Morgan Jenatton, C. Lamine, Helda Morales, Leticia Durand, Alfio Brandenburg
L’écologie politique latino-américaine est un cadre théorique pour penser les relations société-nature et la transition écologique qui a émergé au cours des 25 dernières années et représente aujourd’hui un véritable courant de référence dans le monde luso- hispanophone. Cet article présente la trajectoire et les ramifications de ce cadre théorique, et montre comment il s’est développé dans le sillon de la littérature anglophone de la political ecology, tout en affirmant ses propres influences et objets d’étude en s’appuyant sur des paradigmes plus globaux – tels que le post-structuralisme et le tournant ontologique – mais aussi sur des références épistémologiques propres, notamment la pensée critique latino-américaine, les études décoloniales et divers concepts clés développés depuis cette géographie spécifique et dans une proximité étroite entre les sphères universitaires et militantes. Nous montrons que ce cadre, dans lequel l’émancipation joue un rôle clé, offre des pistes conceptuelles intéressantes pour aborder les crises sociales et écologiques actuelles et spécifiquement pour l’analyse des transitions écologiques des systèmes alimentaires.
{"title":"Trajectoire intellectuelle d’une political ecology « latino-américaine » : une relecture émancipatrice des crises sociales et écologiques ?","authors":"Morgan Jenatton, C. Lamine, Helda Morales, Leticia Durand, Alfio Brandenburg","doi":"10.1051/nss/2023007","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023007","url":null,"abstract":"L’écologie politique latino-américaine est un cadre théorique pour penser les relations société-nature et la transition écologique qui a émergé au cours des 25 dernières années et représente aujourd’hui un véritable courant de référence dans le monde luso- hispanophone. Cet article présente la trajectoire et les ramifications de ce cadre théorique, et montre comment il s’est développé dans le sillon de la littérature anglophone de la political ecology, tout en affirmant ses propres influences et objets d’étude en s’appuyant sur des paradigmes plus globaux – tels que le post-structuralisme et le tournant ontologique – mais aussi sur des références épistémologiques propres, notamment la pensée critique latino-américaine, les études décoloniales et divers concepts clés développés depuis cette géographie spécifique et dans une proximité étroite entre les sphères universitaires et militantes. Nous montrons que ce cadre, dans lequel l’émancipation joue un rôle clé, offre des pistes conceptuelles intéressantes pour aborder les crises sociales et écologiques actuelles et spécifiquement pour l’analyse des transitions écologiques des systèmes alimentaires.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57830291","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Que nous apprennent les luttes écologiques dans lesquelles s’engagent les femmes, du Sud au Nord ? Tel était le thème du colloque organisé par l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne [ISJPS]) et l’Université de Chicago à Paris, les 4 et 5 juin 2021. Le fil conducteur fut celui de la lutte contre l’extractivisme (extraction minière, forages pétroliers et gaziers, mais aussi déforestation, plantations arbustives ou agricoles destinées à l’exportation et pêcheries industrielles), dans un débat qui a abordé les questions de spiritualité, puis en est venu à la justice environnementale, avant de parler du care, en un retour réflexif sur les questions soulevées par ces luttes qui ne se réclament pas toujours de l’écoféminisme, mais permettent d’en éclairer les enjeux : ceux de la domination croisée des femmes et de la nature. Si ce type de mouvement s’expose à l’accusation d’essentialisation ou de naturalisation, les discussions ont fait ressortir la pluralité des références à la nature ainsi que celle des formes d’émancipation.
{"title":"« Femmes, écologie et engagements politiques du Sud au Nord » : actualité de l’écoféminisme","authors":"C. Larrère","doi":"10.1051/nss/2023009","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023009","url":null,"abstract":"Que nous apprennent les luttes écologiques dans lesquelles s’engagent les femmes, du Sud au Nord ? Tel était le thème du colloque organisé par l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne [ISJPS]) et l’Université de Chicago à Paris, les 4 et 5 juin 2021. Le fil conducteur fut celui de la lutte contre l’extractivisme (extraction minière, forages pétroliers et gaziers, mais aussi déforestation, plantations arbustives ou agricoles destinées à l’exportation et pêcheries industrielles), dans un débat qui a abordé les questions de spiritualité, puis en est venu à la justice environnementale, avant de parler du care, en un retour réflexif sur les questions soulevées par ces luttes qui ne se réclament pas toujours de l’écoféminisme, mais permettent d’en éclairer les enjeux : ceux de la domination croisée des femmes et de la nature. Si ce type de mouvement s’expose à l’accusation d’essentialisation ou de naturalisation, les discussions ont fait ressortir la pluralité des références à la nature ainsi que celle des formes d’émancipation.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57830325","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Deux sommets internationaux consacrés à l’océan se sont tenus en janvier 2022 puis en juin 2022 : One Ocean Summit à Brest (France) puis la Conférence des Nations unies sur les océans à Lisbonne (Portugal). Au-delà de l’importance de connaissances scientifiquement établies comme socle pour guider les politiques environnementales et la protection de l’océan, ces deux conférences mettent en évidence de grands enjeux scientifiques et de fortes attentes envers la recherche que l’on peut regrouper en six thématiques : changements climatiques et océan, alimentation – c’est-à-dire ressources halieutiques et aquaculture –, grands fonds océaniques, pollutions, océan polaire, aires marines protégées, océan numérique, ADN environnemental. Ces deux conférences ont lancé ou mis en avant les grandes initiatives internationales, européennes et nationales qui seront structurantes pour les sciences océaniques, notamment la Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030) et au niveau européen la mission « Restore our ocean and waters ». La coopération internationale autour de grandes infrastructures de recherche s’est renforcée comme en témoignent la transformation de Mercator Ocean International en une organisation intergouvernementale ainsi que les initiatives partagées des opérateurs de flottes océanographiques européennes. Globalement, il faut donc souligner le bilan positif pour les sciences océaniques. La recherche s’est organisée et les deux sommets confirment que des moyens y seront consacrés. Le prochain grand rendez-vous sera la conférence des Nations unies sur les océans qui sera coorganisée par la France et le Costa Rica en 2025. Il appartiendra à la communauté scientifique et aux organisateurs de poursuivre cette dynamique en utilisant ces grands sommets pour faire avancer des initiatives internationales concrètes et structurantes pour les sciences océaniques.
2022年1月和6月分别举行了两次国际海洋峰会:在法国布雷斯特举行的一次海洋峰会和在葡萄牙里斯本举行的联合国海洋会议。除了科学知识作为指导环境政策和海洋保护的基础的重要性外,这两次会议还强调了重大的科学问题和对研究的高期望,这些问题可分为六个主题:气候变化与海洋、食品(即渔业资源和水产养殖)、深海、污染、极地海洋、海洋保护区、数字海洋、环境dna。推出这两次会议均突出或与各主要国际倡议,将结构性的欧洲和国家海洋科学,特别是在联合国残疾人十年大洋科学促进可持续发展(2021-2030)和欧洲一级团«ocean and Restore our waters»。围绕大型研究基础设施的国际合作已经加强,墨卡托海洋国际转变为一个政府间组织,以及欧洲海洋船队运营商的共同倡议都证明了这一点。因此,总的来说,必须强调海洋科学的积极平衡。这项研究已经组织起来,两次峰会都证实将为此提供资源。下一个重大事件将是2025年由法国和哥斯达黎加共同组织的联合国海洋会议。科学界和组织者将有责任继续这种势头,利用这些重大峰会推进海洋科学的具体和结构化的国际倡议。
{"title":"Conférence des Nations unies sur les océans et One Ocean Summit : bilan et perspectives pour les sciences océaniques","authors":"M. Simon","doi":"10.1051/nss/2023027","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023027","url":null,"abstract":"Deux sommets internationaux consacrés à l’océan se sont tenus en janvier 2022 puis en juin 2022 : One Ocean Summit à Brest (France) puis la Conférence des Nations unies sur les océans à Lisbonne (Portugal). Au-delà de l’importance de connaissances scientifiquement établies comme socle pour guider les politiques environnementales et la protection de l’océan, ces deux conférences mettent en évidence de grands enjeux scientifiques et de fortes attentes envers la recherche que l’on peut regrouper en six thématiques : changements climatiques et océan, alimentation – c’est-à-dire ressources halieutiques et aquaculture –, grands fonds océaniques, pollutions, océan polaire, aires marines protégées, océan numérique, ADN environnemental. Ces deux conférences ont lancé ou mis en avant les grandes initiatives internationales, européennes et nationales qui seront structurantes pour les sciences océaniques, notamment la Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030) et au niveau européen la mission « Restore our ocean and waters ». La coopération internationale autour de grandes infrastructures de recherche s’est renforcée comme en témoignent la transformation de Mercator Ocean International en une organisation intergouvernementale ainsi que les initiatives partagées des opérateurs de flottes océanographiques européennes. Globalement, il faut donc souligner le bilan positif pour les sciences océaniques. La recherche s’est organisée et les deux sommets confirment que des moyens y seront consacrés. Le prochain grand rendez-vous sera la conférence des Nations unies sur les océans qui sera coorganisée par la France et le Costa Rica en 2025. Il appartiendra à la communauté scientifique et aux organisateurs de poursuivre cette dynamique en utilisant ces grands sommets pour faire avancer des initiatives internationales concrètes et structurantes pour les sciences océaniques.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46947328","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Kamilla Khamzina, M. Streith, S. Guimond, Sylvain Dernat
Le présent travail de recherche a recours à la psychologie sociale et à la socioanthropologie pour analyser les dynamiques entre les attitudes personnelles de producteurs agricoles et leurs perceptions des normes environnantes lors d’un processus de conversion à l’agriculture biologique. Les entretiens semi-directifs auprès d’éleveurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes démontrent un poids important de la relation dynamique entre ce que les individus pensent (leurs attitudes personnelles) et ce qu’ils perçoivent être la norme au sein de leur groupe social (norme perçue). Cette situation s’avère être différente en fonction de la pratique agricole des répondants (conventionnelle, en conversion ou biologique). Les résultats sont discutés du point de vue du rôle que joue l’influence minoritaire dans les transformations actuelles du monde agricole.
{"title":"Dynamiques entre attitudes personnelles et normes sociales perçues dans les comportements de changement. Le cas de la conversion à l’agriculture biologique","authors":"Kamilla Khamzina, M. Streith, S. Guimond, Sylvain Dernat","doi":"10.1051/nss/2023022","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023022","url":null,"abstract":"Le présent travail de recherche a recours à la psychologie sociale et à la socioanthropologie pour analyser les dynamiques entre les attitudes personnelles de producteurs agricoles et leurs perceptions des normes environnantes lors d’un processus de conversion à l’agriculture biologique. Les entretiens semi-directifs auprès d’éleveurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes démontrent un poids important de la relation dynamique entre ce que les individus pensent (leurs attitudes personnelles) et ce qu’ils perçoivent être la norme au sein de leur groupe social (norme perçue). Cette situation s’avère être différente en fonction de la pratique agricole des répondants (conventionnelle, en conversion ou biologique). Les résultats sont discutés du point de vue du rôle que joue l’influence minoritaire dans les transformations actuelles du monde agricole.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41666171","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La « crise de la Covid-19 » a constitué un moment important de débats – sur la marche de la science et les conditions de travail des scientifiques – dont on peut déjà tirer quelques leçons de sociologie des sciences. C’est le but de ce texte, qui s’intéresse tout particulièrement aux recherches sur l’histoire du virus SARS-CoV-2. D’abord, l’intérêt pour son origine a entraîné des prises de parole qui ont révélé avec une grande clarté la dépendance de nos savoirs vis-à-vis de choix politiques, et montré combien le crédit scientifique reposait aussi sur un travail réalisé en dehors des laboratoires. Cette crise a en outre valorisé des spécialités émergentes ou délaissées, soulignant l’hétérogénéité des modes de production des connaissances. Enfin, elle a nettement rapproché la virologie du cadre scientifique et politique de l’« anthropocène ». La question de l’origine du virus demeure toutefois ouverte, faisant l’objet d’une controverse qui enrichit encore son intérêt sociologique.
{"title":"Sciences et société au prisme de la pandémie de Covid-19 : la recherche sur les origines naturelles du SARS-CoV-2","authors":"M. Jouvenet","doi":"10.1051/nss/2023001","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023001","url":null,"abstract":"La « crise de la Covid-19 » a constitué un moment important de débats – sur la marche de la science et les conditions de travail des scientifiques – dont on peut déjà tirer quelques leçons de sociologie des sciences. C’est le but de ce texte, qui s’intéresse tout particulièrement aux recherches sur l’histoire du virus SARS-CoV-2. D’abord, l’intérêt pour son origine a entraîné des prises de parole qui ont révélé avec une grande clarté la dépendance de nos savoirs vis-à-vis de choix politiques, et montré combien le crédit scientifique reposait aussi sur un travail réalisé en dehors des laboratoires. Cette crise a en outre valorisé des spécialités émergentes ou délaissées, soulignant l’hétérogénéité des modes de production des connaissances. Enfin, elle a nettement rapproché la virologie du cadre scientifique et politique de l’« anthropocène ». La question de l’origine du virus demeure toutefois ouverte, faisant l’objet d’une controverse qui enrichit encore son intérêt sociologique.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57827533","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’essor de la question environnementale dans la recherche française depuis les années 1990 s’est accompagné à la fois d’un fort développement de l’interdisciplinarité et d’une convocation sans cesse plus pressante de l’histoire, d’abord comme récit, ensuite comme méthode. Cette contribution se propose d’analyser ce processus au prisme d’une trajectoire située, celle de l’auteur, historien de métier progressivement intégré à une communauté épistémique formée autour des approches interdisciplinaires des relations entre natures, sciences et sociétés, et amené à y partager l’heuristique du récit comme élucidation de « ce qui arrive au temps » dans l’anthropocène.
{"title":"Un historien en interdisciplinarité. Essai d’épistémologie située","authors":"P. Cornu","doi":"10.1051/nss/2023016","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023016","url":null,"abstract":"L’essor de la question environnementale dans la recherche française depuis les années 1990 s’est accompagné à la fois d’un fort développement de l’interdisciplinarité et d’une convocation sans cesse plus pressante de l’histoire, d’abord comme récit, ensuite comme méthode. Cette contribution se propose d’analyser ce processus au prisme d’une trajectoire située, celle de l’auteur, historien de métier progressivement intégré à une communauté épistémique formée autour des approches interdisciplinaires des relations entre natures, sciences et sociétés, et amené à y partager l’heuristique du récit comme élucidation de « ce qui arrive au temps » dans l’anthropocène.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49016389","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’article discute la notion de « subjectivités environnementales » d’Arun Agrawal. Elle permet d’analyser la construction d’identités environnementales dans l’évolution des relations entre l’État et ses marges. Nous proposons d’appliquer la notion à l’appropriation conflictuelle de la conservation par les pêcheurs de la réserve de biosphère Seaflower (Colombie). L’article propose d’illustrer la pluralité des « subjectivités environnementales » qui naissent de dispositifs de conservation peu participatifs, au cœur des contradictions de la conservation bioculturelle. Il remet en question la subjectivation environnementale comme adoption d’un environnementalisme consensuel. Il décrira plutôt un processus social contraint et conflictuel – finalement, politique – de redéfinition des bons usages de la nature.
{"title":"Protéger l’environnement pour se gouverner ? Repolitiser les « subjectivités environnementales » dans les aires protégées (San Andrés, Colombie)","authors":"Justine Berthod","doi":"10.1051/nss/2023021","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023021","url":null,"abstract":"L’article discute la notion de « subjectivités environnementales » d’Arun Agrawal. Elle permet d’analyser la construction d’identités environnementales dans l’évolution des relations entre l’État et ses marges. Nous proposons d’appliquer la notion à l’appropriation conflictuelle de la conservation par les pêcheurs de la réserve de biosphère Seaflower (Colombie). L’article propose d’illustrer la pluralité des « subjectivités environnementales » qui naissent de dispositifs de conservation peu participatifs, au cœur des contradictions de la conservation bioculturelle. Il remet en question la subjectivation environnementale comme adoption d’un environnementalisme consensuel. Il décrira plutôt un processus social contraint et conflictuel – finalement, politique – de redéfinition des bons usages de la nature.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41529418","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le rewilding est un terme récent mais déjà polysémique, ce qui donne lieu à des critiques relatives à la cohérence des projets s’en réclamant ainsi qu’à leur capacité à proposer une nouvelle direction pour l’action écologique. Sa définition la plus directe, comme principe d’action écologique visant à rendre un élément (espace, espèce, écosystème) à nouveau sauvage, pose elle-même question. Le recours à la notion d’autonomie plus qu’humaine permet de surmonter ces critiques : les initiatives de rewilding impliquent un décentrement des êtres humains de l’action écologique et sont à envisager comme des agencements humains/autres qu’humains sans but prédéfini. L’approche de géographie plus qu’humaine apporte une nouvelle perspective à l’étude de cet objet et plus largement à la réflexion sur les relations au sauvage et au vivant dans son ensemble.
{"title":"Fondements pour une géographie plus qu’humaine du rewilding : revue de littérature et proposition de définition","authors":"Salomé Dehaut","doi":"10.1051/nss/2023023","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023023","url":null,"abstract":"Le rewilding est un terme récent mais déjà polysémique, ce qui donne lieu à des critiques relatives à la cohérence des projets s’en réclamant ainsi qu’à leur capacité à proposer une nouvelle direction pour l’action écologique. Sa définition la plus directe, comme principe d’action écologique visant à rendre un élément (espace, espèce, écosystème) à nouveau sauvage, pose elle-même question. Le recours à la notion d’autonomie plus qu’humaine permet de surmonter ces critiques : les initiatives de rewilding impliquent un décentrement des êtres humains de l’action écologique et sont à envisager comme des agencements humains/autres qu’humains sans but prédéfini. L’approche de géographie plus qu’humaine apporte une nouvelle perspective à l’étude de cet objet et plus largement à la réflexion sur les relations au sauvage et au vivant dans son ensemble.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44619249","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
N. Hostiou, Philippe Jeanneaux, J. Duval, Manon Lebrun, B. Nowak
Cet article analyse la contribution potentielle de l’élevage de précision à l’amélioration des conditions de travail des éleveurs engagés dans une démarche de transition agroécologique. L’agroécologie ne conduit pas forcément à de meilleures conditions de travail (temps de travaux, complexité et charge mentale, savoirs). Les technologies de précision pourraient aider à la transition agroécologique des élevages en réduisant les charges de travail, en donnant plus de souplesse dans les horaires ou encore en aidant à la gestion de situations complexes. Cependant, pour d’autres dimensions du travail à enjeux pour la transition agroécologique – l’autonomie décisionnelle, le rapport aux animaux et à la nature –, des réserves et des questionnements subsistent. Nous concluons que plus que les fondements de l’agroécologie et de l’élevage de précision, parfois antagonistes, parfois complémentaires, c’est bien la façon dont les éleveurs vivent leur travail qui sera important à prendre en compte pour que les technologies du numérique soit un réel support à la transition agroécologique.
{"title":"Contributions des technologies de précision pour améliorer les conditions de travail dans les élevages agroécologiques : questionnements et perspectives","authors":"N. Hostiou, Philippe Jeanneaux, J. Duval, Manon Lebrun, B. Nowak","doi":"10.1051/nss/2023031","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023031","url":null,"abstract":"Cet article analyse la contribution potentielle de l’élevage de précision à l’amélioration des conditions de travail des éleveurs engagés dans une démarche de transition agroécologique. L’agroécologie ne conduit pas forcément à de meilleures conditions de travail (temps de travaux, complexité et charge mentale, savoirs). Les technologies de précision pourraient aider à la transition agroécologique des élevages en réduisant les charges de travail, en donnant plus de souplesse dans les horaires ou encore en aidant à la gestion de situations complexes. Cependant, pour d’autres dimensions du travail à enjeux pour la transition agroécologique – l’autonomie décisionnelle, le rapport aux animaux et à la nature –, des réserves et des questionnements subsistent. Nous concluons que plus que les fondements de l’agroécologie et de l’élevage de précision, parfois antagonistes, parfois complémentaires, c’est bien la façon dont les éleveurs vivent leur travail qui sera important à prendre en compte pour que les technologies du numérique soit un réel support à la transition agroécologique.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57830808","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
C. Aubry, Giulia Giacché, F. Maxime, C. Pelluchon, Jocelyne Porcher Mialet-Barrault, Susanna M. Hoffman, Thomas Hylland Eriksen, Paulo Mendes, B. Casciarri, Francesco Staro, M. V. Aken, R. Leclercq, A. Saad
{"title":"Sélection thématique de livres","authors":"C. Aubry, Giulia Giacché, F. Maxime, C. Pelluchon, Jocelyne Porcher Mialet-Barrault, Susanna M. Hoffman, Thomas Hylland Eriksen, Paulo Mendes, B. Casciarri, Francesco Staro, M. V. Aken, R. Leclercq, A. Saad","doi":"10.1051/nss/2023006","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023006","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46432697","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}