Introduction
La réparation primaire par réinsertion transosseuse est la technique de référence pour le traitement des lésions aiguës des ligaments collatéraux de l’articulation métacarpophalangienne (MCP) du pouce. Pour le traitement des lésions chroniques de plus de 3 semaines, différentes techniques de reconstruction ligamentaire ont été décrites.
L’objectif de cette étude était de comparer les résultats fonctionnels des réinsertions transosseuses des lésions chroniques à ceux des lésions aiguës, avec comme hypothèse que les résultats étaient équivalents.
Patients et méthodes
Il s’agissait d’une étude rétrospective, monocentrique. Entre 2010 et 2014, 34 patients ont été traités par réinsertion ligamentaire transosseuse (31 ancres et 3 points transosseux), avec 30 ligaments collatéraux ulnaires et 4 radiaux. Vingt patients présentaient une lésion aiguë (groupe A) et 14 une lésion chronique (groupe C), avec respectivement un délai de prise en charge moyen de 10 jours (3–19) et de 202,5 jours (23–1477). Il s’agissait de 22 femmes et 12 hommes, d’âge moyen de 42 ans (13–68). Au dernier recul, les amplitudes articulaires, le score de Glickel, le QuickDASH et les radiographies standards étaient évalués.
Résultats
Au recul moyen de 22 mois (3–61), tous les patients présentaient une articulation MCP stable. La perte de mobilité moyenne en flexion–extension comparée au côté opposé était de 4,5° et de 10,7° respectivement dans les groupes A et C (p = 0,1). Le score de Glickel moyen était de 18,7 points (16–20) dans le groupe A et de 17,9 points (9–20) dans le groupe C (p = 0,26), soit 17 excellents et 3 bons résultats dans le groupe A, pour 11 excellents, 2 bons, 1 médiocre dans le groupe C. Le QuickDASH moyen était de 3,7 points (0–27,2) et de 7,9 points (0–50) respectivement dans les groupes A et C (p = 0,23). Il n’existait aucune complication liée à l’implant (migration, ostéolyse) et un cas d’arthrose MCP (résultat médiocre).
Discussion/conclusion
La plupart des auteurs recommandent une reconstruction ligamentaire pour le traitement des instabilités chroniques. Cette étude montre que la réparation primaire est possible dans ces indications s’il persiste un moignon ligamentaire, avec des résultats fonctionnels équivalents à ceux des lésions aiguës. La notion de 3 semaines pour distinguer les lésions aiguës des chroniques ne semble pas être un critère de choix pour le type de traitement.