Pub Date : 2024-01-01DOI: 10.1016/j.rmra.2023.11.058
L. Rahal , A. Ghouini , Y. Kheloui , S. Alihalassa , A. Belilita , A. Dahmane
Introduction
La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une cause de morbidité chronique et de mortalité dans le monde entier. C’est une maladie respiratoire chronique, lentement progressive, caractérisée par un trouble ventilatoire obstructif, peu ou pas réversible, le plus souvent liée à une intoxication tabagique. L’angle de phase AP qui est un paramètre d’impédance bioélectrique reflétant la vitalité et l’intégrité cellulaire est considéré comme un indice pour évaluer l’état nutritionnel et prédire la mortalité dans divers pathologies chroniques. L’objectif de notre étude est de déterminer le lien entre le AP et la composition corporelle chez une population algérienne atteinte de BPCO.
Méthodes
Il s’agit d’une étude descriptive transversale multicentrique, qui comporte 54 patients atteints de BPCO de différents stades GOLD au niveau des établissements publics hospitaliers EPH de Blida et de Béchar (Algérie). La composition corporelle a été évaluée par des mesures anthropométriques (poids, taille, IMC) et bioélectriques par impédancemètre multifréquence (Bodystat Quadscan 4000 NG, Man Island, Royaume-Uni); l’AP a été calculé à partir de la résistance (R) et de la réactance (Xc; mesurée à 50 kHz) à l’aide de l’équation suivante: AP (°) = arc-tangente (Xc/R) x (180/π). Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel Statistical Package for Social Sciences, version 26 (IBM SPSS, Chicago, IL, USA). Le seuil de significativité était p < 0,05.
Résultats
La moyenne d’âge de nos malades était de 68,6 ± 10,1 ans. La prédominance masculine a été remarquée: 94,4% des patients étaient des hommes. Selon la classification GOLD, 42,6% des sujets étudiés étaient de stade 2 et 29, 67% de stade 3, tandis que la majorité des sujets étaient, selon la classification ABE, de classe E (46,3%). Sur le plan anthropométrique, l’IMC moyen était de 22,4 ± 4,1 kg/m2 où 24,1% des sujets avaient un IMC < 18,5 kg/m2. La mase maigre MM (kg) moyenne était de 46,5 ± 11 kg, l’indice de masse maigre IMM (kg/m2) moyen était de 15,7 ± 3,1 kg/m2 où 57,4% des sujets avaient un IMM< 17 kg/m2et présentent donc une dénutrition. D’autre part, L’AP moyen était de 5,4 ± 1,3°. Une corrélation positive et significative a été retrouvée entre la MM et l’AP (r = 0,339; p < 0,05) ainsi qu’entre l’IMM et l’AP (r = 0,408; p < 0,01). Par contre, il n’a pas été retrouvé de corrélation significative entre l’IMC et l’AP. L’analyse de régression univariée a montré que la MM (β = 0,339; p =
导言 慢性阻塞性肺疾病(COPD)是导致全球慢性病发病和死亡的原因之一。它是一种慢性、缓慢进展的呼吸系统疾病,以阻塞性通气障碍为特征,几乎不可逆,通常与烟草中毒有关。AP 相角是反映细胞活力和完整性的生物电阻抗参数,被认为是评估营养状况和预测各种慢性疾病死亡率的指标。我们的研究旨在确定阿尔及利亚慢性阻塞性肺病患者体内 PA 与身体组成之间的关系。方法这是一项多中心、描述性、横断面研究,涉及 54 名慢性阻塞性肺病患者,他们分别处于布利达和贝沙尔(阿尔及利亚)EPH 公立医院的不同 GOLD 阶段。通过人体测量(体重、身高、体重指数)和使用多频阻抗仪(Bodystat Quadscan 4000 NG,英国曼岛)进行生物电测量来评估身体成分;根据电阻(R)和电抗(Xc;50 kHz 时测量)使用以下公式计算 AP:AP (°) = 弧形切线 (Xc/R) x (180/π)。统计分析使用第 26 版社会科学统计软件包(IBM SPSS,美国伊利诺伊州芝加哥市)进行。结果患者的平均年龄为 68.6 ± 10.1 岁。男性占多数:94.4% 的患者为男性。根据 GOLD 分级,42.6% 的研究对象属于第二阶段,29.67% 属于第三阶段,而根据 ABE 分级,大多数研究对象属于 E 级(46.3%)。从人体测量学角度看,平均体重指数(BMI)为 22.4 ± 4.1 kg/m2,24.1% 的受试者的体重指数为 18.5 kg/m2。平均瘦体重 MM(千克)为 46.5 ± 11 千克,平均瘦体重指数 IMM(千克/平方米)为 15.7 ± 3.1 千克/平方米,其中 57.4% 的受试者的 IMM< 为 17 千克/平方米,因此属于营养不良。平均 PA 为 5.4 ± 1.3°。MM与PA(r = 0.339; p <0.05)以及IMM与PA(r = 0.408; p <0.01)之间存在明显的正相关。然而,BMI 和 PA 之间没有发现明显的相关性。单变量回归分析表明,MM (β = 0.339; p = 0.01) 和 IMM (β = 0.374; p = 0.005) 是 PA 的独立预测因子。因此,该指标可成为临床实践中营养评估的有用替代指标,并有助于诊断该病症的营养不良。
{"title":"Étude de lien entre l’angle de phase bioélectrique et la composition corporelle chez 54 sujets BPCO algériens","authors":"L. Rahal , A. Ghouini , Y. Kheloui , S. Alihalassa , A. Belilita , A. Dahmane","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.058","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.rmra.2023.11.058","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une cause de morbidité chronique et de mortalité dans le monde entier. C’est une maladie respiratoire chronique, lentement progressive, caractérisée par un trouble ventilatoire obstructif, peu ou pas réversible, le plus souvent liée à une intoxication tabagique. L’angle de phase AP qui est un paramètre d’impédance bioélectrique reflétant la vitalité et l’intégrité cellulaire est considéré comme un indice pour évaluer l’état nutritionnel et prédire la mortalité dans divers pathologies chroniques. L’objectif de notre étude est de déterminer le lien entre le AP et la composition corporelle chez une population algérienne atteinte de BPCO.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Il s’agit d’une étude descriptive transversale multicentrique, qui comporte 54 patients atteints de BPCO de différents stades GOLD au niveau des établissements publics hospitaliers EPH de Blida et de Béchar (Algérie). La composition corporelle a été évaluée par des mesures anthropométriques (poids, taille, IMC) et bioélectriques par impédancemètre multifréquence (Bodystat Quadscan 4000 NG, Man Island, Royaume-Uni); l’AP a été calculé à partir de la résistance (R) et de la réactance (Xc; mesurée à 50<!--> <!-->kHz) à l’aide de l’équation suivante: AP (°)<!--> <!-->=<!--> <!-->arc-tangente (Xc/R) x (180/π). Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel Statistical Package for Social Sciences, version 26 (IBM SPSS, Chicago, IL, USA). Le seuil de significativité était <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>La moyenne d’âge de nos malades était de 68,6<!--> <!-->±<!--> <!-->10,1 ans. La prédominance masculine a été remarquée: 94,4% des patients étaient des hommes. Selon la classification GOLD, 42,6% des sujets étudiés étaient de stade 2 et 29, 67% de stade 3, tandis que la majorité des sujets étaient, selon la classification ABE, de classe E (46,3%). Sur le plan anthropométrique, l’IMC moyen était de 22,4<!--> <!-->±<!--> <!-->4,1<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup> où 24,1% des sujets avaient un IMC<!--> <!--><<!--> <!-->18,5<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>. La mase maigre MM (kg) moyenne était de 46,5<!--> <!-->±<!--> <!-->11<!--> <!-->kg, l’indice de masse maigre IMM (kg/m<sup>2</sup>) moyen était de 15,7<!--> <!-->±<!--> <!-->3,1<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup> où 57,4% des sujets avaient un IMM< 17<!--> <!-->kg/m<sup>2</sup>et présentent donc une dénutrition. D’autre part, L’AP moyen était de 5,4<!--> <!-->±<!--> <!-->1,3°. Une corrélation positive et significative a été retrouvée entre la MM et l’AP (r<!--> <!-->=<!--> <!-->0,339; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05) ainsi qu’entre l’IMM et l’AP (<em>r</em> <!-->=<!--> <!-->0,408; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01). Par contre, il n’a pas été retrouvé de corrélation significative entre l’IMC et l’AP. L’analyse de régression univariée a montré que la MM (β<!--> <!-->=<!--> <!-->0,339; <em>p</em> <!-->=<!--> ","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Page 36"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139379187","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-01-01DOI: 10.1016/j.rmra.2023.11.022
M.A. Bennani, H. Bedali, O. Aoued, A. Ayad
Introduction
L’échographie thoracique (ET) est devenue un outil indispensable en pneumologie. Elle a occupé récemment une grande partie dans la prise en charge des pathologies pleuro-pulmonaires. Elle permet également d’assurer la réalisation des gestes d’exploration en toute sécurité. Cette étude vise l’évaluation de son apport et son impact dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique de la pathologie pleuro-pulmonaire ainsi que le rapport coût efficacité par rapport à la radiographie thoracique (RT).
Méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique à visée évaluative portant sur des patients âgés de plus de 18 ans présentant une pathologie pleuro-pulmonaire qui sont hospitalisés et suivis dans notre service de pneumologie de juin 2020 au juin 2023.
Résultats
Il s’agit de 259 hommes et 103 femmes, avec une moyenne d’âge de 51,7 ans. L’ET a détecté 337 épanchements pleuraux (79,1 %) avec une sensibilité de 98 %, 23 masses pulmonaires périphériques (6 %), 41 pneumothorax (9,6 %), 18 hydropneumothorax (4,2 %) et 2 syndromes interstitiels (1 %). L’ET a permis aussi de guider les gestes explorateurs dont 137 biopsies pleurales (70,4 %) les biopsies étaient contributives au diagnostic histologique, essentiellement des tuberculoses pleurales et 23 biopsies pulmonaires transpariétales échoguidées ont été faites pour des masses et des macro nodules périphériques, les résultats étaient concluants pour 78,3 % des prélèvements dont 52 % d’adénocarcinomes, 4,5 % de carcinome à grande cellule, 17,5 % de métastases pulmonaires et 4,5 % de thymomes. Notre étude nous a révélé une réduction importante du risque de complication au cours des gestes explorateurs : 2 % de Pneumothorax totale iatrogène au cours de l’année 2022 contre 9 % avant l’introduction de l’ET au service. L’ET est un examen répétable qui a permis de suivre l’évolution des pathologies pleurales notamment les pleurésies et les pneumothorax, depuis son acquisition on a constaté une diminution du recours à la RT par une diminution globale du nombre de RT de 26 % après l’introduction de l’ET ce qui a permis une réduction du coût estimé à 190 000 dinars au cours de l’année 2022 et par conséquent une diminution de l’irradiation de 41 % chez les patients suivis pour PNO et de 25 % pour les pleurésies.
Conclusion
Sa facilité d’utilisation, sa sécurité, sa répétabilité, et son faible coût font de l’ET un outil incontournable, efficace et rentable dans la pratique de sorte qu’elle peut largement réduire les besoins en radio et scanner thoracique.
{"title":"Utilité et impact de l’échographie thoracique dans la prise en charge de la pathologie pleuro-pulmonaire","authors":"M.A. Bennani, H. Bedali, O. Aoued, A. Ayad","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.022","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.rmra.2023.11.022","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>L’échographie thoracique (ET) est devenue un outil indispensable en pneumologie. Elle a occupé récemment une grande partie dans la prise en charge des pathologies pleuro-pulmonaires. Elle permet également d’assurer la réalisation des gestes d’exploration en toute sécurité. Cette étude vise l’évaluation de son apport et son impact dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique de la pathologie pleuro-pulmonaire ainsi que le rapport coût efficacité par rapport à la radiographie thoracique (RT).</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique à visée évaluative portant sur des patients âgés de plus de 18 ans présentant une pathologie pleuro-pulmonaire qui sont hospitalisés et suivis dans notre service de pneumologie de juin 2020 au juin 2023.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Il s’agit de 259 hommes et 103 femmes, avec une moyenne d’âge de 51,7 ans. L’ET a détecté 337 épanchements pleuraux (79,1 %) avec une sensibilité de 98 %, 23 masses pulmonaires périphériques (6 %), 41 pneumothorax (9,6 %), 18 hydropneumothorax (4,2 %) et 2 syndromes interstitiels (1 %). L’ET a permis aussi de guider les gestes explorateurs dont 137 biopsies pleurales (70,4 %) les biopsies étaient contributives au diagnostic histologique, essentiellement des tuberculoses pleurales et 23 biopsies pulmonaires transpariétales échoguidées ont été faites pour des masses et des macro nodules périphériques, les résultats étaient concluants pour 78,3 % des prélèvements dont 52 % d’adénocarcinomes, 4,5 % de carcinome à grande cellule, 17,5 % de métastases pulmonaires et 4,5 % de thymomes. Notre étude nous a révélé une réduction importante du risque de complication au cours des gestes explorateurs : 2 % de Pneumothorax totale iatrogène au cours de l’année 2022 contre 9 % avant l’introduction de l’ET au service. L’ET est un examen répétable qui a permis de suivre l’évolution des pathologies pleurales notamment les pleurésies et les pneumothorax, depuis son acquisition on a constaté une diminution du recours à la RT par une diminution globale du nombre de RT de 26 % après l’introduction de l’ET ce qui a permis une réduction du coût estimé à 190 000 dinars au cours de l’année 2022 et par conséquent une diminution de l’irradiation de 41 % chez les patients suivis pour PNO et de 25 % pour les pleurésies.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Sa facilité d’utilisation, sa sécurité, sa répétabilité, et son faible coût font de l’ET un outil incontournable, efficace et rentable dans la pratique de sorte qu’elle peut largement réduire les besoins en radio et scanner thoracique.</p></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Pages 13-14"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139379188","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-01-01DOI: 10.1016/j.rmra.2023.11.042
M. Zysman , A. Coquelin , N. Le Guen , A. Solomiac , M. Guecamburu , M. Erbault , E. Blanchard , N. Roche , S. Morin
Introduction
Malgré des recommandations internationales concordantes, de nombreuses enquêtes ont révélé des taux décevants de vaccination contre la grippe dans les populations à risque, allant de 23 % dans une population non sélectionnée de BPCO à plus de 70 % dans une population hautement sélectionnée. Nous avons donc évalué la proportion de patients français BPCO non vaccinés contre la grippe ainsi que leurs facteurs cliniques et socio-démographiques.
Méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective nationale basée sur la base de données de l’Assurance maladie française. Nous avons identifié les « BPCO diagnostiquées », définies comme les personnes hospitalisées au moins une fois en 2017 avec un diagnostic principal ou associé de BPCO, et les « BPCO suspectées » comme les sujets à qui on a prescrit au moins trois fois des bronchodilatateurs de longue durée d’action (LAB), après exclusion des patients présentant un PD ou un TAS d’asthme ou de mucoviscidose, les patients décédés avant la saison grippale et les patients hospitalisés en soins de longue durée ou en unité de soins palliatifs. Une régression logistique multivariée a été utilisée pour évaluer l’association entre les caractéristiques des patients et l’absence de vaccination contre la grippe.
Résultats
À partir de la base de données SNDS, 1 474 396 sujets ont été identifiés comme « suspicion de BPCO », dont 528 114 ont été exclus en raison d’un diagnostic antérieur d’asthme ou de mucoviscidose, et 350 566 comme « BPCO diagnostiquée ». Six cent quarante-six mille six cent quatre-vingt-sept patients (53,3 %) ont été vaccinés contre la grippe. Les sujets non vaccinés étaient significativement plus jeunes (62,1 vs 71,6 ans), plus souvent des femmes (47,9 % vs 43,1 %) et présentaient moins de comorbidités évaluées par l’indice de Charlson (3,0 ± 2,2 vs 4,3 ± 2,1). Le manque de vaccination était également associé à une délivrance plus faible de LAB et à aucune exacerbation grave au cours de la période d’étude. On note par ailleurs une hétérogénéité importante selon les régions géographiques, de 47 % à 57 %. En analyse multivariée, les variables indépendamment associées à l’absence de vaccination contre la grippe étaient le sexe féminin, un âge plus jeune, moins de comorbidités et un niveau socio-économique inférieur.
Conclusion
Cette étude utilisant la base de données exhaustive de l’assurance maladie française montre que la vaccination contre la grippe chez les patients BPCO reste dramatiquement faible et doit devenir une stratégie de santé publique prioritaire.
{"title":"Prévalence et disparités de la vaccination contre la grippe chez les patients atteints de BPCO en France : une étude à l’échelle nationale","authors":"M. Zysman , A. Coquelin , N. Le Guen , A. Solomiac , M. Guecamburu , M. Erbault , E. Blanchard , N. Roche , S. Morin","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.042","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.rmra.2023.11.042","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Malgré des recommandations internationales concordantes, de nombreuses enquêtes ont révélé des taux décevants de vaccination contre la grippe dans les populations à risque, allant de 23 % dans une population non sélectionnée de BPCO à plus de 70 % dans une population hautement sélectionnée. Nous avons donc évalué la proportion de patients français BPCO non vaccinés contre la grippe ainsi que leurs facteurs cliniques et socio-démographiques.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Il s’agit d’une étude rétrospective nationale basée sur la base de données de l’Assurance maladie française. Nous avons identifié les « BPCO diagnostiquées », définies comme les personnes hospitalisées au moins une fois en 2017 avec un diagnostic principal ou associé de BPCO, et les « BPCO suspectées » comme les sujets à qui on a prescrit au moins trois fois des bronchodilatateurs de longue durée d’action (LAB), après exclusion des patients présentant un PD ou un TAS d’asthme ou de mucoviscidose, les patients décédés avant la saison grippale et les patients hospitalisés en soins de longue durée ou en unité de soins palliatifs. Une régression logistique multivariée a été utilisée pour évaluer l’association entre les caractéristiques des patients et l’absence de vaccination contre la grippe.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>À partir de la base de données SNDS, 1 474 396 sujets ont été identifiés comme « suspicion de BPCO », dont 528 114 ont été exclus en raison d’un diagnostic antérieur d’asthme ou de mucoviscidose, et 350 566 comme « BPCO diagnostiquée ». Six cent quarante-six mille six cent quatre-vingt-sept patients (53,3 %) ont été vaccinés contre la grippe. Les sujets non vaccinés étaient significativement plus jeunes (62,1 vs 71,6 ans), plus souvent des femmes (47,9 % vs 43,1 %) et présentaient moins de comorbidités évaluées par l’indice de Charlson (3,0<!--> <!-->±<!--> <!-->2,2 vs 4,3<!--> <!-->±<!--> <!-->2,1). Le manque de vaccination était également associé à une délivrance plus faible de LAB et à aucune exacerbation grave au cours de la période d’étude. On note par ailleurs une hétérogénéité importante selon les régions géographiques, de 47 % à 57 %. En analyse multivariée, les variables indépendamment associées à l’absence de vaccination contre la grippe étaient le sexe féminin, un âge plus jeune, moins de comorbidités et un niveau socio-économique inférieur.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Cette étude utilisant la base de données exhaustive de l’assurance maladie française montre que la vaccination contre la grippe chez les patients BPCO reste dramatiquement faible et doit devenir une stratégie de santé publique prioritaire.</p></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Pages 26-27"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139379214","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-01-01DOI: 10.1016/j.rmra.2023.11.017
C. Ladoux , M. Mittaine , L. Guilleminault
Introduction
La prévalence de l’asthme sévère à l’adolescence est estimée à 6,7 %. C’est souvent le moment de la transition vers les soins adultes. Peu de données sont disponibles sur le devenir à l’âge adulte des adolescents asthmatiques sévères.
Méthodes
Pour cette étude descriptive, les patients porteurs d’asthme sévère, ayant été traités par biothérapie lors de leur suivi pédiatrique au CHU de Toulouse et transférés depuis au moins un an en médecine adulte ont été inclus. L’analyse rétrospective de leur dossier médical en pédiatrie et à l’âge adulte a été couplée à un contact téléphonique pour collecter des données sur le suivi et l’équilibre de leur asthme à l’âge adulte et leur évaluation de la transition.
Résultats
Trente-quatre patients traités par biothérapie en pédiatrie ont été inclus, 17 patients ont été interrogés par téléphone. À l’âge adulte : 14/34 patients sont toujours suivis au CHU, 8/34 en hôpital périphérique ou pneumologie libérale, 6 n’ont plus de suivi spécialisé et 6 sont perdus de vue. Parmi les 17 recontactés par téléphone: 8/17 (47 %) ont un asthme léger à modéré et sont tous bien contrôlés avec un score ACT moyen à 22,5. Les 9/17 patients encore sévères gardent un contrôle de l’asthme non optimal et des exacerbations. Au cours du temps, il y a une diminution du nombre de patients sous biothérapie : 12/34 patients ont arrêté leur biothérapie dès l’âge pédiatrique. La durée moyenne d’utilisation des biothérapies est de 4,2 ans. Malgré l’absence de lettre de transfert pour 19/34 patients et une consultation conjointe pédiatre/pneumologue adulte pour seulement 4/34 patients, ils estiment la qualité de leur transition à 7,94 sur une échelle de 0 à 10.
Conclusion
Certains patients asthmatiques sévères ayant nécessité une biothérapie en pédiatrie deviennent non sévères et restent bien contrôlés malgré une transition peu standardisée et un suivi médical diversifié. D’autres patients restent sévères et difficiles à contrôler malgré un suivi spécialisé. Pour diminuer les patients perdus de vue à l’âge adulte, une standardisation du processus de transition est nécessaire. L’indentification de facteurs prédictifs dans l’enfance d’une dépendance à la biothérapie aiderait à personnaliser cette transition.
{"title":"Devenir à l’âge adulte des patients asthmatiques sévères traités par biothérapie en pédiatrie","authors":"C. Ladoux , M. Mittaine , L. Guilleminault","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.017","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.rmra.2023.11.017","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La prévalence de l’asthme sévère à l’adolescence est estimée à 6,7 %. C’est souvent le moment de la transition vers les soins adultes. Peu de données sont disponibles sur le devenir à l’âge adulte des adolescents asthmatiques sévères.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Pour cette étude descriptive, les patients porteurs d’asthme sévère, ayant été traités par biothérapie lors de leur suivi pédiatrique au CHU de Toulouse et transférés depuis au moins un an en médecine adulte ont été inclus. L’analyse rétrospective de leur dossier médical en pédiatrie et à l’âge adulte a été couplée à un contact téléphonique pour collecter des données sur le suivi et l’équilibre de leur asthme à l’âge adulte et leur évaluation de la transition.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Trente-quatre patients traités par biothérapie en pédiatrie ont été inclus, 17 patients ont été interrogés par téléphone. À l’âge adulte : 14/34 patients sont toujours suivis au CHU, 8/34 en hôpital périphérique ou pneumologie libérale, 6 n’ont plus de suivi spécialisé et 6 sont perdus de vue. Parmi les 17 recontactés par téléphone: 8/17 (47 %) ont un asthme léger à modéré et sont tous bien contrôlés avec un score ACT moyen à 22,5. Les 9/17 patients encore sévères gardent un contrôle de l’asthme non optimal et des exacerbations. Au cours du temps, il y a une diminution du nombre de patients sous biothérapie : 12/34 patients ont arrêté leur biothérapie dès l’âge pédiatrique. La durée moyenne d’utilisation des biothérapies est de 4,2 ans. Malgré l’absence de lettre de transfert pour 19/34 patients et une consultation conjointe pédiatre/pneumologue adulte pour seulement 4/34 patients, ils estiment la qualité de leur transition à 7,94 sur une échelle de 0 à 10.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Certains patients asthmatiques sévères ayant nécessité une biothérapie en pédiatrie deviennent non sévères et restent bien contrôlés malgré une transition peu standardisée et un suivi médical diversifié. D’autres patients restent sévères et difficiles à contrôler malgré un suivi spécialisé. Pour diminuer les patients perdus de vue à l’âge adulte, une standardisation du processus de transition est nécessaire. L’indentification de facteurs prédictifs dans l’enfance d’une dépendance à la biothérapie aiderait à personnaliser cette transition.</p></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Page 11"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139379216","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-01-01DOI: 10.1016/j.rmra.2023.11.054
T.L.Q. Pham , Q.C. Ngo , X.B. Tran , T.P. Phan , T. Hua-Huy , F. Aubourg , A.T. Dinh-Xuan
Introduction
Le tabagisme est la première cause de mortalité et de morbidité dans le monde. Bien que le Vietnam fasse partie des pays où le taux de tabagisme est le plus élevé, les études sur l’efficacité du sevrage tabagique au Vietnam sont peu nombreuses. Nous avons évalué l’efficacité du sevrage tabagique par des conseils directs (en face à face) lors d’une hospitalisation à l’Hôpital Bach Mai (Hanoi), associés ou non à une assistance téléphonique après la sortie de l’hôpital chez des patients fumeurs atteints de maladies respiratoires chroniques.
Méthodes
Nous avions conduit une étude interventionnelle, randomisée, d’Octobre 2017 à Octobre 2020, comparant 254 patients tabagiques répartis en 2 groupes. Le premier groupe comprenait 128 patients témoins ayant reçu uniquement des conseils directs selon le modèle 5As (1 conseil bref de 5 minutes et une consultation approfondie de 30 minutes avec un médecin lors de l’hospitalisation). Le deuxième groupe comprenait 126 patients (groupe d’intervention) recevant des conseils directs comme le groupe témoin avec en plus 6 consultations téléphoniques dans les 3 mois suivant la sortie de l’hôpital à 1, 2, 3, 4, 8 et 12 semaines. Les principaux critères d’évaluation effectués à 6 mois étaient le taux d’abstinence pendant une semaine (aucune cigarette fumée au cours des 7 jours précédents), le taux d’abstinence pendant 1, 3 et 6 mois après la sortie de l’hôpital (aucune cigarette fumée au cours 1 mois, 3 mois, 6 mois précédents). La diminution du tabagisme était objectivée par un taux de CO exhalé ≤ 10 ppm). Nous avons utilisé le logiciel STATA pour analyser les données.
Résultats
Six mois après la sortie de l’hôpital, les taux d’arrêt tabagique observés dans le groupe d’intervention et le groupe témoin pendant une semaine, puis 1, 3 et 6 mois étaient respectivement 71 vs 54%; 71 vs 53%; 70 vs 51%; et 63 vs 49%. L’arrêt tabagique était validé par une mesure basse du CO (≤10 ppm) dans l’air expiré à 6 mois de suivi (66% dans le groupe d’intervention vs 44% dans le groupe témoin; (p < 0,0001). Les résultats de l’analyse de régression multivariée, ajustés en fonction des caractéristiques démographiques, liées au tabagisme, des antécédents d’arrêt du tabac, du diagnostic de maladie respiratoire et de la durée d’hospitalisation, ont montré que le groupe d’intervention avait une probabilité d’arrêter de fumer plus élévée que le groupe témoin avec OR, 95%CI 4,91 (2,21–10,91) à 3 mois de suivi.
Conclusion
Chez les patients tabagiques hospitalisés pour des maladies respiratoires, la consultation anti-tabac directe avec un médecin était efficace pour aider les patients à arrêter de fumer. Cette efficacité était encore meilleure si on l’associait à une consultation téléphonique continue après la sortie du patient de l’hôpita
{"title":"Évaluation de l’efficacité de l’arrêt du tabac par la méthode de consultation directe, combinée à une consultation téléphonique chez les patients hospitalisés atteints de certaines maladies pulmonaires","authors":"T.L.Q. Pham , Q.C. Ngo , X.B. Tran , T.P. Phan , T. Hua-Huy , F. Aubourg , A.T. Dinh-Xuan","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.054","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.rmra.2023.11.054","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Le tabagisme est la première cause de mortalité et de morbidité dans le monde. Bien que le Vietnam fasse partie des pays où le taux de tabagisme est le plus élevé, les études sur l’efficacité du sevrage tabagique au Vietnam sont peu nombreuses. Nous avons évalué l’efficacité du sevrage tabagique par des conseils directs (en face à face) lors d’une hospitalisation à l’Hôpital Bach Mai (Hanoi), associés ou non à une assistance téléphonique après la sortie de l’hôpital chez des patients fumeurs atteints de maladies respiratoires chroniques.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Nous avions conduit une étude interventionnelle, randomisée, d’Octobre 2017 à Octobre 2020, comparant 254 patients tabagiques répartis en 2 groupes. Le premier groupe comprenait 128 patients témoins ayant reçu uniquement des conseils directs selon le modèle 5As (1 conseil bref de 5<!--> <!-->minutes et une consultation approfondie de 30<!--> <!-->minutes avec un médecin lors de l’hospitalisation). Le deuxième groupe comprenait 126 patients (groupe d’intervention) recevant des conseils directs comme le groupe témoin avec en plus 6 consultations téléphoniques dans les 3 mois suivant la sortie de l’hôpital à 1, 2, 3, 4, 8 et 12 semaines. Les principaux critères d’évaluation effectués à 6 mois étaient le taux d’abstinence pendant une semaine (aucune cigarette fumée au cours des 7<!--> <!-->jours précédents), le taux d’abstinence pendant 1, 3 et 6 mois après la sortie de l’hôpital (aucune cigarette fumée au cours 1 mois, 3 mois, 6 mois précédents). La diminution du tabagisme était objectivée par un taux de CO exhalé<!--> <!-->≤<!--> <!-->10<!--> <!-->ppm). Nous avons utilisé le logiciel STATA pour analyser les données.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Six mois après la sortie de l’hôpital, les taux d’arrêt tabagique observés dans le groupe d’intervention et le groupe témoin pendant une semaine, puis 1, 3 et 6 mois étaient respectivement 71 vs 54%; 71 vs 53%; 70 vs 51%; et 63 vs 49%. L’arrêt tabagique était validé par une mesure basse du CO (≤10<!--> <!-->ppm) dans l’air expiré à 6 mois de suivi (66% dans le groupe d’intervention <em>vs</em> 44% dans le groupe témoin; (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001). Les résultats de l’analyse de régression multivariée, ajustés en fonction des caractéristiques démographiques, liées au tabagisme, des antécédents d’arrêt du tabac, du diagnostic de maladie respiratoire et de la durée d’hospitalisation, ont montré que le groupe d’intervention avait une probabilité d’arrêter de fumer plus élévée que le groupe témoin avec OR, 95%CI 4,91 (2,21–10,91) à 3 mois de suivi.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Chez les patients tabagiques hospitalisés pour des maladies respiratoires, la consultation anti-tabac directe avec un médecin était efficace pour aider les patients à arrêter de fumer. Cette efficacité était encore meilleure si on l’associait à une consultation téléphonique continue après la sortie du patient de l’hôpita","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Pages 33-34"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139379228","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-01-01DOI: 10.1016/j.rmra.2023.11.048
D. Gerphagnon , F. Sauvet , F. Charton , M.A. Cornetto , W. Gaspard , H. Lafoeste , F. Grassin , J. Pastré , F. Rivière
Introduction
La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est la plus fréquente des pneumopathies infiltrantes diffuses dont le pronostic reste sombre. Après l’échec de l’essai PANTHER, laissant les patients avec FPI sans traitement spécifique, les traitements anti-fibrosants (pirfenidone et nintedanib) en montrant leur efficacité sur le déclin de la CVF, la réduction de survenue des exacerbations et le gain en survie ont impacté la prise en charge thérapeutique de la FPI. Ces traitements sont toutefois associés à la survenue d’effets indésirables non négligeables. Le patient âgé, avec ses comorbidités, est tout particulièrement sensible à l’impact des effets secondaires sur leur qualité de vie. Se pose donc la question de la pertinence de prescription de ces traitements chez le sujet âgé. L’objectif de ce travail a donc été d’étudier en vie réelle les caractéristiques de la FPI, la survie, les prescriptions de traitements anti-fibrosants ainsi que leurs effets secondaires dans la prise en charge de la FPI des sujets âgés (> 75 ans) comparativement à une population de sujet plus jeune.
Méthodes
Étude rétrospective, bicentrique (HIA Percy et HEGP), incluant des patients âgés de plus de 18 ans, avec un diagnostic de FPI posé entre le 01/01/2014 et le 31/12/2021. De nombreuses données cliniques, fonctionnelles, scanographiques ont été recueillies après accord du CEPRO (accord 2021-048), afin de comparer la population de < vs 75 ans. Le critère de jugement principal était la survie globale. Les critères secondaires étaient la comparaison des caractéristiques de la FPI, la prescription des antifibrosants, leur tolérance, l’évolution clinique et fonctionnelle.
Résultats
Cent douze patients ont été inclus, 86 patients âgés de plus de 75 ans (77 %) et 26 de moins de 75 ans (23 %), aucune différence significative des caractéristiques de la FPI (pattern TDM, CVF au diagnostic) a été mise en évidence. Aucune différence significative (p = 0,07) de survie avec 37 décès dans le groupe 75 ans (43 %), et 6 dans le groupe < 75 ans (23 %). Le décès était majoritairement liée à la FPI et principalement à la survenue d’une exacerbation sans différence entre les groupes (28 % chez les 75 ans, 23 % chez les < 75 ans, p = 0,63). On a toutefois montré un taux de prescription moins important chez le sujet âgé (74 vs 96 %, p = 0,016). La principale cause d’abstention thérapeutique étant le refus du patient. Les effets indésirables étaient fréquents, sans différence significative entre les deux groupes (58 % chez les 75 ans, 72 % chez les < 75 ans, p = 0,22).
Conclusion
Notre étude confirme en vraie vie que sous traitement anti-fibrosant, les bénéfices en survie, la tolérance et la gestion des effets secondaires sont id
{"title":"La FPI du sujet âgé – caractéristiques diagnostiques, thérapeutiques et évolutives comparativement au sujet « jeune »","authors":"D. Gerphagnon , F. Sauvet , F. Charton , M.A. Cornetto , W. Gaspard , H. Lafoeste , F. Grassin , J. Pastré , F. Rivière","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.048","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.rmra.2023.11.048","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est la plus fréquente des pneumopathies infiltrantes diffuses dont le pronostic reste sombre. Après l’échec de l’essai PANTHER, laissant les patients avec FPI sans traitement spécifique, les traitements anti-fibrosants (pirfenidone et nintedanib) en montrant leur efficacité sur le déclin de la CVF, la réduction de survenue des exacerbations et le gain en survie ont impacté la prise en charge thérapeutique de la FPI. Ces traitements sont toutefois associés à la survenue d’effets indésirables non négligeables. Le patient âgé, avec ses comorbidités, est tout particulièrement sensible à l’impact des effets secondaires sur leur qualité de vie. Se pose donc la question de la pertinence de prescription de ces traitements chez le sujet âgé. L’objectif de ce travail a donc été d’étudier en vie réelle les caractéristiques de la FPI, la survie, les prescriptions de traitements anti-fibrosants ainsi que leurs effets secondaires dans la prise en charge de la FPI des sujets âgés (><!--> <!-->75 ans) comparativement à une population de sujet plus jeune.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Étude rétrospective, bicentrique (HIA Percy et HEGP), incluant des patients âgés de plus de 18 ans, avec un diagnostic de FPI posé entre le 01/01/2014 et le 31/12/2021. De nombreuses données cliniques, fonctionnelles, scanographiques ont été recueillies après accord du CEPRO (accord 2021-048), afin de comparer la population de<!--> <!--><<!--> <!-->vs 75 ans. Le critère de jugement principal était la survie globale. Les critères secondaires étaient la comparaison des caractéristiques de la FPI, la prescription des antifibrosants, leur tolérance, l’évolution clinique et fonctionnelle.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Cent douze patients ont été inclus, 86 patients âgés de plus de 75 ans (77 %) et 26 de moins de 75 ans (23 %), aucune différence significative des caractéristiques de la FPI (pattern TDM, CVF au diagnostic) a été mise en évidence. Aucune différence significative (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,07) de survie avec 37 décès dans le groupe 75 ans (43 %), et 6 dans le groupe <<!--> <!-->75 ans (23 %). Le décès était majoritairement liée à la FPI et principalement à la survenue d’une exacerbation sans différence entre les groupes (28 % chez les 75 ans, 23 % chez les <<!--> <!-->75 ans, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,63). On a toutefois montré un taux de prescription moins important chez le sujet âgé (74 vs 96 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,016). La principale cause d’abstention thérapeutique étant le refus du patient. Les effets indésirables étaient fréquents, sans différence significative entre les deux groupes (58 % chez les 75 ans, 72 % chez les <<!--> <!-->75 ans, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,22).</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Notre étude confirme en vraie vie que sous traitement anti-fibrosant, les bénéfices en survie, la tolérance et la gestion des effets secondaires sont id","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Page 30"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139379255","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-01-01DOI: 10.1016/j.rmra.2023.11.071
L. Sesé , D. Bouvry , C. Kannengiesser , W. Khamis , S. Vagnarelli , C. Guérin , A. Lassus , B. Crestani , S. Gueguen , H. Nunes , R. Borie
Introduction
Les expositions au tabac et/ou à un agent pro-fibrosant favorisent le développement d’une fibrose pulmonaire chez les apparentés de patients atteints de fibrose pulmonaire et porteurs d’une mutation d’un gène lié aux télomères. Ces apparentés ont le droit de connaître leur statut sur la mutation mise en évidence dans la famille et nous faisons l’hypothèse que le résultat de l’analyse génétique (porteur/non porteur) induit un changement de comportement vis-à-vis des expositions auxquelles ils sont soumis.
Méthodes
Entre Juin 2021 et Juin 2023, tous les apparentés dépistés dans le cadre d’un conseil génétique et suivis dans les services de Pneumologie de l’hôpital Bichat et Avicenne ont été interrogés par auto-questionnaire vis-à-vis de leurs expositions. L’enquête portait sur les expositions aux toxiques inhalés (tabac, cannabis, chicha, cigarette électronique), aux agents pro-fibrosants (silice, amiante, poussière de métaux, poussières de bois, oiseaux, moisissures), à la pollution de l’air intérieur (tabagisme passif, cheminée), à la pollution atmosphérique (résidence à moins de 200 m d’une voie à fort trafic), ou en lien avec une activité de bricolage (poussières). Nous avons comparé le type, le nombre d’expositions cumulées et les changements de comportement vis-à-vis d’une exposition entre les apparentés porteurs ou non-porteurs.
Résultats
Cinquante-neuf apparentés ont été interrogés, dont 34 (58%) présentaient étaient porteurs de la mutation familiale; 25 (42%) étaient des hommes. Trente-sept (63%) présentaient au moins une exposition à un toxique inhalé ou à un agent pro-fibrosant. Concernant les toxiques inhalés, 7 (11,9%) étaient fumeurs actifs, 19 (32,2%) anciens fumeurs de tabac, 10 (16,9%) de cannabis, 3 (5,08%) de chicha et 15 (25%) étaient exposés à un agent pro-fibrosant. Par ailleurs, 12 (20%) faisaient du bricolage régulièrement, 8 (14%) avaient une cheminée en chauffage principal; 24 (41%) étaient ou avaient été exposés au tabagisme passif et 13 (22%) habitaient à moins de 200 m d’une voie à fort trafic. Nous n’avons pas observé de différence sur la nature et le nombre d’expositions entre les apparentés porteurs ou non porteurs de la mutation familiale. Les changements de comportement ont concerné les fumeurs (16 sevrages pour 20 exposés au moment du test), tous les sujets exposés au cannabis, à la cigarette électronique, à la chicha, aux oiseaux et aux moisissures sans différence entre les apparentés mutés ou non-mutés (13 (38,2%) vs 7 (28,0%), p = 0,43)., Aucun changement de comportement n’a été observé concernant les expositions professionnelles, le bricolage ou le logement à proximité d’une voie à fort trafic.
Conclusion
Sous réserve d’une évaluation auto-déclarée, la majorité des apparentés présentent au moins une exposition potentiellement délétère. La prévention du ris
{"title":"Quels changements de comportements vis-à-vis des expositions chez les apparentés au premier degré des patients ayant une fibrose pulmonaire familiale associée à une mutation du complexe télomérase","authors":"L. Sesé , D. Bouvry , C. Kannengiesser , W. Khamis , S. Vagnarelli , C. Guérin , A. Lassus , B. Crestani , S. Gueguen , H. Nunes , R. Borie","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.071","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.rmra.2023.11.071","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les expositions au tabac et/ou à un agent pro-fibrosant favorisent le développement d’une fibrose pulmonaire chez les apparentés de patients atteints de fibrose pulmonaire et porteurs d’une mutation d’un gène lié aux télomères. Ces apparentés ont le droit de connaître leur statut sur la mutation mise en évidence dans la famille et nous faisons l’hypothèse que le résultat de l’analyse génétique (porteur/non porteur) induit un changement de comportement vis-à-vis des expositions auxquelles ils sont soumis.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Entre Juin 2021 et Juin 2023, tous les apparentés dépistés dans le cadre d’un conseil génétique et suivis dans les services de Pneumologie de l’hôpital Bichat et Avicenne ont été interrogés par auto-questionnaire vis-à-vis de leurs expositions. L’enquête portait sur les expositions aux toxiques inhalés (tabac, cannabis, chicha, cigarette électronique), aux agents pro-fibrosants (silice, amiante, poussière de métaux, poussières de bois, oiseaux, moisissures), à la pollution de l’air intérieur (tabagisme passif, cheminée), à la pollution atmosphérique (résidence à moins de 200<!--> <!-->m d’une voie à fort trafic), ou en lien avec une activité de bricolage (poussières). Nous avons comparé le type, le nombre d’expositions cumulées et les changements de comportement vis-à-vis d’une exposition entre les apparentés porteurs ou non-porteurs.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Cinquante-neuf apparentés ont été interrogés, dont 34 (58%) présentaient étaient porteurs de la mutation familiale; 25 (42%) étaient des hommes. Trente-sept (63%) présentaient au moins une exposition à un toxique inhalé ou à un agent pro-fibrosant. Concernant les toxiques inhalés, 7 (11,9%) étaient fumeurs actifs, 19 (32,2%) anciens fumeurs de tabac, 10 (16,9%) de cannabis, 3 (5,08%) de chicha et 15 (25%) étaient exposés à un agent pro-fibrosant. Par ailleurs, 12 (20%) faisaient du bricolage régulièrement, 8 (14%) avaient une cheminée en chauffage principal; 24 (41%) étaient ou avaient été exposés au tabagisme passif et 13 (22%) habitaient à moins de 200<!--> <!-->m d’une voie à fort trafic. Nous n’avons pas observé de différence sur la nature et le nombre d’expositions entre les apparentés porteurs ou non porteurs de la mutation familiale. Les changements de comportement ont concerné les fumeurs (16 sevrages pour 20 exposés au moment du test), tous les sujets exposés au cannabis, à la cigarette électronique, à la chicha, aux oiseaux et aux moisissures sans différence entre les apparentés mutés ou non-mutés (13 (38,2%) <em>vs</em> 7 (28,0%), <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,43)., Aucun changement de comportement n’a été observé concernant les expositions professionnelles, le bricolage ou le logement à proximité d’une voie à fort trafic.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Sous réserve d’une évaluation auto-déclarée, la majorité des apparentés présentent au moins une exposition potentiellement délétère. La prévention du ris","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Page 43"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139379338","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-01-01DOI: 10.1016/j.rmra.2023.11.066
T. Desroziers , Y. Soreze , C. Fletcher , S. Amselem , F. Dastot Le Moal , V. Nau , C. Louvrier , M. Legendre , N. Nathan , S. Karabina
Introduction
La protéine du surfactant (SP)-A mature, sécrétée dans l’espace alvéolaire, est une combinaison de SP-A1 et SP-A2 principalement rapportée sous forme d’octadécamères. Les variations hétérozygotes dans les gènes codant pour SP-A (SFTPA1 et SFTPA2) sont associées à des pneumopathies interstitielles diffuses (PID) fibrosantes et des adénocarcinomes pulmonaires. À ce jour aucun traitement spécifique n’existe. Cette étude a pour but d’analyser l’effet des mutants SP-A1 et SP-A2 sur l’oligomérisation et la sécrétion ainsi que le potentiel thérapeutique de SP-A.
Méthodes
Étude in vitro par expression ou co-expression transitoire de SP-A WT et/ou mutée (mutation faux sens) dans la lignée cellulaire HEK293 T. Les protéines extraites du lysat cellulaire et du surnageant (sécrétion) sont analysées par western blot et co-immunoprécipitation (co-IP). Les protéines sont également étudiées par immunofluorescence.
Résultats
Les protéines SP-A mutées présentent un profil d’oligomérisation anormal dans le lysat soluble avec une absence d’hexamère en comparaison au WT. De façon intéressante, la co-expression avec SP-A WT augmente la quantité de SP-A mutée et restaure la formation d’hexamères. Parallèlement, dans le lysat insoluble, SP-A mutée seule est plus présente qu’en étant co-exprimée avec du WT. Cette observation est en faveur d’une solubilisation de SP-A mutée en présence de WT. Nous avons précédemment montré que SP-A mutée n’était pas sécrétée. Cette étude confirme ces observations également par immunofluorescence mettant en évidence des vésicules de sécrétion seulement pour SP-A WT. Là encore, la co-expression avec SP-A WT permet à nouveau d’observer une sécrétion partielle des protéines mutées. Les analyses par co-IP du lysat et du surnageant ont permis de confirmer l’interaction entre SP-A WT et SP-A mutée.
Conclusion
Nous rapportons pour la première fois à travers cette étude le bénéfice de la protéine SP-A WT dans la restauration du profil d’oligomérisation et de la sécrétion des protéines SP-A mutées. Cette étude pilote permet d’envisager l’étude de SP-A comme traitement des patients présentant une fibrose pulmonaire associée à des variations de SFTPA1 ou SFTPA2.
{"title":"SP-A restaure l’oligomérisation et la sécrétion de mutants de SFTPA1 et SFTPA2","authors":"T. Desroziers , Y. Soreze , C. Fletcher , S. Amselem , F. Dastot Le Moal , V. Nau , C. Louvrier , M. Legendre , N. Nathan , S. Karabina","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.066","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.rmra.2023.11.066","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La protéine du surfactant (SP)-A mature, sécrétée dans l’espace alvéolaire, est une combinaison de SP-A1 et SP-A2 principalement rapportée sous forme d’octadécamères. Les variations hétérozygotes dans les gènes codant pour SP-A (<em>SFTPA1</em> et <em>SFTPA2</em>) sont associées à des pneumopathies interstitielles diffuses (PID) fibrosantes et des adénocarcinomes pulmonaires. À ce jour aucun traitement spécifique n’existe. Cette étude a pour but d’analyser l’effet des mutants SP-A1 et SP-A2 sur l’oligomérisation et la sécrétion ainsi que le potentiel thérapeutique de SP-A.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Étude in vitro par expression ou co-expression transitoire de SP-A WT et/ou mutée (mutation faux sens) dans la lignée cellulaire HEK293<!--> <!-->T. Les protéines extraites du lysat cellulaire et du surnageant (sécrétion) sont analysées par western blot et co-immunoprécipitation (co-IP). Les protéines sont également étudiées par immunofluorescence.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Les protéines SP-A mutées présentent un profil d’oligomérisation anormal dans le lysat soluble avec une absence d’hexamère en comparaison au WT. De façon intéressante, la co-expression avec SP-A WT augmente la quantité de SP-A mutée et restaure la formation d’hexamères. Parallèlement, dans le lysat insoluble, SP-A mutée seule est plus présente qu’en étant co-exprimée avec du WT. Cette observation est en faveur d’une solubilisation de SP-A mutée en présence de WT. Nous avons précédemment montré que SP-A mutée n’était pas sécrétée. Cette étude confirme ces observations également par immunofluorescence mettant en évidence des vésicules de sécrétion seulement pour SP-A WT. Là encore, la co-expression avec SP-A WT permet à nouveau d’observer une sécrétion partielle des protéines mutées. Les analyses par co-IP du lysat et du surnageant ont permis de confirmer l’interaction entre SP-A WT et SP-A mutée.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Nous rapportons pour la première fois à travers cette étude le bénéfice de la protéine SP-A WT dans la restauration du profil d’oligomérisation et de la sécrétion des protéines SP-A mutées. Cette étude pilote permet d’envisager l’étude de SP-A comme traitement des patients présentant une fibrose pulmonaire associée à des variations de <em>SFTPA1</em> ou <em>SFTPA2</em>.</p></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Page 40"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139379340","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-01-01DOI: 10.1016/j.rmra.2023.11.095
G. Garcia, C. Rolland
Introduction
La polypose nasosinusienne (PNS) touche 2 à 4% de la population générale. Asthme et Allergies a réalisé une enquête auprès des patients asthmatiques atteints de PNS afin de mieux comprendre son impact.
Méthodes
Enquête en ligne via un questionnaire auto-administré du 12/10/2022 au 31/01/2023.
Résultats
682 asthmatiques ont répondu à l’enquête, 74,2% de femmes, 64% ont plus de 40 ans. Sur les 682 répondants, 462 (67,7%) déclarent souffrir également de PNS. Les signes cliniques ayant amené au diagnostic sont: nez bouché (62%), perte d’odorat (50%), réveil avec le nez bouché (47%), éternuements fréquents (31%) et le fait de parler du nez (26%). Les patients ont été orienté vers un ORL dans 32% des cas. Les principaux examens prescrits sont: scanner des sinus (59%), rhinoscopie (45,3%), tests d’allergie (38,8%). Le diagnostic a été confirmé par un ORL dans 72,3% des cas, médecin généraliste (13,5%), allergologue (8,7%), pneumologue (5,5%). Pour mémoire, seule la rhinoscopie antérieure permet de confirmer le diagnostic de PNS. À la question « quand vous avez le sentiment que votre nez est pris », les patients répondent qu’il se sentent davantage fatigués (72%), ont davantage de difficultés à respirer (71%), ont un sommeil perturbé (65,4%), se réveillent avec le nez bouché (60,6%) et ont plus difficultés à pratiquer une activité physique (50,5%). Le nez bouché aggrave la sensation d’étouffement chez 75% d’entre eux. 71,6% ont un traitement quotidien pour la PNS, 50,5% le prennent tous les jours. Le lavage de nez est pratiqué quotidiennement par 40,5% d’entre eux. 32,2% des patients ont été opérés : 69% ont ressenti une amélioration des symptômes ORL, 37% de leur asthme et 60,6% de leur qualité de vie en général. Les polypes sont revenus dans 65,3% des cas. Après le retour des polypes, seuls 21,4% se sont vu proposer une biothérapie. 140 patients ont répondu au questionnaire de Ricci et Gagnon pour mesurer l’activité physique. Le score moyen est de 14,95 et correspond à un faible niveau d’activité physique.
Conclusion
La PNS altère la qualité de vie au-delà des symptômes ORL et aggrave l’asthme; l’observance des traitements n’est pas optimale et le score d’activité physique est bas. En cas de récidive des polypes après chirurgie, seuls 21% des patients bénéficient d’une biothérapie.
{"title":"Impact de la polypose nasosinusienne chez les patients asthmatiques","authors":"G. Garcia, C. Rolland","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.095","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.rmra.2023.11.095","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La polypose nasosinusienne (PNS) touche 2 à 4% de la population générale. Asthme et Allergies a réalisé une enquête auprès des patients asthmatiques atteints de PNS afin de mieux comprendre son impact.</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>Enquête en ligne via un questionnaire auto-administré du 12/10/2022 au 31/01/2023.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>682 asthmatiques ont répondu à l’enquête, 74,2% de femmes, 64% ont plus de 40 ans. Sur les 682 répondants, 462 (67,7%) déclarent souffrir également de PNS. Les signes cliniques ayant amené au diagnostic sont: nez bouché (62%), perte d’odorat (50%), réveil avec le nez bouché (47%), éternuements fréquents (31%) et le fait de parler du nez (26%). Les patients ont été orienté vers un ORL dans 32% des cas. Les principaux examens prescrits sont: scanner des sinus (59%), rhinoscopie (45,3%), tests d’allergie (38,8%). Le diagnostic a été confirmé par un ORL dans 72,3% des cas, médecin généraliste (13,5%), allergologue (8,7%), pneumologue (5,5%). Pour mémoire, seule la rhinoscopie antérieure permet de confirmer le diagnostic de PNS. À la question « quand vous avez le sentiment que votre nez est pris », les patients répondent qu’il se sentent davantage fatigués (72%), ont davantage de difficultés à respirer (71%), ont un sommeil perturbé (65,4%), se réveillent avec le nez bouché (60,6%) et ont plus difficultés à pratiquer une activité physique (50,5%). Le nez bouché aggrave la sensation d’étouffement chez 75% d’entre eux. 71,6% ont un traitement quotidien pour la PNS, 50,5% le prennent tous les jours. Le lavage de nez est pratiqué quotidiennement par 40,5% d’entre eux. 32,2% des patients ont été opérés : 69% ont ressenti une amélioration des symptômes ORL, 37% de leur asthme et 60,6% de leur qualité de vie en général. Les polypes sont revenus dans 65,3% des cas. Après le retour des polypes, seuls 21,4% se sont vu proposer une biothérapie. 140 patients ont répondu au questionnaire de Ricci et Gagnon pour mesurer l’activité physique. Le score moyen est de 14,95 et correspond à un faible niveau d’activité physique.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>La PNS altère la qualité de vie au-delà des symptômes ORL et aggrave l’asthme; l’observance des traitements n’est pas optimale et le score d’activité physique est bas. En cas de récidive des polypes après chirurgie, seuls 21% des patients bénéficient d’une biothérapie.</p></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Pages 58-59"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139379174","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-01-01DOI: 10.1016/j.rmra.2023.11.031
S. Leblanc , M. Genin , F. Occelli , L. Dauchet , V. Leblanc , S. Hominal , A. Bizieux-Thaminy , S. Thomassin , M. Bernardi , E. Briens , L. Belmont , C. Lefoll , D. Renault , M. Paysse , A. Tierce , E. Wasielewski , A. Hamroun , D. Debieuvre , A. Cortot
Introduction
Les particules diesel, les hydrocarbures polycycliques et les particules fines sont classés cancérigènes pour le poumon par le CIRC. Ce mécanisme d’oncogenèse reste mal connu. Des données récentes suggèrent que les particules fines jouent le rôle de promoteur des tumeurs avec mutation EGFR [1]. L’objectif de notre étude est d’étudier le lien entre l’exposition aux polluants, aux radiations ionisantes et les altérations moléculaires et le statut PD-L1 des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC).
Méthodes
La cohorte KBP-2020 est une étude observationnelle multicentrique ayant inclus tous les patients avec un diagnostic de cancer du poumon en 2020. Seuls les patients atteints d’un CBNPC non épidermoïde dont le lieu de résidence était correctement rempli et situé en France métropolitaine ont été inclus dans cette analyse. Les niveaux d’exposition moyenne au cours des 20 dernières années aux polluants suivants ont été segmentés en quartiles : PM2,5, PM10, NO2, O3, rayonnements telluriques et cosmiques. L’exposition au radon a été segmentée selon les trois classes de l’IRSN. Les résultats étaient ajustés sur le tabac, l’âge et le sexe. Ils sont exprimés en OR IC95 %.
Résultats
Au total 7006 cas de CBNPC non épidermoïdes ont été identifiés. Pour 2900 cas où la mutation EGFR avait été recherchée, il existait un lien significatif et linéaire entre la moyenne des concentrations en PM2,5 et la présence de la mutation EGFR (OR du 4e quartile vs 1er quartile : 2,34 p = 0,002). Il existait également une association significative entre mutation EGFR et moyenne des concentrations en NO2 (OR du 4e quartile vs 1er quartile : 2,21 p = 0,003). Pour l’O3, on observait une association inverse (OR : 0,53 p = 0,003). Les autres altérations moléculaires n’étaient pas associées aux facteurs environnementaux, en dehors de la présence de STK11 avec les moyennes de PM10 (OR : 1,63, p = 0,016). Aucun lien significatif n’a été retrouvé entre le statut PDL1 et les expositions environnementales. Un lieu d’habitation à haut potentiel d’exposition au radon n’était pas associé à la présence d’altérations moléculaires.
Conclusion
Ces résultats démontrent l’association entre mutations EGFR et les PM2,5 et le NO2, indépendamment du tabagisme, alors qu’aucun lien n’est retrouvé pour les autres altérations touchant les drivers oncogéniques. Ils suggèrent que la lutte contre la pollution pourrait réduire la survenue de certains cancers du poumon.
{"title":"Association épidémiologique entre pollution et altérations oncogéniques dans le cancer du poumon","authors":"S. Leblanc , M. Genin , F. Occelli , L. Dauchet , V. Leblanc , S. Hominal , A. Bizieux-Thaminy , S. Thomassin , M. Bernardi , E. Briens , L. Belmont , C. Lefoll , D. Renault , M. Paysse , A. Tierce , E. Wasielewski , A. Hamroun , D. Debieuvre , A. Cortot","doi":"10.1016/j.rmra.2023.11.031","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.rmra.2023.11.031","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les particules diesel, les hydrocarbures polycycliques et les particules fines sont classés cancérigènes pour le poumon par le CIRC. Ce mécanisme d’oncogenèse reste mal connu. Des données récentes suggèrent que les particules fines jouent le rôle de promoteur des tumeurs avec mutation EGFR <span>[1]</span>. L’objectif de notre étude est d’étudier le lien entre l’exposition aux polluants, aux radiations ionisantes et les altérations moléculaires et le statut PD-L1 des cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC).</p></div><div><h3>Méthodes</h3><p>La cohorte KBP-2020 est une étude observationnelle multicentrique ayant inclus tous les patients avec un diagnostic de cancer du poumon en 2020. Seuls les patients atteints d’un CBNPC non épidermoïde dont le lieu de résidence était correctement rempli et situé en France métropolitaine ont été inclus dans cette analyse. Les niveaux d’exposition moyenne au cours des 20 dernières années aux polluants suivants ont été segmentés en quartiles : PM2,5, PM10, NO<sub>2</sub>, O<sub>3</sub>, rayonnements telluriques et cosmiques. L’exposition au radon a été segmentée selon les trois classes de l’IRSN. Les résultats étaient ajustés sur le tabac, l’âge et le sexe. Ils sont exprimés en OR IC95 %.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total 7006 cas de CBNPC non épidermoïdes ont été identifiés. Pour 2900 cas où la mutation EGFR avait été recherchée, il existait un lien significatif et linéaire entre la moyenne des concentrations en PM2,5 et la présence de la mutation EGFR (OR du 4<sup>e</sup> quartile vs 1<sup>er</sup> quartile : 2,34 <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,002). Il existait également une association significative entre mutation EGFR et moyenne des concentrations en NO<sub>2</sub> (OR du 4<sup>e</sup> quartile vs 1<sup>er</sup> quartile : 2,21 <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,003). Pour l’O<sub>3</sub>, on observait une association inverse (OR : 0,53 <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,003). Les autres altérations moléculaires n’étaient pas associées aux facteurs environnementaux, en dehors de la présence de STK11 avec les moyennes de PM10 (OR : 1,63, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,016). Aucun lien significatif n’a été retrouvé entre le statut PDL1 et les expositions environnementales. Un lieu d’habitation à haut potentiel d’exposition au radon n’était pas associé à la présence d’altérations moléculaires.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Ces résultats démontrent l’association entre mutations EGFR et les PM2,5 et le NO<sub>2</sub>, indépendamment du tabagisme, alors qu’aucun lien n’est retrouvé pour les autres altérations touchant les drivers oncogéniques. Ils suggèrent que la lutte contre la pollution pourrait réduire la survenue de certains cancers du poumon.</p></div>","PeriodicalId":53645,"journal":{"name":"Revue des Maladies Respiratoires Actualites","volume":"16 1","pages":"Pages 19-20"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139379234","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}