D.A. Gubler, C. Rominger, M. G. Holtforth, N. Egloff, F. Frickmann, B. Goetze, M. Harnik, K. Streitberger, S. Zeiss, S. Troche
Contexte : Les déficits attentionnels chez les patients souffrant de douleur chronique sont courants et bien étudiés. Pourtant, peu d’études ont examiné les effets de la douleur chronique sur les capacités cognitives plus complexes qui dépendent du bon fonctionnement des systèmes attentionnels. Dans la présente étude, nous avons cherché à déterminer si l’impact de la douleur chronique sur l’attention affecte l’idéation créative telle que mesurée avec une adaptation de la tâche d’utilisation alternative (AUT). Méthodes : Les performances dans la tâche AUT étaient évaluées et comparées chez 33 patients souffrant de douleur chronique et 33 témoins sains appariés. Tout en complétant la tâche, des mesures électroencéphalographiques (EEG) ont été enregistrées pour mesurer le degré d’attention dirigée vers des représentations mentales internes. Résultats : Les résultats ont révélé que les patients souffrant de douleur chronique généraient moins d’idées créatives que les témoins sains. Ce manque de performance s’accompagnait d’une synchronisation liée aux événements (ERS) moindre, spécialement dans les régions pariétales droites. Ces différences d’ERS expliquaient un tiers de la variance intergroupe dans la performance AUT. Conclusion : Ces résultats suggèrent que les baisses de performance dans l’idéation créative chez les patients souffrant de douleur chronique peuvent être, au moins partiellement, attribuables aux déficits attentionnels associés à la douleur chronique. Signification : La douleur chronique affecte négativement l’attention et les capacités cognitives plus complexes. Cependant, les mécanismes psychophysiologiques sousjacents et le rôle de l’attention comme source de ces déficiences dans les capacités plus complexes sont mal compris. En analysant les changements de puissance EEG liés à la tâche, le rôle de l’attention dirigée vers les représentations mentales internes pourrait être mieux compris en révélant la relation fonctionnelle entre la douleur chronique, l’attention et une capacité cognitive plus complexe.
{"title":"L’impact de la douleur chronique sur l’idéation créative : un examen des mécanismes psychophysiologiques sous-jacents liés à l’attention","authors":"D.A. Gubler, C. Rominger, M. G. Holtforth, N. Egloff, F. Frickmann, B. Goetze, M. Harnik, K. Streitberger, S. Zeiss, S. Troche","doi":"10.3166/dea-2022-0258","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0258","url":null,"abstract":"Contexte : Les déficits attentionnels chez les patients souffrant de douleur chronique sont courants et bien étudiés. Pourtant, peu d’études ont examiné les effets de la douleur chronique sur les capacités cognitives plus complexes qui dépendent du bon fonctionnement des systèmes attentionnels. Dans la présente étude, nous avons cherché à déterminer si l’impact de la douleur chronique sur l’attention affecte l’idéation créative telle que mesurée avec une adaptation de la tâche d’utilisation alternative (AUT).\u0000Méthodes : Les performances dans la tâche AUT étaient évaluées et comparées chez 33 patients souffrant de douleur chronique et 33 témoins sains appariés. Tout en complétant la tâche, des mesures électroencéphalographiques (EEG) ont été enregistrées pour mesurer le degré d’attention dirigée vers des représentations mentales internes.\u0000Résultats : Les résultats ont révélé que les patients souffrant de douleur chronique généraient moins d’idées créatives que les témoins sains. Ce manque de performance s’accompagnait d’une synchronisation liée aux événements (ERS) moindre, spécialement dans les régions pariétales droites. Ces différences d’ERS expliquaient un tiers de la variance intergroupe dans la performance AUT.\u0000Conclusion : Ces résultats suggèrent que les baisses de performance dans l’idéation créative chez les patients souffrant de douleur chronique peuvent être, au moins partiellement, attribuables aux déficits attentionnels associés à la douleur chronique.\u0000Signification : La douleur chronique affecte négativement l’attention et les capacités cognitives plus complexes. Cependant, les mécanismes psychophysiologiques sousjacents et le rôle de l’attention comme source de ces déficiences dans les capacités plus complexes sont mal compris. En analysant les changements de puissance EEG liés à la tâche, le rôle de l’attention dirigée vers les représentations mentales internes pourrait être mieux compris en révélant la relation fonctionnelle entre la douleur chronique, l’attention et une capacité cognitive plus complexe.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44370922","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La chronicité de la douleur prend racine dans une histoire de vie singulière, et il est établi que différents mécanismes peuvent entretenir ce processus. La richesse de cette étude de cas réside dans la coconstruction d’une frise chronologique d’un parcours de vie singulier qui laisse entrevoir le terreau de la douleur chronique. Ce travail mené ici permet de potentialiser l’identification de facteurs de chronicisation par le sujet et conduit à un certain mouvement psychique. Cette étude ouvre une réflexion autour de la notion de contre-transfert du point de vue corporel.
{"title":"Processus de chronicisation de la douleur : intérêt d’une frise chronologique dans un travail psychothérapeutique en douleur","authors":"N. Mazet, B. Lignier","doi":"10.3166/dea-2022-0244","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0244","url":null,"abstract":"La chronicité de la douleur prend racine dans une histoire de vie singulière, et il est établi que différents mécanismes peuvent entretenir ce processus. La richesse de cette étude de cas réside dans la coconstruction d’une frise chronologique d’un parcours de vie singulier qui laisse entrevoir le terreau de la douleur chronique. Ce travail mené ici permet de potentialiser l’identification de facteurs de chronicisation par le sujet et conduit à un certain mouvement psychique. Cette étude ouvre une réflexion autour de la notion de contre-transfert du point de vue corporel.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45105323","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
N. Rollin, J. F. Das Neves, O. Richard, T. Delafontaine, S. Rusinek, C. Lebel, M. Diouf, É. Serra
Contexte : La prise en charge classique de la fibromyalgie est fondée à la fois sur des traitements pharmacologiques et non pharmacologiques. Parmi ces derniers sont compris : la physiothérapie, l’activité physique, la relaxation, les thérapies cognitives et comportementales. L’efficacité de certains de ces traitements manque de preuves. Nous avons donc cherché à évaluer l’efficacité de la relaxation dans la fibromyalgie. Méthode : En nous fondant sur une précédente recherche, cette présente étude était randomisée et en insu de l’observateur. Le groupe expérimental bénéficiait d’un training autogène (TA) supervisé par un professionnel formé en relaxation. Le groupe témoin recevait la relaxation autonome sans supervision. Il y avait six sessions de relaxation durant 30 minutes chacune, et il était conseillé aux patients de réaliser des exercices de relaxation quotidiennement à domicile. Les critères principaux étaient les changements des scores à l’EVA douleur et à la sous-échelle douleur du QIF entre l’inclusion et la fin de l’étude, les critères secondaires concernaient les scores d’anxiété et de dépression de l’HADS (Hospital Anxiety and Depression Scale). Résultats : Quatre-vingts patients atteints de fibromyalgie (71 femmes, 9 hommes) ont été randomisés. Les scores de douleur de l’EVA et du QIF ne différaient pas significativement entre les deux groupes, tout comme les scores d’anxiété et de dépression. Conclusion : Face au constat que le TA seul n’apportait pas de bénéfices par rapport au témoin (relaxation passive), nous devons nous interroger sur la nécessité d’intégrer de la relaxation à d’autres techniques pour apporter un soulagement aux patients.
{"title":"Efficacité de la relaxation dans la fibromyalgie : un essai clinique bref aléatoirement contrôlé en simple insu portant sur 80 patients","authors":"N. Rollin, J. F. Das Neves, O. Richard, T. Delafontaine, S. Rusinek, C. Lebel, M. Diouf, É. Serra","doi":"10.3166/dea-2022-0249","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0249","url":null,"abstract":"Contexte : La prise en charge classique de la fibromyalgie est fondée à la fois sur des traitements pharmacologiques et non pharmacologiques. Parmi ces derniers sont compris : la physiothérapie, l’activité physique, la relaxation, les thérapies cognitives et comportementales. L’efficacité de certains de ces traitements manque de preuves. Nous avons donc cherché à évaluer l’efficacité de la relaxation dans la fibromyalgie. Méthode : En nous fondant sur une précédente recherche, cette présente étude était randomisée et en insu de l’observateur. Le groupe expérimental bénéficiait d’un training autogène (TA) supervisé par un professionnel formé en relaxation. Le groupe témoin recevait la relaxation autonome sans supervision. Il y avait six sessions de relaxation durant 30 minutes chacune, et il était conseillé aux patients de réaliser des exercices de relaxation quotidiennement à domicile. Les critères principaux étaient les changements des scores à l’EVA douleur et à la sous-échelle douleur du QIF entre l’inclusion et la fin de l’étude, les critères secondaires concernaient les scores d’anxiété et de dépression de l’HADS (Hospital Anxiety and Depression Scale). Résultats : Quatre-vingts patients atteints de fibromyalgie (71 femmes, 9 hommes) ont été randomisés. Les scores de douleur de l’EVA et du QIF ne différaient pas significativement entre les deux groupes, tout comme les scores d’anxiété et de dépression. Conclusion : Face au constat que le TA seul n’apportait pas de bénéfices par rapport au témoin (relaxation passive), nous devons nous interroger sur la nécessité d’intégrer de la relaxation à d’autres techniques pour apporter un soulagement aux patients.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69373811","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Sous l’égide de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD), une journée d’information sur la place de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (repetitive transcranial magnetic stimulation, rTMS) dans le traitement de la douleur chronique s’est tenue le mardi 19 octobre 2021 à l’auditorium de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris. Cette journée était organisée par Caroline Colomb (Ploërmel, commission « Neuromodulation » de la SFETD) et Sylvie Rostaing (Avignon, commission « Ambulatoire en milieu hospitalier » et vice-présidente de la SFETD), avec le soutien de Valeria Martinez (Garches, présidente de la SFETD). Les objectifs de la journée étaient de donner un coup de projecteur sur un traitement non pharmacologique et non invasif, pour bien comprendre cette thérapie de neuromodulation à travers la littérature, ses recommandations et ses aspects techniques, pour en harmoniser les pratiques, pour en démontrer l’intérêt dans la prise en charge du patient douloureux chronique comme dans d’autres indications, et pour en mieux connaître les perspectives en recherche clinique. Ce recueil de textes correspond aux résumés des principales présentations de ce séminaire.
{"title":"Place de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) dans le traitement de la douleur chronique","authors":"S. Rostaing, C. Colomb","doi":"10.3166/dea-2022-0250","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0250","url":null,"abstract":"Sous l’égide de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD), une journée d’information sur la place de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (repetitive transcranial magnetic stimulation, rTMS) dans le traitement de la douleur chronique s’est tenue le mardi 19 octobre 2021 à l’auditorium de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris. Cette journée était organisée par Caroline Colomb (Ploërmel, commission « Neuromodulation » de la SFETD) et Sylvie Rostaing (Avignon, commission « Ambulatoire en milieu hospitalier » et vice-présidente de la SFETD), avec le soutien de Valeria Martinez (Garches, présidente de la SFETD). Les objectifs de la journée étaient de donner un coup de projecteur sur un traitement non pharmacologique et non invasif, pour bien comprendre cette thérapie de neuromodulation à travers la littérature, ses recommandations et ses aspects techniques, pour en harmoniser les pratiques, pour en démontrer l’intérêt dans la prise en charge du patient douloureux chronique comme dans d’autres indications, et pour en mieux connaître les perspectives en recherche clinique. Ce recueil de textes correspond aux résumés des principales présentations de ce séminaire.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69373818","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"« 16 cas cliniques en psychopathologie de la douleur »","authors":"E. Gallé","doi":"10.3166/dea-2022-0253","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0253","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69373869","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
M. Curatolo, S.D. Rundell, L. S. Gold, P. Suri, J.L. Friedly, S. Nedeljkovic, R. Deyo, J. A. Turner, B.W. Bresnahan, A.L. Avins, L. Kessler, P.J. Heagerty, J. G. Jarvik, C. Dualé
Contexte : Il existe peu de recherches sur l’efficacité à long terme des injections péridurales de corticostéroïdes (IPC) chez les personnes âgées, malgré la prévalence élevée des douleurs au dos et au membre inférieur dans ce groupe d’âge. Nous avons testé les hypothèses selon lesquelles les adultes plus âgés recevant une IPC, comparés aux patients n’en recevant pas : 1) présentent avant l’IPC une douleur et une impotence fonctionnelle plus graves et une qualité de vie moindre (« critères cliniques ») ; 2) présentent une amélioration des critères cliniques après l’IPC et 3) sont améliorés grâce à un effet spécifique de l’IPC. Méthodes : Nous avons étudié prospectivement des patients de plus de 65 ans consultant en soins primaires dans trois systèmes de santé étatsuniens (registre BOLD), pour nouvel épisode de lombalgie. Les critères de jugement étaient l’intensité de la douleur du/des membre(s) inférieur(s) et lombaire, l’impotence fonctionnelle et la qualité de vie, évalués au départ et lors des suivis à 3, 6, 12 et 24 mois. Nous avons classé les participants comme suit : groupe 1, IPC dans les six mois suivant la visite de référence (n = 295) ; groupe 2, pas d’IPC dans les six mois (n = 4 809) ; groupe 3, pas d’IPC dans les six mois, appariés sur score de propension au groupe 1 (n = 483). Nous avons analysé les données au moyen d’une régression linéaire avec équations d’estimation généralisées. Résultats : L’intensité de la douleur, l’impotence fonctionnelle et la qualité de vie au départ étaient significativement plus défavorables chez les patients IPC (groupe 1) que chez ceux du groupe 2. L’amélioration entre l’initiation et le 24e mois de tous les critères était statistiquement significative dans le groupe 1. Cependant, aucune différence statistiquement significative n’a été observée entre les trajectoires des critères des groupes 1 et 3, appariés sur score de propension. Conclusions : Les personnes âgées traitées par IPC présentent une amélioration à long terme. Cependant, il est peu probable que cette amélioration soit le résultat d’un effet spécifique de l’IPC. Importance : Dans ce grand suivi prospectif de deux ans chez des sujets âgés présentant un nouvel épisode de lombalgie, la douleur lombaire et la douleur du/des membre(s) inférieur(s), l’impotence fonctionnelle et la qualité de vie ont évolué favorablement après IPC ; toutefois, l’appariement sur score de propension a montré que cette amélioration n’était probablement pas due à un effet spécifique des injections, ce qui indique que les corticostéroïdes en péridural sont peu susceptibles de procurer des bénéfices à long terme aux sujets âgés présentant un nouvel épisode de douleur lombaire et de douleur du/des membre(s) inférieur(s).
{"title":"Efficacité à long terme des injections péridurales de corticostéroïdes pour un nouvel épisode de lombalgie chez les personnes âgées","authors":"M. Curatolo, S.D. Rundell, L. S. Gold, P. Suri, J.L. Friedly, S. Nedeljkovic, R. Deyo, J. A. Turner, B.W. Bresnahan, A.L. Avins, L. Kessler, P.J. Heagerty, J. G. Jarvik, C. Dualé","doi":"10.3166/dea-2022-0251","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0251","url":null,"abstract":"Contexte : Il existe peu de recherches sur l’efficacité à long terme des injections péridurales de corticostéroïdes (IPC) chez les personnes âgées, malgré la prévalence élevée des douleurs au dos et au membre inférieur dans ce groupe d’âge. Nous avons testé les hypothèses selon lesquelles les adultes plus âgés recevant une IPC, comparés aux patients n’en recevant pas : 1) présentent avant l’IPC une douleur et une impotence fonctionnelle plus graves et une qualité de vie moindre (« critères cliniques ») ; 2) présentent une amélioration des critères cliniques après l’IPC et 3) sont améliorés grâce à un effet spécifique de l’IPC. Méthodes : Nous avons étudié prospectivement des patients de plus de 65 ans consultant en soins primaires dans trois systèmes de santé étatsuniens (registre BOLD), pour nouvel épisode de lombalgie. Les critères de jugement étaient l’intensité de la douleur du/des membre(s) inférieur(s) et lombaire, l’impotence fonctionnelle et la qualité de vie, évalués au départ et lors des suivis à 3, 6, 12 et 24 mois. Nous avons classé les participants comme suit : groupe 1, IPC dans les six mois suivant la visite de référence (n = 295) ; groupe 2, pas d’IPC dans les six mois (n = 4 809) ; groupe 3, pas d’IPC dans les six mois, appariés sur score de propension au groupe 1 (n = 483). Nous avons analysé les données au moyen d’une régression linéaire avec équations d’estimation généralisées. Résultats : L’intensité de la douleur, l’impotence fonctionnelle et la qualité de vie au départ étaient significativement plus défavorables chez les patients IPC (groupe 1) que chez ceux du groupe 2. L’amélioration entre l’initiation et le 24e mois de tous les critères était statistiquement significative dans le groupe 1. Cependant, aucune différence statistiquement significative n’a été observée entre les trajectoires des critères des groupes 1 et 3, appariés sur score de propension. Conclusions : Les personnes âgées traitées par IPC présentent une amélioration à long terme. Cependant, il est peu probable que cette amélioration soit le résultat d’un effet spécifique de l’IPC. Importance : Dans ce grand suivi prospectif de deux ans chez des sujets âgés présentant un nouvel épisode de lombalgie, la douleur lombaire et la douleur du/des membre(s) inférieur(s), l’impotence fonctionnelle et la qualité de vie ont évolué favorablement après IPC ; toutefois, l’appariement sur score de propension a montré que cette amélioration n’était probablement pas due à un effet spécifique des injections, ce qui indique que les corticostéroïdes en péridural sont peu susceptibles de procurer des bénéfices à long terme aux sujets âgés présentant un nouvel épisode de douleur lombaire et de douleur du/des membre(s) inférieur(s).","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69373857","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Contexte : Les structures douleur chronique (SDC) assurent la prise en charge des patients souffrant de douleurs chroniques les plus complexes et les plus réfractaires en France. En 2018, on recensait 245 SDC labellisées par les agences régionales de santé (ARS). Malgré cette couverture territoriale importante, les SDC sont aujourd’hui menacées. Objectifs : Obtenir une photographie de l’offre de soins des SDC, en précisant à la fois les caractéristiques des SDC et les données démographiques des professionnels y exerçant. Méthodologie : L’enquête était réalisée sous l’égide de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) auprès de l’ensemble des SDC labellisées par les ARS. Les responsables des SDC étaient invités à renseigner, sur un questionnaire en ligne, les caractéristiques de la SDC et les données démographiques du personnel médical et non médical. Résultats : Deux cent vingt-trois (91 %) des 245 SDC ont répondu. Si le maillage territorial des SDC est respecté, avec en médiane 0,59 médecin douleur pour 100 000 habitants en France, il existe une grande hétérogénéité dans la répartition des équivalents temps plein (ETP) d’une région à l’autre, avec une variation d’un facteur 2,8 pour les médecins et d’un facteur 5 pour les psychologues et infirmiers. Les régions les moins dotées sont la région Centre-Val de Loire et la région Grand Est. Cinquante-quatre pour cent (54 %) des SDC proposent des consultations à la fois pour la douleur cancéreuse et pour la douleur chronique non cancéreuse. Seulement 6 % des SDC sont dédiés à la douleur de l’enfant. Le délai d’attente médian est de trois mois, avec des extrêmes pouvant atteindre un an. Au total, 835 médecins, représentant 388 ETP, travaillent dans les SDC. Seulement 58 % des médecins sont titulaires ; 18 % exercent à temps plein et 43 % exercent à moins de 0,2 ETP. Le départ à la retraite de 177 médecins est attendu dans les cinq ans, représentant 91 ETP, soit 24 % du total des ETP médicaux. Conclusion : La pérennisation des SDC en France est menacée dans les cinq ans à venir. Il y a urgence à agir. Des mesures concrètes sont proposées par la SFETD pour anticiper la catastrophe annoncée.
{"title":"Menaces sur la prise en charge des patients souffrant de douleur chronique en France : une formation et des structures douleur chronique fragilisées","authors":"V. Martinez, C. Dualé, R. Dallel, S. Rostaing","doi":"10.3166/dea-2022-0254","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0254","url":null,"abstract":"Contexte : Les structures douleur chronique (SDC) assurent la prise en charge des patients souffrant de douleurs chroniques les plus complexes et les plus réfractaires en France. En 2018, on recensait 245 SDC labellisées par les agences régionales de santé (ARS). Malgré cette couverture territoriale importante, les SDC sont aujourd’hui menacées. Objectifs : Obtenir une photographie de l’offre de soins des SDC, en précisant à la fois les caractéristiques des SDC et les données démographiques des professionnels y exerçant. Méthodologie : L’enquête était réalisée sous l’égide de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) auprès de l’ensemble des SDC labellisées par les ARS. Les responsables des SDC étaient invités à renseigner, sur un questionnaire en ligne, les caractéristiques de la SDC et les données démographiques du personnel médical et non médical. Résultats : Deux cent vingt-trois (91 %) des 245 SDC ont répondu. Si le maillage territorial des SDC est respecté, avec en médiane 0,59 médecin douleur pour 100 000 habitants en France, il existe une grande hétérogénéité dans la répartition des équivalents temps plein (ETP) d’une région à l’autre, avec une variation d’un facteur 2,8 pour les médecins et d’un facteur 5 pour les psychologues et infirmiers. Les régions les moins dotées sont la région Centre-Val de Loire et la région Grand Est. Cinquante-quatre pour cent (54 %) des SDC proposent des consultations à la fois pour la douleur cancéreuse et pour la douleur chronique non cancéreuse. Seulement 6 % des SDC sont dédiés à la douleur de l’enfant. Le délai d’attente médian est de trois mois, avec des extrêmes pouvant atteindre un an. Au total, 835 médecins, représentant 388 ETP, travaillent dans les SDC. Seulement 58 % des médecins sont titulaires ; 18 % exercent à temps plein et 43 % exercent à moins de 0,2 ETP. Le départ à la retraite de 177 médecins est attendu dans les cinq ans, représentant 91 ETP, soit 24 % du total des ETP médicaux. Conclusion : La pérennisation des SDC en France est menacée dans les cinq ans à venir. Il y a urgence à agir. Des mesures concrètes sont proposées par la SFETD pour anticiper la catastrophe annoncée.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"264 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69373876","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Contexte : Nous avons précédemment développé un modèle de douleur centrale post-AVC (DCPA) chez le macaque et confirmé l’implication d’une activité accrue du cortex insulaire postérieur (CIP) et du cortex somatosensoriel secondaire (SII) dans l’allodynie mécanique, observée en cas de DCPA, en associant une inactivation pharmacologique de ces régions corticales et des techniques d’imagerie. Cependant, on ne sait pas si cette inactivation joue un rôle dans l’hyperalgésie thermique. Par conséquent, en utilisant ce modèle de macaque, nous avons examiné les réponses comportementales aux stimuli thermiques après une inactivation pharmacologique du CIP/SII. Méthodes : Une DCPA a été créée chez deux macaques en induisant des lésions hémorragiques unilatérales dans le noyau ventral postérolatéral du thalamus, par injection de collagénase. Pour évaluer la perception de la douleur, la latence de retrait des mains à des stimuli thermiques de 37, 45, 50, 52 et 55 °C a été mesurée. Quelques semaines après l’induction de la lésion, une inactivation pharmacologique des CIP/SII par micro-injection de muscimol a été réalisée. L’effet de l’inactivation sur la latence de retrait a été évalué par comparaison avec la latence de retrait après injection de placebo. Résultats : Quelques semaines après l’induction des lésions thalamiques, on observe une réduction des latences de retrait à la stimulation thermique (< 50 °C) de la main controlatérale de l’emplacement de la lésion chez les deux macaques, indiquant l’apparition d’une hyperalgésie thermique. Lorsque les CIP/SII sont inactivés par lemuscimol, les latences de retrait à des stimuli thermiques de 50 et 52 °C sont significativement augmentées par rapport à celles après injection de placebo. Conclusion : Nos données soulignent qu’une activité accrue dans les CIP/SII après lésion thalamique peut contribuer à une douleur anormale en réponse à de multiples modalités et que la modulation de cette activité peut être une approche thérapeutique pour l’hyperalgésie thermique. Signification : La DCPA est causée par des lésions cérébrales du système somatosensoriel et se caractérise par une allodynie mécanique ou une hyperalgésie thermique. Il a été démontré que l’inactivation pharmacologique de l’activité des CIP/SII a un effet analgésique sur l’allodynie mécanique ; cependant, l’efficacité de cette inactivation pour réduire l’hyperalgésie thermique n’était pas claire. Dans ce travail, en utilisant deux macaques, nous avons démontré que l’inactivation de ces régions corticales réduit l’hypersensibilité aux stimuli thermiques. Ce résultat souligne qu’une activité accrue des CIP/SII peut contribuer à une douleur anormale en réponse à de multiples modalités.
{"title":"L’inactivation pharmacologique des cortex insulaire postérieur et somatosensoriel secondaire du primate atténue l’hyperalgésie thermique","authors":"K. Nagasaka, I. Takashima, K. Matsuda, N. Higo","doi":"10.3166/dea-2022-0247","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0247","url":null,"abstract":"Contexte : Nous avons précédemment développé un modèle de douleur centrale post-AVC (DCPA) chez le macaque et confirmé l’implication d’une activité accrue du cortex insulaire postérieur (CIP) et du cortex somatosensoriel secondaire (SII) dans l’allodynie mécanique, observée en cas de DCPA, en associant une inactivation pharmacologique de ces régions corticales et des techniques d’imagerie. Cependant, on ne sait pas si cette inactivation joue un rôle dans l’hyperalgésie thermique. Par conséquent, en utilisant ce modèle de macaque, nous avons examiné les réponses comportementales aux stimuli thermiques après une inactivation pharmacologique du CIP/SII. Méthodes : Une DCPA a été créée chez deux macaques en induisant des lésions hémorragiques unilatérales dans le noyau ventral postérolatéral du thalamus, par injection de collagénase. Pour évaluer la perception de la douleur, la latence de retrait des mains à des stimuli thermiques de 37, 45, 50, 52 et 55 °C a été mesurée. Quelques semaines après l’induction de la lésion, une inactivation pharmacologique des CIP/SII par micro-injection de muscimol a été réalisée. L’effet de l’inactivation sur la latence de retrait a été évalué par comparaison avec la latence de retrait après injection de placebo. Résultats : Quelques semaines après l’induction des lésions thalamiques, on observe une réduction des latences de retrait à la stimulation thermique (< 50 °C) de la main controlatérale de l’emplacement de la lésion chez les deux macaques, indiquant l’apparition d’une hyperalgésie thermique. Lorsque les CIP/SII sont inactivés par lemuscimol, les latences de retrait à des stimuli thermiques de 50 et 52 °C sont significativement augmentées par rapport à celles après injection de placebo. Conclusion : Nos données soulignent qu’une activité accrue dans les CIP/SII après lésion thalamique peut contribuer à une douleur anormale en réponse à de multiples modalités et que la modulation de cette activité peut être une approche thérapeutique pour l’hyperalgésie thermique. Signification : La DCPA est causée par des lésions cérébrales du système somatosensoriel et se caractérise par une allodynie mécanique ou une hyperalgésie thermique. Il a été démontré que l’inactivation pharmacologique de l’activité des CIP/SII a un effet analgésique sur l’allodynie mécanique ; cependant, l’efficacité de cette inactivation pour réduire l’hyperalgésie thermique n’était pas claire. Dans ce travail, en utilisant deux macaques, nous avons démontré que l’inactivation de ces régions corticales réduit l’hypersensibilité aux stimuli thermiques. Ce résultat souligne qu’une activité accrue des CIP/SII peut contribuer à une douleur anormale en réponse à de multiples modalités.","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69373806","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
M. Cartal, A. Garros, P. Le Tanno, M. Courade, E. Lametery, P. Bastien, Y. Robert, C. Maindet, A. Lehmann, Joel Evain, P. Rabattu
{"title":"Inclusion d’un nourrisson suivi pour une forme infantile précoce de maladie de Krabbe dans l’expérimentation à l’usage médical du cannabis","authors":"M. Cartal, A. Garros, P. Le Tanno, M. Courade, E. Lametery, P. Bastien, Y. Robert, C. Maindet, A. Lehmann, Joel Evain, P. Rabattu","doi":"10.3166/dea-2022-0255","DOIUrl":"https://doi.org/10.3166/dea-2022-0255","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":11303,"journal":{"name":"Douleur Et Analgesie","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69373917","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}