{"title":"Lire Le Commerce et le Gouvernement : contre l’interprétation néolibérale de Condillac","authors":"A. Bertrand","doi":"10.3917/LEPH.191.0137","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/LEPH.191.0137","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70311975","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le sens du nom grec de φύσις, et celui de la physique aristotelicienne, sont au cœur de la comprehension heideggerienne de la metaphysique, qu’il s’agisse, dans les annees 1920, de refonder celle-ci en retrouvant ses possibilites initiales, ou, a la fin des annees 1930, de l’assumer pour pouvoir la depasser, puis de la laisser. De part et d’autre du tournant, la φύσις, dans sa surabondance et dans son depliement, permet en effet de rendre compte de l’emergence de deux domaines, ceux de la physique et de la metaphysique. Toutefois, la plurivocite diachronique et synchronique de φύσις, telle qu’elle est mise en lumiere en 1929-1930, se trouve ensuite comprise de maniere plus radicale. Il ne s’agit plus de reperer l’evolution du sens de φύσις et la coexistence de significations contemporaines, mais de mettre au jour le telescopage, dans la pensee aristotelicienne, de deux significations qui different de maniere historiale.
{"title":"« ????? et ????? [ne sont] pas la même chose. » ?????, physique, métaphysique dans la pensée de Heidegger de part et d’autre du tournant","authors":"Fanny Valeyre","doi":"10.3917/leph.194.0601","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.194.0601","url":null,"abstract":"Le sens du nom grec de φύσις, et celui de la physique aristotelicienne, sont au cœur de la comprehension heideggerienne de la metaphysique, qu’il s’agisse, dans les annees 1920, de refonder celle-ci en retrouvant ses possibilites initiales, ou, a la fin des annees 1930, de l’assumer pour pouvoir la depasser, puis de la laisser. De part et d’autre du tournant, la φύσις, dans sa surabondance et dans son depliement, permet en effet de rendre compte de l’emergence de deux domaines, ceux de la physique et de la metaphysique. Toutefois, la plurivocite diachronique et synchronique de φύσις, telle qu’elle est mise en lumiere en 1929-1930, se trouve ensuite comprise de maniere plus radicale. Il ne s’agit plus de reperer l’evolution du sens de φύσις et la coexistence de significations contemporaines, mais de mettre au jour le telescopage, dans la pensee aristotelicienne, de deux significations qui different de maniere historiale.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70312253","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’importance de la figure d’Empedocle dans le Phedre a ete negligee par les commentateurs. Cet article entend montrer qu’elle permet pourtant de donner un nouvel eclairage au mythe de l’attelage aile. Son point de depart consiste a mettre en relation une nouvelle interpretation du fragment 29 d’Empedocle, qui identifie le Sphairos a un Eros n’ayant plus d’ailes sur le dos, avec le depassement du dos du ciel par les âmes ailees qui a lieu dans ce mythe du Phedre. Le dos du ciel serait en effet la transposition platonicienne de la surface externe du Sphairos evoquee dans le fragment, de sorte que son depassement equivaudrait a un depassement du materialisme empedocleen vers l’intelligible. Quant a Eros, Platon prend sur ce point le contre-pied de la critique empedocleenne de la religion traditionnelle, en en faisant moins le Sphairos que l’elan qui mene au-dela de celui-ci.
{"title":"Empédocle dans la palinodie du Phèdre","authors":"Emma Ponce","doi":"10.3917/leph.194.0623","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.194.0623","url":null,"abstract":"L’importance de la figure d’Empedocle dans le Phedre a ete negligee par les commentateurs. Cet article entend montrer qu’elle permet pourtant de donner un nouvel eclairage au mythe de l’attelage aile. Son point de depart consiste a mettre en relation une nouvelle interpretation du fragment 29 d’Empedocle, qui identifie le Sphairos a un Eros n’ayant plus d’ailes sur le dos, avec le depassement du dos du ciel par les âmes ailees qui a lieu dans ce mythe du Phedre. Le dos du ciel serait en effet la transposition platonicienne de la surface externe du Sphairos evoquee dans le fragment, de sorte que son depassement equivaudrait a un depassement du materialisme empedocleen vers l’intelligible. Quant a Eros, Platon prend sur ce point le contre-pied de la critique empedocleenne de la religion traditionnelle, en en faisant moins le Sphairos que l’elan qui mene au-dela de celui-ci.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"301 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70312261","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Si l’accointance est definie comme une relation mentale entre un sujet et un fragment de realite, le sens de l’accointance est le sentiment pour le sujet d’etre en rapport direct avec un fragment de realite. Pour de nombreux philosophes, le sens de l’accointance fait partie de l’essence de la perception consciente : voir une montagne, par exemple, implique le sentiment d’etre en rapport direct avec elle, de l’avoir « en chair et en os » sous les yeux, plutot que de la viser a travers une representation mentale independante. La these principale defendue dans cet essai est que le sens de l’accointance est independant et distinct de l’accointance elle-meme. Plusieurs exemples presentes montrent que pour etre veritablement accointe avec la realite, il n’est ni necessaire ni suffisant d’avoir le sentiment d’accointance. Le sens de l’accointance est mieux concu comme une experience metacognitive separee de l’accointance. L’article examine enfin les consequences de cette these pour la question de savoir si la perception implique ou repose sur une representation mentale de ce qui est percu.
{"title":"L’accointance, le sens de l’accointance, et la nature de la perception","authors":"J. Dokic","doi":"10.3917/leph.193.0441","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.193.0441","url":null,"abstract":"Si l’accointance est definie comme une relation mentale entre un sujet et un fragment de realite, le sens de l’accointance est le sentiment pour le sujet d’etre en rapport direct avec un fragment de realite. Pour de nombreux philosophes, le sens de l’accointance fait partie de l’essence de la perception consciente : voir une montagne, par exemple, implique le sentiment d’etre en rapport direct avec elle, de l’avoir « en chair et en os » sous les yeux, plutot que de la viser a travers une representation mentale independante. La these principale defendue dans cet essai est que le sens de l’accointance est independant et distinct de l’accointance elle-meme. Plusieurs exemples presentes montrent que pour etre veritablement accointe avec la realite, il n’est ni necessaire ni suffisant d’avoir le sentiment d’accointance. Le sens de l’accointance est mieux concu comme une experience metacognitive separee de l’accointance. L’article examine enfin les consequences de cette these pour la question de savoir si la perception implique ou repose sur une representation mentale de ce qui est percu.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70312389","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le neo-russellien et les neo-fregeen soutiennent tous deux que certaines de nos pensees sont irreductiblement singulieres et que cette singularite tient a la relation d’accointance que nous avons avec l’objet de la pensee. Cette relation d’accointance semble imposer une condition de transparence recognitionnelle qui empeche de considerer que deux objets avec lesquels nous entretenons une relation d’accointance puissent etre les memes, sans que nous sachions qu’ils le soient. Il faut soit abandonner une notion de transparence presentationnelle, comme le font certains neo-russelliens, en lui substituant une notion causale d’accointance, soit la conserver pour la rendre compatible avec les contraintes de Frege de Campbell. J’essaie de montrer que cette derniere rencontre de severes difficultes, puisque la condition de transparence presentationnelle s’appliquant aux modes de presentation eux-memes, interdit a ces modes de remplir en meme temps la double fonction qui est la leur : presenter un objet et le discriminer parmi d’autres.
{"title":"Transparence, accointance et modes de présentation","authors":"B. Gnassounou","doi":"10.3917/leph.193.0385","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.193.0385","url":null,"abstract":"Le neo-russellien et les neo-fregeen soutiennent tous deux que certaines de nos pensees sont irreductiblement singulieres et que cette singularite tient a la relation d’accointance que nous avons avec l’objet de la pensee. Cette relation d’accointance semble imposer une condition de transparence recognitionnelle qui empeche de considerer que deux objets avec lesquels nous entretenons une relation d’accointance puissent etre les memes, sans que nous sachions qu’ils le soient. Il faut soit abandonner une notion de transparence presentationnelle, comme le font certains neo-russelliens, en lui substituant une notion causale d’accointance, soit la conserver pour la rendre compatible avec les contraintes de Frege de Campbell. J’essaie de montrer que cette derniere rencontre de severes difficultes, puisque la condition de transparence presentationnelle s’appliquant aux modes de presentation eux-memes, interdit a ces modes de remplir en meme temps la double fonction qui est la leur : presenter un objet et le discriminer parmi d’autres.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70312045","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans les Premiers principes metaphysiques de la science de la nature, le principe d’articulation entre metaphysique et physique apparait obscurci par le registre amphibolique du texte de la preface. L’etude successive de trois motifs amphiboliques permet d’introduire une nouvelle interpretation de cette articulation chez Kant : le probleme de la specification categoriale qui anime le systeme des principes de la premiere Critique surdeterminerait le rapport entre ce systeme des principes et les Premiers principes metaphysiques de la science de la nature. Ainsi, ce rapport ne doit s’entendre ni comme une application mecanique des principes et categories de la philosophie transcendantale, ni comme une tentative arbitraire pour accommoder la physique newtonienne a la table des categories, mais comme une specification dont la modalite (modelisante) est heritee des particularites systemiques du registre critique. L’apparente instabilite de cette articulation est enfin referee a la situation inedite de la modelisation (mathematique) qui triomphe definitivement en sciences naturelles avec l’emergence du paradigme newtonien. Les Premiers principes se donnent alors a lire comme l’envers metaphysique de la modelisation mathematique en physique et revelent la metaphysique implicite correlative a une telle modelisation physique.
{"title":"La construction métaphysique comme modélisation : étude de la préface des Premiers principes métaphysiques de la science de la nature de Kant","authors":"F. Ottmann","doi":"10.3917/leph.194.0513","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.194.0513","url":null,"abstract":"Dans les Premiers principes metaphysiques de la science de la nature, le principe d’articulation entre metaphysique et physique apparait obscurci par le registre amphibolique du texte de la preface. L’etude successive de trois motifs amphiboliques permet d’introduire une nouvelle interpretation de cette articulation chez Kant : le probleme de la specification categoriale qui anime le systeme des principes de la premiere Critique surdeterminerait le rapport entre ce systeme des principes et les Premiers principes metaphysiques de la science de la nature. Ainsi, ce rapport ne doit s’entendre ni comme une application mecanique des principes et categories de la philosophie transcendantale, ni comme une tentative arbitraire pour accommoder la physique newtonienne a la table des categories, mais comme une specification dont la modalite (modelisante) est heritee des particularites systemiques du registre critique. L’apparente instabilite de cette articulation est enfin referee a la situation inedite de la modelisation (mathematique) qui triomphe definitivement en sciences naturelles avec l’emergence du paradigme newtonien. Les Premiers principes se donnent alors a lire comme l’envers metaphysique de la modelisation mathematique en physique et revelent la metaphysique implicite correlative a une telle modelisation physique.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70312063","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"« Die Methode des Sprechens ». La question de la méthode dans L’Étoile de la Rédemption","authors":"E. Durand","doi":"10.3917/leph.192.0265","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.192.0265","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70312357","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans la serie de principes auxquels un Memoire pour Gabriel Cramer redige par Condillac debut 1747 ramene le systeme monadologique de Leibniz, le principe de l’ingredience de la matiere par les etres simples ou monades echappe a la critique. Condillac accorde le principe [P1] les monades sont les premiers elements de la matiere. Il rejette seulement les deux principes subalternes [P2] les monades ont un principe interne de tous leurs changements et [P3] chaque etat passager d’une monade represente sous un certain point de vue l’univers, qui sous-tendent la notion de perceptions inconscientes. Composee dans la meme periode, la dissertation anonyme Les Monades est tout entiere organisee en vue de la demonstration par Condillac en personne de la verite de la these monadologique il y a des composes, donc il y a des etres simples et de son correlat, le principe la matiere a pour elements des etres simples. Une analyse minutieuse des procedes argumentatifs deployes dans Les Monades permet d’interpreter cette defense de la these monadologique comme une remise en cause par Condillac en 1747 de l’heterogeneite qu’il a maintenue en 1746 dans l’Essai sur l’origine des connaissances humaines entre l’etendue et les qualites dites secondes. En donnant en son nom propre une preuve (opposee a celle par la raison suffisante dans l’Ontologia de Wolff) de la verite de la these monadologique, Condillac essaie de fonder une parfaite phenomenalisation de l’etendue. La dissertation Les Monades ne doit pas etre vue simplement comme un preliminaire a la critique des systemes abstraits dans le Traite des systemes de 1749. La tentative d’une monadologie reformee dans la dissertation de 1747 marque le commencement d’une interrogation sur l’idee d’etendue appelee a se poursuivre dans le Traite des sensations de 1754.
{"title":"Il y a des composés, donc il y a des êtres simples. Vertu et infortune chez Condillac d’un principe métaphysique de Leibniz","authors":"M. Pécharman","doi":"10.3917/LEPH.191.0057","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/LEPH.191.0057","url":null,"abstract":"Dans la serie de principes auxquels un Memoire pour Gabriel Cramer redige par Condillac debut 1747 ramene le systeme monadologique de Leibniz, le principe de l’ingredience de la matiere par les etres simples ou monades echappe a la critique. Condillac accorde le principe [P1] les monades sont les premiers elements de la matiere. Il rejette seulement les deux principes subalternes [P2] les monades ont un principe interne de tous leurs changements et [P3] chaque etat passager d’une monade represente sous un certain point de vue l’univers, qui sous-tendent la notion de perceptions inconscientes. Composee dans la meme periode, la dissertation anonyme Les Monades est tout entiere organisee en vue de la demonstration par Condillac en personne de la verite de la these monadologique il y a des composes, donc il y a des etres simples et de son correlat, le principe la matiere a pour elements des etres simples. Une analyse minutieuse des procedes argumentatifs deployes dans Les Monades permet d’interpreter cette defense de la these monadologique comme une remise en cause par Condillac en 1747 de l’heterogeneite qu’il a maintenue en 1746 dans l’Essai sur l’origine des connaissances humaines entre l’etendue et les qualites dites secondes. En donnant en son nom propre une preuve (opposee a celle par la raison suffisante dans l’Ontologia de Wolff) de la verite de la these monadologique, Condillac essaie de fonder une parfaite phenomenalisation de l’etendue. La dissertation Les Monades ne doit pas etre vue simplement comme un preliminaire a la critique des systemes abstraits dans le Traite des systemes de 1749. La tentative d’une monadologie reformee dans la dissertation de 1747 marque le commencement d’une interrogation sur l’idee d’etendue appelee a se poursuivre dans le Traite des sensations de 1754.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70311849","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’accointance d’un attribut est-elle de meme nature que celle d’un individu ? Bien entendu, l’assimilation des attributs a des universaux, et par suite a des objets, conduit immediatement a une reponse positive. Mais que dire des attributs en position de predicat ? Le present article vise a soutenir l’univocite de l’accointance en montrant que les predicats sont bien, malgre d’importantes differences, les objets possibles d’une accointance comparable a l’accointance d’individus. Pour cela, on envisagera les choses negativement, en examinant la facon dont, dans l’un et l’autre cas, une absence d’accointance se trouve suppleee. Dans le cadre d’une interpretation epistemique de la theorie des types des Principia Mathematica justifiee par des raisons independantes, cette perspective amenera a comprendre l’axiome de reductibilite comme un principe d’accointance par procuration pour les predicats, principe dont l’analyse russellienne des descriptions definies d’individu partage le schema.
{"title":"Accointance par procuration","authors":"Brice Halimi","doi":"10.3917/leph.193.0369","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.193.0369","url":null,"abstract":"L’accointance d’un attribut est-elle de meme nature que celle d’un individu ? Bien entendu, l’assimilation des attributs a des universaux, et par suite a des objets, conduit immediatement a une reponse positive. Mais que dire des attributs en position de predicat ? Le present article vise a soutenir l’univocite de l’accointance en montrant que les predicats sont bien, malgre d’importantes differences, les objets possibles d’une accointance comparable a l’accointance d’individus. Pour cela, on envisagera les choses negativement, en examinant la facon dont, dans l’un et l’autre cas, une absence d’accointance se trouve suppleee. Dans le cadre d’une interpretation epistemique de la theorie des types des Principia Mathematica justifiee par des raisons independantes, cette perspective amenera a comprendre l’axiome de reductibilite comme un principe d’accointance par procuration pour les predicats, principe dont l’analyse russellienne des descriptions definies d’individu partage le schema.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70312498","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Condillac a tenu a souligner l’originalite radicale de la these defendue dans l’Essai au sujet du statut des signes dans leur rapport originaire a la pensee. Il la maintiendra jusque dans l’Art de penser inchangee malgre de profonds remaniements intervenus avec le Traite des sensations quant au contenu de cette interaction, que sa Grammaire et sa Logique lui semblent avoir pourtant « acheve de demontrer ». Ce statut des signes se trouve soumis a la critique des les Lettres a Gabriel Cramer. Condillac y repond a une question concernant la prerogative des signes arbitraires sur les signes naturels par rapport a la maitrise de nos operations de pensee. Et il y voit une objection formelle au caractere « embrouille » de cette origine, une difficulte de fond qu’il n’avait pas prevenue, et enfin « le point le plus delicat de mon systeme sur la necessite absolue des signes ». On peut supposer 1) que cette difficulte est liee a, mais distincte de la question formelle, comme des difficultes de contenu qu’y voit alors Condillac travaillant a son Traite des sensations, 2) que ce « point le plus delicat » ne s’eclaire et ne se specifie qu’au regard de l’arriere-plan leibnizo-wolffien commun a Condillac, Cramer et Mlle Ferrand, et 3) n’est surmonte que par l’evocation de quelques references absentes de l’Essai, a la Grammaire de Du Marsais dans l’Encyclopedie et a la methode de l’Abbe de l’Epee, comme exemples de la methode analytique mise au service d’une genese naturelle des signes artificiels sur le modele de l’art d’une Nature qui commence tout en nous a notre insu. Ainsi s’acheve bien le systeme « demontre » d’une presupposition mutuelle de la Nature et de l’Art, dont le premier ouvrage avait offert l’essai inaugural.
{"title":"Le statut des signes et la présupposition mutuelle de la nature et de l’art dans le système de Condillac","authors":"Élisabeth Schwartz","doi":"10.3917/leph.191.0019","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.191.0019","url":null,"abstract":"Condillac a tenu a souligner l’originalite radicale de la these defendue dans l’Essai au sujet du statut des signes dans leur rapport originaire a la pensee. Il la maintiendra jusque dans l’Art de penser inchangee malgre de profonds remaniements intervenus avec le Traite des sensations quant au contenu de cette interaction, que sa Grammaire et sa Logique lui semblent avoir pourtant « acheve de demontrer ». Ce statut des signes se trouve soumis a la critique des les Lettres a Gabriel Cramer. Condillac y repond a une question concernant la prerogative des signes arbitraires sur les signes naturels par rapport a la maitrise de nos operations de pensee. Et il y voit une objection formelle au caractere « embrouille » de cette origine, une difficulte de fond qu’il n’avait pas prevenue, et enfin « le point le plus delicat de mon systeme sur la necessite absolue des signes ». On peut supposer 1) que cette difficulte est liee a, mais distincte de la question formelle, comme des difficultes de contenu qu’y voit alors Condillac travaillant a son Traite des sensations, 2) que ce « point le plus delicat » ne s’eclaire et ne se specifie qu’au regard de l’arriere-plan leibnizo-wolffien commun a Condillac, Cramer et Mlle Ferrand, et 3) n’est surmonte que par l’evocation de quelques references absentes de l’Essai, a la Grammaire de Du Marsais dans l’Encyclopedie et a la methode de l’Abbe de l’Epee, comme exemples de la methode analytique mise au service d’une genese naturelle des signes artificiels sur le modele de l’art d’une Nature qui commence tout en nous a notre insu. Ainsi s’acheve bien le systeme « demontre » d’une presupposition mutuelle de la Nature et de l’Art, dont le premier ouvrage avait offert l’essai inaugural.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70311831","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}