Le stockage géologique de déchets radioactifs constitue un cas de politisation du sous-sol, autour d’un objet hybride alliant activités minières et nucléaires. Cet article explore les transformations du gouvernement de ce stockage, avec la mise en place de trois dispositifs pluralistes de pilotage et d’internalisation de critiques, afin de désamorcer les mouvements contestataires au moment de sa réalisation. Il étudie successivement la démarche de concertation pour la sélection de la zone d’implantation ; le groupe de pilotage du plan national pour la gestion des matières et déchets radioactifs et le débat public organisé en 2013 sur les modalités du stockage. À travers ces trois dispositifs, les promoteurs du projet tentent d’en maîtriser la politisation : ils intègrent ou écartent certaines critiques pour légitimer un projet contesté, tout en verrouillant son opportunité.
{"title":"Des dispositifs pluralistes sous contrôle : internaliser les critiques pour gouverner le stockage des déchets radioactifs","authors":"Julie Blanck","doi":"10.1051/nss/2021042","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2021042","url":null,"abstract":"Le stockage géologique de déchets radioactifs constitue un cas de politisation du sous-sol, autour d’un objet hybride alliant activités minières et nucléaires. Cet article explore les transformations du gouvernement de ce stockage, avec la mise en place de trois dispositifs pluralistes de pilotage et d’internalisation de critiques, afin de désamorcer les mouvements contestataires au moment de sa réalisation. Il étudie successivement la démarche de concertation pour la sélection de la zone d’implantation ; le groupe de pilotage du plan national pour la gestion des matières et déchets radioactifs et le débat public organisé en 2013 sur les modalités du stockage. À travers ces trois dispositifs, les promoteurs du projet tentent d’en maîtriser la politisation : ils intègrent ou écartent certaines critiques pour légitimer un projet contesté, tout en verrouillant son opportunité.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57826250","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’acceptabilité sociale, notamment des techniques de géo-ingénierie (et plus particulièrement d’ingénierie du sous-sol), est réputée poser problème et limiter le déploiement de ces technologies. En se fondant sur le cas de la capture et du stockage géologique de CO2 (CSC) en Europe, l’article met en évidence, au travers d’une comparaison de tentatives de déploiement et d’une analyse de presse, le fait que même si la faible acceptabilité du CSC est un des facteurs qui limite son déploiement, celle-ci semble avoir un rôle moindre dans ses difficultés au regard des fragilités de son portage politique et son modèle économique, voire la maturité de cet assemblage technologique. Le CSC est donc moins confronté à un rejet massif qu’il ne souffre d’un manque de portage industriel et politique. En fait, c’est surtout l’absence d’un véritable débat autour de cet assemblage de technologies que révèle l’analyse des débats autour de l’acceptabilité sociale de cette manière de lutter contre le changement climatique.
{"title":"L’acceptabilité au prisme du stockage géologique de CO2 : retour sur un débat non émergé","authors":"Sébastien Chailleux, Xavier Arnauld de Sartre","doi":"10.1051/nss/2021043","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2021043","url":null,"abstract":"L’acceptabilité sociale, notamment des techniques de géo-ingénierie (et plus particulièrement d’ingénierie du sous-sol), est réputée poser problème et limiter le déploiement de ces technologies. En se fondant sur le cas de la capture et du stockage géologique de CO2 (CSC) en Europe, l’article met en évidence, au travers d’une comparaison de tentatives de déploiement et d’une analyse de presse, le fait que même si la faible acceptabilité du CSC est un des facteurs qui limite son déploiement, celle-ci semble avoir un rôle moindre dans ses difficultés au regard des fragilités de son portage politique et son modèle économique, voire la maturité de cet assemblage technologique. Le CSC est donc moins confronté à un rejet massif qu’il ne souffre d’un manque de portage industriel et politique. En fait, c’est surtout l’absence d’un véritable débat autour de cet assemblage de technologies que révèle l’analyse des débats autour de l’acceptabilité sociale de cette manière de lutter contre le changement climatique.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57826266","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article suit les prospections de gaz de charbon entreprises par une compagnie junior australienne, Kimberley Oil, dans le Bassin lorrain entre 2000 et 2015. Cette compagnie procède par forages horizontaux dans des couches de charbon naturellement fracturées. Ces développements visent à produire du gaz en France et à réduire les émissions de CO2 liées aux importations gazières. L’article s’inscrit dans le champ de la géologie politique. Il mobilise la notion de « strate » développée par Nigel Clark pour porter un propos de sciences sociales sur les processus de recomposition des sous-sols en contexte de transition. Il étudie l’émergence d’une nouvelle strate (gazière) en tenant compte de l’ensemble des relations qui la constituent et qui sont opérées dans l’incertaine matérialité d’un volume. À travers l’étude de ces relations, il contribue à éclairer la formation de nouvelles segmentations autant géologiques que sociales, et interroge le contenu politique de cette promesse de transition.
{"title":"Un « volume » incertain : géologie politique de l’exploration du gaz de charbon en Lorraine (France)","authors":"Olivier Labussière","doi":"10.1051/nss/2021045","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2021045","url":null,"abstract":"Cet article suit les prospections de gaz de charbon entreprises par une compagnie junior australienne, Kimberley Oil, dans le Bassin lorrain entre 2000 et 2015. Cette compagnie procède par forages horizontaux dans des couches de charbon naturellement fracturées. Ces développements visent à produire du gaz en France et à réduire les émissions de CO2 liées aux importations gazières. L’article s’inscrit dans le champ de la géologie politique. Il mobilise la notion de « strate » développée par Nigel Clark pour porter un propos de sciences sociales sur les processus de recomposition des sous-sols en contexte de transition. Il étudie l’émergence d’une nouvelle strate (gazière) en tenant compte de l’ensemble des relations qui la constituent et qui sont opérées dans l’incertaine matérialité d’un volume. À travers l’étude de ces relations, il contribue à éclairer la formation de nouvelles segmentations autant géologiques que sociales, et interroge le contenu politique de cette promesse de transition.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":"21 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57826340","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les appellations de 152 pièces d’eau d’un bassin-versant du centre du Burkina Faso ont été répertoriées par l’autorité en charge de la mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau, dans l’objectif d’établir les bases d’une nomenclature du réseau hydrographique. 125 de ces pièces d’eau portent un nom en langue vernaculaire (en mòoré), dont le sens est indiqué en français dans le rapport technique qui synthétise les résultats de l’enquête. L’échantillon offre la possibilité de comparer le sens des noms attribués aux éléments naturels (les « cours d’eau ») et aux éléments artificiels (les « étendues d’eau » ou « petits barrages » comme on les dénomme localement). Les deux catégories ne partagent pas totalement les mêmes dénominations : les noms de l’eau varient, comme varient les perceptions et représentations qu’en ont leurs riverains. Des intuitions en lien avec l’appropriation plus ou moins revendiquée des réservoirs artificiels et les modalités de leurs mises en valeur peuvent être avancées.
{"title":"Les noms de l’eau","authors":"P. Cecchi","doi":"10.1051/nss/2021059","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2021059","url":null,"abstract":"Les appellations de 152 pièces d’eau d’un bassin-versant du centre du Burkina Faso ont été répertoriées par l’autorité en charge de la mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau, dans l’objectif d’établir les bases d’une nomenclature du réseau hydrographique. 125 de ces pièces d’eau portent un nom en langue vernaculaire (en mòoré), dont le sens est indiqué en français dans le rapport technique qui synthétise les résultats de l’enquête. L’échantillon offre la possibilité de comparer le sens des noms attribués aux éléments naturels (les « cours d’eau ») et aux éléments artificiels (les « étendues d’eau » ou « petits barrages » comme on les dénomme localement). Les deux catégories ne partagent pas totalement les mêmes dénominations : les noms de l’eau varient, comme varient les perceptions et représentations qu’en ont leurs riverains. Des intuitions en lien avec l’appropriation plus ou moins revendiquée des réservoirs artificiels et les modalités de leurs mises en valeur peuvent être avancées.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57826475","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans des régimes de politique publique britanniques et français peu propices aux projets coopératifs d’énergie renouvelable, comment peut-on expliquer l’émergence de ces initiatives depuis une décennie ? À partir de l’analyse de deux projets, l’article met à l’épreuve l’hypothèse de partenariats entre pouvoirs locaux et collectifs citoyens comme outils permettant de contourner les difficultés produites par les régimes nationaux. Dans le cas de Lorient, nous mettons en évidence que la régulation conventionnée entre la municipalité et Bretagne énergies citoyennes (BEC) permet d’atténuer les évolutions de l’instrument de tarif d’achat. Dans le cas de Nottingham, nous mettons en évidence que l’initiative envisagée par Meadows Ozone Energy Services Limited (MOZES) est altérée par le régime avec une coopération avec City Council de Nottingham qui ne permet pas de produire une régulation conventionnée contournant la barrière érigée par le régime national.
{"title":"Dossier « Politiques locales de l’énergie : un renouveau sous contraintes » – Les projets coopératifs d’énergie renouvelable à l’épreuve des régimes de politique publique : les cas de MOZES au Royaume-Uni et de Bretagne énergies citoyennes en France","authors":"Pierre Wokuri","doi":"10.1051/nss/2021020","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2021020","url":null,"abstract":"Dans des régimes de politique publique britanniques et français peu propices aux projets coopératifs d’énergie renouvelable, comment peut-on expliquer l’émergence de ces initiatives depuis une décennie ? À partir de l’analyse de deux projets, l’article met à l’épreuve l’hypothèse de partenariats entre pouvoirs locaux et collectifs citoyens comme outils permettant de contourner les difficultés produites par les régimes nationaux. Dans le cas de Lorient, nous mettons en évidence que la régulation conventionnée entre la municipalité et Bretagne énergies citoyennes (BEC) permet d’atténuer les évolutions de l’instrument de tarif d’achat. Dans le cas de Nottingham, nous mettons en évidence que l’initiative envisagée par Meadows Ozone Energy Services Limited (MOZES) est altérée par le régime avec une coopération avec City Council de Nottingham qui ne permet pas de produire une régulation conventionnée contournant la barrière érigée par le régime national.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44138701","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’objet de l’essai Biodiversité. Un nouveau récit à écrire de Jacques Blondel n’est pas, comme son titre pourrait le suggérer, un traité sur la diversité du vivant. C’est l’histoire des interactions de l’humanité avec son environnement et les autres vivants vue par un écologue à la lumière des sciences de l’écologie et de l’évolution. Cette histoire s’étend des origines de notre espèce jusqu’à nos jours, une époque où nos activités ont pris une telle ampleur qu’elles menacent la viabilité de nos sociétés et la survie d’une grande partie de la vie sauvage.
{"title":"Ouvrages en débat","authors":"Didier Desponds","doi":"10.1051/nss/2021029","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2021029","url":null,"abstract":"L’objet de l’essai Biodiversité. Un nouveau récit à écrire de Jacques Blondel n’est pas, comme son titre pourrait le suggérer, un traité sur la diversité du vivant. C’est l’histoire des interactions de l’humanité avec son environnement et les autres vivants vue par un écologue à la lumière des sciences de l’écologie et de l’évolution. Cette histoire s’étend des origines de notre espèce jusqu’à nos jours, une époque où nos activités ont pris une telle ampleur qu’elles menacent la viabilité de nos sociétés et la survie d’une grande partie de la vie sauvage.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48098093","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Anne-Laure Collard, J. Riaux, S. Massuel, B. Bonté, Martin Laurenceau, Bastien Richard, A. Rivière-Honegger
Troisième volet d’un travail sur la démarche sociohydrologique, ce retour d’expérience s’intéresse aux modalités du dialogue interdisciplinaire en l’absence d’une expérience de terrain partagée. Un postulat a guidé la confection d’un « canevas » pour structurer les échanges au sein d’un groupe de chercheurs : la nécessité de partager des expériences pour négocier les points de convergence entre regards des sciences de la nature et de la société sur un même objet, ici les canaux d’irrigation communautaires. L’analyse du processus de construction, d’expérimentation et d’évaluation de ce canevas est entendue comme élément à part entière du processus interdisciplinaire. La double perspective sur laquelle repose cette contribution, expérimentation et réflexivité, permet un retour sur les modalités du dialogue interdisciplinaire et examine l’importance des frustrations dans la progression de la négociation.
{"title":"Construire un regard sociohydrologique (3). Expérimenter un canevas pour engager la négociation interdisciplinaire","authors":"Anne-Laure Collard, J. Riaux, S. Massuel, B. Bonté, Martin Laurenceau, Bastien Richard, A. Rivière-Honegger","doi":"10.1051/NSS/2021025","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/NSS/2021025","url":null,"abstract":"Troisième volet d’un travail sur la démarche sociohydrologique, ce retour d’expérience s’intéresse aux modalités du dialogue interdisciplinaire en l’absence d’une expérience de terrain partagée. Un postulat a guidé la confection d’un « canevas » pour structurer les échanges au sein d’un groupe de chercheurs : la nécessité de partager des expériences pour négocier les points de convergence entre regards des sciences de la nature et de la société sur un même objet, ici les canaux d’irrigation communautaires. L’analyse du processus de construction, d’expérimentation et d’évaluation de ce canevas est entendue comme élément à part entière du processus interdisciplinaire. La double perspective sur laquelle repose cette contribution, expérimentation et réflexivité, permet un retour sur les modalités du dialogue interdisciplinaire et examine l’importance des frustrations dans la progression de la négociation.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44981083","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Changer d’échelle dans la négociation climatique, c’est tenter de dépasser les débats complexes et inertiels sur les niveaux d’engagement de réduction des gaz à effet de serre que chaque pays serait prêt à consentir – ces engagements, lorsqu’ils sont annoncés, ne préjugeant d’ailleurs pas des moyens d’action que ces pays peuvent mettre en œuvre. C’est pour tenter de bousculer cette vision « topdown » de la négociation que les élèves du Mastère spécialisé en Optimisation des systèmes énergétiques ont imaginé des propositions pour déplacer le cadre des discussions climatiques : en adaptant les mécanismes de financement aux contraintes des pays en développement ou aux enjeux de ceux qui reposent quasi exclusivement sur la production d’hydrocarbures ; en envisageant la réponse sectorielle que pourraient initier les secteurs très sensibles aux enjeux environnementaux comme le charbon, l’uranium ou l’acier ; ou enfin en déclinant leurs solutions au niveau quotidien et individuel, plaçant le citoyen au centre des efforts, ciblant des ressources en raréfaction rapide comme l’eau, ou enfin prenant en compte les questions de congestion de trafic urbain. Ces jeunes ingénieurs et scientifiques qui ont abordé le monde de l’énergie en une année d’immersion autour des systèmes énergétiques à Mines ParisTech à travers une approche originale basée sur l’optimisation proposent ici quelques clés originales pour rechercher des solutions durables répondant à des contraintes de plus en plus fortes : changement climatique, épuisement des ressources, contraintes politiques et financières, etc.
{"title":"Sélection thématique de livres","authors":"","doi":"10.1051/nss/2021031","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2021031","url":null,"abstract":"Changer d’échelle dans la négociation climatique, c’est tenter de dépasser les débats complexes et inertiels sur les niveaux d’engagement de réduction des gaz à effet de serre que chaque pays serait prêt à consentir – ces engagements, lorsqu’ils sont annoncés, ne préjugeant d’ailleurs pas des moyens d’action que ces pays peuvent mettre en œuvre. C’est pour tenter de bousculer cette vision « topdown » de la négociation que les élèves du Mastère spécialisé en Optimisation des systèmes énergétiques ont imaginé des propositions pour déplacer le cadre des discussions climatiques : en adaptant les mécanismes de financement aux contraintes des pays en développement ou aux enjeux de ceux qui reposent quasi exclusivement sur la production d’hydrocarbures ; en envisageant la réponse sectorielle que pourraient initier les secteurs très sensibles aux enjeux environnementaux comme le charbon, l’uranium ou l’acier ; ou enfin en déclinant leurs solutions au niveau quotidien et individuel, plaçant le citoyen au centre des efforts, ciblant des ressources en raréfaction rapide comme l’eau, ou enfin prenant en compte les questions de congestion de trafic urbain. Ces jeunes ingénieurs et scientifiques qui ont abordé le monde de l’énergie en une année d’immersion autour des systèmes énergétiques à Mines ParisTech à travers une approche originale basée sur l’optimisation proposent ici quelques clés originales pour rechercher des solutions durables répondant à des contraintes de plus en plus fortes : changement climatique, épuisement des ressources, contraintes politiques et financières, etc.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44244364","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’étude des transitions durables a produit depuis presque vingt ans un cadre d’analyse très dense mais critiqué pour sa faible prise en compte des phénomènes spatiaux. Cet article mobilise les apports de l’approche sur les proximités pour éclairer cette dimension spatiale. Après une proposition de typologie de la place des processus spatiaux dans la littérature francophone sur la transition énergétique, il croise les réflexions issues de la géographie des transitions avec l’approche de la proximité et les applique au cas des divergences qui ont émergé à la fin des années 2000 autour de projets industriels de cogénération biomasse lancés par la Commission de régulation de l’énergie. L’analyse des observatoires mis en place en Auvergne-Rhône-Alpes à cette période montre l’échec de ces projets. Ces observatoires sont analysés comme un mouvement de rapprochement de la ressource ainsi que la mise en place de jeux de pouvoirs multiscalaires. Au final, des éléments sont proposés pour alimenter la réflexion sur la géographie des transitions.
{"title":"Dossier « Politiques locales de l’énergie : un renouveau sous contraintes » – Ressource locale ou nationale ? L’essor détourné du bois-énergie en Auvergne-Rhône-Alpes, un cas pour la géographie des transitions","authors":"A. Tabourdeau","doi":"10.1051/NSS/2021021","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/NSS/2021021","url":null,"abstract":"L’étude des transitions durables a produit depuis presque vingt ans un cadre d’analyse très dense mais critiqué pour sa faible prise en compte des phénomènes spatiaux. Cet article mobilise les apports de l’approche sur les proximités pour éclairer cette dimension spatiale. Après une proposition de typologie de la place des processus spatiaux dans la littérature francophone sur la transition énergétique, il croise les réflexions issues de la géographie des transitions avec l’approche de la proximité et les applique au cas des divergences qui ont émergé à la fin des années 2000 autour de projets industriels de cogénération biomasse lancés par la Commission de régulation de l’énergie. L’analyse des observatoires mis en place en Auvergne-Rhône-Alpes à cette période montre l’échec de ces projets. Ces observatoires sont analysés comme un mouvement de rapprochement de la ressource ainsi que la mise en place de jeux de pouvoirs multiscalaires. Au final, des éléments sont proposés pour alimenter la réflexion sur la géographie des transitions.","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46986680","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
C. Mercier, Sébastien Chailleux, Xavier Arnauld de Sartre
{"title":"Évolution de la perception et de la gestion du sous-sol dans l’administration centrale française : vue de l’intérieur de Carole Mercier","authors":"C. Mercier, Sébastien Chailleux, Xavier Arnauld de Sartre","doi":"10.1051/nss/2021049","DOIUrl":"https://doi.org/10.1051/nss/2021049","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":35906,"journal":{"name":"Natures Sciences Societes","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"57826000","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}