A plus de 60 dollars l’ete dernier, le prix du baril de Brent a augmente de 50 % sur un an et 250 % par rapport a la moyenne des annees 1990. Simultanement, l’economie mondiale connait depuis 2003 une tres forte expansion (plus de 4 % l’an) combinee a une faible inflation, ce qui a permis de maintenir des politiques monetaires neutres, voire legerement accommodantes dans les pays de l’OCDE. A la difference de ceux de 1973 et 1979, le choc petrolier actuel n’a donc pas entraine les pays importateurs sur le chemin de la recession et de l’inflation. Il s’est davantage traduit par un approfondissement des desequilibres deja existants : hausse accrue de l’endettement des menages, pressions deflationnistes renforcees dans les entreprises notamment de la zone euro, poursuite du creusement du deficit courant americain. Certes, la hausse de l’inflation, via les produits petroliers, a bien eu lieu. Sur les huit premiers mois de l’annee 2005, ceux-ci expliquent plus de 1 point d’inflation de part et d’autre de l’Atlantique. Depuis la fin 2003, aux Etats-Unis, la hausse du pouvoir d’achat du revenu des menages a ete de 3,6 %. Hors effet petrolier, elle aurait ete de 6 %. Dans la zone euro, la progression aurait ete, sans le choc petrolier, deux fois plus forte. Mais hors energie, l’inflation reste particulierement contenue en 2005 (+ 0,3 % entre decembre 2004 et aout 2005 dans la zone euro), signe d’un controle tres fort sur les autres couts de production. Cote commerce exterieur, la hausse de la facture petroliere entre la fin 2003 et le troisieme trimestre 2005 atteint 15 milliards d’euros pour la zone euro (0,2 point de PIB) et 50 milliards de dollars pour les Etats-Unis (0,4 point de PIB). Le transfert de richesse vers les pays exportateurs a permis que la croissance s’accelere et genere un surcroit d’importations. Leurs excedents courants atteignent des niveaux record en 2005, tout comme les sorties nettes de capitaux prives et les reserves de change detenues par les Banques centrales locales. Ces liquidites sont investies sur les marches boursiers et immobiliers de la region, mais alimentent egalement les marches financiers internationaux, participant ainsi au maintien des bas taux d’interet a long terme qui favorisent l’endettement. Dans l’hypothese ou les prix redescendent a 45 dollars le baril en 2006, la croissance augmenterait entre 0,2 et 0,4 point de PIB aux Etats-Unis et entre 0,2 et 0,7 point dans la zone euro selon respectivement les variantes de l’Agence internationale de l’energie (AIE) et de l’OCDE (0,4 point selon l’OFCE).
{"title":"Pétrole: un choc sans traumatisme apparent","authors":"Christine Rifflart","doi":"10.3917/reof.095.0159","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.095.0159","url":null,"abstract":"A plus de 60 dollars l’ete dernier, le prix du baril de Brent a augmente de 50 % sur un an et 250 % par rapport a la moyenne des annees 1990. Simultanement, l’economie mondiale connait depuis 2003 une tres forte expansion (plus de 4 % l’an) combinee a une faible inflation, ce qui a permis de maintenir des politiques monetaires neutres, voire legerement accommodantes dans les pays de l’OCDE. A la difference de ceux de 1973 et 1979, le choc petrolier actuel n’a donc pas entraine les pays importateurs sur le chemin de la recession et de l’inflation. Il s’est davantage traduit par un approfondissement des desequilibres deja existants : hausse accrue de l’endettement des menages, pressions deflationnistes renforcees dans les entreprises notamment de la zone euro, poursuite du creusement du deficit courant americain. Certes, la hausse de l’inflation, via les produits petroliers, a bien eu lieu. Sur les huit premiers mois de l’annee 2005, ceux-ci expliquent plus de 1 point d’inflation de part et d’autre de l’Atlantique. Depuis la fin 2003, aux Etats-Unis, la hausse du pouvoir d’achat du revenu des menages a ete de 3,6 %. Hors effet petrolier, elle aurait ete de 6 %. Dans la zone euro, la progression aurait ete, sans le choc petrolier, deux fois plus forte. Mais hors energie, l’inflation reste particulierement contenue en 2005 (+ 0,3 % entre decembre 2004 et aout 2005 dans la zone euro), signe d’un controle tres fort sur les autres couts de production. Cote commerce exterieur, la hausse de la facture petroliere entre la fin 2003 et le troisieme trimestre 2005 atteint 15 milliards d’euros pour la zone euro (0,2 point de PIB) et 50 milliards de dollars pour les Etats-Unis (0,4 point de PIB). Le transfert de richesse vers les pays exportateurs a permis que la croissance s’accelere et genere un surcroit d’importations. Leurs excedents courants atteignent des niveaux record en 2005, tout comme les sorties nettes de capitaux prives et les reserves de change detenues par les Banques centrales locales. Ces liquidites sont investies sur les marches boursiers et immobiliers de la region, mais alimentent egalement les marches financiers internationaux, participant ainsi au maintien des bas taux d’interet a long terme qui favorisent l’endettement. Dans l’hypothese ou les prix redescendent a 45 dollars le baril en 2006, la croissance augmenterait entre 0,2 et 0,4 point de PIB aux Etats-Unis et entre 0,2 et 0,7 point dans la zone euro selon respectivement les variantes de l’Agence internationale de l’energie (AIE) et de l’OCDE (0,4 point selon l’OFCE).","PeriodicalId":325508,"journal":{"name":"Sciences Po publications","volume":"10 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2005-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"126448577","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Hélène Baudchon, C. Mathieu, Paola Veroni, Danielle Schweisguth, Xavier Timbeau
Enterinee dans un discours d’Alan Greenspan le 16 fevrier 2005, l’enigme de l’inertie des taux d’interet longs publics americains face au resserrement de la politique monetaire n’est toujours pas resolue. L’evaluation des forces en presence (faiblesse de l’aversion au risque, interventions massives sur le marche des changes, ...) ne permet pas d’avoir un diagnostic retrospectif tranche, mais leur normalisation supposee a l’horizon 2 006 nous amene a privilegier l’hypothese d’une remontee progressive et moderee des taux d’interet longs. Dans un environnement moins inflationniste et malgre l’ampleur des desequilibres a resoudre, ce scenario suppose que la reference pertinente pour juger du niveau et de l’evolution des taux longs est celle des annees 1960 et non plus celle des annees 1970-1980.
{"title":"Le bas niveau des taux longs : exception ou normalisation ?","authors":"Hélène Baudchon, C. Mathieu, Paola Veroni, Danielle Schweisguth, Xavier Timbeau","doi":"10.3917/reof.095.0185","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.095.0185","url":null,"abstract":"Enterinee dans un discours d’Alan Greenspan le 16 fevrier 2005, l’enigme de l’inertie des taux d’interet longs publics americains face au resserrement de la politique monetaire n’est toujours pas resolue. L’evaluation des forces en presence (faiblesse de l’aversion au risque, interventions massives sur le marche des changes, ...) ne permet pas d’avoir un diagnostic retrospectif tranche, mais leur normalisation supposee a l’horizon 2 006 nous amene a privilegier l’hypothese d’une remontee progressive et moderee des taux d’interet longs. Dans un environnement moins inflationniste et malgre l’ampleur des desequilibres a resoudre, ce scenario suppose que la reference pertinente pour juger du niveau et de l’evolution des taux longs est celle des annees 1960 et non plus celle des annees 1970-1980.","PeriodicalId":325508,"journal":{"name":"Sciences Po publications","volume":"15 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2005-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130123983","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L. Boone, Marc Touati, J. Fitoussi, Éric Heyer, Xavier Timbeau
Les previsions occupent une place particuliere dans le debat public en economie. Elles sont generalement considerees comme des predictions, qualifiees frequemment d’optimistes ou de pessimistes, comme si elles dependaient de l’humeur des equipes qui les realisent. Certes, en un sens, la prevision est un art tant elle depend des signes precurseurs que nous livre le present, de l’interpretation des evolutions en cours, de la capacite des economistes de selectionner les informations pertinentes parmi celles, multiples, dont l’interet n’est qu’anecdotique. Mais elle est surtout une science puisqu’elle consiste a deduire des informations dont on dispose sur le present une vision de l’avenir. Elle ne peut etre formulee en dehors d’un cadre general d’interpretation, c’est-a-dire d’une theorie qui met en relation les informations que l’on privilegie et les variables que l’on cherche a prevoir (...).
{"title":"Débat sur les perspectives économiques à court terme du 18 avril 2005","authors":"L. Boone, Marc Touati, J. Fitoussi, Éric Heyer, Xavier Timbeau","doi":"10.3917/REOF.093.0231","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/REOF.093.0231","url":null,"abstract":"Les previsions occupent une place particuliere dans le debat public en economie. Elles sont generalement considerees comme des predictions, qualifiees frequemment d’optimistes ou de pessimistes, comme si elles dependaient de l’humeur des equipes qui les realisent. Certes, en un sens, la prevision est un art tant elle depend des signes precurseurs que nous livre le present, de l’interpretation des evolutions en cours, de la capacite des economistes de selectionner les informations pertinentes parmi celles, multiples, dont l’interet n’est qu’anecdotique. Mais elle est surtout une science puisqu’elle consiste a deduire des informations dont on dispose sur le present une vision de l’avenir. Elle ne peut etre formulee en dehors d’un cadre general d’interpretation, c’est-a-dire d’une theorie qui met en relation les informations que l’on privilegie et les variables que l’on cherche a prevoir (...).","PeriodicalId":325508,"journal":{"name":"Sciences Po publications","volume":"13 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2005-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"115260928","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, M. Plane, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah, Sabine Le Bayon
Depuis 1997, les prix immobiliers ont fortement augmente (+ 135 % au Royaume-Uni, + 120 % en Espagne, + 60 % en France et aux Etats-Unis). Ce boom immobilier s’est appuye sur un revenu des menages dynamique et des conditions de financement particulierement favorables (bas niveau des taux d’interet et concurrence accrue sur le marche du credit). A l’exception des francais, les menages de ces pays sont aujourd’hui tres endettes. L’exuberance du marche immobilier a soutenu la croissance, non seulement par le biais de l’investissement logement, mais aussi de la consommation. Par un effet richesse, la valorisation du patrimoine immobilier des menages a incite ces derniers a reduire leur taux d’epargne. De plus, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les menages ont pu renegocier leurs prets et degager ainsi des liquidites qui leur ont permis d’accroitre leur consommation. A l’automne 2004, les perspectives de ralentissement de la demande posent la question d’une surevaluation des prix et d’un exces d’offre. Selon des etudes empiriques, les prix de l’immobilier seraient surevalues de 10 a 20 % en Espagne et au Royaume-Uni, legerement surevalues en France et en ligne avec les fondamentaux aux Etats-Unis. En revanche, il ne semble pas y avoir d’exces d’offre, sauf peut-etre en Espagne, ou des signes de ralentissement commencent a se faire sentir, comme c’est deja le cas aux Etats-Unis. Nous faisons l’hypothese que, face aux perspectives de ralentissement de la demande qui se profilent, l’offre s’ajusterait rapidement et donc que l’ajustement necessaire des prix immobiliers serait progressif. A l’horizon 2005, le marche immobilier contribuerait moins a la croissance, mais ne remettrait pas en cause le mouvement de reprise de l’activite.
{"title":"Logement: toujours plus haut?","authors":"Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, M. Plane, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah, Sabine Le Bayon","doi":"10.3917/reof.091.0179","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.091.0179","url":null,"abstract":"Depuis 1997, les prix immobiliers ont fortement augmente (+ 135 % au Royaume-Uni, + 120 % en Espagne, + 60 % en France et aux Etats-Unis). Ce boom immobilier s’est appuye sur un revenu des menages dynamique et des conditions de financement particulierement favorables (bas niveau des taux d’interet et concurrence accrue sur le marche du credit). A l’exception des francais, les menages de ces pays sont aujourd’hui tres endettes. L’exuberance du marche immobilier a soutenu la croissance, non seulement par le biais de l’investissement logement, mais aussi de la consommation. Par un effet richesse, la valorisation du patrimoine immobilier des menages a incite ces derniers a reduire leur taux d’epargne. De plus, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, les menages ont pu renegocier leurs prets et degager ainsi des liquidites qui leur ont permis d’accroitre leur consommation. A l’automne 2004, les perspectives de ralentissement de la demande posent la question d’une surevaluation des prix et d’un exces d’offre. Selon des etudes empiriques, les prix de l’immobilier seraient surevalues de 10 a 20 % en Espagne et au Royaume-Uni, legerement surevalues en France et en ligne avec les fondamentaux aux Etats-Unis. En revanche, il ne semble pas y avoir d’exces d’offre, sauf peut-etre en Espagne, ou des signes de ralentissement commencent a se faire sentir, comme c’est deja le cas aux Etats-Unis. Nous faisons l’hypothese que, face aux perspectives de ralentissement de la demande qui se profilent, l’offre s’ajusterait rapidement et donc que l’ajustement necessaire des prix immobiliers serait progressif. A l’horizon 2005, le marche immobilier contribuerait moins a la croissance, mais ne remettrait pas en cause le mouvement de reprise de l’activite.","PeriodicalId":325508,"journal":{"name":"Sciences Po publications","volume":"28 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2004-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"132540487","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, M. Plane, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah, Sabine Le Bayon
Depuis trois ans, le maintien d’un differentiel de croissance positif entre les Etats-Unis et la zone euro a ete soutenu par une politique discretionnaire franchement expansionniste aux Etats-Unis. En 2004, les Etats-Unis comptent encore sur une croissance superieure au potentiel pour limiter la degradation du solde public, alors qu’ils maintiennent une impulsion budgetaire largement positive. Cette politique denote de celle de la zone euro, qui, avec un differentiel de croissance encore negatif par rapport aux Etats-Unis et une progression de l’activite a un rythme inferieur au potentiel, pratique une politique encore legerement restrictive. Neanmoins, pour la premiere fois depuis sa creation en 1999, la zone euro atteindrait en 2004 la limite de deficit de 3 % du PIB etablie par le Pacte de stabilite et de croissance. La degradation du solde public, entamee en 2001, s’est accentuee en 2003, notamment en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, en Grece et en Italie. En 2004, aide par un impact de la conjoncture moins negatif, le deficit agrege des pays de la zone a evite de depasser la limite de 3 % grâce a une impulsion negative de 0,1 point de PIB. La degradation des finances europeennes resulte de dynamiques divergentes. Si l’Allemagne, la France, les Pays-Bas et, dans une moindre mesure, l’Autriche ont su imprimer une amelioration a leur solde public, l’Italie, la Grece et, dans une moindre mesure, le Portugal ont creuse davantage leurs deficits. Les pays qui partaient d’une position budgetaire excedentaire en 2003, tels que l’Espagne, la Belgique et l’Irlande, affichent des deficits en 2004. Tous les pays ayant ameliore leurs finances publiques ont obtenu ce resultat par une impulsion budgetaire negative. La contrainte du Pacte de stabilite et de croissance a donc ete integree par les pays menaces de la procedure de deficit excessif en 2003, et la rigueur sur les depenses a caracterise encore en 2004 les restrictions budgetaires des pays europeens. L’amelioration du solde public agrege de la zone euro aurait lieu des 2005. Suite a une reduction de 0,4 point, le deficit budgetaire reviendrait en deca de la limite de Maastricht. Le retour a un taux de croissance superieur a celui du produit potentiel y participerait marginalement. Le respect de la discipline budgetaire serait obtenu sans couts supplementaires, grâce a une restriction du meme ordre qu’en 2004. Ce retour graduel a une politique plutot neutre aurait lieu alors que les Etats-Unis auraient une impulsion plus negative. Le differentiel de croissance entre les deux zones pourrait alors, sinon s’inverser, au moins s’annuler.
在过去三年里,美国和欧元区之间持续的正增长差距,得到了美国公开扩张主义自由裁量政策的支持。2004年,美国仍然依赖高于潜在增长率的增长来限制政府平衡的恶化,同时保持了基本的正财政刺激。这一政策反映了欧元区的政策,与美国相比,欧元区的增长差距仍为负,经济活动的增长速度低于潜在增长率,但仍在采取略微限制性的政策。然而,自1999年欧元区成立以来,2004年欧元区的赤字将首次达到《稳定与增长公约》规定的占gdp 3%的上限。政府收支状况的恶化始于2001年,在2003年加剧,尤其是在德国、法国、荷兰、希腊和意大利。2004年,由于周期性的负面影响较小,a区国家的总赤字避免了超过3%的上限,这要感谢gdp的负刺激0.1个百分点。欧洲财政的恶化是不同动态的结果。德国、法国、荷兰和奥地利(在较小程度上)都改善了政府收支平衡,而意大利、希腊和葡萄牙(在较小程度上)则进一步扩大了赤字。2003年预算盈余的国家,如西班牙、比利时和爱尔兰,在2004年出现了赤字。所有改善公共财政的国家都是通过负预算刺激实现这一结果的。因此,《稳定与增长公约》(stability and growth pact)的约束在2003年被那些面临过度赤字程序威胁的国家纳入其中,而对支出的严格限制在2004年再次成为欧洲国家预算限制的特征。欧元区政府总平衡的改善将从2005年开始。在削减0.4个百分点后,预算赤字将回到马斯特里赫特条约的上限。恢复高于潜在产出的增长率只会略微起到作用。由于与2004年相同的限制,预算纪律将在没有额外费用的情况下得到遵守。这种逐渐回归到相当中立的政策将会发生,而美国将会有更消极的推动力。因此,这两个地区之间的增长差异即使不能逆转,至少也可以抵消。
{"title":"La politique budgétaire inversée","authors":"Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, M. Plane, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah, Sabine Le Bayon","doi":"10.3917/reof.091.0145","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.091.0145","url":null,"abstract":"Depuis trois ans, le maintien d’un differentiel de croissance positif entre les Etats-Unis et la zone euro a ete soutenu par une politique discretionnaire franchement expansionniste aux Etats-Unis. En 2004, les Etats-Unis comptent encore sur une croissance superieure au potentiel pour limiter la degradation du solde public, alors qu’ils maintiennent une impulsion budgetaire largement positive. Cette politique denote de celle de la zone euro, qui, avec un differentiel de croissance encore negatif par rapport aux Etats-Unis et une progression de l’activite a un rythme inferieur au potentiel, pratique une politique encore legerement restrictive. Neanmoins, pour la premiere fois depuis sa creation en 1999, la zone euro atteindrait en 2004 la limite de deficit de 3 % du PIB etablie par le Pacte de stabilite et de croissance. La degradation du solde public, entamee en 2001, s’est accentuee en 2003, notamment en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, en Grece et en Italie. En 2004, aide par un impact de la conjoncture moins negatif, le deficit agrege des pays de la zone a evite de depasser la limite de 3 % grâce a une impulsion negative de 0,1 point de PIB. La degradation des finances europeennes resulte de dynamiques divergentes. Si l’Allemagne, la France, les Pays-Bas et, dans une moindre mesure, l’Autriche ont su imprimer une amelioration a leur solde public, l’Italie, la Grece et, dans une moindre mesure, le Portugal ont creuse davantage leurs deficits. Les pays qui partaient d’une position budgetaire excedentaire en 2003, tels que l’Espagne, la Belgique et l’Irlande, affichent des deficits en 2004. Tous les pays ayant ameliore leurs finances publiques ont obtenu ce resultat par une impulsion budgetaire negative. La contrainte du Pacte de stabilite et de croissance a donc ete integree par les pays menaces de la procedure de deficit excessif en 2003, et la rigueur sur les depenses a caracterise encore en 2004 les restrictions budgetaires des pays europeens. L’amelioration du solde public agrege de la zone euro aurait lieu des 2005. Suite a une reduction de 0,4 point, le deficit budgetaire reviendrait en deca de la limite de Maastricht. Le retour a un taux de croissance superieur a celui du produit potentiel y participerait marginalement. Le respect de la discipline budgetaire serait obtenu sans couts supplementaires, grâce a une restriction du meme ordre qu’en 2004. Ce retour graduel a une politique plutot neutre aurait lieu alors que les Etats-Unis auraient une impulsion plus negative. Le differentiel de croissance entre les deux zones pourrait alors, sinon s’inverser, au moins s’annuler.","PeriodicalId":325508,"journal":{"name":"Sciences Po publications","volume":"135 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2004-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"124452697","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2004-05-01DOI: 10.5547/ISSN0195-6574-EJ-VOL25-NO3-2
Evens Salies, C. Price
The residential UK electricity market was opened for the first time in 1999, introducing choice of supplier, and about 40% of households changed supplier in the first four years. After three years price caps were removed. We review this process and assess the competitiveness of the market by examining how the charges levied by suppliers depend on cost and demand factors for three different payment methods and consumption levels. We also identify signs of additional market power of incumbency and the effect of levying a tariff with no fixed charge. We find that both cost and demand factors affect charges, and the relationship varies for different payment methods and consumption levels; and that tariffs with no fixed element have different effects for different payment methods. We also conclude that considerable market power seems to remain with potentially adverse distributional effects.
{"title":"Charges, Costs and Market Power: the Deregulated UK Electricity Retail Market","authors":"Evens Salies, C. Price","doi":"10.5547/ISSN0195-6574-EJ-VOL25-NO3-2","DOIUrl":"https://doi.org/10.5547/ISSN0195-6574-EJ-VOL25-NO3-2","url":null,"abstract":"The residential UK electricity market was opened for the first time in 1999, introducing choice of supplier, and about 40% of households changed supplier in the first four years. After three years price caps were removed. We review this process and assess the competitiveness of the market by examining how the charges levied by suppliers depend on cost and demand factors for three different payment methods and consumption levels. We also identify signs of additional market power of incumbency and the effect of levying a tariff with no fixed charge. We find that both cost and demand factors affect charges, and the relationship varies for different payment methods and consumption levels; and that tariffs with no fixed element have different effects for different payment methods. We also conclude that considerable market power seems to remain with potentially adverse distributional effects.","PeriodicalId":325508,"journal":{"name":"Sciences Po publications","volume":"6 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2004-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"123968902","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, M. Plane, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah, Sabine Le Bayon
En 2003 le policy mix des deux cotes de l’Atlantique aura ete encore tres divergent (graphique 1) : tres favorable a la croissance aux Etats-Unis, avec une forte amelioration des conditions monetaires et une impulsion budgetaire tres positive, en presence d’un creusement de l’output gap ; plus restrictif dans la zone euro, ou l’accentuation du durcissement des conditions monetaires est allee de pair avec une impulsion budgetaire legerement negative, il aura contribue a augmenter l’ecart de la production a son niveau potentiel. La degradation du solde courant americain se poursuit donc en 2003, alimentee par une politique budgetaire soutenant la demande interieure et couplant au besoin de financement des menages, un deficit croissant des administrations. A l’oppose, l’excedent de solde courant de la zone euro reflete un exces d’epargne des agents prives et une faiblesse de la demande interieure (...).
{"title":"Politiques budgétaires: l’Europe empactée","authors":"Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, M. Plane, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah, Sabine Le Bayon","doi":"10.3917/reof.089.0143","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/reof.089.0143","url":null,"abstract":"En 2003 le policy mix des deux cotes de l’Atlantique aura ete encore tres divergent (graphique 1) : tres favorable a la croissance aux Etats-Unis, avec une forte amelioration des conditions monetaires et une impulsion budgetaire tres positive, en presence d’un creusement de l’output gap ; plus restrictif dans la zone euro, ou l’accentuation du durcissement des conditions monetaires est allee de pair avec une impulsion budgetaire legerement negative, il aura contribue a augmenter l’ecart de la production a son niveau potentiel. La degradation du solde courant americain se poursuit donc en 2003, alimentee par une politique budgetaire soutenant la demande interieure et couplant au besoin de financement des menages, un deficit croissant des administrations. A l’oppose, l’excedent de solde courant de la zone euro reflete un exces d’epargne des agents prives et une faiblesse de la demande interieure (...).","PeriodicalId":325508,"journal":{"name":"Sciences Po publications","volume":"119 6 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2004-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130099269","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah
L’annee 2003 aura ete assez desastreuse pour la zone euro sur le plan des echanges exterieurs, qui ont contribue tres negativement a la croissance. Ces evolutions sont pour une part imputables a l’atonie prolongee du commerce mondial observee depuis 2000, mais resultent avant tout de l’appreciation du taux de change effectif de l’euro enclenchee fin 2001, dont les effets negatifs sur la croissance ont commence a se faire pleinement sentir. La croissance de la zone s’en est trouvee amputee de 0,7 point de croissance en 2003, et si notre prevision table sur une stabilisation de la parite euro/dollar, les effets de l’appreciation passee entraineraient encore un deficit de pres de 1 point de croissance pour l’annee 2004. L’ampleur de l’appreciation du taux de change effectif de l’euro, sans precedent sur la derniere decennie, a permis de contenir jusqu’a present les effets de la hausse du prix du petrole en dollars et, plus recemment, des matieres premieres. Enfin, les evolutions recentes du commerce mondial et des taux de change ont mis a rude epreuve la capacite de resistance des grandes economies de la zone. Les trois dernieres annees ont ainsi a la fois marque la « renaissance » de la puissance commerciale allemande, mais aussi revele les fragilites des modalites de l’integration internationale de la France et de l’Italie.
{"title":"Combien nous coûte l’appréciation de l’euro ?","authors":"Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah","doi":"10.3917/REOF.089.0205","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/REOF.089.0205","url":null,"abstract":"L’annee 2003 aura ete assez desastreuse pour la zone euro sur le plan des echanges exterieurs, qui ont contribue tres negativement a la croissance. Ces evolutions sont pour une part imputables a l’atonie prolongee du commerce mondial observee depuis 2000, mais resultent avant tout de l’appreciation du taux de change effectif de l’euro enclenchee fin 2001, dont les effets negatifs sur la croissance ont commence a se faire pleinement sentir. La croissance de la zone s’en est trouvee amputee de 0,7 point de croissance en 2003, et si notre prevision table sur une stabilisation de la parite euro/dollar, les effets de l’appreciation passee entraineraient encore un deficit de pres de 1 point de croissance pour l’annee 2004. L’ampleur de l’appreciation du taux de change effectif de l’euro, sans precedent sur la derniere decennie, a permis de contenir jusqu’a present les effets de la hausse du prix du petrole en dollars et, plus recemment, des matieres premieres. Enfin, les evolutions recentes du commerce mondial et des taux de change ont mis a rude epreuve la capacite de resistance des grandes economies de la zone. Les trois dernieres annees ont ainsi a la fois marque la « renaissance » de la puissance commerciale allemande, mais aussi revele les fragilites des modalites de l’integration internationale de la France et de l’Italie.","PeriodicalId":325508,"journal":{"name":"Sciences Po publications","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2004-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130428998","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, M. Plane, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah, Sabine Le Bayon
La parite euro/dollar a connu d’amples mouvements ces cinq dernieres annees, d’abord dans le sens d’une appreciation du dollar a la fin des annees 1990, puis dans celui d’une appreciation de l’euro a partir du debut de l’annee 2002. Au-dela de ces tendances, le marche des changes s’est montre plutot volatil, souvent en deconnexion vis-a-vis des fondamentaux dans un jeu speculatif nourri par les interventions des banques centrales asiatiques. Le dollar a cesse de s’apprecier du fait des suites du contre-choc de la « nouvelle economie » et de la reapparition des deficits jumeaux. La faiblesse du dollar est indissociable des craintes concernant la soutenabilite de ces deficits. Cependant, la desaffection a l’egard du billet vert ne s’est pas traduite par une chute brutale de son taux de change grâce, entre autres, aux interventions des banques centrales asiatiques. L’incertitude qui regne sur le marche des changes incite les acteurs a s’eloigner des fondamentaux et a adopter des comportements moutonniers, qui amplifient encore la deconnexion des marches aux fondamentaux. Ainsi, seuls les changements observes ou attendus de la politique monetaire ont un effet conforme a la theorie economique. Cette derive speculative des marches est mise en evidence par une approche econometrique, ou la parite euro/dollar est confrontee a l’evolution de ses determinants au sein d’une relation de cointegration. Heureusement, on observe depuis la fin 2003 un retour en grâce des fondamentaux : la restauration progressive de l’attractivite des Etats-Unis (par l’amelioration du deficit courant et le dynamisme de la croissance americaine) pourrait enfin etre appreciee a sa juste valeur. Combinee au resserrement de la politique monetaire americaine, cela justifierait l’amorce d’une reappreciation du dollar.
{"title":"Euro/dollar : l’épreuve des faits","authors":"Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, M. Plane, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah, Sabine Le Bayon","doi":"10.3917/REOF.089.0183","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/REOF.089.0183","url":null,"abstract":"La parite euro/dollar a connu d’amples mouvements ces cinq dernieres annees, d’abord dans le sens d’une appreciation du dollar a la fin des annees 1990, puis dans celui d’une appreciation de l’euro a partir du debut de l’annee 2002. Au-dela de ces tendances, le marche des changes s’est montre plutot volatil, souvent en deconnexion vis-a-vis des fondamentaux dans un jeu speculatif nourri par les interventions des banques centrales asiatiques. Le dollar a cesse de s’apprecier du fait des suites du contre-choc de la « nouvelle economie » et de la reapparition des deficits jumeaux. La faiblesse du dollar est indissociable des craintes concernant la soutenabilite de ces deficits. Cependant, la desaffection a l’egard du billet vert ne s’est pas traduite par une chute brutale de son taux de change grâce, entre autres, aux interventions des banques centrales asiatiques. L’incertitude qui regne sur le marche des changes incite les acteurs a s’eloigner des fondamentaux et a adopter des comportements moutonniers, qui amplifient encore la deconnexion des marches aux fondamentaux. Ainsi, seuls les changements observes ou attendus de la politique monetaire ont un effet conforme a la theorie economique. Cette derive speculative des marches est mise en evidence par une approche econometrique, ou la parite euro/dollar est confrontee a l’evolution de ses determinants au sein d’une relation de cointegration. Heureusement, on observe depuis la fin 2003 un retour en grâce des fondamentaux : la restauration progressive de l’attractivite des Etats-Unis (par l’amelioration du deficit courant et le dynamisme de la croissance americaine) pourrait enfin etre appreciee a sa juste valeur. Combinee au resserrement de la politique monetaire americaine, cela justifierait l’amorce d’une reappreciation du dollar.","PeriodicalId":325508,"journal":{"name":"Sciences Po publications","volume":"3 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2004-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"132499037","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, M. Plane, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah, Sabine Le Bayon
Apres une longue periode d’attentisme des politiques monetaires, les banques centrales doivent accompagner avec doigte la reprise (confirmee aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, naissante au Japon et balbutiante en Europe). La patience et la prudence s’imposent, le temps que les effets passes des politiques accommodantes se diffusent encore dans l’economie. Si la sphere financiere est prete, avec le fonctionnement de tous les canaux de transmission de la politique monetaire, la sphere reelle a besoin d’etre encore soutenue. En l’absence de demande, l’acces retrouve aux marches financiers n’est en effet pas d’une grande utilite. De plus, si la politique monetaire a desormais les mains libres du cote des marches de capitaux et du credit (a l’exception peut-etre du marche des obligations publiques) et de la situation financiere des entreprises, elle a toujours les mains liees par la situation financiere des menages. Elle ne peut donc se permettre de remonter trop vite ses taux. On ne doit donc pas s’attendre a des changements radicaux de politique monetaire a l’horizon 2005. Les resserrements se declineraient selon une gamme allant d’une remontee nette mais prudente de la Reserve federale (+ 1,25 point de pourcentage d’ici la fin 2005) et de la Banque d’Angleterre (+ 1 point au maximum), un geste symbolique de la BCE (+ 0,25 point en 2005) et au statu quo de la Banque du Japon.
{"title":"Politiques monétaires: l’immobilisme en mouvement","authors":"Elena Stancanelli, V. Chauvin, Guillaume Chevillon, Odile Chagny, Hélène Baudchon, G. Dupont, C. Mathieu, Christine Rifflart, Danielle Schweisguth, Hervé Péléraux, M. Plane, Xavier Timbeau, Éric Heyer, Matthieu Lemoine, Paola Veroni, Amel Falah, Sabine Le Bayon","doi":"10.3917/REOF.089.0163","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/REOF.089.0163","url":null,"abstract":"Apres une longue periode d’attentisme des politiques monetaires, les banques centrales doivent accompagner avec doigte la reprise (confirmee aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, naissante au Japon et balbutiante en Europe). La patience et la prudence s’imposent, le temps que les effets passes des politiques accommodantes se diffusent encore dans l’economie. Si la sphere financiere est prete, avec le fonctionnement de tous les canaux de transmission de la politique monetaire, la sphere reelle a besoin d’etre encore soutenue. En l’absence de demande, l’acces retrouve aux marches financiers n’est en effet pas d’une grande utilite. De plus, si la politique monetaire a desormais les mains libres du cote des marches de capitaux et du credit (a l’exception peut-etre du marche des obligations publiques) et de la situation financiere des entreprises, elle a toujours les mains liees par la situation financiere des menages. Elle ne peut donc se permettre de remonter trop vite ses taux. On ne doit donc pas s’attendre a des changements radicaux de politique monetaire a l’horizon 2005. Les resserrements se declineraient selon une gamme allant d’une remontee nette mais prudente de la Reserve federale (+ 1,25 point de pourcentage d’ici la fin 2005) et de la Banque d’Angleterre (+ 1 point au maximum), un geste symbolique de la BCE (+ 0,25 point en 2005) et au statu quo de la Banque du Japon.","PeriodicalId":325508,"journal":{"name":"Sciences Po publications","volume":"36 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2004-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"127759201","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}