Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.1215/00358118-10055101
J. Bologne
Le 31 mai 1949, à la requête de la Société des Gens de Lettres, la chambre criminelle de la Cour de Cassation annule la condamnation pour outrage aux bonnes mœurs portée en 1857 contre Les Fleurs du Mal, devant une opinion publique acquise d’avance à la réhabilitation. Maître Falco1, conseiller rapporteur, le reconnaît lui-même : « En plaidant aujourd’hui pour les Fleurs du Mal, on a l’impression de plaider pour un livre de la Bibliothèque rose, qui serait couronné par un prix de vertu. Rien ne subsiste pour démontrer un outrage aux bonnes mœurs2. » On a du mal à croire que ce jugement soit intervenu après vingt-cinq ans de tergiversations et de polémiques sur un sujet qui faisait l’unanimité. Je résumerai brièvement les grandes phases de la discussion avant de me concentrer sur la dernière controverse, qui a divisé le monde des lettres en 1946, à l’occasion du vote de la loi autorisant la révision.
1949年5月31日,应文人协会的请求,最高法院刑事分庭在公众舆论面前撤销了1857年对Les Fleurs du Mal的藐视道德的判决。顾问报告员法尔科先生自己也承认了这一点:“今天为《邪恶之花》辩护,就像为玫瑰图书馆的一本书辩护一样,这本书将获得美德奖。没有任何证据表明对善良母亲的侮辱。令人难以置信的是,这一判决是在25年的犹豫和争论之后做出的,在这个问题上达成了一致意见。我将简要总结讨论的主要阶段,然后集中讨论最后一场争议,这场争议在1946年使文学界分裂,当时通过了修订法律。
{"title":"La révision du procès des Fleurs du Mal","authors":"J. Bologne","doi":"10.1215/00358118-10055101","DOIUrl":"https://doi.org/10.1215/00358118-10055101","url":null,"abstract":"\u0000 Le 31 mai 1949, à la requête de la Société des Gens de Lettres, la chambre criminelle de la Cour de Cassation annule la condamnation pour outrage aux bonnes mœurs portée en 1857 contre Les Fleurs du Mal, devant une opinion publique acquise d’avance à la réhabilitation. Maître Falco1, conseiller rapporteur, le reconnaît lui-même : « En plaidant aujourd’hui pour les Fleurs du Mal, on a l’impression de plaider pour un livre de la Bibliothèque rose, qui serait couronné par un prix de vertu. Rien ne subsiste pour démontrer un outrage aux bonnes mœurs2. » On a du mal à croire que ce jugement soit intervenu après vingt-cinq ans de tergiversations et de polémiques sur un sujet qui faisait l’unanimité. Je résumerai brièvement les grandes phases de la discussion avant de me concentrer sur la dernière controverse, qui a divisé le monde des lettres en 1946, à l’occasion du vote de la loi autorisant la révision.","PeriodicalId":39614,"journal":{"name":"Romanic Review","volume":"38 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"77793190","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.1215/00358118-10055067
Karin Westerwelle
Le poème « Les Bijoux » de Charles Baudelaire, condamné par la censure du Second Empire, invite le lecteur à assister à un défilé d’images concernant une femme de couleur brune, ornée de bijoux et fardée, qui offre au regard spectateur sa nudité en dansant. La fascination érotique s’exprime par une dynamique poétique qui crée un vaste espace de références littéraires et picturales évoquant des scènes érotiques (Les Bijoux indiscrets de Diderot, le Cantique des Cantiques, l’odalisque peinte par Delacroix, Antiope peinte par Le Corrège) tout en ayant pour but de créer un « nouveau dessin » poétique. Celui-ci consiste en premier lieu en un accouplement des formes corporelles masculines et féminines et, en second lieu, en une projection de reflets fluides en mouvement qui rappellent le procédé de la phantasmagorie. Au niveau textuel, cette fluidité de la forme correspond à un art des mots critique et subversif qui sous l’exposition superficielle du corps fait voir le voyeurisme, le principe économique, l’assujettissement de la femme nue et du moi lyrique essayant de se libérer des images de convention.
{"title":"Pourquoi condamner « Les Bijoux » ?","authors":"Karin Westerwelle","doi":"10.1215/00358118-10055067","DOIUrl":"https://doi.org/10.1215/00358118-10055067","url":null,"abstract":"\u0000 Le poème « Les Bijoux » de Charles Baudelaire, condamné par la censure du Second Empire, invite le lecteur à assister à un défilé d’images concernant une femme de couleur brune, ornée de bijoux et fardée, qui offre au regard spectateur sa nudité en dansant. La fascination érotique s’exprime par une dynamique poétique qui crée un vaste espace de références littéraires et picturales évoquant des scènes érotiques (Les Bijoux indiscrets de Diderot, le Cantique des Cantiques, l’odalisque peinte par Delacroix, Antiope peinte par Le Corrège) tout en ayant pour but de créer un « nouveau dessin » poétique. Celui-ci consiste en premier lieu en un accouplement des formes corporelles masculines et féminines et, en second lieu, en une projection de reflets fluides en mouvement qui rappellent le procédé de la phantasmagorie. Au niveau textuel, cette fluidité de la forme correspond à un art des mots critique et subversif qui sous l’exposition superficielle du corps fait voir le voyeurisme, le principe économique, l’assujettissement de la femme nue et du moi lyrique essayant de se libérer des images de convention.","PeriodicalId":39614,"journal":{"name":"Romanic Review","volume":"82 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"80283636","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.1215/00358118-10055181
Andrea Goulet
{"title":"Engine of Modernity: The Omnibus and Urban Culture in Nineteenth-Century Paris","authors":"Andrea Goulet","doi":"10.1215/00358118-10055181","DOIUrl":"https://doi.org/10.1215/00358118-10055181","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":39614,"journal":{"name":"Romanic Review","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"88311686","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.1215/00358118-10055151
Jan Starczewski
Dans une des lettres de la Nouvelle Héloïse, Saint-Preux, l’ancien amant de Julie, l’accuse de quiétisme. Or, le quiétisme n’a pas bonne presse au dix-huitième siècle. Julie est accusée de suivre l’enseignement de Jeanne Guyon, mystique du dix-septième siècle. Bien qu’elle s’en défende et cherche à démontrer à Saint-Preux en quoi son cheminement est différent, de bien des manières, la dévotion de Julie fait écho à celle de Guyon. Cet essai cherche à répondre à cette ambivalence. Si Julie n’embrasse pas le quiétisme comme il a été reproché à Guyon, elle depend d’une forme de transcendance divine pour échapper à ses conventions sociales et se remettre de son amour impossible avec son ancien amant. En cela, sa vie de prière lui procure, dans une certaine mesure, un espace de liberté dans lequel elle peut s’épanouir en tant que femme.
{"title":"La querelle du quiétisme dans Julie ou la Nouvelle Héloïse","authors":"Jan Starczewski","doi":"10.1215/00358118-10055151","DOIUrl":"https://doi.org/10.1215/00358118-10055151","url":null,"abstract":"\u0000 Dans une des lettres de la Nouvelle Héloïse, Saint-Preux, l’ancien amant de Julie, l’accuse de quiétisme. Or, le quiétisme n’a pas bonne presse au dix-huitième siècle. Julie est accusée de suivre l’enseignement de Jeanne Guyon, mystique du dix-septième siècle. Bien qu’elle s’en défende et cherche à démontrer à Saint-Preux en quoi son cheminement est différent, de bien des manières, la dévotion de Julie fait écho à celle de Guyon. Cet essai cherche à répondre à cette ambivalence. Si Julie n’embrasse pas le quiétisme comme il a été reproché à Guyon, elle depend d’une forme de transcendance divine pour échapper à ses conventions sociales et se remettre de son amour impossible avec son ancien amant. En cela, sa vie de prière lui procure, dans une certaine mesure, un espace de liberté dans lequel elle peut s’épanouir en tant que femme.","PeriodicalId":39614,"journal":{"name":"Romanic Review","volume":"235 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"83460783","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.1215/00358118-10055171
E. Jongeneel
Le présent article comporte une analyse d’« À travers l’Europe » (1914), le poème d’Apollinaire dédié à Marc Chagall. Le poète s’y réfère à plusieurs tableaux du peintre qu’il avait vus lors de ses nombreuses visites aux « Salons » de l’époque et aussi à l’occasion d’une visite à l’atelier de celui-ci vers 1913. Significativement Apollinaire ne se présente pas comme un médiateur esthète prêt à recréer en poésie les artéfacts chagalliens, mais se laisse inspirer par les tableaux pour aller à la recherche de sa propre identité personnelle et esthétique.
{"title":"Le feu magique du regard","authors":"E. Jongeneel","doi":"10.1215/00358118-10055171","DOIUrl":"https://doi.org/10.1215/00358118-10055171","url":null,"abstract":"Le présent article comporte une analyse d’« À travers l’Europe » (1914), le poème d’Apollinaire dédié à Marc Chagall. Le poète s’y réfère à plusieurs tableaux du peintre qu’il avait vus lors de ses nombreuses visites aux « Salons » de l’époque et aussi à l’occasion d’une visite à l’atelier de celui-ci vers 1913. Significativement Apollinaire ne se présente pas comme un médiateur esthète prêt à recréer en poésie les artéfacts chagalliens, mais se laisse inspirer par les tableaux pour aller à la recherche de sa propre identité personnelle et esthétique.","PeriodicalId":39614,"journal":{"name":"Romanic Review","volume":"12 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"74284834","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.1215/00358118-10055091
P. Suter
L’ajout des «Tableaux parisiens» dans l’édition de 1861 des Fleurs du Mal peut être compris comme une réponse de Baudelaire à ses accusateurs lors du procès dont il a été victime à l’occasion de la première publication des Fleurs du Mal. La notion de «fleurs du mal» s’en trouve changée et concerne désormais aussi le monde bourgeois, capitaliste et colonialiste qui a mis en scène ce procès, tandis que la Ville Lumière, Paris, apparaît pleine de boue. Ce mouvement de retournement contre ses accusateurs sera plus tard repris par Aimé Césaire dans le Cahier du retour au pays natal, qui, en abordant lui aussi la boue qui a envahi les Antilles colonisées, remet en question l’hypocrise que dénonçait Baudelaire dans le premier poème des Fleurs du Mal.
{"title":"« Les cocotiers absents de la superbe Afrique »","authors":"P. Suter","doi":"10.1215/00358118-10055091","DOIUrl":"https://doi.org/10.1215/00358118-10055091","url":null,"abstract":"\u0000 L’ajout des «Tableaux parisiens» dans l’édition de 1861 des Fleurs du Mal peut être compris comme une réponse de Baudelaire à ses accusateurs lors du procès dont il a été victime à l’occasion de la première publication des Fleurs du Mal. La notion de «fleurs du mal» s’en trouve changée et concerne désormais aussi le monde bourgeois, capitaliste et colonialiste qui a mis en scène ce procès, tandis que la Ville Lumière, Paris, apparaît pleine de boue. Ce mouvement de retournement contre ses accusateurs sera plus tard repris par Aimé Césaire dans le Cahier du retour au pays natal, qui, en abordant lui aussi la boue qui a envahi les Antilles colonisées, remet en question l’hypocrise que dénonçait Baudelaire dans le premier poème des Fleurs du Mal.","PeriodicalId":39614,"journal":{"name":"Romanic Review","volume":"67 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"83237088","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.1215/00358118-10055081
C. Delons
À sa mort, Baudelaire laissait une œuvre en partie inachevée. Malgré le titre général d’Œuvres complètes donné par Banville et Asselineau à l’édition de l’œuvre poétique, critique, et des traductions d’Edgar Poe (1868–1870), nombre de textes avaient été écartés en raison de leur inachèvement ou de leur violence ; il s’agissait d’imposer durablement l’œuvre d’un poète méconnu. Par la suite, les éditeurs de Baudelaire (comme Eugène Crépet, en 1887), tout en révélant des textes écartés des Œuvres complètes, fragments posthumes ou correspondance, censurèrent les éléments qui pouvaient heurter le lecteur. L’intégralité des Journaux intimes, titre imposé par Eugène Crépet, ne sera livrée au public qu’en 1952. La publication de lettres de Baudelaire à sa mère, totalement censurée, sera retardée jusqu’en 1917, année où la Revue de Paris en livra une partie. Jacques Crépet, qui en donna, en 1918 et en 1926, une version améliorée et complétée, ne publia qu’avec précautions les lettres à Mme Aupick du 27 février 1858, où Baudelaire laisse éclater sa colère contre Ancelle. La durable et tenace hostilité des critiques fait comprendre l’intérêt de la censure stratégique pratiquée par les éditeurs de Baudelaire pendant trois quarts de siècle.
{"title":"Censurer pour la gloire","authors":"C. Delons","doi":"10.1215/00358118-10055081","DOIUrl":"https://doi.org/10.1215/00358118-10055081","url":null,"abstract":"\u0000 À sa mort, Baudelaire laissait une œuvre en partie inachevée. Malgré le titre général d’Œuvres complètes donné par Banville et Asselineau à l’édition de l’œuvre poétique, critique, et des traductions d’Edgar Poe (1868–1870), nombre de textes avaient été écartés en raison de leur inachèvement ou de leur violence ; il s’agissait d’imposer durablement l’œuvre d’un poète méconnu. Par la suite, les éditeurs de Baudelaire (comme Eugène Crépet, en 1887), tout en révélant des textes écartés des Œuvres complètes, fragments posthumes ou correspondance, censurèrent les éléments qui pouvaient heurter le lecteur. L’intégralité des Journaux intimes, titre imposé par Eugène Crépet, ne sera livrée au public qu’en 1952. La publication de lettres de Baudelaire à sa mère, totalement censurée, sera retardée jusqu’en 1917, année où la Revue de Paris en livra une partie. Jacques Crépet, qui en donna, en 1918 et en 1926, une version améliorée et complétée, ne publia qu’avec précautions les lettres à Mme Aupick du 27 février 1858, où Baudelaire laisse éclater sa colère contre Ancelle. La durable et tenace hostilité des critiques fait comprendre l’intérêt de la censure stratégique pratiquée par les éditeurs de Baudelaire pendant trois quarts de siècle.","PeriodicalId":39614,"journal":{"name":"Romanic Review","volume":"17 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"85473945","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.1215/00358118-10055141
Kathryn E. Levine
The apparent ambiguity at the heart of Marie de France’s lai “Chèvrefeuille” has beguiled generations of readers. This short twelfth-century Old French verse text purports to tell a simple story of how the exiled Tristan manages to signal to Yseut as she passes through a forest with her entourage, and its only interpretive difficulty seems to be the way Tristan communicates his message by carving some words or letters onto a stick. This article argues that, by debating what exactly Tristan writes, the scholarship on “Chèvrefeuille” leaves aside the intertext of the Tristan tradition, and by extension, the literary and affective investments of the lai. This narrow critical question leads to a broader problem of how literature can or should be read. Reading “Chèvrefeuille” as imbricated in the twelfth-century Tristan tradition underscores the pleasure of recognition that both modern reader and medieval receiver might experience and invites a re-examination of the role of the imagination in the study of medieval literature.
玛丽·德·弗朗斯(Marie de France)的小说《chchrevrefeuille》(chchrevrefeuille)的核心内容明显模棱两可,吸引了几代读者。这个简短的十二世纪古法语诗歌文本旨在讲述一个简单的故事,讲述被流放的特里斯坦如何在她和随从穿过森林时设法向尤瑟发出信号,其唯一的解释困难似乎是特里斯坦通过在一根棍子上刻一些单词或字母来传达他的信息。本文认为,通过讨论特里斯坦到底写了什么,关于《ch弗里弗伊维尔》的学术研究忽略了特里斯坦传统的互文,进而忽略了赖的文学和情感投入。这个狭隘的批判性问题引出了一个更广泛的问题,即文学应该如何阅读。将《ch弗里弗伊维尔》作为12世纪特里斯坦传统的砖块来阅读,强调了现代读者和中世纪读者都可能体验到的认识的乐趣,并邀请人们重新审视想象力在中世纪文学研究中的作用。
{"title":"The Message of “Chèvrefeuille”","authors":"Kathryn E. Levine","doi":"10.1215/00358118-10055141","DOIUrl":"https://doi.org/10.1215/00358118-10055141","url":null,"abstract":"\u0000 The apparent ambiguity at the heart of Marie de France’s lai “Chèvrefeuille” has beguiled generations of readers. This short twelfth-century Old French verse text purports to tell a simple story of how the exiled Tristan manages to signal to Yseut as she passes through a forest with her entourage, and its only interpretive difficulty seems to be the way Tristan communicates his message by carving some words or letters onto a stick. This article argues that, by debating what exactly Tristan writes, the scholarship on “Chèvrefeuille” leaves aside the intertext of the Tristan tradition, and by extension, the literary and affective investments of the lai. This narrow critical question leads to a broader problem of how literature can or should be read. Reading “Chèvrefeuille” as imbricated in the twelfth-century Tristan tradition underscores the pleasure of recognition that both modern reader and medieval receiver might experience and invites a re-examination of the role of the imagination in the study of medieval literature.","PeriodicalId":39614,"journal":{"name":"Romanic Review","volume":"22 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"75709270","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.1215/00358118-10055161
Larysa Smirnova
What to make of Emma Bovary’s dreaming constitutes a fundamental problem in the study of Flaubert’s novel. The dominant reading of Emma’s dream life adopts a critical stance toward her unwillingness, or incapacity, to accept her everyday reality. Showing how Flaubert’s text challenges our understanding of Emma as a sterile dreamer, this essay seeks to reevaluate her faculty of imagination as a powerful creative force. The argument is developed in two parts. Since no assessment of Emma’s relation to “unreality” can legitimately bypass a careful analysis of her reveries, the first part of this essay offers a detailed reading of the escape from reality that Emma fantasizes in chapter 12 of part 2 of the novel. Emma’s quixotic vision of a flight away from her husband is contrasted here with Charles Bovary’s realistic dream about their future together as a family. While Emma’s reverie seems at first glance only to throw into relief the magnanimity of Charles’s responsible but mimetically limited dreaming, a closer look at this passage reveals a textual complexity requiring further investigation into the mechanisms and implications of Emma’s dream production. This investigation is undertaken in the second part of the essay. Here, the findings that emerge from the analysis of the protagonist’s reverie will be tested against several prominent interpretations of Emma’s dreaming (by Albert Thibaudet, Gérard Genette, and Jonathan Culler). Noting their sympathetic but cautious evaluations of the enigma posed by Emma’s imagination, this essay concludes by suggesting a more radical affirmation of Emma’s force of imagination.
{"title":"Emma Bovary Re-Imagined","authors":"Larysa Smirnova","doi":"10.1215/00358118-10055161","DOIUrl":"https://doi.org/10.1215/00358118-10055161","url":null,"abstract":"\u0000 What to make of Emma Bovary’s dreaming constitutes a fundamental problem in the study of Flaubert’s novel. The dominant reading of Emma’s dream life adopts a critical stance toward her unwillingness, or incapacity, to accept her everyday reality. Showing how Flaubert’s text challenges our understanding of Emma as a sterile dreamer, this essay seeks to reevaluate her faculty of imagination as a powerful creative force. The argument is developed in two parts. Since no assessment of Emma’s relation to “unreality” can legitimately bypass a careful analysis of her reveries, the first part of this essay offers a detailed reading of the escape from reality that Emma fantasizes in chapter 12 of part 2 of the novel. Emma’s quixotic vision of a flight away from her husband is contrasted here with Charles Bovary’s realistic dream about their future together as a family. While Emma’s reverie seems at first glance only to throw into relief the magnanimity of Charles’s responsible but mimetically limited dreaming, a closer look at this passage reveals a textual complexity requiring further investigation into the mechanisms and implications of Emma’s dream production. This investigation is undertaken in the second part of the essay. Here, the findings that emerge from the analysis of the protagonist’s reverie will be tested against several prominent interpretations of Emma’s dreaming (by Albert Thibaudet, Gérard Genette, and Jonathan Culler). Noting their sympathetic but cautious evaluations of the enigma posed by Emma’s imagination, this essay concludes by suggesting a more radical affirmation of Emma’s force of imagination.","PeriodicalId":39614,"journal":{"name":"Romanic Review","volume":"55 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"80203379","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-12-01DOI: 10.1215/00358118-10055131
J. Dupont
Le Crénom, Baudelaire ! de Jean Teulé se présente comme un « roman », comme une fiction prenant appui sur la vie de Baudelaire, telle que ses biographes l’ont racontée. À première vue, le narrateur veille à confondre sa voix avec celle de Baudelaire, voire à la subordonner à celle du poète, en usant d’une mosaïque de citations, et à user de documents divers ou de photographies afin de garantir l’ancrage de sa fiction dans une sorte de vérité biographique. Mais en définitive c’est l’imagination dépréciative du narrateur qui prévaut sur sa documentation, et qui s’emploie à placer Baudelaire dans de nombreuses situations peu flatteuses, ce qui débouche, de fait, sur un réquisitoire quasi systématique. La voix du narrateur prévaut aussi par une forme d’appropriation ou d’annexion négative : les citations de Baudelaire sont fréquemment recyclées hors de leur contexte, privées de leur qualité poétique à mesure qu’elles sont intégrées aux propos volontiers prosaïques ou vulgaires du narrateur, et ainsi dotées d’un statut ancillaire. Dans ce roman inutile, soumettre la vie de Baudelaire à une insistante et triviale incrimination signifie aussi dégrader les écrits du poète.
{"title":"Baudelaire « fictionné »","authors":"J. Dupont","doi":"10.1215/00358118-10055131","DOIUrl":"https://doi.org/10.1215/00358118-10055131","url":null,"abstract":"\u0000 Le Crénom, Baudelaire ! de Jean Teulé se présente comme un « roman », comme une fiction prenant appui sur la vie de Baudelaire, telle que ses biographes l’ont racontée. À première vue, le narrateur veille à confondre sa voix avec celle de Baudelaire, voire à la subordonner à celle du poète, en usant d’une mosaïque de citations, et à user de documents divers ou de photographies afin de garantir l’ancrage de sa fiction dans une sorte de vérité biographique. Mais en définitive c’est l’imagination dépréciative du narrateur qui prévaut sur sa documentation, et qui s’emploie à placer Baudelaire dans de nombreuses situations peu flatteuses, ce qui débouche, de fait, sur un réquisitoire quasi systématique. La voix du narrateur prévaut aussi par une forme d’appropriation ou d’annexion négative : les citations de Baudelaire sont fréquemment recyclées hors de leur contexte, privées de leur qualité poétique à mesure qu’elles sont intégrées aux propos volontiers prosaïques ou vulgaires du narrateur, et ainsi dotées d’un statut ancillaire. Dans ce roman inutile, soumettre la vie de Baudelaire à une insistante et triviale incrimination signifie aussi dégrader les écrits du poète.","PeriodicalId":39614,"journal":{"name":"Romanic Review","volume":"6 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1,"publicationDate":"2022-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"80516978","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}