Le marronnage est indissociable de la période esclavagiste. Il constitue une contre-attaque des Africains esclavagisés qui implique tout un art de la ruse, des tactiques et des stratégies permettant de libérer l'esclavagisé de l'oppression. Toutefois, depuis une décennie, il y a une revendication ouverte des valeurs du marronnage dans les espaces anciennement colonisés, comme la Martinique. Cette réflexion s’intéresse aux enjeux du marronnage à la Martinique à travers le carnaval de 2021. L’analyse permettra de révéler que malgré la départementalisation, la Martinique est dans une situation de colonialité qui s’amplifie à travers la gestion de la crise sanitaire qui ne tient pas compte des problématiques du territoire. C’est dans ce contexte que les stratégies de marronnage refont surface à travers le carnaval, permettant aux carnavaliers martiniquais d’exprimer leur résistance face à une situation sanitaire et politique jugée oppressante.
{"title":"Penser le legs du marronnage à la Martinique au 21ème siècle","authors":"A. Roch","doi":"10.26443/rcfr.v2i1.381","DOIUrl":"https://doi.org/10.26443/rcfr.v2i1.381","url":null,"abstract":"Le marronnage est indissociable de la période esclavagiste. Il constitue une contre-attaque des Africains esclavagisés qui implique tout un art de la ruse, des tactiques et des stratégies permettant de libérer l'esclavagisé de l'oppression. Toutefois, depuis une décennie, il y a une revendication ouverte des valeurs du marronnage dans les espaces anciennement colonisés, comme la Martinique.\u0000Cette réflexion s’intéresse aux enjeux du marronnage à la Martinique à travers le carnaval de 2021. L’analyse permettra de révéler que malgré la départementalisation, la Martinique est dans une situation de colonialité qui s’amplifie à travers la gestion de la crise sanitaire qui ne tient pas compte des problématiques du territoire. C’est dans ce contexte que les stratégies de marronnage refont surface à travers le carnaval, permettant aux carnavaliers martiniquais d’exprimer leur résistance face à une situation sanitaire et politique jugée oppressante.","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"285 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-06-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"132728592","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le marronnage était une forme de résistance capitale pour les esclaves, qu’elle fût entreprise par des individus seuls, par des petits groupes, ou dans de grandes rébellions de masse. Partout, des communautés marronnes se dressaient comme des défis héroïques devant l’autorité coloniale, comme preuves vivantes de l’existence d’une conscience esclave, qui refusait d’être limitée par la conception ou la manipulation des Blancs. Pendant plus de quatre siècles, des communautés fondées par des esclaves auto-libérés se sont répandues aux marges de l’Amérique des plantations du Brésil au sud-est des États-Unis, du Pérou au sud-ouest des États-Unis. Connues en espagnol sous le nom de Palenques et en brésilien comme quilombos ou mocambos, ces nouvelles sociétés étaient d’échelles diverses : minuscules bandes éteintes en moins d’une année ou puissants États comptant des milliers de membres, se perpétuant sur des générations voire des siècles. Cette étude a pour objectif de présenter le marronnage et les Marrons aux Amériques, dans tous les territoires et toutes les langues et permettre de comprendre les raisons pour lesquelles le marron est érigé en héros dans les espaces anciennement colonisés.
{"title":"aperçu des marrons aux Amériques","authors":"R. Price","doi":"10.26443/rcfr.v2i1.384","DOIUrl":"https://doi.org/10.26443/rcfr.v2i1.384","url":null,"abstract":"Le marronnage était une forme de résistance capitale pour les esclaves, qu’elle fût entreprise par des individus seuls, par des petits groupes, ou dans de grandes rébellions de masse. Partout, des communautés marronnes se dressaient comme des défis héroïques devant l’autorité coloniale, comme preuves vivantes de l’existence d’une conscience esclave, qui refusait d’être limitée par la conception ou la manipulation des Blancs.\u0000Pendant plus de quatre siècles, des communautés fondées par des esclaves auto-libérés se sont répandues aux marges de l’Amérique des plantations du Brésil au sud-est des États-Unis, du Pérou au sud-ouest des États-Unis. Connues en espagnol sous le nom de Palenques et en brésilien comme quilombos ou mocambos, ces nouvelles sociétés étaient d’échelles diverses : minuscules bandes éteintes en moins d’une année ou puissants États comptant des milliers de membres, se perpétuant sur des générations voire des siècles. Cette étude a pour objectif de présenter le marronnage et les Marrons aux Amériques, dans tous les territoires et toutes les langues et permettre de comprendre les raisons pour lesquelles le marron est érigé en héros dans les espaces anciennement colonisés.","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"29 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-06-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"129657936","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le marronnage, tradition à l’origine de la libération des peuples victimes de la traite négrière de part et d’autre de l’Atlantique, peut devenir un concept fécond, à condition d’être actualisé et reproduit dans divers domaines. L’aspect littéraire est important dans la mesure où il représente à la fois l’acte de libération politique et l’expression par l’écriture des symboles de sa reproductibilité. Batouala de René Maran (1921) peut être considéré comme un prototype de ce marronnage littéraire. L’approche néo-historiciste principalement convoquée dans cette étude permet de saisir cet héritage de Maran en renouvelant la perception son œuvre.
{"title":"Batouala, roman du marronnage","authors":"Madis Krouma","doi":"10.26443/rcfr.v2i1.385","DOIUrl":"https://doi.org/10.26443/rcfr.v2i1.385","url":null,"abstract":"Le marronnage, tradition à l’origine de la libération des peuples victimes de la traite négrière de part et d’autre de l’Atlantique, peut devenir un concept fécond, à condition d’être actualisé et reproduit dans divers domaines. L’aspect littéraire est important dans la mesure où il représente à la fois l’acte de libération politique et l’expression par l’écriture des symboles de sa reproductibilité. Batouala de René Maran (1921) peut être considéré comme un prototype de ce marronnage littéraire. L’approche néo-historiciste principalement convoquée dans cette étude permet de saisir cet héritage de Maran en renouvelant la perception son œuvre.","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"96 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-06-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"121939380","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Contrairement à ses habitudes, l’écrivain cinéaste sénégalais Sembène a d’abord tourné son film Guelwaar avant d'écrire le roman (1996). En effet Sembène est toujours passé du texte littéraire au film. Le mandat, Mandabi ou encore Xala sont des exemples illustratifs. Il n’en est pas autrement du roman Niiwam adapté à l’écran par Clarence Thomas Delgado avec le film du même nom. Avec Guelwaar, il s’agit d’une adaptation littéraire d’une production cinématographique. Celle-ci passe non seulement par la cage de l’image, des sons, du visuel etc. au texte littéraire écrit, mais également par un changement de langues, du wolof, langue du film, au français, langue du roman. Les dialogues filmiques, qui relèvent de l’oralité sont en wolof et le texte littéraire français qui en découle, relève de l’écrit Cet article examine dès lors les enjeux linguistiques liés au changement de médium avec l’adaptation littéraire du roman. Ainsi il met l’accent sur les choix linguistiques de l’écrivain- cinéaste Sembène et sur le passage de l’écran à l’écrit, du wolof au français, de l’oral à l’écrit.
与他的习惯相反,塞内加尔作家和电影制作人sembene在写小说(1996)之前首先拍摄了他的电影《圭尔瓦尔》。事实上,sembene总是从文学文本转向电影。la mandat、Mandabi和Xala就是很好的例子。克拉伦斯·托马斯·德尔加多(Clarence Thomas Delgado)将小说《尼瓦姆》(Niiwam)改编成同名电影,而《圭尔瓦尔》(Guelwaar)则是一部改编自电影的文学作品。它不仅通过图像、声音、视觉等的牢笼进入书面文学文本,而且还通过语言的变化,从电影的语言沃洛夫语到小说的语言法语。与沃洛夫语有关的口头电影对话是用沃洛夫语进行的,由此产生的法语文学文本是用书面语言进行的。因此,本文探讨了与小说的文学改编有关的语言问题。因此,他强调了作家兼电影制作人sembene的语言选择,以及从屏幕到写作、从沃洛夫到法语、从口头到书面的过渡。
{"title":"Du wolof vers le français ou « Guelwaar » d’Ousmane Sembène : enjeux linguistiques et esthétiques","authors":"L. Ndong","doi":"10.26443/rcfr.v1i1.349","DOIUrl":"https://doi.org/10.26443/rcfr.v1i1.349","url":null,"abstract":"Contrairement à ses habitudes, l’écrivain cinéaste sénégalais Sembène a d’abord tourné son film Guelwaar avant d'écrire le roman (1996). En effet Sembène est toujours passé du texte littéraire au film. Le mandat, Mandabi ou encore Xala sont des exemples illustratifs. Il n’en est pas autrement du roman Niiwam adapté à l’écran par Clarence Thomas Delgado avec le film du même nom. \u0000Avec Guelwaar, il s’agit d’une adaptation littéraire d’une production cinématographique. Celle-ci passe non seulement par la cage de l’image, des sons, du visuel etc. au texte littéraire écrit, mais également par un changement de langues, du wolof, langue du film, au français, langue du roman. Les dialogues filmiques, qui relèvent de l’oralité sont en wolof et le texte littéraire français qui en découle, relève de l’écrit \u0000Cet article examine dès lors les enjeux linguistiques liés au changement de médium avec l’adaptation littéraire du roman. Ainsi il met l’accent sur les choix linguistiques de l’écrivain- cinéaste Sembène et sur le passage de l’écran à l’écrit, du wolof au français, de l’oral à l’écrit.","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"98 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"114572700","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Éditorial du premier numéro de Recherches Francophones
《法语研究》第一期社论
{"title":"Éditorial","authors":"Raymond Mbassi Ateba","doi":"10.26443/rcfr.v1i1.369","DOIUrl":"https://doi.org/10.26443/rcfr.v1i1.369","url":null,"abstract":"Éditorial du premier numéro de Recherches Francophones","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"181 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"115922024","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cette étude propose une réflexion sur la figure asymptotique du sujet marginalisé dans certains écrits du romancier et essayiste marocain Abdelkébir Khatibi. Chez l’auteur de La mémoire tatouée, du Livre du sang et d’Amour bilingue, l’écriture témoigne d’une profonde rupture avec la famille et la brutalité de l’enfance. La question de la langue maternelle s’y pose de façon singulièrement marquée, faisant ressortir d’anciennes hiérarchies, et provoque chez l’écrivain une vision lyrique de l’origine perdue. La langue première est marquée par la substitution et l’absence. L’objectif de l’article est d’étudier ce qui, chez Khatibi, détermine ce deuil de l’origine et propulse l’œuvre dans une quête initiatique visant à légitimer la filiation rompue. Abstract This study offers a reflection on the asymptotic figure of the marginalized subject in certain writings of the Moroccan novelist and essayist Abdelkébir Khatibi. For the author of La mémoire tatouée, Le livre du sang, and Amour bilingue, literature testifies to a deep rupture with family and the brutality of childhood. The question of the mother tongue arises in a singularly marked way, bringing out old hierarchies, and provoking in the writer a lyrical vision of a lost origin. The first language is marked by substitution and absence. This article aims to uncover what determines, in Khatibi’s work, this longing for the origin and the attempts at legitimizing the broken filiation.
本研究对摩洛哥小说家和散文家abdelkebir Khatibi的一些作品中被边缘化的主体的渐近表现进行了反思。在双语的《血与爱》(blood and love)一书《纹身记忆》(tattoo memory)中,作者的写作反映了与家庭的深刻决裂和童年的残酷。在这本书中,母语的问题以一种奇怪而明显的方式出现,突出了古老的等级制度,并在作者中引发了一种失去起源的抒情视野。第一语言的特点是替换和缺失。这篇文章的目的是研究是什么,在Khatibi,决定了这种起源的悲伤,并推动工作在一个开始的追求,旨在合法化破裂的从属关系。文摘This study)常(asymptotic图of the marginalized反射了on the stairs in一定作品of the Moroccan novelist essayist Abdelkébir阿卜杜勒。对于《纹身记忆》、《血书》和《双语爱情》的作者来说,文学证明了与家庭的深刻决裂和童年的残酷。la question de la mere tongue arises en une marque singuliere, bring out The old hierarches, and profondement a la writer un vision lyricer d ' un origin lost。= =地理= =根据美国人口普查,这个县的总面积是,其中土地和(3.064平方公里)水。本文旨在揭示在khatibi的工作中所确定的寻找起源和使破碎的血统合法化的尝试。
{"title":"sujet asymptotique et la filiation dans certains écrits d'Abdelkébir Khatibi","authors":"F. Paré","doi":"10.26443/rcfr.v1i1.346","DOIUrl":"https://doi.org/10.26443/rcfr.v1i1.346","url":null,"abstract":"Cette étude propose une réflexion sur la figure asymptotique du sujet marginalisé dans certains écrits du romancier et essayiste marocain Abdelkébir Khatibi. Chez l’auteur de La mémoire tatouée, du Livre du sang et d’Amour bilingue, l’écriture témoigne d’une profonde rupture avec la famille et la brutalité de l’enfance. La question de la langue maternelle s’y pose de façon singulièrement marquée, faisant ressortir d’anciennes hiérarchies, et provoque chez l’écrivain une vision lyrique de l’origine perdue. La langue première est marquée par la substitution et l’absence. L’objectif de l’article est d’étudier ce qui, chez Khatibi, détermine ce deuil de l’origine et propulse l’œuvre dans une quête initiatique visant à légitimer la filiation rompue.\u0000 \u0000Abstract\u0000 \u0000This study offers a reflection on the asymptotic figure of the marginalized subject in certain writings of the Moroccan novelist and essayist Abdelkébir Khatibi. For the author of La mémoire tatouée, Le livre du sang, and Amour bilingue, literature testifies to a deep rupture with family and the brutality of childhood. The question of the mother tongue arises in a singularly marked way, bringing out old hierarchies, and provoking in the writer a lyrical vision of a lost origin. The first language is marked by substitution and absence. This article aims to uncover what determines, in Khatibi’s work, this longing for the origin and the attempts at legitimizing the broken filiation.\u0000 ","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130774775","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le présent article tente de montrer comment les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne s’approprient la langue française ; idiome appartenant à l’Autre puisque hérité de l’ex-colonisateur. Cette pensée d’en être propriétaire ou de se l’approprier se heurte évidemment contre celle de Jacques Derrida qui a brillamment défendu l’idée qu’une langue ne saurait être une chose que l’on peut posséder et sur laquelle il serait possible d’avoir un contrôle quel qu’il soit. Notre article n’a pas l’objectif de contredire l’argument de Jacques Derrida, à contrario. En effet, si une langue ne peut être un objet auquel on peut prétendre avoir un droit quelconque, elle est néanmoins une matière malléable et les locuteurs non natifs peuvent, soit l’adopter comme ils l’ont apprise ou la transformer selon leur culture, croyances, philosophie, etc. Lui faire subir des changements aussi bien du point de vue lexicologique, morphologiquement, syntaxique, etc. afin de l’adapter à leurs us et coutumes est ce que nous entendons par appropriation de la langue de l’Autre. Pour quelles raisons les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne entreprennent-ils de s’approprier le français ? Parviennent-ils à faire cette langue leur ? Par quels moyens ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans cet article et auxquels nous avons essayé de répondre en nous fondant sur trois romans : Le chercheur d’Afriques (Henri Lopes, 1990), Quand on refuse on dit non (Ahmadou Kourouma, 2004) et La femme aux pieds nus (Scholastique Mukasonga, 2008).
{"title":"littérature francophone ou l'art de s'approprier la langue de l'Autre","authors":"Judith Sinanga-Ohlmann","doi":"10.26443/rcfr.v1i1.361","DOIUrl":"https://doi.org/10.26443/rcfr.v1i1.361","url":null,"abstract":"Le présent article tente de montrer comment les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne s’approprient la langue française ; idiome appartenant à l’Autre puisque hérité de l’ex-colonisateur. Cette pensée d’en être propriétaire ou de se l’approprier se heurte évidemment contre celle de Jacques Derrida qui a brillamment défendu l’idée qu’une langue ne saurait être une chose que l’on peut posséder et sur laquelle il serait possible d’avoir un contrôle quel qu’il soit. Notre article n’a pas l’objectif de contredire l’argument de Jacques Derrida, à contrario. En effet, si une langue ne peut être un objet auquel on peut prétendre avoir un droit quelconque, elle est néanmoins une matière malléable et les locuteurs non natifs peuvent, soit l’adopter comme ils l’ont apprise ou la transformer selon leur culture, croyances, philosophie, etc. Lui faire subir des changements aussi bien du point de vue lexicologique, morphologiquement, syntaxique, etc. afin de l’adapter à leurs us et coutumes est ce que nous entendons par appropriation de la langue de l’Autre. Pour quelles raisons les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne entreprennent-ils de s’approprier le français ? Parviennent-ils à faire cette langue leur ? Par quels moyens ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans cet article et auxquels nous avons essayé de répondre en nous fondant sur trois romans : Le chercheur d’Afriques (Henri Lopes, 1990), Quand on refuse on dit non (Ahmadou Kourouma, 2004) et La femme aux pieds nus (Scholastique Mukasonga, 2008).","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"48 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"116421811","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Redéfinir la littérature francophone : validation d’un paradigme","authors":"Laté Lawson-Hellu","doi":"10.26443/rcfr.v1i1.368","DOIUrl":"https://doi.org/10.26443/rcfr.v1i1.368","url":null,"abstract":"Introduction","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"281 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"116850852","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Prochain numéro","authors":"A. Roch","doi":"10.26443/rcfr.v1i1.366","DOIUrl":"https://doi.org/10.26443/rcfr.v1i1.366","url":null,"abstract":"Argumentaire","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"193 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"116103993","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Mini-Conte pour une Princesse (Version bilingue)","authors":"Laté Lawson-Hellu","doi":"10.26443/rcfr.v1i1.357","DOIUrl":"https://doi.org/10.26443/rcfr.v1i1.357","url":null,"abstract":"Mini-conte du soir pour bébés.","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"61 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"126290215","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}