L’allergie alimentaire est un problème de santé publique croissant, affectant différemment hommes et femmes. La prédominance masculine durant l’enfance et féminine à l’âge adulte est observée dans diverses maladies atopiques. Les garçons montrent une prévalence plus élevée d’allergies alimentaires dans l’enfance, une tendance qui s’inverse chez les femmes jeunes avant de revenir à l’équilibre après la ménopause. Les hormones sexuelles jouent un rôle clé dans ces différences, modulant la dégranulation des mastocytes et favorisant ainsi les réactions allergiques. Au-delà de la prévalence, le sexe influence également la sévérité des allergies alimentaires. Les femmes adultes sont plus susceptibles de souffrir de réactions sévères, y compris d’anaphylaxie alimentaire induite par l’effort, tandis que les garçons présentent un risque accru de poly-allergie alimentaire durant l’enfance. Cependant, des paradoxes subsistent, comme la sévérité accrue de l’allergie à l’arachide chez les filles malgré une prévalence plus élevée chez les garçons. Cela souligne l’influence potentielle du genre et du comportement. La réponse aux traitements, notamment l’immunothérapie orale (ITO), varie également selon le sexe. Les filles présenteraient moins de réactions sévères avant 13 ans, tandis que les garçons en auraient moins après cet âge. En conclusion, une meilleure compréhension des influences sexospécifiques sur l’allergie alimentaire pourrait optimiser la prévention, le diagnostic et les traitements. Cette approche devrait tenir compte des différences hormonales, biologiques et socio-culturelles, ainsi que de l’influence du genre, pour une gestion plus efficace des allergies alimentaires.