Comment l’economie du developpement traite-t-elle la question des gains et des pertes engendres par le deplacement qui accompagne inevitablement de nombreux processus de developpement ? L’auteur montre que les economistes se sont profondement divises entre l’application du critere central de l’« amelioration de Pareto », qui accorde a l’individu un droit illimite au maintien de son niveau de vie present, et la reconnaissance de ses consequences eminemment conservatrices : il empecherait toute redistribution au detriment des riches et tuerait dans l’œuf la plupart des projets. Ils sont parvenus a un compromis sur le plan theorique en utilisant des coefficients de ponderation sensibles aux considerations de distribution pour evaluer les gains et les pertes resultant d’un projet. En pratique, toutefois, l’emploi systematique de cette ponderation pour l’evaluation des projets ou l’analyse couts-avantages est rare. Tout en preconisant cet emploi, conforme a l’esprit de la position theorique adoptee par les economistes, l’auteur soutient que des mecanismes de compensation specifiques et la generalisation de filets de securite attenueront le dilemme entre le souci de proteger des populations vulnerables et le cautionnement de projets qui produisent globalement des avantages nets, y compris pour les populations vulnerables elles-memes.
{"title":"Économie du développement et principe de compensation","authors":"R. Kanbur","doi":"10.3917/RISS.175.0029","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0029","url":null,"abstract":"Comment l’economie du developpement traite-t-elle la question des gains et des pertes engendres par le deplacement qui accompagne inevitablement de nombreux processus de developpement ? L’auteur montre que les economistes se sont profondement divises entre l’application du critere central de l’« amelioration de Pareto », qui accorde a l’individu un droit illimite au maintien de son niveau de vie present, et la reconnaissance de ses consequences eminemment conservatrices : il empecherait toute redistribution au detriment des riches et tuerait dans l’œuf la plupart des projets. Ils sont parvenus a un compromis sur le plan theorique en utilisant des coefficients de ponderation sensibles aux considerations de distribution pour evaluer les gains et les pertes resultant d’un projet. En pratique, toutefois, l’emploi systematique de cette ponderation pour l’evaluation des projets ou l’analyse couts-avantages est rare. Tout en preconisant cet emploi, conforme a l’esprit de la position theorique adoptee par les economistes, l’auteur soutient que des mecanismes de compensation specifiques et la generalisation de filets de securite attenueront le dilemme entre le souci de proteger des populations vulnerables et le cautionnement de projets qui produisent globalement des avantages nets, y compris pour les populations vulnerables elles-memes.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"71 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"125536694","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’auteur analyse en profondeur les concepts, les consequences et la nouvelle problematique issus de la partition du Bengale en 1947 en se placant sous l’angle des deplacements de populations. Entre autres themes importants, elle traite de la formation de l’Etat et de la construction de la nation, la partition etant intervenue au moment ou se deroulait une lutte anticolonialiste qui a conduit a l’instauration de deux Etats independants : l’Inde et le Pakistan. Soulignant la place du Bengale a ce moment important de l’histoire, l’auteur montre comment les refugies du Bengale oriental a Calcutta compliquent la formation de l’Etat et de la nation en ebranlant les notions d’identification religieuse et ethnique ainsi que d’appartenance. Leur langue commune, leurs traditions bengalies syncretiques, leur participation a un combat nationaliste collectif et, souvent, un vecu commun font apparaitre les contradictions des projets de construction d’un Etat et d’une nation. Ces contradictions font des processus d’exclusion et d’integration, des droits sociaux et du maintien des frontieres des domaines cles de negociation et des elements d’un processus qui ne s’est pas acheve avec la mise en place politique des frontieres des Etats-nations. L’interpretation qui nous est ici livree donne a penser que les divers reseaux, parcours et negociations associes au deplacement determinent les pertes subies par les differentes categories de migrants, leur reinstallation et leur readaptation et que la formation du sujet national est un processus qui en decoule et qui n’a pas dependu, et ne peut pas dependre, d’identites et d’identifications fixes.
{"title":"La formation de l'État et de la nation bengalis : la partition et les déplacements revisités","authors":"S. Feldman","doi":"10.3917/RISS.175.0121","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0121","url":null,"abstract":"L’auteur analyse en profondeur les concepts, les consequences et la nouvelle problematique issus de la partition du Bengale en 1947 en se placant sous l’angle des deplacements de populations. Entre autres themes importants, elle traite de la formation de l’Etat et de la construction de la nation, la partition etant intervenue au moment ou se deroulait une lutte anticolonialiste qui a conduit a l’instauration de deux Etats independants : l’Inde et le Pakistan. Soulignant la place du Bengale a ce moment important de l’histoire, l’auteur montre comment les refugies du Bengale oriental a Calcutta compliquent la formation de l’Etat et de la nation en ebranlant les notions d’identification religieuse et ethnique ainsi que d’appartenance. Leur langue commune, leurs traditions bengalies syncretiques, leur participation a un combat nationaliste collectif et, souvent, un vecu commun font apparaitre les contradictions des projets de construction d’un Etat et d’une nation. Ces contradictions font des processus d’exclusion et d’integration, des droits sociaux et du maintien des frontieres des domaines cles de negociation et des elements d’un processus qui ne s’est pas acheve avec la mise en place politique des frontieres des Etats-nations. L’interpretation qui nous est ici livree donne a penser que les divers reseaux, parcours et negociations associes au deplacement determinent les pertes subies par les differentes categories de migrants, leur reinstallation et leur readaptation et que la formation du sujet national est un processus qui en decoule et qui n’a pas dependu, et ne peut pas dependre, d’identites et d’identifications fixes.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"175 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"129118460","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans le present essai, je considere la conception officielle du developpement en Inde comme un processus d’exclusion et je vois dans le militantisme de pecheurs catholiques une exigence, chez eux, a retablir dans l’integralite de leurs droits civiques. Sur le littoral meridional de l’Inde, l’Etat postcolonial a ete un agent tout a la fois d’incorporation et de differentiation. En tant que facteur de developpement, l’Etat a vu dans les artisans pecheurs une communaute economique a l’ecart du reste d’une nation en voie d’industrialisation. En tant que force religieusement neutre, il les a definis comme communaute catholique a l’ecart de la majorite hindoue. Je montre que les deux formes de communaute, qui se recouvrent partiellement et qui se distinguent l’une et l’autre par rapport au courant economique ou culturel principal, ont limite la relation des pecheurs catholiques avec l’Etat et les ont empeches d’exercer pleinement leurs droits civiques. Je montre toutefois que, plutot que de rejeter l’autorite de l’Etat et d’exiger l’autonomie culturelle, les artisans catholiques se sont approprie et ont retravaille les categories de l’Etat pour exiger la justice economique et une citoyennete pleine et entiere. Ma these, c’est qu’ils ont ainsi repondu a l’exclusion que leur imposait une philosophie laique du developpement en revendiquant la place qui leur revient de droit en tant que ressortissants de l’Etat indien.
{"title":"La modernité à partir d'en bas : citoyenneté locale sur le littoral méridional de l'Inde","authors":"Ajantha Subramanian","doi":"10.3917/RISS.175.0145","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0145","url":null,"abstract":"Dans le present essai, je considere la conception officielle du developpement en Inde comme un processus d’exclusion et je vois dans le militantisme de pecheurs catholiques une exigence, chez eux, a retablir dans l’integralite de leurs droits civiques. Sur le littoral meridional de l’Inde, l’Etat postcolonial a ete un agent tout a la fois d’incorporation et de differentiation. En tant que facteur de developpement, l’Etat a vu dans les artisans pecheurs une communaute economique a l’ecart du reste d’une nation en voie d’industrialisation. En tant que force religieusement neutre, il les a definis comme communaute catholique a l’ecart de la majorite hindoue. Je montre que les deux formes de communaute, qui se recouvrent partiellement et qui se distinguent l’une et l’autre par rapport au courant economique ou culturel principal, ont limite la relation des pecheurs catholiques avec l’Etat et les ont empeches d’exercer pleinement leurs droits civiques. Je montre toutefois que, plutot que de rejeter l’autorite de l’Etat et d’exiger l’autonomie culturelle, les artisans catholiques se sont approprie et ont retravaille les categories de l’Etat pour exiger la justice economique et une citoyennete pleine et entiere. Ma these, c’est qu’ils ont ainsi repondu a l’exclusion que leur imposait une philosophie laique du developpement en revendiquant la place qui leur revient de droit en tant que ressortissants de l’Etat indien.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"14 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130697890","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La presente etude se penche sur l’experience des Afro-Colombiens deplaces, en particulier sur leur expulsion massive hors de leurs communautes d’origine du Pacifique depuis la fin des annees 1990. Cette region a connu des changements sans precedent du fait de plusieurs processus lies entre eux : l’acceleration du developpement et de l’extraction des ressources naturelles apres 1980, l’eveil de mouvements sociaux importants apres que la Constitution nationale de 1991 a accorde aux minorites ethniques des droits culturels et territoriaux, et l’extension du conflit arme avec le regime de terreur et de deplacements qui l’accompagne. La these de l’auteur est que l’on ne peut expliquer ce qui se passe en Colombie du Pacifique que si l’on procede a un examen critique du developpement et de la modernite en tant que processus qui, fondamentalement, creent des deplacements. Comme il apparait ici, l’ecart entre les facteurs de deplacement propres a la modernite et les mecanismes censes y remedier ne fait qu’augmenter. D’ou la necessite de politiques nouvelles qui s’appuient sur la capacite des communautes locales a resister sur place et a reconstruire des modernites differentes qui leur soient propres. La presente etude analyse le modele de prevention des deplacements mis en place par des organisations locales du mouvement noir.
{"title":"Déplacement, développement et modernité en Colombie du Pacifique","authors":"Arturo Escobar","doi":"10.3917/RISS.175.0171","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0171","url":null,"abstract":"La presente etude se penche sur l’experience des Afro-Colombiens deplaces, en particulier sur leur expulsion massive hors de leurs communautes d’origine du Pacifique depuis la fin des annees 1990. Cette region a connu des changements sans precedent du fait de plusieurs processus lies entre eux : l’acceleration du developpement et de l’extraction des ressources naturelles apres 1980, l’eveil de mouvements sociaux importants apres que la Constitution nationale de 1991 a accorde aux minorites ethniques des droits culturels et territoriaux, et l’extension du conflit arme avec le regime de terreur et de deplacements qui l’accompagne. La these de l’auteur est que l’on ne peut expliquer ce qui se passe en Colombie du Pacifique que si l’on procede a un examen critique du developpement et de la modernite en tant que processus qui, fondamentalement, creent des deplacements. Comme il apparait ici, l’ecart entre les facteurs de deplacement propres a la modernite et les mecanismes censes y remedier ne fait qu’augmenter. D’ou la necessite de politiques nouvelles qui s’appuient sur la capacite des communautes locales a resister sur place et a reconstruire des modernites differentes qui leur soient propres. La presente etude analyse le modele de prevention des deplacements mis en place par des organisations locales du mouvement noir.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"16 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"131154151","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les barrages, les routes, les ports, les mines et autres « megaprojets » refletent et illustrent a la fois les grands projets sociaux du colonialisme, du developpement et de la mondialisation. Dans le present article, nous definissons les megaprojets comme ceux qui transforment le paysage de facon rapide, intentionnelle et profonde sous des formes tres visibles. Notre expose s’articule autour de trois theses : 1) le deplacement est inherent au megaprojet et tous deux sont des phenomenes socionaturels ; 2) la definition du deplacement doit etre elargie afin d’englober ses dimensions primaires et secondaires ; 3) le choix persistant pour la formule des megaprojets est favorise par l’effort conjugue des capitaux prives et des Etats, par certains aspects de l’ideologie de la modernisation, par le processus meme de mise en œuvre des megaprojets et par les partis pris culturels des « communautes epistemiques » a l’egard de certains types particuliers de megaprojets. La connaissance et la comprehension de l’histoire et de la logique epistemique des megaprojets devraient permettre aux specialistes des sciences sociales et, il faut l’esperer, a d’autres aussi, de mieux percevoir la multiplicite des deplacements induits par les megaprojets.
{"title":"Les mégaprojets, sources de déplacements","authors":"P. Gellert, B. Lynch","doi":"10.3917/RISS.175.0017","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0017","url":null,"abstract":"Les barrages, les routes, les ports, les mines et autres « megaprojets » refletent et illustrent a la fois les grands projets sociaux du colonialisme, du developpement et de la mondialisation. Dans le present article, nous definissons les megaprojets comme ceux qui transforment le paysage de facon rapide, intentionnelle et profonde sous des formes tres visibles. Notre expose s’articule autour de trois theses : 1) le deplacement est inherent au megaprojet et tous deux sont des phenomenes socionaturels ; 2) la definition du deplacement doit etre elargie afin d’englober ses dimensions primaires et secondaires ; 3) le choix persistant pour la formule des megaprojets est favorise par l’effort conjugue des capitaux prives et des Etats, par certains aspects de l’ideologie de la modernisation, par le processus meme de mise en œuvre des megaprojets et par les partis pris culturels des « communautes epistemiques » a l’egard de certains types particuliers de megaprojets. La connaissance et la comprehension de l’histoire et de la logique epistemique des megaprojets devraient permettre aux specialistes des sciences sociales et, il faut l’esperer, a d’autres aussi, de mieux percevoir la multiplicite des deplacements induits par les megaprojets.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"43 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"128078535","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le present article analyse la problematique de la construction du lieu, de la tradition et de l’identite ethnique a travers les revendications formulees en matiere de terres et de droits dans le Bresil de l’apres-abertura. L’ethnicisation des reclamations de terres presentees recemment par le mouvement quilombo s’inscrit dans les revendications de droits qui accompagnent le processus actuel de construction d’une democratie multiculturelle et pluraliste. Les demandes adressees a l’Etat ont ete relativement infructueuses jusqu’a present, mais la situation des communautes quilombo qui risquent d’etre delogees de leurs foyers a Alcântara (Etat de Maranhao) (ou est etabli un site international de lancement de fusees) suscite de nouvelles interrogations sur la relation entre l’identite et le lieu dans lequel sont enracines les quilombos. En tentant de repondre a ces defis, le mouvement quilombo et l’Etat s’affrontent autour de la definition qu’il convient de donner des quilombos. Les acteurs du mouvement social et les membres des quilombos reconstruisent et creent de nouvelles traditions, dans le cadre d’un processus de liberation « nouvelle formule », par lequel les quilombos recherchent des « modernites alternatives » progressistes, plutot que d’etre des enclaves traditionnelles nostalgiques du passe.
本文通过对开放后巴西土地和权利的要求,分析了地方、传统和民族身份的建设问题。“歌伦波”运动最近提出的土地要求的种族化是当前建立多元文化民主进程所伴随的权利要求的一部分。首先向政府申请了相对无果,直到现在,但quilombo社区的状况,可是冒着家园delogees a dm阿尔坎塔拉尼昂(州)(或一个网站推出fusees)引起了国际认同之间的关系提出新的问题是enracines quilombos所在的地点。为了应对这些挑战,“歌伦波”运动和国家在如何定义“歌伦波”的问题上发生了冲突。社会运动参与者和quilombos正在重建和creent新成员的过程中,传统的新配方»,«前逃亡黑奴解放寻求«替代modernites»试图使自己进步的”,而不是传统的飞地,怀念过去的事。
{"title":"Déplacement et quilombos à Alcântara (Brésil) : modernité, identité et territoire","authors":"Louise S. Silberling","doi":"10.3917/RISS.175.0157","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0157","url":null,"abstract":"Le present article analyse la problematique de la construction du lieu, de la tradition et de l’identite ethnique a travers les revendications formulees en matiere de terres et de droits dans le Bresil de l’apres-abertura. L’ethnicisation des reclamations de terres presentees recemment par le mouvement quilombo s’inscrit dans les revendications de droits qui accompagnent le processus actuel de construction d’une democratie multiculturelle et pluraliste. Les demandes adressees a l’Etat ont ete relativement infructueuses jusqu’a present, mais la situation des communautes quilombo qui risquent d’etre delogees de leurs foyers a Alcântara (Etat de Maranhao) (ou est etabli un site international de lancement de fusees) suscite de nouvelles interrogations sur la relation entre l’identite et le lieu dans lequel sont enracines les quilombos. En tentant de repondre a ces defis, le mouvement quilombo et l’Etat s’affrontent autour de la definition qu’il convient de donner des quilombos. Les acteurs du mouvement social et les membres des quilombos reconstruisent et creent de nouvelles traditions, dans le cadre d’un processus de liberation « nouvelle formule », par lequel les quilombos recherchent des « modernites alternatives » progressistes, plutot que d’etre des enclaves traditionnelles nostalgiques du passe.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"184 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"124650053","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Apres une breve evocation des pertes generales subies par les personnes deplacees, l’auteur procede a une analyse empirique des facteurs structurels et institutionnels qui decouragent les refugies de prendre des initiatives pour « se refaire » et se construire des moyens d’existence durables dans les pays d’asile, ainsi que des conditions qui perpetuent la pauvrete, la vulnerabilite et la marginalisation. Il fait valoir que dans les pays en developpement le statut de refugie, quelle qu’en soit la duree, ne confere ni la nationalite ni la qualite de resident. Or, c’est la nationalite, et non la residence, qui determine la repartition des droits fondamentaux et des moyens d’existence. La non-appartenance a une communaute vivant dans une aire geographique donnee ou a une entite etatique geopolitique est donc le principal facteur qui empeche la formulation et la mise en œuvre de programmes de developpement a long terme.
{"title":"Le déplacement de populations, les politiques des gouvernements hôtes et les facteurs empêchant la constitution de moyens d'existence durables","authors":"Gaim Kibreab","doi":"10.3917/RISS.175.0061","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0061","url":null,"abstract":"Apres une breve evocation des pertes generales subies par les personnes deplacees, l’auteur procede a une analyse empirique des facteurs structurels et institutionnels qui decouragent les refugies de prendre des initiatives pour « se refaire » et se construire des moyens d’existence durables dans les pays d’asile, ainsi que des conditions qui perpetuent la pauvrete, la vulnerabilite et la marginalisation. Il fait valoir que dans les pays en developpement le statut de refugie, quelle qu’en soit la duree, ne confere ni la nationalite ni la qualite de resident. Or, c’est la nationalite, et non la residence, qui determine la repartition des droits fondamentaux et des moyens d’existence. La non-appartenance a une communaute vivant dans une aire geographique donnee ou a une entite etatique geopolitique est donc le principal facteur qui empeche la formulation et la mise en œuvre de programmes de developpement a long terme.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"3 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"126562707","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Beaucoup de projets de developpement destines a reduire la pauvrete finissent par l’accroitre en deplacant un grand nombre d’individus sans assurer durablement leur reinstallation. Comme des projets impliquant la reinstallation de populations deplacees continueront de voir le jour dans l’avenir, nous devrons approfondir sans cesse notre comprehension des deplacements forces. L’auteur de cet article reconnait les apports de la science economique en matiere de compensation, mais lui reproche de s’interesser seulement a la compensation des pertes, et d’employer souvent des methodes inadequates dans le cadre des projets qui entrainent des reinstallations. Il soutient que l’appauvrissement a la fois materiel et immateriel que subissent les individus deplaces depasse de loin, par son ampleur, les possibilites de reparation qu’offrent les solutions limitees, fondees sur le principe de compensation, proposees par l’economie traditionnelle. Il indique les risques d’appauvrissement inherents aux deplacements forces. Il signale l’inadequation qui existe entre les objectifs des politiques de reinstallation et les moyens qu’elles se donnent, et critique les methodes d’evaluation economique et financiere actuellement appliquees aux reinstallations. Il propose de passer a une economie axee sur la reconstitution des moyens d’existence des reinstalles, – ce qui suppose non seulement la compensation des pertes, mais aussi des investissements en faveur du developpement. La sociologie, l’anthropologie et l’economie doivent, selon lui, reunir les connaissances qu’elles ont acquises sur l’appauvrissement des populations deplacees, sur ses causes, ses effets et les moyens d’y remedier.
{"title":"Pour une nouvelle économie de la réinstallation : critique sociologique du principe de compensation","authors":"M. Cernea","doi":"10.3917/RISS.175.0039","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0039","url":null,"abstract":"Beaucoup de projets de developpement destines a reduire la pauvrete finissent par l’accroitre en deplacant un grand nombre d’individus sans assurer durablement leur reinstallation. Comme des projets impliquant la reinstallation de populations deplacees continueront de voir le jour dans l’avenir, nous devrons approfondir sans cesse notre comprehension des deplacements forces. L’auteur de cet article reconnait les apports de la science economique en matiere de compensation, mais lui reproche de s’interesser seulement a la compensation des pertes, et d’employer souvent des methodes inadequates dans le cadre des projets qui entrainent des reinstallations. Il soutient que l’appauvrissement a la fois materiel et immateriel que subissent les individus deplaces depasse de loin, par son ampleur, les possibilites de reparation qu’offrent les solutions limitees, fondees sur le principe de compensation, proposees par l’economie traditionnelle. Il indique les risques d’appauvrissement inherents aux deplacements forces. Il signale l’inadequation qui existe entre les objectifs des politiques de reinstallation et les moyens qu’elles se donnent, et critique les methodes d’evaluation economique et financiere actuellement appliquees aux reinstallations. Il propose de passer a une economie axee sur la reconstitution des moyens d’existence des reinstalles, – ce qui suppose non seulement la compensation des pertes, mais aussi des investissements en faveur du developpement. La sociologie, l’anthropologie et l’economie doivent, selon lui, reunir les connaissances qu’elles ont acquises sur l’appauvrissement des populations deplacees, sur ses causes, ses effets et les moyens d’y remedier.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130467155","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le developpement etant foncierement affaire de reorganisation de l’espace, tout developpement est susceptible d’entrainer un deplacement de population, le plus souvent indirect. Si l’on pretait une plus grande attention a ces deplacements indirects, on cesserait peut-etre de se demander comment les justifier – et comment reconstituer apres coup les vies et les modes de subsistance – pour rechercher les moyens de les prevenir ou de les reduire au point que la reconstitution devient inutile. Cette demarche ne supprime peut-etre pas tous les dilemmes lies au developpement, mais elle pourrait contribuer a en attenuer le caractere inextricable et indiquer de meilleures voies a suivre pour les resoudre. C’est ce que l’on entend demontrer ici en analysant le programme d’affectation des terres et des forets de la Republique democratique populaire lao. Ce programme est exemplaire en ce qu’il cree des institutions de gestion locale des ressources naturelles dans le cadre d’un processus qui, tout en paraissant tres participatif, n’en est pas moins aujourd’hui la principale cause de deplacement et d’appauvrissement des populations de ce pays. Cet effet est imputable a la volonte, exprimee dans ce programme, de reorganiser l’espace en distinguant entre terres arables et forets non arables. D’autres modalites d’affectation des terres et des forets existent, qui offrent la plupart des avantages sans occasionner de deplacements massifs des populations.
{"title":"Affectation des terres et déplacements de population induits par le développement au Laos","authors":"Peter Vandergeest","doi":"10.3917/RISS.175.0049","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0049","url":null,"abstract":"Le developpement etant foncierement affaire de reorganisation de l’espace, tout developpement est susceptible d’entrainer un deplacement de population, le plus souvent indirect. Si l’on pretait une plus grande attention a ces deplacements indirects, on cesserait peut-etre de se demander comment les justifier – et comment reconstituer apres coup les vies et les modes de subsistance – pour rechercher les moyens de les prevenir ou de les reduire au point que la reconstitution devient inutile. Cette demarche ne supprime peut-etre pas tous les dilemmes lies au developpement, mais elle pourrait contribuer a en attenuer le caractere inextricable et indiquer de meilleures voies a suivre pour les resoudre. C’est ce que l’on entend demontrer ici en analysant le programme d’affectation des terres et des forets de la Republique democratique populaire lao. Ce programme est exemplaire en ce qu’il cree des institutions de gestion locale des ressources naturelles dans le cadre d’un processus qui, tout en paraissant tres participatif, n’en est pas moins aujourd’hui la principale cause de deplacement et d’appauvrissement des populations de ce pays. Cet effet est imputable a la volonte, exprimee dans ce programme, de reorganiser l’espace en distinguant entre terres arables et forets non arables. D’autres modalites d’affectation des terres et des forets existent, qui offrent la plupart des avantages sans occasionner de deplacements massifs des populations.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"232 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"114600158","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Certains deplacements de population sont parfois insidieux bien qu’ils soient de grande ampleur. La presente etude se penche sur le cas d’une de ces categories de deplacements, celle des personnes chassees des parcs naturels et des zones protegees (« refugies pour cause d’operations de conservation ») a mesure que le nombre de ces equipements s’accroit dans le monde entier. L’auteur s’emploie a dissiper plusieurs idees recues : que le deplacement des habitants des zones protegees est rare, qu’il est peu dommageable lorsqu’il se produit et que l’appauvrissement des expulses qu’il occasionne est « tolerable » au regard des enjeux de la lutte contre un developpement qui se traduirait essentiellement par des operations d’amenagement et des travaux d’equipement. Le raisonnement de l’auteur est tout autre : le classement en zone protegee constitue souvent une strategie de developpement en soi, impliquant une sorte de « super projet d’amenagement » susceptible de produire d’impressionnants deplacements de population. De tels deplacements contribuent a l’appauvrissement de ces populations de bien des manieres. De plus, les refugies victimes des mesures de conservation sont souvent pauvres au depart. Ils sont chasses en partie parce qu’ils sont a la fois pauvres et prives de pouvoir, absence de pouvoir encore aggravee par leur demenagement force. L’article s’acheve par un examen de la relation particuliere entre la politique de creation de zones protegees et le developpement capitaliste.
{"title":"Les expulsés du jardin d'Eden : un nouveau problème","authors":"Charles Geisler","doi":"10.3917/RISS.175.0073","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/RISS.175.0073","url":null,"abstract":"Certains deplacements de population sont parfois insidieux bien qu’ils soient de grande ampleur. La presente etude se penche sur le cas d’une de ces categories de deplacements, celle des personnes chassees des parcs naturels et des zones protegees (« refugies pour cause d’operations de conservation ») a mesure que le nombre de ces equipements s’accroit dans le monde entier. L’auteur s’emploie a dissiper plusieurs idees recues : que le deplacement des habitants des zones protegees est rare, qu’il est peu dommageable lorsqu’il se produit et que l’appauvrissement des expulses qu’il occasionne est « tolerable » au regard des enjeux de la lutte contre un developpement qui se traduirait essentiellement par des operations d’amenagement et des travaux d’equipement. Le raisonnement de l’auteur est tout autre : le classement en zone protegee constitue souvent une strategie de developpement en soi, impliquant une sorte de « super projet d’amenagement » susceptible de produire d’impressionnants deplacements de population. De tels deplacements contribuent a l’appauvrissement de ces populations de bien des manieres. De plus, les refugies victimes des mesures de conservation sont souvent pauvres au depart. Ils sont chasses en partie parce qu’ils sont a la fois pauvres et prives de pouvoir, absence de pouvoir encore aggravee par leur demenagement force. L’article s’acheve par un examen de la relation particuliere entre la politique de creation de zones protegees et le developpement capitaliste.","PeriodicalId":190218,"journal":{"name":"Revue Internationale Des Sciences Sociales","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2003-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"115687286","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}