Cet article expose le debat concernant le rapport entre le commerce, le progres, la creation de richesse et le bonheur depuis les dix-septieme et dix-huitieme siecles jusqu’a aujourd’hui. Il avance l’argument suivant : des l’origine, les analystes etaient divises entre les optimistes qui louaient les potentialites lucratives et humanitaires du commerce et de la societe civile, et des voix plus critiques qui decriaient l’interet personnel inherent au commerce, interet justifiant divers processus antisociaux et deshumanisants, qu’il s’agisse de la parcellisation des terres communes, de la colonisation, ou encore de l’exploitation liee au travail pouvant aller jusqu’a l’asservissement et au commerce d’etres humains. Des avant les annees 1840, ces positions opposees avaient provoque un debat entre les chantres et les detracteurs du capitalisme concernant sa relation avec le bien commun. A en juger par les menaces contemporaines que font peser sur nos vies l’urgence climatique et la pandemie de Covid-19, ce debat reste essentiel. Le present article expose brievement l’historiographie recente concernant l’histoire du capitalisme en lien avec la Jeune Amerique, ainsi que la relation que cette historiographie entretient avec Marx et sa critique de l’economie politique classique ; il pose la question de savoir dans quelle mesure la critique marxiste represente un contrepoint efficace a l’ethique capitaliste et a ses effets sociaux. Il se termine par une reflexion sur des travaux critiques recents ayant Marx pour objet et affirme qu’une relecture renouvelee et revigoree de Smith et de Marx pourrait, a l’avenir, ouvrir des perspectives de recherche fructueuses.
{"title":"The “force of commerce,” capitalism, and the common good in early American history","authors":"S. Middleton","doi":"10.4000/1718.4666","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/1718.4666","url":null,"abstract":"Cet article expose le debat concernant le rapport entre le commerce, le progres, la creation de richesse et le bonheur depuis les dix-septieme et dix-huitieme siecles jusqu’a aujourd’hui. Il avance l’argument suivant : des l’origine, les analystes etaient divises entre les optimistes qui louaient les potentialites lucratives et humanitaires du commerce et de la societe civile, et des voix plus critiques qui decriaient l’interet personnel inherent au commerce, interet justifiant divers processus antisociaux et deshumanisants, qu’il s’agisse de la parcellisation des terres communes, de la colonisation, ou encore de l’exploitation liee au travail pouvant aller jusqu’a l’asservissement et au commerce d’etres humains. Des avant les annees 1840, ces positions opposees avaient provoque un debat entre les chantres et les detracteurs du capitalisme concernant sa relation avec le bien commun. A en juger par les menaces contemporaines que font peser sur nos vies l’urgence climatique et la pandemie de Covid-19, ce debat reste essentiel. Le present article expose brievement l’historiographie recente concernant l’histoire du capitalisme en lien avec la Jeune Amerique, ainsi que la relation que cette historiographie entretient avec Marx et sa critique de l’economie politique classique ; il pose la question de savoir dans quelle mesure la critique marxiste represente un contrepoint efficace a l’ethique capitaliste et a ses effets sociaux. Il se termine par une reflexion sur des travaux critiques recents ayant Marx pour objet et affirme qu’une relecture renouvelee et revigoree de Smith et de Marx pourrait, a l’avenir, ouvrir des perspectives de recherche fructueuses.","PeriodicalId":31347,"journal":{"name":"XVIIXVIII","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45476356","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le present article se penche sur un divertissement de Ben Jonson, Entertainment at Britain’s Burse, cree a l’occasion de l’inauguration de la bourse du commerce detenue par Robert Cecil dans The Strand au printemps 1609. Ce divertissement ne temoigne pas simplement de l’essor du commerce mondial a cette epoque. Son texte constitue aussi un document precieux pour comprendre comment s’elabore une « economie des regards » qui donne aux echanges commerciaux tant de force, et aux choses une valeur ajoutee. En mettant l’accent sur la structure rhetorique du divertissement mais aussi en pretant une attention particuliere aux qualites materielles des objets exposes, cette etude cherche a montrer que cet ambivalent divertissement jonsonien met en scene et en acte un transfert de l’autorite de l’icone (ou de l’image religieuse) vers les objets de consommation, bien qu’il nous mette aussi en garde contre leurs potentialites frauduleuses (et theâtrales).
{"title":"“The Place of Show”: Commodities and the Commerce of Gazes in Ben Jonson’s Entertainment at Britain’s","authors":"Anne-Marie Miller-Blaise","doi":"10.4000/1718.4713","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/1718.4713","url":null,"abstract":"Le present article se penche sur un divertissement de Ben Jonson, Entertainment at Britain’s Burse, cree a l’occasion de l’inauguration de la bourse du commerce detenue par Robert Cecil dans The Strand au printemps 1609. Ce divertissement ne temoigne pas simplement de l’essor du commerce mondial a cette epoque. Son texte constitue aussi un document precieux pour comprendre comment s’elabore une « economie des regards » qui donne aux echanges commerciaux tant de force, et aux choses une valeur ajoutee. En mettant l’accent sur la structure rhetorique du divertissement mais aussi en pretant une attention particuliere aux qualites materielles des objets exposes, cette etude cherche a montrer que cet ambivalent divertissement jonsonien met en scene et en acte un transfert de l’autorite de l’icone (ou de l’image religieuse) vers les objets de consommation, bien qu’il nous mette aussi en garde contre leurs potentialites frauduleuses (et theâtrales).","PeriodicalId":31347,"journal":{"name":"XVIIXVIII","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48756095","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
On s’accorde generalement a faire du troisieme voyage de Gulliver la partie la plus faible de l’ouvrage. Pourtant, outre que le troisieme livre est sans doute le plus original, il montre aussi que Swift jouissait d’une solide culture philosophique : sa satire de la science ne prend pas seulement pour cible les errances et les extravagances de la science newtonienne, alors en plein essor. Elle se deploie egalement sur un arriere-plan conceptuel qui s’inspire notamment de la pensee de Bacon. Cet article vise a montrer que la critique swiftienne de la science, qui comporte trois axes principaux, repose sur l’idee que la nature n’est pas perfectible. C’est cette croyance fondamentale qui distingue en derniere analyse Swift de Bacon et qui explique leurs visions divergentes de ce que la science peut apporter (ou non) a l’humanite.
{"title":"Antibaconisme et critique de la science dans le troisième livre des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift","authors":"Mickaël Popelard","doi":"10.4000/1718.4772","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/1718.4772","url":null,"abstract":"On s’accorde generalement a faire du troisieme voyage de Gulliver la partie la plus faible de l’ouvrage. Pourtant, outre que le troisieme livre est sans doute le plus original, il montre aussi que Swift jouissait d’une solide culture philosophique : sa satire de la science ne prend pas seulement pour cible les errances et les extravagances de la science newtonienne, alors en plein essor. Elle se deploie egalement sur un arriere-plan conceptuel qui s’inspire notamment de la pensee de Bacon. Cet article vise a montrer que la critique swiftienne de la science, qui comporte trois axes principaux, repose sur l’idee que la nature n’est pas perfectible. C’est cette croyance fondamentale qui distingue en derniere analyse Swift de Bacon et qui explique leurs visions divergentes de ce que la science peut apporter (ou non) a l’humanite.","PeriodicalId":31347,"journal":{"name":"XVIIXVIII","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45557793","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
This paper analyses Jane Marcet’s lessons about foreign trade in her two main pedagogical volumes. A disciple and friend of all the major thinkers who turned political economy into a science commanding as much respect as Newton’s, Marcet was a mouthpiece of choice to spread the word to the ladies, and then to the working classes. E.P. Thompson, among others, pointed out how Malthus was accused by the radical, working-class movements of de-moralising political economy. Marcet follows in her mentor’s footsteps, and this study suggests that not only does she take foreign trade (and hence luxury consumption) out of the realm of morals, but that in doing so, she takes away from ladies and workers alike their blossoming political role as conscientious consumers. Teaching political economy shows that Marcet recognised their intellectual capabilities, but teaching it as an incontrovertible science was also a way of silencing their claims, supposedly inspired by superficial sentiments rather than by sound reason.
{"title":"Jane Marcet’s lessons to the lesser educated about the political economy of foreign trade","authors":"Alexandra Sippel","doi":"10.4000/1718.6191","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/1718.6191","url":null,"abstract":"This paper analyses Jane Marcet’s lessons about foreign trade in her two main pedagogical volumes. A disciple and friend of all the major thinkers who turned political economy into a science commanding as much respect as Newton’s, Marcet was a mouthpiece of choice to spread the word to the ladies, and then to the working classes. E.P. Thompson, among others, pointed out how Malthus was accused by the radical, working-class movements of de-moralising political economy. Marcet follows in her mentor’s footsteps, and this study suggests that not only does she take foreign trade (and hence luxury consumption) out of the realm of morals, but that in doing so, she takes away from ladies and workers alike their blossoming political role as conscientious consumers. Teaching political economy shows that Marcet recognised their intellectual capabilities, but teaching it as an incontrovertible science was also a way of silencing their claims, supposedly inspired by superficial sentiments rather than by sound reason.","PeriodicalId":31347,"journal":{"name":"XVIIXVIII","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70398830","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Simon Deschamps est maitre de conferences a l’universite Toulouse-Jean Jaures. Il est specialiste de l’Empire britannique, de la sociabilite des Lumieres et de la franc-maconnerie. Comme l’annonce dans sa preface le professeur Cecile Revauger qui fut sa directrice de these, l’ouvrage dont nous rendons compte ici est « un ouvrage pionnier ». C’est « la premiere histoire approfondie et specifique de la franc-maconnerie en Inde » dans l’espace francophone, comme dans l’espace anglophone. De fait...
Simon Deschamps是图卢兹Jean Jaures大学的讲师。他是大英帝国、光明社会性和共济会的专家。正如塞西尔·雷瓦格教授(Cecile Revauger)在序言中宣布的那样,我们在这里报道的这本书是“一本开创性的书”。这是“印度第一部深入而具体的共济会历史”,无论是在法语区还是英语区。事实上。。。
{"title":"SIMON DESCHAMPS, Sociabilité maçonnique et pouvoir colonial dans L’Inde britannique (1730-1921)","authors":"F. Barret-Ducrocq","doi":"10.4000/1718.6461","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/1718.6461","url":null,"abstract":"Simon Deschamps est maitre de conferences a l’universite Toulouse-Jean Jaures. Il est specialiste de l’Empire britannique, de la sociabilite des Lumieres et de la franc-maconnerie. Comme l’annonce dans sa preface le professeur Cecile Revauger qui fut sa directrice de these, l’ouvrage dont nous rendons compte ici est « un ouvrage pionnier ». C’est « la premiere histoire approfondie et specifique de la franc-maconnerie en Inde » dans l’espace francophone, comme dans l’espace anglophone. De fait...","PeriodicalId":31347,"journal":{"name":"XVIIXVIII","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45319359","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
En soutenant que le changement de monarque qui resulta de la Glorieuse Revolution n'etait que “a small and a temporary deviation from the strict order of a regular hereditary succession”, Edmund Burke defendait une interpretation de cet evenement en termes de simple exception venant confirmer la regle. Alors que la Revolution francaise battait son plein de l'autre cote de la Manche, il s'agissait de desamorcer la lecture potentiellement revolutionnaire de Richard Price, selon qui le principe de souverainete populaire avait ete etabli en 1688-1689. Mais comme Burke lui-meme le reconnaissait, les hommes d'Etat de l’epoque avaient ete contraints de faire preuve d'une inventivite juridique considerable pour defendre l'idee de continuite dynastique, et pour gommer le fait tres genant que la constitution s'etait bel et bien effondree. Cela ne pouvait que jeter un doute sur le caractere simplement exceptionnel de la Glorieuse Revolution, ce qui suggere que l'interpretation de Richard Price avait plus de poids que Burke n'etait pret a l'admettre.
{"title":"“A small and a temporary deviation”: Edmund Burke’s Reflections on exception in Reflections on the Revolution in France","authors":"P. Lurbe","doi":"10.4000/1718.4237","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/1718.4237","url":null,"abstract":"En soutenant que le changement de monarque qui resulta de la Glorieuse Revolution n'etait que “a small and a temporary deviation from the strict order of a regular hereditary succession”, Edmund Burke defendait une interpretation de cet evenement en termes de simple exception venant confirmer la regle. Alors que la Revolution francaise battait son plein de l'autre cote de la Manche, il s'agissait de desamorcer la lecture potentiellement revolutionnaire de Richard Price, selon qui le principe de souverainete populaire avait ete etabli en 1688-1689. Mais comme Burke lui-meme le reconnaissait, les hommes d'Etat de l’epoque avaient ete contraints de faire preuve d'une inventivite juridique considerable pour defendre l'idee de continuite dynastique, et pour gommer le fait tres genant que la constitution s'etait bel et bien effondree. Cela ne pouvait que jeter un doute sur le caractere simplement exceptionnel de la Glorieuse Revolution, ce qui suggere que l'interpretation de Richard Price avait plus de poids que Burke n'etait pret a l'admettre.","PeriodicalId":31347,"journal":{"name":"XVIIXVIII","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45246774","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Totalite et infini de la machine a tout dire de Gulliver : du programme litteraire au programme informatique Resume La machine a tout dire de l'Academie de Lagado au troisieme voyage de Gulliver's Travels releve du fantasme de la compilation de l'ensemble des textes possibles. L'engin imaginaire prefigure la pensee probabiliste en mathematiques et les progres du natural language processing en matiere de generation automatique de textes et de traductions. La realite de la machine, cependant, parait briser l'ideal d'infini que la fiction contenait en germe. La satire swiftienne revelait, au XVIII e siecle, le danger que represente la pensee de l'infini a partir d'un nombre fini. En effet, les algorithmes ne produisent plus l'infinite de possibilites escomptee, mais tendent au contraire a l'unification du discours. La machine ayant quitte le cadre de la fiction n'est plus porteuse d'infini, mais procede de totalisation des textes. L'impopularite de ce passage parait ainsi tenir, dans une certaine mesure, au malaise qu'il suscite face aux nouvelles formes d'humanismes liees a l'intelligence artificielle que propose aujourd'hui la Silicon Valley.
{"title":"Totalité et infini de la machine à tout dire de Gulliver’s Travels : du programme littéraire au programme informatique","authors":"Amélie Derome","doi":"10.4000/1718.5936","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/1718.5936","url":null,"abstract":"Totalite et infini de la machine a tout dire de Gulliver : du programme litteraire au programme informatique Resume La machine a tout dire de l'Academie de Lagado au troisieme voyage de Gulliver's Travels releve du fantasme de la compilation de l'ensemble des textes possibles. L'engin imaginaire prefigure la pensee probabiliste en mathematiques et les progres du natural language processing en matiere de generation automatique de textes et de traductions. La realite de la machine, cependant, parait briser l'ideal d'infini que la fiction contenait en germe. La satire swiftienne revelait, au XVIII e siecle, le danger que represente la pensee de l'infini a partir d'un nombre fini. En effet, les algorithmes ne produisent plus l'infinite de possibilites escomptee, mais tendent au contraire a l'unification du discours. La machine ayant quitte le cadre de la fiction n'est plus porteuse d'infini, mais procede de totalisation des textes. L'impopularite de ce passage parait ainsi tenir, dans une certaine mesure, au malaise qu'il suscite face aux nouvelles formes d'humanismes liees a l'intelligence artificielle que propose aujourd'hui la Silicon Valley.","PeriodicalId":31347,"journal":{"name":"XVIIXVIII","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"43643705","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Jane Austen’s Emma is famous for being among the earliest and most sophisticated expositions of free-indirect discourse which is used to represent ironically a match-making heroine of 21 years whose judgements are usually faulty. It is also famous as a brilliant courtship romance or love story, much imitated in recent years. Less often noticed is that it is a fiercely satiric comedy about the rise of the middle class and the penetration of genteel English society with the language and values of market capitalism. Drawing inspiration from John Bender’s Imagining the Penitentiary and Karl Polanyi’s The Great Transformation this essay proposes that the author’s use of free-indirect discourse constructs Emma as a subject who does not comprehend her own subjectivity, and whose need to be taught to see herself objectively, thanks to the tutelage of Mr. Knightley, opens a paradox in which the subject and its subjectivity need to comprehend themselves objectively as exchangeable objects within a capitalist market society. This paradox is identified as coming to prominence in Adam Smith’s Theory of Moral Sentiments, and, for those who refuse to learn regulation, in the Panopticon penitentiary advocated by Jeremy Bentham.
{"title":"Jane Austen’s Emma, Adam Smith’s ‘impartial spectator’, market capitalism and free-indirect discourse.","authors":"R. Clark","doi":"10.4000/1718.4622","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/1718.4622","url":null,"abstract":"Jane Austen’s Emma is famous for being among the earliest and most sophisticated expositions of free-indirect discourse which is used to represent ironically a match-making heroine of 21 years whose judgements are usually faulty. It is also famous as a brilliant courtship romance or love story, much imitated in recent years. Less often noticed is that it is a fiercely satiric comedy about the rise of the middle class and the penetration of genteel English society with the language and values of market capitalism. Drawing inspiration from John Bender’s Imagining the Penitentiary and Karl Polanyi’s The Great Transformation this essay proposes that the author’s use of free-indirect discourse constructs Emma as a subject who does not comprehend her own subjectivity, and whose need to be taught to see herself objectively, thanks to the tutelage of Mr. Knightley, opens a paradox in which the subject and its subjectivity need to comprehend themselves objectively as exchangeable objects within a capitalist market society. This paradox is identified as coming to prominence in Adam Smith’s Theory of Moral Sentiments, and, for those who refuse to learn regulation, in the Panopticon penitentiary advocated by Jeremy Bentham.","PeriodicalId":31347,"journal":{"name":"XVIIXVIII","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46056124","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
"This paper addresses the long and structuring impact of the Puritan paradigm on early New England history and historiography. It highlights the tendency of the religious model to obscure or marginalize the entrepreneurial and commercial impulse inherent in the colonizing project of the Massachusetts Bay Company. It argues that settlement, or the action of appropriating and transforming indigenous land for the benefit of the corporation, provides a salutary, contextual perspective on the role of commerce and expansion in shaping New England societies at their founding. The original documents and the promotion of the corporation show that John Winthrop and his colonial government embraced the economic implications of land appropriation and commercial development, managing labor and trade with a view toward colonial and financial success on an Atlantic scale. Their expansionist policies and their concern for the protection and preservation of the property and the privileges of the entire corporate body transformed the Company into a proto-state defined by and attached to its sovereignty."
{"title":"Commerce and Settlement: Rethinking Early New England History","authors":"Agnes Delahaye","doi":"10.4000/1718.5877","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/1718.5877","url":null,"abstract":"\"This paper addresses the long and structuring impact of the Puritan paradigm on early New England history and historiography. It highlights the tendency of the religious model to obscure or marginalize the entrepreneurial and commercial impulse inherent in the colonizing project of the Massachusetts Bay Company. It argues that settlement, or the action of appropriating and transforming indigenous land for the benefit of the corporation, provides a salutary, contextual perspective on the role of commerce and expansion in shaping New England societies at their founding. The original documents and the promotion of the corporation show that John Winthrop and his colonial government embraced the economic implications of land appropriation and commercial development, managing labor and trade with a view toward colonial and financial success on an Atlantic scale. Their expansionist policies and their concern for the protection and preservation of the property and the privileges of the entire corporate body transformed the Company into a proto-state defined by and attached to its sovereignty.\"","PeriodicalId":31347,"journal":{"name":"XVIIXVIII","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46130098","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’arrivee de l’Empress of China a Canton apres une traversee de six mois sur l’ocean Atlantique et l’ocean Pacifique, commencee a New York le 22 fevrier 1784, marque le debut du commerce avec la Chine pour les Americains. La reussite de cette traversee, qui permit de rapporter aux Etats-Unis du the, de la porcelaine, de la soie et des epices avec un benefice de 25%, et le role actif joue par Samuel Shaw, Consul americain a Canton, encouragea l’investissement dans le commerce avec la Chine. L’un des navires qui s’y livra, le Columbia Rediviva, commande par le capitaine Robert Gray, fut le premier vaisseau americain a faire le tour du monde, transportant des fourrures en provenance de la cote nord-ouest des Etats-Unis vers les marches cantonais, ou elles furent echangees contre du the et de la porcelaine. Œuvrant tant a la gloire de leur pays qu’a leur profit personnel, ces deux commandants de navires inaugurerent le commerce avec la Chine, lequel nourrit la participation de l’Amerique au commerce mondial.
{"title":"Opening American Commerce with Canton: From the Empress of China to the","authors":"Marco Sioli","doi":"10.4000/1718.5747","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/1718.5747","url":null,"abstract":"L’arrivee de l’Empress of China a Canton apres une traversee de six mois sur l’ocean Atlantique et l’ocean Pacifique, commencee a New York le 22 fevrier 1784, marque le debut du commerce avec la Chine pour les Americains. La reussite de cette traversee, qui permit de rapporter aux Etats-Unis du the, de la porcelaine, de la soie et des epices avec un benefice de 25%, et le role actif joue par Samuel Shaw, Consul americain a Canton, encouragea l’investissement dans le commerce avec la Chine. L’un des navires qui s’y livra, le Columbia Rediviva, commande par le capitaine Robert Gray, fut le premier vaisseau americain a faire le tour du monde, transportant des fourrures en provenance de la cote nord-ouest des Etats-Unis vers les marches cantonais, ou elles furent echangees contre du the et de la porcelaine. Œuvrant tant a la gloire de leur pays qu’a leur profit personnel, ces deux commandants de navires inaugurerent le commerce avec la Chine, lequel nourrit la participation de l’Amerique au commerce mondial.","PeriodicalId":31347,"journal":{"name":"XVIIXVIII","volume":"2020 1","pages":"1-15"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48391507","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}