A. Theissen, F. Aubrun, T. Storme, E. Marret, A. Blanié, J. Picard, P. Trouiller
Risques de dépression respiratoire postopératoire liés aux opioïdes : 1) tout patient bénéficiant en postopératoire d’un traitement par opioïde est à risque de dépression respiratoire quelle que soit la voie d’administration ; 2) la littérature rapporte que la dépression respiratoire survient majoritairement dans les 12 heures postopératoires, la nuit (entre minuit et 6 h) et entraîne généralement le décès du patient ou une encéphalopathie postanoxique ; 3) les facteurs de risque de dépression respiratoire sont connus (liés au patient, au type de chirurgie et aux modalités d’administration) et doivent être recherchés dès la consultation préanesthésique ; 4) des scores prédictifs de dépression respiratoire existent et ont été validés sur de grandes séries publiées ; 5) l’administration continue d’oxygène est une fausse sécurité, pouvant même retarder le diagnostic. Modalités de surveillance postopératoire des patients bénéficiant d’opioïdes : 1) la surveillance clinique seule est insuffisante chez les patients à risque ; 2) une surveillance paraclinique (avec SpO2 et capnographie) est efficace chez les patients à risque ; 3) de nombreux systèmes de surveillance continue électronique (utilisant SpO2, capnographie, impédancemétrie et/ou pléthysmographie) existent, mais ne peuvent être recommandés actuellement en pratique courante du fait de leur ergonomie, de leur coût, de leurs nombreux artefacts et des faux-positifs. Leur développement semble être la solution d’avenir ; 4) l’hospitalisation en postopératoire des sujets à risque en unité de soins continus (pendant 24 heures) reste la seule alternative fiable pour prévenir ce risque.
{"title":"Quelle surveillance des patients traités par opioïdes dans les unités de soins conventionnels ? Revue de la littérature, alerte et mise au point du CAMR, de la SFAR et de la SFETD","authors":"A. Theissen, F. Aubrun, T. Storme, E. Marret, A. Blanié, J. Picard, P. Trouiller","doi":"10.3166/dea-2022-0218","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0218","url":null,"abstract":"Risques de dépression respiratoire postopératoire liés aux opioïdes : 1) tout patient bénéficiant en postopératoire d’un traitement par opioïde est à risque de dépression respiratoire quelle que soit la voie d’administration ; 2) la littérature rapporte que la dépression respiratoire survient majoritairement dans les 12 heures postopératoires, la nuit (entre minuit et 6 h) et entraîne généralement le décès du patient ou une encéphalopathie postanoxique ; 3) les facteurs de risque de dépression respiratoire sont connus (liés au patient, au type de chirurgie et aux modalités d’administration) et doivent être recherchés dès la consultation préanesthésique ; 4) des scores prédictifs de dépression respiratoire existent et ont été validés sur de grandes séries publiées ; 5) l’administration continue d’oxygène est une fausse sécurité, pouvant même retarder le diagnostic. Modalités de surveillance postopératoire des patients bénéficiant d’opioïdes : 1) la surveillance clinique seule est insuffisante chez les patients à risque ; 2) une surveillance paraclinique (avec SpO2 et capnographie) est efficace chez les patients à risque ; 3) de nombreux systèmes de surveillance continue électronique (utilisant SpO2, capnographie, impédancemétrie et/ou pléthysmographie) existent, mais ne peuvent être recommandés actuellement en pratique courante du fait de leur ergonomie, de leur coût, de leurs nombreux artefacts et des faux-positifs. Leur développement semble être la solution d’avenir ; 4) l’hospitalisation en postopératoire des sujets à risque en unité de soins continus (pendant 24 heures) reste la seule alternative fiable pour prévenir ce risque.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69373539","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La réhabilitation améliorée après chirurgie (RAC) est un concept moderne initié par l’équipe danoise de Kehlet dans les années 1990 qui comporte un ensemble de mesures pré-, per-et postopératoires tendant à atténuer les conséquences de l’agression chirurgicale pour accélérer la récupération après une chirurgie. La maîtrise de l’analgésie, y compris après la sortie de l’hospitalisation, en est un des points clés, car elle permet la mobilisation rapide, la reprise alimentaire, la sortie précoce du patient, la reprise de ses activités et la prévention de survenue d’une douleur chronique. Le raccourcissement des durées d’hospitalisation résultant de la RAC ou la prise en charge en ambulatoire impose une anticipation de la prise en charge de la douleur (dès les consultations préopératoires), la participation active et l’éducation du patient. Pourtant, même si dans l’ensemble cette prise en charge semble satisfaisante, des pistes d’amélioration sont à développer comme sur l’évaluation continue, un meilleur suivi et la personnalisation de la prise en charge.
{"title":"Gestion de l’analgésie à domicile dans le cadre de la réhabilitation améliorée après chirurgie","authors":"I. Evans, F. Aubrun, A. Theissen","doi":"10.3166/dea-2022-0236","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0236","url":null,"abstract":"La réhabilitation améliorée après chirurgie (RAC) est un concept moderne initié par l’équipe danoise de Kehlet dans les années 1990 qui comporte un ensemble de mesures pré-, per-et postopératoires tendant à atténuer les conséquences de l’agression chirurgicale pour accélérer la récupération après une chirurgie. La maîtrise de l’analgésie, y compris après la sortie de l’hospitalisation, en est un des points clés, car elle permet la mobilisation rapide, la reprise alimentaire, la sortie précoce du patient, la reprise de ses activités et la prévention de survenue d’une douleur chronique. Le raccourcissement des durées d’hospitalisation résultant de la RAC ou la prise en charge en ambulatoire impose une anticipation de la prise en charge de la douleur (dès les consultations préopératoires), la participation active et l’éducation du patient. Pourtant, même si dans l’ensemble cette prise en charge semble satisfaisante, des pistes d’amélioration sont à développer comme sur l’évaluation continue, un meilleur suivi et la personnalisation de la prise en charge.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69373760","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Post-traumatic stress disorder (PTSD) is a psychiatric disorder that occurs after exposure to a traumatic event. Chronic pain is one of the most frequent comorbidities for patients with PTSD and higher levels of the proinflammatory cytokine tumor necrosis factor α (TNF-α) have been detected in these patients. In a recent study, Dib et al (2021) used the single prolonged stress (SPS) animal model of PTSD and blocked TNF-α with either thalidomide or anti-TNF-α antibody. This way, the authors prevented mechanical allodynia and thermal hyperalgesia in SPS-rats.
{"title":"Anti-TNF-α Therapy as a Potential Treatment for Comorbid Pain in Post-traumatic Stress Disorder","authors":"H.M.C. Illouz","doi":"10.3166/dea-2022-0193","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0193","url":null,"abstract":"Post-traumatic stress disorder (PTSD) is a psychiatric disorder that occurs after exposure to a traumatic event. Chronic pain is one of the most frequent comorbidities for patients with PTSD and higher levels of the proinflammatory cytokine tumor necrosis factor α (TNF-α) have been detected in these patients. In a recent study, Dib et al (2021) used the single prolonged stress (SPS) animal model of PTSD and blocked TNF-α with either thalidomide or anti-TNF-α antibody. This way, the authors prevented mechanical allodynia and thermal hyperalgesia in SPS-rats.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69373851","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Sciences infirmières et douleur : des soins, des savoirs, de la recherche et de l’enseignement","authors":"C. Berlemont","doi":"10.3166/dea-2022-0186","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0186","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48533630","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’infirmière en pratique avancée (IPA) existe en France depuis 2018. Quatre spécialités sont actuellement implantées avec des aspects communs et des spécificités. L’IPA peut reconduire et adapter des traitements de support, dont les antalgiques. Deux exemples de profil de postes IPA en oncologie sont présentés dans cet article, ainsi que des cas cliniques. La douleur est fréquente dans la maladie oncologique et peut être une des séquelles des différents traitements. Ce symptôme impacte énormément le vécu du patient et sa qualité de vie dès l’annonce de la maladie, après la rémission, voire jusqu’à la fin de vie. L’IPA est intégrée au parcours de soins du patient et se confronte à la douleur et aux traitements antalgiques dans sa pratique quotidienne
{"title":"L’infirmière en pratique avancée : un nouveau métier, deux exemples au quotidien","authors":"E.E. Molina Beltran, I. Da Costa, C. Matta","doi":"10.3166/dea-2021-0178","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2021-0178","url":null,"abstract":"L’infirmière en pratique avancée (IPA) existe en France depuis 2018. Quatre spécialités sont actuellement implantées avec des aspects communs et des spécificités. L’IPA peut reconduire et adapter des traitements de support, dont les antalgiques. Deux exemples de profil de postes IPA en oncologie sont présentés dans cet article, ainsi que des cas cliniques. La douleur est fréquente dans la maladie oncologique et peut être une des séquelles des différents traitements. Ce symptôme impacte énormément le vécu du patient et sa qualité de vie dès l’annonce de la maladie, après la rémission, voire jusqu’à la fin de vie. L’IPA est intégrée au parcours de soins du patient et se confronte à la douleur et aux traitements antalgiques dans sa pratique quotidienne","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45486232","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
C. Villemin, F. Abel, G. Dispersyn, M. Cotty-Eslous, S. Marchand
Chaque année, la douleur touche de plus en plus de patients les marquant ainsi dans leur vie personnelle, mais également professionnelle. Le traitement de la douleur demeure complexe, l’utilisation de la pharmacologie traditionnelle n’est pas sans risque de surdosage et d’accoutumance. Depuis plus de 20 ans, les acteurs de la santé et l’Union européenne collaborent afin de développer ce que l’on nomme aujourd’hui les thérapies numériques (digital therapeutics — DTx). Véritable enjeu pour notre système de santé actuel, ces thérapies innovantes peuvent être utilisées seules ou combinées à un médicament, un dispositif médical ou une thérapie, afin de maximiser les effets du traitement. Cet article propose une revue non exhaustive de l’utilisation de la réalité virtuelle, son origine et son fonctionnement. Des résultats significatifs ont été obtenus sur son action analgésique et de distraction à court terme, sur divers événements physiologiques comme les brûlures, la chirurgie cardiaque, le stress, les douleurs musculosquelettiques et neuropathiques. Toutefois, ce champ d’études reste vaste et nécessite des explorations (études) complémentaires sur les douleurs chroniques et aiguës, et l’interaction personne–machine.
{"title":"La réalité virtuelle comme antidouleur : une revue systématique de la littérature","authors":"C. Villemin, F. Abel, G. Dispersyn, M. Cotty-Eslous, S. Marchand","doi":"10.3166/dea-2021-0171","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2021-0171","url":null,"abstract":"Chaque année, la douleur touche de plus en plus de patients les marquant ainsi dans leur vie personnelle, mais également professionnelle. Le traitement de la douleur demeure complexe, l’utilisation de la pharmacologie traditionnelle n’est pas sans risque de surdosage et d’accoutumance. Depuis plus de 20 ans, les acteurs de la santé et l’Union européenne collaborent afin de développer ce que l’on nomme aujourd’hui les thérapies numériques (digital therapeutics — DTx). Véritable enjeu pour notre système de santé actuel, ces thérapies innovantes peuvent être utilisées seules ou combinées à un médicament, un dispositif médical ou une thérapie, afin de maximiser les effets du traitement. Cet article propose une revue non exhaustive de l’utilisation de la réalité virtuelle, son origine et son fonctionnement. Des résultats significatifs ont été obtenus sur son action analgésique et de distraction à court terme, sur divers événements physiologiques comme les brûlures, la chirurgie cardiaque, le stress, les douleurs musculosquelettiques et neuropathiques. Toutefois, ce champ d’études reste vaste et nécessite des explorations (études) complémentaires sur les douleurs chroniques et aiguës, et l’interaction personne–machine.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46594269","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’intestin est un système complexe qui joue un rôle fondamental dans l’absorption et la distribution des nutriments nécessaires aux différents organes d’un organisme, comme par exemple le glucose pour le cerveau. Finement régulé par le système nerveux, le système digestif abrite également un acteur qui joue un rôle crucial : la flore intestinale — ancien terme désignant le « microbiote » — qui pèse autant que le cerveau lui-même. Comme le tractus gastrointestinal est également exposé à des risques d’invasion par des agents pathogènes, un quatrième intervenant joue un rôle clé : le système immunitaire. Ce dernier exerce une surveillance étroite du tractus gastro-intestinal et joue un rôle important dans les interactions entre l’intestin et le cerveau, pour le meilleur ou pour le pire…Qu’il s’agisse de l’intestin ou du cerveau, ces deux organes sont relativement isolés du reste du corps par des barrières dont le bon fonctionnement est vital, prémunissant l’organisme et sa commande centrale cérébrale de mécanismes infectieux qui pourraient lui être fatals. Et pourtant… Des voies les relient, qui participent au dialogue entre — mais aussi à la vulnérabilité de — ces différents protagonistes de différentes façons. Le paysage physiologique humain est donc un amalgame complexe de cellules humaines mais également de cellules bactériennes qui collaborent étroitement au contrôle de la santé humaine. Non seulement le microbiote est capable de digérer certains nutriments qui ne peuvent pas être dégradés par le tractus gastro-intestinal lui-même, mais un nombre croissant d’études scientifiques suggèrent un lien entre la fonction gastrointestinale et la fonction cérébrale — et par là même une association avec certaines maladies neurologiques et psychiatriques. Ainsi, on soupçonne que l’axe intestin–cerveau est impliqué dans un certain nombre de maladies psychiatriques ou neuro-immunes chez l’enfant et l’adulte. De plus, il a été suggéré que les troubles intestinaux constituent un « facteur de risque » pour le développement de troubles neurologiques. Enfin, et non des moindres, le stress régule la composition et l’activité de la flore intestinale, une propriété qui pourrait même affecter la santé psychiatrique à travers les générations. Le concept d’« axe intestin–cerveau » propose qu’il existe un dialogue constant entre l’intestin et le cerveau. Le microbiote peut aujourd’hui être considéré comme l’acteur majeur d’un écosystème au sein duquel la nature des échanges pourrait conditionner l’équilibre neurologique et psychiatrique de l’être humain.
{"title":"L’axe intestin–cerveau : les pistes actuelles","authors":"P. Piguet","doi":"10.3166/dea-2021-0167","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2021-0167","url":null,"abstract":"L’intestin est un système complexe qui joue un rôle fondamental dans l’absorption et la distribution des nutriments nécessaires aux différents organes d’un organisme, comme par exemple le glucose pour le cerveau. Finement régulé par le système nerveux, le système digestif abrite également un acteur qui joue un rôle crucial : la flore intestinale — ancien terme désignant le « microbiote » — qui pèse autant que le cerveau lui-même. Comme le tractus gastrointestinal est également exposé à des risques d’invasion par des agents pathogènes, un quatrième intervenant joue un rôle clé : le système immunitaire. Ce dernier exerce une surveillance étroite du tractus gastro-intestinal et joue un rôle important dans les interactions entre l’intestin et le cerveau, pour le meilleur ou pour le pire…Qu’il s’agisse de l’intestin ou du cerveau, ces deux organes sont relativement isolés du reste du corps par des barrières dont le bon fonctionnement est vital, prémunissant l’organisme et sa commande centrale cérébrale de mécanismes infectieux qui pourraient lui être fatals. Et pourtant… Des voies les relient, qui participent au dialogue entre — mais aussi à la vulnérabilité de — ces différents protagonistes de différentes façons. Le paysage physiologique humain est donc un amalgame complexe de cellules humaines mais également de cellules bactériennes qui collaborent étroitement au contrôle de la santé humaine. Non seulement le microbiote est capable de digérer certains nutriments qui ne peuvent pas être dégradés par le tractus gastro-intestinal lui-même, mais un nombre croissant d’études scientifiques suggèrent un lien entre la fonction gastrointestinale et la fonction cérébrale — et par là même une association avec certaines maladies neurologiques et psychiatriques. Ainsi, on soupçonne que l’axe intestin–cerveau est impliqué dans un certain nombre de maladies psychiatriques ou neuro-immunes chez l’enfant et l’adulte. De plus, il a été suggéré que les troubles intestinaux constituent un « facteur de risque » pour le développement de troubles neurologiques. Enfin, et non des moindres, le stress régule la composition et l’activité de la flore intestinale, une propriété qui pourrait même affecter la santé psychiatrique à travers les générations. Le concept d’« axe intestin–cerveau » propose qu’il existe un dialogue constant entre l’intestin et le cerveau. Le microbiote peut aujourd’hui être considéré comme l’acteur majeur d’un écosystème au sein duquel la nature des échanges pourrait conditionner l’équilibre neurologique et psychiatrique de l’être humain.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46044062","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
B. Metayer, G. Cormier, J. Dimet, S. Varin, V. André, M. Caulier, Y.-M. Pluchon, Céline Cozic
{"title":"Prise en charge de la fibromyalgie par des perfusions de kétamine : étude observationnelle","authors":"B. Metayer, G. Cormier, J. Dimet, S. Varin, V. André, M. Caulier, Y.-M. Pluchon, Céline Cozic","doi":"10.3166/DEA-2021-0151","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/DEA-2021-0151","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"48 1","pages":"53-59"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"88872988","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Introduction : La douleur est un symptome commun chez 30 a 40 % des patients atteints d’un cancer, tous stades confondus de la maladie ; 15 a 30 % d’entre eux souffrent d’une douleur dite refractaire aux opioides. La litterature de ces dernieres annees a decrit la ketamine, a dose subanesthesique, comme un interessant adjuvant aux opioides, pour la prise en charge des douleurs cancereuses refractaires. L’objectif de cette revue de la litterature est d’evaluer l’etat actuel des connaissances sur l’efficacite et la tolerance de la ketamine dans la gestion de la douleur chronique liee au cancer.Methode : Nous avons analyse 12 articles publies entre 1999 et 2019, traitant de l’utilisation de la ketamine pour la gestion des douleurs cancereuses.Resultats : Parmi les articles selectionnes, quatre remplissaient des criteres methodologiques scientifiquement valides. Trois de ces essais cliniques randomises, en double insu, controles par placebo, concluaient a une absence d’efficacite de la ketamine. Les populations analysees et les protocoles d’administration de la ketamine etaient tres heterogenes. Les benefices suggeres concerneraient principalement l’epargne morphinique, dans une certaine population de patients, apparaissant comme bons repondeurs, mais dont les caracteristiques semblent imprecises. La ketamine parait plutot bien toleree dans la plupart de ces etudes, avec des effets secondaires legers, reversibles a l’arret du traitement.Conclusion : Il subsiste de nombreuses questions sans reponse, quant a l’efficacite de la ketamine dans la gestion de la douleur cancereuse. Des etudes supplementaires doivent etre menees dans les prochaines annees afin d’y repondre et d’apporter un benefice en pratique clinique.
{"title":"Efficacité et tolérance de la kétamine en douleur cancéreuse : revue systématique de la littérature","authors":"S. Salas, M. Bruge-Ansel","doi":"10.3166/DEA-2021-0157","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/DEA-2021-0157","url":null,"abstract":"Introduction : La douleur est un symptome commun chez 30 a 40 % des patients atteints d’un cancer, tous stades confondus de la maladie ; 15 a 30 % d’entre eux souffrent d’une douleur dite refractaire aux opioides. La litterature de ces dernieres annees a decrit la ketamine, a dose subanesthesique, comme un interessant adjuvant aux opioides, pour la prise en charge des douleurs cancereuses refractaires. L’objectif de cette revue de la litterature est d’evaluer l’etat actuel des connaissances sur l’efficacite et la tolerance de la ketamine dans la gestion de la douleur chronique liee au cancer.Methode : Nous avons analyse 12 articles publies entre 1999 et 2019, traitant de l’utilisation de la ketamine pour la gestion des douleurs cancereuses.Resultats : Parmi les articles selectionnes, quatre remplissaient des criteres methodologiques scientifiquement valides. Trois de ces essais cliniques randomises, en double insu, controles par placebo, concluaient a une absence d’efficacite de la ketamine. Les populations analysees et les protocoles d’administration de la ketamine etaient tres heterogenes. Les benefices suggeres concerneraient principalement l’epargne morphinique, dans une certaine population de patients, apparaissant comme bons repondeurs, mais dont les caracteristiques semblent imprecises. La ketamine parait plutot bien toleree dans la plupart de ces etudes, avec des effets secondaires legers, reversibles a l’arret du traitement.Conclusion : Il subsiste de nombreuses questions sans reponse, quant a l’efficacite de la ketamine dans la gestion de la douleur cancereuse. Des etudes supplementaires doivent etre menees dans les prochaines annees afin d’y repondre et d’apporter un benefice en pratique clinique.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"34 1","pages":"29-37"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"81004828","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}