Introduction
La transplantation hépatique (TH) est un traitement efficace de certaines hépatopathies chroniques ou aiguës. Les infections postopératoires surviennent généralement dans les trois premiers mois suivant la TH, et sont grevées d’une morbi-mortalité importante [1]. Nous souhaitions évaluer la fréquence, les facteurs de risque et l’impact pronostique des infections du site opératoire (ISO) dans notre centre.
Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique entre 2004 et 2010 incluant de manière consécutive toutes les TH adultes. Nous avons recueilli les paramètres préopératoires, per- et postopératoires, colligé les complications infectieuses survenues dans les 3 mois suivant la TH, et réalisé un suivi à un an concernant les durées de séjour et la mortalité.
Résultats
Entre 2004 et 2010, 295 patients, d’âge médian de 54 ans [interquartiles 46–60] et majoritairement des hommes (sex-ratio M/F 1,91), ont été transplantés. L’étiologie de la cirrhose était essentiellement éthylique (45 %), hépatite C (11 %), 31 % avaient un carcinome hépatocellulaire. Les greffons étaient des foies de bipartition dans 19 % des cas, l’âge médian des donneurs était de 44 ans [IQ 28–57]. Une ISO est survenue chez 16 % des patients. Elles sont majoritairement des péritonites (57 % des ISO), surviennent principalement pendant les 3 premières semaines, et sont associées aux infections d’autres sites (pneumopathies et bactériémies). Les facteurs de risque indépendants de survenue d’ISO sont indiqués dans le Tableau 1. Les patients présentant une ISO n’ont pas présenté de surmortalité (Log Rank p = 0,180) (Fig. 1) mais ont une durée de séjour médiane en réanimation plus longue (14,5 j [5–26] contre 5 j [3–10] [Mann-Whitney p < 0,001]).
Discussion
Concernant l’impact pronostique des ISO, les résultats de cette série sont concordants avec la littérature internationale, où l’on retrouve un allongement de la durée de séjour, mais un impact sur la survie plus difficile à mettre en évidence [2], [3]. Le risque septique semble majoré lorsque le crossmatch est positif, mais cet évènement est rare et non décrit dans la littérature. Nous confirmons également une majoration du risque d’ISO peu décrite pour les greffons de bipartition.