Introduction
De nombreuses enquêtes de séroprévalence du SARS-CoV-2 depuis fin 2020 ont disqualifié la première idée fausse selon laquelle l'Afrique avait été épargnée par la pandémie. A travers l'analyse de trois enquêtes de séroprévalence SARS-CoV-2 réalisées au Bénin dans le cadre du projet ARIACOV, nous avançons que l'intégration de la séro-surveillance épidémiologique de l'infection SARS-COV2 dans le paquet national de surveillance serait d'une grande utilité pour affiner la compréhension de la pandémie de COVID-19 en Afrique.
Méthodes
Trois enquêtes transversales répétées ont été réalisées au Bénin, deux à Cotonou, la capitale économique en mars et mai 2021, et une à Natitingou, une ville semi-rurale du Nord en août 2021. Les données globales et par tranches d'âge pondérées les séroprévalences ont été estimées et les facteurs de risque de l'infection par le SARS-COV-2 ont été évalués par régression logistique multivariée.
Résultats
À Cotonou, une légère augmentation de la séroprévalence globale du SARS-CoV-2 standardisée selon l'âge, de 29,77 % (IC à 95 % : 23,12 %-37,41 %) à la première enquête à 34,86 % (IC à 95 % : 31,57 %-38,30 %) à la deuxième enquête a été observé. À Natitingou, la séroprévalence globale ajustée était de 33,34 % (IC à 95 % : 27,75 %-39,44 %), beaucoup plus élevée que prévu. Les adultes de plus de 40 ans semblaient plus à risque que les plus jeunes lors de la première enquête à Cotonou mais plus dans la deuxième enquête, montrant la persistance de la circulation du virus SARS-COV-2 en dehors des vagues épidémiques.
Conclusion
Ces résultats montrent une diffusion du virus SARS-COV-2 dans l'ensemble du pays beaucoup plus importante que ce que la surveillance virologique seule laissait présager. Une surveillance sérologique de routine sur des sites et/ou des populations sentinelles stratégiques pourrait constituer un compromis coût/efficacité efficace pour mieux anticiper l'apparition de nouvelles vagues