À partir d’une cohorte de 154 patients avec une immobilité laryngée unilatérale survenue lors d’une chirurgie de la glande thyroïde, les auteurs analysent l’étiopathogénie, la symptomatologie, l’évolution spontanée et la prise en charge de cette complication.
Cette étude rétrospective distingue les immobilités par paralysie du nerf laryngé inférieur (récurrent) des immobilités par atteinte de l’articulation crico-aryténoïdienne (arthrite, ankylose) et précise les lésions associées du larynx. Les conséquences de cette immobilité sur la voix, la déglutition et la respiration ainsi que son évolution spontanée sont étudiées. L’influence de diverses variables sur la décision thérapeutique (tests de Fischer et de Mann et Whitney) est analysée. Les résultats et les complications inhérentes aux techniques chirurgicales utilisées sont précisés.
Le mécanisme étiopathogénique était une paralysie du nerf laryngé inférieur dans 98 % des cas et une atteinte de l’articulation crico-aryténoïdienne dans 2 %. Le pourcentage de récupération, en l’absence de section avérée du nerf laryngé inférieur, était de 35,7 %. Aucune récupération de la mobilité laryngée n’est survenue lorsque le nerf laryngé inférieur avait été sectionné. Parmi des remobilisations, 89,8 % survenaient avant le neuvième mois postopératoires. Diverses anomalies morphologiques laryngées étaient associées dans 3,9 % des cas. La voix était considérée par le patient comme normale dans 2,6 % des cas. Des troubles de la déglutition et de la respiration existaient dans 21,4 et 8,4 % des cas. Trois facteurs (section avérée du nerf laryngé inférieur, délai entre la chirurgie thyroïdienne et la consultation spécialisée ORL, degré de sévérité de la dysphonie) influaient, au plan statistique, sur la décision de réaliser une intervention de médialisation laryngée. Après médialisation laryngée, tous les patients notaient une amélioration immédiate de la qualité de la voix et de la parole sans aucune complication majeure.
Cette étude souligne que les immobilités laryngées unilatérales lors d’une chirurgie de la glande thyroïde : 1) ne sont pas toujours secondaires à une atteinte du nerf laryngé inférieur ; 2) ne sont pas toujours symptomatiques ; 3) ont une symptomatologie qui ne se limite pas à la seule dysphonie et 4) ne nécessitent pas toujours un traitement chirurgical mais répondent très bien à ce traitement lorsqu’il est mis en œuvre. Les conséquences pratiques et médicolégales de ces diverses données sont discutées au vu de la littérature.
The authors studied a cohort of 154 patients with unilateral vocal cord paresis following thyroidectomy, analyzing the pathogenesis, symptomatology, spontaneous evolution, and management of this complication.
This retrospective study distinguished
Il s’agissait d’évaluer la faisabilité et les résultats du traitement combiné de la hernie inguinale et de la résection transurétrale de la prostate en un seul temps opératoire.
L’étude rétrospective portait sur 31 cas dont l’âge moyen était de 65 ans ; 90 % d’entre eux avaient des troubles mictionnels à type de rétention d’urine, de rétention vésicale chronique ou de dysurie sévère. Vingt et un patients avaient une hernie inguinale et dix patients une hernie inguinoscrotale. Une rachianesthésie seule a été réalisée dans 75 % des cas. La technique de Bassini était la plus utilisée (23 cas).
L’évolution a été favorable chez 86 % des patients ; le taux de morbidité était de 10,7 %. La durée moyenne d’hospitalisation était de 3,6 jours (deux à six jours). Une récidive de la hernie était notée dans deux cas.
Le traitement simultané d’une hypertrophie bénigne de la prostate et d’une hernie de l’aine associée permet de réduire le nombre d’admissions hospitalières chez le sujet âgé, ainsi que la durée d’hospitalisation.
Our aim was to evaluate the outcome of transurethral resection of prostate (TURP) and inguinal hernia repair performed in a single session.
Data was obtained retrospectively for 31 patients (mean age 65 years) who underwent simultaneous TURP and inguinal hernia repair. Most patients had lower urinary tract symptoms related to BPH such as acute urinary retention, recurrent bladder retention, or severe dysuria. Twenty-one patients had simple inguinal hernia and ten had large inguinoscrotal hernia. Operations were performed in 23 patients under spinal anesthesia. Bassini's operation was the most common herniorrhaphy technique (23 patients).
We observed good outcomes in 86% of the patients. The morbidity rate was 10.7%, the mean postoperative stay was 3.6 days (2–6 days). There was no recurrence of inguinal hernia.
Combining TURP and inguinal hernia repair in one session decreases the number of procedures and anesthesias, hospital stay, and thus direct health costs and does not result in an increase in operative or postoperative morbidity.
En 1994, une technique de recouvrement des vaisseaux cœliomésentériques utilisant le grand épiploon a été décrite afin d’isoler l’anastomose pancréatique des vaisseaux disséqués lors d’un duodénopancréatectomie céphalique (DPC). Son but était de diminuer l’impact d’une fistule pancréatique, notamment les hémorragies postopératoires.
Nous décrivons ici cette technique avec une modification simple consistant en la création d’une fenêtre épiploïque, au travers de laquelle le moignon pancréatique est attiré avant confection d’une anastomose pancréaticodigestive chez 64 patients qui ont eu une DPC avec épiplooplastie de couverture des vaisseaux.
La mortalité était nulle, le taux de fistules pancréatiques était de 23 % et le taux d’hémorragies de 3 % (deux patients). Il n’y a pas eu de complication liée à l’épiplooplastie. Les hémorragies postopératoires provenaient toutes de la tranche pancréatique et ont été traitées par simple suture après gastrotomie.
Cette technique est simple et dénuée de morbidité spécifique. L’épiplooplastie isole les vaisseaux de l’anastomose pancréatique et pourrait ainsi diminuer le risque d’hémorragie grave après DPC.
In 1994, a technique of omental flap development and interposition to cover the celiac and mesenteric vessels was described. Its aim was to isolate the pancreatic anastomosis from the vessels dissected during pancreaticoduodenectomy (PD) and thereby to reduce the consequences of postoperative pancreatic fistula – particularly the risk of postoperative bleeding.
We describe this technique adding a simple modification consisting of passage of the pancreatic remnant through an omental window before completion of the pancreaticodigestive anastomosis.
Sixty-four patients underwent PD using an omental flap to cover the celiomesenteric vessels. No postoperative deaths occurred. The rate of PF was 23% and the rate of postoperative hemorrhage was 3% (two patients). No complications related to the omental flap were observed. All postoperative hemorrhages originated from the transected surface of the pancreatic remnant and were successfully treated by transgastrotomy simple suture.
This simple technique has no specific morbidity; it isolates the celiac and mesenteric vessels from the pancreatic anastomosis and therefore may reduce the risk of severe postoperative bleeding after PD.