Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.447
S. Barbarot , H. Aubert , M. Boivin , C. Brosseau , A. Foureau , C. Cherbuy , E. Dhily , M. Larsen , A. Maruani , C. Droitcourt , J. Mazereeuw-Hautier , E. Faurel-Paul , A. Le Thuaut , M. Tching-Sin , V. Dochez , M. Bodinier , FRADEN, GREAT
<div><h3>Introduction</h3><div>De nouvelles stratégies de prévention primaire de la dermatite atopique (DA) sont nécessaires dans le but de réduire la fréquence et la sévérité de cette maladie. Les maladies atopiques sont associées à une perturbation de l’équilibre microbien intestinal au début de la vie. Les prébiotiques sont des sucres aux propriétés immunomodulatrices qui stimulent la diversité du microbiote digestif. Jusqu’à présent, la plupart des essais cliniques de prévention primaire se sont concentrés sur l’amélioration de la colonisation intestinale postnatale des nourrissons. Cependant, la vie prénatale est une période cruciale au cours de laquelle différents mécanismes de tolérance sont mis en place et des études précliniques chez la souris ont montré que l’apport maternel en prébiotique réduisait le risque d’allergie alimentaire chez la progéniture. Nous avons cherché à déterminer si la supplémentation anténatale en prébiotiques pendant la grossesse était susceptible de prévenir la DA chez les enfants à risque.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cet essai randomisé, en groupe parallèle, multicentrique, en double aveugle a évalué l’efficacité d’une supplémentation maternelle anténatale en prébiotiques (galacto-oligosaccharides (GOS)-inuline) par rapport à un placebo chez les femmes enceintes sur la survenue de la DA à l’âge d’un an chez les enfants à risque (définis comme ayant des antécédents maternels de maladie atopique). Les participantes ont été randomisées entre l’ingestion quotidienne de prébiotiques ou d’un placebo (maltodextrine) à partir de la 20<sup>e</sup> semaine de gestation jusqu’à l’accouchement. Les principaux critères d’évaluation secondaires étaient la gravité de la DA, la qualité de vie rapportée par les parents, la tolérance aux prébiotiques et la prévalence d’autres maladies atopiques. Une biocollection de sang, de selles et de lait maternel a été réalisée dans 126 dyades mère-enfant afin d’élucider les mécanismes impliqués dans le développement de la DA ainsi que l’impact des prébiotiques chez la mère et ses enfants à l’âge d’un an.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons recruté 376 femmes enceintes (188 dans le groupe prébiotique et 188 dans le groupe témoin). La supplémentation en prébiotiques n’a pas protégé contre l’apparition de la DA à l’âge d’un an (analyse en intention de traiter : OR [IC95 %] 1,01 [0,59 ; 1,74] <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,97), et n’a pas réduit la gravité de la maladie.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Les analyses de sous-groupes pré-spécifiées selon le statut d’allaitement ou le mode d’accouchement n’ont montré aucune différence entre les deux groupes. Il est intéressant de noter que la prise de prébiotiques a modulé la composition du microbiote intestinal maternel, en augmentant notamment les bifidobactéries. En outre, l’abondance relative de <em>Bidfidobacterium longum</em> était plus élevée chez les enfants exposés au prébiotique par leur mère au
{"title":"La supplémentation maternelle en prébiotiques pendant la grossesse régule la colonisation du microbiote des enfants à haut-risque de dermatite atopique, mais ne prévient pas la maladie à l’âge d’un an. Un essai contrôlé randomisé multicentrique","authors":"S. Barbarot , H. Aubert , M. Boivin , C. Brosseau , A. Foureau , C. Cherbuy , E. Dhily , M. Larsen , A. Maruani , C. Droitcourt , J. Mazereeuw-Hautier , E. Faurel-Paul , A. Le Thuaut , M. Tching-Sin , V. Dochez , M. Bodinier , FRADEN, GREAT","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.447","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.447","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>De nouvelles stratégies de prévention primaire de la dermatite atopique (DA) sont nécessaires dans le but de réduire la fréquence et la sévérité de cette maladie. Les maladies atopiques sont associées à une perturbation de l’équilibre microbien intestinal au début de la vie. Les prébiotiques sont des sucres aux propriétés immunomodulatrices qui stimulent la diversité du microbiote digestif. Jusqu’à présent, la plupart des essais cliniques de prévention primaire se sont concentrés sur l’amélioration de la colonisation intestinale postnatale des nourrissons. Cependant, la vie prénatale est une période cruciale au cours de laquelle différents mécanismes de tolérance sont mis en place et des études précliniques chez la souris ont montré que l’apport maternel en prébiotique réduisait le risque d’allergie alimentaire chez la progéniture. Nous avons cherché à déterminer si la supplémentation anténatale en prébiotiques pendant la grossesse était susceptible de prévenir la DA chez les enfants à risque.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cet essai randomisé, en groupe parallèle, multicentrique, en double aveugle a évalué l’efficacité d’une supplémentation maternelle anténatale en prébiotiques (galacto-oligosaccharides (GOS)-inuline) par rapport à un placebo chez les femmes enceintes sur la survenue de la DA à l’âge d’un an chez les enfants à risque (définis comme ayant des antécédents maternels de maladie atopique). Les participantes ont été randomisées entre l’ingestion quotidienne de prébiotiques ou d’un placebo (maltodextrine) à partir de la 20<sup>e</sup> semaine de gestation jusqu’à l’accouchement. Les principaux critères d’évaluation secondaires étaient la gravité de la DA, la qualité de vie rapportée par les parents, la tolérance aux prébiotiques et la prévalence d’autres maladies atopiques. Une biocollection de sang, de selles et de lait maternel a été réalisée dans 126 dyades mère-enfant afin d’élucider les mécanismes impliqués dans le développement de la DA ainsi que l’impact des prébiotiques chez la mère et ses enfants à l’âge d’un an.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons recruté 376 femmes enceintes (188 dans le groupe prébiotique et 188 dans le groupe témoin). La supplémentation en prébiotiques n’a pas protégé contre l’apparition de la DA à l’âge d’un an (analyse en intention de traiter : OR [IC95 %] 1,01 [0,59 ; 1,74] <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,97), et n’a pas réduit la gravité de la maladie.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Les analyses de sous-groupes pré-spécifiées selon le statut d’allaitement ou le mode d’accouchement n’ont montré aucune différence entre les deux groupes. Il est intéressant de noter que la prise de prébiotiques a modulé la composition du microbiote intestinal maternel, en augmentant notamment les bifidobactéries. En outre, l’abondance relative de <em>Bidfidobacterium longum</em> était plus élevée chez les enfants exposés au prébiotique par leur mère au ","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A44"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659131","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.446
A. Bataille , C. Le Gall-Ianotto , P. Elies , C. Szczepaniak , L. Misery , M. Talagas
<div><h3>Introduction</h3><div>Le prurit, communément déclenché par des pruritogènes chimiques, peut également être déclenché par des pressions légères. Ce prurit, dit mécanique (PM), est avant tout observé en condition pathologique (ex. : dermatite atopique, psoriasis). Alors dénommé alloknésie, il est déclenché par des pressions censées induire une sensation de toucher léger. La compréhension des voies de signalisation du PM reste très parcellaire, en particulier en ce qui concerne la nature des récepteurs tactiles responsables de son initiation. Les récepteurs tactiles qui détectent les pressions légères à l’origine du toucher léger sont les dômes tactiles (DT). Les cellules de Merkel (CM) y communiquent par l’intermédiaire de synapses chimiques avec des fibres nerveuses Aß, qui relaient ensuite l’information tactile au système nerveux central. Les fibres Aß des DT sont décrites comme inhibant la survenue de PM, témoignant de la capacité des DT à percevoir les stimuli à l’origine du PM. Les DT renferment également des fibres Aδ, faiblement myélinisées, et C, non myélinisées, dont le rôle reste inconnu. Les profils d’activation des fibres nerveuses initiant le PM chez l’Homme et la souris sont ceux de fibres Aδ et/ou C. Nous formulons l’hypothèse que les CM pourraient initier le PM en communiquant avec les fibres Aδ et C via des synapses.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Des biopsies cutanées de rat (peau glabre) et humaines (peau du visage) ont été observées selon une approche microscopique corrélative. Les biopsies ont dans un premier temps été observées en microscopie confocale afin de rechercher des contacts de type synaptique entre des CM (cytokératine 20+) et des fibres nerveuses A∂ (neurofilament 200+, périphérine -) ou C (neurofilament 200+, périphérine +). Les vésicules présynaptiques ont été visualisées à l’aide de l’anticorps anti-synaptophysine. Les zones de contact identifiées ont ensuite été observées en microscopie électronique à transmission afin de visualiser l’ultrastructure des contacts.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les contacts entre les CM et les fibres Aδ/C possèdent les caractéristiques morphologiques et ultrastructurales de synapses chimiques, que ce soit chez l’Homme ou le rat.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>La découverte de contacts possédant les caractéristiques ultrastructurales de synapses chimiques entre les CM et les fibres nerveuses Aδ /C constitue un changement de paradigme, renforçant l’hypothèse selon laquelle les DT pourraient être les récepteurs tactiles potentiellement responsables de l’initiation du PM.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La mise en évidence récente du rôle modulateur des DT dans la perception du PM a ouvert la voie à l’identification des récepteurs tactiles responsables de son initiation, un champ d’investigation totalement inexploré. Le couple CM – fibre nerveuse Aδ/C pourrait constituer à terme une cible thérapeutique potentielle pour la prise en
{"title":"Cellules de Merkel, prurit mécanique et alloknésie : identification et caractérisation ultrastructurale, par une approche microscopique corrélative, de contacts de type synaptique entre cellules de Merkel et fibres nerveuses Aδ/C","authors":"A. Bataille , C. Le Gall-Ianotto , P. Elies , C. Szczepaniak , L. Misery , M. Talagas","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.446","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.446","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le prurit, communément déclenché par des pruritogènes chimiques, peut également être déclenché par des pressions légères. Ce prurit, dit mécanique (PM), est avant tout observé en condition pathologique (ex. : dermatite atopique, psoriasis). Alors dénommé alloknésie, il est déclenché par des pressions censées induire une sensation de toucher léger. La compréhension des voies de signalisation du PM reste très parcellaire, en particulier en ce qui concerne la nature des récepteurs tactiles responsables de son initiation. Les récepteurs tactiles qui détectent les pressions légères à l’origine du toucher léger sont les dômes tactiles (DT). Les cellules de Merkel (CM) y communiquent par l’intermédiaire de synapses chimiques avec des fibres nerveuses Aß, qui relaient ensuite l’information tactile au système nerveux central. Les fibres Aß des DT sont décrites comme inhibant la survenue de PM, témoignant de la capacité des DT à percevoir les stimuli à l’origine du PM. Les DT renferment également des fibres Aδ, faiblement myélinisées, et C, non myélinisées, dont le rôle reste inconnu. Les profils d’activation des fibres nerveuses initiant le PM chez l’Homme et la souris sont ceux de fibres Aδ et/ou C. Nous formulons l’hypothèse que les CM pourraient initier le PM en communiquant avec les fibres Aδ et C via des synapses.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Des biopsies cutanées de rat (peau glabre) et humaines (peau du visage) ont été observées selon une approche microscopique corrélative. Les biopsies ont dans un premier temps été observées en microscopie confocale afin de rechercher des contacts de type synaptique entre des CM (cytokératine 20+) et des fibres nerveuses A∂ (neurofilament 200+, périphérine -) ou C (neurofilament 200+, périphérine +). Les vésicules présynaptiques ont été visualisées à l’aide de l’anticorps anti-synaptophysine. Les zones de contact identifiées ont ensuite été observées en microscopie électronique à transmission afin de visualiser l’ultrastructure des contacts.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les contacts entre les CM et les fibres Aδ/C possèdent les caractéristiques morphologiques et ultrastructurales de synapses chimiques, que ce soit chez l’Homme ou le rat.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>La découverte de contacts possédant les caractéristiques ultrastructurales de synapses chimiques entre les CM et les fibres nerveuses Aδ /C constitue un changement de paradigme, renforçant l’hypothèse selon laquelle les DT pourraient être les récepteurs tactiles potentiellement responsables de l’initiation du PM.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La mise en évidence récente du rôle modulateur des DT dans la perception du PM a ouvert la voie à l’identification des récepteurs tactiles responsables de son initiation, un champ d’investigation totalement inexploré. Le couple CM – fibre nerveuse Aδ/C pourrait constituer à terme une cible thérapeutique potentielle pour la prise en ","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A43-A44"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659132","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.516
G. Chidiac , L. Faltot , M. Perier Muzet , M. Donzel , S. Dalle
<div><h3>Introduction</h3><div>Le mycosis fongoïde (MF) et le syndrome de Sézary (SS) représentent environ 70 % des lymphomes T cutanés (LTC). Leur traitement à des stades avancés est souvent complexe. Depuis quelques années, le mogamulizumab (MOGA), un anticorps monoclonal ciblant le récepteur CCR4, est utilisé en seconde intention pour traiter les MF et SS avancés. Bien que le MOGA semble donner des résultats prometteurs, il est également associé à divers effets indésirables, notamment des éruptions cutanées. Cette étude analyse les patients atteints de MF ou SS traités par le MOGA, en se concentrant sur les réactions cutanées associées au MOGA (RCAM) et leur lien potentiel avec la réponse thérapeutique.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude rétrospective monocentrique a recueilli les données de patients atteints de MF ou SS et traités par le MOGA entre janvier 2012 et septembre 2023.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur 34 patients inclus (moyenne d’âge : 65 ans, 19 hommes et 15 femmes), cinq (15 %) ont développé une RCAM après une durée moyenne de 70,8 semaines. Les éruptions se manifestaient par des plaques érythémateuses et squameuses, principalement sur la tête et le cou, ainsi que sur le tronc et les extrémités. Aucun arrêt du traitement par MOGA n’a été nécessaire; l’application de dermocorticoïdes a amélioré l’éruption chez quatre patients. Histologiquement, les biopsies cutanées ont montré des infiltrats granulomateux avec des ratios CD4 normalisés ou inversés et absence de monoclonalité. Les patients avec RCAM ont eu une survie sans progression médiane de 122,4 semaines et un taux de réponse objective de 100 %, avec 60 % de réponses complètes. Quatre patients sur cinq ont atteint leur meilleure réponse avant l’apparition de la RCAM. Cependant, deux patients ont eu une progression de la maladie après une réponse partielle initiale, dont un est décédé. Les 29 patients sans RCAM avaient une survie sans progression médiane de 12,41 semaines, un taux de réponse objective de 66 %, avec une réponse complète chez 14 %.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Les RCAM sont survenues chez 15 % des patients, moins que les 25 % observés dans l’essai phase 3 MAVORIC. Le MOGA peut induire la déplétion des cellules T régulatrices (Tregs), augmentant l’activation des CD8+ ciblant potentiellement les autoantigènes sur les kératinocytes épidermiques et la production d’autoanticorps contre les kératinocytes et mélanocytes. Sur le plan anatomopathologique, nos patients présentaient principalement des éruptions granulomateuses, bien que la littérature rapporte plus fréquemment des réactions spongiotiques et psoriasiformes. Les RCAM ont souvent été décrites comme marqueurs de bonne réponse au MOGA. Cependant, cette réponse n’est pas toujours durable et des progressions de la maladie peuvent s’observées même après une réponse favorable initiale comme le montre notre étude.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Il est crucial
{"title":"Eruptions cutanées associées au mogamulizumab dans les lymphomes T cutanés : une étude rétrospective monocentrique","authors":"G. Chidiac , L. Faltot , M. Perier Muzet , M. Donzel , S. Dalle","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.516","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.516","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le mycosis fongoïde (MF) et le syndrome de Sézary (SS) représentent environ 70 % des lymphomes T cutanés (LTC). Leur traitement à des stades avancés est souvent complexe. Depuis quelques années, le mogamulizumab (MOGA), un anticorps monoclonal ciblant le récepteur CCR4, est utilisé en seconde intention pour traiter les MF et SS avancés. Bien que le MOGA semble donner des résultats prometteurs, il est également associé à divers effets indésirables, notamment des éruptions cutanées. Cette étude analyse les patients atteints de MF ou SS traités par le MOGA, en se concentrant sur les réactions cutanées associées au MOGA (RCAM) et leur lien potentiel avec la réponse thérapeutique.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude rétrospective monocentrique a recueilli les données de patients atteints de MF ou SS et traités par le MOGA entre janvier 2012 et septembre 2023.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur 34 patients inclus (moyenne d’âge : 65 ans, 19 hommes et 15 femmes), cinq (15 %) ont développé une RCAM après une durée moyenne de 70,8 semaines. Les éruptions se manifestaient par des plaques érythémateuses et squameuses, principalement sur la tête et le cou, ainsi que sur le tronc et les extrémités. Aucun arrêt du traitement par MOGA n’a été nécessaire; l’application de dermocorticoïdes a amélioré l’éruption chez quatre patients. Histologiquement, les biopsies cutanées ont montré des infiltrats granulomateux avec des ratios CD4 normalisés ou inversés et absence de monoclonalité. Les patients avec RCAM ont eu une survie sans progression médiane de 122,4 semaines et un taux de réponse objective de 100 %, avec 60 % de réponses complètes. Quatre patients sur cinq ont atteint leur meilleure réponse avant l’apparition de la RCAM. Cependant, deux patients ont eu une progression de la maladie après une réponse partielle initiale, dont un est décédé. Les 29 patients sans RCAM avaient une survie sans progression médiane de 12,41 semaines, un taux de réponse objective de 66 %, avec une réponse complète chez 14 %.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Les RCAM sont survenues chez 15 % des patients, moins que les 25 % observés dans l’essai phase 3 MAVORIC. Le MOGA peut induire la déplétion des cellules T régulatrices (Tregs), augmentant l’activation des CD8+ ciblant potentiellement les autoantigènes sur les kératinocytes épidermiques et la production d’autoanticorps contre les kératinocytes et mélanocytes. Sur le plan anatomopathologique, nos patients présentaient principalement des éruptions granulomateuses, bien que la littérature rapporte plus fréquemment des réactions spongiotiques et psoriasiformes. Les RCAM ont souvent été décrites comme marqueurs de bonne réponse au MOGA. Cependant, cette réponse n’est pas toujours durable et des progressions de la maladie peuvent s’observées même après une réponse favorable initiale comme le montre notre étude.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Il est crucial ","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A87"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659459","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.455
A. Cottu , C. Grolleau , C. Gandon , T. Mahévas , A. Contis , E. Lazaro , C. Léonard , R. Sterpu , P. Senet , A. Aouba , E. Weber , C. Morice , E. Huard , A. Sanchez , N. Limal , T. Maillet , B. Terrier , M. Battistela , J.D. Bouaziz , M. Jachiet
<div><h3>Introduction</h3><div>La périartérite noueuse (PAN) est une vascularite systémique rare. Les manifestations cutanées sont habituellement au premier plan et sont souvent réfractaires ou récidivantes malgré l’utilisation de corticoïdes oraux et d’immunosuppresseurs conventionnels. L’IL-6 est une cytokine pro-inflammatoire dont les taux sériques sont élevés chez les patients atteints de PAN ; cependant il n’existe que peu de données sur l’efficacité des anti-IL6 dans cette maladie. L’objectif de ce travail est de décrire l’utilisation du tocilizumab, un anti-IL-6, chez des patients avec une atteinte cutanée réfractaire de PAN.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons conduit une étude rétrospective multicentrique française. Étaient inclus des patients adultes atteints de PAN histologiquement prouvées, sans infection active par l’hépatite B, avec des manifestations cutanées et possiblement extra-cutanées traitées par tocilizumab. La rémission cutanée complète était définie cliniquement par la disparition des lésions cutanées et la rémission cutanée partielle par une amélioration d’au moins 50 % des lésions sans réponse complète.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dix-huit patients, dont 15 (83 %) femmes, ont été inclus entre mai 2020 et février 2024. L’âge médian à l’introduction du tocilizumab était de 56 [EIQ 38–66] ans. Le nombre médian de lignes de traitements reçues avant l’introduction du tocilizumab était de 4 [EIQ 2–5]. Le motif d’introduction du tocilizumab était l’absence de contrôle des lésions cutanées (nodules, livedo, purpura) pour tous les patients, neurologiques (mononeuropathie) pour 10 (56 %) patients et articulaires pour 6 (33 %) patients. L’administration était intraveineuse pour 14 (78 %) patients et sous-cutanée pour 4 (22 %), en association aux corticoïdes oraux pour tous sauf un patient. Un autre immunosuppresseur précédemment introduit était poursuivi pour 8 (44 %) patients (5 méthotrexate, 2 dapsone, 1 azathioprine).</div><div>La durée médiane de suivi après l’introduction du tocilizumab était de 20 [EIQ 11–36] mois. Sept (38 %) patients présentaient une réponse complète et 10 (55 %) une réponse partielle. La réponse était atteinte après une durée médiane de 2 [1–3] mois après l’introduction du tocilizumab. Le score d’activité des vascularites de Birmingham (BVAS), la CRP, ainsi que la dose quotidienne de corticoïdes diminuaient dès 3 mois de traitement, de façon prolongée à 12 mois. Les corticoïdes ont pu être arrêtés chez 5/17 (29 %) patients et les immunosuppresseurs associés chez 4/8 (50 %) patients.</div><div>Six (33 %) patients ont présenté des poussées de PAN sous tocilizumab, dont des manifestations cutanées chez tous et une récidive d’accident vasculaire cérébral ischémique chez un patient. Une réaction au site d’injection, une neutropénie non compliquée, une infection sévère et une sigmoïdite étaient rapportées.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le tocilizumab semble avoir une
{"title":"Périartérite noueuse avec atteinte cutanée traitée par tocilizumab","authors":"A. Cottu , C. Grolleau , C. Gandon , T. Mahévas , A. Contis , E. Lazaro , C. Léonard , R. Sterpu , P. Senet , A. Aouba , E. Weber , C. Morice , E. Huard , A. Sanchez , N. Limal , T. Maillet , B. Terrier , M. Battistela , J.D. Bouaziz , M. Jachiet","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.455","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.455","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La périartérite noueuse (PAN) est une vascularite systémique rare. Les manifestations cutanées sont habituellement au premier plan et sont souvent réfractaires ou récidivantes malgré l’utilisation de corticoïdes oraux et d’immunosuppresseurs conventionnels. L’IL-6 est une cytokine pro-inflammatoire dont les taux sériques sont élevés chez les patients atteints de PAN ; cependant il n’existe que peu de données sur l’efficacité des anti-IL6 dans cette maladie. L’objectif de ce travail est de décrire l’utilisation du tocilizumab, un anti-IL-6, chez des patients avec une atteinte cutanée réfractaire de PAN.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons conduit une étude rétrospective multicentrique française. Étaient inclus des patients adultes atteints de PAN histologiquement prouvées, sans infection active par l’hépatite B, avec des manifestations cutanées et possiblement extra-cutanées traitées par tocilizumab. La rémission cutanée complète était définie cliniquement par la disparition des lésions cutanées et la rémission cutanée partielle par une amélioration d’au moins 50 % des lésions sans réponse complète.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dix-huit patients, dont 15 (83 %) femmes, ont été inclus entre mai 2020 et février 2024. L’âge médian à l’introduction du tocilizumab était de 56 [EIQ 38–66] ans. Le nombre médian de lignes de traitements reçues avant l’introduction du tocilizumab était de 4 [EIQ 2–5]. Le motif d’introduction du tocilizumab était l’absence de contrôle des lésions cutanées (nodules, livedo, purpura) pour tous les patients, neurologiques (mononeuropathie) pour 10 (56 %) patients et articulaires pour 6 (33 %) patients. L’administration était intraveineuse pour 14 (78 %) patients et sous-cutanée pour 4 (22 %), en association aux corticoïdes oraux pour tous sauf un patient. Un autre immunosuppresseur précédemment introduit était poursuivi pour 8 (44 %) patients (5 méthotrexate, 2 dapsone, 1 azathioprine).</div><div>La durée médiane de suivi après l’introduction du tocilizumab était de 20 [EIQ 11–36] mois. Sept (38 %) patients présentaient une réponse complète et 10 (55 %) une réponse partielle. La réponse était atteinte après une durée médiane de 2 [1–3] mois après l’introduction du tocilizumab. Le score d’activité des vascularites de Birmingham (BVAS), la CRP, ainsi que la dose quotidienne de corticoïdes diminuaient dès 3 mois de traitement, de façon prolongée à 12 mois. Les corticoïdes ont pu être arrêtés chez 5/17 (29 %) patients et les immunosuppresseurs associés chez 4/8 (50 %) patients.</div><div>Six (33 %) patients ont présenté des poussées de PAN sous tocilizumab, dont des manifestations cutanées chez tous et une récidive d’accident vasculaire cérébral ischémique chez un patient. Une réaction au site d’injection, une neutropénie non compliquée, une infection sévère et une sigmoïdite étaient rapportées.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le tocilizumab semble avoir une","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A49"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659568","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.531
S. Bouchereau , C. Cavalieri , C. Lebbé , C. Pagès , E. Gérard , J. Rouanet , C. Bejar , E. Maubec , N. Kramkimel , R. Vergara , C. Lesage , F. Grange , B. Bonniaud , S. Darras , B. Baroudjian , Y. Le Corre , F. Brunet Possenti , M. Saint-Jean , S. Belkaïd , E. Tournier , E. Funck-Brentano
<div><h3>Introduction</h3><div>Dans les traitements néoadjuvants des mélanomes stade III–IV résécables, la réponse pathologique majeure (RPM,<!--> <!-->≤<!--> <!-->10 % de cellules tumorales viables) est associée à la survie sans récidive après chirurgie (SSR). L’objectif de notre étude est d’analyser, chez les patients inclus dans NEOMEL (étude de vie réelle nationale multicentrique rétrospective chez les patients ayant reçu un traitement néoadjuvant par inhibiteurs de <em>checkpoint</em>), les réponses métaboliques obtenues après traitement néoadjuvant avec les réponses pathologiques et la survie.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Les patients de NEOMEL ayant eu des TEP 18F-FDG après le traitement néoadjuvant (≥<!--> <!-->1 perfusion) ont été inclus. Les taux de réponse au TEP (complète, partielle, stabilité ou progression) étaient analysés en fonction de la réponse pathologique selon les critères INMC (sensibilité, spécificité et rapports de vraisemblance du TEP sur la réponse pathologique) et de la SSR.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur les 166 patients de NEOMEL, 73 avaient eu un TEP après le traitement néoadjuvant, d’âge médian 63,4 ans [25,4–87,3], dont 34 % femmes, 92 % ECOG 0, 47 % mutation BRAFV600E/K. Le traitement néoadjuvant était l’ipilimumab-nivolumab (30 %) ou un anti-PD1 seul (70 %). Parmi ces 73 patients, 19, 30, 14 et 37 % avaient une réponse complète, réponse partielle, stabilité et progression, respectivement. Parmi eux, 60 patients étaient opérés après traitement néoadjuvant et avaient une réponse pathologique INMC : 53 % de RPM, 7 % partielle et 40 % sans réponse. Le délai médian entre la chirurgie et le TEP scanner était de 12 jours [1–160]. Les patients ayant une réponse métabolique complète ou partielle avaient une RPM dans 93 % (27/29) des cas. Parmi eux, les réponses métaboliques complètes avaient tous une RPM (8/8). Le TEP avait une sensibilité de 93 %, spécificité de 84 %, et un taux de vraisemblance positif de 5,94 dans la détection de l’absence de RPM. Après un suivi de 7,1 mois [1,8–84,5], la médiane de SSR n’était atteinte dans aucun des groupes.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Cette étude montre que tous les patients avec réponse métabolique complète avaient une RPM, soit une très forte sensibilité du TEP pour évaluer la RPM. Il faudra continuer à suivre cette cohorte pour montrer que la réponse au TEP est un marqueur robuste de la survie sans récidive après chirurgie, et pourrait constituer une alternative à la réponse pathologique, qui parfois peut être d’interprétation difficile (réduction du lit tumoral, autres critères que le pourcentage de cellules viables, tels que la nécrose, les mélanophages, la fibrose, l’inflammation). Le TEP permettrait d’identifier les patients pour envisager des stratégies de désescalade thérapeutique (pas de chirurgie, pas de traitement adjuvant ?) et à l’inverse d’identifier les patients non répondeurs pour adapter les traitements néoadjuvant/adju
导言:在对可切除的III-IV期黑色素瘤进行新辅助治疗时,主要病理反应(MPR,≤10%的存活肿瘤细胞)与术后无复发生存率(RFS)相关。我们的研究旨在分析NEOMEL(对接受新辅助检查点抑制剂治疗的患者进行的全国性多中心回顾性真实生活研究)中的患者在新辅助治疗后获得的代谢反应与病理反应和生存率的关系。结果166例NEOMEL患者中,73例在新辅助治疗后进行了PET扫描,中位年龄为63.4岁[25.4-87.3],34%为女性,92%为ECOG 0,47%为BRAFV600E/K突变。新辅助治疗为伊匹单抗-尼妥珠单抗(30%)或单独抗PD1(70%)。在这73名患者中,分别有19%、30%、14%和37%的患者出现完全应答、部分应答、稳定和进展。其中,60 名患者在新辅助治疗后接受了手术,并获得了 INMC 病理反应:53% 为 PMR,7% 为部分反应,40% 为无反应。从手术到 PET 扫描的中位时间为 12 天 [1-160]。有完全或部分代谢反应的患者中,93%(27/29)有 PMR。其中,完全代谢反应患者均有 PMR(8/8)。PET 检测没有 PMR 的灵敏度为 93%,特异度为 84%,阳性似然率为 5.94。讨论这项研究表明,所有完全代谢反应患者都有 PMR,这意味着 PET 对评估 PMR 具有非常高的灵敏度。需要对该组患者进行进一步随访,以证明 PET 反应是术后无复发生存率的可靠标志,并可替代有时难以解释的病理反应(肿瘤床缩小、存活细胞百分比以外的标准,如坏死、噬黑色素细胞、纤维化、炎症)。正电子发射计算机断层显像可用于鉴别考虑采用治疗降级策略(不手术、不辅助治疗等)的患者,反之,也可用于鉴别无应答患者,以便调整新辅助/辅助治疗。
{"title":"La réponse métabolique au TEP : un marqueur de réponse au traitement néoadjuvant dans le mélanome","authors":"S. Bouchereau , C. Cavalieri , C. Lebbé , C. Pagès , E. Gérard , J. Rouanet , C. Bejar , E. Maubec , N. Kramkimel , R. Vergara , C. Lesage , F. Grange , B. Bonniaud , S. Darras , B. Baroudjian , Y. Le Corre , F. Brunet Possenti , M. Saint-Jean , S. Belkaïd , E. Tournier , E. Funck-Brentano","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.531","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.531","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Dans les traitements néoadjuvants des mélanomes stade III–IV résécables, la réponse pathologique majeure (RPM,<!--> <!-->≤<!--> <!-->10 % de cellules tumorales viables) est associée à la survie sans récidive après chirurgie (SSR). L’objectif de notre étude est d’analyser, chez les patients inclus dans NEOMEL (étude de vie réelle nationale multicentrique rétrospective chez les patients ayant reçu un traitement néoadjuvant par inhibiteurs de <em>checkpoint</em>), les réponses métaboliques obtenues après traitement néoadjuvant avec les réponses pathologiques et la survie.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Les patients de NEOMEL ayant eu des TEP 18F-FDG après le traitement néoadjuvant (≥<!--> <!-->1 perfusion) ont été inclus. Les taux de réponse au TEP (complète, partielle, stabilité ou progression) étaient analysés en fonction de la réponse pathologique selon les critères INMC (sensibilité, spécificité et rapports de vraisemblance du TEP sur la réponse pathologique) et de la SSR.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur les 166 patients de NEOMEL, 73 avaient eu un TEP après le traitement néoadjuvant, d’âge médian 63,4 ans [25,4–87,3], dont 34 % femmes, 92 % ECOG 0, 47 % mutation BRAFV600E/K. Le traitement néoadjuvant était l’ipilimumab-nivolumab (30 %) ou un anti-PD1 seul (70 %). Parmi ces 73 patients, 19, 30, 14 et 37 % avaient une réponse complète, réponse partielle, stabilité et progression, respectivement. Parmi eux, 60 patients étaient opérés après traitement néoadjuvant et avaient une réponse pathologique INMC : 53 % de RPM, 7 % partielle et 40 % sans réponse. Le délai médian entre la chirurgie et le TEP scanner était de 12 jours [1–160]. Les patients ayant une réponse métabolique complète ou partielle avaient une RPM dans 93 % (27/29) des cas. Parmi eux, les réponses métaboliques complètes avaient tous une RPM (8/8). Le TEP avait une sensibilité de 93 %, spécificité de 84 %, et un taux de vraisemblance positif de 5,94 dans la détection de l’absence de RPM. Après un suivi de 7,1 mois [1,8–84,5], la médiane de SSR n’était atteinte dans aucun des groupes.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Cette étude montre que tous les patients avec réponse métabolique complète avaient une RPM, soit une très forte sensibilité du TEP pour évaluer la RPM. Il faudra continuer à suivre cette cohorte pour montrer que la réponse au TEP est un marqueur robuste de la survie sans récidive après chirurgie, et pourrait constituer une alternative à la réponse pathologique, qui parfois peut être d’interprétation difficile (réduction du lit tumoral, autres critères que le pourcentage de cellules viables, tels que la nécrose, les mélanophages, la fibrose, l’inflammation). Le TEP permettrait d’identifier les patients pour envisager des stratégies de désescalade thérapeutique (pas de chirurgie, pas de traitement adjuvant ?) et à l’inverse d’identifier les patients non répondeurs pour adapter les traitements néoadjuvant/adju","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A97-A98"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659796","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.494
L. Chêne , T. Hubiche , J.M. De Guillebon , M. Severino Freire , E. Bourrat , S. Barberot , C. Chiaverini
<div><h3>Introduction</h3><div>Les dermatoses neutrophiliques (DN) sont rares chez l’enfant. La présentation dermatologique est généralement similaire à celle de l’adulte, mais avec une fréquence plus élevée de manifestations extra-cutanées. Le traitement est mal codifié, en particulier dans les cas de résistance ou de dépendance aux stéroïdes. Nous présentons 4 cas de DN pédiatrique sévère ayant nécessité un traitement anti-TNFα.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Étude descriptive, rétrospective, multicentrique, incluant les patients <<!--> <!-->18 ans avec un diagnostic de DN confirmé par l’histologie, et traité par anti TNFα.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quatre patients, 2 filles et 2 garçons, âgés de 3 à 14 ans, ont été admis pour fièvre, syndrome inflammatoire biologique, asthénie, et lésions cutanées nodulaires nécrotiques des membres (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), du visage (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), des fesses (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) associées chez 2 patients à une atteinte muqueuse comprenant une laryngite sévère avec dyspnée. Les biopsies cutanées étaient compatibles avec une DN (2 syndromes de Sweet et 2 pyoderma gangrenosum). Chez 2 patients les lésions étaient précédées d’un épisode infectieux ; un patient avait une maladie inflammatoire de l’intestin et un patient avait eu une vaccination BCG avant le début de la maladie. Tous les patients ont reçu initialement des corticoïdes oraux ou intraveineux à des doses allant de 1 à 2<!--> <!-->mg/kg/jour, sans efficacité ou avec cortico-dépendance. Dans les suites, une patiente avec atteinte muqueuse sévère a été traitée directement par infliximab (10<!--> <!-->mg/kg) tous les mois avec une réponse partielle, puis toutes les 3 semaines avec une réponse complète. Deux patients ont été traités par dapsone (2<!--> <!-->mg/kg/j) sans efficacité. Trois patients ont reçu de la ciclosporine jusqu’à 5<!--> <!-->mg/kg/j sans efficacité (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) ou avec toxicité rénale (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Un patient a été guéri sous adalimumab (40<!--> <!-->mg/15 j), un autre avec atteinte muqueuse sévère par infliximab (5<!--> <!-->mg/kg puis 10<!--> <!-->mg/kg) tous les14<!--> <!-->jours. Le dernier patient a été traité par infliximab (7,5<!--> <!-->mg/kg) tous les14<!--> <!-->jours puis du fait d’une résistance secondaire à la présence d’anticorps anti-infliximab, par adalimumab (40<!--> <!-->mg/15j) avec une réponse complète. Aucun effet indésirable sous anti TNFα rapporté.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Les DN pédiatriques peuvent être sévères, notamment en cas d’atteinte des voies aériennes supérieures (laryngées) pouvant se compliquer d’une détresse respiratoire. Nos cas sont originaux car l’atteinte ORL n’a été rapportée que chez les nourrissons et non chez les enfants. La résistance/dépendance aux stéroïdes systémiques est également inhabituelle chez les enfants, mais plus souvent rapportée que chez l’adulte. Dans ce ca
{"title":"Anti-TNFα dans la dermatose neutrophilique pédiatrique résistante aux corticostéroïdes","authors":"L. Chêne , T. Hubiche , J.M. De Guillebon , M. Severino Freire , E. Bourrat , S. Barberot , C. Chiaverini","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.494","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.494","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les dermatoses neutrophiliques (DN) sont rares chez l’enfant. La présentation dermatologique est généralement similaire à celle de l’adulte, mais avec une fréquence plus élevée de manifestations extra-cutanées. Le traitement est mal codifié, en particulier dans les cas de résistance ou de dépendance aux stéroïdes. Nous présentons 4 cas de DN pédiatrique sévère ayant nécessité un traitement anti-TNFα.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Étude descriptive, rétrospective, multicentrique, incluant les patients <<!--> <!-->18 ans avec un diagnostic de DN confirmé par l’histologie, et traité par anti TNFα.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Quatre patients, 2 filles et 2 garçons, âgés de 3 à 14 ans, ont été admis pour fièvre, syndrome inflammatoire biologique, asthénie, et lésions cutanées nodulaires nécrotiques des membres (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), du visage (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1), des fesses (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) associées chez 2 patients à une atteinte muqueuse comprenant une laryngite sévère avec dyspnée. Les biopsies cutanées étaient compatibles avec une DN (2 syndromes de Sweet et 2 pyoderma gangrenosum). Chez 2 patients les lésions étaient précédées d’un épisode infectieux ; un patient avait une maladie inflammatoire de l’intestin et un patient avait eu une vaccination BCG avant le début de la maladie. Tous les patients ont reçu initialement des corticoïdes oraux ou intraveineux à des doses allant de 1 à 2<!--> <!-->mg/kg/jour, sans efficacité ou avec cortico-dépendance. Dans les suites, une patiente avec atteinte muqueuse sévère a été traitée directement par infliximab (10<!--> <!-->mg/kg) tous les mois avec une réponse partielle, puis toutes les 3 semaines avec une réponse complète. Deux patients ont été traités par dapsone (2<!--> <!-->mg/kg/j) sans efficacité. Trois patients ont reçu de la ciclosporine jusqu’à 5<!--> <!-->mg/kg/j sans efficacité (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) ou avec toxicité rénale (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Un patient a été guéri sous adalimumab (40<!--> <!-->mg/15 j), un autre avec atteinte muqueuse sévère par infliximab (5<!--> <!-->mg/kg puis 10<!--> <!-->mg/kg) tous les14<!--> <!-->jours. Le dernier patient a été traité par infliximab (7,5<!--> <!-->mg/kg) tous les14<!--> <!-->jours puis du fait d’une résistance secondaire à la présence d’anticorps anti-infliximab, par adalimumab (40<!--> <!-->mg/15j) avec une réponse complète. Aucun effet indésirable sous anti TNFα rapporté.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Les DN pédiatriques peuvent être sévères, notamment en cas d’atteinte des voies aériennes supérieures (laryngées) pouvant se compliquer d’une détresse respiratoire. Nos cas sont originaux car l’atteinte ORL n’a été rapportée que chez les nourrissons et non chez les enfants. La résistance/dépendance aux stéroïdes systémiques est également inhabituelle chez les enfants, mais plus souvent rapportée que chez l’adulte. Dans ce ca","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A72-A73"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659873","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.520
H. Sinson , L. Karayan-Tapon , J. Godet , P. Rivet , C. Alleyrat , M. Battistella , H. Pierron , F. Morel , J.C. Lecron , L. Favot , E. Frouin
<div><h3>Introduction</h3><div>Le diagnostic de tumeur sébacée (TS) soulève toujours la possibilité d’une association avec le syndrome de Muir-Torre (SMT) ce qui permet de dépister des tumeurs malignes profondes (carcinomes colorectaux et endométriaux) avant qu’ils ne deviennent symptomatiques. L’immunohistochimie (IHC), la biologie moléculaire et le score de risque de la Mayo-Clinic sont des approches différentes pour le dépistage du SMT. Nous avons effectué une analyse rétrospective de tumeurs sébacées non sélectionnées afin de déterminer les outils optimaux à mettre en œuvre pour le dépistage du SMT.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Le phénotype mimatch repair déficient (dMMR) a été déterminé soit par IHC à l’aide des anticorps dirigés contre les quatre protéines de réparation des mésappariements sur TMA, soit par biologie moléculaire à l’aide de la PCR pentaplex. Le score de risque de SMT de la Mayo Clinic a été calculé à partir des dossiers médicaux. La sensibilité et la spécificité de chaque test pour la détection du SMT ont été déterminées.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons inclus 107 patients, dont 8 avec plusieurs TSs, pour un total de 123 TSs (43 adénomes sébacés, 19 sébacéomes et 61 carcinomes sébacés (CS)). La perte d’au moins une protéine MMR a été observée dans 70,7 % des tumeurs, tandis que 48 % avaient un statut microsatellitaire instable. La concordance entre les deux techniques était de 92,9 %, avec un coefficient kappa de Cohen de 0,85. Dix-neuf patients (20,2 %) avaient un score de risque de ≥<!--> <!-->2 points de la Mayo Clinic, l’un d’entre eux ayant un CS de phénotype pMMR. Parmi les 13 patients atteints de SMT confirmé, 2 avaient un faible score de risque de la Mayo Clinic (1 point). L’IHC avait la sensibilité la plus élevée pour le dépistage du SMT (100 %) avec une spécificité de 34,1 %, tandis qu’un score de risque de la Mayo Clinic de 2 points ou plus avait une sensibilité plus faible (92 %) mais une spécificité plus élevée (89 %).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Notre approche a permis de déterminer la fréquence du phénotype dMMR dans une population de SN non sélectionnés. Dans une revue de la littérature la prévalence d’un phénotype dMMR chez les SN est de 25 à 66 %. De plus, nous avons observé un taux de 7,1 % de résultats discordants entre l’IHC et la biologie moléculaire, inférieur aux 18 % de discordances rapportées précédemment. Notre taux d’écart plus faible pourrait être dû à l’utilisation de quatre cibles au lieu de deux (MLH1/MSH2). Le score de risque de la Mayo-Clinic a été proposé en première intention, avant l’IHC, pour le dépistage du SMT. Dans notre étude, 2 patients ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer associés à un SL et 3 patients ayant plusieurs TSs n’avaient bénéficié ni d’une consultation oncogénétique ni d’un test génétique. De plus, nous avons observé un patient avec un score de risque Mayo-Clinic de 2 points mais qui avait une lésion p
{"title":"Immunohistochimie, biologie moléculaire et score clinique pour la détection du syndrome de Muir-Torre à partir d’une tumeur sébacée cutanée","authors":"H. Sinson , L. Karayan-Tapon , J. Godet , P. Rivet , C. Alleyrat , M. Battistella , H. Pierron , F. Morel , J.C. Lecron , L. Favot , E. Frouin","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.520","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.520","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le diagnostic de tumeur sébacée (TS) soulève toujours la possibilité d’une association avec le syndrome de Muir-Torre (SMT) ce qui permet de dépister des tumeurs malignes profondes (carcinomes colorectaux et endométriaux) avant qu’ils ne deviennent symptomatiques. L’immunohistochimie (IHC), la biologie moléculaire et le score de risque de la Mayo-Clinic sont des approches différentes pour le dépistage du SMT. Nous avons effectué une analyse rétrospective de tumeurs sébacées non sélectionnées afin de déterminer les outils optimaux à mettre en œuvre pour le dépistage du SMT.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Le phénotype mimatch repair déficient (dMMR) a été déterminé soit par IHC à l’aide des anticorps dirigés contre les quatre protéines de réparation des mésappariements sur TMA, soit par biologie moléculaire à l’aide de la PCR pentaplex. Le score de risque de SMT de la Mayo Clinic a été calculé à partir des dossiers médicaux. La sensibilité et la spécificité de chaque test pour la détection du SMT ont été déterminées.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nous avons inclus 107 patients, dont 8 avec plusieurs TSs, pour un total de 123 TSs (43 adénomes sébacés, 19 sébacéomes et 61 carcinomes sébacés (CS)). La perte d’au moins une protéine MMR a été observée dans 70,7 % des tumeurs, tandis que 48 % avaient un statut microsatellitaire instable. La concordance entre les deux techniques était de 92,9 %, avec un coefficient kappa de Cohen de 0,85. Dix-neuf patients (20,2 %) avaient un score de risque de ≥<!--> <!-->2 points de la Mayo Clinic, l’un d’entre eux ayant un CS de phénotype pMMR. Parmi les 13 patients atteints de SMT confirmé, 2 avaient un faible score de risque de la Mayo Clinic (1 point). L’IHC avait la sensibilité la plus élevée pour le dépistage du SMT (100 %) avec une spécificité de 34,1 %, tandis qu’un score de risque de la Mayo Clinic de 2 points ou plus avait une sensibilité plus faible (92 %) mais une spécificité plus élevée (89 %).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Notre approche a permis de déterminer la fréquence du phénotype dMMR dans une population de SN non sélectionnés. Dans une revue de la littérature la prévalence d’un phénotype dMMR chez les SN est de 25 à 66 %. De plus, nous avons observé un taux de 7,1 % de résultats discordants entre l’IHC et la biologie moléculaire, inférieur aux 18 % de discordances rapportées précédemment. Notre taux d’écart plus faible pourrait être dû à l’utilisation de quatre cibles au lieu de deux (MLH1/MSH2). Le score de risque de la Mayo-Clinic a été proposé en première intention, avant l’IHC, pour le dépistage du SMT. Dans notre étude, 2 patients ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer associés à un SL et 3 patients ayant plusieurs TSs n’avaient bénéficié ni d’une consultation oncogénétique ni d’un test génétique. De plus, nous avons observé un patient avec un score de risque Mayo-Clinic de 2 points mais qui avait une lésion p","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A89-A90"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659876","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.458
C. Le Gall-Ianotto , R. Verdet , M. Consigny , A. Gasse , A. Fiedler , D. Kowalski , L. Misery , J.C. Ianotto
<div><h3>Introduction</h3><div>Le prurit aquagénique (PA), ou prurit induit par l’eau, est un symptôme gênant des néoplasies myéloprolifératives (NMP), principalement observé dans la polyglobulie de Vaquez (PV, ∼40 %) et, plus rarement, dans la thrombocytémie essentielle (TE) et la myélofibrose primitive (MFP) (∼10 %). Sa physiopathologie est mal comprise et il n’existe pas de traitement symptomatique efficace. L’aprepitant, un antagoniste du récepteur de la substance P (NK-1R), et l’hydroxyzine ont montré une certaine efficacité dans le prurit chronique, mais aucune étude ne s’est focalisée sur les NMP. L’étude APHYPAP visait à évaluer l’efficacité de ces deux médicaments pour traiter le prurit persistant chez les patients atteints de NMP et à élucider la physiopathologie du PA.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude multicentrique randomisée, en double aveugle, double placebo, a inclus des patients atteints de NMP (PV, TE ou MFP), traités par cytoréducteurs depuis au moins six mois et souffrant de PA persistant (intensité EVA<!--> <!-->≥<!--> <!-->6/10). Les patients ont été randomisés pour recevoir soit de l’aprépitant (80<!--> <!-->mg/jour) avec un placebo d’hydroxyzine, soit de l’hydroxyzine (25<!--> <!-->mg/jour) avec un placebo d’aprépitant pendant 14<!--> <!-->jours (J). Le critère principal d’évaluation était une intensité du prurit de 3/10 ou moins (≤<!--> <!-->3/10) sur l’échelle visuelle analogique (EVA) à J15. Des évaluations supplémentaires ont été faites à J30, J45 et J60.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 63 patients ont été inclus (37 PV, 19 TE et 7 MFP) et randomisés (32 sous aprépitant et 31 sous hydroxyzine). À l’inclusion, les moyennes d’intensité du prurit étaient de 7,6<!--> <!-->±<!--> <!-->1,4 et de 7,6<!--> <!-->±<!--> <!-->1,5 sur l’EVA, respectivement pour les groupes aprépitant et hydroxyzine. À J15, 45,8 % des patients traités par aprépitant contre 47,6 % de ceux traités par hydroxyzine atteignaient l’objectif primaire c’est-à-dire un score EVA<!--> <!-->≤<!--> <!-->3, sans différence significative cependant. Après 14<!--> <!-->jours de traitement, la moyenne de ce score était de 4,5<!--> <!-->±<!--> <!-->2,3 pour le groupe aprépitant contre 4,5<!--> <!-->±<!--> <!-->2,2 pour le groupe hydroxyzine soit une diminution du score EVA d’au moins 3 points par rapport à l’inclusion. Cette diminution du score EVA par rapport à l’inclusion (≥<!--> <!-->6) était observée jusqu’à J60, sans différence significative entre les 2 groupes (3,9<!--> <!-->±<!--> <!-->3 contre 3,7<!--> <!-->±<!--> <!-->2,2 respectivement pour le groupe aprepitant et hydroxyzine). Sur les 60<!--> <!-->jours d’évaluation, les patients traités par aprépitant ont passé 50 % [5,7 ; 81,6] du temps avec un score EVA<!--> <!-->≤<!--> <!-->3 contre 31,1 % [0,0 ; 68,0] pour le groupe hydroxyzine (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,67). D’un point de vue biologique, les deux médicaments n’ont pas eu d’impact sur le taux de réponse
{"title":"Résultats de l’étude clinique APHYPAP (aprépitant versus hydroxyzine en association avec les traitements cytoréducteurs pour les patients avec néoplasies myéloprolifératives souffrant d’un prurit aquagénique persistant)","authors":"C. Le Gall-Ianotto , R. Verdet , M. Consigny , A. Gasse , A. Fiedler , D. Kowalski , L. Misery , J.C. Ianotto","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.458","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.458","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le prurit aquagénique (PA), ou prurit induit par l’eau, est un symptôme gênant des néoplasies myéloprolifératives (NMP), principalement observé dans la polyglobulie de Vaquez (PV, ∼40 %) et, plus rarement, dans la thrombocytémie essentielle (TE) et la myélofibrose primitive (MFP) (∼10 %). Sa physiopathologie est mal comprise et il n’existe pas de traitement symptomatique efficace. L’aprepitant, un antagoniste du récepteur de la substance P (NK-1R), et l’hydroxyzine ont montré une certaine efficacité dans le prurit chronique, mais aucune étude ne s’est focalisée sur les NMP. L’étude APHYPAP visait à évaluer l’efficacité de ces deux médicaments pour traiter le prurit persistant chez les patients atteints de NMP et à élucider la physiopathologie du PA.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude multicentrique randomisée, en double aveugle, double placebo, a inclus des patients atteints de NMP (PV, TE ou MFP), traités par cytoréducteurs depuis au moins six mois et souffrant de PA persistant (intensité EVA<!--> <!-->≥<!--> <!-->6/10). Les patients ont été randomisés pour recevoir soit de l’aprépitant (80<!--> <!-->mg/jour) avec un placebo d’hydroxyzine, soit de l’hydroxyzine (25<!--> <!-->mg/jour) avec un placebo d’aprépitant pendant 14<!--> <!-->jours (J). Le critère principal d’évaluation était une intensité du prurit de 3/10 ou moins (≤<!--> <!-->3/10) sur l’échelle visuelle analogique (EVA) à J15. Des évaluations supplémentaires ont été faites à J30, J45 et J60.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 63 patients ont été inclus (37 PV, 19 TE et 7 MFP) et randomisés (32 sous aprépitant et 31 sous hydroxyzine). À l’inclusion, les moyennes d’intensité du prurit étaient de 7,6<!--> <!-->±<!--> <!-->1,4 et de 7,6<!--> <!-->±<!--> <!-->1,5 sur l’EVA, respectivement pour les groupes aprépitant et hydroxyzine. À J15, 45,8 % des patients traités par aprépitant contre 47,6 % de ceux traités par hydroxyzine atteignaient l’objectif primaire c’est-à-dire un score EVA<!--> <!-->≤<!--> <!-->3, sans différence significative cependant. Après 14<!--> <!-->jours de traitement, la moyenne de ce score était de 4,5<!--> <!-->±<!--> <!-->2,3 pour le groupe aprépitant contre 4,5<!--> <!-->±<!--> <!-->2,2 pour le groupe hydroxyzine soit une diminution du score EVA d’au moins 3 points par rapport à l’inclusion. Cette diminution du score EVA par rapport à l’inclusion (≥<!--> <!-->6) était observée jusqu’à J60, sans différence significative entre les 2 groupes (3,9<!--> <!-->±<!--> <!-->3 contre 3,7<!--> <!-->±<!--> <!-->2,2 respectivement pour le groupe aprepitant et hydroxyzine). Sur les 60<!--> <!-->jours d’évaluation, les patients traités par aprépitant ont passé 50 % [5,7 ; 81,6] du temps avec un score EVA<!--> <!-->≤<!--> <!-->3 contre 31,1 % [0,0 ; 68,0] pour le groupe hydroxyzine (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,67). D’un point de vue biologique, les deux médicaments n’ont pas eu d’impact sur le taux de réponse","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A50-A51"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659139","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.518
J. Archimbaud , O. Ducharme , M. Gra , E. Gérard , M. Beylot-Barry , A. Pham-Ledard
<div><h3>Introduction</h3><div>Les lymphomes cutanés B diffus à grandes cellules de type jambe (LCBDGC-TJ) sont des lymphomes rares de pronostic défavorable, nécessitant en 1ère ligne l’association rituximab-polychimiothérapie (R-PCT) pour limiter le risque évolutif et de rechute. Cependant, d’exceptionnels cas spontanément régressifs ont été rapportés mais avec des données de suivi limitées.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Tous les cas de LCBDGC-TJ vus depuis 2008 dans un centre expert étaient inclus de façon rétrospective. La notion d’une régression spontanée hors intervention thérapeutique était recueillie, afin d’en analyser les caractéristiques et l’évolution.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Entre 2008 et 2023, parmi les 73 patients ayant eu un diagnostic de LCBDGC-TJ, 5 ont eu une régression spontanée, soit 6,8% de l’ensemble de la cohorte. L’âge médian des patients au diagnostic était de 78 ans [62–90], versus 81 ans [39–106] pour le reste de la cohorte. L’atteinte cutanée concernait essentiellement le membre inférieur (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4), sous la forme de nodules (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), plaque (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) ou tumeur sous-cutanée (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Les stades étaient T1a (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), T1b (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) et T2a (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) versus une majorité de stade T2 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->31/61) pour les autres patients. Tous avaient eu une biopsie avant la régression. Le phénotype était celui de LCBDGC-TJ classique (Bcl2+, MUM1+ et CD10-) avec présence de la mutation MYD88 dans 4 cas dont 2 hors du hot spot c794T<!--> <!-->><!--> <!-->C, et un profil mutationnel typique des LCBDGC-TJ CD79A, CARD11 pour le 5ème cas. Le bilan d’extension (TDM et/ou TEP) était négatif, et devant la régression complète les 5 patients n’avaient pas reçu de traitement. Deux ont présenté une récidive cutanée localisée T2a et T1a sur le site initial du LCBDGC-TJ à 1 mois et 3 ans respectivement, traitée par R-PCT. Ils présentaient tous deux la mutation MYD88 en hot spot (L265P). Les 3 autres cas restent à ce jour en rémission complète sans nécessité de thérapeutique spécifique avec des suivis de 22 mois à 7 ans.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Cette étude est la première à s’intéresser aux cas spontanément régressifs au sein d’une large cohorte de cas de LCBDGC-TJ. Ce phénomène ne parait pas si exceptionnel puisque nous l’avons observé chez 6,8% des patients atteints de LBDGC-TJ, alors que seuls 6 cas ont été rapportés dans la littérature. Comme les autres cas rapportés, les nôtres semblent avoir une présentation similaire aux autres LCBDGC-TJ et décrivent une régression rapide dans le ou les mois suivant la biopsie, suggérant un mécanisme de réaction immunitaire induite par le geste. Ces mécanismes restent à élucider en étudiant les cas à plus large échelle.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Nous rapportons 5 cas de LCB
{"title":"Lymphomes cutanés B diffus à grandes cellules de type jambe spontanément régressifs: une étude rétrospective monocentrique","authors":"J. Archimbaud , O. Ducharme , M. Gra , E. Gérard , M. Beylot-Barry , A. Pham-Ledard","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.518","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.518","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les lymphomes cutanés B diffus à grandes cellules de type jambe (LCBDGC-TJ) sont des lymphomes rares de pronostic défavorable, nécessitant en 1ère ligne l’association rituximab-polychimiothérapie (R-PCT) pour limiter le risque évolutif et de rechute. Cependant, d’exceptionnels cas spontanément régressifs ont été rapportés mais avec des données de suivi limitées.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Tous les cas de LCBDGC-TJ vus depuis 2008 dans un centre expert étaient inclus de façon rétrospective. La notion d’une régression spontanée hors intervention thérapeutique était recueillie, afin d’en analyser les caractéristiques et l’évolution.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Entre 2008 et 2023, parmi les 73 patients ayant eu un diagnostic de LCBDGC-TJ, 5 ont eu une régression spontanée, soit 6,8% de l’ensemble de la cohorte. L’âge médian des patients au diagnostic était de 78 ans [62–90], versus 81 ans [39–106] pour le reste de la cohorte. L’atteinte cutanée concernait essentiellement le membre inférieur (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4), sous la forme de nodules (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), plaque (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) ou tumeur sous-cutanée (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Les stades étaient T1a (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), T1b (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) et T2a (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) versus une majorité de stade T2 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->31/61) pour les autres patients. Tous avaient eu une biopsie avant la régression. Le phénotype était celui de LCBDGC-TJ classique (Bcl2+, MUM1+ et CD10-) avec présence de la mutation MYD88 dans 4 cas dont 2 hors du hot spot c794T<!--> <!-->><!--> <!-->C, et un profil mutationnel typique des LCBDGC-TJ CD79A, CARD11 pour le 5ème cas. Le bilan d’extension (TDM et/ou TEP) était négatif, et devant la régression complète les 5 patients n’avaient pas reçu de traitement. Deux ont présenté une récidive cutanée localisée T2a et T1a sur le site initial du LCBDGC-TJ à 1 mois et 3 ans respectivement, traitée par R-PCT. Ils présentaient tous deux la mutation MYD88 en hot spot (L265P). Les 3 autres cas restent à ce jour en rémission complète sans nécessité de thérapeutique spécifique avec des suivis de 22 mois à 7 ans.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Cette étude est la première à s’intéresser aux cas spontanément régressifs au sein d’une large cohorte de cas de LCBDGC-TJ. Ce phénomène ne parait pas si exceptionnel puisque nous l’avons observé chez 6,8% des patients atteints de LBDGC-TJ, alors que seuls 6 cas ont été rapportés dans la littérature. Comme les autres cas rapportés, les nôtres semblent avoir une présentation similaire aux autres LCBDGC-TJ et décrivent une régression rapide dans le ou les mois suivant la biopsie, suggérant un mécanisme de réaction immunitaire induite par le geste. Ces mécanismes restent à élucider en étudiant les cas à plus large échelle.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Nous rapportons 5 cas de LCB","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A88"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659461","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-08DOI: 10.1016/j.fander.2024.10.015
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