’intérêt de la biologie contemporaine pour les processus symbiotiques, et cela me conduira, dans ma recherche d’une écriture apte à imaginer, invoquer et performer une manière sympoïétique de faire monde, à porter une attention particulière aux organismes exemplaires de la symbiose, comme les lichens. J’observerai comment un véritable corpus se constitue autour de l’écriture lichen, en me demandant en quoi la poésie des lichens permet d’entrevoir, à travers la question de l’écriture, jusqu’à une éthique du faire-avec sympoïétique.
{"title":"Entre lichens et poètes : l’émergence d’une sympoétique","authors":"Bronwyn Louw","doi":"10.54563/mosaique.2429","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2429","url":null,"abstract":"Si le néologisme sympoïèse signifie « faire ensemble » dans des perspectives écosystémiques et interspécifiques (Dempster, 2000 ; Haraway, 2016), que serait une manière d’écrire sympoétique ? La sympoïèse et la sympoétique se construisent en solidarité avec l’intérêt de la biologie contemporaine pour les processus symbiotiques, et cela me conduira, dans ma recherche d’une écriture apte à imaginer, invoquer et performer une manière sympoïétique de faire monde, à porter une attention particulière aux organismes exemplaires de la symbiose, comme les lichens. J’observerai comment un véritable corpus se constitue autour de l’écriture lichen, en me demandant en quoi la poésie des lichens permet d’entrevoir, à travers la question de l’écriture, jusqu’à une éthique du faire-avec sympoïétique.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"12 3","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139893364","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Depuis quelques années, de nombreux textes dramatiques contemporains se sont attachés à transformer nos imaginaires de la nature afin de provoquer un changement des pratiques. Parmi ceux-ci, on peut notamment remarquer une tendance à « l’éco-catastrophisme », c’est-à-dire au déploiement d’un imaginaire de la crise (explosions, raz-de-marée, tempêtes…), généralement alimenté par des références intertextuelles à des mythes, fables ou légendes de la fin du monde. Cet aspect a été bien étudié dans le domaine des fictions romanesques ou cinématographiques (C. Chélébourg, 2012 ; H.-S. Afeissa, 2015 ; J.-P. Engélibert, 2019), mais reste encore envisagé seulement partiellement au théâtre, malgré le développement par ailleurs d’un champ d’étude liant théâtre et écologie (Sermon, 2021). L’objet de cet article est donc de revenir sur les spécificités de l’éco-catastrophisme sur la scène et d’interroger ses liens avec le développement d’une esthétique tragique, voire d’un possible renouveau de la tragédie.
{"title":"Le récit éco-catastrophiste sur la scène théâtrale","authors":"Nicolas Murena","doi":"10.54563/mosaique.2420","DOIUrl":"https://doi.org/10.54563/mosaique.2420","url":null,"abstract":"Depuis quelques années, de nombreux textes dramatiques contemporains se sont attachés à transformer nos imaginaires de la nature afin de provoquer un changement des pratiques. Parmi ceux-ci, on peut notamment remarquer une tendance à « l’éco-catastrophisme », c’est-à-dire au déploiement d’un imaginaire de la crise (explosions, raz-de-marée, tempêtes…), généralement alimenté par des références intertextuelles à des mythes, fables ou légendes de la fin du monde. Cet aspect a été bien étudié dans le domaine des fictions romanesques ou cinématographiques (C. Chélébourg, 2012 ; H.-S. Afeissa, 2015 ; J.-P. Engélibert, 2019), mais reste encore envisagé seulement partiellement au théâtre, malgré le développement par ailleurs d’un champ d’étude liant théâtre et écologie (Sermon, 2021). L’objet de cet article est donc de revenir sur les spécificités de l’éco-catastrophisme sur la scène et d’interroger ses liens avec le développement d’une esthétique tragique, voire d’un possible renouveau de la tragédie.","PeriodicalId":517016,"journal":{"name":"Mosaïque","volume":"24 2","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-02-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139896560","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}