Au sein de l’Organisation des États américains (OÉA), la Commission interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) et la Cour interaméricaine des Droits de l’Homme sont les deux principaux organes chargés de veiller à la protection des droits de la personne dans les Amériques. Ces instances sont habilitées à instruire des recours individuels intentés contre des États membres et portant sur des allégations de violations de la Convention américaine relative aux Droits de l’Homme (CADH) et d’autres instruments interaméricains applicables. La présente chronique portera sur certaines décisions rendues par la Cour pendant l’année 2020.
{"title":"Les développements en droit interaméricain pour l’année 2020","authors":"Bernard Duhaime","doi":"10.1017/cyl.2021.22","DOIUrl":"https://doi.org/10.1017/cyl.2021.22","url":null,"abstract":"Au sein de l’Organisation des États américains (OÉA), la Commission interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) et la Cour interaméricaine des Droits de l’Homme sont les deux principaux organes chargés de veiller à la protection des droits de la personne dans les Amériques. Ces instances sont habilitées à instruire des recours individuels intentés contre des États membres et portant sur des allégations de violations de la Convention américaine relative aux Droits de l’Homme (CADH) et d’autres instruments interaméricains applicables. La présente chronique portera sur certaines décisions rendues par la Cour pendant l’année 2020.","PeriodicalId":52441,"journal":{"name":"The Canadian yearbook of international law. Annuaire canadien de droit international","volume":"58 1","pages":"408 - 434"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-10-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47643317","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Résumé Cet article s’interroge sur la typologie des obligations internationales et, plus spécialement, la distinction entre les obligations de comportement et de résultat. Considérée comme opposant deux formes d’obligations — de s’efforcer ou de réussir — cette summa divisio est particulièrement utile dans l’examen de la violation du droit international, elle-même condition de l’engagement de la responsabilité internationale. À partir du constat d’une large utilisation dans la jurisprudence de la Cour internationale de Justice, seront interrogés les critères, les conséquences mais aussi les vertus — et limites — de cette catégorisation.
{"title":"Obligations de comportement et obligations de résultat dans la jurisprudence de la Cour internationale de Justice","authors":"Tiphaine Demaria","doi":"10.1017/cyl.2021.21","DOIUrl":"https://doi.org/10.1017/cyl.2021.21","url":null,"abstract":"Résumé Cet article s’interroge sur la typologie des obligations internationales et, plus spécialement, la distinction entre les obligations de comportement et de résultat. Considérée comme opposant deux formes d’obligations — de s’efforcer ou de réussir — cette summa divisio est particulièrement utile dans l’examen de la violation du droit international, elle-même condition de l’engagement de la responsabilité internationale. À partir du constat d’une large utilisation dans la jurisprudence de la Cour internationale de Justice, seront interrogés les critères, les conséquences mais aussi les vertus — et limites — de cette catégorisation.","PeriodicalId":52441,"journal":{"name":"The Canadian yearbook of international law. Annuaire canadien de droit international","volume":"58 1","pages":"362 - 381"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-10-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49452640","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract The practice of arbitrators and counsel in investor-state dispute settlement (ISDS) cases simultaneously playing both roles — known as “double-hatting” — has been the subject of much controversy in recent debates on ISDS reform, notably, at the United Nations Commission on International Trade Law’s (UNCITRAL) Working Group III where a Draft Code of Conduct for Adjudicators in International Investment Disputes is under discussion. While Canada has been less than consistent in its approaches to ISDS in recent international investment agreements (IIAs), its position against double-hatting has been rather constant. This article explores whether this stance reveals a commitment on the part of Canada towards increased judicialization of ISDS or reflects a “flavour of the month” reform likely to change with differing IIAs and negotiating partners. Analysis of Canada’s recent IIA practices, including its model Foreign Investment Promotion and Protection Agreement, released in May 2021, and the positions it has taken at UNCITRAL’s Working Group III, lead the author to conclude that Canada appears committed to increased judicialization of ISDS in the long run.
{"title":"Canada’s Pro-Ban Stance on Double-Hatting: Playing the Long Game in ISDS Reform?","authors":"C. Lévesque","doi":"10.1017/cyl.2021.18","DOIUrl":"https://doi.org/10.1017/cyl.2021.18","url":null,"abstract":"Abstract The practice of arbitrators and counsel in investor-state dispute settlement (ISDS) cases simultaneously playing both roles — known as “double-hatting” — has been the subject of much controversy in recent debates on ISDS reform, notably, at the United Nations Commission on International Trade Law’s (UNCITRAL) Working Group III where a Draft Code of Conduct for Adjudicators in International Investment Disputes is under discussion. While Canada has been less than consistent in its approaches to ISDS in recent international investment agreements (IIAs), its position against double-hatting has been rather constant. This article explores whether this stance reveals a commitment on the part of Canada towards increased judicialization of ISDS or reflects a “flavour of the month” reform likely to change with differing IIAs and negotiating partners. Analysis of Canada’s recent IIA practices, including its model Foreign Investment Promotion and Protection Agreement, released in May 2021, and the positions it has taken at UNCITRAL’s Working Group III, lead the author to conclude that Canada appears committed to increased judicialization of ISDS in the long run.","PeriodicalId":52441,"journal":{"name":"The Canadian yearbook of international law. Annuaire canadien de droit international","volume":"58 1","pages":"382 - 407"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-10-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45037783","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Résumé Depuis 2014, la Commission du droit international (CDI) étudie la question des normes impératives (jus cogens). Si ce projet a le mérite d’en éclaircir les aspects, cette contribution avance que certaines de ses observations peuvent aussi être assimilées à des “chevaux de Troie,” et pour deux raisons. Premièrement, certains principes entourant l’accès à l’impérativité pourraient favoriser la définition arbitraire de normes de jus cogens (rejet de la théorie de l’objecteur persistant en la matière, rôle des juridictions). Deuxièmement, certains effets attachés à l’impérativité pourraient être vecteurs de conséquences qui n’ont a priori pas été évaluées par la CDI (conformité des résolutions du Conseil de sécurité et des normes coutumières au jus cogens).
{"title":"Un nouveau “cheval de Troie”? Regard sur la codification des normes impératives du droit international général (jus cogens)","authors":"T. Moulin","doi":"10.1017/cyl.2021.23","DOIUrl":"https://doi.org/10.1017/cyl.2021.23","url":null,"abstract":"Résumé Depuis 2014, la Commission du droit international (CDI) étudie la question des normes impératives (jus cogens). Si ce projet a le mérite d’en éclaircir les aspects, cette contribution avance que certaines de ses observations peuvent aussi être assimilées à des “chevaux de Troie,” et pour deux raisons. Premièrement, certains principes entourant l’accès à l’impérativité pourraient favoriser la définition arbitraire de normes de jus cogens (rejet de la théorie de l’objecteur persistant en la matière, rôle des juridictions). Deuxièmement, certains effets attachés à l’impérativité pourraient être vecteurs de conséquences qui n’ont a priori pas été évaluées par la CDI (conformité des résolutions du Conseil de sécurité et des normes coutumières au jus cogens).","PeriodicalId":52441,"journal":{"name":"The Canadian yearbook of international law. Annuaire canadien de droit international","volume":"58 1","pages":"225 - 262"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-10-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44750245","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Résumé Depuis le milieu des années 1990, les principales Banques multilatérales de développement (BMD) jouent un rôle actif dans la lutte contre la corruption transnationale. La Banque mondiale (BM), suivie par les autres grandes banques régionales de développement, ont mis au point un système de sanctions appliqué aux entreprises et individus qui se livrent à des pratiques de corruption dans le cadre des projets d’investissements qu’elles financent. Les cinq grandes BMD ont récemment harmonisé leurs stratégies de lutte contre la corruption dans leurs opérations, en adoptant des définitions harmonisées des pratiques répréhensibles et des principes et directives communs pour les enquêtes. En 2010, ces dernières ont établi un système d’application mutuelle des décisions d’exclusion. Il s’agit clairement de mesures considérables prises au niveau multilatéral qui contribuent à lutter contre le problème de la corruption. Il est donc pertinent d’évaluer leur efficacité. Après avoir procédé à un examen approfondi et à une analyse critique du système de sanctions de la BM, le présent article conclut que malgré son importance, il n’est pas encore à la hauteur de ses ambitions de sanctionner et dissuader les acteurs internationaux corrompus. Par conséquent, l’article propose des solutions visant à améliorer ce système dont la nécessité n’est plus à démontrer.
{"title":"Lutter autrement contre la corruption transnationale: potentiel et défis du système de sanctions de la Banque mondiale","authors":"Louisa Grigoryan, A. Manirabona","doi":"10.1017/cyl.2021.20","DOIUrl":"https://doi.org/10.1017/cyl.2021.20","url":null,"abstract":"Résumé Depuis le milieu des années 1990, les principales Banques multilatérales de développement (BMD) jouent un rôle actif dans la lutte contre la corruption transnationale. La Banque mondiale (BM), suivie par les autres grandes banques régionales de développement, ont mis au point un système de sanctions appliqué aux entreprises et individus qui se livrent à des pratiques de corruption dans le cadre des projets d’investissements qu’elles financent. Les cinq grandes BMD ont récemment harmonisé leurs stratégies de lutte contre la corruption dans leurs opérations, en adoptant des définitions harmonisées des pratiques répréhensibles et des principes et directives communs pour les enquêtes. En 2010, ces dernières ont établi un système d’application mutuelle des décisions d’exclusion. Il s’agit clairement de mesures considérables prises au niveau multilatéral qui contribuent à lutter contre le problème de la corruption. Il est donc pertinent d’évaluer leur efficacité. Après avoir procédé à un examen approfondi et à une analyse critique du système de sanctions de la BM, le présent article conclut que malgré son importance, il n’est pas encore à la hauteur de ses ambitions de sanctionner et dissuader les acteurs internationaux corrompus. Par conséquent, l’article propose des solutions visant à améliorer ce système dont la nécessité n’est plus à démontrer.","PeriodicalId":52441,"journal":{"name":"The Canadian yearbook of international law. Annuaire canadien de droit international","volume":"58 1","pages":"142 - 193"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-10-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45076511","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
The plaintiffs brought a class action in British Columbia against a number of defendants based in the United States and Norway, alleging that they were parties to a global price-fixing conspiracy to lessen competition and inflate prices for the roll-on, roll-off marine shipment of vehicles. This was alleged to have resulted in higher prices paid for vehicles sold in British Columbia. The defendants applied to have the proceedings against them stayed or dismissed on the basis that the BC court lacked territorial competence under the Court Jurisdiction and Proceedings Transfer Act (CJPTA).1 The Court of Appeal affirmed the chambers judge’s decision that the court had territorial competence because there was a real and substantial connection between the province and the facts giving rise to the proceeding.2 The defendants did not contest that they were parties to the alleged conspiracy,
{"title":"Canadian Cases in Private International Law in 2020","authors":"J. Blom","doi":"10.1017/cyl.2021.19","DOIUrl":"https://doi.org/10.1017/cyl.2021.19","url":null,"abstract":"The plaintiffs brought a class action in British Columbia against a number of defendants based in the United States and Norway, alleging that they were parties to a global price-fixing conspiracy to lessen competition and inflate prices for the roll-on, roll-off marine shipment of vehicles. This was alleged to have resulted in higher prices paid for vehicles sold in British Columbia. The defendants applied to have the proceedings against them stayed or dismissed on the basis that the BC court lacked territorial competence under the Court Jurisdiction and Proceedings Transfer Act (CJPTA).1 The Court of Appeal affirmed the chambers judge’s decision that the court had territorial competence because there was a real and substantial connection between the province and the facts giving rise to the proceeding.2 The defendants did not contest that they were parties to the alleged conspiracy,","PeriodicalId":52441,"journal":{"name":"The Canadian yearbook of international law. Annuaire canadien de droit international","volume":"58 1","pages":"615 - 657"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-10-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48905975","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Reconnaissant la disparité des effets de la pandémie selon différentes régions du monde, l’OMC considère que la pandémie a provoqué des contractions plus fortes des économies européennes et nord-américaine, alors que les baisses du volume des échanges ont été relativement modestes en Asie.2 La pandémie de la COVID-19 constitue une crise sanitaire sans précédent, qui a eu d’importantes conséquences sur le commerce international, lesquelles incluent une levée de barrières non tarifaires, 3 l’imposition de restrictions à l’exportation par un grand nombre de partenaires commerciaux, 4 une baisse généralisée dans les échanges commerciaux, 5 ainsi que des pratiques commerciales agressives entourant l’approvisionnement en médicaments et équipements médicaux. 6 On dénote aussi une ambitieuse proposition venant d’États du Sud visant à ce qu’on accorde une dérogation aux règles de propriété intellectuelle de l’OMC pour faciliter l’accès global aux vaccins contre la COVID-19. 7 Ces circonstances extraordinaires n’ont toutefois pas fait obstacle aux développements ordinaires caractérisant le droit international économique. D’abord, ce fut l’occasion pour l’OMC de fêter ses vingt-cinq ans, donnant lieu tant à des déclarations et rencontres soulignant cette étape importante 8 qu’à des sorties déclamant la paralysie de l’organisation. 9 L’année fut également marquée par la démission du directeur général de l’OMC, Robert Azevêdo, un an avant la fin de son second mandat, et l’amorce du processus de sélection de sa successeure, lequel se solda par la nomination de la Nigériane et Américaine Ngozi Okonjo-Iweala, première femme et personne issue du continent africain à occuper ce poste. 10 Enfin, en raison de la pandémie de COVID-19, la douzième Conférence ministérielle de l’organisation, laquelle devait avoir lieu en juin 2020 à Nour-Soultan, au Kazakhstan, a été reportée et aura plutôt lieu en novembre 2021 à Genève, en Suisse. 11 La présente chronique abordera les développements en droit international économique impliquant ou affectant le Canada, en considérant les négociations commerciales et l’évolution d’accords commerciaux sur les plans bilatéral et régional, le contentieux commercial nord-américain impliquant le Canada, les développements dans le système commercial multilatéral, et le contentieux commercial international impliquant le Canada. Le commerce canadien aux plans bilatéral et régional En 2020, sur le plan de la politique commerciale bilatérale et régionale, le Canada a su consolider certains acquis, s’assurant de la ratification et de l’entrée en vigueur de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACÉUM), persistant dans ses négociations avec l’Alliance du Pacifique et MERCOSUR dans les Amériques et poursuivant la mise en œuvre de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AÉCG). 12 Le Canada réussit également à conclure avec le Royaume-Uni l’Accord de continuité commerciale Canada–Royaume-Uni (ACC), tout en s’assura
{"title":"Commerce","authors":"Hervé A. Prince","doi":"10.1017/cyl.2021.15","DOIUrl":"https://doi.org/10.1017/cyl.2021.15","url":null,"abstract":"Reconnaissant la disparité des effets de la pandémie selon différentes régions du monde, l’OMC considère que la pandémie a provoqué des contractions plus fortes des économies européennes et nord-américaine, alors que les baisses du volume des échanges ont été relativement modestes en Asie.2 La pandémie de la COVID-19 constitue une crise sanitaire sans précédent, qui a eu d’importantes conséquences sur le commerce international, lesquelles incluent une levée de barrières non tarifaires, 3 l’imposition de restrictions à l’exportation par un grand nombre de partenaires commerciaux, 4 une baisse généralisée dans les échanges commerciaux, 5 ainsi que des pratiques commerciales agressives entourant l’approvisionnement en médicaments et équipements médicaux. 6 On dénote aussi une ambitieuse proposition venant d’États du Sud visant à ce qu’on accorde une dérogation aux règles de propriété intellectuelle de l’OMC pour faciliter l’accès global aux vaccins contre la COVID-19. 7 Ces circonstances extraordinaires n’ont toutefois pas fait obstacle aux développements ordinaires caractérisant le droit international économique. D’abord, ce fut l’occasion pour l’OMC de fêter ses vingt-cinq ans, donnant lieu tant à des déclarations et rencontres soulignant cette étape importante 8 qu’à des sorties déclamant la paralysie de l’organisation. 9 L’année fut également marquée par la démission du directeur général de l’OMC, Robert Azevêdo, un an avant la fin de son second mandat, et l’amorce du processus de sélection de sa successeure, lequel se solda par la nomination de la Nigériane et Américaine Ngozi Okonjo-Iweala, première femme et personne issue du continent africain à occuper ce poste. 10 Enfin, en raison de la pandémie de COVID-19, la douzième Conférence ministérielle de l’organisation, laquelle devait avoir lieu en juin 2020 à Nour-Soultan, au Kazakhstan, a été reportée et aura plutôt lieu en novembre 2021 à Genève, en Suisse. 11 La présente chronique abordera les développements en droit international économique impliquant ou affectant le Canada, en considérant les négociations commerciales et l’évolution d’accords commerciaux sur les plans bilatéral et régional, le contentieux commercial nord-américain impliquant le Canada, les développements dans le système commercial multilatéral, et le contentieux commercial international impliquant le Canada. Le commerce canadien aux plans bilatéral et régional En 2020, sur le plan de la politique commerciale bilatérale et régionale, le Canada a su consolider certains acquis, s’assurant de la ratification et de l’entrée en vigueur de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACÉUM), persistant dans ses négociations avec l’Alliance du Pacifique et MERCOSUR dans les Amériques et poursuivant la mise en œuvre de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AÉCG). 12 Le Canada réussit également à conclure avec le Royaume-Uni l’Accord de continuité commerciale Canada–Royaume-Uni (ACC), tout en s’assura","PeriodicalId":52441,"journal":{"name":"The Canadian yearbook of international law. Annuaire canadien de droit international","volume":"58 1","pages":"435 - 462"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-08-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"43170870","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le texte de l’AÉCG est ainsi incorporé par renvoi et la négociation d’un nouvel accord de libre-échange doit débuter dans la première année suivant l’entrée en vigueur de l’ACC. 15 Le système juridictionnel de RDIE mis en place par l’AÉCG n’entre cependant pas en application et un processus d’examen exhaustif de ses dispositions est prévu dans un délai de trente mois suivant l’entrée en vigueur de l’ACC, pouvant être prolongé de trois ans. 16 Si cet examen n’est pas mené à terme dans ces délais, le système juridictionnel entre en application à condition que les dispositions correspondantes de l’AÉCG soient entrées en vigueur. Contrairement au régime d’application provisoire de l’AÉCG, toutes les règles de fond du chapitre sur l’investissement entrent en vigueur avec l’ACC, y compris donc la clause du traitement juste et équitable (TJE) et celle sur l’expropriation et ce, pour tous les investissements visés et non seulement pour les investissements directs. 17 Enfin, un instrument interprétatif commun analogue à celui de l’AÉCG accompagne aussi l’ACC, avec des dispositions visant le chapitre sur l’investissement afin de réaffirmer le droit de légiférer dans l’intérêt public. 18 Alors que l’AÉCG continue de s’appliquer en partie provisoirement, son processus de ratification se poursuit, avec quinze ratifications sur vingt-sept par les États membres à la fin de l’année 2020. 19 Le comité mixte de l’AÉCG a néanmoins adopté deux décisions fixant les dispositions institutionnelles concernant le Tribunal d’appel et le régime d’adoption des interprétations obligatoires par les parties. 20 Le Tribunal d’appel est composé de six membres avec un mandat non renouvelable de neuf ans, ne siégeant pas à temps plein, avec le pouvoir de renvoyer une affaire au Tribunal de première instance si les faits sont insuffisants pour qu’il puisse régler le différend sur la base de ses conclusions de droit. Il faut rappeler que l’ACÉUM abolit le RDIE entre le Canada et les États-Unis, ce qui signifie que les nouveaux investissements réalisés entre ces pays depuis cette date n’en bénéficient plus et que ces investisseurs ne peuvent désormais se tourner que vers les tribunaux nationaux ou porter le différend à l’attention de leur État de nationalité pour les fins de la protection diplomatique. 25 Un régime transitoire est toutefois prévu par l’ACÉUM afin de maintenir en vigueur le RDIE de l’ALÉNA pour une période de trois ans, soit jusqu’au 1er juillet 2023, pour les investissements réalisés avant l’entrée en vigueur de l’ACÉUM. 26 Ce régime transitoire semble devoir être interprété comme visant tout différend pouvant naître pendant cette période additionnelle de trois ans, et non seulement les différends nés avant l’entrée en vigueur de l’ACÉUM, mais une certaine ambiguïté demeure et il est permis de penser que la question pourrait être débattue dans un éventuel arbitrage. 27 L’annulation du projet d’oléoduc transcontinental Keystone XL par
{"title":"Investissement","authors":"Charles-Emmanuel Côté","doi":"10.1017/cyl.2021.17","DOIUrl":"https://doi.org/10.1017/cyl.2021.17","url":null,"abstract":"Le texte de l’AÉCG est ainsi incorporé par renvoi et la négociation d’un nouvel accord de libre-échange doit débuter dans la première année suivant l’entrée en vigueur de l’ACC. 15 Le système juridictionnel de RDIE mis en place par l’AÉCG n’entre cependant pas en application et un processus d’examen exhaustif de ses dispositions est prévu dans un délai de trente mois suivant l’entrée en vigueur de l’ACC, pouvant être prolongé de trois ans. 16 Si cet examen n’est pas mené à terme dans ces délais, le système juridictionnel entre en application à condition que les dispositions correspondantes de l’AÉCG soient entrées en vigueur. Contrairement au régime d’application provisoire de l’AÉCG, toutes les règles de fond du chapitre sur l’investissement entrent en vigueur avec l’ACC, y compris donc la clause du traitement juste et équitable (TJE) et celle sur l’expropriation et ce, pour tous les investissements visés et non seulement pour les investissements directs. 17 Enfin, un instrument interprétatif commun analogue à celui de l’AÉCG accompagne aussi l’ACC, avec des dispositions visant le chapitre sur l’investissement afin de réaffirmer le droit de légiférer dans l’intérêt public. 18 Alors que l’AÉCG continue de s’appliquer en partie provisoirement, son processus de ratification se poursuit, avec quinze ratifications sur vingt-sept par les États membres à la fin de l’année 2020. 19 Le comité mixte de l’AÉCG a néanmoins adopté deux décisions fixant les dispositions institutionnelles concernant le Tribunal d’appel et le régime d’adoption des interprétations obligatoires par les parties. 20 Le Tribunal d’appel est composé de six membres avec un mandat non renouvelable de neuf ans, ne siégeant pas à temps plein, avec le pouvoir de renvoyer une affaire au Tribunal de première instance si les faits sont insuffisants pour qu’il puisse régler le différend sur la base de ses conclusions de droit. Il faut rappeler que l’ACÉUM abolit le RDIE entre le Canada et les États-Unis, ce qui signifie que les nouveaux investissements réalisés entre ces pays depuis cette date n’en bénéficient plus et que ces investisseurs ne peuvent désormais se tourner que vers les tribunaux nationaux ou porter le différend à l’attention de leur État de nationalité pour les fins de la protection diplomatique. 25 Un régime transitoire est toutefois prévu par l’ACÉUM afin de maintenir en vigueur le RDIE de l’ALÉNA pour une période de trois ans, soit jusqu’au 1er juillet 2023, pour les investissements réalisés avant l’entrée en vigueur de l’ACÉUM. 26 Ce régime transitoire semble devoir être interprété comme visant tout différend pouvant naître pendant cette période additionnelle de trois ans, et non seulement les différends nés avant l’entrée en vigueur de l’ACÉUM, mais une certaine ambiguïté demeure et il est permis de penser que la question pourrait être débattue dans un éventuel arbitrage. 27 L’annulation du projet d’oléoduc transcontinental Keystone XL par","PeriodicalId":52441,"journal":{"name":"The Canadian yearbook of international law. Annuaire canadien de droit international","volume":"58 1","pages":"463 - 491"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1017/cyl.2021.17","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44906295","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"At Global Affairs Canada in 2020","authors":"Alan H. Kessel","doi":"10.1017/CYL.2021.11","DOIUrl":"https://doi.org/10.1017/CYL.2021.11","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":52441,"journal":{"name":"The Canadian yearbook of international law. Annuaire canadien de droit international","volume":"58 1","pages":"492 - 530"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-23","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1017/CYL.2021.11","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"49626484","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract Canadian commitments under trade and investment treaties have been an ongoing concern for Indigenous peoples. The Canada-United States-Mexico Agreement (CUSMA) is the first Canadian treaty to include a general exception for measures that a party state “deems necessary to fulfill its legal obligations to [I]ndigenous peoples.” This exception is likely to afford Canada broad, but not unlimited, discretion to determine what its legal obligations to Indigenous peoples require. There is a residual risk that Canada’s reliance on the exception could be challenged through the CUSMA dispute settlement process. A CUSMA panel would not have the expertise necessary to decide inevitably complex questions related to what Canada’s legal obligations to Indigenous peoples require. While state-to-state cases under the North American Free Trade Agreement have been rare, a CUSMA panel adjudication regarding the Indigenous general exception risks damaging consequences for Canada’s relationship with Indigenous peoples.
{"title":"Indigenous Rights and Trade Obligations: How Does CUSMA’s Indigenous General Exception Apply to Canada?","authors":"Anthony Vanduzer, Melanie Mallet","doi":"10.1017/cyl.2021.13","DOIUrl":"https://doi.org/10.1017/cyl.2021.13","url":null,"abstract":"Abstract Canadian commitments under trade and investment treaties have been an ongoing concern for Indigenous peoples. The Canada-United States-Mexico Agreement (CUSMA) is the first Canadian treaty to include a general exception for measures that a party state “deems necessary to fulfill its legal obligations to [I]ndigenous peoples.” This exception is likely to afford Canada broad, but not unlimited, discretion to determine what its legal obligations to Indigenous peoples require. There is a residual risk that Canada’s reliance on the exception could be challenged through the CUSMA dispute settlement process. A CUSMA panel would not have the expertise necessary to decide inevitably complex questions related to what Canada’s legal obligations to Indigenous peoples require. While state-to-state cases under the North American Free Trade Agreement have been rare, a CUSMA panel adjudication regarding the Indigenous general exception risks damaging consequences for Canada’s relationship with Indigenous peoples.","PeriodicalId":52441,"journal":{"name":"The Canadian yearbook of international law. Annuaire canadien de droit international","volume":"58 1","pages":"1 - 47"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-19","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1017/cyl.2021.13","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48725103","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}