{"title":"« Sacrifier à l’invisible »: L’héroïsme au féminin dans les romans de Laure Conan","authors":"Manon Auger","doi":"10.3828/qs.2022.17","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2022.17","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41776604","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Chez Jacques Poulin, les personnages se construisent en limitant les contacts à un nombre restreint de personnes. Cette attention notable que l’auteur porte à l’individu, au corps, et à son rapport à l’Autre, et pas particulièrement aux autres, trouve en partie sa source dans l’intérêt singulier qu’il manifeste à l’espace. En effet, le corps étant le « point zéro » (Foucault 2009, 18), l’origine de tous les espaces, sans lui aucun d’eux n’est identifiable en tant que tel: « Mon corps est comme la Cité du Soleil, il n’a pas de lieu, mais c’est de lui que sortent et que rayonnent tous les lieux possibles, réels ou utopiques » (ibid.). L’individu est alors acteur, créateur de son propre espace de vie, oscillant entre rêve et réalité, entre liberté et réalité, entre espaces hétérotopiques et utopiques, autrement nommés « contre-espaces », - « des lieux qui s’opposent à tous les autres, qui sont destinés en quelque sorte à les effacer, à les neutraliser ou à les purifier » (Foucault 2009, 24) - et non utopiques. In fine, le rapport à la réalité est propre à soi, mais, pour les protagonistes pouliniens, l’équilibre est essentiel. Je propose dans cet article de montrer que les personnages de Jack dans Volkswagen Blues (1984) et du Chauffeur dans La tournée d’automne (1993), en pleine crise existentielle, partent à la recherche d’eux-mêmes et trouvent leur propre équilibre grâce au Volkswagen et au bibliobus, et qu’ainsi ces deux véhicules, considérés comme de véritables entités, répondent-ils à la définition des « contre-espaces » établie par Foucault. En incarnant pour les personnages un refuge au service d’une réflexion sur eux-mêmes, leur rapport à l’autre et sur la vie, ils participent intimement de leur quête identitaire.
{"title":"La représentation de « contre-espaces » au service de la construction identitaire dans Volkswagen Blues et La tournée d’automne de Jacques Poulin","authors":"Marie-Lise Auvray","doi":"10.3828/qs.2022.7","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2022.7","url":null,"abstract":"\u0000Chez Jacques Poulin, les personnages se construisent en limitant les contacts à un nombre restreint de personnes. Cette attention notable que l’auteur porte à l’individu, au corps, et à son rapport à l’Autre, et pas particulièrement aux autres, trouve en partie sa source dans l’intérêt singulier qu’il manifeste à l’espace. En effet, le corps étant le « point zéro » (Foucault 2009, 18), l’origine de tous les espaces, sans lui aucun d’eux n’est identifiable en tant que tel: « Mon corps est comme la Cité du Soleil, il n’a pas de lieu, mais c’est de lui que sortent et que rayonnent tous les lieux possibles, réels ou utopiques » (ibid.). L’individu est alors acteur, créateur de son propre espace de vie, oscillant entre rêve et réalité, entre liberté et réalité, entre espaces hétérotopiques et utopiques, autrement nommés « contre-espaces », - « des lieux qui s’opposent à tous les autres, qui sont destinés en quelque sorte à les effacer, à les neutraliser ou à les purifier » (Foucault 2009, 24) - et non utopiques. In fine, le rapport à la réalité est propre à soi, mais, pour les protagonistes pouliniens, l’équilibre est essentiel.\u0000Je propose dans cet article de montrer que les personnages de Jack dans Volkswagen Blues (1984) et du Chauffeur dans La tournée d’automne (1993), en pleine crise existentielle, partent à la recherche d’eux-mêmes et trouvent leur propre équilibre grâce au Volkswagen et au bibliobus, et qu’ainsi ces deux véhicules, considérés comme de véritables entités, répondent-ils à la définition des « contre-espaces » établie par Foucault. En incarnant pour les personnages un refuge au service d’une réflexion sur eux-mêmes, leur rapport à l’autre et sur la vie, ils participent intimement de leur quête identitaire.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41837656","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans cet article, nous nous proposons de faire ressortir quelques-unes des figures de la mémoire et de l’inscription dans deux œuvres marquantes de ces dernières années en Acadie et au Québec. Il s’agit d’une part du recueil poétique de Daniel H. Dugas, Des ravins au bout des lèvres (2014), et de L’incident se répète (2007), le premier ouvrage de la poète québécoise Geneviève Blais. Chez ces deux auteurs, le texte poétique traduit la filiation paradoxale du sujet mémoriel contemporain, nourri à la fois par la présence d’images obsessionnelles et la conscience d’une perte irréparable que l’écriture, en dépit de toutes ses stratégies de diversion et d’accumulation, ne fait que creuser. Chez Dugas, le texte poétique interroge l’obsession généralisée de l’annotation, car celle-ci est la forme ultime de la mémoire consignée, qu’elle soit textuelle, numérique ou autre. Dans l’œuvre poétique de Blais, par ailleurs, le sujet mémoriel fonde son inscription dans la quête de la figure maternelle et la répétition inchoative d’une violence interdite en laquelle se loge le principe de la faille identitaire qui l’habite.
在这篇文章中,我们将重点介绍近年来在阿卡迪亚和魁北克的两件杰出作品中的一些记忆和铭文。这是丹尼尔·h·杜加斯(Daniel H. Dugas)的诗集《Des ravins au bout Des唇》(2014)和魁北克诗人genevieve Blais的第一部诗集《de L’incident se repetition》(2007)的一部分。在这两位作者的作品中,诗歌文本反映了当代记忆主题的矛盾关系,强迫性图像的存在和对不可挽回损失的意识滋养了这种关系,尽管写作有各种分散注意力和积累的策略,但写作只是在挖掘这种损失。在杜加斯的作品中,诗歌文本质疑了对注释的普遍痴迷,因为注释是记录记忆的最终形式,无论是文本的、数字的还是其他的。此外,在布莱斯的诗歌作品中,纪念主题的题词是基于对母亲形象的追求,以及对一种被禁止的暴力的无意识重复,其中包含了身份缺陷的原则。
{"title":"Inscription de la mémoire chez Daniel H. Dugas et Geneviève Blais","authors":"F. Paré","doi":"10.3828/qs.2022.3","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2022.3","url":null,"abstract":"\u0000Dans cet article, nous nous proposons de faire ressortir quelques-unes des figures de la mémoire et de l’inscription dans deux œuvres marquantes de ces dernières années en Acadie et au Québec. Il s’agit d’une part du recueil poétique de Daniel H. Dugas, Des ravins au bout des lèvres (2014), et de L’incident se répète (2007), le premier ouvrage de la poète québécoise Geneviève Blais. Chez ces deux auteurs, le texte poétique traduit la filiation paradoxale du sujet mémoriel contemporain, nourri à la fois par la présence d’images obsessionnelles et la conscience d’une perte irréparable que l’écriture, en dépit de toutes ses stratégies de diversion et d’accumulation, ne fait que creuser. Chez Dugas, le texte poétique interroge l’obsession généralisée de l’annotation, car celle-ci est la forme ultime de la mémoire consignée, qu’elle soit textuelle, numérique ou autre. Dans l’œuvre poétique de Blais, par ailleurs, le sujet mémoriel fonde son inscription dans la quête de la figure maternelle et la répétition inchoative d’une violence interdite en laquelle se loge le principe de la faille identitaire qui l’habite.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46865906","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Introduction: L’individu contemporain. La construction identitaire dans la littérature canadienne francophone depuis 1970/ The Contemporary Individual: Identity Construction in Francophone Canadian Literature since 1970","authors":"Marie-Lise Auvray, Jimmy Thibeault","doi":"10.3828/qs.2022.2","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2022.2","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41482193","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article s’intéresse à la poétique du mouvement à l’œuvre dans les trois recueils de Marie-Andrée Gill ainsi qu’à la manière dont elle participe de la contemporanéité telle que définie par Frédéric Rondeau. Effectivement, chez Gill, la position distinctive du sujet poétique, qui se balance entre l’intime et le collectif, se cristallise autour de la tension entre le soi et le monde, entre le passé, le présent et l’avenir. La première partie du texte propose une analyse des mouvements référentiels et l’auteure constate que l’alternance entre les pronoms intimes et collectifs et la variation de leurs référents marquent les mouvements du processus d’exploration identitaire et mettent en lumière toute la complexité de l’identité, tant dans ses affiliations que dans ses oppositions. À travers les tensions exprimées par ce jeu de variations de l’appartenance, les poèmes mettent en lumière la difficulté particulière de la construction identitaire en contexte d’exiguïté de même que dans le contexte actuel de mondialisation. Dans la deuxième partie du texte, l’auteure s’intéresse aux explorations spatiales à l’œuvre dans la poésie de Gill, qui montrent une certaine ambivalence entre le collectif et l’intime. Cette tension fait ressortir un malaise face aux différents espaces d’appartenance, que le mouvement poétique permet de fouiller. Enfin, dans la troisième partie de l’article l’auteure examine la manière dont la chronologie coloniale est déconstruite par le jeu des mouvements temporels observé dans les textes de Gill, ce qui brise la rigidité du temps linéaire et permet de relier et de réunifier passé, présent et avenir.
{"title":"Identité contemporaine et poétique du mouvement dans l’œuvre de Marie-Andrée Gill","authors":"T. Grégoire","doi":"10.3828/qs.2022.4","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2022.4","url":null,"abstract":"\u0000Cet article s’intéresse à la poétique du mouvement à l’œuvre dans les trois recueils de Marie-Andrée Gill ainsi qu’à la manière dont elle participe de la contemporanéité telle que définie par Frédéric Rondeau. Effectivement, chez Gill, la position distinctive du sujet poétique, qui se balance entre l’intime et le collectif, se cristallise autour de la tension entre le soi et le monde, entre le passé, le présent et l’avenir. La première partie du texte propose une analyse des mouvements référentiels et l’auteure constate que l’alternance entre les pronoms intimes et collectifs et la variation de leurs référents marquent les mouvements du processus d’exploration identitaire et mettent en lumière toute la complexité de l’identité, tant dans ses affiliations que dans ses oppositions. À travers les tensions exprimées par ce jeu de variations de l’appartenance, les poèmes mettent en lumière la difficulté particulière de la construction identitaire en contexte d’exiguïté de même que dans le contexte actuel de mondialisation. Dans la deuxième partie du texte, l’auteure s’intéresse aux explorations spatiales à l’œuvre dans la poésie de Gill, qui montrent une certaine ambivalence entre le collectif et l’intime. Cette tension fait ressortir un malaise face aux différents espaces d’appartenance, que le mouvement poétique permet de fouiller. Enfin, dans la troisième partie de l’article l’auteure examine la manière dont la chronologie coloniale est déconstruite par le jeu des mouvements temporels observé dans les textes de Gill, ce qui brise la rigidité du temps linéaire et permet de relier et de réunifier passé, présent et avenir.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46210708","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
S’appuyant sur la relation singulière que les personnages de Volkswagen Blues (1984) de Jacques Poulin entretiennent avec le territoire nord-américain, ce texte vise à montrer comment cette relation présage celle qui se manifeste dans plusieurs romans des années 2010, qui accordent une place importante, non seulement à la question du territoire, mais aussi à celle de l’environnement, tout en restant habités par des préoccupations qui sont relatives à l’appartenance collective. Même si les préoccupations écologiques actuelles traduisent une prise de distance avec la question nationale, notamment chez les jeunes générations, plusieurs romanciers contemporains persistent quand même à concilier les deux types de pensée. La longue nouvelle intitulée Ristigouche (2013) d’Éric Plamondon exprime clairement cette tendance, au même titre que Les crépuscules de la Yellowstone (2020), un roman de Louis Hamelin. L’analyse de ces trois œuvres tend à montrer qu’elles ne se situent pas dans une écriture post-nationale, mais bien dans une tentative de concilier la conscience nationale et la prise en compte de nouveaux paysages, de nouveaux territoires et surtout d’un nouveau rapport avec l’environnement.
{"title":"Solitaires mais solidaires: Le rapport au continent et à la nation chez Jacques Poulin, Louis Hamelin et Éric Plamondon","authors":"Jean-Dominique Morency","doi":"10.3828/qs.2022.6","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2022.6","url":null,"abstract":"\u0000S’appuyant sur la relation singulière que les personnages de Volkswagen Blues (1984) de Jacques Poulin entretiennent avec le territoire nord-américain, ce texte vise à montrer comment cette relation présage celle qui se manifeste dans plusieurs romans des années 2010, qui accordent une place importante, non seulement à la question du territoire, mais aussi à celle de l’environnement, tout en restant habités par des préoccupations qui sont relatives à l’appartenance collective. Même si les préoccupations écologiques actuelles traduisent une prise de distance avec la question nationale, notamment chez les jeunes générations, plusieurs romanciers contemporains persistent quand même à concilier les deux types de pensée. La longue nouvelle intitulée Ristigouche (2013) d’Éric Plamondon exprime clairement cette tendance, au même titre que Les crépuscules de la Yellowstone (2020), un roman de Louis Hamelin. L’analyse de ces trois œuvres tend à montrer qu’elles ne se situent pas dans une écriture post-nationale, mais bien dans une tentative de concilier la conscience nationale et la prise en compte de nouveaux paysages, de nouveaux territoires et surtout d’un nouveau rapport avec l’environnement.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46745056","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans un article de 2016, Marie Carrière remarquait avec justesse que, dans les francophonies canadiennes, la poésie des femmes a toujours été relayée au second rang de la production littéraire, derrière l’écriture identitaire qu’ont majoritairement pratiquée les hommes. La poésie des femmes, parce que tournée vers l’intime, en marge des grandes affirmations nationalistes, aurait ainsi un certain caractère « scandaleux », en ce sens qu’elle n’entrerait pas dans la lutte collective. Or, suggère Carrière, il faut peut-être penser autrement la poésie intime pour l’inscrire dans une prise de parole éthique et politique parce que la portée de cette parole ne se limite pas à la seule expression d’un « moi », mais soulève de grands enjeux de société. C’est dans cette perspective que cet article propose d’aborder, dans un premier temps, l’aspect politique de l’écriture des femmes en Ontario français et de proposer, dans un deuxième temps, une analyse de la poésie du trauma de Sonia-Sophie Courdeau (Sonia Lamontagne). Si l’écriture du trauma sert d’abord à la guérison du soi, la lecture du processus d’écriture permet d’ouvrir le texte à une réflexion plus large qui touche à la fois les femmes et l’ensemble de la collectivité. À l’ère du mouvement #MeToo/#MoiAussi, il semble particulièrement important de revenir sur ces voix de femmes pour en dégager toute la portée sociale et d’en inscrire le message dans les lieux du discours politique.
玛丽·卡里埃(Marie Carrière)在2016年的一篇文章中正确地指出,在加拿大法语国家中,女性诗歌一直处于文学创作的第二位,仅次于男性主导的身份写作。女性诗歌,因为它转向了亲密,在伟大的民族主义主张之外,因此具有某种“可耻”的性质,因为它不会进入集体斗争。然而,卡里埃建议,也许有必要以不同的方式思考私密诗歌,以便将其纳入伦理和政治话语中,因为这个词的范围不仅限于“我”的表达,还提出了重大的社会问题。正是从这个角度出发,本文建议首先探讨法属安大略省女性写作的政治方面,其次分析索尼娅·索菲·库尔多(Sonia Sophie Courdeau,索尼娅·拉蒙塔尼饰)的创伤诗。如果创伤写作主要用于自我疗愈,那么阅读写作过程可以让文本更广泛地思考,影响妇女和整个社区。在这个运动的时代,回到这些妇女的声音,以释放其全部社会影响,并将其信息写入政治话语的场所,似乎尤为重要。
{"title":"L’écriture « scandaleuse » des femmes: La construction d’une parole féminine en Ontario français","authors":"Jimmy Thibeault","doi":"10.3828/qs.2022.5","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2022.5","url":null,"abstract":"\u0000Dans un article de 2016, Marie Carrière remarquait avec justesse que, dans les francophonies canadiennes, la poésie des femmes a toujours été relayée au second rang de la production littéraire, derrière l’écriture identitaire qu’ont majoritairement pratiquée les hommes. La poésie des femmes, parce que tournée vers l’intime, en marge des grandes affirmations nationalistes, aurait ainsi un certain caractère « scandaleux », en ce sens qu’elle n’entrerait pas dans la lutte collective. Or, suggère Carrière, il faut peut-être penser autrement la poésie intime pour l’inscrire dans une prise de parole éthique et politique parce que la portée de cette parole ne se limite pas à la seule expression d’un « moi », mais soulève de grands enjeux de société. C’est dans cette perspective que cet article propose d’aborder, dans un premier temps, l’aspect politique de l’écriture des femmes en Ontario français et de proposer, dans un deuxième temps, une analyse de la poésie du trauma de Sonia-Sophie Courdeau (Sonia Lamontagne). Si l’écriture du trauma sert d’abord à la guérison du soi, la lecture du processus d’écriture permet d’ouvrir le texte à une réflexion plus large qui touche à la fois les femmes et l’ensemble de la collectivité. À l’ère du mouvement #MeToo/#MoiAussi, il semble particulièrement important de revenir sur ces voix de femmes pour en dégager toute la portée sociale et d’en inscrire le message dans les lieux du discours politique.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48967264","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Revivre en échappant à une société jugée aliénante: tel fut le projet d’un certain nombre d’individus liés à la contre-culture québécoise dans les années soixantedix. Ainsi ont-ils cherché à se rapprocher de la nature et à établir un nouveau rapport au territoire. Les quatre documents étudiés dans cet article sont parus dans la revue Mainmise. Ceux-ci témoignent d’une profonde expérience du lieu et d’un désir d’abolir la frontière traditionnelle entre nature et culture: « Louise », dans sa lettre, tente de se construire un abri de mots; « Jean-Guy et son équipage » se lancent sur les routes de l’Amérique et nous invitent à reconsidérer le sentiment d’appartenance; Merrily Paskal pose son regard alternatif sur la Baie James et Christian Barrière se métamorphose au contact de la nature. Leurs lettres, adressées aux lecteurs de Mainmise, décrivent l’aventure hors du commun dans laquelle ils se sont lancés.
{"title":"Habiter le monde autrement: Sur quelques témoignages publiés dans Mainmise","authors":"Frédéric Rondeau","doi":"10.3828/qs.2022.8","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2022.8","url":null,"abstract":"\u0000Revivre en échappant à une société jugée aliénante: tel fut le projet d’un certain nombre d’individus liés à la contre-culture québécoise dans les années soixantedix. Ainsi ont-ils cherché à se rapprocher de la nature et à établir un nouveau rapport au territoire. Les quatre documents étudiés dans cet article sont parus dans la revue Mainmise. Ceux-ci témoignent d’une profonde expérience du lieu et d’un désir d’abolir la frontière traditionnelle entre nature et culture: « Louise », dans sa lettre, tente de se construire un abri de mots; « Jean-Guy et son équipage » se lancent sur les routes de l’Amérique et nous invitent à reconsidérer le sentiment d’appartenance; Merrily Paskal pose son regard alternatif sur la Baie James et Christian Barrière se métamorphose au contact de la nature. Leurs lettres, adressées aux lecteurs de Mainmise, décrivent l’aventure hors du commun dans laquelle ils se sont lancés.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49475556","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Mitch Landrieu, former mayor of New Orleans garnered significant attention for his book In the Shadow of Statues (2018), observing that many Confederate monuments were erected to buttress Jim Crow laws and serve as a warning to those who supported the civil rights movement. Likewise, there are a number of monuments in Québec that serve a particular political or religious purpose, seeking to reinforce a pure laine ideology. In this article, I explore the parallels between the literal and figurative construction and deconstruction of monuments that have fortified invented ideas on identity in francophone North America. Further, Gabrielle Roy’s short story “L’arbre,” which describes a “living monument,” tells the story of a racialized past in North America and unveils the falsities that have been preserved through the construction of statues that perpetuate racial myth. “L’arbre” examines the natural, unconstructed monument of the Live Oak: a tree that witnessed and holds the visible scars of the many terrible realities that took place in its shadows. I use Roy’s short story to show how she sought to deconstruct a whitewashed history of the post-Civil War American South and suggest that her broader corpus rejects determinism wholesale.
{"title":"Monumental Constructions: Statues, Identity, and Gabrielle Roy’s “L’arbre”","authors":"Holly Collins","doi":"10.3828/qs.2021.19","DOIUrl":"https://doi.org/10.3828/qs.2021.19","url":null,"abstract":"\u0000Mitch Landrieu, former mayor of New Orleans garnered significant attention for his book In the Shadow of Statues (2018), observing that many Confederate monuments were erected to buttress Jim Crow laws and serve as a warning to those who supported the civil rights movement. Likewise, there are a number of monuments in Québec that serve a particular political or religious purpose, seeking to reinforce a pure laine ideology. In this article, I explore the parallels between the literal and figurative construction and deconstruction of monuments that have fortified invented ideas on identity in francophone North America. Further, Gabrielle Roy’s short story “L’arbre,” which describes a “living monument,” tells the story of a racialized past in North America and unveils the falsities that have been preserved through the construction of statues that perpetuate racial myth. “L’arbre” examines the natural, unconstructed monument of the Live Oak: a tree that witnessed and holds the visible scars of the many terrible realities that took place in its shadows. I use Roy’s short story to show how she sought to deconstruct a whitewashed history of the post-Civil War American South and suggest that her broader corpus rejects determinism wholesale.","PeriodicalId":36865,"journal":{"name":"Quebec Studies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45326142","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
S’il redit, à la suite de tant d’autres textes de L’homme rapaillé (1970), le danger de l’acculturation qui guette la nation québécoise, « Arrêt au village » investit un registre esthétique que Gaston Miron n’exploite nulle part ailleurs: le fantastique. En ce « dernier recours didactique », l’infatigable pourfendeur de l’impérialisme anglo-saxon qu’est Miron ne s’interdit pas de projeter une représentation inspirée par les codes de la paralittérature et les clichés de la culture de masse pour parvenir aux fins de conscientisation auxquelles il associe son engagement de poète. C’est là une proposition esthétique non seulement paradoxale, mais résolument originale, qui n’a pas d’équivalent dans le recueil. Mais c’est aussi une formule risquée sur le plan pragmatique où reconduit le « didactisme » mironien: car l’intrusion du fantastique dans le cadre du poème le marque au coin d’une fantaisie qui compromet peut-être le sérieux réclamé par sa fonction idéologique. C’est ce que nous serons amené à supposer, en nous intéressant aux particularités esthétiques et pragmatiques qui contribuent à imprimer à ce poème peu connu un relief saillant et quelque peu discordant en regard du reste de l’œuvre mironienne.
在《l ' homme rapaille》(1970)的许多其他作品之后,《arret au village》再次审视了魁北克民族面临的文化适应的危险,它投资了加斯顿·米隆在其他地方没有利用的美学特征:幻想。说教»,«不得已在不知疲倦的pourfendeur英美帝国主义的米隆什么不不树立代表性paralittérature代码和陈词滥调的启发,大众文化的认识,为实现它结合诗人的奉献。这是一个美学命题,不仅是矛盾的,而且是绝对原创的,在集合中没有对应的。但从实用主义的角度来看,这也是一个有风险的公式,它延续了米诺斯的“说教主义”:因为幻想在诗歌框架中的入侵标志着幻想的角落,这可能会损害其意识形态功能所要求的严肃。这是我们必须假定的,通过关注美学和实用的特点,这有助于给这首鲜为人知的诗一个突出的浮雕,在某种程度上与米罗尼的其他作品不一致。
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