Les auteurs partent du constat qu’en réponse aux spécificités de la recherche sur les problèmes ayant trait à l’environnement, au développement durable et à la transition écologique et sociale – nécessité de les aborder en tenant compte de leur complexité et de leur finalité en termes d’action –, deux innovations successives sont apparues : l’interdisciplinarité et la recherche participative. Ils s’appuient sur la notion de « régime de recherche » pour s’interroger sur ce qu’il est advenu de la première, qui a connu son apogée dans les années 1980 et en tirer des enseignements pour la seconde, qui ne cesse de monter en puissance depuis les années 2000. Ils considèrent que l’interdisciplinarité n’a pas réussi à acquérir le statut de régime de recherche patenté, faute d’une réflexion sur ses fondements pratiques et épistémiques. Ils en concluent qu’en dépit de la faveur croissante dont elle jouit, la recherche participative court le même risque si elle n’est pas l’objet de cette même réflexion. Ils esquissent les pistes de la politique de la recherche indispensable pour éviter cet écueil. Un écueil qui priverait la recherche d’une démarche tout particulièrement susceptible de répondre aux inquiétudes et exigences de la transition écologique et sociale.
{"title":"Interdisciplinarité et recherche participative : deux régimes de recherche pour la transition écologique et solidaire. Une mise en perspective programmatique","authors":"R. Barré, M. Jollivet","doi":"10.1051/nss/2023015","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023015","url":null,"abstract":"Les auteurs partent du constat qu’en réponse aux spécificités de la recherche sur les problèmes ayant trait à l’environnement, au développement durable et à la transition écologique et sociale – nécessité de les aborder en tenant compte de leur complexité et de leur finalité en termes d’action –, deux innovations successives sont apparues : l’interdisciplinarité et la recherche participative. Ils s’appuient sur la notion de « régime de recherche » pour s’interroger sur ce qu’il est advenu de la première, qui a connu son apogée dans les années 1980 et en tirer des enseignements pour la seconde, qui ne cesse de monter en puissance depuis les années 2000. Ils considèrent que l’interdisciplinarité n’a pas réussi à acquérir le statut de régime de recherche patenté, faute d’une réflexion sur ses fondements pratiques et épistémiques. Ils en concluent qu’en dépit de la faveur croissante dont elle jouit, la recherche participative court le même risque si elle n’est pas l’objet de cette même réflexion. Ils esquissent les pistes de la politique de la recherche indispensable pour éviter cet écueil. Un écueil qui priverait la recherche d’une démarche tout particulièrement susceptible de répondre aux inquiétudes et exigences de la transition écologique et sociale.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46858556","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article analyse la façon dont se structure, en ces temps de contestation de l’agriculture conventionnelle et de l’aménagement vertical, une façon particulière de gouverner la pénurie d’eau pour l’irrigation agricole dans le Marais poitevin. De l’analyse de l’élaboration de dispositifs de gestion à l’aménagement de réserves de substitution, il s’agit de comprendre comment l’action publique, hésitant entre gestion de la pénurie d’eau par diminution de son prélèvement et maintien d’une représentation de l’abondance saisonnière par le recours aux réserves, se transforme et s’adapte – avec plus ou moins de succès, aux contestations contemporaines. Dans un premier temps nous verrons la façon dont est cadrée la gestion de l’eau par l’élaboration de dispositifs. Puis, dans un second temps, nous analyserons les trajectoires de deux projets d’aménagement de réserves de substitution et leurs facteurs de différenciation en matière de conflictualité.
{"title":"Face à la pénurie d’eau dans le Marais poitevin : dispositifs de gestion et trajectoire conflictuelle de réserves de substitution pour l’irrigation agricole","authors":"Romain Carrausse","doi":"10.1051/nss/2023005","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023005","url":null,"abstract":"Cet article analyse la façon dont se structure, en ces temps de contestation de l’agriculture conventionnelle et de l’aménagement vertical, une façon particulière de gouverner la pénurie d’eau pour l’irrigation agricole dans le Marais poitevin. De l’analyse de l’élaboration de dispositifs de gestion à l’aménagement de réserves de substitution, il s’agit de comprendre comment l’action publique, hésitant entre gestion de la pénurie d’eau par diminution de son prélèvement et maintien d’une représentation de l’abondance saisonnière par le recours aux réserves, se transforme et s’adapte – avec plus ou moins de succès, aux contestations contemporaines. Dans un premier temps nous verrons la façon dont est cadrée la gestion de l’eau par l’élaboration de dispositifs. Puis, dans un second temps, nous analyserons les trajectoires de deux projets d’aménagement de réserves de substitution et leurs facteurs de différenciation en matière de conflictualité.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57829649","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Chantal Gascuel, Philippe Loiseau-Dubosc, Apolline Auclerc, N. Bougon, T. Caquet, Valérie Lerouyer, A. Pierart, L. Ranjard, Frédérique Resche-Rigon, C. Roturier, Joëlle Sauter, L. Serin
Dans le contexte du développement des sciences et recherches participatives (SRP), de plus en plus d’initiatives sur les sols ont été engagées ces dernières années. Les sols sont des objets particulièrement intéressants pour les SRP car, en tant qu’écosystème en interface directe avec les hommes et d’autres écosystèmes, ils sont affectés par les activités humaines et ils sont des leviers de transformation, que ce soit du point de vue de l’agroécologie, de la biodiversité, de l’alimentation ou du climat. Cet article présente : i) les résultats d’une enquête réalisée auprès de la vingtaine de porteurs de projets identifiés en France, une analyse des propriétés et contextes ciblés ainsi que du niveau d’association des acteurs de la recherche et de la société ; ii) les enseignements d’un colloque rassemblant les acteurs des projets de SRP sur les sols, notamment à propos des attentes, des productions pour la recherche et la société, des difficultés et pépites, des mutualisations possibles. Ce colloque a rassemblé une centaine de personnes et a jeté les bases d’une mise en réseau national des acteurs concernés.
{"title":"Sols, sciences et recherches participatives : comment consolider et fédérer le foisonnement d’initiatives en France ?","authors":"Chantal Gascuel, Philippe Loiseau-Dubosc, Apolline Auclerc, N. Bougon, T. Caquet, Valérie Lerouyer, A. Pierart, L. Ranjard, Frédérique Resche-Rigon, C. Roturier, Joëlle Sauter, L. Serin","doi":"10.1051/nss/2023014","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023014","url":null,"abstract":"Dans le contexte du développement des sciences et recherches participatives (SRP), de plus en plus d’initiatives sur les sols ont été engagées ces dernières années. Les sols sont des objets particulièrement intéressants pour les SRP car, en tant qu’écosystème en interface directe avec les hommes et d’autres écosystèmes, ils sont affectés par les activités humaines et ils sont des leviers de transformation, que ce soit du point de vue de l’agroécologie, de la biodiversité, de l’alimentation ou du climat. Cet article présente : i) les résultats d’une enquête réalisée auprès de la vingtaine de porteurs de projets identifiés en France, une analyse des propriétés et contextes ciblés ainsi que du niveau d’association des acteurs de la recherche et de la société ; ii) les enseignements d’un colloque rassemblant les acteurs des projets de SRP sur les sols, notamment à propos des attentes, des productions pour la recherche et la société, des difficultés et pépites, des mutualisations possibles. Ce colloque a rassemblé une centaine de personnes et a jeté les bases d’une mise en réseau national des acteurs concernés.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44303278","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"À propos du texte de Morgan Jouvenet : « Sciences et société au prisme de la pandémie de Covid-19 : la recherche sur les origines naturelles du SARS-CoV-2 »","authors":"François Bontems","doi":"10.1051/nss/2023002","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023002","url":null,"abstract":"À","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57827621","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Introduction. Recherches sur la question animale : entre mobilisations sociétales et innovations technologiques","authors":"B. Dedieu","doi":"10.1051/nss/2023029","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023029","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57830140","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Nabila Arfaoui, Amandine Gnonlonfin, Guillaume Piton, Ali Douai
Cet article évalue l’efficience économique de stratégies de prévention du risque d’inondation en vue d’éclairer la décision de financement des acteurs publics. Le cas de la protection contre les crues « éclair » (courtes et violentes) de la Brague et des inondations associées de la basse vallée à Biot et Antibes (Alpes-Maritimes) est pris comme exemple. Dans cette perspective, nous proposons une double analyse coût-bénéfice (ACB) dans le contexte particulier de la loi Gemapi (gestion des milieux aquatiques et protection contre les inondations) et des stratégies dites « SFN » (solutions fondées sur la nature). L’ACB top-down éclaire les décisions des acteurs nationaux et régionaux tandis que l’ACB bottom-up répond aux préoccupations des acteurs locaux en évaluant l’acceptabilité sociale des stratégies étudiées.
{"title":"Efficience économique et financement des solutions fondées sur la nature : le cas du bassin versant de la Brague","authors":"Nabila Arfaoui, Amandine Gnonlonfin, Guillaume Piton, Ali Douai","doi":"10.1051/nss/2023010","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023010","url":null,"abstract":"Cet article évalue l’efficience économique de stratégies de prévention du risque d’inondation en vue d’éclairer la décision de financement des acteurs publics. Le cas de la protection contre les crues « éclair » (courtes et violentes) de la Brague et des inondations associées de la basse vallée à Biot et Antibes (Alpes-Maritimes) est pris comme exemple. Dans cette perspective, nous proposons une double analyse coût-bénéfice (ACB) dans le contexte particulier de la loi Gemapi (gestion des milieux aquatiques et protection contre les inondations) et des stratégies dites « SFN » (solutions fondées sur la nature). L’ACB top-down éclaire les décisions des acteurs nationaux et régionaux tandis que l’ACB bottom-up répond aux préoccupations des acteurs locaux en évaluant l’acceptabilité sociale des stratégies étudiées.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-07-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44621874","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Objet de controverse depuis la fin des années 1990, les organismes génétiquement modifiés (OGM) préparent leur grand retour dans le débat public. Mises au point chez les bactéries en 1973 et les plantes en 1983, les techniques de modification génétique permettent de transférer des gènes d’un organisme à l’autre, qu’ils soient de la même espèce (cis-génèse) ou d’espèces différentes (trans-genèse). L’application de cette technologie à l’amélioration végétale a suscité un fort engouement et, aujourd’hui à l’échelle mondiale, 190millions d’ha sont emblavés en plantes transgéniques (ce qui équivaut à peu près à la superficie cultivée en France). En même temps, la culture des plantes transgéniques a entraîné des inquiétudes et des régulations et elle est bannie dans une soixantaine de pays.
{"title":"OGM : le grand retour ?","authors":"P. Baret","doi":"10.1051/nss/2023012","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023012","url":null,"abstract":"Objet de controverse depuis la fin des années 1990, les organismes génétiquement modifiés (OGM) préparent leur grand retour dans le débat public. Mises au point chez les bactéries en 1973 et les plantes en 1983, les techniques de modification génétique permettent de transférer des gènes d’un organisme à l’autre, qu’ils soient de la même espèce (cis-génèse) ou d’espèces différentes (trans-genèse). L’application de cette technologie à l’amélioration végétale a suscité un fort engouement et, aujourd’hui à l’échelle mondiale, 190millions d’ha sont emblavés en plantes transgéniques (ce qui équivaut à peu près à la superficie cultivée en France). En même temps, la culture des plantes transgéniques a entraîné des inquiétudes et des régulations et elle est bannie dans une soixantaine de pays.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-07-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48123120","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article s’intéresse au discours de l’industrie de l’investissement d’impact à travers le cas du Global Impact Investing Network (GIIN), l’une des plus importantes organisations à faire la promotion de cette approche à travers le monde. À partir d’une analyse documentaire, nous décrivons le concept flou d’« investissement d’impact » qui se trouve au cœur de ce discours. Afin de favoriser la diffusion de ce concept et de son discours, le GIIN fait appel à deux techniques de « concrétisation » qui le rendent plus tangible : l’objectivation de l’impact social ou environnemental d’un investissement qui fait exister ce dernier à travers des mesures quantifiables et son exemplification, qui se focalise avant tout sur les investisseurs et leurs intentions plutôt que sur les entreprises bénéficiaires ou les populations et environnements visés in fine par ces investissements. Nous montrons enfin que ce concept est porté par un discours plus général qui est construit autour d’une logique dite « gagnant-gagnant ».
{"title":"Dépeindre la finance comme une « force pour le bien » : analyse de discours du Global Impact Investing Network (GIIN)","authors":"Daniel Burnier, Philip Balsiger, Noé Kabouche","doi":"10.1051/nss/2023004","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2023004","url":null,"abstract":"Cet article s’intéresse au discours de l’industrie de l’investissement d’impact à travers le cas du Global Impact Investing Network (GIIN), l’une des plus importantes organisations à faire la promotion de cette approche à travers le monde. À partir d’une analyse documentaire, nous décrivons le concept flou d’« investissement d’impact » qui se trouve au cœur de ce discours. Afin de favoriser la diffusion de ce concept et de son discours, le GIIN fait appel à deux techniques de « concrétisation » qui le rendent plus tangible : l’objectivation de l’impact social ou environnemental d’un investissement qui fait exister ce dernier à travers des mesures quantifiables et son exemplification, qui se focalise avant tout sur les investisseurs et leurs intentions plutôt que sur les entreprises bénéficiaires ou les populations et environnements visés in fine par ces investissements. Nous montrons enfin que ce concept est porté par un discours plus général qui est construit autour d’une logique dite « gagnant-gagnant ».","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-07-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41530060","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cette contribution interroge la mise en tourisme du Guizhou, en Chine du Sud, à travers le cas de trois villages de la minorité ethnique shui. La promotion de ces villages au rang de sites touristiques officiels suit un modèle d’aménagement standardisé, ayant pour double objectif le développement économique et la construction d’une identité nationale. Elle implique aussi des transformations souvent importantes du paysage quotidien des populations. Pris entre les actions développementalistes de l’État et les stratégies aménagistes locales, les paysages constituent un véritable enjeu : au final, à qui appartiennent les paysages de ces villages shui ? Après la présentation de trois situations contrastées, les représentations qu’ont les habitants des transformations de leur paysage sont analysées. Celles-ci révèlent l’évolution de leur regard et leur adhésion au modèle dans ses principes d’aménagement. Mais des tensions émergent, ce qui témoigne du faible pouvoir dont disposent les populations dans le processus économique et politique de développement touristique.
{"title":"Dossier: « Patrimoines, savoirs, pouvoirs » – \u0000À qui appartiennent les paysages des villages shui ? Mise en tourisme et rapports de pouvoir au Guizhou (Chine du Sud)","authors":"Évelyne Gauché, S. Déry, F. Landy, C. Noûs","doi":"10.1051/nss/2022033","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2022033","url":null,"abstract":"Cette contribution interroge la mise en tourisme du Guizhou, en Chine du Sud, à travers le cas de trois villages de la minorité ethnique shui. La promotion de ces villages au rang de sites touristiques officiels suit un modèle d’aménagement standardisé, ayant pour double objectif le développement économique et la construction d’une identité nationale. Elle implique aussi des transformations souvent importantes du paysage quotidien des populations. Pris entre les actions développementalistes de l’État et les stratégies aménagistes locales, les paysages constituent un véritable enjeu : au final, à qui appartiennent les paysages de ces villages shui ? Après la présentation de trois situations contrastées, les représentations qu’ont les habitants des transformations de leur paysage sont analysées. Celles-ci révèlent l’évolution de leur regard et leur adhésion au modèle dans ses principes d’aménagement. Mais des tensions émergent, ce qui témoigne du faible pouvoir dont disposent les populations dans le processus économique et politique de développement touristique.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47682502","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}