L’ideologie de developpement de l’Etat malais trouve son expression concrete dans la capitale, Kuala Lumpur, dont le gouvernement a fait une ville qui est l’illustration urbaine du modernisme islamique. L’esthetique islamique et moderniste de la ville vise a creer un sujet national ethnique. Construire l’identite malaise-islamique en tant qu’identite moderne de la nation non seulement deplace la minorite tamoule culturellement, politiquement et dans l’espace, mais aussi favorise une ambivalence identitaire entre Malais et Tamouls qui est le signe d’un deplacement psychologique. Dans le present article, j’avance que le fetiche de la modernite malaise-islamique rend etrange ce qui n’est pas moderne, comme le montre l’identite tamoule-hindoue et l’espace qui la produit. Les Tamouls nient le stigmate qui marque de plus en plus leur culture au sein de l’enclave urbaine en affirmant leur valeur spirituelle. J’utilise le revivalisme tamoul et l’investissement ethnique qu’il suppose pour analyser l’ambivalence de la resistance culturelle a partir des pratiques rituelles et des divisions qu’elles generent aux niveaux personnel et communautaire.
{"title":"Possession et déplacement dans le paysage ethnique de Kuala Lumpur","authors":"Andrew Willford","doi":"10.3917/RISS.175.0109","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0109","url":null,"abstract":"L’ideologie de developpement de l’Etat malais trouve son expression concrete dans la capitale, Kuala Lumpur, dont le gouvernement a fait une ville qui est l’illustration urbaine du modernisme islamique. L’esthetique islamique et moderniste de la ville vise a creer un sujet national ethnique. Construire l’identite malaise-islamique en tant qu’identite moderne de la nation non seulement deplace la minorite tamoule culturellement, politiquement et dans l’espace, mais aussi favorise une ambivalence identitaire entre Malais et Tamouls qui est le signe d’un deplacement psychologique. Dans le present article, j’avance que le fetiche de la modernite malaise-islamique rend etrange ce qui n’est pas moderne, comme le montre l’identite tamoule-hindoue et l’espace qui la produit. Les Tamouls nient le stigmate qui marque de plus en plus leur culture au sein de l’enclave urbaine en affirmant leur valeur spirituelle. J’utilise le revivalisme tamoul et l’investissement ethnique qu’il suppose pour analyser l’ambivalence de la resistance culturelle a partir des pratiques rituelles et des divisions qu’elles generent aux niveaux personnel et communautaire.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"63 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130066620","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La construction de l’Etat est un processus qui consiste a creer des sujets et des lieux afin d’etablir et de perpetuer des relations d’autorite qui favorisent des projets d’exercice du pouvoir. Considerant le developpement comme une forme particuliere de construction de l’Etat (Escobar, 1995), des chercheurs et des militants ont mis en lumiere le caractere coercitif et souvent traumatisant des deplacements que le developpement entraine. Le present article tend a demontrer que le discours sur le developpement puise sa force non seulement dans l’appareil repressif qui l’accompagne mais aussi dans les multiples facons dont il peut satisfaire les aspirations des differents groupes sociaux a une vie meilleure. La violence et le reve sont intimement lies dans les modes de developpement et de deplacement. Cet argument est presente dans une perspective ethnographique qui analyse les conflits associes a l’urbanisation planifiee et a l’amelioration de l’environnement a Delhi, capitale de l’Inde. L’auteur decrit la facon dont Delhi a ete faite et defaite comme une ville « propre et verte » et les vives protestations auxquelles a donne lieu la creation d’un espace urbain et d’une personnalite urbaine. Elle etudie les tentatives de controle et de restructuration de l’espace urbain par l’Etat et explique que grâce aux compromissions (Li, 1999) mais aussi a la resistance, les luttes ouvrieres pour obtenir un logement et un emploi reproduisent la relation entre environnement et developpement que les urbanistes et la bourgeoisie cherchent a imposer.
国家建设是一个过程,包括创造主体和场所,以建立和延续有利于行使权力的权威关系。研究人员和活动人士认为发展是国家建设的一种特殊形式(Escobar, 1995),强调了发展所涉及的流离失所的强制性和往往是创伤性的特征。本文旨在表明,发展话语的力量不仅来自于它所伴随的压制机制,而且来自于它能够满足不同社会群体对更好生活的愿望的多种方式。暴力和梦想在发展和流离失所的模式中紧密相连。这一论点从人种学的角度提出,分析了印度首都德里与计划城市化和环境改善相关的冲突。作者描述了德里是如何成为一个“干净和绿色”的城市的,以及对城市空间和城市个性的创造的强烈抗议。她试图在学习”由国家控制和城市空间的重组,并解释说,多亏了妥协(Li, 1999年a la resistance),而且,女工斗争再度以获得住房和就业环境和发展之间的关系,城市规划者和资产阶级企图强加了。
{"title":"De la violence au rve : espace, pouvoir et identit dans la formation de la mtropole de Delhi","authors":"Amita Baviskar","doi":"10.3917/RISS.175.0097","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0097","url":null,"abstract":"La construction de l’Etat est un processus qui consiste a creer des sujets et des lieux afin d’etablir et de perpetuer des relations d’autorite qui favorisent des projets d’exercice du pouvoir. Considerant le developpement comme une forme particuliere de construction de l’Etat (Escobar, 1995), des chercheurs et des militants ont mis en lumiere le caractere coercitif et souvent traumatisant des deplacements que le developpement entraine. Le present article tend a demontrer que le discours sur le developpement puise sa force non seulement dans l’appareil repressif qui l’accompagne mais aussi dans les multiples facons dont il peut satisfaire les aspirations des differents groupes sociaux a une vie meilleure. La violence et le reve sont intimement lies dans les modes de developpement et de deplacement. Cet argument est presente dans une perspective ethnographique qui analyse les conflits associes a l’urbanisation planifiee et a l’amelioration de l’environnement a Delhi, capitale de l’Inde. L’auteur decrit la facon dont Delhi a ete faite et defaite comme une ville « propre et verte » et les vives protestations auxquelles a donne lieu la creation d’un espace urbain et d’une personnalite urbaine. Elle etudie les tentatives de controle et de restructuration de l’espace urbain par l’Etat et explique que grâce aux compromissions (Li, 1999) mais aussi a la resistance, les luttes ouvrieres pour obtenir un logement et un emploi reproduisent la relation entre environnement et developpement que les urbanistes et la bourgeoisie cherchent a imposer.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"37 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"132765440","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article defend l’idee selon laquelle le terrorisme, qu’on preferera appeler « violence totale », c’est-a-dire la strategie deliberee de violence aveugle frappant la population civile suivant le principe de disjonction entre victimes (des « non-combattants », des « innocents ») et cible (le pouvoir politique), constitue le pendant civil des violences extremes deployees le plus souvent par des Etats. Il distingue trois processus permettant d’expliquer l’emergence de cette forme nouvelle de violence. D’abord un processus historique d’ideologisation et de mythification de l’acte guerrier qui a rendu possible le debridement considerable de la violence d’Etat au cours du xxe siecle et son pendant, cote societe civile : le meurtre arbitraire. On ne peut ensuite jamais occulter, dans l’analyse de la violence, le facteur proprement technologique, c’est-a-dire les moyens nouveaux en matiere militaire comme en matiere de communication qui decuplent et les capacites humaines de destruction et les effets de terreur que celle-ci suscite. Il y a enfin une dimension anthropologique qui, dans le rapport du bourreau a la victime, inscrit la violence totale dans la categorie des violences extremes au terme d’une relation a priori paradoxale entre l’instrumentalisation terrifiante des victimes et l’exaltation presque mystique de leur sacrifice.
{"title":"Du « terrorisme » comme violence totale ?","authors":"I. Sommier","doi":"10.3917/RISS.174.0525","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.174.0525","url":null,"abstract":"Cet article defend l’idee selon laquelle le terrorisme, qu’on preferera appeler « violence totale », c’est-a-dire la strategie deliberee de violence aveugle frappant la population civile suivant le principe de disjonction entre victimes (des « non-combattants », des « innocents ») et cible (le pouvoir politique), constitue le pendant civil des violences extremes deployees le plus souvent par des Etats. Il distingue trois processus permettant d’expliquer l’emergence de cette forme nouvelle de violence. D’abord un processus historique d’ideologisation et de mythification de l’acte guerrier qui a rendu possible le debridement considerable de la violence d’Etat au cours du xxe siecle et son pendant, cote societe civile : le meurtre arbitraire. On ne peut ensuite jamais occulter, dans l’analyse de la violence, le facteur proprement technologique, c’est-a-dire les moyens nouveaux en matiere militaire comme en matiere de communication qui decuplent et les capacites humaines de destruction et les effets de terreur que celle-ci suscite. Il y a enfin une dimension anthropologique qui, dans le rapport du bourreau a la victime, inscrit la violence totale dans la categorie des violences extremes au terme d’une relation a priori paradoxale entre l’instrumentalisation terrifiante des victimes et l’exaltation presque mystique de leur sacrifice.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"39 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2002-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130846785","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La question du rapport du chercheur a l’objet « violence extreme » est abordee ici, non du point de vue de ses motivations subjectives, mais de la regle scientifique de la distanciation qui, faute de preconisations epistemologiques specifiques, semble s’imposer a cet objet comme aux autres. Dans le contexte des « sorties » de la violence, lorsqu’un gouvernement democratique succede a un regime autoritaire repressif, la « juste distance » du chercheur a des consequences particulieres : elle peut coincider avec les presupposes des politiques gouvernementales de « reconciliation », et notamment avec l’injonction faite aux victimes de ponderer leurs exigences a l’aune d’un interet general de pacification. Cette convergence – qui n’implique pas necessairement une collusion – montre la difficulte propre au rapport a l’objet « violence » : les regles epistemologiques ne sont pas dissociables d’un contexte politique particulier et d’un rapport social a la violence, et peuvent par consequent avoir une portee normative.
{"title":"La « juste distance » face à la violence","authors":"S. Lefranc","doi":"10.3917/RISS.174.0505","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.174.0505","url":null,"abstract":"La question du rapport du chercheur a l’objet « violence extreme » est abordee ici, non du point de vue de ses motivations subjectives, mais de la regle scientifique de la distanciation qui, faute de preconisations epistemologiques specifiques, semble s’imposer a cet objet comme aux autres. Dans le contexte des « sorties » de la violence, lorsqu’un gouvernement democratique succede a un regime autoritaire repressif, la « juste distance » du chercheur a des consequences particulieres : elle peut coincider avec les presupposes des politiques gouvernementales de « reconciliation », et notamment avec l’injonction faite aux victimes de ponderer leurs exigences a l’aune d’un interet general de pacification. Cette convergence – qui n’implique pas necessairement une collusion – montre la difficulte propre au rapport a l’objet « violence » : les regles epistemologiques ne sont pas dissociables d’un contexte politique particulier et d’un rapport social a la violence, et peuvent par consequent avoir une portee normative.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"78 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2002-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"126257185","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Apres un commentaire de l’enonce portant sur les « violences extremes » et de certaines des difficultes qu’il contient, il s’agit de justifier l’interet qu’il peut y avoir a reconsiderer, pour comprendre et constituer en objet l’etude des violences radicalisees, les experiences d’ecritures historiques portant sur des faits majeurs de violence : guerres civiles, guerres de religion, revolutions, etc. Dans un second temps, on propose une illustration precise a partir de l’interpretation humienne des evenements declencheurs des premieres guerres civiles en Angleterre au xviie siecle.
{"title":"Quelques problèmes de définition de la violence en politique : l'exemple de la fanatisation","authors":"C. Gautier","doi":"10.3917/RISS.174.0515","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.174.0515","url":null,"abstract":"Apres un commentaire de l’enonce portant sur les « violences extremes » et de certaines des difficultes qu’il contient, il s’agit de justifier l’interet qu’il peut y avoir a reconsiderer, pour comprendre et constituer en objet l’etude des violences radicalisees, les experiences d’ecritures historiques portant sur des faits majeurs de violence : guerres civiles, guerres de religion, revolutions, etc. Dans un second temps, on propose une illustration precise a partir de l’interpretation humienne des evenements declencheurs des premieres guerres civiles en Angleterre au xviie siecle.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"19 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2002-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"131478892","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Depuis le travail pionnier de Raphael Lemkin, les etudes sur le genocide se sont surtout developpees a la croisee du droit et des sciences sociales. Il en resulte un usage souvent normatif du terme « genocide », source de multiples controverses et difficultes conceptuelles. Comment sortir de ces problemes ? Cet article se prononce resolument en faveur de l’emancipation des genocide studies a l’egard de l’approche juridique. Il preconise en premier lieu l’utilisation d’un vocabulaire non normatif autour de la notion de « massacre », proposee comme unite lexicale de reference. Il avance aussi l’expression plus generale de « processus de destruction », dont le massacre est la forme la plus spectaculaire. L’acte de massacrer n’est pas veritablement « fou » mais obeit a ce que l’auteur appelle une « rationalite delirante ». A cet egard, il distingue deux logiques de destruction : l’une orientee vers la soumission du groupe, l’autre vers son eradication. C’est dans ce second cas que l’on parlera d’un processus genocidaire. Ainsi, cet article voudrait rompre avec toute definition statique du genocide pour concevoir celui-ci bien davantage comme une dynamique specifique de destruction des civils, produit a la fois de la volonte des acteurs et de circonstances favorables.
{"title":"Du massacre au processus génocidaire","authors":"Jacques Sémelin","doi":"10.3917/RISS.174.0483","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.174.0483","url":null,"abstract":"Depuis le travail pionnier de Raphael Lemkin, les etudes sur le genocide se sont surtout developpees a la croisee du droit et des sciences sociales. Il en resulte un usage souvent normatif du terme « genocide », source de multiples controverses et difficultes conceptuelles. Comment sortir de ces problemes ? Cet article se prononce resolument en faveur de l’emancipation des genocide studies a l’egard de l’approche juridique. Il preconise en premier lieu l’utilisation d’un vocabulaire non normatif autour de la notion de « massacre », proposee comme unite lexicale de reference. Il avance aussi l’expression plus generale de « processus de destruction », dont le massacre est la forme la plus spectaculaire. L’acte de massacrer n’est pas veritablement « fou » mais obeit a ce que l’auteur appelle une « rationalite delirante ». A cet egard, il distingue deux logiques de destruction : l’une orientee vers la soumission du groupe, l’autre vers son eradication. C’est dans ce second cas que l’on parlera d’un processus genocidaire. Ainsi, cet article voudrait rompre avec toute definition statique du genocide pour concevoir celui-ci bien davantage comme une dynamique specifique de destruction des civils, produit a la fois de la volonte des acteurs et de circonstances favorables.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"38 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2002-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"133847750","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article defend l'utilite d?une designation specifique d?episodes distincts de violence extreme. Sans doute y a-t-il des elements communs dans les exemples de « massacre », de « genocide » et de « post-genocide » donnes ici : mais leur specificite resulte non pas de leur forme mais du cadre historique dans lequel chacun d?eux prend place. Ce n?est qu?en scrutant les configurations des processus historiques, en l'occurrence ceux qui concernent l'Empire ottoman tardif, que nous avons une chance d?elaborer une analyse plus generale de la nature et des causes de la violence chronique et systemique dans le monde moderne.
{"title":"Le visage mouvant du meurtre de masse : massacre, génocide et « post-génocide »","authors":"Mark Levene","doi":"10.3917/RISS.174.0493","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.174.0493","url":null,"abstract":"Cet article defend l'utilite d?une designation specifique d?episodes distincts de violence extreme. Sans doute y a-t-il des elements communs dans les exemples de « massacre », de « genocide » et de « post-genocide » donnes ici : mais leur specificite resulte non pas de leur forme mais du cadre historique dans lequel chacun d?eux prend place. Ce n?est qu?en scrutant les configurations des processus historiques, en l'occurrence ceux qui concernent l'Empire ottoman tardif, que nous avons une chance d?elaborer une analyse plus generale de la nature et des causes de la violence chronique et systemique dans le monde moderne.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2002-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130532904","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Quel est le sens et l'interet de produire des connaissances sur des objets que l'on deteste ? Nous sommes partis de l'idee que travailler sur des objets qui, non seulement n?ont aucune valeur aux yeux du chercheur, mais qui sont constitues par l'indignation morale face a l'horreur, pose des problemes specifiques qui viennent s?ajouter aux problemes habituels de la recherche de l'objectivite dans les sciences de l'esprit. L?article se propose par consequent d?expliciter quelques-uns des enjeux cognitifs et moraux qui se dessinent a travers des choix methodologiques et epistemologiques. Notamment, comment travailler sur des objets detestables sans que les conditions de possibilite du jugement moral ne soient abolies ? L?article fait apparaitre certains dilemmes et apories que comportent chacun des trois niveaux de reflexion degages, celui de la singularite historique, celui de l'explication historique enfin celui de la comprehension.
{"title":"Travailler sur des objets dtestables : quelques enjeux pistmologiques et moraux","authors":"P. Zawadzki","doi":"10.3917/RISS.174.0571","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.174.0571","url":null,"abstract":"Quel est le sens et l'interet de produire des connaissances sur des objets que l'on deteste ? Nous sommes partis de l'idee que travailler sur des objets qui, non seulement n?ont aucune valeur aux yeux du chercheur, mais qui sont constitues par l'indignation morale face a l'horreur, pose des problemes specifiques qui viennent s?ajouter aux problemes habituels de la recherche de l'objectivite dans les sciences de l'esprit. L?article se propose par consequent d?expliciter quelques-uns des enjeux cognitifs et moraux qui se dessinent a travers des choix methodologiques et epistemologiques. Notamment, comment travailler sur des objets detestables sans que les conditions de possibilite du jugement moral ne soient abolies ? L?article fait apparaitre certains dilemmes et apories que comportent chacun des trois niveaux de reflexion degages, celui de la singularite historique, celui de l'explication historique enfin celui de la comprehension.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"136 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2002-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"123251491","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
« L’oubli » volontaire de la violence de combat par la plupart des specialistes de la guerre appartenant au champ des sciences sociales, historiens en particulier, n’est que rarement un choix conscient. Cet article cherche a defendre un projet de devoilement et d’analyse de la violence extreme des combats et des combattants, a la fois victimes et acteurs de cette violence. Il ne s’agit nullement de contester le bien-fonde de l’etude de la violence extreme infligee aux populations desarmees par les populations en armes, mais de s’interroger sur l’aspect tronque de toute demarche qui exclurait la violence des hommes armes entre eux. La violence de combat ne constitue pas une sorte d’invariant de l’activite guerriere que l’on pourrait se dispenser de decrire et d’analyser. Ce refus de voir conduit a empecher toute phenomenologie des pratiques mises en œuvre dans la violence guerriere, ce « langage » susceptible de mettre a nu les systemes de representations des acteurs. Elle conduit aussi a negliger la porosite entre violences de champ de bataille et violences contre des populations desarmees. Cette circulation entre les unes et les autres merite d’etre questionnee si l’on souhaite comprendre non pas tel ou tel aspect des violences extremes en temps de guerre, mais celles-ci dans leur totalite.
{"title":"Violences extrêmes de combat et refus de voir","authors":"Stéphane Audouin-Rouzeau","doi":"10.3917/RISS.174.0543","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.174.0543","url":null,"abstract":"« L’oubli » volontaire de la violence de combat par la plupart des specialistes de la guerre appartenant au champ des sciences sociales, historiens en particulier, n’est que rarement un choix conscient. Cet article cherche a defendre un projet de devoilement et d’analyse de la violence extreme des combats et des combattants, a la fois victimes et acteurs de cette violence. Il ne s’agit nullement de contester le bien-fonde de l’etude de la violence extreme infligee aux populations desarmees par les populations en armes, mais de s’interroger sur l’aspect tronque de toute demarche qui exclurait la violence des hommes armes entre eux. La violence de combat ne constitue pas une sorte d’invariant de l’activite guerriere que l’on pourrait se dispenser de decrire et d’analyser. Ce refus de voir conduit a empecher toute phenomenologie des pratiques mises en œuvre dans la violence guerriere, ce « langage » susceptible de mettre a nu les systemes de representations des acteurs. Elle conduit aussi a negliger la porosite entre violences de champ de bataille et violences contre des populations desarmees. Cette circulation entre les unes et les autres merite d’etre questionnee si l’on souhaite comprendre non pas tel ou tel aspect des violences extremes en temps de guerre, mais celles-ci dans leur totalite.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"82 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2002-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"123656921","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}