La doctrine du conatus chez Spinoza est formulee de facon si radicale que le suicide apparait comme incomprehensible. Cela contraste avec la reference importante aux actes suicidaires dans ses ouvrages. Pour resoudre ce contraste et defendre la compatibilite entre le suicide et le conatus, nous proposons une lecture nouvelle de la proposition 5 de l’Ethique III sur la contrariete. Nous degageons la complexite de chaque individu, la conflictualite entre ses parties, et enfin le conatus de chacune de ces parties, qui jouit, en fonction des relations avec les choses exterieures, d’une certaine independance par rapport au conatus de l’individu dans son ensemble.
{"title":"Suicide, conatus et conflictualité chez Spinoza","authors":"Eunjung Kim","doi":"10.4000/ASTERION.5222","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ASTERION.5222","url":null,"abstract":"La doctrine du conatus chez Spinoza est formulee de facon si radicale que le suicide apparait comme incomprehensible. Cela contraste avec la reference importante aux actes suicidaires dans ses ouvrages. Pour resoudre ce contraste et defendre la compatibilite entre le suicide et le conatus, nous proposons une lecture nouvelle de la proposition 5 de l’Ethique III sur la contrariete. Nous degageons la complexite de chaque individu, la conflictualite entre ses parties, et enfin le conatus de chacune de ces parties, qui jouit, en fonction des relations avec les choses exterieures, d’une certaine independance par rapport au conatus de l’individu dans son ensemble.","PeriodicalId":53745,"journal":{"name":"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2020-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45910326","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Fabio Frosini, «Artefiziosa natura»: Leonardo da Vinci dalla magia alla filosofia","authors":"E. Paroli","doi":"10.4000/asterion.5141","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/asterion.5141","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":53745,"journal":{"name":"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2020-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44864914","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Stéphane Toussaint, La liberté d’esprit : fonction et condition des intellectuels humanistes","authors":"Audrey Rieber","doi":"10.4000/asterion.5127","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/asterion.5127","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":53745,"journal":{"name":"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2020-11-23","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46294515","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Dario Ippolito, Lo spirito del garantismo: Montesquieu e il potere di punire","authors":"P. Costa","doi":"10.4000/asterion.5102","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/asterion.5102","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":53745,"journal":{"name":"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2020-07-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49288300","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
En developpant l’argument selon lequel les mots sont les signes des idees de celui qui parle, Locke semble assigner une origine individuelle a la signification. Pourtant, au debut du livre III de l’Essai sur l’entendement humain, il definit le langage comme le lien commun de la societe : loin de constituer une simple formule d’introduction, cette definition est illustree et confirmee tout au long du livre. Le langage constitue un lien commun parce qu’il fixe non seulement les idees mais egalement les rapports entre idees d’une maniere qui determine l’esprit des hommes et organise leurs representations. Plutot que de voir en Locke un penseur de l’interiorite, pour lequel le langage n’est que l’exteriorisation par le signe de pensees qui sans les mots resteraient enfermees dans l’esprit de l’homme, il faut envisager le role des pratiques et des usages dans la constitution du rapport entre idees. Tout en elaborant une critique de l’imperfection des mots, Locke, a la suite d’Arnauld et Nicole, s’efforce de penser les liens entre logique et vie civile.
{"title":"Le langage comme lien commun : logique et vie civile selon Locke","authors":"É. Marquer","doi":"10.4000/asterion.4856","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/asterion.4856","url":null,"abstract":"En developpant l’argument selon lequel les mots sont les signes des idees de celui qui parle, Locke semble assigner une origine individuelle a la signification. Pourtant, au debut du livre III de l’Essai sur l’entendement humain, il definit le langage comme le lien commun de la societe : loin de constituer une simple formule d’introduction, cette definition est illustree et confirmee tout au long du livre. Le langage constitue un lien commun parce qu’il fixe non seulement les idees mais egalement les rapports entre idees d’une maniere qui determine l’esprit des hommes et organise leurs representations. Plutot que de voir en Locke un penseur de l’interiorite, pour lequel le langage n’est que l’exteriorisation par le signe de pensees qui sans les mots resteraient enfermees dans l’esprit de l’homme, il faut envisager le role des pratiques et des usages dans la constitution du rapport entre idees. Tout en elaborant une critique de l’imperfection des mots, Locke, a la suite d’Arnauld et Nicole, s’efforce de penser les liens entre logique et vie civile.","PeriodicalId":53745,"journal":{"name":"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2020-07-08","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47116664","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Si l’idee d’isoler des etres neufs, meticuleusement soustraits aux processus usuels d’education et de socialisation, n’est pas une invention du siecle des Lumieres, de telles experiences fictives (qu’il s’agisse d’experiences de pensee, de projets d’experimentation, ou de fictions litteraires d’isolement enfantin) se multiplient au XVIIIe siecle. La dissolution experimentale du lien social vise le plus souvent a demontrer la naturalite de ce lien et sa necessite dans le developpement des lumieres de la raison. On se propose ici de mettre en lumiere la rupture considerable qu’introduit la problematique rousseauiste dans l’elaboration de ces fictions d’isolement enfantin : dans le sillage du Second Discours et de l’Emile, il ne s’agit plus de montrer l’abetissement que produirait la rupture du lien social, mais bien au contraire de desinhiber les proprietes originaires de la nature des hommes que le processus double de denaturation et renaturation leur a fait perdre, et de developper des potentialites a priori inimaginables pour des etres corrompus. La deliaison experimentale doit permettre la regenerescence de l’individu et de la communaute.
{"title":"Déliaisons expérimentales : autour de quelques expériences fictives de désocialisation au XVIIIe siècle","authors":"Christophe Martin","doi":"10.4000/asterion.4971","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/asterion.4971","url":null,"abstract":"Si l’idee d’isoler des etres neufs, meticuleusement soustraits aux processus usuels d’education et de socialisation, n’est pas une invention du siecle des Lumieres, de telles experiences fictives (qu’il s’agisse d’experiences de pensee, de projets d’experimentation, ou de fictions litteraires d’isolement enfantin) se multiplient au XVIIIe siecle. La dissolution experimentale du lien social vise le plus souvent a demontrer la naturalite de ce lien et sa necessite dans le developpement des lumieres de la raison. On se propose ici de mettre en lumiere la rupture considerable qu’introduit la problematique rousseauiste dans l’elaboration de ces fictions d’isolement enfantin : dans le sillage du Second Discours et de l’Emile, il ne s’agit plus de montrer l’abetissement que produirait la rupture du lien social, mais bien au contraire de desinhiber les proprietes originaires de la nature des hommes que le processus double de denaturation et renaturation leur a fait perdre, et de developper des potentialites a priori inimaginables pour des etres corrompus. La deliaison experimentale doit permettre la regenerescence de l’individu et de la communaute.","PeriodicalId":53745,"journal":{"name":"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2020-07-08","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45604481","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
En s’appuyant sur un passage essentiel du chapitre « De la vanite » (III, 9) des Essais de Montaigne et sur une citation de Properce, on tentera dans cet article de reprendre a nouveaux frais la question de la gestion des liens, publics et prives, chez Montaigne, en la rapportant a l’ethique de la moderation, a l’equilibre pyrrhonien, au « rolle » et a sa logique, et surtout, en derniere instance, a certains aspects de la tradition du « souci de soi » telle que Michel Foucault l’avait envisagee dans certains de ses cours du College de France.
凭借章的一个重要通道的«vanite»(III) 9、蒙田就引用了Properce和试验,尝试本文中夺回了新联系的问题,管理费用、家里、蒙田、政府和私营部门在该有关伦理道德的列车,孤立了pyrrhonien在rolle«»,并曾和他的逻辑,最重要的是,在最后审判,米歇尔·福柯(Michel Foucault)在法国学院(College de France)的一些课程中所设想的“自我关注”传统的某些方面。
{"title":"« Alter remus aquas, alter mihi radat arenas » : composition des liens et « souci de soi » chez Montaigne","authors":"O. Guerrier","doi":"10.4000/asterion.4756","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/asterion.4756","url":null,"abstract":"En s’appuyant sur un passage essentiel du chapitre « De la vanite » (III, 9) des Essais de Montaigne et sur une citation de Properce, on tentera dans cet article de reprendre a nouveaux frais la question de la gestion des liens, publics et prives, chez Montaigne, en la rapportant a l’ethique de la moderation, a l’equilibre pyrrhonien, au « rolle » et a sa logique, et surtout, en derniere instance, a certains aspects de la tradition du « souci de soi » telle que Michel Foucault l’avait envisagee dans certains de ses cours du College de France.","PeriodicalId":53745,"journal":{"name":"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2020-07-08","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48883582","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
En partant d’une metaphore que l’on trouve dans le troisieme appendice de l’Enquete sur les principes de la morale de David Hume, je compare les modalites du lien social correspondant respectivement aux « vertus naturelles » (bienveillance) et aux « vertus artificielles » (justice) qu’il determine, en presentant les grandes notions humiennes s’y rapportant (sympathie, convention) et en confrontant Hume a deux philosophes contemporains qui, sur ces questions, font reference a sa pensee (David Lewis sur la convention, John Rawls sur l’amour de l’humanite et la justice). J’etudie pour finir les contradictions possibles de la bienveillance et de la justice, dans la mesure ou selon Hume certains actes isoles de justice, aussi indispensables soient-ils a la cohesion de la « voute » de la justice, n’en posent pas moins certains problemes du point de vue de la vertu de bienveillance qu’ils excluent, comme du point de vue de l’approbation morale dont ils font l’objet. A ce titre, ils constituent, comme l’ecrit Hume, une « espece de mal », ce que d’autres auteurs (Francis Hutcheson, Adam Smith ou meme Rawls) ont a mon avis neglige.
{"title":"La voûte de la justice et le mur de la bienveillance : deux formes du lien social selon David Hume","authors":"Éléonore Le Jallé","doi":"10.4000/ASTERION.4911","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ASTERION.4911","url":null,"abstract":"En partant d’une metaphore que l’on trouve dans le troisieme appendice de l’Enquete sur les principes de la morale de David Hume, je compare les modalites du lien social correspondant respectivement aux « vertus naturelles » (bienveillance) et aux « vertus artificielles » (justice) qu’il determine, en presentant les grandes notions humiennes s’y rapportant (sympathie, convention) et en confrontant Hume a deux philosophes contemporains qui, sur ces questions, font reference a sa pensee (David Lewis sur la convention, John Rawls sur l’amour de l’humanite et la justice). J’etudie pour finir les contradictions possibles de la bienveillance et de la justice, dans la mesure ou selon Hume certains actes isoles de justice, aussi indispensables soient-ils a la cohesion de la « voute » de la justice, n’en posent pas moins certains problemes du point de vue de la vertu de bienveillance qu’ils excluent, comme du point de vue de l’approbation morale dont ils font l’objet. A ce titre, ils constituent, comme l’ecrit Hume, une « espece de mal », ce que d’autres auteurs (Francis Hutcheson, Adam Smith ou meme Rawls) ont a mon avis neglige.","PeriodicalId":53745,"journal":{"name":"Asterion-Philosophie Histoire des Idees Pensee Politique","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2020-07-08","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45667388","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}