Notre propos souhaite nuancer la doxa academique selon laquelle l’invention de la critique d’art serait nee en France dans la seconde moitie du xviiie siecle. En effet, la lecture des Entretiens de Felibien favorise par l’eloquence du dialogue la variete des points de vue. Cet article rend compte des tensions qui emanent des Entretiens, une œuvre incessamment situee entre la theorie et la critique. La comparaison entre l’œuvre de Raphael et celle de Michel-Ange illustre cette tension entre l’esthetique (le gout) et la theorie (les regles) dans le « regard Felibien » ; ne cachant pas sa preference pour Raphael, il conteste la hierarchie vasarienne.
{"title":"Félibien, critique d’art ? Esthétique du « regard Félibien » dans l’œuvre de Raphaël et de Michel-Ange","authors":"Anthony Saudrais","doi":"10.3917/nre.027.0013","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/nre.027.0013","url":null,"abstract":"Notre propos souhaite nuancer la doxa academique selon laquelle l’invention de la critique d’art serait nee en France dans la seconde moitie du xviiie siecle. En effet, la lecture des Entretiens de Felibien favorise par l’eloquence du dialogue la variete des points de vue. Cet article rend compte des tensions qui emanent des Entretiens, une œuvre incessamment situee entre la theorie et la critique. La comparaison entre l’œuvre de Raphael et celle de Michel-Ange illustre cette tension entre l’esthetique (le gout) et la theorie (les regles) dans le « regard Felibien » ; ne cachant pas sa preference pour Raphael, il conteste la hierarchie vasarienne.","PeriodicalId":424414,"journal":{"name":"Nouvelle revue d’esthétique","volume":"103 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-06-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"123110269","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
M’appuyant sur la pratique de l’artiste Marina Abramovic qui vise a constituer la performance en art de repertoire, je propose dans cet article une ontologie des œuvres performatives. Est-il possible de re-performer une œuvre du passe, comme on executerait une œuvre musicale definie par sa partition ? La question philosophique que j’adresse s’inscrit dans le cadre d’une ontologie appliquee sensible aux problemes concrets que soulevent certaines pratiques bien identifiees dans le monde de l’art : identification, preservation et conservation des œuvres. J’examine successivement differentes hypotheses : une performance artistique est un evenement typique identifie par son script et multiplement instanciable ; la performance artistique est l’enonciation d’une idee ; la performance artistique est un evenement doublement initie et par le contexte de sa composition et par celui de son execution. Ces differentes formulations conduisent a interroger la place de l’interprete dans les performances artistiques. Ma contribution principale consiste a mettre au jour les conditions de felicite des œuvres performatives et a interroger la relation que ces conditions de felicite entretiennent avec les criteres d’identification des œuvres dans le cadre d’une interpretation contextualiste de l’ontologie.
{"title":"Ontologie de la performance artistique","authors":"Alexis Anne-braun","doi":"10.3917/nre.027.0121","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/nre.027.0121","url":null,"abstract":"M’appuyant sur la pratique de l’artiste Marina Abramovic qui vise a constituer la performance en art de repertoire, je propose dans cet article une ontologie des œuvres performatives. Est-il possible de re-performer une œuvre du passe, comme on executerait une œuvre musicale definie par sa partition ? La question philosophique que j’adresse s’inscrit dans le cadre d’une ontologie appliquee sensible aux problemes concrets que soulevent certaines pratiques bien identifiees dans le monde de l’art : identification, preservation et conservation des œuvres. J’examine successivement differentes hypotheses : une performance artistique est un evenement typique identifie par son script et multiplement instanciable ; la performance artistique est l’enonciation d’une idee ; la performance artistique est un evenement doublement initie et par le contexte de sa composition et par celui de son execution. Ces differentes formulations conduisent a interroger la place de l’interprete dans les performances artistiques. Ma contribution principale consiste a mettre au jour les conditions de felicite des œuvres performatives et a interroger la relation que ces conditions de felicite entretiennent avec les criteres d’identification des œuvres dans le cadre d’une interpretation contextualiste de l’ontologie.","PeriodicalId":424414,"journal":{"name":"Nouvelle revue d’esthétique","volume":"8 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-06-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"132499048","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
En decembre 1962, dans le numero special des Cahiers du cinema consacre a la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard, ancien critique de la revue, definissait ainsi la continuite de son travail : « En tant que critique, je me considerais deja comme cineaste. Aujourd’hui je me considere toujours comme critique, et, en un sens, je le suis plus encore qu’avant. Au lieu de faire une critique, je fais un film, quitte a y introduire la dimension critique. Je me considere comme un essayiste, je fais des essais en forme de romans ou des romans en forme d’essais : simplement, je les filme au lieu de les ecrire. » Depuis cet entretien et soixante ans d’activite cinematographique, la dimension critique et essayistique de l’œuvre de Godard n’a cesse de se developper. Dans les annees 1960, le cineaste continue d’ailleurs a collaborer avec les Cahiers du cinema comme critique tout en poursuivant son œuvre de cineaste. C’est par cette double activite qu’il devient essayiste jusqu’a inventer une forme nouvelle d’essai cinematographique. Dans ce texte, nous nous interessons a la nouvelle forme d’activite critique que le cineaste propose dans ses films mais aussi dans ses livres et ses collages.
1962年12月,该杂志的前评论家让-卢克·戈达尔(Jean-Luc Godard)在《电影笔记》(Cahiers du cinema)的特刊《新浪潮》(la Nouvelle Vague)中这样定义了他作品的连续性:“作为一名评论家,我已经认为自己是一名电影制作人。今天,我仍然认为自己是一个批评家,在某种意义上,我比以前更加批评家。我不是在做评论,而是在做一部电影,即使它引入了批评的维度。我认为自己是一个散文家,我以小说的形式写文章,或者以散文的形式写小说:我只是把它们拍下来,而不是写下来。自从这次采访和60年的电影活动以来,戈达尔作品的批判性和散文性不断发展。在20世纪60年代,这位电影制作人继续以评论家的身份与Cahiers du cinema合作,同时继续他作为电影制作人的工作。正是通过这种双重活动,他成为了一名散文家,直到发明了一种新的电影测试形式。在这篇文章中,我们关注的是这位电影制作人在他的电影、书籍和拼贴画中提出的批判性活动的新形式。
{"title":"Godard critique et cinéaste : sur la forme-essai","authors":"Bamchade Pourvali","doi":"10.3917/nre.027.0049","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/nre.027.0049","url":null,"abstract":"En decembre 1962, dans le numero special des Cahiers du cinema consacre a la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard, ancien critique de la revue, definissait ainsi la continuite de son travail : « En tant que critique, je me considerais deja comme cineaste. Aujourd’hui je me considere toujours comme critique, et, en un sens, je le suis plus encore qu’avant. Au lieu de faire une critique, je fais un film, quitte a y introduire la dimension critique. Je me considere comme un essayiste, je fais des essais en forme de romans ou des romans en forme d’essais : simplement, je les filme au lieu de les ecrire. » Depuis cet entretien et soixante ans d’activite cinematographique, la dimension critique et essayistique de l’œuvre de Godard n’a cesse de se developper. Dans les annees 1960, le cineaste continue d’ailleurs a collaborer avec les Cahiers du cinema comme critique tout en poursuivant son œuvre de cineaste. C’est par cette double activite qu’il devient essayiste jusqu’a inventer une forme nouvelle d’essai cinematographique. Dans ce texte, nous nous interessons a la nouvelle forme d’activite critique que le cineaste propose dans ses films mais aussi dans ses livres et ses collages.","PeriodicalId":424414,"journal":{"name":"Nouvelle revue d’esthétique","volume":"117 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-06-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"134182956","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Maria Giulia Dondero, Les Langages de l’image. De la peinture aux Big Visual Data","authors":"Jean-françois Bordron","doi":"10.3917/nre.027.0149","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/nre.027.0149","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":424414,"journal":{"name":"Nouvelle revue d’esthétique","volume":"12 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-06-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"131337543","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"De la critique avant toute chose","authors":"Marc Cerisuelo","doi":"10.3917/nre.027.0005","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/nre.027.0005","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":424414,"journal":{"name":"Nouvelle revue d’esthétique","volume":"29 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-06-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"128181856","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le Manifeste du rio Negro (in Journal du rio Negro, 1978-2014) est l’un des premiers textes majeurs publies en France au sujet de l’art ecologique. Quoique d’un impact limite lors de sa diffusion, il est desormais repris et commente par les acteurs de l’art contemporain. Dans ce texte, Pierre Restany s’inquiete de la relation art-nature, une fois n’est pas coutume. A partir de notre lecture de son journal, nous interrogeons les gestes des successeurs de Restany. Depuis l’emergence de l’art ecologique, plusieurs elements constitutifs participent a definir la critique de cet art. Quels sont les modes d’appreciation privilegies par les critiques ? Sur quels criteres fondent-ils leurs evaluations des œuvres ?
{"title":"L’exercice de la critique en art écologique","authors":"B. Arnault","doi":"10.3917/nre.027.0067","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/nre.027.0067","url":null,"abstract":"Le Manifeste du rio Negro (in Journal du rio Negro, 1978-2014) est l’un des premiers textes majeurs publies en France au sujet de l’art ecologique. Quoique d’un impact limite lors de sa diffusion, il est desormais repris et commente par les acteurs de l’art contemporain. Dans ce texte, Pierre Restany s’inquiete de la relation art-nature, une fois n’est pas coutume. A partir de notre lecture de son journal, nous interrogeons les gestes des successeurs de Restany. Depuis l’emergence de l’art ecologique, plusieurs elements constitutifs participent a definir la critique de cet art. Quels sont les modes d’appreciation privilegies par les critiques ? Sur quels criteres fondent-ils leurs evaluations des œuvres ?","PeriodicalId":424414,"journal":{"name":"Nouvelle revue d’esthétique","volume":"58 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-06-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"126491351","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article entend cerner la specificite de la critique litteraire de l’art telle qu’elle fut pratiquee par les ecrivains et poetes en France entre 1850 et 1950, dans le sillage de Diderot, a partir d’un examen des ecrits sur l’art de Diderot, Baudelaire, Zola, Stendhal, Huysmans, Valery, Proust, Reverdy, Leiris. Au-dela des differences individuelles de gout, de statut, de sujets traites et de la prolixite discursive evidente dans la pratique, on peut mettre en lumiere les points de convergence qui s’observent dans leurs ecrits, afin de cerner le propre de la critique litteraire de l’art du point de vue de la demarche, de la methode et du style. Ces convergences prennent fond dans une posture commune aux ecrivains, qui est celle du non-specialiste, cultivant resolument la pensee libre et subjective.
{"title":"La critique littéraire de l’art entre 1850 et 1950 : démarche, méthode et style","authors":"N. Kremer","doi":"10.3917/nre.027.0029","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/nre.027.0029","url":null,"abstract":"Cet article entend cerner la specificite de la critique litteraire de l’art telle qu’elle fut pratiquee par les ecrivains et poetes en France entre 1850 et 1950, dans le sillage de Diderot, a partir d’un examen des ecrits sur l’art de Diderot, Baudelaire, Zola, Stendhal, Huysmans, Valery, Proust, Reverdy, Leiris. Au-dela des differences individuelles de gout, de statut, de sujets traites et de la prolixite discursive evidente dans la pratique, on peut mettre en lumiere les points de convergence qui s’observent dans leurs ecrits, afin de cerner le propre de la critique litteraire de l’art du point de vue de la demarche, de la methode et du style. Ces convergences prennent fond dans une posture commune aux ecrivains, qui est celle du non-specialiste, cultivant resolument la pensee libre et subjective.","PeriodicalId":424414,"journal":{"name":"Nouvelle revue d’esthétique","volume":"110 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-06-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"114453740","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Au tournant du xixe siecle, plusieurs theories des couleurs voient le jour. Elles partent du principe que l’appreciation des phenomenes colores depend en grande partie de la physiologie de l’œil et de la complementarite des couleurs. Ces theories trouvent une resonance considerable dans le champ artistique francais a partir des annees 1830. Il s’agit plus specifiquement d’interroger les modes d’integration d’une optique des couleurs dans la critique d’art. Apres un bref apercu de quelques approches physiologiques des couleurs aux xviiie et xixe siecles, nous nous arretons sur des textes de Theophile Thore, de Theophile Gautier et de Charles Baudelaire ; trois critiques qui nous permettront de cerner les enjeux epistemologiques qui se cachent sous le jugement esthetique.
{"title":"De la couleur en critique","authors":"J. Lachat, Julien Zanetta","doi":"10.3917/nre.027.0077","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/nre.027.0077","url":null,"abstract":"Au tournant du xixe siecle, plusieurs theories des couleurs voient le jour. Elles partent du principe que l’appreciation des phenomenes colores depend en grande partie de la physiologie de l’œil et de la complementarite des couleurs. Ces theories trouvent une resonance considerable dans le champ artistique francais a partir des annees 1830. Il s’agit plus specifiquement d’interroger les modes d’integration d’une optique des couleurs dans la critique d’art. Apres un bref apercu de quelques approches physiologiques des couleurs aux xviiie et xixe siecles, nous nous arretons sur des textes de Theophile Thore, de Theophile Gautier et de Charles Baudelaire ; trois critiques qui nous permettront de cerner les enjeux epistemologiques qui se cachent sous le jugement esthetique.","PeriodicalId":424414,"journal":{"name":"Nouvelle revue d’esthétique","volume":"84 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-06-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"126221197","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Malgre un lieu commun indefiniment repete, Aristote n’a pas fonde la theorie litteraire. La notion de litterature est introuvable chez lui et son influence l’a rendue longtemps impensable. Dans la mesure ou l’antiquite classique connaissait des pratiques proprement litteraires et une reflexion sur ces pratiques, il faut questionner les obstacles qui en ont bloque l’emergence. La litterature pourra emerger quand la production textuelle bascule sous la domination de l’ecrit, quand la fiction cesse d’etre dominee par le vraisemblable, et quand une theorie interpretative de la signification se substitue a une theorie logique du sens.
{"title":"Aristote a-t-il fondé la théorie littéraire ?","authors":"J. Robelin","doi":"10.3917/nre.027.0089","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/nre.027.0089","url":null,"abstract":"Malgre un lieu commun indefiniment repete, Aristote n’a pas fonde la theorie litteraire. La notion de litterature est introuvable chez lui et son influence l’a rendue longtemps impensable. Dans la mesure ou l’antiquite classique connaissait des pratiques proprement litteraires et une reflexion sur ces pratiques, il faut questionner les obstacles qui en ont bloque l’emergence. La litterature pourra emerger quand la production textuelle bascule sous la domination de l’ecrit, quand la fiction cesse d’etre dominee par le vraisemblable, et quand une theorie interpretative de la signification se substitue a une theorie logique du sens.","PeriodicalId":424414,"journal":{"name":"Nouvelle revue d’esthétique","volume":"88 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-06-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"124385607","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}