Depuis les années 1980, les linguistes travaillant dans le champ de la typologie des langues font usage de représentations graphiques regroupées sous l’étiquette de « cartes sémantiques » (« semantic maps »). La description de ce corpus relativement hétérogène permet d’en dégager deux grands types : d’une part, des graphes appelés « classical maps » ou « connectivity maps », d’autre part, des graphiques en nuage de points appelés « proximity maps » ou « similarity maps ». Une analyse sémiotique montre que ces types correspondent à des régimes et visées épistémiques distincts. Les schémas du premier type présentent les résultats d’une démarche hypothético-déductive et servent d’explication générale. Les seconds dépendent au contraire d’une analyse inductive et s’offrent à l’interprétation. À partir de l’observation de graphes apparus dans des publications récentes, on montrera que des tentatives d’hybridation entre geste de qualification et geste de quantification révèlent une médiation iconique, dont la fonction mérite d’être mieux appréciée pour cerner les enjeux sous-jacents à l’utilisation des diagrammes dans le discours linguistique.
{"title":"Les cartes sémantiques en typologie des langues. La médiation iconique entre qualification et quantification dans des représentations visuelles du discours linguistique","authors":"Sémir Badir, Stéphane Polis","doi":"10.3917/tl.087.0051","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/tl.087.0051","url":null,"abstract":"Depuis les années 1980, les linguistes travaillant dans le champ de la typologie des langues font usage de représentations graphiques regroupées sous l’étiquette de « cartes sémantiques » (« semantic maps »). La description de ce corpus relativement hétérogène permet d’en dégager deux grands types : d’une part, des graphes appelés « classical maps » ou « connectivity maps », d’autre part, des graphiques en nuage de points appelés « proximity maps » ou « similarity maps ». Une analyse sémiotique montre que ces types correspondent à des régimes et visées épistémiques distincts. Les schémas du premier type présentent les résultats d’une démarche hypothético-déductive et servent d’explication générale. Les seconds dépendent au contraire d’une analyse inductive et s’offrent à l’interprétation. À partir de l’observation de graphes apparus dans des publications récentes, on montrera que des tentatives d’hybridation entre geste de qualification et geste de quantification révèlent une médiation iconique, dont la fonction mérite d’être mieux appréciée pour cerner les enjeux sous-jacents à l’utilisation des diagrammes dans le discours linguistique.","PeriodicalId":52522,"journal":{"name":"Travaux de Linguistique","volume":"23 3","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"140510702","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Vers une base de données raisonnée des modélisations graphiques pour étudier le langage et les langues","authors":"Nicolas Mazziotta, J. François, Sylvain Kahane","doi":"10.3917/tl.087.0147","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/tl.087.0147","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":52522,"journal":{"name":"Travaux de Linguistique","volume":" 24","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139627221","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Ce texte traite de l’inscription des grammaires formelles à l’aide de diagrammes. Au travers de l’examen d’exemples tirés de la grammaire catégorielle, de la tree-adjoining grammar (TAG) et de la grammaire d’unification polarisée (GUP), nous montrons comment les diagrammes inscrivent les opérations nécessaires pour effectuer des calculs tels que la vérification de la structure d’une phrase ou la génération de structures syntaxiques à partir de structure sémantique. Ces opérations sont assemblées dans un métadiagramme, qui établit des relations entre plusieurs diagrammes. Le métadiagramme inscrit visuellement des opérations abstraites ; ce faisant, il autorise l’utilisateur à assigner une valeur à la position relative des entités graphiques sur le plan dans le processus de réflexion, ce qui peut mener à une utilisation créative qui exploite les contraintes formelles posées.
{"title":"Grammaires graphiques","authors":"Nicolas Mazziotta, Sylvain Kahane","doi":"10.3917/tl.087.0111","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/tl.087.0111","url":null,"abstract":"Ce texte traite de l’inscription des grammaires formelles à l’aide de diagrammes. Au travers de l’examen d’exemples tirés de la grammaire catégorielle, de la tree-adjoining grammar (TAG) et de la grammaire d’unification polarisée (GUP), nous montrons comment les diagrammes inscrivent les opérations nécessaires pour effectuer des calculs tels que la vérification de la structure d’une phrase ou la génération de structures syntaxiques à partir de structure sémantique. Ces opérations sont assemblées dans un métadiagramme, qui établit des relations entre plusieurs diagrammes. Le métadiagramme inscrit visuellement des opérations abstraites ; ce faisant, il autorise l’utilisateur à assigner une valeur à la position relative des entités graphiques sur le plan dans le processus de réflexion, ce qui peut mener à une utilisation créative qui exploite les contraintes formelles posées.","PeriodicalId":52522,"journal":{"name":"Travaux de Linguistique","volume":" 3","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139628034","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans cet article, nous proposons une réflexion sur la délimitation des diagrammes syntaxiques dans la grammaire scolaire. En faisant l’hypothèse d’une transposition didactique des diagrammes du savoir savant (les travaux en syntaxe) vers le savoir à enseigner (la grammaire scolaire), nous cherchons à identifier et catégoriser les diagrammes utilisés dans les ouvrages de grammaire scolaire. Face à certaines schématisations au statut incertain, situées entre la phrase et le diagramme prototypique, nous élaborons une grille d’analyse permettant d’évaluer la « diagrammaticité », soit le degré d’iconicité, de ces schématisations. Nous appliquons ensuite cette grille aux diagrammes présents dans trois grammaires scolaires récentes, la Grammaire Bescherelle (2006), le Petit Grevisse (2009) et la Phrase (2015). L’analyse met en évidence une diversité de pratiques diagrammatiques au sein de la grammaire scolaire, tout en soulignant l’influence des savoirs savants.
{"title":"Délimitation des diagrammes syntaxiques dans la grammaire scolaire","authors":"Nicolas Gregov","doi":"10.3917/tl.087.0129","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/tl.087.0129","url":null,"abstract":"Dans cet article, nous proposons une réflexion sur la délimitation des diagrammes syntaxiques dans la grammaire scolaire. En faisant l’hypothèse d’une transposition didactique des diagrammes du savoir savant (les travaux en syntaxe) vers le savoir à enseigner (la grammaire scolaire), nous cherchons à identifier et catégoriser les diagrammes utilisés dans les ouvrages de grammaire scolaire. Face à certaines schématisations au statut incertain, situées entre la phrase et le diagramme prototypique, nous élaborons une grille d’analyse permettant d’évaluer la « diagrammaticité », soit le degré d’iconicité, de ces schématisations. Nous appliquons ensuite cette grille aux diagrammes présents dans trois grammaires scolaires récentes, la Grammaire Bescherelle (2006), le Petit Grevisse (2009) et la Phrase (2015). L’analyse met en évidence une diversité de pratiques diagrammatiques au sein de la grammaire scolaire, tout en soulignant l’influence des savoirs savants.","PeriodicalId":52522,"journal":{"name":"Travaux de Linguistique","volume":" 4","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139627844","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les cartes géolinguistiques semblent être des objets lisibles, issus de la superposition de données linguistiques « authentiques » sur un fond de carte physique. Derrière cette apparente simplicité pourtant, diverses stratégies existent, de la carte la plus brute à la carte interprétative. Dans les cartes proposant des symboles ou des aplats de couleur, on constate une distanciation par rapport à la matérialité du signe linguistique : typisation, regroupement de variantes, sélection de schèmes morphologiques, etc. Afin de garantir la lisibilité des documents, le processus d’enrichissement des documents va donc de pair avec une élimination d’informations. Ces cartes fonctionnent dès lors comme un discours sur le corpus, mettant en évidence une partie (ou une certaine vision) du corpus. Dans le cas d’ouvrages comme les atlas linguistiques, le corpus doit alors nécessairement être disponible ailleurs. Pour ne pas se méprendre sur ce que contiennent (ou pas) les documents qu’il reçoit, le lecteur doit donc les appréhender avec leur contexte et leur péritexte.
{"title":"Ce que contiennent (et ce que ne contiennent pas) les cartes géolinguistiques : un regard depuis la Galloromania","authors":"Esther Baiwir","doi":"10.3917/tl.087.0097","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/tl.087.0097","url":null,"abstract":"Les cartes géolinguistiques semblent être des objets lisibles, issus de la superposition de données linguistiques « authentiques » sur un fond de carte physique. Derrière cette apparente simplicité pourtant, diverses stratégies existent, de la carte la plus brute à la carte interprétative. Dans les cartes proposant des symboles ou des aplats de couleur, on constate une distanciation par rapport à la matérialité du signe linguistique : typisation, regroupement de variantes, sélection de schèmes morphologiques, etc. Afin de garantir la lisibilité des documents, le processus d’enrichissement des documents va donc de pair avec une élimination d’informations. Ces cartes fonctionnent dès lors comme un discours sur le corpus, mettant en évidence une partie (ou une certaine vision) du corpus. Dans le cas d’ouvrages comme les atlas linguistiques, le corpus doit alors nécessairement être disponible ailleurs. Pour ne pas se méprendre sur ce que contiennent (ou pas) les documents qu’il reçoit, le lecteur doit donc les appréhender avec leur contexte et leur péritexte.","PeriodicalId":52522,"journal":{"name":"Travaux de Linguistique","volume":"4 8","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139534538","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Jusqu’au début du XIX e siècle, les représentations schématiques n’ont pas trouvé de place dans les traités de grammaire. Tout au plus un format tabulaire s’était-il lentement imposé en lexicographie afin de faciliter la consultation des articles. Ce mode de représentation visuelle était étranger au « style collectif de pensée » des érudits dans le domaine des humanités. C’est l’intuition d’une analogie entre l’évolution des espèces et celle des langues qui a ouvert la voie à un style de pensée ouvert aux représentations schématiques et en premier lieu aux arbres visualisant la généalogie des langues. L’approche du raisonnement visuel, appliquée par l’immunologue polonais Ludwik Fleck à son secteur de recherche dans les années 1930, a anticipé celle de ‘paradigme scientifique’ due au sociologue de sciences Thomas Kuhn en 1962. Avec ses ‘diagrammes existentiels’, Charles Peirce a tenté sans grand écho au tournant du XX e siècle d’appliquer le « raisonnement diagrammatique » aux fondements de la logique. Ronald Langacker a eu plus de succès avec les diagrammes iconiques de sa Grammaire Cognitive un siècle plus tard. Mais c’est surtout en linguistique historique que la controverse initiée dans les années 1860 par Hugo Schuchardt sur la pertinence du Stammbaum des langues indo-européennes d’August Schleicher a eu les répercussions les plus tardives, puisqu’avec les nouveaux « arbres de consensus » de la « phylogénie des langues » les représentations arborescentes sont à nouveau à l’ordre du jour ( cf. Gray et Atkinson, 2003 ; Brown et al. , 2008 ; Lipps et al. , 2018 ; Heggarty et al. , 2023).
{"title":"Les styles collectifs de pensée visuelle en sciences du langage : canons et variations","authors":"J. François","doi":"10.3917/tl.087.0029","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/tl.087.0029","url":null,"abstract":"Jusqu’au début du XIX e siècle, les représentations schématiques n’ont pas trouvé de place dans les traités de grammaire. Tout au plus un format tabulaire s’était-il lentement imposé en lexicographie afin de faciliter la consultation des articles. Ce mode de représentation visuelle était étranger au « style collectif de pensée » des érudits dans le domaine des humanités. C’est l’intuition d’une analogie entre l’évolution des espèces et celle des langues qui a ouvert la voie à un style de pensée ouvert aux représentations schématiques et en premier lieu aux arbres visualisant la généalogie des langues. L’approche du raisonnement visuel, appliquée par l’immunologue polonais Ludwik Fleck à son secteur de recherche dans les années 1930, a anticipé celle de ‘paradigme scientifique’ due au sociologue de sciences Thomas Kuhn en 1962. Avec ses ‘diagrammes existentiels’, Charles Peirce a tenté sans grand écho au tournant du XX e siècle d’appliquer le « raisonnement diagrammatique » aux fondements de la logique. Ronald Langacker a eu plus de succès avec les diagrammes iconiques de sa Grammaire Cognitive un siècle plus tard. Mais c’est surtout en linguistique historique que la controverse initiée dans les années 1860 par Hugo Schuchardt sur la pertinence du Stammbaum des langues indo-européennes d’August Schleicher a eu les répercussions les plus tardives, puisqu’avec les nouveaux « arbres de consensus » de la « phylogénie des langues » les représentations arborescentes sont à nouveau à l’ordre du jour ( cf. Gray et Atkinson, 2003 ; Brown et al. , 2008 ; Lipps et al. , 2018 ; Heggarty et al. , 2023).","PeriodicalId":52522,"journal":{"name":"Travaux de Linguistique","volume":" 48","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139627400","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Des outils graphiques pour étudier le langage et les langues. Les diagrammes en linguistique","authors":"Nicolas Mazziotta, J. François, Sylvain Kahane","doi":"10.3917/tl.087.0007","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/tl.087.0007","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":52522,"journal":{"name":"Travaux de Linguistique","volume":" 69","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139627704","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La sémantique cognitive a comme postulat et méthodologie de rejeter une approche vériconditionnelle et formelle de la sémantique. Ce rejet passe par un recours à des « diagrammes » qui vont des dessins naïfs de Vandeloise (1986) pour décrire l’espace, jusqu’aux représentations dynamiques de Fauconnier et Turner (2002) pour illustrer l’intégration conceptuelle, en passant par des schémas plus statiques comme ceux de Langacker (1987) mais qui tentent malgré tout de saisir la construction du sens. La question centrale des diagrammes en sémantique cognitive est cependant bien celle-ci : comment décrire la construction dynamique du sens avec des diagrammes qui sont généralement statiques ? Nous répondons à cette question en faisant des propositions issues de Col (2017) pour une approche dynamique des diagrammes susceptibles de décrire la progression sémantique d’un énoncé dans son déroulement, diagrammes que nous identifierons comme des « diagrammes de flux » (François, 2021).
认知语义学的假设和方法是摒弃按条件和形式的语义学方法。这种摒弃涉及 "图表 "的使用,从范德洛伊斯(Vandeloise,1986 年)用于描述空间的天真图画,到福康尼耶和特纳(Fauconnier and Turner,2002 年)用于说明概念整合的动态表征,再到朗格克(Langacker,1987 年)等静态图表,尽管如此,这些图表仍试图捕捉意义的建构。然而,认知语义学中图示的核心问题是:我们如何用一般是静态的图示来描述意义的动态建构?为了回答这个问题,我们从 Col(2017)中提出了一种动态的图表方法,这种图表可以描述语篇在展开过程中的语义进展,我们将把这种图表称为 "流图"(François,2021)。
{"title":"Place(s) et limite(s) des diagrammes en sémantique cognitive","authors":"Gilles Col","doi":"10.3917/tl.087.0075","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/tl.087.0075","url":null,"abstract":"La sémantique cognitive a comme postulat et méthodologie de rejeter une approche vériconditionnelle et formelle de la sémantique. Ce rejet passe par un recours à des « diagrammes » qui vont des dessins naïfs de Vandeloise (1986) pour décrire l’espace, jusqu’aux représentations dynamiques de Fauconnier et Turner (2002) pour illustrer l’intégration conceptuelle, en passant par des schémas plus statiques comme ceux de Langacker (1987) mais qui tentent malgré tout de saisir la construction du sens. La question centrale des diagrammes en sémantique cognitive est cependant bien celle-ci : comment décrire la construction dynamique du sens avec des diagrammes qui sont généralement statiques ? Nous répondons à cette question en faisant des propositions issues de Col (2017) pour une approche dynamique des diagrammes susceptibles de décrire la progression sémantique d’un énoncé dans son déroulement, diagrammes que nous identifierons comme des « diagrammes de flux » (François, 2021).","PeriodicalId":52522,"journal":{"name":"Travaux de Linguistique","volume":" 21","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139627483","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La présente contribution se propose de focaliser l’intérêt sur la catégorie des syntagmes nominaux appositifs comportant des déterminants démonstratifs en les inscrivant dans une double opposition : celle, d’une part, entre les syntagmes nominaux démonstratifs appositifs spécifiques et les génériques, et celle, d’autre part, entre les syntagmes nominaux démonstratifs appositifs mémoriels spécifiques et leurs pendants génériques. Cette double opposition relative au fonctionnement des syntagmes nominaux démonstratifs appositifs est saisie dans un cadre textuel, en l’occurrence l’œuvre romanesque d’H. de Balzac, Le Lys dans la vallée , et se focalise sur leur rôle énonciatif dans le discours en tant que foyer du point de vue – au sens narratologique et axiologique du terme – à travers l’analyse de leurs cotextes et de leurs supports.
{"title":"Fonctionnement textuel des syntagmes nominaux démonstratifs appositifs","authors":"Saloua Tritar-Ben Ahmed","doi":"10.3917/tl.086.0115","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/tl.086.0115","url":null,"abstract":"La présente contribution se propose de focaliser l’intérêt sur la catégorie des syntagmes nominaux appositifs comportant des déterminants démonstratifs en les inscrivant dans une double opposition : celle, d’une part, entre les syntagmes nominaux démonstratifs appositifs spécifiques et les génériques, et celle, d’autre part, entre les syntagmes nominaux démonstratifs appositifs mémoriels spécifiques et leurs pendants génériques. Cette double opposition relative au fonctionnement des syntagmes nominaux démonstratifs appositifs est saisie dans un cadre textuel, en l’occurrence l’œuvre romanesque d’H. de Balzac, Le Lys dans la vallée , et se focalise sur leur rôle énonciatif dans le discours en tant que foyer du point de vue – au sens narratologique et axiologique du terme – à travers l’analyse de leurs cotextes et de leurs supports.","PeriodicalId":52522,"journal":{"name":"Travaux de Linguistique","volume":"101 399","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-11-08","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135342039","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pour décrire la prosodie d’une langue, les chercheurs modernes se servent généralement de 3 paramètres : la fréquence fondamentale, la durée et l’amplitude des sons, aujourd’hui analysables de manière instrumentale. Différents outils permettent ainsi de calculer et de visualiser des spectogrammes, des courbes mélodiques ou d’intensité. Pourtant, les statistiques et graphiques ainsi obtenus sont souvent difficiles à interpréter pour celui qui n’a pas l’habitude de travailler dans ce domaine, voire d’utiliser ces logiciels. C’est pourquoi certains auteurs se servent d’autres types de visualisation, plus ou moins concrets ou abstraits. Parmi les différents modèles, un type de visualisation a notamment une longue tradition en France : celui de la notation musicale qui remonte jusqu’aux débuts de la grammaire française au XVI e siècle. La transcription musicale permet de montrer graphiquement, de manière facilement accessible, différents phénomènes prosodiques, comme la hauteur et la durée, sur un seul support. Grâce à sa connaissance auprès d’un grand public et à sa facilité d’adaptation à différents courants de pensée, la notation musicale n’a cessé d’animer l’imagination des chercheurs, et cela, jusqu’à aujourd’hui. Cet article montre les critères théoriques et pratiques selon lesquels les auteurs des différents siècles et courants se servent du référant « musique » pour visualiser la mélodie ou l’intonation du français.
{"title":"Des différents types d’utilisation de la notation musicale pour visualiser l’intonation du français : entre tradition et modernité","authors":"Claudia Schweitzer","doi":"10.3917/tl.086.0133","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/tl.086.0133","url":null,"abstract":"Pour décrire la prosodie d’une langue, les chercheurs modernes se servent généralement de 3 paramètres : la fréquence fondamentale, la durée et l’amplitude des sons, aujourd’hui analysables de manière instrumentale. Différents outils permettent ainsi de calculer et de visualiser des spectogrammes, des courbes mélodiques ou d’intensité. Pourtant, les statistiques et graphiques ainsi obtenus sont souvent difficiles à interpréter pour celui qui n’a pas l’habitude de travailler dans ce domaine, voire d’utiliser ces logiciels. C’est pourquoi certains auteurs se servent d’autres types de visualisation, plus ou moins concrets ou abstraits. Parmi les différents modèles, un type de visualisation a notamment une longue tradition en France : celui de la notation musicale qui remonte jusqu’aux débuts de la grammaire française au XVI e siècle. La transcription musicale permet de montrer graphiquement, de manière facilement accessible, différents phénomènes prosodiques, comme la hauteur et la durée, sur un seul support. Grâce à sa connaissance auprès d’un grand public et à sa facilité d’adaptation à différents courants de pensée, la notation musicale n’a cessé d’animer l’imagination des chercheurs, et cela, jusqu’à aujourd’hui. Cet article montre les critères théoriques et pratiques selon lesquels les auteurs des différents siècles et courants se servent du référant « musique » pour visualiser la mélodie ou l’intonation du français.","PeriodicalId":52522,"journal":{"name":"Travaux de Linguistique","volume":"108 4","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-11-08","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135342391","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}