Etre ingenieur a la cour des Medicis au xviie siecle requiert une discipline a la croisee de la mathematique, des arts picturaux et des arts mecaniques. Fondee sur l’heritage d’Alberti, Vinci et Vasari, l’Accademia del disegno – reposant sur les trois piliers vasariens de la perspective lineaire, du clair-obscur et de la geometrie euclidienne – a donc ete specialement creee afin d’enseigner le dessin comme la pratique essentielle aux ingenieurs, architectes, mathematiciens, autant qu’aux peintres, decorateurs et scenographes florentins. Au debut du xviie siecle, l’Accademia opere la synthese entre la mathematique, l’art et l’ingenierie a travers le concept et la pratique du disegno.A la mort de Galilee en 1642, Vincenzio Viviani (1622-1703), dernier disciple de l’astronome pisan, devient ingenieur de la cour. Charge de l’inspection du Val d’Arno et des constructions architecturales toscanes, il doit produire des rapports d’expertise pour le corps d’ingenieurs de Florence. Chemin faisant, Viviani a laisse dans ses appunti de nombreux dessins et esquisses, realises a la sanguine, a l’encre, au crayon, pris sur le vif ou bien realises de memoire. Je me propose de plonger dans l’archive personnelle de Viviani faite de paysages et de scenes de genre autant que de schemas techniques en envisageant la surface du papier comme un lieu de savoir et en insistant sur la materialite de celui-ci comme revelatrice de gestes et de pratiques savantes et artistiques : l’observation minutieuse du reel, l’extraction des formes pertinentes, leur traduction dans un langage graphique adapte permettant l’emergence de la connaissance. Au sein d’une culture curiale qui ne fait pas de difference entre l’artiste peintre, l’ingenieur scenographe et le mathematicien dessinateur, le disegno se revele etre la competence maitresse d’une epistemologie pratique ancree dans une culture visuelle qui brouille la frontiere entre les figures modernes de l’artiste et du savant.En me tournant plus specifiquement vers les schemas geometriques produits par Viviani a l’occasion de l’etude mecanique de la coupole de Brunelleschi a la fin du siecle, j’aimerais envisager le disegno comme une forme de mathematisation de la nature opposee, dans la pratique de la naissante physico-mathematique, a d’autres formes plus symboliques. Trahissant une tension a l’œuvre entre l’ingenieur et le physico-mathematicien, entre les arts mecaniques et les sciences, cette « mecanique geometrique » annonce les limites du disegno.
在17世纪的美第奇宫廷里,成为一名工程师需要在数学、绘画和机械艺术的十字路口学习。根据《非正式雇佣d’Alberti、达芬奇和瓦萨学院del disegno基于三个支柱—vasariens观、暗光和线材缩放欧几里得—所以ete)采用了creee以绘画作为实践教学工作必不可少的工程师、建筑师、画家一样都bt5培训经济学和佛罗伦萨scenographes。17世纪初,学院通过disegno的概念和实践,实现了数学、艺术和工程的综合。1642年伽利略去世后,天文学家皮桑的最后一个门徒文森齐奥·维维安尼(1622-1703)成为宫廷工程师。他负责检查Val d ' arno和托斯卡纳的建筑结构,并向佛罗伦萨工程兵团提交专家报告。在这个过程中,薇薇亚尼在她的appunti留下了许多素描和草图,用血、墨水、铅笔、活的或记忆完成的。我打算亲自潜入存档Viviani作景观和镜头的那种只要技术布局,通过对纸张表面作为一个知识和重点场所materialite则像revelatrice手势和真实的学问和艺术实践:仔细观察,提取相关的形式,其翻译的语言允许城市知识图匹配。在一种不区分画家、布景设计师和数学家的奇特文化中,disegno被证明是一种实用认识论的大师能力,这种认识论根植于一种视觉文化中,模糊了现代艺术家和科学家之间的界限。同时开发多转向我制作的几何布局Viviani其间穹顶的富铁矿机械维护世纪结束了,我要考虑disegno如同自然界的某种mathematisation physico-mathematique新生的反对,在实践中,还有其它形式更具象征性。这个“几何力学”揭示了工程师和物理数学家之间,机械艺术和科学之间的紧张关系,宣告了disegno的局限性。
{"title":"Le compas dans l’œil : la « mécanique géométrique » de Viviani au chevet de la coupole de Brunelleschi","authors":"Simon Dumas Primbault","doi":"10.3917/rhs.731.0005","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/rhs.731.0005","url":null,"abstract":"Etre ingenieur a la cour des Medicis au xviie siecle requiert une discipline a la croisee de la mathematique, des arts picturaux et des arts mecaniques. Fondee sur l’heritage d’Alberti, Vinci et Vasari, l’Accademia del disegno – reposant sur les trois piliers vasariens de la perspective lineaire, du clair-obscur et de la geometrie euclidienne – a donc ete specialement creee afin d’enseigner le dessin comme la pratique essentielle aux ingenieurs, architectes, mathematiciens, autant qu’aux peintres, decorateurs et scenographes florentins. Au debut du xviie siecle, l’Accademia opere la synthese entre la mathematique, l’art et l’ingenierie a travers le concept et la pratique du disegno.A la mort de Galilee en 1642, Vincenzio Viviani (1622-1703), dernier disciple de l’astronome pisan, devient ingenieur de la cour. Charge de l’inspection du Val d’Arno et des constructions architecturales toscanes, il doit produire des rapports d’expertise pour le corps d’ingenieurs de Florence. Chemin faisant, Viviani a laisse dans ses appunti de nombreux dessins et esquisses, realises a la sanguine, a l’encre, au crayon, pris sur le vif ou bien realises de memoire. Je me propose de plonger dans l’archive personnelle de Viviani faite de paysages et de scenes de genre autant que de schemas techniques en envisageant la surface du papier comme un lieu de savoir et en insistant sur la materialite de celui-ci comme revelatrice de gestes et de pratiques savantes et artistiques : l’observation minutieuse du reel, l’extraction des formes pertinentes, leur traduction dans un langage graphique adapte permettant l’emergence de la connaissance. Au sein d’une culture curiale qui ne fait pas de difference entre l’artiste peintre, l’ingenieur scenographe et le mathematicien dessinateur, le disegno se revele etre la competence maitresse d’une epistemologie pratique ancree dans une culture visuelle qui brouille la frontiere entre les figures modernes de l’artiste et du savant.En me tournant plus specifiquement vers les schemas geometriques produits par Viviani a l’occasion de l’etude mecanique de la coupole de Brunelleschi a la fin du siecle, j’aimerais envisager le disegno comme une forme de mathematisation de la nature opposee, dans la pratique de la naissante physico-mathematique, a d’autres formes plus symboliques. Trahissant une tension a l’œuvre entre l’ingenieur et le physico-mathematicien, entre les arts mecaniques et les sciences, cette « mecanique geometrique » annonce les limites du disegno.","PeriodicalId":82560,"journal":{"name":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","volume":"1 1","pages":"5-52"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-06-03","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70430719","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article propose une reflexion epistemologique sur le patrimoine industriel dont l’emergence du champ remonte au milieu des annees 1970 en France. A partir d’un etat des lieux presentant succinctement les grandes orientations scientifiques empruntees depuis plus de quarante ans, il s’agit d’interroger l’influence de cette production scientifique sur la situation actuelle de la recherche. Cet etat de l’art est complete par une analyse des valeurs inherentes au patrimoine industriel revisitees grâce a la pensee de l’historien de l’art autrichien Alois Riegl. Dans le prolongement de la demarche axiologique engagee par ce dernier et au regard de l’evolution culturelle, deux nouvelles valeurs sont mises a jour. Etroitement associees aux enjeux contemporains, celles-ci sont d’ordres politique et environnemental. L’interet est qu’elles invitent a renouveler les questionnements en recourant a l’interdisciplinarite entre les sciences historiques et les sciences de l’ingenierie. Le contexte de la double transition ecologique et numerique rend, en effet, de plus en plus necessaire le developpement de telles recherches, l’elaboration d’outils et l’invention de nouvelles methodes.
{"title":"Réflexion épistémologique sur le patrimoine industriel : De la pluridisciplinarité à l’interdisciplinarité","authors":"Marina Gasnier","doi":"10.3917/rhs.722.0309","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/rhs.722.0309","url":null,"abstract":"Cet article propose une reflexion epistemologique sur le patrimoine industriel dont l’emergence du champ remonte au milieu des annees 1970 en France. A partir d’un etat des lieux presentant succinctement les grandes orientations scientifiques empruntees depuis plus de quarante ans, il s’agit d’interroger l’influence de cette production scientifique sur la situation actuelle de la recherche. Cet etat de l’art est complete par une analyse des valeurs inherentes au patrimoine industriel revisitees grâce a la pensee de l’historien de l’art autrichien Alois Riegl. Dans le prolongement de la demarche axiologique engagee par ce dernier et au regard de l’evolution culturelle, deux nouvelles valeurs sont mises a jour. Etroitement associees aux enjeux contemporains, celles-ci sont d’ordres politique et environnemental. L’interet est qu’elles invitent a renouveler les questionnements en recourant a l’interdisciplinarite entre les sciences historiques et les sciences de l’ingenierie. Le contexte de la double transition ecologique et numerique rend, en effet, de plus en plus necessaire le developpement de telles recherches, l’elaboration d’outils et l’invention de nouvelles methodes.","PeriodicalId":82560,"journal":{"name":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48703582","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article se propose de donner un apercu du parcours intellectuel et de la diversite de l’œuvre de Jean Gayon, notamment a partir de la lecture de son dernier livre, La Connaissance de la vie aujourd’hui. Il est une perspective sur son œuvre, qui aborde celle-ci par son objet, le darwinisme et la theorie de la biologie, et par son style propre, marque par l’heritage de Georges Canguilhem et par son rapport ambivalent a l’« epistemologie historique ». Il tente aussi de donner une visibilite a des aspects moins connus de ses travaux, qui montrent que Jean Gayon n’etait pas seulement historien et philosophe de la biologie.
{"title":"Jean Gayon (1949-2018) : Itinéraire d’un darwinien","authors":"V. Petit","doi":"10.3917/rhs.722.0349","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/rhs.722.0349","url":null,"abstract":"Cet article se propose de donner un apercu du parcours intellectuel et de la diversite de l’œuvre de Jean Gayon, notamment a partir de la lecture de son dernier livre, La Connaissance de la vie aujourd’hui. Il est une perspective sur son œuvre, qui aborde celle-ci par son objet, le darwinisme et la theorie de la biologie, et par son style propre, marque par l’heritage de Georges Canguilhem et par son rapport ambivalent a l’« epistemologie historique ». Il tente aussi de donner une visibilite a des aspects moins connus de ses travaux, qui montrent que Jean Gayon n’etait pas seulement historien et philosophe de la biologie.","PeriodicalId":82560,"journal":{"name":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47161116","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Au cours de la seconde moitie du xixe siecle, de nombreux missionnaires se sont interesses aux sciences naturelles. C’est le cas d’Hector Leveille (1863-1918), des Missions etrangeres de Paris, qui est l’une des figures de la botanique francaise de l’epoque. Ordonne pretre en 1887, il embarque aussitot pour Pondichery, ou il est nomme professeur de sciences naturelles au college colonial. Mais en 1891, il abandonne la mission, quitte les Indes et decide de se consacrer pleinement aux plantes et a l’Academie de geographie botanique qu’il vient de creer. Leveille s’affirme alors comme un specialiste de la flore d’Extreme-Orient et un infatigable apotre de la botanique. Il meurt en 1918 et son remarquable herbier est achete par le Royal Botanic Garden d’Edimbourg. L’exemple de Leveille traduit la diversite des formes d’acces a la science au xixe siecle, souligne l’interet du clerge pour les sciences naturelles et montre l’importance des reseaux missionnaires dans la constitution des collections scientifiques et museographiques au cours de la seconde moitie du xixe siecle.
{"title":"Hector Léveillé, missionnaire et botaniste (1863-1918)","authors":"Samuel Gicquel","doi":"10.3917/rhs.722.0255","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/rhs.722.0255","url":null,"abstract":"Au cours de la seconde moitie du xixe siecle, de nombreux missionnaires se sont interesses aux sciences naturelles. C’est le cas d’Hector Leveille (1863-1918), des Missions etrangeres de Paris, qui est l’une des figures de la botanique francaise de l’epoque. Ordonne pretre en 1887, il embarque aussitot pour Pondichery, ou il est nomme professeur de sciences naturelles au college colonial. Mais en 1891, il abandonne la mission, quitte les Indes et decide de se consacrer pleinement aux plantes et a l’Academie de geographie botanique qu’il vient de creer. Leveille s’affirme alors comme un specialiste de la flore d’Extreme-Orient et un infatigable apotre de la botanique. Il meurt en 1918 et son remarquable herbier est achete par le Royal Botanic Garden d’Edimbourg. L’exemple de Leveille traduit la diversite des formes d’acces a la science au xixe siecle, souligne l’interet du clerge pour les sciences naturelles et montre l’importance des reseaux missionnaires dans la constitution des collections scientifiques et museographiques au cours de la seconde moitie du xixe siecle.","PeriodicalId":82560,"journal":{"name":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44469760","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans le cadre de ses differentes activites – medecin, chimiste a la Manufacture de Sevres, commissaire des teintures au Bureau du commerce, academicien, professeur de chimie –, Pierre-Joseph Macquer (1718-1784) a eu l’occasion de frequenter un grand nombre d’ateliers et de laboratoires. En s’appuyant sur de nombreuses archives manuscrites, l’article propose un panorama de ces differents espaces de travail, en s’attachant plus particulierement a la description des lieux et des instruments qui leur sont associes.Cette recherche fait emerger les specificites respectives de ces differents laboratoires publics et prives, aussi divers que celui du comte de La Garaye pour l’extraction des sels essentiels et leurs applications medicales, celui de la Manufacture de Sevres avec ses fours pour la recherche industrielle de la pâte de porcelaine dure, le laboratoire prive de Macquer pour ses essais sur les teintures, le jardin de L’Infante – laboratoire a ciel ouvert – et les experiences a la tres haute temperature du foyer de la lentille de Tschirnhaus, le laboratoire de l’Academie et enfin celui de la « maison du salpetre », ou Macquer experimente pendant huit ans, avec Lavoisier et les autres commissaires du prix de l’Academie royale des sciences sur le mecanisme de formation du salpetre. Ce tour d’horizon montre aussi qu’au cours du XVIIIe siecle, le laboratoire du chimiste a perdu son caractere individuel et secret pour se transformer en espace communautaire.
{"title":"Les lieux d’activité du chimiste Pierre-Joseph Macquer (1718-1784) : Laboratoires et instruments","authors":"C. Lehman","doi":"10.3917/rhs.722.0221","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/rhs.722.0221","url":null,"abstract":"Dans le cadre de ses differentes activites – medecin, chimiste a la Manufacture de Sevres, commissaire des teintures au Bureau du commerce, academicien, professeur de chimie –, Pierre-Joseph Macquer (1718-1784) a eu l’occasion de frequenter un grand nombre d’ateliers et de laboratoires. En s’appuyant sur de nombreuses archives manuscrites, l’article propose un panorama de ces differents espaces de travail, en s’attachant plus particulierement a la description des lieux et des instruments qui leur sont associes.Cette recherche fait emerger les specificites respectives de ces differents laboratoires publics et prives, aussi divers que celui du comte de La Garaye pour l’extraction des sels essentiels et leurs applications medicales, celui de la Manufacture de Sevres avec ses fours pour la recherche industrielle de la pâte de porcelaine dure, le laboratoire prive de Macquer pour ses essais sur les teintures, le jardin de L’Infante – laboratoire a ciel ouvert – et les experiences a la tres haute temperature du foyer de la lentille de Tschirnhaus, le laboratoire de l’Academie et enfin celui de la « maison du salpetre », ou Macquer experimente pendant huit ans, avec Lavoisier et les autres commissaires du prix de l’Academie royale des sciences sur le mecanisme de formation du salpetre. Ce tour d’horizon montre aussi qu’au cours du XVIIIe siecle, le laboratoire du chimiste a perdu son caractere individuel et secret pour se transformer en espace communautaire.","PeriodicalId":82560,"journal":{"name":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"43501916","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"La participation des laboratoires de l’Institut Henri-Poincaré à l’effort de guerre, octobre 1939 mai-juin 1940","authors":"Christophe Eckes","doi":"10.3917/rhs.722.0381","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/rhs.722.0381","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":82560,"journal":{"name":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70430128","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Grâce a la similitude des equations differentielles mecaniques et electriques, les variables de ces deux domaines avaient deja ete mises en correspondance analogique au debut du xxe siecle ; cette association est consolidee par l’idee d’une causalite entre force et vitesse se reportant sur la tension et l’intensite. Le but de cet article est d’etudier comment, de 1920 a 1960, les ingenieurs ont compris, adapte, fait evoluer ce rapport analogique entre domaines de l’ingenierie.A la fin de la guerre 1914-1918, le domaine electrique se dote de concepts et de theoremes qui dispensent de resoudre de difficiles equations differentielles. Par raisonnement analogique, les diverses methodes de l’electricite s’exportent vers le domaine mecanique et permettent d’assembler, non seulement dans des equations, mais aussi dans des circuits equivalents electriques, les deux dynamiques, notamment en acoustique et electromecanique. Mais une difficulte surgit lors de l’elaboration des circuits equivalents, la nature serie ou parallele des schemas etant inversee entre domaines electrique et mecanique. Pour resoudre ce probleme, une nouvelle analogie est proposee. C’est Floyd A. Firestone qui, en 1932, en fait une synthese, la nommant analogie de mobilite. Elle met en rapport force et intensite, vitesse et tension. Cette nouvelle analogie ne recoit d’echo de la part de la communaute des ingenieurs qu’en 1939. Les avis sont alors partages, des ingenieurs signalant que, selon leur choix analogique, une impossibilite survient dans la formulation d’un des couplages electrostatique ou electromagnetique entre systemes. C’est l’elaboration du gyrateur, nouveau composant mettant en relation force et intensite, qui, autour de 1950, rend chacun des deux systemes analogiques apte a formuler les deux natures de couplages. Le choix entre l’un ou l’autre est ainsi laisse a l’estimation du concepteur.Les annees cinquante voient s’etendre aux autres domaines la mise en relation des grandeurs physiques. Les tensions qui subsistaient etant levees les unes apres les autres, les differents domaines peuvent etre unifies dans la mise en correspondance de leurs variables, ouvrant la voie vers une discipline modelisatrice des systemes multidomaines.
{"title":"Évolution de la formulation de l’analogie électrique-mécanique par les ingénieurs entre 1920 et 1960","authors":"Hélène Gaget","doi":"10.3917/rhs.722.0273","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/rhs.722.0273","url":null,"abstract":"Grâce a la similitude des equations differentielles mecaniques et electriques, les variables de ces deux domaines avaient deja ete mises en correspondance analogique au debut du xxe siecle ; cette association est consolidee par l’idee d’une causalite entre force et vitesse se reportant sur la tension et l’intensite. Le but de cet article est d’etudier comment, de 1920 a 1960, les ingenieurs ont compris, adapte, fait evoluer ce rapport analogique entre domaines de l’ingenierie.A la fin de la guerre 1914-1918, le domaine electrique se dote de concepts et de theoremes qui dispensent de resoudre de difficiles equations differentielles. Par raisonnement analogique, les diverses methodes de l’electricite s’exportent vers le domaine mecanique et permettent d’assembler, non seulement dans des equations, mais aussi dans des circuits equivalents electriques, les deux dynamiques, notamment en acoustique et electromecanique. Mais une difficulte surgit lors de l’elaboration des circuits equivalents, la nature serie ou parallele des schemas etant inversee entre domaines electrique et mecanique. Pour resoudre ce probleme, une nouvelle analogie est proposee. C’est Floyd A. Firestone qui, en 1932, en fait une synthese, la nommant analogie de mobilite. Elle met en rapport force et intensite, vitesse et tension. Cette nouvelle analogie ne recoit d’echo de la part de la communaute des ingenieurs qu’en 1939. Les avis sont alors partages, des ingenieurs signalant que, selon leur choix analogique, une impossibilite survient dans la formulation d’un des couplages electrostatique ou electromagnetique entre systemes. C’est l’elaboration du gyrateur, nouveau composant mettant en relation force et intensite, qui, autour de 1950, rend chacun des deux systemes analogiques apte a formuler les deux natures de couplages. Le choix entre l’un ou l’autre est ainsi laisse a l’estimation du concepteur.Les annees cinquante voient s’etendre aux autres domaines la mise en relation des grandeurs physiques. Les tensions qui subsistaient etant levees les unes apres les autres, les differents domaines peuvent etre unifies dans la mise en correspondance de leurs variables, ouvrant la voie vers une discipline modelisatrice des systemes multidomaines.","PeriodicalId":82560,"journal":{"name":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46958444","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Dynamique et pneumatique : Leibniz face aux expériences paradoxales de Huygens","authors":"Mathieu Gibier","doi":"10.3917/RHS.721.0087","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RHS.721.0087","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":82560,"journal":{"name":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-06-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48539616","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"La dynamique de Leibniz est-elle compatible avec sa monadologie ?","authors":"Daniel Garber","doi":"10.3917/RHS.721.0011","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RHS.721.0011","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":82560,"journal":{"name":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-06-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46652381","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"L’édition critique de la Dynamica de potentia seu de legibus naturæ corporeæ de G. W. Leibniz","authors":"Andrea Costa, Enrico Pasini","doi":"10.3917/RHS.721.0137","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RHS.721.0137","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":82560,"journal":{"name":"Revue d'histoire des sciences et de leurs applications","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-06-12","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47610809","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}