Le Mémorial des victimes du communisme et de la résistance de Sighet occupe une place de grande importance dans le contexte de la sortie du communisme et de la construction d’un monde basé sur les valeurs universelles correctement hiérarchisées. Il s’agit du premier mémorial des victimes du communisme au monde, fondé en 1993 et nommé en 1998 par le Conseil de l’Europe parmi les trois premiers lieux de la mémoire européenne, à côté du Mémorial d’Auschwitz et du Mémorial de la Paix de Caen. La mémoire du communisme en Roumanie est-elle aujourd’hui encore un « patrimoine interdit » ? Pour tenter de répondre à cette difficile question, il convient d’abord de développer quelques considérations sur la Roumanie après la chute du communisme, ses rapports avec son passé et la manière dont celui-ci est géré tant au niveau du pouvoir – des autorités et des institutions – que de l’opinion publique, c’est-à-dire des mentalités, en prenant en compte le contexte plus général en Europe et dans le monde. L’analyse portera ensuite sur le Mémorial Sighet, formé d’un Musée et d’un Centre international d’études sur le communisme, son histoire, ses réalisations et sa place dans le combat pour la connaissance et la diffusion de la vérité historique.
{"title":"Un patrimoine encore interdit ?","authors":"A. Herlea","doi":"10.7202/1051059AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1051059AR","url":null,"abstract":"Le Mémorial des victimes du communisme et de la résistance de Sighet occupe une place de grande importance dans le contexte de la sortie du communisme et de la construction d’un monde basé sur les valeurs universelles correctement hiérarchisées. Il s’agit du premier mémorial des victimes du communisme au monde, fondé en 1993 et nommé en 1998 par le Conseil de l’Europe parmi les trois premiers lieux de la mémoire européenne, à côté du Mémorial d’Auschwitz et du Mémorial de la Paix de Caen. La mémoire du communisme en Roumanie est-elle aujourd’hui encore un « patrimoine interdit » ? Pour tenter de répondre à cette difficile question, il convient d’abord de développer quelques considérations sur la Roumanie après la chute du communisme, ses rapports avec son passé et la manière dont celui-ci est géré tant au niveau du pouvoir – des autorités et des institutions – que de l’opinion publique, c’est-à-dire des mentalités, en prenant en compte le contexte plus général en Europe et dans le monde. L’analyse portera ensuite sur le Mémorial Sighet, formé d’un Musée et d’un Centre international d’études sur le communisme, son histoire, ses réalisations et sa place dans le combat pour la connaissance et la diffusion de la vérité historique.","PeriodicalId":41991,"journal":{"name":"Ethnologies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-08-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46042569","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les archives departementales de la Manche ont subi, au soir du 6 juin 1944, une destruction complete de leurs collections dans les combats de la Liberation. Ce texte evoque les raisons de cette catastrophe archivistique, dans le contexte des mesures prises pour la protection du patrimoine pendant la Seconde Guerre mondiale. Il s’attache ensuite a decrire les multiples axes de la politique de reconstitution des collections conduite par les archivistes departementaux successifs depuis ce desastre.
{"title":"Les archives de la Manche au péril de la guerre","authors":"Gilles Désiré dit Gosset","doi":"10.7202/1051052ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1051052ar","url":null,"abstract":"Les archives departementales de la Manche ont subi, au soir du 6 juin 1944, une destruction complete de leurs collections dans les combats de la Liberation. Ce texte evoque les raisons de cette catastrophe archivistique, dans le contexte des mesures prises pour la protection du patrimoine pendant la Seconde Guerre mondiale. Il s’attache ensuite a decrire les multiples axes de la politique de reconstitution des collections conduite par les archivistes departementaux successifs depuis ce desastre.","PeriodicalId":41991,"journal":{"name":"Ethnologies","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-08-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71149772","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet entretien évoque la politique de « détatarisation » mise en oeuvre en Crimée au lendemain de la déportation des Tatars de Crimée au printemps 1944, alors que l’Union soviétique mène une lutte sans merci contre les armées d’Hitler. La détatarisation vise à effacer les traces les plus manifestes de l’ancienne présence des Tatars, jusqu’alors considérés comme la population indigène, et à transformer la péninsule en terre russe, poursuivant d’une certaine manière la politique lancée par Catherine II à la fin du XVIIIe siècle. La détatarisation soulève le problème du « patrimoine » à divers titres, qu’il s’agisse du patrimoine culturel comme du patrimoine mobilier et immobilier.
{"title":"La « détatarisation » de la Crimée","authors":"","doi":"10.7202/1051057ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1051057ar","url":null,"abstract":"Cet entretien évoque la politique de « détatarisation » mise en oeuvre en Crimée au lendemain de la déportation des Tatars de Crimée au printemps 1944, alors que l’Union soviétique mène une lutte sans merci contre les armées d’Hitler. La détatarisation vise à effacer les traces les plus manifestes de l’ancienne présence des Tatars, jusqu’alors considérés comme la population indigène, et à transformer la péninsule en terre russe, poursuivant d’une certaine manière la politique lancée par Catherine II à la fin du XVIIIe siècle. La détatarisation soulève le problème du « patrimoine » à divers titres, qu’il s’agisse du patrimoine culturel comme du patrimoine mobilier et immobilier.","PeriodicalId":41991,"journal":{"name":"Ethnologies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-08-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45747965","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Depuis 1945, la petite ville autrichienne de Braunau-sur-Inn a essayé de gérer la fascination qui entoure la maison natale d’Adolf Hitler. Comment les autorités locales ont-elles réussi à affronter ce patrimoine difficile et négatif qui a provoqué un débat international ? Quels plans de réutilisation ou de destruction ont été élaborés au fil des années ? Quelle a été l’attitude de la population locale et des diverses communautés ? Comment le gouvernement fédéral autrichien a-t-il réagi face à ce qui est devenu un symbole pour les groupes néonazis ? Au-delà de ce cas d’espèce, cette contribution vise à approfondir l’enjeu sociohistorique que représente le « patrimoine négatif » et la construction de la mémoire.
{"title":"Détruire la maison natale de Hitler ?","authors":"Chance Matthew Williams","doi":"10.7202/1051054AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1051054AR","url":null,"abstract":"Depuis 1945, la petite ville autrichienne de Braunau-sur-Inn a essayé de gérer la fascination qui entoure la maison natale d’Adolf Hitler. Comment les autorités locales ont-elles réussi à affronter ce patrimoine difficile et négatif qui a provoqué un débat international ? Quels plans de réutilisation ou de destruction ont été élaborés au fil des années ? Quelle a été l’attitude de la population locale et des diverses communautés ? Comment le gouvernement fédéral autrichien a-t-il réagi face à ce qui est devenu un symbole pour les groupes néonazis ? Au-delà de ce cas d’espèce, cette contribution vise à approfondir l’enjeu sociohistorique que représente le « patrimoine négatif » et la construction de la mémoire.","PeriodicalId":41991,"journal":{"name":"Ethnologies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-08-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41891998","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
À partir de 1792, l’extension par les armes de la Révolution entraîne l’occupation puis l’annexion des territoires situés entre Meuse et Rhin et, en conséquence, la mise en place de nouveaux découpages territoriaux où s’applique la législation parisienne, notamment en matière de bibliothèques. Cette législation rencontre toutefois une difficulté inédite, celle des bouleversements induits par le passage des armées et les opérations militaires. Beaucoup de bibliothèques promises au séquestre, comme cela avait eu lieu en France quatre ans auparavant, sont en effet dévastées par les pillages, mises à sac, réquisitions et incendies. Les instances révolutionnaires doivent donc se prononcer sur ce déploiement de violence, et justifier par ailleurs les mises sous séquestre, perçues comme une violence patrimoniale par les anciens possesseurs de ces collections. Le discours se fonde sur la libération des biens culturels confisqués jusqu’alors par le despotisme, sur la nécessité de nourrir par le livre un projet éducatif universel inédit, enfin sur un rêve culturel universel et cosmopolite concrétisé à Paris, capitale de la liberté. Tout en condamnant la brutalité des armées, ce discours promeut l’action militaire comme moyen efficace de mise en oeuvre de cette politique patrimoniale. L’exemple des départements constitués dans les anciens Pays-Bas méridionaux est d’autant plus intéressant qu’il marque un premier jalon dans l’histoire des conquêtes culturelles et de la spoliation des bibliothèques hors de France et dans la réflexion qui s’affinera ensuite dans les départements italiens et allemands, entre le Directoire et l’Empire.
{"title":"Depuis les destructions jusqu’à l’ébauche d’une théorie patrimoniale","authors":"Fabienne Henryot","doi":"10.7202/1051051AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1051051AR","url":null,"abstract":"À partir de 1792, l’extension par les armes de la Révolution entraîne l’occupation puis l’annexion des territoires situés entre Meuse et Rhin et, en conséquence, la mise en place de nouveaux découpages territoriaux où s’applique la législation parisienne, notamment en matière de bibliothèques. Cette législation rencontre toutefois une difficulté inédite, celle des bouleversements induits par le passage des armées et les opérations militaires. Beaucoup de bibliothèques promises au séquestre, comme cela avait eu lieu en France quatre ans auparavant, sont en effet dévastées par les pillages, mises à sac, réquisitions et incendies. Les instances révolutionnaires doivent donc se prononcer sur ce déploiement de violence, et justifier par ailleurs les mises sous séquestre, perçues comme une violence patrimoniale par les anciens possesseurs de ces collections. Le discours se fonde sur la libération des biens culturels confisqués jusqu’alors par le despotisme, sur la nécessité de nourrir par le livre un projet éducatif universel inédit, enfin sur un rêve culturel universel et cosmopolite concrétisé à Paris, capitale de la liberté. Tout en condamnant la brutalité des armées, ce discours promeut l’action militaire comme moyen efficace de mise en oeuvre de cette politique patrimoniale. L’exemple des départements constitués dans les anciens Pays-Bas méridionaux est d’autant plus intéressant qu’il marque un premier jalon dans l’histoire des conquêtes culturelles et de la spoliation des bibliothèques hors de France et dans la réflexion qui s’affinera ensuite dans les départements italiens et allemands, entre le Directoire et l’Empire.","PeriodicalId":41991,"journal":{"name":"Ethnologies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-08-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44833330","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
The Monuments Men est un long métrage américain réalisé par George Clooney et sorti sur les écrans en février 2014. Co-scénarisé et coproduit par Clooney et son collaborateur de longue date, Grant Heslov, le film met en scène quelques membres de la section spécialisée « Monuments, Fine Arts and Archives » durant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. Ce petit groupe d’engagés volontaires rattachés aux différents corps d’armée alliés avait pour mission de protéger le patrimoine culturel en temps de guerre. Les Monuments Men se révélèrent indispensables au sauvetage de vastes collections d’art spoliées par les nazis et cachées dans des dépôts en Allemagne. C’est cette course contre la montre de juin 1944 à mai 1945 que Clooney met en scène. Production hollywoodienne mélangeant les genres, le film était très attendu, mais a été largement vilipendé par la critique, bien qu’il se soit avéré un succès commercial. L’existence même d’une telle brigade spéciale en zone de guerre, le discours sur ce que représente le patrimoine culturel dans la vie des sociétés, sur la nécessité de préserver cet héritage, tous ces éléments continuent de retenir l’attention aujourd’hui. En cause, les destructions récentes d’oeuvres et de sites archéologiques majeurs dans des conflits actuels au Moyen-Orient et en Afrique, où le saccage devient une arme de guerre. En revisitant la genèse de ce film et sa mise au présent, il apparaît désormais que The Monuments Men aurait fait oeuvre utile.
{"title":"Réflexions autour du film The Monuments Men (2014)","authors":"S. Langlois","doi":"10.7202/1051055AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1051055AR","url":null,"abstract":"The Monuments Men est un long métrage américain réalisé par George Clooney et sorti sur les écrans en février 2014. Co-scénarisé et coproduit par Clooney et son collaborateur de longue date, Grant Heslov, le film met en scène quelques membres de la section spécialisée « Monuments, Fine Arts and Archives » durant les derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. Ce petit groupe d’engagés volontaires rattachés aux différents corps d’armée alliés avait pour mission de protéger le patrimoine culturel en temps de guerre. Les Monuments Men se révélèrent indispensables au sauvetage de vastes collections d’art spoliées par les nazis et cachées dans des dépôts en Allemagne. C’est cette course contre la montre de juin 1944 à mai 1945 que Clooney met en scène. Production hollywoodienne mélangeant les genres, le film était très attendu, mais a été largement vilipendé par la critique, bien qu’il se soit avéré un succès commercial. L’existence même d’une telle brigade spéciale en zone de guerre, le discours sur ce que représente le patrimoine culturel dans la vie des sociétés, sur la nécessité de préserver cet héritage, tous ces éléments continuent de retenir l’attention aujourd’hui. En cause, les destructions récentes d’oeuvres et de sites archéologiques majeurs dans des conflits actuels au Moyen-Orient et en Afrique, où le saccage devient une arme de guerre. En revisitant la genèse de ce film et sa mise au présent, il apparaît désormais que The Monuments Men aurait fait oeuvre utile.","PeriodicalId":41991,"journal":{"name":"Ethnologies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-08-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44017463","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La question de la restitution des biens culturels occupe souvent une place de choix dans l’actualité. Le sujet passionne par la multitude des problématiques qu’il prend en compte. L’internationalisation des relations, la complexification des situations, la diversité des enjeux historiques, politiques, diplomatiques, économiques ou spirituels sont autant de variables à analyser pour comprendre le phénomène de la restitution d’un bien culturel. Si les instruments juridiques internationaux, européens et nationaux sont nombreux, le droit se révèle aujourd’hui impuissant pour faire face aux revendications. C’est au travers d’une analyse historique, juridique et politique du droit des restitutions de biens culturels, basée sur quelques cas emblématiques, que cet article propose un état des lieux de la question.
{"title":"La restitution des biens culturels","authors":"Corinne Hershkovitch","doi":"10.7202/1051053AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1051053AR","url":null,"abstract":"La question de la restitution des biens culturels occupe souvent une place de choix dans l’actualité. Le sujet passionne par la multitude des problématiques qu’il prend en compte. L’internationalisation des relations, la complexification des situations, la diversité des enjeux historiques, politiques, diplomatiques, économiques ou spirituels sont autant de variables à analyser pour comprendre le phénomène de la restitution d’un bien culturel. Si les instruments juridiques internationaux, européens et nationaux sont nombreux, le droit se révèle aujourd’hui impuissant pour faire face aux revendications. C’est au travers d’une analyse historique, juridique et politique du droit des restitutions de biens culturels, basée sur quelques cas emblématiques, que cet article propose un état des lieux de la question.","PeriodicalId":41991,"journal":{"name":"Ethnologies","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-08-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41570847","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’Indochine française, vaste construction territoriale débutée au XIXesiècle, dont la constitution s’effrite au XXesiècle, demeure un cas intéressant de patrimonialisation coloniale. Cette dernière soulève plusieurs interrogations sur son origine, son développement et son devenir à l’aune de la mondialisation dans un contexte asiatique. Le patrimoine, en tant qu’objet historique s’articulant dans le temps, engendre dans les territoires anciennement colonisés un double défi, tant pour l’ancienne puissance coloniale que pour l’ancien pays colonisé. L’intégration de ce patrimoine avant tout urbain dans une mémoire collective, cinquante ans après l’accès des pays indochinois à leurs indépendances respectives, pose la question du sens politique de son maintien physique et de son intégration dans l’identité de la nation. L’ancienne puissance coloniale, entre souci de repentance et souhait d’éviter tout clash diplomatique, utilise avec parcimonie ce patrimoine partagé dans ses nouvelles relations économiques avec les « petits dragons » de la péninsule. Bien qu’important dans le cadre d’activités touristiques, le patrimoine colonial doit désormais faire face à un nouveau défi : s’articuler dans le développement du tissu urbain des mégapoles asiatiques ou disparaître. Afin de comprendre les enjeux actuels de ce patrimoine en danger, la communication prendra pour exemple le Việt Nam et la ville d’Hồ Chí Minh ville.
{"title":"Spécificités et ambiguïtés du patrimoine colonial","authors":"S. Verney","doi":"10.7202/1051056AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1051056AR","url":null,"abstract":"L’Indochine française, vaste construction territoriale débutée au XIXesiècle, dont la constitution s’effrite au XXesiècle, demeure un cas intéressant de patrimonialisation coloniale. Cette dernière soulève plusieurs interrogations sur son origine, son développement et son devenir à l’aune de la mondialisation dans un contexte asiatique. Le patrimoine, en tant qu’objet historique s’articulant dans le temps, engendre dans les territoires anciennement colonisés un double défi, tant pour l’ancienne puissance coloniale que pour l’ancien pays colonisé. L’intégration de ce patrimoine avant tout urbain dans une mémoire collective, cinquante ans après l’accès des pays indochinois à leurs indépendances respectives, pose la question du sens politique de son maintien physique et de son intégration dans l’identité de la nation. L’ancienne puissance coloniale, entre souci de repentance et souhait d’éviter tout clash diplomatique, utilise avec parcimonie ce patrimoine partagé dans ses nouvelles relations économiques avec les « petits dragons » de la péninsule. Bien qu’important dans le cadre d’activités touristiques, le patrimoine colonial doit désormais faire face à un nouveau défi : s’articuler dans le développement du tissu urbain des mégapoles asiatiques ou disparaître. Afin de comprendre les enjeux actuels de ce patrimoine en danger, la communication prendra pour exemple le Việt Nam et la ville d’Hồ Chí Minh ville.","PeriodicalId":41991,"journal":{"name":"Ethnologies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-08-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49148901","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le 27 septembre 2016, la Cour pénale internationale a reconnu Ahmad al-Mahdi coupable de crimes de guerre pour avoir dirigé intentionnellement des attaques contre dix des monuments les plus importants et les plus connus de Tombouctou, ville inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988. Pour la première fois, la CPI s’est penchée sur la destruction du patrimoine culturel. La portée de son jugement est donc historique. Toutefois, malgré la médiatisation et un certain triomphalisme qui ont caractérisé l’adoption de cette décision, quelques réserves peuvent être soulevées quant à l’interprétation suivie par la Cour. Il s’agit néanmoins d’une « affaire pilote » qui ne manquera pas d’influencer la jurisprudence à l’avenir et constitue d’ores et déjà un jalon dans la construction de l’édifice normatif du droit international de la culture.
{"title":"La Cour pénale internationale face à la destruction du patrimoine culturel","authors":"Vittorio Mainetti","doi":"10.7202/1051061AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1051061AR","url":null,"abstract":"Le 27 septembre 2016, la Cour pénale internationale a reconnu Ahmad al-Mahdi coupable de crimes de guerre pour avoir dirigé intentionnellement des attaques contre dix des monuments les plus importants et les plus connus de Tombouctou, ville inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988. Pour la première fois, la CPI s’est penchée sur la destruction du patrimoine culturel. La portée de son jugement est donc historique. Toutefois, malgré la médiatisation et un certain triomphalisme qui ont caractérisé l’adoption de cette décision, quelques réserves peuvent être soulevées quant à l’interprétation suivie par la Cour. Il s’agit néanmoins d’une « affaire pilote » qui ne manquera pas d’influencer la jurisprudence à l’avenir et constitue d’ores et déjà un jalon dans la construction de l’édifice normatif du droit international de la culture.","PeriodicalId":41991,"journal":{"name":"Ethnologies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-08-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.7202/1051061AR","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48496467","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
On associe souvent la Révolution française à la destruction et au pillage d’oeuvres religieuses. Pour une historiographie antirévolutionnaire, cette destruction a été systématique, entreprise concertée des jacobins qui auraient été les fers de lance d’un vaste complot. Les historiens républicains s’opposent à cette vision, assurant qu’il s’agit de « boniments », que les destructions ont été limitées et accidentelles. Le débat est en fait profondément politique. La notion même de déchristianisation est une invention historiographique, tout comme l’idée qu’il y eut une volonté de célébrer partout des cultes révolutionnaires. Il conviendrait donc plutôt de parler de « défanatisation ».
{"title":"Les deux types de destructions du patrimoine religieux","authors":"Philippe Martin","doi":"10.7202/1051050AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1051050AR","url":null,"abstract":"On associe souvent la Révolution française à la destruction et au pillage d’oeuvres religieuses. Pour une historiographie antirévolutionnaire, cette destruction a été systématique, entreprise concertée des jacobins qui auraient été les fers de lance d’un vaste complot. Les historiens républicains s’opposent à cette vision, assurant qu’il s’agit de « boniments », que les destructions ont été limitées et accidentelles. Le débat est en fait profondément politique. La notion même de déchristianisation est une invention historiographique, tout comme l’idée qu’il y eut une volonté de célébrer partout des cultes révolutionnaires. Il conviendrait donc plutôt de parler de « défanatisation ».","PeriodicalId":41991,"journal":{"name":"Ethnologies","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-08-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"42119309","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}