L’article propose une étude approfondie et interdisciplinaire de deux types de personnages emblématiques et inspirateurs qui manifestent leur présence dans la Queste del Saint Graal, texte arthurien français en prose du XIIIe siècle : le personnage de l’ermite et celui de la recluse. Figures du maître par excellence, ils sont porteurs du savoir et de la sagesse qui dépassent largement le cadre d’un simple didactisme et de la parénèse. Leur présence témoigne de l’ouverture de la littérature occidentale au souffle puissant de la spiritualité du christianisme oriental. Elle importe également pour la construction et le sens de l’univers représenté de l’ouvrage analysé.
本文对13世纪法国亚瑟王散文文本《圣杯探索》(Queste del Saint Graal)中的两种象征性和鼓舞人心的人物进行了深入和跨学科的研究:隐士和隐士。作为卓越的大师人物,他们是知识和智慧的载体,远远超出了简单的教学和parenesis的框架。他们的存在证明了西方文学对东方基督教精神的强大气息的开放。它对于所分析作品所代表的宇宙的构造和意义也很重要。
{"title":"Les ermites et les reclus(es) : à propos de la figure du maître dans la Queste del Saint Graal, roman arthurien du XIIIe siècle","authors":"Katarzyna Dybeł","doi":"10.31743/ql.5007","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.5007","url":null,"abstract":"L’article propose une étude approfondie et interdisciplinaire de deux types de personnages emblématiques et inspirateurs qui manifestent leur présence dans la Queste del Saint Graal, texte arthurien français en prose du XIIIe siècle : le personnage de l’ermite et celui de la recluse. Figures du maître par excellence, ils sont porteurs du savoir et de la sagesse qui dépassent largement le cadre d’un simple didactisme et de la parénèse. Leur présence témoigne de l’ouverture de la littérature occidentale au souffle puissant de la spiritualité du christianisme oriental. Elle importe également pour la construction et le sens de l’univers représenté de l’ouvrage analysé.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44873682","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Père de substitution, mentor, tuteur, objet d’admiration et d’imitation, Barbey d’Aurevilly remplit pour Bloy, depuis leur rencontre, les fonctions d’un maître. Parmi tous ceux qui se revendiqueront d’un héritage de Barbey, Bloy semble en effet avoir été le disciple le plus fervent du Connétable des Lettres. Tout en nous concentrant en particulier sur la manière dont les figures d’autorité qui renvoient à Barbey se construisent chez Bloy, nous nous proposons de voir comment ces deux écrivains, qui sont entièrement du côté du figuratif, donnent une densité particulière à leur rapport à travers le travail de l’image qui prend une place centrale et essentielle dans la construction du lien entre un maître et un disciple. Cette enquête nous amènera en outre à considérer qu’une telle relation de va ni sans prise de distance ponctuelle ni sans agacement réciproque. Loin de s’effacer devant le maître, Bloy se construit clairement moins dans l’ombre que dans la lumière d’un maître qui l’éclaire.
{"title":"« L’Homme à qui je devais le plus après mon père et ma mère » : Léon Bloy disciple de Jules Barbey d’Aurevilly","authors":"Yoann Chaumeil","doi":"10.31743/ql.5010","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.5010","url":null,"abstract":"Père de substitution, mentor, tuteur, objet d’admiration et d’imitation, Barbey d’Aurevilly remplit pour Bloy, depuis leur rencontre, les fonctions d’un maître. Parmi tous ceux qui se revendiqueront d’un héritage de Barbey, Bloy semble en effet avoir été le disciple le plus fervent du Connétable des Lettres. Tout en nous concentrant en particulier sur la manière dont les figures d’autorité qui renvoient à Barbey se construisent chez Bloy, nous nous proposons de voir comment ces deux écrivains, qui sont entièrement du côté du figuratif, donnent une densité particulière à leur rapport à travers le travail de l’image qui prend une place centrale et essentielle dans la construction du lien entre un maître et un disciple. Cette enquête nous amènera en outre à considérer qu’une telle relation de va ni sans prise de distance ponctuelle ni sans agacement réciproque. Loin de s’effacer devant le maître, Bloy se construit clairement moins dans l’ombre que dans la lumière d’un maître qui l’éclaire.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"43623492","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’œuvre journalistique d’Émile Zola touche tous les aspects de la réalité parisienne de son époque : des sujets « sérieux », sociaux et politiques, à ceux qu’on peut qualifier de légers, voire frivoles. L’existence de la gentry de la capitale sous le règne de Napoléon III compte, selon l’écrivain, selon ces derniers, étant focalisée sur les apparences et sur un affichage ostentatoire de la richesse. En effet, la vanité s’avère être le défaut principal de la belle société parisienne du Second Empire, et le paraître devient sa nouvelle religion. La scène préférée de la parade quotidienne des mondains est le Bois de Boulogne, récemment transformé en un parc à l’anglaise. L’article se penche sur quelques éléments de cette « parade des vanités » dans le contexte de l’attitude hostile de Zola à l’égard du régime qu’il déteste.
{"title":"Le théâtre des vanités mondaines : le Bois de Boulogne dans les chroniques zoliennes","authors":"Anna Kaczmarek-Wiśniewska","doi":"10.31743/QL.3483","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/QL.3483","url":null,"abstract":"L’œuvre journalistique d’Émile Zola touche tous les aspects de la réalité parisienne de son époque : des sujets « sérieux », sociaux et politiques, à ceux qu’on peut qualifier de légers, voire frivoles. L’existence de la gentry de la capitale sous le règne de Napoléon III compte, selon l’écrivain, selon ces derniers, étant focalisée sur les apparences et sur un affichage ostentatoire de la richesse. En effet, la vanité s’avère être le défaut principal de la belle société parisienne du Second Empire, et le paraître devient sa nouvelle religion. La scène préférée de la parade quotidienne des mondains est le Bois de Boulogne, récemment transformé en un parc à l’anglaise. L’article se penche sur quelques éléments de cette « parade des vanités » dans le contexte de l’attitude hostile de Zola à l’égard du régime qu’il déteste.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47960819","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Alors que l’histoire de l’art ne s’est jamais beaucoup intéressée à établir un critère satisfaisant de discrimination entre Natures mortes et Vanités, cet article propose une distinction basée sur le mode de réception adopté : là où une lecture iconographique révèle une Nature morte, une lecture iconologique manifeste une Vanité. Cela dit, l’herméneutique de celle-ci demeure éminemment problématique. Contrairement au message de renonciation aux biens terrestres qu’elle s’efforce en principe de diffuser, la Vanité sera toujours susceptible d’être perçue comme une invitation à jouir et à se réjouir. Tempus fugit ? Donc carpe diem plutôt que memento mori.
{"title":"Vanités : une invitation à jouir et à se réjouir ?","authors":"J. Vuillemin","doi":"10.31743/QL.3461","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/QL.3461","url":null,"abstract":"Alors que l’histoire de l’art ne s’est jamais beaucoup intéressée à établir un critère satisfaisant de discrimination entre Natures mortes et Vanités, cet article propose une distinction basée sur le mode de réception adopté : là où une lecture iconographique révèle une Nature morte, une lecture iconologique manifeste une Vanité. Cela dit, l’herméneutique de celle-ci demeure éminemment problématique. Contrairement au message de renonciation aux biens terrestres qu’elle s’efforce en principe de diffuser, la Vanité sera toujours susceptible d’être perçue comme une invitation à jouir et à se réjouir. Tempus fugit ? Donc carpe diem plutôt que memento mori.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46192349","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans le Sermon sur l ’honneur du monde, Bossuet prononce un violent réquisitoire contre les vanités terrestres, appelées « à un tribunal où [leur] condamnation est bien assurée » (1927, p. 342). Dans ce procès, « les sceptres rejetés, l ’honneur méprisé, toute la gloire du monde anéantie font le plus grand ornement [du] triomphe [du Christ] » (Bossuet, 1927, p. 341). Devant un auditoire composé de courtisans, mais aussi du Prince de Condé, l ’Aigle de Meaux ne condamne pas seulement les vanités, mais tous ceux qui s ’y complaisent – en définitive, son auditoire lui-même. Aussi les motifs de la vanité et du mépris du monde chez Bossuet ne relèvent-ils pas seulement d ’une construction topique, mais aussi d ’une construction énonciative. A priori, ses sermons relèvent du discours religieux, mais – nous allons le voir – le contexte de 1662 rend le cadre énonciatif plus complexe. C ’est cette année-là que Bossuet prêche pour la première fois au Louvre, devant la Cour. Ce cycle de sermons est connu pour de saisissantes images de la vanité. Or 1662 est aussi la date de la relation de Louis XIV avec Louise de La Vallière. L ’audacieux prédicateur profite donc de l ’occasion qui lui est donnée de parler au roi pour condamner publiquement, de façon à la fois sous-entendue et claire, l ’attitude immorale du monarque, qui doit être un exemple de vertu pour ses sujets et pour le reste des hommes. Puis, en 1675, à l ’occasion de l ’entrée de La Vallière au Carmel, M. de Meaux montera en chaire une nouvelle fois pour vilipender la vanité devant la postulante, mais aussi devant la reine. Dans ce parcours du Carême du Louvre (1926a, p. 150-399) au Sermon pour la profession de Madame de La Vallière (1926b, p. 32-58), Bossuet ne parle pas seulement
在《世界荣誉布道》中,博须埃对世俗虚荣心提出了一项暴力指控,称之为“在法庭上,他们的定罪得到了很好的保证”(1927年,p。在这场审判中,“被拒绝的权杖,被蔑视的荣誉,被毁灭的世界的所有荣耀,是[基督]胜利的最大装饰”(博须埃,1927年,第341页)。在由朝臣和康德王子组成的观众面前,L'Aigle de Meaux不仅谴责虚荣,而且谴责所有沉迷于虚荣的人——最终,他的观众本身。因此,博须埃虚荣和蔑视世界的动机不仅是一种局部结构,而且是一种话语结构。先验地说,他的布道与宗教话语有关,但正如我们将看到的,1662年的背景使话语框架更加复杂。正是在这一年,博须埃第一次在卢浮宫宫廷前布道。这一系列的布道以引人注目的虚荣形象而闻名。1662年也是路易十四与路易丝·德拉瓦利埃关系的日期。因此,这位勇敢的传教士利用这一机会与国王交谈,公开谴责君主的不道德态度,无论是含蓄的还是明确的,这应该是他的臣民和其他人美德的典范。然后,在1675年,在拉瓦利埃进入卡梅尔之际,M.de Meaux再次登上讲坛,在候选人和女王面前诋毁虚荣。在这段从卢浮宫四旬斋(1926a,第150-399页)到德拉瓦利埃夫人职业布道(1926b,第32-58页)的旅程中,博须埃不仅在演讲
{"title":"Bossuet face à La Vallière : la topique de la vanité, entre enjeux religieux et enjeux politiques","authors":"Nicolas Pelleton","doi":"10.31743/QL.3476","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/QL.3476","url":null,"abstract":"Dans le Sermon sur l ’honneur du monde, Bossuet prononce un violent réquisitoire contre les vanités terrestres, appelées « à un tribunal où [leur] condamnation est bien assurée » (1927, p. 342). Dans ce procès, « les sceptres rejetés, l ’honneur méprisé, toute la gloire du monde anéantie font le plus grand ornement [du] triomphe [du Christ] » (Bossuet, 1927, p. 341). Devant un auditoire composé de courtisans, mais aussi du Prince de Condé, l ’Aigle de Meaux ne condamne pas seulement les vanités, mais tous ceux qui s ’y complaisent – en définitive, son auditoire lui-même. Aussi les motifs de la vanité et du mépris du monde chez Bossuet ne relèvent-ils pas seulement d ’une construction topique, mais aussi d ’une construction énonciative. A priori, ses sermons relèvent du discours religieux, mais – nous allons le voir – le contexte de 1662 rend le cadre énonciatif plus complexe. C ’est cette année-là que Bossuet prêche pour la première fois au Louvre, devant la Cour. Ce cycle de sermons est connu pour de saisissantes images de la vanité. Or 1662 est aussi la date de la relation de Louis XIV avec Louise de La Vallière. L ’audacieux prédicateur profite donc de l ’occasion qui lui est donnée de parler au roi pour condamner publiquement, de façon à la fois sous-entendue et claire, l ’attitude immorale du monarque, qui doit être un exemple de vertu pour ses sujets et pour le reste des hommes. Puis, en 1675, à l ’occasion de l ’entrée de La Vallière au Carmel, M. de Meaux montera en chaire une nouvelle fois pour vilipender la vanité devant la postulante, mais aussi devant la reine. Dans ce parcours du Carême du Louvre (1926a, p. 150-399) au Sermon pour la profession de Madame de La Vallière (1926b, p. 32-58), Bossuet ne parle pas seulement","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49627871","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
À son apogée au XVIIe siècle, la Vanité, grâce à sa codification, perdure au-delà de cette époque propice à son épanouissement. De même que la dimension religieuse et dogmatique tend à s’estomper au XIXe, les symboles de la vacuité et de l’illusion existentielle sont repris de manière partielle. Peut-on alors encore parler de Vanité quand le discours symbolique est lacunaire ou incomplet ? De Baudelaire à Laforgue, les poétiques du XIXe siècle opèrent un déplacement axiologique qui tend à annihiler la portée argumentative initiale. Dès lors, pourquoi reprendre une tradition apparemment incompatible avec le discours lyrique ? En fait, dotée d’une dimension métadiscursive, la Vanité semble participer de la dynamique critique, propre au lyrisme de la deuxième moitié du XIXe siècle et contribue à le renouveler. Entre sérieux et ironie, la transposition picturale de la Vanité favorise un dialogue intersémiotique qui ménage un espace vacant pour un autre mode de transmission des sentiments.
{"title":"Lyrisme de la vanité et vanité du lyrisme. Quelques exemples de poétiques du XIXe siècle, de Baudelaire à Laforgue","authors":"S. Glatigny","doi":"10.31743/QL.3484","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/QL.3484","url":null,"abstract":"À son apogée au XVIIe siècle, la Vanité, grâce à sa codification, perdure au-delà de cette époque propice à son épanouissement. De même que la dimension religieuse et dogmatique tend à s’estomper au XIXe, les symboles de la vacuité et de l’illusion existentielle sont repris de manière partielle. Peut-on alors encore parler de Vanité quand le discours symbolique est lacunaire ou incomplet ? De Baudelaire à Laforgue, les poétiques du XIXe siècle opèrent un déplacement axiologique qui tend à annihiler la portée argumentative initiale. Dès lors, pourquoi reprendre une tradition apparemment incompatible avec le discours lyrique ? En fait, dotée d’une dimension métadiscursive, la Vanité semble participer de la dynamique critique, propre au lyrisme de la deuxième moitié du XIXe siècle et contribue à le renouveler. Entre sérieux et ironie, la transposition picturale de la Vanité favorise un dialogue intersémiotique qui ménage un espace vacant pour un autre mode de transmission des sentiments.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45984237","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les Vanités composeraient-elles l’essence trop souvent oubliée de la littérature dite « libertine » du dix-huitième siècle ? La fiction voluptueuse du siècle des Lumières a observé et problématisé la nouvelle condition humaine à l’aube de la modernité : plus de Dieu capable de remplir le vide ; plus d’éternité à espérer au-delà de la finitude humaine ; plus rien que l’humain, le moment présent et la vérité de la sensation. Les personnages de cette littérature érotique mettent en scène une sagesse de l’homme-bulle qui serait un mécanisme d’adaptation à cette nouvelle réalité. Rien n’est vain pour ces êtres légers, tant que la vanité des plaisirs tient à distance le souvenir de la vanité de l’existence que menace le néant. Cependant, l’ironie de ces narrations libertines suggère, comme dans le modèle classique, que ces jouissances temporelles peuvent ne pas suffire à combler l’angoisse du vide. Une question est posée au lecteur qui surprend, dans la figure du libertin, l’anamorphose de l’humain : toi, te sachant mortel, entre angoisse et insouciance, quelle voie choisis-tu ?
{"title":"Plénitude du vide : dévoiement libertin des vanités classiques","authors":"Marine Ganofsky","doi":"10.31743/ql.3479","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.3479","url":null,"abstract":"Les Vanités composeraient-elles l’essence trop souvent oubliée de la littérature dite « libertine » du dix-huitième siècle ? La fiction voluptueuse du siècle des Lumières a observé et problématisé la nouvelle condition humaine à l’aube de la modernité : plus de Dieu capable de remplir le vide ; plus d’éternité à espérer au-delà de la finitude humaine ; plus rien que l’humain, le moment présent et la vérité de la sensation. Les personnages de cette littérature érotique mettent en scène une sagesse de l’homme-bulle qui serait un mécanisme d’adaptation à cette nouvelle réalité. Rien n’est vain pour ces êtres légers, tant que la vanité des plaisirs tient à distance le souvenir de la vanité de l’existence que menace le néant. Cependant, l’ironie de ces narrations libertines suggère, comme dans le modèle classique, que ces jouissances temporelles peuvent ne pas suffire à combler l’angoisse du vide. Une question est posée au lecteur qui surprend, dans la figure du libertin, l’anamorphose de l’humain : toi, te sachant mortel, entre angoisse et insouciance, quelle voie choisis-tu ?","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"42558285","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article propose de considérer la laïcisation progressive de la vanité aux XVIIe et XVIIIe siècles. Une fois sortie du champ théocentrique, la vanité dénotera moins la vacuité et la brièveté de la vie terrestre qu’une une malséance sociale qui va à l’encontre des mœurs du temps et qui s’inscrit donc dans le temporel. Ce glissement du sacré au saeculum entrainera aussi un changement par rapport au mouvement qu’elle connote. Si jadis, la vanité était le passager et le fugace, elle désignera désormais l’impliable et le rigide.
{"title":"Les mouvements de la vanité à l’époque des Lumières","authors":"Fayçal Falaky","doi":"10.31743/ql.3478","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.3478","url":null,"abstract":"Cet article propose de considérer la laïcisation progressive de la vanité aux XVIIe et XVIIIe siècles. Une fois sortie du champ théocentrique, la vanité dénotera moins la vacuité et la brièveté de la vie terrestre qu’une une malséance sociale qui va à l’encontre des mœurs du temps et qui s’inscrit donc dans le temporel. Ce glissement du sacré au saeculum entrainera aussi un changement par rapport au mouvement qu’elle connote. Si jadis, la vanité était le passager et le fugace, elle désignera désormais l’impliable et le rigide.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45959494","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Selon Emil Cioran, tout être humain est « imbu de la conviction que tout est vain ». Par contre, Cioran se demande tout de suite après avoir indiqué cette reconnaissance universelle de la vanité : « Mais qui ose en affronter les suites ? ». En quoi l’écrivain cioranien s’associe-t-il à cette humanité généralisée et en quoi est-ce qu’il s’en distingue ? Quelle doit être notre réaction alors, face à la vanité de tout ? On pourrait être tenté de dire que la destruction, et surtout l’autodestruction, semble être la réaction la plus raisonnée. Bien que Cioran écrive de manière quasi-obsessionnelle sur le thème du suicide, il n’arrive pas à le recommander comme solution à la vanité justement parce que la vanité résiste à toute solution. L’écrivain se voit ainsi dans une position contradictoire, car à quoi sert-il de déclarer la vanité de tout si cette déclaration ne fait que participer à cette même vanité ? L’acte de publier des livres n’est pas, selon Cioran, plus efficace que le suicide en ce qui concerne l’atténuation de la vanité, mais l’écriture et la lecture en tant que création et destruction simultanées nous permettent d’oublier la vanité au moins assez pour continuer à vivre.
{"title":"« Mais qui ose en affronter les suites ? » : Emil Cioran et les rapports entre la vanité, le suicide et l’écriture","authors":"Joseph Acquisto","doi":"10.31743/ql.3488","DOIUrl":"https://doi.org/10.31743/ql.3488","url":null,"abstract":"Selon Emil Cioran, tout être humain est « imbu de la conviction que tout est vain ». Par contre, Cioran se demande tout de suite après avoir indiqué cette reconnaissance universelle de la vanité : « Mais qui ose en affronter les suites ? ». En quoi l’écrivain cioranien s’associe-t-il à cette humanité généralisée et en quoi est-ce qu’il s’en distingue ? \u0000Quelle doit être notre réaction alors, face à la vanité de tout ? On pourrait être tenté de dire que la destruction, et surtout l’autodestruction, semble être la réaction la plus raisonnée. Bien que Cioran écrive de manière quasi-obsessionnelle sur le thème du suicide, il n’arrive pas à le recommander comme solution à la vanité justement parce que la vanité résiste à toute solution. L’écrivain se voit ainsi dans une position contradictoire, car à quoi sert-il de déclarer la vanité de tout si cette déclaration ne fait que participer à cette même vanité ? L’acte de publier des livres n’est pas, selon Cioran, plus efficace que le suicide en ce qui concerne l’atténuation de la vanité, mais l’écriture et la lecture en tant que création et destruction simultanées nous permettent d’oublier la vanité au moins assez pour continuer à vivre.","PeriodicalId":40202,"journal":{"name":"Quetes Litteraires","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-12-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47620158","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}