Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.459
E. Annabi , T. Mahévas , F. Chasset , J. Haroche , D. Bessis , N. Dupin , C. Hua , N. Kluger , A. Tazi , M. Jachiet , A. De Masson , J.F. Emile , F. Jouenne , P. Sohier , S. Mourah , M. Battistella , J.D. Bouaziz , Groupe d’étude des maladies systémiques en dermatologie, Paris, France
<div><h3>Introduction</h3><div>Le xanthogranulome multiple de l’adulte (XGMA) est une histiocytose rare définie par plus de 5 lésions de xanthogranulome chez un patient de plus de 18<!--> <!-->ans. Nous en avons décrit les caractéristiques cliniques, histologiques, moléculaires et thérapeutiques dans la plus grande série rétrospective actuelle de la littérature.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons réalisé une série de cas rétrospective entre 2003 et 2023. Nous avons inclus 29 patients de 6 centres dermatologiques dont 2 centres de référence dans la prise en charge de l’histiocytose. Les cas de XGMA, définis cliniquement par 5 lésions ou plus jaunâtres, brunes ou érythémateuses, papuleuses ou nodulaires et histologiquement par un infiltrat histiocytaire CD163+, CD68+, CD1a- étaient inclus. Les patients présentant un xanthogranulome nécrobiotique n’étaient pas inclus dans cette étude. L’expression de cycline-D1, de ALK et de phosphor-ERK en immunohistochimie et un séquençage génomique ciblé sur ADN ont été réalisés sur toutes les biopsies cutanées. La réponse clinique pour chaque traitement a été classée en réponse complète ou quasi-complète, réponse partielle, et absence de réponse. Cette étude a reçu un accord IRB.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les lésions cutanées étaient soit papuleuses monomorphes diffuses brunes ou érythémateuses pour 18 (62 %) patients, soit nodulaires jaunâtres ou érythémateuses pour 11 (38 %) patients. Des lésions <em>xanthelasma-like</em> étaient présentes chez 10 (34 %) patients. Une atteinte extra-cutanée, complétant le tableau clinique en faveur d’une maladie d’Erdheim-Chester (MEC), a été observée chez 8 (29 %) patients, au diagnostic chez 4 (50 %) d’entre eux et était significativement associée aux lésions nodulaires (OR 8,72 ; IC 95 % (1,12 ; 115,54) ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,028). L’analyse moléculaire a retrouvé une anomalie de la voie <em>Mitogen-Activated protein kinases</em> (MAPK) chez 17 (59 %) patients, indépendamment de la présence d’une atteinte systémique. Deux patients présentaient une fusion impliquant le gène ALK. En immunohistochimie, les histiocytes étaient positifs pour cycline-D1 et phosphor-ERK chez 23 (79 %) et 24 (83 %) patients, en faveur de l’activation de la voie MAPK. Les données thérapeutiques ont montré des résultats encourageants pour le méthotrexate et dans une moindre mesure pour l’azathioprine et l’interféron alpha-2a pégylé. En cas de résistance à une première ligne de traitement, une thérapie ciblée anti-MEK pouvait être efficace.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Ces données suggèrent un spectre continu entre le XGMA et la MEC, en lien avec une activation de la voie MAPK. Nous recommandons donc que les patients avec XGMA soient explorés moléculairement et suivis afin de ne pas méconnaître une atteinte viscérale et une évolution vers une MEC, particulièrement en cas d’atteinte cutanée nodulaire. Un autre diagnostic à évoquer devant une pr
{"title":"Histiocytose non langerhansienne de type xanthogranulome multiple de l’adulte : description clinique, histologique, moléculaire et thérapeutique","authors":"E. Annabi , T. Mahévas , F. Chasset , J. Haroche , D. Bessis , N. Dupin , C. Hua , N. Kluger , A. Tazi , M. Jachiet , A. De Masson , J.F. Emile , F. Jouenne , P. Sohier , S. Mourah , M. Battistella , J.D. Bouaziz , Groupe d’étude des maladies systémiques en dermatologie, Paris, France","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.459","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.459","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le xanthogranulome multiple de l’adulte (XGMA) est une histiocytose rare définie par plus de 5 lésions de xanthogranulome chez un patient de plus de 18<!--> <!-->ans. Nous en avons décrit les caractéristiques cliniques, histologiques, moléculaires et thérapeutiques dans la plus grande série rétrospective actuelle de la littérature.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons réalisé une série de cas rétrospective entre 2003 et 2023. Nous avons inclus 29 patients de 6 centres dermatologiques dont 2 centres de référence dans la prise en charge de l’histiocytose. Les cas de XGMA, définis cliniquement par 5 lésions ou plus jaunâtres, brunes ou érythémateuses, papuleuses ou nodulaires et histologiquement par un infiltrat histiocytaire CD163+, CD68+, CD1a- étaient inclus. Les patients présentant un xanthogranulome nécrobiotique n’étaient pas inclus dans cette étude. L’expression de cycline-D1, de ALK et de phosphor-ERK en immunohistochimie et un séquençage génomique ciblé sur ADN ont été réalisés sur toutes les biopsies cutanées. La réponse clinique pour chaque traitement a été classée en réponse complète ou quasi-complète, réponse partielle, et absence de réponse. Cette étude a reçu un accord IRB.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les lésions cutanées étaient soit papuleuses monomorphes diffuses brunes ou érythémateuses pour 18 (62 %) patients, soit nodulaires jaunâtres ou érythémateuses pour 11 (38 %) patients. Des lésions <em>xanthelasma-like</em> étaient présentes chez 10 (34 %) patients. Une atteinte extra-cutanée, complétant le tableau clinique en faveur d’une maladie d’Erdheim-Chester (MEC), a été observée chez 8 (29 %) patients, au diagnostic chez 4 (50 %) d’entre eux et était significativement associée aux lésions nodulaires (OR 8,72 ; IC 95 % (1,12 ; 115,54) ; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,028). L’analyse moléculaire a retrouvé une anomalie de la voie <em>Mitogen-Activated protein kinases</em> (MAPK) chez 17 (59 %) patients, indépendamment de la présence d’une atteinte systémique. Deux patients présentaient une fusion impliquant le gène ALK. En immunohistochimie, les histiocytes étaient positifs pour cycline-D1 et phosphor-ERK chez 23 (79 %) et 24 (83 %) patients, en faveur de l’activation de la voie MAPK. Les données thérapeutiques ont montré des résultats encourageants pour le méthotrexate et dans une moindre mesure pour l’azathioprine et l’interféron alpha-2a pégylé. En cas de résistance à une première ligne de traitement, une thérapie ciblée anti-MEK pouvait être efficace.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Ces données suggèrent un spectre continu entre le XGMA et la MEC, en lien avec une activation de la voie MAPK. Nous recommandons donc que les patients avec XGMA soient explorés moléculairement et suivis afin de ne pas méconnaître une atteinte viscérale et une évolution vers une MEC, particulièrement en cas d’atteinte cutanée nodulaire. Un autre diagnostic à évoquer devant une pr","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A51-A52"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659565","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.457
P. Beurier , T. Laban , G. Faure , K. Serror , B. Chaigne , L. Nicosia , L. Haine , A. Mékinian , L. Michel
Introduction
La sclérodermie systémique (ScS) est une maladie auto-immune caractérisée par une atteinte de la microcirculation, la présence d’anomalies inflammatoires et une fibrose cutanée et organique. Si sa physiopathologie reste partiellement élucidée, plusieurs études ont décrit le rôle joué par les cellules de l’immunité adaptative, dont les lymphocytes T helper (TH) dans l’inflammation et la fibrogenèse notamment par leur sécrétion d’IL4 et d’IL21. L’objectif de ce travail est d’étudier le potentiel pro-fibrotique des cytokines produites par les lymphocytes TH au cours de la ScS.
Matériel et méthodes
Nous avons analysé la fréquence et les caractéristiques phénotypiques des lymphocytes TH au cours de la ScS par cytométrie en flux ainsi que l’effet de l’IL4 et de l’IL21 sur l’expression de gènes pro-fibrotiques par le fibroblaste dermique par RT-qPCR.
Résultats
Nos résultats montrent que les lymphocytes T follicularhelper (TFH) et les T peripheral helper (TPH) circulants de patients ScS (n = 18) présentent une augmentation significative de marqueurs d’activation et d’exhaustion comparés à ceux de donneurs sains (n = 15). La stimulation de fibroblastes dermiques normaux (normal dermal fibroblasts ou NDF) par l’IL4 (10ng/ml) et non par l’IL21 induit une augmentation de l’expression des gènes de l’IL6 et du COL1A1 (n = 8). En immunofluorescence, nous observons une expression faible du récepteur à l’IL21 sur les NDF à l’état basal qui peut être induite par une stimulation par 5ng/ml de TGFβ in vitro. Cette stimulation par le TGFβ, avec ou sans ajout d’IL-21, induit une expression significativement supérieure des gènes de l’IL-6, du COL1A1 et de BAFF par les fibroblastes issus des lésions cutanées de patients ScS (n = 3) comparés aux NDF.
Discussion
Par ailleurs, l’IL-4 et l’IL-21 favorisent indirectement la fibrose en augmentant la capacité des lymphocytes B à produire de l’IL-6 et à exprimer BAFF in vitro.
Conclusion
En conclusion, les lymphocytes TFH participent à l’activation des fibroblastes au cours de la ScS via l’action de l’IL-4 et de l’IL-21 ou via l’augmentation des capacités pro fibrotiques des lymphocytes B.
{"title":"L’IL4 et l’IL21 sécrétées par les lymphocytes T helper contribuent à la fibrogenèse de la sclérodermie systémique","authors":"P. Beurier , T. Laban , G. Faure , K. Serror , B. Chaigne , L. Nicosia , L. Haine , A. Mékinian , L. Michel","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.457","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.457","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La sclérodermie systémique (ScS) est une maladie auto-immune caractérisée par une atteinte de la microcirculation, la présence d’anomalies inflammatoires et une fibrose cutanée et organique. Si sa physiopathologie reste partiellement élucidée, plusieurs études ont décrit le rôle joué par les cellules de l’immunité adaptative, dont les lymphocytes T <em>helper</em> (TH) dans l’inflammation et la fibrogenèse notamment par leur sécrétion d’IL4 et d’IL21. L’objectif de ce travail est d’étudier le potentiel pro-fibrotique des cytokines produites par les lymphocytes TH au cours de la ScS.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Nous avons analysé la fréquence et les caractéristiques phénotypiques des lymphocytes TH au cours de la ScS par cytométrie en flux ainsi que l’effet de l’IL4 et de l’IL21 sur l’expression de gènes pro-fibrotiques par le fibroblaste dermique par RT-qPCR.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Nos résultats montrent que les lymphocytes T <em>follicular</em> <em>helper</em> (TFH) et les T <em>peripheral helper</em> (TPH) circulants de patients ScS (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->18) présentent une augmentation significative de marqueurs d’activation et d’exhaustion comparés à ceux de donneurs sains (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->15). La stimulation de fibroblastes dermiques normaux (<em>normal dermal fibroblasts</em> ou NDF) par l’IL4 (10ng/ml) et non par l’IL21 induit une augmentation de l’expression des gènes de l’IL6 et du COL1A1 (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8). En immunofluorescence, nous observons une expression faible du récepteur à l’IL21 sur les NDF à l’état basal qui peut être induite par une stimulation par 5ng/ml de TGFβ <em>in vitro</em>. Cette stimulation par le TGFβ, avec ou sans ajout d’IL-21, induit une expression significativement supérieure des gènes de l’IL-6, du COL1A1 et de BAFF par les fibroblastes issus des lésions cutanées de patients ScS (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3) comparés aux NDF.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Par ailleurs, l’IL-4 et l’IL-21 favorisent indirectement la fibrose en augmentant la capacité des lymphocytes B à produire de l’IL-6 et à exprimer BAFF in vitro.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>En conclusion, les lymphocytes TFH participent à l’activation des fibroblastes au cours de la ScS via l’action de l’IL-4 et de l’IL-21 ou via l’augmentation des capacités pro fibrotiques des lymphocytes B.</div></div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A50"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659138","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.522
E. Humbert , E. Vigarios , C. Girard , J.C. Fricain , S. Poynard , F. Campana , M. Masson Regnault , C. Bernardeschi , V. Seta , F. Plantier , M. Samimi
<div><h3>Introduction</h3><div>La leucoplasie proliférative verruqueuse (LPV) est une entité rare définie cliniquement par des lésions blanches de la cavité buccale évoluant lentement sur un mode exophytique, multifocal, extensif, et dont l’aspect histologique suit un continuum (hyperkératose, hyperplasie verruqueuse, carcinome verruqueux, carcinome épidermoïde). La chirurgie est limitée par le caractère multifocal, extensif, récidivant des lésions qui évoluent fréquemment vers la transformation carcinomateuse. L’utilisation de traitements systémiques a été rapportée dans des cas isolés ou des petites séries de cas. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité des traitements systémiques chez des patients ayant une lésion du spectre LPV.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude multicentrique rétrospective a inclus des patients ayant reçu un traitement systémique pour une LPV de la cavité orale (selon les critères anatomo-cliniques de Cerero 2010). L’efficacité était définie cliniquement comme une réduction totale ou partielle (patients répondeurs), une stabilité ou une progression (patients non répondeurs).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dans 10 centres hospitaliers, 25 patients correspondaient aux critères d’inclusion (date de diagnostic 2007–2022). Les lésions étaient majoritairement multifocales (76,0%), étendues (76,0%), extensives (92,0%) et avaient évolué vers un carcinome verruqueux ou épidermoïde (80,0%). Près de 80% des patients avaient reçu un traitement local (essentiellement chirurgie) avant l’administration du traitement systémique. Ces 25 patients avaient reçu 43 lignes de traitements systémiques (une ligne, 48%; deux lignes, 28%, trois lignes, 24%), en monothérapie (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->35; 81%) ou en association (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8, 19%). Les réponses aux lignes de traitements sont listées.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>En accord avec l’histoire naturelle des LPV, les lésions étaient récidivantes ou en échec des traitements locaux (><!--> <!-->75% des cas) et évoluaient vers une transformation carcinomateuse (80% des cas). En raison du caractère lentement progressif de cette maladie, nous avons défini comme répondeurs les patients ayant une réduction complète ou partielle des lésions, tandis que les maladies « stables » étaient considérées comme une « non réponse ». Les traitements administrés étaient hétérogènes; globalement, l’acitrétine, le méthotrexate (voie orale hebdomadaire) et les anti-EGFR permettaient une réduction des lésions dans 50% des cas. Dans la littérature, les séries de cas décrivaient des réponses au méthotrexate administré par voie intra-artérielle ou intra-veineuse ou à doses élevées, avec une efficacité qui semble supérieure à celle de la voie orale hebdomadaire. A contrario, une série de 12 patients traités par acitrétine décrivait des réponses dans la quasi-totalité des cas. Nous n’avons pas trouvé de publication de traitement des LPV par des anti
{"title":"Efficacité des traitements systémiques des lésions du spectre de la leucoplasie proliférative verruqueuse: étude rétrospective de 25 cas","authors":"E. Humbert , E. Vigarios , C. Girard , J.C. Fricain , S. Poynard , F. Campana , M. Masson Regnault , C. Bernardeschi , V. Seta , F. Plantier , M. Samimi","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.522","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.522","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La leucoplasie proliférative verruqueuse (LPV) est une entité rare définie cliniquement par des lésions blanches de la cavité buccale évoluant lentement sur un mode exophytique, multifocal, extensif, et dont l’aspect histologique suit un continuum (hyperkératose, hyperplasie verruqueuse, carcinome verruqueux, carcinome épidermoïde). La chirurgie est limitée par le caractère multifocal, extensif, récidivant des lésions qui évoluent fréquemment vers la transformation carcinomateuse. L’utilisation de traitements systémiques a été rapportée dans des cas isolés ou des petites séries de cas. Notre objectif était d’évaluer l’efficacité des traitements systémiques chez des patients ayant une lésion du spectre LPV.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude multicentrique rétrospective a inclus des patients ayant reçu un traitement systémique pour une LPV de la cavité orale (selon les critères anatomo-cliniques de Cerero 2010). L’efficacité était définie cliniquement comme une réduction totale ou partielle (patients répondeurs), une stabilité ou une progression (patients non répondeurs).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dans 10 centres hospitaliers, 25 patients correspondaient aux critères d’inclusion (date de diagnostic 2007–2022). Les lésions étaient majoritairement multifocales (76,0%), étendues (76,0%), extensives (92,0%) et avaient évolué vers un carcinome verruqueux ou épidermoïde (80,0%). Près de 80% des patients avaient reçu un traitement local (essentiellement chirurgie) avant l’administration du traitement systémique. Ces 25 patients avaient reçu 43 lignes de traitements systémiques (une ligne, 48%; deux lignes, 28%, trois lignes, 24%), en monothérapie (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->35; 81%) ou en association (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8, 19%). Les réponses aux lignes de traitements sont listées.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>En accord avec l’histoire naturelle des LPV, les lésions étaient récidivantes ou en échec des traitements locaux (><!--> <!-->75% des cas) et évoluaient vers une transformation carcinomateuse (80% des cas). En raison du caractère lentement progressif de cette maladie, nous avons défini comme répondeurs les patients ayant une réduction complète ou partielle des lésions, tandis que les maladies « stables » étaient considérées comme une « non réponse ». Les traitements administrés étaient hétérogènes; globalement, l’acitrétine, le méthotrexate (voie orale hebdomadaire) et les anti-EGFR permettaient une réduction des lésions dans 50% des cas. Dans la littérature, les séries de cas décrivaient des réponses au méthotrexate administré par voie intra-artérielle ou intra-veineuse ou à doses élevées, avec une efficacité qui semble supérieure à celle de la voie orale hebdomadaire. A contrario, une série de 12 patients traités par acitrétine décrivait des réponses dans la quasi-totalité des cas. Nous n’avons pas trouvé de publication de traitement des LPV par des anti","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A90-A91"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659347","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.507
C. Robert , J.C. Hassel , M. Ziemer , P. Rutkowski , F.E. Meier , L. Flatz , C. Gaudy-Marqueste , M. Santinami , F. Russano , W.I. Von , T. Eigentler , M. Maio , I. Zalaudek , S. Haferkamp , P. Quaglino , P.A. Ascierto , C. Garbe , D. Schadendorf , K.C. Kaehler , A. Hauschild
<div><h3>Introduction</h3><div>PIVOTAL (<span><span>NCT02938299</span><svg><path></path></svg></span>) est un essai ouvert, randomisé, multicentrique de phase 3 évaluant le daromun comme traitement (Tx) intralésionnel néoadjuvant pour le mélanome localement avancé, résécable, de stade III. Le daromun, une combinaison de deux fusions anticorps-cytokines (L19IL2, L19TNF) a montré son efficacité dans une étude de phase 2 (<span><span>NCT02076633</span><svg><path></path></svg></span>) chez des patients (pts) atteints de mélanome non résécable.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>PIVOTAL a été exécuté sur 22 sites dans 4 pays de l’UE. Les pts ont été randomisés (1 : 1) pour recevoir jusqu’à 4 injections intratumorales de daromun (1/semaine) suivies d’une chirurgie (semaines 5–8 ; bras traité) ou d’une chirurgie seule dans les 4 semaines suivant la randomisation (bras contrôle). Chaque administration hebdomadaire de daromun (13 millions d’UI L19IL2, 400<!--> <!-->mg L19TNF) a été répartie entre toutes les lésions tumorales injectables. Les pts atteints de mélanome cutané avec métastases cutanées et/ou ganglionnaires résécables étaient éligibles. Les Tx antitumoraux antérieurs (ie. chirurgie, radiothérapie (RT) et Tx systémiques) étaient autorisés. Tout Tx adjuvant approuvé après la résection chirurgicale était également autorisé pendant le suivi. Les pts atteints d’un mélanome uvéal, muqueux, métastatique de primitif inconnu ou de métastases à distance lors du dépistage (exclus par TEP-scan) n’étaient pas éligibles.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>De 06/2016 á 08/23, 127 pts ont été randomisés dans le bras traité et 129 dans le bras contrôle. La plupart avaient reçu des Tx antérieurs. Le critère d’évaluation primaire de l’étude était la survie sans récidive (SSR), évalué par les investigateurs et confirmé en aveugle par un comité de relecture indépendant (CRI) des TEP-scans. L’analyse du critère primaire montre un Hazard Ratio (HR) entre la SSR du bras traité et du bras contrôle de 0,59 [IC95%, 0,41–0,86; log-rank <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,005] selon l’évaluation du CRI et de 0,61 [0,41–0,92; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,018] selon l’évaluation des investigateurs (puissance<!--> <!-->=<!--> <!-->85%; α bilatéral<!--> <!-->=<!--> <!-->0,05). La SSR médiane était de 16,7 mois dans le bras traité et de 6,9 mois dans le bras contrôle selon l’évaluation du CIR. La survie sans métastases à distance (SSMD) a été significativement améliorée par le Tx néoadjuvant, avec un HR de 0,60 [0,37–0,95; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,029]. Des réponses pathologiques complètes (RPC) après la chirurgie ont été observées chez 21% des pts du bras traité. Le profil de tolérance du daromun était caractérisé principalement par des événements indésirables (EI) locaux de faible grade (14% des EI apparus sous Tx, EIAT, étaient de grade 3). Les EI systémiques étaient limités et de faible grade (aucun EIAT auto-immun ni de décès lié au médicament n’ont été
导言PIVOTAL(NCT02938299)是一项开放标签、随机、多中心的3期试验,评估了达罗门作为局部晚期、可切除III期黑色素瘤的瘤内新辅助疗法(Tx)。Daromun是两种抗体-细胞因子融合剂(L19IL2、L19TNF)的组合,在一项2期研究(NCT02076633)中对无法切除的黑色素瘤患者(pts)显示出了疗效。患者被随机分配(1:1)接受最多 4 次达罗蒙瘤内注射(1 次/周),然后进行手术(第 5-8 周;治疗组)或在随机分配后 4 周内单独进行手术(对照组)。达罗蒙(1300 万 IU L19IL2、400 毫克 L19TNF)每周注射一次,分配给所有可注射的肿瘤病灶。患有可切除皮肤和/或淋巴结转移的皮肤黑色素瘤的患者均符合条件。既往接受过抗肿瘤治疗(即手术、放射治疗(RT)和全身治疗)的患者均可接受治疗。在随访期间,也允许在手术切除后接受任何经批准的辅助治疗。筛查时患有葡萄膜、粘膜、原发灶不明的转移性黑色素瘤或远处转移(PET扫描排除)的患者不符合条件。结果从2016年6月至8月23日,127名患者被随机分配到治疗组,129名患者被分配到对照组。大多数患者曾接受过治疗。研究的主要终点是无复发生存期(RFS),由研究人员评估,并由 PET 扫描独立审查委员会(IRC)以盲法确认。对主要终点的分析表明,治疗组和对照组的无复发生存期的危险比(HR)分别为 0.59 [95% CI, 0.41-0.86; log-rank p = 0.005](由 IRC 评估)和 0.61 [0.41-0.92; p = 0.018](由研究者评估)(功率 = 85%; 双侧 α = 0.05)。根据 CIR 评估,治疗组的中位无转移生存期为 16.7 个月,对照组为 6.9 个月。新辅助治疗显著改善了无远处转移生存期(DMFS),HR 为 0.60 [0.37-0.95; p = 0.029]。治疗组中有21%的患者在术后观察到完全病理反应(CPR)。达罗孟的安全性主要表现为低级别局部不良事件(AEs)(14%的治疗AEs(AEATs)为3级)。结论新辅助达罗门治疗局部晚期可切除黑色素瘤是一种有效、安全的治疗方案。
{"title":"Étude de phase 3 (PIVOTAL) sur le daromun intralésionnel néoadjuvant comparé à une chirurgie immédiate dans le mélanome entièrement résécable avec métastases cutanées régionales et/ou ganglionnaires","authors":"C. Robert , J.C. Hassel , M. Ziemer , P. Rutkowski , F.E. Meier , L. Flatz , C. Gaudy-Marqueste , M. Santinami , F. Russano , W.I. Von , T. Eigentler , M. Maio , I. Zalaudek , S. Haferkamp , P. Quaglino , P.A. Ascierto , C. Garbe , D. Schadendorf , K.C. Kaehler , A. Hauschild","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.507","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.507","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>PIVOTAL (<span><span>NCT02938299</span><svg><path></path></svg></span>) est un essai ouvert, randomisé, multicentrique de phase 3 évaluant le daromun comme traitement (Tx) intralésionnel néoadjuvant pour le mélanome localement avancé, résécable, de stade III. Le daromun, une combinaison de deux fusions anticorps-cytokines (L19IL2, L19TNF) a montré son efficacité dans une étude de phase 2 (<span><span>NCT02076633</span><svg><path></path></svg></span>) chez des patients (pts) atteints de mélanome non résécable.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>PIVOTAL a été exécuté sur 22 sites dans 4 pays de l’UE. Les pts ont été randomisés (1 : 1) pour recevoir jusqu’à 4 injections intratumorales de daromun (1/semaine) suivies d’une chirurgie (semaines 5–8 ; bras traité) ou d’une chirurgie seule dans les 4 semaines suivant la randomisation (bras contrôle). Chaque administration hebdomadaire de daromun (13 millions d’UI L19IL2, 400<!--> <!-->mg L19TNF) a été répartie entre toutes les lésions tumorales injectables. Les pts atteints de mélanome cutané avec métastases cutanées et/ou ganglionnaires résécables étaient éligibles. Les Tx antitumoraux antérieurs (ie. chirurgie, radiothérapie (RT) et Tx systémiques) étaient autorisés. Tout Tx adjuvant approuvé après la résection chirurgicale était également autorisé pendant le suivi. Les pts atteints d’un mélanome uvéal, muqueux, métastatique de primitif inconnu ou de métastases à distance lors du dépistage (exclus par TEP-scan) n’étaient pas éligibles.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>De 06/2016 á 08/23, 127 pts ont été randomisés dans le bras traité et 129 dans le bras contrôle. La plupart avaient reçu des Tx antérieurs. Le critère d’évaluation primaire de l’étude était la survie sans récidive (SSR), évalué par les investigateurs et confirmé en aveugle par un comité de relecture indépendant (CRI) des TEP-scans. L’analyse du critère primaire montre un Hazard Ratio (HR) entre la SSR du bras traité et du bras contrôle de 0,59 [IC95%, 0,41–0,86; log-rank <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,005] selon l’évaluation du CRI et de 0,61 [0,41–0,92; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,018] selon l’évaluation des investigateurs (puissance<!--> <!-->=<!--> <!-->85%; α bilatéral<!--> <!-->=<!--> <!-->0,05). La SSR médiane était de 16,7 mois dans le bras traité et de 6,9 mois dans le bras contrôle selon l’évaluation du CIR. La survie sans métastases à distance (SSMD) a été significativement améliorée par le Tx néoadjuvant, avec un HR de 0,60 [0,37–0,95; <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,029]. Des réponses pathologiques complètes (RPC) après la chirurgie ont été observées chez 21% des pts du bras traité. Le profil de tolérance du daromun était caractérisé principalement par des événements indésirables (EI) locaux de faible grade (14% des EI apparus sous Tx, EIAT, étaient de grade 3). Les EI systémiques étaient limités et de faible grade (aucun EIAT auto-immun ni de décès lié au médicament n’ont été ","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A79-A80"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659419","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.454
F. Theves , C. Lahuna , T. Mahévas , S. Harel , B. Royer , V. Lemiale , A. Brignier , N. Parquet , M. Jachiet , J.D. Bouaziz , D. Elessa , B. Arnulf , A. Talbot
<div><h3>Introduction</h3><div>Le scléromyxoedeme (SM) est une mucinose primaire systémique très fréquemment associée à une gammapathie monoclonale appartenant au spectre des gammapathies monoclonales de signification clinique et cutanée. Les immunoglobulines intra-veineuses (IgIV) données à 2<!--> <!-->g/kg/cure mensuelle sont le traitement de première intention. Néanmoins, certains patients rechutent ou sont dépendants de fortes doses d’immunoglobulines, ou présentent des complications sévères extra-cutanées comme le dermato neuro-syndrome ou les atteintes cardiaques (cardiomyopathie hypertrophique).</div><div>L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité du traitement anti-plasmocytaire chez ces patients afin d’obtenir une réponse dermatologique et hématologique profonde et durable.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous rapportons une série de huit patients atteints de SM réfractaires ou présentant une complication sévère extra-cutanée, ayant reçu des IgIV associées à un traitement anti-plasmocytaire.</div><div>La réponse hématologique est basée sur l’EPS (électrophorèse des protéines sériques) et l’immunofixation : RP (réponse partielle) diminution de plus de 50 % du pic monoclonal, TBRP (très bonne réponse partielle) : diminution de plus de 90 % du pic monoclonal, RC (rémission complète) absence de pic à l’EPS et immunofixation négative.</div><div>La réponse dermatologique repose sur le score d’évaluation clinique générale subjective PGA (<em>physician global assessment</em>) allant de 0 à 2 (0<!--> <!-->=<!--> <!-->pas d’amélioration ; 1<!--> <!-->=<!--> <!-->amélioration partielle ; 2<!--> <!-->=<!--> <!-->amélioration complète).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La combinaison des traitements par IgIV données à la dose initiale de 2<!--> <!-->g/kg/cure et le traitement anti-plasmocytaire (lénalidomide et dexaméthasone (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5), bortézomib, cyclophosphamide et dexaméthasone (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) ; daratumumab, lénalidomide et dexaméthasone (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2)) permet d’obtenir une très bonne réponse dermatologique et hématologique avec une bonne tolérance : PGA<!--> <!-->=<!--> <!-->2 (6/7 patients), rémission complète hématologique (2/8), très bonne réponse partielle (4/8), réponse partielle (2/8). De plus, les IgIV ont pu être diminuées puis arrêtées chez 4 patients sur 7 ayant obtenu une réponse hématologique et dermatologique.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Le ciblage du clone plasmocytaire et en particulier l’association lénalidomide et dexaméthasone associée aux IgIV permet d’obtenir une réponse durable et profonde chez les patients avec un scléromyxoedème en rechute ou réfractaire aux IgIV ou avec une atteinte extra-cutanée sévère.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le traitement anti-plasmocytaire permet d’obtenir un meilleur contrôle de la maladie et de réduire puis d’arrêter les IgIV et les corticoïdes dès que le patient est en réponse complèt
{"title":"Le traitement anti-plasmocytaire entraîne une réponse clinico-biologique durable chez les patients atteints d’un scléromyxoedème en rechute ou avec une forme extra-cutanée sévère et un sevrage des immunoglobulines intra-veineuses","authors":"F. Theves , C. Lahuna , T. Mahévas , S. Harel , B. Royer , V. Lemiale , A. Brignier , N. Parquet , M. Jachiet , J.D. Bouaziz , D. Elessa , B. Arnulf , A. Talbot","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.454","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.454","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le scléromyxoedeme (SM) est une mucinose primaire systémique très fréquemment associée à une gammapathie monoclonale appartenant au spectre des gammapathies monoclonales de signification clinique et cutanée. Les immunoglobulines intra-veineuses (IgIV) données à 2<!--> <!-->g/kg/cure mensuelle sont le traitement de première intention. Néanmoins, certains patients rechutent ou sont dépendants de fortes doses d’immunoglobulines, ou présentent des complications sévères extra-cutanées comme le dermato neuro-syndrome ou les atteintes cardiaques (cardiomyopathie hypertrophique).</div><div>L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité du traitement anti-plasmocytaire chez ces patients afin d’obtenir une réponse dermatologique et hématologique profonde et durable.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous rapportons une série de huit patients atteints de SM réfractaires ou présentant une complication sévère extra-cutanée, ayant reçu des IgIV associées à un traitement anti-plasmocytaire.</div><div>La réponse hématologique est basée sur l’EPS (électrophorèse des protéines sériques) et l’immunofixation : RP (réponse partielle) diminution de plus de 50 % du pic monoclonal, TBRP (très bonne réponse partielle) : diminution de plus de 90 % du pic monoclonal, RC (rémission complète) absence de pic à l’EPS et immunofixation négative.</div><div>La réponse dermatologique repose sur le score d’évaluation clinique générale subjective PGA (<em>physician global assessment</em>) allant de 0 à 2 (0<!--> <!-->=<!--> <!-->pas d’amélioration ; 1<!--> <!-->=<!--> <!-->amélioration partielle ; 2<!--> <!-->=<!--> <!-->amélioration complète).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La combinaison des traitements par IgIV données à la dose initiale de 2<!--> <!-->g/kg/cure et le traitement anti-plasmocytaire (lénalidomide et dexaméthasone (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5), bortézomib, cyclophosphamide et dexaméthasone (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) ; daratumumab, lénalidomide et dexaméthasone (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2)) permet d’obtenir une très bonne réponse dermatologique et hématologique avec une bonne tolérance : PGA<!--> <!-->=<!--> <!-->2 (6/7 patients), rémission complète hématologique (2/8), très bonne réponse partielle (4/8), réponse partielle (2/8). De plus, les IgIV ont pu être diminuées puis arrêtées chez 4 patients sur 7 ayant obtenu une réponse hématologique et dermatologique.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Le ciblage du clone plasmocytaire et en particulier l’association lénalidomide et dexaméthasone associée aux IgIV permet d’obtenir une réponse durable et profonde chez les patients avec un scléromyxoedème en rechute ou réfractaire aux IgIV ou avec une atteinte extra-cutanée sévère.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Le traitement anti-plasmocytaire permet d’obtenir un meilleur contrôle de la maladie et de réduire puis d’arrêter les IgIV et les corticoïdes dès que le patient est en réponse complèt","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Pages A48-A49"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659569","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.461
E. Ribereau-Gayon , O. Glehen , O. Harou , S. Dalle , C. Theillac , B. Reynaud , S. Debarbieux
<div><h3>Introduction</h3><div>La mitomycine C est une chimiothérapie cytotoxique alkylante, responsable d’effets cutanés aigus et surtout retardés en cas d’extravasation cutanée. Nous rapportons 6 nouveaux cas d’une toxicité cutanée retardée jusque-là non décrite après chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale à la mitomycine C (CHIP-MMC).</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude observationnelle rétrospective monocentrique a inclus tous les patients ayant présenté des lésions cutanées dans les 3 mois suivant une CHIP-MMC. Les caractéristiques cliniques, biologiques, histologiques et évolutives ont été recueillies.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Six patientes traitées entre 1989 et 2024 (2800 procédures) ont développé des lésions cutanées en moyenne 1,5 mois au décours de la CHIP-MMC, au niveau des flancs ou des régions inguinales, proches ou centrées par les orifices de drains. Il s’agissait de lésions érythémateuses inflammatoires, douloureuses, infiltrées et scléreuses, ulcérées chez une patiente. Le tableau était fébrile chez 4 patientes, avec une élévation de la CRP dans tous les cas. Une biopsie emportant l’hypoderme était disponible pour 3 patientes montrant une panniculite septale ou mixte, à prédominance de neutrophiles, associée à des altérations vasculaires dans 2 cas. Les explorations microbiologiques étaient négatives sauf chez 1 patiente (<em>Alternaria</em> en culture, considéré comme contaminant). L’évolution initiale n’était pas modifiée avec les anti-infectieux. Une corticothérapie a été débutée chez 3 patientes permettant une amélioration en 24–72<!--> <!-->h, sans récidive après décroissance sur 6 semaines. Chez les 3 autres patientes, l’évolution était spontanément favorable en 1 à 2 mois.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>À notre connaissance, il s’agit de la première description de panniculites inflammatoires après CHIP-MMC. Des nécroses génitales ont été décrites, surtout chez des hommes, en moyenne 2 mois après la CHIP-MMC. Une toxicité cutanée retardée liée à l’extravasation de MMC utilisée en intra-veineux a également été décrite, surtout à type d’ulcération et escarres nécrotiques. Dans notre étude, il s’agissait d’un effet indésirable rare (0,2 % des CHIP). Les prélèvements microbiologiques négatifs et l’échec des anti-infectieux n’orientaient pas vers une origine infectieuse. La localisation préférentielle à droite soulève l’hypothèse d’une diffusion de la MMC du péritoine vers les tissus cutanés autour des drains, la circulation des liquides intrapéritonéale et la réabsorption se faisant surtout du côté droit. La persistance de la MMC plus de 30<!--> <!-->jours dans les tissus pourrait expliquer le caractère retardé de la survenue des lésions. Le cisplatine, associé chez 2 patientes seulement lors de la CHIP, n’est pas connu pour provoquer une toxicité cutanée, ce qui ne nous a pas conduit à retenir son imputabilité.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Nous rapportons 6
{"title":"Panniculite inflammatoire après chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale à la mitomycine C, un effet secondaire rare et méconnu","authors":"E. Ribereau-Gayon , O. Glehen , O. Harou , S. Dalle , C. Theillac , B. Reynaud , S. Debarbieux","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.461","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.461","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La mitomycine C est une chimiothérapie cytotoxique alkylante, responsable d’effets cutanés aigus et surtout retardés en cas d’extravasation cutanée. Nous rapportons 6 nouveaux cas d’une toxicité cutanée retardée jusque-là non décrite après chimiothérapie hyperthermique intra-péritonéale à la mitomycine C (CHIP-MMC).</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude observationnelle rétrospective monocentrique a inclus tous les patients ayant présenté des lésions cutanées dans les 3 mois suivant une CHIP-MMC. Les caractéristiques cliniques, biologiques, histologiques et évolutives ont été recueillies.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Six patientes traitées entre 1989 et 2024 (2800 procédures) ont développé des lésions cutanées en moyenne 1,5 mois au décours de la CHIP-MMC, au niveau des flancs ou des régions inguinales, proches ou centrées par les orifices de drains. Il s’agissait de lésions érythémateuses inflammatoires, douloureuses, infiltrées et scléreuses, ulcérées chez une patiente. Le tableau était fébrile chez 4 patientes, avec une élévation de la CRP dans tous les cas. Une biopsie emportant l’hypoderme était disponible pour 3 patientes montrant une panniculite septale ou mixte, à prédominance de neutrophiles, associée à des altérations vasculaires dans 2 cas. Les explorations microbiologiques étaient négatives sauf chez 1 patiente (<em>Alternaria</em> en culture, considéré comme contaminant). L’évolution initiale n’était pas modifiée avec les anti-infectieux. Une corticothérapie a été débutée chez 3 patientes permettant une amélioration en 24–72<!--> <!-->h, sans récidive après décroissance sur 6 semaines. Chez les 3 autres patientes, l’évolution était spontanément favorable en 1 à 2 mois.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>À notre connaissance, il s’agit de la première description de panniculites inflammatoires après CHIP-MMC. Des nécroses génitales ont été décrites, surtout chez des hommes, en moyenne 2 mois après la CHIP-MMC. Une toxicité cutanée retardée liée à l’extravasation de MMC utilisée en intra-veineux a également été décrite, surtout à type d’ulcération et escarres nécrotiques. Dans notre étude, il s’agissait d’un effet indésirable rare (0,2 % des CHIP). Les prélèvements microbiologiques négatifs et l’échec des anti-infectieux n’orientaient pas vers une origine infectieuse. La localisation préférentielle à droite soulève l’hypothèse d’une diffusion de la MMC du péritoine vers les tissus cutanés autour des drains, la circulation des liquides intrapéritonéale et la réabsorption se faisant surtout du côté droit. La persistance de la MMC plus de 30<!--> <!-->jours dans les tissus pourrait expliquer le caractère retardé de la survenue des lésions. Le cisplatine, associé chez 2 patientes seulement lors de la CHIP, n’est pas connu pour provoquer une toxicité cutanée, ce qui ne nous a pas conduit à retenir son imputabilité.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Nous rapportons 6 ","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A53"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659566","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.490
M. Madrange , J. Rossignol , C. Devin , L. Bekel , N. Bellon , A. Welfringer-Morin , C. Méni , J. Bonigen , P. Bataille , C. Burdet , J. Agopian , P. Dubreuil , O. Hermine , C. Bodemer , L. Polivka
<div><h3>Introduction</h3><div>Les mastocytoses sont des maladies caractérisées par l’accumulation clonale de mastocytes dans un ou plusieurs organes, survenant pendant l’enfance ou à l’âge adulte. Il existe trois sous-types de mastocytose cutanée (MC): la MC maculopapuleuse (MCMP), le mastocytome et la MC diffuse (MCD). La mastocytose pédiatrique se limite souvent à la peau et régresse spontanément. Récemment, un nouveau trait génétique appelé alpha-tryptasémie héréditaire (HαT), qui correspond à une duplication/amplification de l’allèle alpha-1 du gène TPSAB1 codant pour l’α-tryptase, a été décrit. L’HαT est significativement associée à: i- tous les sous-types de mastocytose à l’âge adulte (prévalence d’environ 13%) et ii- un risque accru d’anaphylaxie sévère. Notre objectif était d’évaluer la prévalence de l’HαT dans une large cohorte de patients atteints de mastocytose pédiatrique.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Ont été inclus tous les patients atteints d’une mastocytose à début pédiatrique selon les critères de l’OMS 2016, suivis au Centre de référence des mastocytoses entre janvier 2023 à fin novembre 2023. La recherche d’amplification du gène TPSAB1 a été faite par droplet digital PCR.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur 90 patients, 7 (7,8%) présentaient une HαT, une prévalence proche de celle de la population générale en France (5,9%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,62). La prévalence de l’HαT était significativement plus élevée chez les patients atteints de mastocytome (19,4%) que chez les patients atteints d’autres sous-types de mastocytose (1,8%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,004) ou que dans la population générale (5,9%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,017). Les prévalences des symptômes d’activation mastocytaire étaient similaires dans les mastocytomes HαT+ (66,7% vs 64%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,95) et HαT- (33,3% vs 20%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,59). Aucun patient atteint de mastocytome n’avait d’antécédent d’anaphylaxie sévère. Le taux de tryptase sérique était significativement plus élevé dans les mastocytomes HαT+ que dans les mastocytomes HαT- (13<!--> <!-->μg/L vs. 4,7<!--> <!-->μg/L, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Nous avons ensuite comparé la prévalence de l’HαT selon l’âge de début de la mastocytose en incluant les données de notre étude précédente sur des cohortes adultes. La prévalence de l’HαT était plus faible dans les MCMP à début pédiatrique (2,1%) que dans les MCMP à début adulte (12,4%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,04).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Nous avons montré que, dans la mastocytose pédiatrique, l’HαT était associée uniquement au mastocytome. Les mastocytomes HαT+ ne présentaient pas plus de symptômes d’activation mastocytaire, y compris d’anaphylaxie, que les mastocytomes HαT- ce qui suggère que la forte prévalence de l’HαT dans le mastocytome n’est pas due à un surdiagnostic de mastocytome en lien avec l’HαT. La prévalence de l’HαT était significativemen
{"title":"Prévalence de l’alpha-tryptasémie héréditaire dans la mastocytose pédiatrique","authors":"M. Madrange , J. Rossignol , C. Devin , L. Bekel , N. Bellon , A. Welfringer-Morin , C. Méni , J. Bonigen , P. Bataille , C. Burdet , J. Agopian , P. Dubreuil , O. Hermine , C. Bodemer , L. Polivka","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.490","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.490","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les mastocytoses sont des maladies caractérisées par l’accumulation clonale de mastocytes dans un ou plusieurs organes, survenant pendant l’enfance ou à l’âge adulte. Il existe trois sous-types de mastocytose cutanée (MC): la MC maculopapuleuse (MCMP), le mastocytome et la MC diffuse (MCD). La mastocytose pédiatrique se limite souvent à la peau et régresse spontanément. Récemment, un nouveau trait génétique appelé alpha-tryptasémie héréditaire (HαT), qui correspond à une duplication/amplification de l’allèle alpha-1 du gène TPSAB1 codant pour l’α-tryptase, a été décrit. L’HαT est significativement associée à: i- tous les sous-types de mastocytose à l’âge adulte (prévalence d’environ 13%) et ii- un risque accru d’anaphylaxie sévère. Notre objectif était d’évaluer la prévalence de l’HαT dans une large cohorte de patients atteints de mastocytose pédiatrique.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Ont été inclus tous les patients atteints d’une mastocytose à début pédiatrique selon les critères de l’OMS 2016, suivis au Centre de référence des mastocytoses entre janvier 2023 à fin novembre 2023. La recherche d’amplification du gène TPSAB1 a été faite par droplet digital PCR.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Sur 90 patients, 7 (7,8%) présentaient une HαT, une prévalence proche de celle de la population générale en France (5,9%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,62). La prévalence de l’HαT était significativement plus élevée chez les patients atteints de mastocytome (19,4%) que chez les patients atteints d’autres sous-types de mastocytose (1,8%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,004) ou que dans la population générale (5,9%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,017). Les prévalences des symptômes d’activation mastocytaire étaient similaires dans les mastocytomes HαT+ (66,7% vs 64%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,95) et HαT- (33,3% vs 20%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,59). Aucun patient atteint de mastocytome n’avait d’antécédent d’anaphylaxie sévère. Le taux de tryptase sérique était significativement plus élevé dans les mastocytomes HαT+ que dans les mastocytomes HαT- (13<!--> <!-->μg/L vs. 4,7<!--> <!-->μg/L, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Nous avons ensuite comparé la prévalence de l’HαT selon l’âge de début de la mastocytose en incluant les données de notre étude précédente sur des cohortes adultes. La prévalence de l’HαT était plus faible dans les MCMP à début pédiatrique (2,1%) que dans les MCMP à début adulte (12,4%, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,04).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Nous avons montré que, dans la mastocytose pédiatrique, l’HαT était associée uniquement au mastocytome. Les mastocytomes HαT+ ne présentaient pas plus de symptômes d’activation mastocytaire, y compris d’anaphylaxie, que les mastocytomes HαT- ce qui suggère que la forte prévalence de l’HαT dans le mastocytome n’est pas due à un surdiagnostic de mastocytome en lien avec l’HαT. La prévalence de l’HαT était significativemen","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A70"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142660015","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.463
B. Ben Said , G. Dupire , V. Kocaba
<div><h3>Introduction</h3><div>La nécrolyse épidermique toxique est la réaction médicamenteuse retardée la plus sévère associée à une mortalité élevée, récemment estimée à 20%, malgré une prise en charge dans un centre expert. En dehors d’une évolution favorable, les patients peuvent développer des séquelles chroniques sévères, notamment ophtalmiques, telles que des ulcères cornéens, une cécité, des symblépharons ou une sécheresse oculaire sévère. La principale complication conjonctivale est le développement d’une fibrose, entraînant des symptômes chroniques nécessitant des applications chroniques de larmes artificielles, de vitamine A ou de traitement collyre anti-inflammatoire. Malheureusement, aucun traitement systémique n’a démontré son efficacité dans la prise en charge de ces séquelles. La physiopathologie de ces séquelles n’est pas bien connue, mais certaines études ont suggéré le rôle de différentes cytokines comme marqueurs de pronostic et pouvant jouer un rôle dans la physiopathologie. Dans ces études, la voie de l’IL 13 semble être en corrélation avec la gravité de la maladie et le risque de séquelles oculaires sévères. Le tralokinumab est un anticorps monoclonal immunoglobuline G4 entièrement humain qui se lie spécifiquement à la cytokine interleukine (IL)-13 avec une grande affinité, empêchant l’interaction avec le récepteur de IL-13 et la signalisation de l’IL-13 en aval. Le tralokinumab a déjà démontré son efficacité dans la dermatite atopique. Dans cet article, nous rapportons les effets positifs du tralokinumab sur une série de 5 patients souffrant de graves séquelles oculaires chroniques après une nécrolyse épidermique.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Dans cette étude rétrospective, monocentrique, tous les patients souffrant de séquelles oculaires dans les suites d’une nécrolyse épidermique et ayant reçu du tralokinumab en 2023 ont été inclus.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Chez les cinq patients, à partir de la deuxième injection, on notait une diminution spectaculaire de l’application de collyres (de toutes les heures à deux fois par jour), une réduction des brûlures ou rougeurs oculaires, une diminution du syndrome sec et une réelle amélioration de la qualité de vie. Les cinq patients ont ressenti pour la première fois pendant la phase post-TEN une amélioration significative et un soulagement de leurs symptômes chroniques du point de vue ophtalmologique ; une nette diminution de l’inflammation était notée, ainsi qu’une amélioration du break up time et de la sècheresse oculaire Aucun des patients n’a présenté d’effets secondaires. Les doses de tralokinumab reçues étaient celles autorisées dans la dermatite atopique.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Il est intéressant de noter que le rôle de IL 13 dans le développement de la fibrose est désormais bien connu. Certaines études cliniques ont déjà démontré l’intérêt d’inhiber la voie de IL13 dans les maladies fibrotiques comme la sclérodermie.</div>
导言:毒性表皮坏死溶解症是最严重的迟发性药物反应,死亡率很高,最近估计为 20%,尽管在专家中心进行了治疗。除了预后良好外,患者还可能出现严重的慢性后遗症,尤其是眼部后遗症,如角膜溃疡、失明、眼睑下垂或严重干眼症。主要的结膜并发症是纤维化,导致慢性症状,需要长期使用人工泪液、维生素 A 或消炎眼药水。遗憾的是,目前还没有任何系统治疗方法能有效治疗这些后遗症。这些后遗症的病理生理学尚不十分清楚,但一些研究表明,各种细胞因子作为预后标志物,可能在病理生理学中发挥作用。在这些研究中,IL 13 途径似乎与疾病的严重程度和严重眼部后遗症的风险相关。Tralokinumab是一种全人源免疫球蛋白G4单克隆抗体,能以高亲和力与细胞因子白细胞介素(IL)-13特异性结合,阻止与IL-13受体和下游IL-13信号的相互作用。Tralokinumab 已经证明了其对特应性皮炎的疗效。在这篇文章中,我们报告了曲妥珠单抗在五例表皮坏死后严重慢性眼部后遗症患者中的积极作用。患者和方法在这项回顾性单中心研究中,纳入了 2023 年接受曲妥珠单抗治疗的所有表皮坏死后眼部后遗症患者。结果从第二次注射开始,所有五名患者对眼药水的需求明显减少(从每小时一次减少到每天两次),眼部灼热或发红症状减轻,干眼症减轻,生活质量得到切实改善。所有五名患者的慢性眼科症状都在 TEN 后阶段首次得到明显改善和缓解;炎症明显减轻,破裂时间和干眼症也有所改善。 所有患者均未出现任何副作用。讨论值得注意的是,IL 13 在纤维化发展过程中的作用现已众所周知。结论我们已经证明了曲妥珠单抗在表皮坏死症眼部后遗症治疗中的潜在作用,但临床试验将证实曲妥珠单抗在这些后遗症治疗中的地位。
{"title":"Utilité du tralokinumab dans la prise en charge des séquelles oculaires de la nécrolyse épidermique : preuve de concept","authors":"B. Ben Said , G. Dupire , V. Kocaba","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.463","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.463","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La nécrolyse épidermique toxique est la réaction médicamenteuse retardée la plus sévère associée à une mortalité élevée, récemment estimée à 20%, malgré une prise en charge dans un centre expert. En dehors d’une évolution favorable, les patients peuvent développer des séquelles chroniques sévères, notamment ophtalmiques, telles que des ulcères cornéens, une cécité, des symblépharons ou une sécheresse oculaire sévère. La principale complication conjonctivale est le développement d’une fibrose, entraînant des symptômes chroniques nécessitant des applications chroniques de larmes artificielles, de vitamine A ou de traitement collyre anti-inflammatoire. Malheureusement, aucun traitement systémique n’a démontré son efficacité dans la prise en charge de ces séquelles. La physiopathologie de ces séquelles n’est pas bien connue, mais certaines études ont suggéré le rôle de différentes cytokines comme marqueurs de pronostic et pouvant jouer un rôle dans la physiopathologie. Dans ces études, la voie de l’IL 13 semble être en corrélation avec la gravité de la maladie et le risque de séquelles oculaires sévères. Le tralokinumab est un anticorps monoclonal immunoglobuline G4 entièrement humain qui se lie spécifiquement à la cytokine interleukine (IL)-13 avec une grande affinité, empêchant l’interaction avec le récepteur de IL-13 et la signalisation de l’IL-13 en aval. Le tralokinumab a déjà démontré son efficacité dans la dermatite atopique. Dans cet article, nous rapportons les effets positifs du tralokinumab sur une série de 5 patients souffrant de graves séquelles oculaires chroniques après une nécrolyse épidermique.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Dans cette étude rétrospective, monocentrique, tous les patients souffrant de séquelles oculaires dans les suites d’une nécrolyse épidermique et ayant reçu du tralokinumab en 2023 ont été inclus.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Chez les cinq patients, à partir de la deuxième injection, on notait une diminution spectaculaire de l’application de collyres (de toutes les heures à deux fois par jour), une réduction des brûlures ou rougeurs oculaires, une diminution du syndrome sec et une réelle amélioration de la qualité de vie. Les cinq patients ont ressenti pour la première fois pendant la phase post-TEN une amélioration significative et un soulagement de leurs symptômes chroniques du point de vue ophtalmologique ; une nette diminution de l’inflammation était notée, ainsi qu’une amélioration du break up time et de la sècheresse oculaire Aucun des patients n’a présenté d’effets secondaires. Les doses de tralokinumab reçues étaient celles autorisées dans la dermatite atopique.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Il est intéressant de noter que le rôle de IL 13 dans le développement de la fibrose est désormais bien connu. Certaines études cliniques ont déjà démontré l’intérêt d’inhiber la voie de IL13 dans les maladies fibrotiques comme la sclérodermie.</div>","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A54"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659584","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.511
H. Montaudié , A. Dompmartin , J.P. Arnault , S. Mansard , C. Cruzel , E. Fontas , E. Long-Mira , L. Mortier , J. Doyen
<div><h3>Introduction</h3><div>De nouvelles stratégies sont nécessaires au cours du mélanome avancé afin d’améliorer les résultats observés avec l’immunothérapie (ICI). Des études suggèrent une augmentation de l’efficacité de l’ICI lorsqu’elle est combinée à une radiothérapie hypofractionnée multisite (RHM).</div></div><div><h3>Objectif</h3><div>Évaluer l’impact de la RHM associée au nivolumab dans le mélanome avancé.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Essai de phase 2 non randomisé, ouvert et multicentrique (NCT02799901). Les patients/pts atteints d’un mélanome avancé naïfs de traitement ont reçu nivolumab (240<!--> <!-->mg/15 jrs) plus RHM (J15, 3<!--> <!-->×<!--> <!-->6<!--> <!-->Gy) délivrée sur chaque organe métastatique. Critère de jugement principal: survie globale (SG) à 1 an (amélioration hypothétique de la SG à 1 an par rapport aux 71% de Robert et al. JCO 2020). Critères de jugement secondaires: survie sans progression (SSP), taux de réponse objective (TRO) et tolérance. Des analyses de sous-groupes et des analyses multivariées ont été réalisées.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>64 pts inclus, entre 03/2017 et 07/2019 avec un suivi médian de 23,5 mois [2,3–43,8]. L’âge médian était de 66 ans [35–95], une majorité d’hommes (67%), d’ECOG-PS 0 (75%), de maladie stade IV-M1<!--> <!-->C (47%) et de mélanome BRAF-wild (67%). Taux de SG et de SSP à 1 an de 79% et 56% respectivement (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,12 et <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,03 par rapport aux taux de SG et SSP à 1 an de 71% et 43% de Robert et al. JCO 2020). Trente-sept pts ont été irradiés sur 1 cible, 24 sur ≥<!--> <!-->2 cibles (92 cibles tumorales au total). Les taux de SG à 2 ans étaient de 83% et 52% pour les pts ayant été irradiés sur plusieurs sites et sur un seul site respectivement (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0.03). Le TR dans l’ensemble de la cohorte était de 53% [IC 95%, 40,23;65,72], 33% [IC 95%, 14,59; 56,97] et 62% [IC 95%, 45,64; 76,43] dans les types BRAF muté et BRAF sauvage respectivement. Parmi le statut BRAF, le sexe, le PS, le stade, l’âge, le taux de LDH et le nombre de sites irradiés (1 vs ≥<!--> <!-->1), les facteurs pronostiques indépendants de la SG à 2 ans en multivariée étaient le nombre de sites irradiés (HR<!--> <!-->=<!--> <!-->0,26, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,03) et l’ECOG-PS (HR<!--> <!-->=<!--> <!-->6,2, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,001). Une nouvelle irradiation a été réalisée chez 11 pts, dont 3 étaient sans progression au dernier suivi ; 10 ont été ré-irradiés une fois et 1 a été ré-irradié 3 fois. L’ICI a été interrompue pour toxicités chez 6 pts. Effets indésirables liés à l’intervention de grade 3–4, chez 8,3% des pts (aucun grade 5).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Dans cette première étude prospective en 1ère ligne dans le mélanome avancé évaluant cette stratégie, nous n’avons pas observé d’amélioration significative de la SG par rapport au nivolumab seul, mais avons observé une amélioration s
{"title":"Nivolumab combiné à une radiothérapie multisite hypofractionnée dans le mélanome avancé naïf de traitement (NIRVANA) : essai de phase 2 non-randomisé, ouvert et multicentrique","authors":"H. Montaudié , A. Dompmartin , J.P. Arnault , S. Mansard , C. Cruzel , E. Fontas , E. Long-Mira , L. Mortier , J. Doyen","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.511","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.511","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>De nouvelles stratégies sont nécessaires au cours du mélanome avancé afin d’améliorer les résultats observés avec l’immunothérapie (ICI). Des études suggèrent une augmentation de l’efficacité de l’ICI lorsqu’elle est combinée à une radiothérapie hypofractionnée multisite (RHM).</div></div><div><h3>Objectif</h3><div>Évaluer l’impact de la RHM associée au nivolumab dans le mélanome avancé.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Essai de phase 2 non randomisé, ouvert et multicentrique (NCT02799901). Les patients/pts atteints d’un mélanome avancé naïfs de traitement ont reçu nivolumab (240<!--> <!-->mg/15 jrs) plus RHM (J15, 3<!--> <!-->×<!--> <!-->6<!--> <!-->Gy) délivrée sur chaque organe métastatique. Critère de jugement principal: survie globale (SG) à 1 an (amélioration hypothétique de la SG à 1 an par rapport aux 71% de Robert et al. JCO 2020). Critères de jugement secondaires: survie sans progression (SSP), taux de réponse objective (TRO) et tolérance. Des analyses de sous-groupes et des analyses multivariées ont été réalisées.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>64 pts inclus, entre 03/2017 et 07/2019 avec un suivi médian de 23,5 mois [2,3–43,8]. L’âge médian était de 66 ans [35–95], une majorité d’hommes (67%), d’ECOG-PS 0 (75%), de maladie stade IV-M1<!--> <!-->C (47%) et de mélanome BRAF-wild (67%). Taux de SG et de SSP à 1 an de 79% et 56% respectivement (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,12 et <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,03 par rapport aux taux de SG et SSP à 1 an de 71% et 43% de Robert et al. JCO 2020). Trente-sept pts ont été irradiés sur 1 cible, 24 sur ≥<!--> <!-->2 cibles (92 cibles tumorales au total). Les taux de SG à 2 ans étaient de 83% et 52% pour les pts ayant été irradiés sur plusieurs sites et sur un seul site respectivement (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0.03). Le TR dans l’ensemble de la cohorte était de 53% [IC 95%, 40,23;65,72], 33% [IC 95%, 14,59; 56,97] et 62% [IC 95%, 45,64; 76,43] dans les types BRAF muté et BRAF sauvage respectivement. Parmi le statut BRAF, le sexe, le PS, le stade, l’âge, le taux de LDH et le nombre de sites irradiés (1 vs ≥<!--> <!-->1), les facteurs pronostiques indépendants de la SG à 2 ans en multivariée étaient le nombre de sites irradiés (HR<!--> <!-->=<!--> <!-->0,26, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,03) et l’ECOG-PS (HR<!--> <!-->=<!--> <!-->6,2, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,001). Une nouvelle irradiation a été réalisée chez 11 pts, dont 3 étaient sans progression au dernier suivi ; 10 ont été ré-irradiés une fois et 1 a été ré-irradié 3 fois. L’ICI a été interrompue pour toxicités chez 6 pts. Effets indésirables liés à l’intervention de grade 3–4, chez 8,3% des pts (aucun grade 5).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Dans cette première étude prospective en 1ère ligne dans le mélanome avancé évaluant cette stratégie, nous n’avons pas observé d’amélioration significative de la SG par rapport au nivolumab seul, mais avons observé une amélioration s","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A84"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142660016","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-14DOI: 10.1016/j.fander.2024.09.474
S. Milesi , A. Ortiz Brugues , M. Starace , D. Koumaki , Z. Apalla , E. Tournier , K. Peris , P. Sollena , J.L. Lacaze , M. Iorizzo , C. Bost , V. Sibaud
<div><h3>Introduction</h3><div>Les inhibiteurs de CDK 4/6 (cyclin-dependent kinase 4/6) ont révolutionné la prise en charge du cancer du sein localement avancé ou métastatique. Des effets indésirables cutanés ont été rapportés chez environ 15 % des patientes exposées, les plus fréquents étant le prurit, l’alopécie et les lésions eczématiformes. Plus récemment, des toxicités dermatologiques plus caractéristiques ont été décrites, notamment les réactions vitiligoïdes et des lupus érythémateux induits. La survenue de lésions bulleuses n’a en revanche été qu’exceptionnellement décrite dans ce contexte.</div><div>Nous rapportons ici pour la première fois une série de neuf patients traités par inhibiteurs CDK/6 développant une maladie bulleuse auto-immune (MBAI) authentifiée.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude rétrospective européenne était menée au sein de l’EADV « <em>dermatology for cancer patients</em> » Task Force. Les critères d’inclusion dans cette étude comprenaient tous les patients développant une maladie bulleuse auto-immune sous inhibiteurs CDK 4/6 (incluant ribociclib, palbociclib, abemaciclib), avec plusieurs lésions bulleuses et au moins une immunofluorescence cutanée directe positive (IFD).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Neuf patients issus de 5 centres européens ont été inclus, dont 5 patients traités par palbociclib et 4 par ribociclib. Le diagnostic retenu était celui de pemphigoïde bulleuse dans la grande majorité des cas (90 %), un patient présentant une pemphigoïde des muqueuses.</div><div>Le délai moyen d’apparition des bulles était de 20 semaines. Les lésions étaient considérées comme légères à modérées chez la plupart des patients et 3 d’entre eux présentaient une atteinte endobuccale. Des dépôts linéaires d’IgG et de C3 de la membrane basale étaient individualisés dans tous les cas sur l’immunofluorexcence directe. La recherche en ELISA des anticorps anti-BP180 et 230 était positive chez 7 patients. La prise en charge reposait principalement sur l’usage des corticoïdes topiques et/ou oraux. L’arrêt des inhibiteurs de CDK4/6 était jugé nécessaire chez 5 patients. Les symptômes récidivaient dans 100 % des cas (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3) lors de la réintroduction du traitement.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Nous décrivons pour la première fois et de manière multicentrique la survenue de MBAI chez des patients exposés aux inhibiteurs de CDK 4/6. L’imputabilité de ces thérapies ciblées apparaît très probable étant donnée la survenue assez rapide après introduction du traitement dans une population relativement jeune (66<!--> <!-->ans), la description avec au moins deux molécules (suggérant un effet classe) et la récidive systématique en cas de réintroduction.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Nous rapportons, à notre connaissance, la première série de maladies bulleuses auto-immunes induites par les inhibiteurs CDK4/6. Il est important que les dermatologues en soient bien infor
{"title":"Maladies bulleuses auto-immunes induites par les inhibiteurs de CDK 4/6 : première série européenne","authors":"S. Milesi , A. Ortiz Brugues , M. Starace , D. Koumaki , Z. Apalla , E. Tournier , K. Peris , P. Sollena , J.L. Lacaze , M. Iorizzo , C. Bost , V. Sibaud","doi":"10.1016/j.fander.2024.09.474","DOIUrl":"10.1016/j.fander.2024.09.474","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les inhibiteurs de CDK 4/6 (cyclin-dependent kinase 4/6) ont révolutionné la prise en charge du cancer du sein localement avancé ou métastatique. Des effets indésirables cutanés ont été rapportés chez environ 15 % des patientes exposées, les plus fréquents étant le prurit, l’alopécie et les lésions eczématiformes. Plus récemment, des toxicités dermatologiques plus caractéristiques ont été décrites, notamment les réactions vitiligoïdes et des lupus érythémateux induits. La survenue de lésions bulleuses n’a en revanche été qu’exceptionnellement décrite dans ce contexte.</div><div>Nous rapportons ici pour la première fois une série de neuf patients traités par inhibiteurs CDK/6 développant une maladie bulleuse auto-immune (MBAI) authentifiée.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Cette étude rétrospective européenne était menée au sein de l’EADV « <em>dermatology for cancer patients</em> » Task Force. Les critères d’inclusion dans cette étude comprenaient tous les patients développant une maladie bulleuse auto-immune sous inhibiteurs CDK 4/6 (incluant ribociclib, palbociclib, abemaciclib), avec plusieurs lésions bulleuses et au moins une immunofluorescence cutanée directe positive (IFD).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Neuf patients issus de 5 centres européens ont été inclus, dont 5 patients traités par palbociclib et 4 par ribociclib. Le diagnostic retenu était celui de pemphigoïde bulleuse dans la grande majorité des cas (90 %), un patient présentant une pemphigoïde des muqueuses.</div><div>Le délai moyen d’apparition des bulles était de 20 semaines. Les lésions étaient considérées comme légères à modérées chez la plupart des patients et 3 d’entre eux présentaient une atteinte endobuccale. Des dépôts linéaires d’IgG et de C3 de la membrane basale étaient individualisés dans tous les cas sur l’immunofluorexcence directe. La recherche en ELISA des anticorps anti-BP180 et 230 était positive chez 7 patients. La prise en charge reposait principalement sur l’usage des corticoïdes topiques et/ou oraux. L’arrêt des inhibiteurs de CDK4/6 était jugé nécessaire chez 5 patients. Les symptômes récidivaient dans 100 % des cas (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3) lors de la réintroduction du traitement.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Nous décrivons pour la première fois et de manière multicentrique la survenue de MBAI chez des patients exposés aux inhibiteurs de CDK 4/6. L’imputabilité de ces thérapies ciblées apparaît très probable étant donnée la survenue assez rapide après introduction du traitement dans une population relativement jeune (66<!--> <!-->ans), la description avec au moins deux molécules (suggérant un effet classe) et la récidive systématique en cas de réintroduction.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Nous rapportons, à notre connaissance, la première série de maladies bulleuses auto-immunes induites par les inhibiteurs CDK4/6. Il est important que les dermatologues en soient bien infor","PeriodicalId":100088,"journal":{"name":"Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC","volume":"4 8","pages":"Page A61"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142659452","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}