Quels principes de deplacements guident les cultivateurs lorsqu’ils nettoient collectivement les champs ? A partir de recits d’evenements qui ont marque des seances collectives de nettoyage, dans le haut Jequitinhonha (centre-sud du Bresil), cet article cherche a degager la grammaire particuliere des parcours, ainsi que ses liens simultanes a une raison productive, a des pratiques de rivalite et a une certaine experience festive du travail.
{"title":"La houe et la ruse","authors":"Leonardo Pires Rosse","doi":"10.4000/ATELIERS.14696","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ATELIERS.14696","url":null,"abstract":"Quels principes de deplacements guident les cultivateurs lorsqu’ils nettoient collectivement les champs ? A partir de recits d’evenements qui ont marque des seances collectives de nettoyage, dans le haut Jequitinhonha (centre-sud du Bresil), cet article cherche a degager la grammaire particuliere des parcours, ainsi que ses liens simultanes a une raison productive, a des pratiques de rivalite et a une certaine experience festive du travail.","PeriodicalId":30529,"journal":{"name":"Ateliers dAnthropologie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"42611460","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Au Burkina Faso, la qualite de la danse des masques des griots bwaba, les sumbopwa, temoigne d’une influence des genies, entites invisibles, sur les humains. Sumbo yoro se ! « La danse du masque est bonne ! » Cette exclamation fait etat de ce que les Bwaba designent comme la « force » dont les mouvements du danseur temoignent. Cette « force » comprend deux aspects complementaires : la force physique et la force donnee par « l’invisible », a savoir la capacite d’action qu’ont les genies sur les porteurs de masques et donc sur le monde humain. C’est une inspiration recue des genies qui permet aux porteurs de masques d’effectuer des prouesses tout au long de la nuit. Ils ne sont alors « plus tout a fait eux-memes » et demontrent des capacites touchant la limite de l’humain pour froler celle du genie. L’implication des genies dans la performance dansee signifie d’abord pour les Bwaba qu’ils apprecient le rituel. La qualite de la danse des masques revele alors le lien qui unit les humains et les genies, la bonne disposition de ces derniers envers les humains ainsi que la puissance qu’en retirent les humains.
{"title":"Sumbo yoro sé !","authors":"Camille Devineau","doi":"10.4000/ATELIERS.14799","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ATELIERS.14799","url":null,"abstract":"Au Burkina Faso, la qualite de la danse des masques des griots bwaba, les sumbopwa, temoigne d’une influence des genies, entites invisibles, sur les humains. Sumbo yoro se ! « La danse du masque est bonne ! » Cette exclamation fait etat de ce que les Bwaba designent comme la « force » dont les mouvements du danseur temoignent. Cette « force » comprend deux aspects complementaires : la force physique et la force donnee par « l’invisible », a savoir la capacite d’action qu’ont les genies sur les porteurs de masques et donc sur le monde humain. C’est une inspiration recue des genies qui permet aux porteurs de masques d’effectuer des prouesses tout au long de la nuit. Ils ne sont alors « plus tout a fait eux-memes » et demontrent des capacites touchant la limite de l’humain pour froler celle du genie. L’implication des genies dans la performance dansee signifie d’abord pour les Bwaba qu’ils apprecient le rituel. La qualite de la danse des masques revele alors le lien qui unit les humains et les genies, la bonne disposition de ces derniers envers les humains ainsi que la puissance qu’en retirent les humains.","PeriodicalId":30529,"journal":{"name":"Ateliers dAnthropologie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46061487","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Je danse, elle danse, nous dansons : une dimension agentive caracterise l’action de danser. Dans la danse des caboclinhos (Pernambuco, Bresil), nous sommes invites a reflechir sur qui danse et sur qui est danse, lors de cette performance. Les caboclinhos sont des associations de carnaval composees d’hommes, de femmes et d’enfants deguises en Amerindiens et armes d’arcs et de fleches, defilant dans les quartiers peripheriques des villes de la region du Pernambuco. Leurs danses, appelees litteralement des « manœuvres », evoquent des mouvements de guerre. Au-dela des forces mobilisees pour determiner qui danse le plus et le mieux, se joue aussi une bataille dans le domaine spirituel. Les caboclinhos sont relies a la Jurema, une religion afro-indigene qui rend un culte aux caboclos (esprits d’ancetres indigenes, guerriers et guerisseurs). La comprehension du « monde comme un combat » dans l’esthetique du Nordeste du Bresil, est une categorie centrale pour penser l’ethos de cette region (Lagrou et Goncalves, 2013). Il est donc necessaire de mettre en lumiere la dimension agonistique de cette pratique afin d’apprehender cette danse comme une experience corporelle traversee par des forces d’opposition.
{"title":"Danser et être dansé","authors":"Maria Acselrad","doi":"10.4000/ATELIERS.14644","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ATELIERS.14644","url":null,"abstract":"Je danse, elle danse, nous dansons : une dimension agentive caracterise l’action de danser. Dans la danse des caboclinhos (Pernambuco, Bresil), nous sommes invites a reflechir sur qui danse et sur qui est danse, lors de cette performance. Les caboclinhos sont des associations de carnaval composees d’hommes, de femmes et d’enfants deguises en Amerindiens et armes d’arcs et de fleches, defilant dans les quartiers peripheriques des villes de la region du Pernambuco. Leurs danses, appelees litteralement des « manœuvres », evoquent des mouvements de guerre. Au-dela des forces mobilisees pour determiner qui danse le plus et le mieux, se joue aussi une bataille dans le domaine spirituel. Les caboclinhos sont relies a la Jurema, une religion afro-indigene qui rend un culte aux caboclos (esprits d’ancetres indigenes, guerriers et guerisseurs). La comprehension du « monde comme un combat » dans l’esthetique du Nordeste du Bresil, est une categorie centrale pour penser l’ethos de cette region (Lagrou et Goncalves, 2013). Il est donc necessaire de mettre en lumiere la dimension agonistique de cette pratique afin d’apprehender cette danse comme une experience corporelle traversee par des forces d’opposition.","PeriodicalId":30529,"journal":{"name":"Ateliers dAnthropologie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45416306","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article presente une premiere analyse du wititi, danse executee lors des fetes patronales de la Vallee du Colca (Arequipa, Perou). On y emet l’hypothese que cette danse rend visible des processus d’intergestualite. En effet, elle abrite et fait dialoguer differentes corporalites generees a travers des processus d’intensification des relations sociales de cette region. Cette etude cherche a analyser les series de gestualites qui composent cette danse, ainsi que leurs variations, tout en articulant les valeurs enoncees par les corps dansant a d’autres elements de l’ensemble performatif, tels que les vetements et leurs broderies. Ainsi, la relation tronc flechi-tronc droit — qui se presente comme une des principales differenciations locales de l’execution de la danse — montre comment des gestualites urbaines contribuent a donner une signification nouvelle a un trope fondateur de l’organisation sociale andine : les relations entre la partie haute et la partie basse de la vallee.
{"title":"La danse du wititi","authors":"Maria José Freire","doi":"10.4000/ATELIERS.14843","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ATELIERS.14843","url":null,"abstract":"Cet article presente une premiere analyse du wititi, danse executee lors des fetes patronales de la Vallee du Colca (Arequipa, Perou). On y emet l’hypothese que cette danse rend visible des processus d’intergestualite. En effet, elle abrite et fait dialoguer differentes corporalites generees a travers des processus d’intensification des relations sociales de cette region. Cette etude cherche a analyser les series de gestualites qui composent cette danse, ainsi que leurs variations, tout en articulant les valeurs enoncees par les corps dansant a d’autres elements de l’ensemble performatif, tels que les vetements et leurs broderies. Ainsi, la relation tronc flechi-tronc droit — qui se presente comme une des principales differenciations locales de l’execution de la danse — montre comment des gestualites urbaines contribuent a donner une signification nouvelle a un trope fondateur de l’organisation sociale andine : les relations entre la partie haute et la partie basse de la vallee.","PeriodicalId":30529,"journal":{"name":"Ateliers dAnthropologie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46658510","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Ce bref ensemble presente deux gestes — l’un de femme, l’autre d’homme — associes a une grande ceremonie dansee chez les Wayapi du haut Oyapock. On y voit d’abord que certains gestes peuvent etre sexues : ici, de meme que la « repartition sexuelle » des tâches est tres marquee, la repartition sexuelle des gestes est bien perceptible, et s’apprend tot. Mais surtout, nous tenterons de detailler les aspects plastiques de ces gestes en laissant percevoir les distinctions et les croisements entre geste quotidien et geste d’appareil au sein d’un meme evenement, l’ensemble de la ceremonie.
{"title":"Deux gestes pour une grande danse","authors":"Jean-michel Beaudet","doi":"10.4000/ATELIERS.14581","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ATELIERS.14581","url":null,"abstract":"Ce bref ensemble presente deux gestes — l’un de femme, l’autre d’homme — associes a une grande ceremonie dansee chez les Wayapi du haut Oyapock. On y voit d’abord que certains gestes peuvent etre sexues : ici, de meme que la « repartition sexuelle » des tâches est tres marquee, la repartition sexuelle des gestes est bien perceptible, et s’apprend tot. Mais surtout, nous tenterons de detailler les aspects plastiques de ces gestes en laissant percevoir les distinctions et les croisements entre geste quotidien et geste d’appareil au sein d’un meme evenement, l’ensemble de la ceremonie.","PeriodicalId":30529,"journal":{"name":"Ateliers dAnthropologie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44064198","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article s’interesse a une experience spatiale, a la nature, a la forme et aux enjeux d’un « dispositif choregraphique », c’est-a-dire a la maniere dont les danseurs et danseuses s’organisent et se deplacent pendant la performance. Dans la morenada, une danse devotionnelle executee lors des fetes patronales boliviennes, ce dispositif reunit plusieurs centaines d’hommes et de femmes qui au premier abord paraissent tous danser de maniere synchronisee, formant des blocs rigoureusement construits. Pourtant, une fine attention portee aux deplacements des femmes pendant la danse montre qu’elles engagent en realite des forces de nature contraire : la volonte imperative de construire un collectif soude mais aussi celle, a l’inverse, de se demarquer de l’ensemble. Tantot l’effort des danseuses est porte sur la volonte de faire du semblable, tantot celles-ci realisent des actions perturbatrices qui mettent a l’epreuve toute l’organisation generale. Comment comprendre au sein d’une meme unite spatio-temporelle la coexistence de ces deux dynamiques ? Quelles regles sociales et quelles relations feminines sont ici a l’epreuve a travers la danse et ses (en)jeux spatiaux ?
{"title":"Faire, défaire, refaire les lignes","authors":"Laura Fléty","doi":"10.4000/ATELIERS.14609","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ATELIERS.14609","url":null,"abstract":"Cet article s’interesse a une experience spatiale, a la nature, a la forme et aux enjeux d’un « dispositif choregraphique », c’est-a-dire a la maniere dont les danseurs et danseuses s’organisent et se deplacent pendant la performance. Dans la morenada, une danse devotionnelle executee lors des fetes patronales boliviennes, ce dispositif reunit plusieurs centaines d’hommes et de femmes qui au premier abord paraissent tous danser de maniere synchronisee, formant des blocs rigoureusement construits. Pourtant, une fine attention portee aux deplacements des femmes pendant la danse montre qu’elles engagent en realite des forces de nature contraire : la volonte imperative de construire un collectif soude mais aussi celle, a l’inverse, de se demarquer de l’ensemble. Tantot l’effort des danseuses est porte sur la volonte de faire du semblable, tantot celles-ci realisent des actions perturbatrices qui mettent a l’epreuve toute l’organisation generale. Comment comprendre au sein d’une meme unite spatio-temporelle la coexistence de ces deux dynamiques ? Quelles regles sociales et quelles relations feminines sont ici a l’epreuve a travers la danse et ses (en)jeux spatiaux ?","PeriodicalId":30529,"journal":{"name":"Ateliers dAnthropologie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49145976","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans cet article, j’analyse les mouvements danses sur scene d’une auteure-compositrice-interprete, non danseuse. Plus elle bouge, plus ses fans reconnaissent la raison pour laquelle ils l’ont « choisie », pourquoi elle les represente. L’asymetrie entre le corps sculpte et prepare de l’artiste et les corps non entraines des fans est grande, et ceux-ci se reconnaissent non dans le corps performant lui-meme, mais dans ses mouvements. Comment sa maniere de se mouvoir permet-elle a ses fans de s’identifier a elle ? Comment son entrainement, qui renforce des representations culturelles partagees autour du genre et modele sa posture sur scene, favorise des experiences d’empathie kinesthesique activement recherchees par les fans ? Il s’agit de voir comment les fans s’appuient a la fois sur l’identite mediatique et sur l’identite personnelle de la chanteuse, percues a travers ses mouvements, pour en tirer du pouvoir.
{"title":"« Je la regarde et je danse »","authors":"Elena Nesti","doi":"10.4000/ATELIERS.14876","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ATELIERS.14876","url":null,"abstract":"Dans cet article, j’analyse les mouvements danses sur scene d’une auteure-compositrice-interprete, non danseuse. Plus elle bouge, plus ses fans reconnaissent la raison pour laquelle ils l’ont « choisie », pourquoi elle les represente. L’asymetrie entre le corps sculpte et prepare de l’artiste et les corps non entraines des fans est grande, et ceux-ci se reconnaissent non dans le corps performant lui-meme, mais dans ses mouvements. Comment sa maniere de se mouvoir permet-elle a ses fans de s’identifier a elle ? Comment son entrainement, qui renforce des representations culturelles partagees autour du genre et modele sa posture sur scene, favorise des experiences d’empathie kinesthesique activement recherchees par les fans ? Il s’agit de voir comment les fans s’appuient a la fois sur l’identite mediatique et sur l’identite personnelle de la chanteuse, percues a travers ses mouvements, pour en tirer du pouvoir.","PeriodicalId":30529,"journal":{"name":"Ateliers dAnthropologie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44990266","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}