Cet article étudie les stratégies de la caricature dans Le Jardin des supplices, œuvre emblématique du discours exotique et jalon dans la constitution des stéréotypes sur la Chine. Cependant, le récit, loin de chercher à représenter une Chine réaliste, ni même à en indiquer la barbarie supposée, vise au contraire à produire en creux une caricature de son pendant européen. Le Jardin des supplices a ainsi une vocation spéculaire, par laquelle l'Occident se reconnaît dans l’utopie fantasmagorique proposée ; on identifiera alors à la fois, dans cette farce sadique, une parodie des structures institutionnelles européennes et un pastiche des traits caractéristiques de la décadence littéraire. Nonobstant, Le Jardin des supplices informe bien durablement, et au second degré, la représentation de la Chine et des Chinois dans l’inconscient collectif.
{"title":"Au pays des supplices : caricature et paroxysme dans la Chine fantasmée d’Octave Mirbeau","authors":"Gaultier Roux","doi":"10.31743/ql.11537","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.11537","url":null,"abstract":"Cet article étudie les stratégies de la caricature dans Le Jardin des supplices, œuvre emblématique du discours exotique et jalon dans la constitution des stéréotypes sur la Chine. Cependant, le récit, loin de chercher à représenter une Chine réaliste, ni même à en indiquer la barbarie supposée, vise au contraire à produire en creux une caricature de son pendant européen. Le Jardin des supplices a ainsi une vocation spéculaire, par laquelle l'Occident se reconnaît dans l’utopie fantasmagorique proposée ; on identifiera alors à la fois, dans cette farce sadique, une parodie des structures institutionnelles européennes et un pastiche des traits caractéristiques de la décadence littéraire. Nonobstant, Le Jardin des supplices informe bien durablement, et au second degré, la représentation de la Chine et des Chinois dans l’inconscient collectif.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69856938","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article considère la caricature en tant que dispositif icono-verbal qui mobilise des codes culturels partagés. Il montre qu’au XIXe siècle, la caricature visuelle (ici Daumier et Gavarni) comme la caricature textuelle (ici Balzac, Baudelaire, Stendhal, Musset, Flaubert, Huysmans) sont pensées sur le modèle de la scène théâtrale qui joue des riches possibilités offertes par la combinatoire du texte et de l'image au cœur des mécanismes comiques. En effet, invalidant le constat d'un primat de l’image sur le texte (position de Charles Baudelaire) ou inversement du texte sur l’image (position de Roland Barthes), cet article rappelle que le visuel et le textuel assument des rôles fluides et qu’ils se complètent. À ce titre, la consonance ou dissonance entre l'image et son titre/sa légende sont deux types de rapports qui concourent à la naissance du rire comme à la richesse sémantique de la caricature. Cette vision d’un rire procédant avant tout de mécanismes formels pourrait tendre à faire croire que l'évaluation des systèmes de valeur mobilisés est superflue. L'important serait de comprendre et d'analyser, pas de juger. Contre une telle prétention, cet article soutient la nécessité d’ajouter à l'analyse formelle d'une œuvre dans son contexte historique un positionnement éthique face à ses implications idéologiques explicites et implicites.
{"title":"Caricature textuelle et visuelle française du XIXe siècle. Enjeux sémiologiques d’une analyse icono-textuelle","authors":"Cécile Guinand","doi":"10.31743/ql.11539","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.11539","url":null,"abstract":"Cet article considère la caricature en tant que dispositif icono-verbal qui mobilise des codes culturels partagés. Il montre qu’au XIXe siècle, la caricature visuelle (ici Daumier et Gavarni) comme la caricature textuelle (ici Balzac, Baudelaire, Stendhal, Musset, Flaubert, Huysmans) sont pensées sur le modèle de la scène théâtrale qui joue des riches possibilités offertes par la combinatoire du texte et de l'image au cœur des mécanismes comiques. \u0000En effet, invalidant le constat d'un primat de l’image sur le texte (position de Charles Baudelaire) ou inversement du texte sur l’image (position de Roland Barthes), cet article rappelle que le visuel et le textuel assument des rôles fluides et qu’ils se complètent. À ce titre, la consonance ou dissonance entre l'image et son titre/sa légende sont deux types de rapports qui concourent à la naissance du rire comme à la richesse sémantique de la caricature. \u0000Cette vision d’un rire procédant avant tout de mécanismes formels pourrait tendre à faire croire que l'évaluation des systèmes de valeur mobilisés est superflue. L'important serait de comprendre et d'analyser, pas de juger. Contre une telle prétention, cet article soutient la nécessité d’ajouter à l'analyse formelle d'une œuvre dans son contexte historique un positionnement éthique face à ses implications idéologiques explicites et implicites.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"43530798","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La période de la Monarchie de Juillet est jalonnée d'épidémies de grippes, dont il est régulièrement rendu compte dans la presse. Étonnamment, tandis que les effets de ces épisodes contagieux sont systématiquement minorés, la grippe elle-même fait l'objet de nombreuses charges textuelles et visuelles et d'analogies avec la vie politique, sociale, économique et culturelle. La Grippe aux mille visages, mégère, diable ou femme du monde, est déjà celle que Cham nommera « la lionne de la saison » en 1858. Épidémie obligeante, elle s'associe au carnaval et aux bals qu ’elle perturbe ou agrémente. L'article s'interroge sur le choix d'un tel motif comme moyen satirique et évoque les modalités de cette charge qui passe simultanément par l'atténuation et l'outrance. C'est du côté de la littérature des Physiologies qu'il convient de chercher l'explication de cette typification de la grippe et celle de son statut de « mal à la mode ».
{"title":"Prendre la grippe comme on prend les eaux : variations caricaturales sur un mal à la mode entre 1830 et 1848","authors":"Marie-France De Palacio","doi":"10.31743/ql.11529","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.11529","url":null,"abstract":"La période de la Monarchie de Juillet est jalonnée d'épidémies de grippes, dont il est régulièrement rendu compte dans la presse. Étonnamment, tandis que les effets de ces épisodes contagieux sont systématiquement minorés, la grippe elle-même fait l'objet de nombreuses charges textuelles et visuelles et d'analogies avec la vie politique, sociale, économique et culturelle. La Grippe aux mille visages, mégère, diable ou femme du monde, est déjà celle que Cham nommera « la lionne de la saison » en 1858. Épidémie obligeante, elle s'associe au carnaval et aux bals qu ’elle perturbe ou agrémente. L'article s'interroge sur le choix d'un tel motif comme moyen satirique et évoque les modalités de cette charge qui passe simultanément par l'atténuation et l'outrance. C'est du côté de la littérature des Physiologies qu'il convient de chercher l'explication de cette typification de la grippe et celle de son statut de « mal à la mode ».","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"69856935","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L'article propose d'analyser, dans une optique comparatiste, les objectifs et les spécificités de la caricature graphique d'Honoré Daumier et de la caricature littéraire de Villiers de l'Isle-Adam. Par son projet de vengeance satirique sur les bourgeois, Villiers de l'Isle-Adam se réclame de la méthode de Daumier, fondée sur l'ironie, et envisage de dépasser le dessinateur. Dans la présentation de l'univers bourgeois et des milieux choisis (journalistique, artistique) le dessinateur et l'écrivain élaborent leurs propres façons d'exploiter les ressources de la caricature. Tout en dénonçant les vices de la société, Daumier propose un type particulier de comique (dans lequel la légende joue un rôle secondaire) et développe l'aspect ludique de son art, tandis que Villiers se concentre sur la raillerie violente, même si sa caricature relève souvent de l'ambiguïté. Érigée en genre littéraire, la caricature villiérienne relie le portrait déformé à la caricature langagière et celle de situation, en élargissant ainsi les sens véhiculés par le dessin de Daumier.
{"title":"La caricature entre image et parole : Villiers de l’Isle-Adam rival d’Honoré Daumier","authors":"Anna Opiela-Mrozik","doi":"10.31743/ql.11536","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.11536","url":null,"abstract":"L'article propose d'analyser, dans une optique comparatiste, les objectifs et les spécificités de la caricature graphique d'Honoré Daumier et de la caricature littéraire de Villiers de l'Isle-Adam. Par son projet de vengeance satirique sur les bourgeois, Villiers de l'Isle-Adam se réclame de la méthode de Daumier, fondée sur l'ironie, et envisage de dépasser le dessinateur. Dans la présentation de l'univers bourgeois et des milieux choisis (journalistique, artistique) le dessinateur et l'écrivain élaborent leurs propres façons d'exploiter les ressources de la caricature. Tout en dénonçant les vices de la société, Daumier propose un type particulier de comique (dans lequel la légende joue un rôle secondaire) et développe l'aspect ludique de son art, tandis que Villiers se concentre sur la raillerie violente, même si sa caricature relève souvent de l'ambiguïté. Érigée en genre littéraire, la caricature villiérienne relie le portrait déformé à la caricature langagière et celle de situation, en élargissant ainsi les sens véhiculés par le dessin de Daumier.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45715478","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Quelquefois caricaturé par ses contemporains, Flaubert suscite les réactions dans l'outrance, lui qui ose dans sa Correspondance abonder dans la caricature selon ses humeurs et ses opinions en excellant dans l'hyperbole et l ’emphase. Un mot de son cru le résume : « hénaurrrme ». Au demeurant, ses personnages les plus mémorables sont des caricatures : de l'amour avec Emma, de la bêtise avec Bouvard et Pécuchet, de la bonté avec Félicité d'Un Cœur simple… Dans la fabrique flaubertienne, l'incarnation est intrinsèquement liée à la déformation, elle-même dégradée en parodie. Car la caricature chez Flaubert est partie prenante d'une pensée nihiliste : le romancier participe d'une déconstruction généralisée de la société bourgeoise par une caricature évidemment politique même si l'écrivain se défend d ’utiliser l'œuvre comme une tribune, au nom de l'autotélisme de l ’art. Au fond, c'est la modernité de Flaubert qui justifie le goût et l'usage de la caricature.
{"title":"Flaubert et la caricature : l’exigence de la modernité","authors":"Thierry Poyet","doi":"10.31743/ql.11533","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.11533","url":null,"abstract":"Quelquefois caricaturé par ses contemporains, Flaubert suscite les réactions dans l'outrance, lui qui ose dans sa Correspondance abonder dans la caricature selon ses humeurs et ses opinions en excellant dans l'hyperbole et l ’emphase. Un mot de son cru le résume : « hénaurrrme ». Au demeurant, ses personnages les plus mémorables sont des caricatures : de l'amour avec Emma, de la bêtise avec Bouvard et Pécuchet, de la bonté avec Félicité d'Un Cœur simple… Dans la fabrique flaubertienne, l'incarnation est intrinsèquement liée à la déformation, elle-même dégradée en parodie. Car la caricature chez Flaubert est partie prenante d'une pensée nihiliste : le romancier participe d'une déconstruction généralisée de la société bourgeoise par une caricature évidemment politique même si l'écrivain se défend d ’utiliser l'œuvre comme une tribune, au nom de l'autotélisme de l ’art. Au fond, c'est la modernité de Flaubert qui justifie le goût et l'usage de la caricature.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45914780","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les caricatures de concierges, portiers et domestiques auxiliaires des portes et du passage dans les lieux publics de l ’immeuble, ou privés de l'appartement, sont nombreuses au XIXe siècle, en dessin et en littérature. En effet le concierge ou portier est alors un phénomène moderne, et sa situation sociale, de même que celle de son local, est située dans l'entre-deux. Sa fonction de contrôle se heurte dès lors à la fois aux pressions du propriétaire de l'immeuble et à la résistance de ses locataires. Le portier ou concierge occupe donc une place spéciale dans la représentation caricaturale du XIXe siècle. Entre servilité et volonté de surpuissance, il fait l ’objet de nombreux tiraillements. Alors qu'il est écartelé socialement entre locataire et propriétaire, ses représentations caricaturales s'étirent entre animal et dieu.
{"title":"De Cloporte en Janus : sur quelques représentations du portier dans la caricature française du XIXe siècle","authors":"Caroline Strobbe","doi":"10.31743/ql.11532","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.11532","url":null,"abstract":"Les caricatures de concierges, portiers et domestiques auxiliaires des portes et du passage dans les lieux publics de l ’immeuble, ou privés de l'appartement, sont nombreuses au XIXe siècle, en dessin et en littérature. En effet le concierge ou portier est alors un phénomène moderne, et sa situation sociale, de même que celle de son local, est située dans l'entre-deux. Sa fonction de contrôle se heurte dès lors à la fois aux pressions du propriétaire de l'immeuble et à la résistance de ses locataires. Le portier ou concierge occupe donc une place spéciale dans la représentation caricaturale du XIXe siècle. Entre servilité et volonté de surpuissance, il fait l ’objet de nombreux tiraillements. Alors qu'il est écartelé socialement entre locataire et propriétaire, ses représentations caricaturales s'étirent entre animal et dieu.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47707750","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le Disciple est l’œuvre centrale de Paul Bourget. Cet ouvrage de 1889 est précédé par un roman psychologique, Mensonges (1887) et suivi par un roman à thèse L’Étape (1902), dans lesquels l’académicien préfigure et reconfigure les personnages du professeur et de l’élève. Son modèle de maître se dessine dans des figures de prêtre-enseignant ou de professeur chrétien dans la défense des valeurs de l’éducation catholique traditionnaliste contrastant avec celles de professeurs laïcs. Les schémas fictionnels des personnages comme les écrits diaristes de l’auteur permettent d’éclairer l’élaboration des thèses de l’auteur sur l’enseignement lié à la foi catholique, dans un cheminement parallèle d’écriture romanesque et intime.
{"title":"Paul Bourget avant et après Le Disciple. Figures du professeur et de l’élève dans Mensonges et L’Étape","authors":"Dominique Ancelet-Netter","doi":"10.31743/ql.5011","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.5011","url":null,"abstract":"Le Disciple est l’œuvre centrale de Paul Bourget. Cet ouvrage de 1889 est précédé par un roman psychologique, Mensonges (1887) et suivi par un roman à thèse L’Étape (1902), dans lesquels l’académicien préfigure et reconfigure les personnages du professeur et de l’élève. Son modèle de maître se dessine dans des figures de prêtre-enseignant ou de professeur chrétien dans la défense des valeurs de l’éducation catholique traditionnaliste contrastant avec celles de professeurs laïcs. Les schémas fictionnels des personnages comme les écrits diaristes de l’auteur permettent d’éclairer l’élaboration des thèses de l’auteur sur l’enseignement lié à la foi catholique, dans un cheminement parallèle d’écriture romanesque et intime.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46217792","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Nous nous proposons de démontrer l'influence de Roland Barthes sur le travail de Nancy Huston. Ce théoricien, qui dirigea les travaux universitaires de Nancy Huston, avait façonné l’univers de cette étudiante canadienne qui adopte la langue française qui est pour elle une langue étrangère comme objet d'écriture, car elle lui attribuait une fonction de libération. Notre intention est de vérifier si le parcours de Nancy Huston est, en effet, inscrit sous l’empreinte structuraliste de son mentor ou bien s’il peut être interprété comme acte insubordonné et critique de la vague structuraliste. Nous essayerons de comprendre l’attitude de Huston face à un maître dont la rigidité paralysait toutes tentatives d’écriture, et où, d’après elle, toutes constructions romancières paraissaient inaccessibles.
{"title":"L’empreinte de Roland Barthes sur l’univers frontalier hustonien","authors":"A. Alves","doi":"10.31743/ql.5017","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.5017","url":null,"abstract":"Nous nous proposons de démontrer l'influence de Roland Barthes sur le travail de Nancy Huston. Ce théoricien, qui dirigea les travaux universitaires de Nancy Huston, avait façonné l’univers de cette étudiante canadienne qui adopte la langue française qui est pour elle une langue étrangère comme objet d'écriture, car elle lui attribuait une fonction de libération. \u0000Notre intention est de vérifier si le parcours de Nancy Huston est, en effet, inscrit sous l’empreinte structuraliste de son mentor ou bien s’il peut être interprété comme acte insubordonné et critique de la vague structuraliste. Nous essayerons de comprendre l’attitude de Huston face à un maître dont la rigidité paralysait toutes tentatives d’écriture, et où, d’après elle, toutes constructions romancières paraissaient inaccessibles.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41439467","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pendant son passage dans l’armée, Vigny a constaté la lente et inévitable disparition des vieux grognards. Ces hommes au caractère antique lui apparaissaient à la fois archaïques et nobles, c’est pourquoi, avec Servitude et grandeur militaires, il cherche à la fois à critiquer l’institution militaire et à conserver les enseignements de ces vétérans. Ces hommes sont présentés comme des maîtres à penser d’une nature particulière, ils sont à la fois des exemples à suivre et à dépasser. Suivant la logique des rites initiatiques, nous proposons une lecture ethnocritique de la poétique vignyenne qui s’attarde à reconstruire l’architecture narrative d’une expérience pédagogique. Celle-ci se structure autour de la présence de personnages liminaires servant de passeurs. Nous nous penchons ensuite sur l’appropriation critique de ces enseignements par le narrateur, appropriation que nous lisons comme une mise en abyme de l’attitude critique auquel Vigny convie ses lecteurs. Nous faisons ainsi ressortir la visée formatrice de l’écriture romanesque de l’écrivain romantique.
{"title":"L’armée, livre des hommes : passeurs de symboles et personnages liminaires dans Servitude et grandeur militaires d’Alfred de Vigny","authors":"Jordan Diaz-Brosseau","doi":"10.31743/ql.5009","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.5009","url":null,"abstract":"Pendant son passage dans l’armée, Vigny a constaté la lente et inévitable disparition des vieux grognards. Ces hommes au caractère antique lui apparaissaient à la fois archaïques et nobles, c’est pourquoi, avec Servitude et grandeur militaires, il cherche à la fois à critiquer l’institution militaire et à conserver les enseignements de ces vétérans. Ces hommes sont présentés comme des maîtres à penser d’une nature particulière, ils sont à la fois des exemples à suivre et à dépasser. Suivant la logique des rites initiatiques, nous proposons une lecture ethnocritique de la poétique vignyenne qui s’attarde à reconstruire l’architecture narrative d’une expérience pédagogique. Celle-ci se structure autour de la présence de personnages liminaires servant de passeurs. Nous nous penchons ensuite sur l’appropriation critique de ces enseignements par le narrateur, appropriation que nous lisons comme une mise en abyme de l’attitude critique auquel Vigny convie ses lecteurs. Nous faisons ainsi ressortir la visée formatrice de l’écriture romanesque de l’écrivain romantique.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46449640","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le pacte légendaire de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre se fondait sur une connivence intellectuelle et affective entre eux deux. Étant donné que d’habitude Sartre était considéré comme le guide spirituel de ce duo, cela vaut la peine de relativiser le rôle du philosophe pour montrer que Beauvoir n’était aucunement au miroir de son maître. A contrario, ce sont les traces de son inspiration que l’on retrouve dans certains textes du fondateur de la revue Les Temps modernes. Cette influence se fait ressentir avant tout dans la pièce Les Mains sales, se référant au Deuxième Sexe, où l’auteur se rapporte à la notion de mythe, tout en manifestant son intérêt pour, et par, l’écriture au féminin. Ainsi, l’œuvre de Beauvoir et Sartre, deux personnalités fortes, d’un talent inédit, des consciences, à la fois, jumelles et différentes, prouve non seulement leur admiration réciproque pour leur travail respectif, mais aussi l’acceptation de l’autre. En témoignent leurs ouvrages, lus dans la perspective intertextuelle.
{"title":"La relation Beauvoir-Sartre ou le dialogue existentiel et intellectuel maître(sse)-disciple","authors":"Anna Ledwina","doi":"10.31743/ql.5016","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.5016","url":null,"abstract":"Le pacte légendaire de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre se fondait sur une connivence intellectuelle et affective entre eux deux. Étant donné que d’habitude Sartre était considéré comme le guide spirituel de ce duo, cela vaut la peine de relativiser le rôle du philosophe pour montrer que Beauvoir n’était aucunement au miroir de son maître. A contrario, ce sont les traces de son inspiration que l’on retrouve dans certains textes du fondateur de la revue Les Temps modernes. Cette influence se fait ressentir avant tout dans la pièce Les Mains sales, se référant au Deuxième Sexe, où l’auteur se rapporte à la notion de mythe, tout en manifestant son intérêt pour, et par, l’écriture au féminin. \u0000Ainsi, l’œuvre de Beauvoir et Sartre, deux personnalités fortes, d’un talent inédit, des consciences, à la fois, jumelles et différentes, prouve non seulement leur admiration réciproque pour leur travail respectif, mais aussi l’acceptation de l’autre. En témoignent leurs ouvrages, lus dans la perspective intertextuelle.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49624261","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}