Pub Date : 2019-01-13DOI: 10.4000/sillagescritiques.7050
Laetitia Coussement-Boillot
Du corps de la Duchesse enceinte, devorant des abricots sur scene, dans la premiere scene de l’acte II, a la main tranchee dont se sert Ferdinand pour effrayer sa sœur (4.1.50), en passant par les effigies de cire, simulacres des corps morts d’Antonio et de ses enfants (4.1), Webster met en scene le corps dans tout ses etats dans The Duchess of Malfi. Dans sa reecriture de la nouvelle de Painter, Webster a volontairement insiste sur la presence des corps dans leur dimension materielle et biologique, ce d’autant plus que l’art theâtral qu’il pratique est un art vivant, reposant sur les corps des acteurs incarnant des personnages sur scene. Dans la piece de Webster, le corps souffrant est omnipresent. Mais on decele egalement une ambivalence du corps considere a la fois comme matrice et tombeau, et parfois meme comme point de rencontre du masculin et du feminin, rappelant alors la figure de l’hermaphrodite. Cette ambivalence du corps est a rapprocher de l’attitude contradictoire du dramaturge Webster envers son art, le theâtre.
{"title":"The Duchess of Malfi de John Webster ou le corps dans tous ses états: « Some said he was an hermaphrodite, for he could not abide a woman » (3. 2. 217-218)","authors":"Laetitia Coussement-Boillot","doi":"10.4000/sillagescritiques.7050","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/sillagescritiques.7050","url":null,"abstract":"Du corps de la Duchesse enceinte, devorant des abricots sur scene, dans la premiere scene de l’acte II, a la main tranchee dont se sert Ferdinand pour effrayer sa sœur (4.1.50), en passant par les effigies de cire, simulacres des corps morts d’Antonio et de ses enfants (4.1), Webster met en scene le corps dans tout ses etats dans The Duchess of Malfi. Dans sa reecriture de la nouvelle de Painter, Webster a volontairement insiste sur la presence des corps dans leur dimension materielle et biologique, ce d’autant plus que l’art theâtral qu’il pratique est un art vivant, reposant sur les corps des acteurs incarnant des personnages sur scene. Dans la piece de Webster, le corps souffrant est omnipresent. Mais on decele egalement une ambivalence du corps considere a la fois comme matrice et tombeau, et parfois meme comme point de rencontre du masculin et du feminin, rappelant alors la figure de l’hermaphrodite. Cette ambivalence du corps est a rapprocher de l’attitude contradictoire du dramaturge Webster envers son art, le theâtre.","PeriodicalId":56234,"journal":{"name":"Sillages Critiques","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"43335122","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2019-01-13DOI: 10.4000/sillagescritiques.7861
Anne-Marie Miller-Blaise
Cet article se penche sur le sens et les fonctions des objets, principalement domestiques, dans La Duchesse d’Amalfi. Il se concentre sur la facon dont ils peuvent servir a des fins de construction de soi. Il montre comment la Duchesse est prise entre deux economies et deux discours du monde materiel domestique qui, en definitive, lui echappent. Bien que l’epaisseur sentimentale qu’elle insuffle a certains objets domestiques semble lui donner les moyens de prendre possession de sa propre personne et pourrait meme lui servir a investir les objets de son quotidien de l’efficace sacree des reliques, ce n’est que dans et par le renoncement a son emprise sur le monde materiel qu’elle parvient fugacement a cette fin.
{"title":"\"The Duchess’ cabinet\": Objets domestiques et construction de la personne dans La Duchesse d’Amalfi de John Webster","authors":"Anne-Marie Miller-Blaise","doi":"10.4000/sillagescritiques.7861","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/sillagescritiques.7861","url":null,"abstract":"Cet article se penche sur le sens et les fonctions des objets, principalement domestiques, dans La Duchesse d’Amalfi. Il se concentre sur la facon dont ils peuvent servir a des fins de construction de soi. Il montre comment la Duchesse est prise entre deux economies et deux discours du monde materiel domestique qui, en definitive, lui echappent. Bien que l’epaisseur sentimentale qu’elle insuffle a certains objets domestiques semble lui donner les moyens de prendre possession de sa propre personne et pourrait meme lui servir a investir les objets de son quotidien de l’efficace sacree des reliques, ce n’est que dans et par le renoncement a son emprise sur le monde materiel qu’elle parvient fugacement a cette fin.","PeriodicalId":56234,"journal":{"name":"Sillages Critiques","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49066406","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2019-01-13DOI: 10.4000/sillagescritiques.7923
G. Venet
Dans sa tragedie de 1613, The Duchess of Malfi, Webster montre tout le poids, qui perdure depuis quatorze siecles, de l’ancienne conception grecque du Cosmos posant des liens etroits entre les hommes et les elements qui le composent : a l’origine d’un determinisme des humeurs, elle motive actions et passions sous l’effet de l’humeur noire ou melancolie chez le Cardinal et le duc Ferdinand, freres de la Duchesse. Ils mettront une obstination perverse a vouloir empecher leur sœur, jeune veuve, de se remarier, payant un efficace agent double pour l’espionner, Bosola, lui-meme « malcontent » et « machiavelique » par exces d’humeur melancolique. Ces volontes perverses ou abusives, gerees par Bosola, acteur et metteur en scene de leurs passions, Webster les met en scene comme de veritables pathologies sur son plateau de scene transforme en amphitheâtre de medecine. A l’ecart de ce monde noir de la melancolie, le remariage clandestin mais legitime de la Duchesse avec son intendant Antonio prend figure d’utopie intimiste entre deux epoux libres de toute alienation passionnelle ou humorale, apres l’audacieux choix de la Duchesse de courtiser et d’epouser Antonio. La dystopie de la melancolie et du monde archaique des passions aura raison de cet amour, tandis que la Duchesse est poursuivie par la cruaute vengeresse de ses freres. Sa mort, par dela toute meditation sur « la vanite des vanites » que tente d’imposer Bosola pour complaire aux freres, atteint cette grandeur dans la simplicite qui fait acceder a la modernite du Sublime.
{"title":"Introduction : « La Duchesse d’Amalfi, des humeurs baroques à une passion moderne ? »","authors":"G. Venet","doi":"10.4000/sillagescritiques.7923","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/sillagescritiques.7923","url":null,"abstract":"Dans sa tragedie de 1613, The Duchess of Malfi, Webster montre tout le poids, qui perdure depuis quatorze siecles, de l’ancienne conception grecque du Cosmos posant des liens etroits entre les hommes et les elements qui le composent : a l’origine d’un determinisme des humeurs, elle motive actions et passions sous l’effet de l’humeur noire ou melancolie chez le Cardinal et le duc Ferdinand, freres de la Duchesse. Ils mettront une obstination perverse a vouloir empecher leur sœur, jeune veuve, de se remarier, payant un efficace agent double pour l’espionner, Bosola, lui-meme « malcontent » et « machiavelique » par exces d’humeur melancolique. Ces volontes perverses ou abusives, gerees par Bosola, acteur et metteur en scene de leurs passions, Webster les met en scene comme de veritables pathologies sur son plateau de scene transforme en amphitheâtre de medecine. A l’ecart de ce monde noir de la melancolie, le remariage clandestin mais legitime de la Duchesse avec son intendant Antonio prend figure d’utopie intimiste entre deux epoux libres de toute alienation passionnelle ou humorale, apres l’audacieux choix de la Duchesse de courtiser et d’epouser Antonio. La dystopie de la melancolie et du monde archaique des passions aura raison de cet amour, tandis que la Duchesse est poursuivie par la cruaute vengeresse de ses freres. Sa mort, par dela toute meditation sur « la vanite des vanites » que tente d’imposer Bosola pour complaire aux freres, atteint cette grandeur dans la simplicite qui fait acceder a la modernite du Sublime.","PeriodicalId":56234,"journal":{"name":"Sillages Critiques","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44829405","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2019-01-13DOI: 10.4000/sillagescritiques.7113
C. Dorland, G. Venet, J. Christie, Pip Brignall
Professor Gisele Venet talks to director Cecilia Dorland and actors Jack Christie and Pip Brignall about the production of The Duchess of Malfi at St Giles in the Field, London, by Scena Mundi Theatre Company (Spring 2017). The conversation took place on 14 October 2018 in Paris.
{"title":"The Duchess of Malfi from Page to Stage: Professor Gisèle Venet talks to director Cecilia Dorland and actors Jack Christie and Pip Brignall","authors":"C. Dorland, G. Venet, J. Christie, Pip Brignall","doi":"10.4000/sillagescritiques.7113","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/sillagescritiques.7113","url":null,"abstract":"Professor Gisele Venet talks to director Cecilia Dorland and actors Jack Christie and Pip Brignall about the production of The Duchess of Malfi at St Giles in the Field, London, by Scena Mundi Theatre Company (Spring 2017). The conversation took place on 14 October 2018 in Paris.","PeriodicalId":56234,"journal":{"name":"Sillages Critiques","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44448472","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2019-01-13DOI: 10.4000/sillagescritiques.6799
L. Cottegnies, Guillaume Séverac-Schmitz, Clément Camar-Mercier
Rencontre entre Line Cottegnies, Guillaume Severac-Schmitz, metteur en scene, directeur du Collectif Eudaimonia, et Clement Camar-Mercier, traducteur et dramaturge, autour de la mise en scene de La Duchesse d’Amalfi, creation au Cratere Scene nationale d’Ales (janvier 2019). Les entretiens ont ete realises les 14 et 15 novembre 2018 a Paris.
Line Cottegnies、Eudaimonia集体导演Guillaume Severac Schmitz和翻译家兼剧作家Clement Camar Mercier就阿马尔菲公爵夫人在阿莱斯国家火山口现场的演出(2019年1月)会面。访谈于2018年11月14日和15日在巴黎进行。
{"title":"Le puits de ténèbres — Rencontre avec Guillaume Séverac-Schmitz, metteur en scène, et Clément Camar-Mercier, traducteur et dramaturge, autour de La Duchesse d’Amalfi (Création, Cratère Scène nationale, Al","authors":"L. Cottegnies, Guillaume Séverac-Schmitz, Clément Camar-Mercier","doi":"10.4000/sillagescritiques.6799","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/sillagescritiques.6799","url":null,"abstract":"Rencontre entre Line Cottegnies, Guillaume Severac-Schmitz, metteur en scene, directeur du Collectif Eudaimonia, et Clement Camar-Mercier, traducteur et dramaturge, autour de la mise en scene de La Duchesse d’Amalfi, creation au Cratere Scene nationale d’Ales (janvier 2019). Les entretiens ont ete realises les 14 et 15 novembre 2018 a Paris.","PeriodicalId":56234,"journal":{"name":"Sillages Critiques","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44548330","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2019-01-13DOI: 10.4000/sillagescritiques.7803
Jyotsna G. Singh
A Review of a performance of The Duchess of Malfi, directed by Maria Aberg for the Royal Shakespeare Company (Swan Theatre, Stratford-Upon-Avon, 10 July 2018)
{"title":"‘I am Duchess of Malfi still’: A Review of The","authors":"Jyotsna G. Singh","doi":"10.4000/sillagescritiques.7803","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/sillagescritiques.7803","url":null,"abstract":"A Review of a performance of The Duchess of Malfi, directed by Maria Aberg for the Royal Shakespeare Company (Swan Theatre, Stratford-Upon-Avon, 10 July 2018)","PeriodicalId":56234,"journal":{"name":"Sillages Critiques","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41992100","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2019-01-13DOI: 10.4000/SILLAGESCRITIQUES.7182
L. Niayesh
This article takes as its starting point a convention in prosody that stylistically pushes the feminine and femininity to the margin of the poetic line and excludes them from the metrical norm. Extending that principle to the play, it offers a reflection on the way endings are made distinct for female and male protagonists, and thereby paradoxically opens a space for the feminine and femininity within the text, even if that space can only be reached in loss and death.
{"title":"Feminine Endings in The Duchess of Malfi","authors":"L. Niayesh","doi":"10.4000/SILLAGESCRITIQUES.7182","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/SILLAGESCRITIQUES.7182","url":null,"abstract":"This article takes as its starting point a convention in prosody that stylistically pushes the feminine and femininity to the margin of the poetic line and excludes them from the metrical norm. Extending that principle to the play, it offers a reflection on the way endings are made distinct for female and male protagonists, and thereby paradoxically opens a space for the feminine and femininity within the text, even if that space can only be reached in loss and death.","PeriodicalId":56234,"journal":{"name":"Sillages Critiques","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49505086","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}