{"title":"La Grèce de Garnier : Hippolyte et La Troade","authors":"O. Millet","doi":"10.58282/colloques.6478","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.6478","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"19 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-01-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"82148478","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans la partie autobiographique de l'Advision Cristine, l'auteure, evoquant le succes rencontre par ses premieres œuvres, precise dans une clause de modestie que ce succes etait sans doute du en grande partie au fait qu'il n'est pas habituel qu'une femme ecrive, et ajoute une breve formule qui fait reference a d'eventuelles devancieres : « […] et plus, comme je tiens, pour la chose non usagee que femme escripse, comme pieca n'advenist, que pour la dignete que y soit1 » (« […] et ce fut davantage, a ce que je crois, parce que c'etait une chose peu habituelle qu'une femme ecrive, et que cela n'etait pas arrive depuis longtemps, qu'a cause de la valeur de leur contenu »). Elle parle ici, sans doute, de ses œuvres didactiques, et pense peut-etre a d'autres femmes savantes des siecles precedents comme Hildegarde de Bingen. Mais c'est un fait que nulle part ailleurs dans son œuvre elle ne fait allusion a d'autres femmes auteures du Moyen Âge, meme dans la Cite des Dames, ou elle mentionne pourtant des poetesses de l'Antiquite, comme Cornificia et Probe la Romaine, toutes deux qualifiees de souveraine poete, ou Sapho, poete et philosophe (La Cite des dames, I, chapitres 28-302). Connaissait-elle les noms, ou meme l'existence, des poetesses des xiie et xiiie siecles, en langue d'oc ou en langue d'oil ? Rien ne le montre. Elle connaissait en tout cas le genre dit des « chansons de femme », a tout le moins a travers les citations qu'en donne Guillaume de Machaut dans certains de ses mo
{"title":"La poésie au féminin en langue d’oïl avant Christine de Pizan : la voix des troveresses","authors":"A. Paupert","doi":"10.58282/colloques.6255","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.6255","url":null,"abstract":"Dans la partie autobiographique de l'Advision Cristine, l'auteure, evoquant le succes rencontre par ses premieres œuvres, precise dans une clause de modestie que ce succes etait sans doute du en grande partie au fait qu'il n'est pas habituel qu'une femme ecrive, et ajoute une breve formule qui fait reference a d'eventuelles devancieres : « […] et plus, comme je tiens, pour la chose non usagee que femme escripse, comme pieca n'advenist, que pour la dignete que y soit1 » (« […] et ce fut davantage, a ce que je crois, parce que c'etait une chose peu habituelle qu'une femme ecrive, et que cela n'etait pas arrive depuis longtemps, qu'a cause de la valeur de leur contenu »). Elle parle ici, sans doute, de ses œuvres didactiques, et pense peut-etre a d'autres femmes savantes des siecles precedents comme Hildegarde de Bingen. Mais c'est un fait que nulle part ailleurs dans son œuvre elle ne fait allusion a d'autres femmes auteures du Moyen Âge, meme dans la Cite des Dames, ou elle mentionne pourtant des poetesses de l'Antiquite, comme Cornificia et Probe la Romaine, toutes deux qualifiees de souveraine poete, ou Sapho, poete et philosophe (La Cite des dames, I, chapitres 28-302). Connaissait-elle les noms, ou meme l'existence, des poetesses des xiie et xiiie siecles, en langue d'oc ou en langue d'oil ? Rien ne le montre. Elle connaissait en tout cas le genre dit des « chansons de femme », a tout le moins a travers les citations qu'en donne Guillaume de Machaut dans certains de ses mo","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"8 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-09-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"79965929","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"« D’esclandre » : Christine de Pizan et Le Livre du duc des vrais amants","authors":"Dominique Demartini","doi":"10.58282/colloques.6261","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.6261","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"44 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-08-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"79927927","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Marie de France, premiere auteure de la litterature francaise, accorde a premiere vue peu de place dans la fiction a l'auctorialite feminine. Certes, c'est bien la dame du Laustic qui, nouvelle Philomene, brode un ecrit sur le tissu qui enveloppe l'oiseau1 ; c'est peut-etre la dame du Chaitivel qui compose le lai et hesite sur le titre a lui donner : « De vus quatre ferai un lai2 », nous dit-elle, ce que l'on peut traduire par un factitif (solution de Laurence Harf : « Je vais faire composer un lai sur vous quatre3 ») ou dans un sens direct (solution de Nathalie Koble et Mireille Seguy : « Je composerai un lai sur vous quatre »). Mais le seul texte a mettre en scene ouvertement et dans sa globalite le geste de l'ecriture est bien le Chevrefeuille : ecriture au masculin, ou Tristan est a la fois l'auteur et le scripteur du lai qualifie pour l'occasion de nouvel (Tristan « en aveit fet un nuvel lai4 ») ; notons que pour ce dernier exemple tous les traducteurs et traductrices sont unanimes ; aucun n'ose la solution factitive. Ces scenes d'ecriture ou de trouveure doivent etre completees et eclairees par un bref episode du Tristan de Thomas qui figure dans le fragment Sneyd 1 (Oxford, Bodleian Library), manuscrit particulierement precieux par son anciennete (fin du xiie siecle). Yseut est assise seule dans sa chambre, Tristan vient d'epouser Yseut aux Blanches Mains :En sa chambre se set un jorE fait un lai pitus d'amur,Coment dan Guiron fu supris,Pur l'amur de la dame ocisQu'il
{"title":"Auctorialité masculine / auctorialité féminine dans les récits médiévaux du cœur mangé","authors":"J. Fritz","doi":"10.58282/colloques.6257","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.6257","url":null,"abstract":"Marie de France, premiere auteure de la litterature francaise, accorde a premiere vue peu de place dans la fiction a l'auctorialite feminine. Certes, c'est bien la dame du Laustic qui, nouvelle Philomene, brode un ecrit sur le tissu qui enveloppe l'oiseau1 ; c'est peut-etre la dame du Chaitivel qui compose le lai et hesite sur le titre a lui donner : « De vus quatre ferai un lai2 », nous dit-elle, ce que l'on peut traduire par un factitif (solution de Laurence Harf : « Je vais faire composer un lai sur vous quatre3 ») ou dans un sens direct (solution de Nathalie Koble et Mireille Seguy : « Je composerai un lai sur vous quatre »). Mais le seul texte a mettre en scene ouvertement et dans sa globalite le geste de l'ecriture est bien le Chevrefeuille : ecriture au masculin, ou Tristan est a la fois l'auteur et le scripteur du lai qualifie pour l'occasion de nouvel (Tristan « en aveit fet un nuvel lai4 ») ; notons que pour ce dernier exemple tous les traducteurs et traductrices sont unanimes ; aucun n'ose la solution factitive. Ces scenes d'ecriture ou de trouveure doivent etre completees et eclairees par un bref episode du Tristan de Thomas qui figure dans le fragment Sneyd 1 (Oxford, Bodleian Library), manuscrit particulierement precieux par son anciennete (fin du xiie siecle). Yseut est assise seule dans sa chambre, Tristan vient d'epouser Yseut aux Blanches Mains :En sa chambre se set un jorE fait un lai pitus d'amur,Coment dan Guiron fu supris,Pur l'amur de la dame ocisQu'il","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"35 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-06-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"77342971","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
A Helen Solterer, Master and Minerva« Je n’ay le pouair de grever / Ne de pugnir aultre ne vous », affirme la dame dans l’avant-derniere replique du debat qui l’oppose a l’amant dans LaBelle Dame sans Mercy d’Alain Chartier (1424) ; « Maiz pour les maulvaiz eschiver / Il se fait bon garder de tous1 ». L’amant a beau l’assurer de sa loyaute afin de la convaincre d’avoir pitie de lui et de l’accepter a son service, la dame refuse de croire a ses paroles. « Tel se plaint et guermente fort / Qui n’a pas les plus aspres deulz », lui retorque-t-elle (v. 269-70), alors qu’il espere l’apitoyer en affirmant qu’Amour lui fait souffrir de grands maux. Les propos elogieux et les promesses de soumission qu’il lui adresse ne sont que de « plaisans bourdes / Confites en belles parolles » dont l’amant tient « escoles » pour « faire croirre merveilles » aux dames, mais auxquelles ces dernieres ne sauraient accorder le moindre credit (v. 299-302). « Amours est cruel losengier, / Aspre en fait et doulx au mentir », soutient-elle (v. 313-14). Tout ce que l’amant peut dire en sa faveur n’est que « Faintise » (v. 363) et « Faulx Semblant » (v. 365). Rien ne lui sert de declarer qu’il n’est point un « bon chanteur » ni un « vanteur », en assurant qu’il prefererait « le plourer » et « tout coy demourer » (v. 705-08). « Male Bouche tient bien grant court », lui replique a nouveau la dame : « Chacun a mal dire estudie. / Faulx amoureux au temps qui court / Servent tous de gouliardie ». Aussi, conclut-
在阿兰·夏蒂尔(alain Chartier)的《没有怜悯的女人》(lady without Mercy, 1424)中,这位女士在《反对情人的辩论》(the debat against the情人)的最后一份副本中说:“我不能给你带来负担/不能给你带来负担”;“maulvaiz eschiver的玉米/它很好地保存了所有的玉米”。尽管情人向她保证他的忠诚,以说服她同情他,接受他为她服务,但这位女士拒绝相信他的话。“如此强烈的抱怨和战争/谁没有最痛苦的deulz,”她告诉他(269-70节),而他希望同情,肯定爱使他遭受巨大的痛苦。他对她的赞美和顺从的承诺只是“拙劣的笑话/伪装成美丽的寓言”,情人用“口头语”来“让女士们相信奇迹”,但后者不能给予丝毫的信任(299-302节)。“爱情是残酷的losengier, / Aspre实际上和doulx撒谎”,她坚持(313-14节)。情人能说的关于他的一切都是“愚蠢的”(363节)和“假鹰嘴”(365节)。对他来说,宣称自己不是一个“好歌手”或“吹牛者”是没有用的,他说他宁愿“哭泣”和“把一切都扔出去”(705-08节)。“男人的嘴能让格兰特跑得很好,”那位女士又回答说,“每个人都在努力学习。/福克斯在短时间内坠入爱河/都是古利亚迪。”如此,得出结论——
{"title":"« Si convient que on se gart de tous » : De La Response du Bestiaire d’Amours à La Belle Dame sans Mercy","authors":"Christopher Lucken","doi":"10.58282/colloques.6259","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.6259","url":null,"abstract":"A Helen Solterer, Master and Minerva« Je n’ay le pouair de grever / Ne de pugnir aultre ne vous », affirme la dame dans l’avant-derniere replique du debat qui l’oppose a l’amant dans LaBelle Dame sans Mercy d’Alain Chartier (1424) ; « Maiz pour les maulvaiz eschiver / Il se fait bon garder de tous1 ». L’amant a beau l’assurer de sa loyaute afin de la convaincre d’avoir pitie de lui et de l’accepter a son service, la dame refuse de croire a ses paroles. « Tel se plaint et guermente fort / Qui n’a pas les plus aspres deulz », lui retorque-t-elle (v. 269-70), alors qu’il espere l’apitoyer en affirmant qu’Amour lui fait souffrir de grands maux. Les propos elogieux et les promesses de soumission qu’il lui adresse ne sont que de « plaisans bourdes / Confites en belles parolles » dont l’amant tient « escoles » pour « faire croirre merveilles » aux dames, mais auxquelles ces dernieres ne sauraient accorder le moindre credit (v. 299-302). « Amours est cruel losengier, / Aspre en fait et doulx au mentir », soutient-elle (v. 313-14). Tout ce que l’amant peut dire en sa faveur n’est que « Faintise » (v. 363) et « Faulx Semblant » (v. 365). Rien ne lui sert de declarer qu’il n’est point un « bon chanteur » ni un « vanteur », en assurant qu’il prefererait « le plourer » et « tout coy demourer » (v. 705-08). « Male Bouche tient bien grant court », lui replique a nouveau la dame : « Chacun a mal dire estudie. / Faulx amoureux au temps qui court / Servent tous de gouliardie ». Aussi, conclut-","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"6 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-06-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"90802094","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
A tous ditteurs qui savoirOnt en eulx, celle savoirFait, qui ce dittie ditta,Qu’en trestous les vers dit aRime leonime ou livre,Et tel tout au long le livre1.Par ces vers l’auteur reprend la parole, dans l’epilogue du Livre du duc des vrais amants, apres avoir laisse le heros eponyme narrer son aventure amoureuse. Dans ce dit a insertions lyriques compose par Christine de Pizan vers 1405, la situation d’enonciation repose sur une « sorte de procuration2 » : le duc raconte son histoire a la premiere personne, mais c’est un ecrivain professionnel qui la met en forme. Le prologue explique ce dedoublement de la figure auctoriale : un je occupe a une « aultre affaire » obeit a la commande d’un puissant seigneur pour « dire en sa personne / Le fait si qu’il le raisonne3 ». L’auteur affecte une attitude en retrait derriere la figure de l’amant, a qui le statut social et sentimental apporte une autorite incontestable ; il n’a choisi ni le theme, ni l’histoire rapportee « tout ainsi comme il me compte4 ». Dans l’epilogue, au contraire, la figure auctoriale s’affirme. Bien que le dit ne soit pas signe, le pronom personnel feminin celle invite a assimiler l’auteur du Livre du duc des vrais amants a Christine de Pizan, dont le metier est decrit par le polyptote « ce dittie ditta », puis figure par l’image classique de la « forte forge »5. Son role consiste a transformer le fait que le duc « raisonne » ou « compte » en livre ecrit en « rime leonime ». La rime est le lieu d’identification
对于所有在eulx中知道的编辑,对于那些知道的人,对于那些知道的人,对于那些知道的人,对于那些知道的人,对于那些知道的人,对于那些知道的人,对于那些知道的人,对于那些知道的人,对于那些知道的人,对于那些知道的人,对于那些知道的人,对于那些知道的人,对于那些知道的人在让同名英雄讲述他的爱情故事后,作者在《真情人公爵》的结尾处再次使用了这些诗句。在1405年左右由克里斯汀·德·皮赞(Christine de Pizan)创作的《抒情插入》(a lyriques insertions)中,匿名的情况是基于一种“委托书”:公爵以第一人称讲述他的故事,但由专业作家塑造它。在序言中,他解释了书本人物的双重作用:一个人有“另一件事”,他服从一个强大的领主的命令,“亲自说/做这件事,如果他愿意的话”。作者对情人的形象产生了一种退步的态度,对情人的社会和情感地位赋予了无可争议的权威;他既没有选择主题,也没有选择“他告诉我的一切”所报道的故事。相反,在结尾处,图书馆的形象得到了肯定。虽然说不签、代词女员工则邀请了消化了公爵的书的作者真正的恋人Pizan Christine,其中之后,师傅是由它polyptote«»这个dittie ditta,然后按图5 forge»«强劲的经典形象。他的角色是将公爵“推理”或“计算”的事实转化为一本书,用“莱姆·利奥尼姆”写成。押韵是识别的地方
{"title":"Le genre des rimes dans le Livre du duc des vrais amants","authors":"Clotilde Dauphant","doi":"10.58282/colloques.6263","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.6263","url":null,"abstract":"A tous ditteurs qui savoirOnt en eulx, celle savoirFait, qui ce dittie ditta,Qu’en trestous les vers dit aRime leonime ou livre,Et tel tout au long le livre1.Par ces vers l’auteur reprend la parole, dans l’epilogue du Livre du duc des vrais amants, apres avoir laisse le heros eponyme narrer son aventure amoureuse. Dans ce dit a insertions lyriques compose par Christine de Pizan vers 1405, la situation d’enonciation repose sur une « sorte de procuration2 » : le duc raconte son histoire a la premiere personne, mais c’est un ecrivain professionnel qui la met en forme. Le prologue explique ce dedoublement de la figure auctoriale : un je occupe a une « aultre affaire » obeit a la commande d’un puissant seigneur pour « dire en sa personne / Le fait si qu’il le raisonne3 ». L’auteur affecte une attitude en retrait derriere la figure de l’amant, a qui le statut social et sentimental apporte une autorite incontestable ; il n’a choisi ni le theme, ni l’histoire rapportee « tout ainsi comme il me compte4 ». Dans l’epilogue, au contraire, la figure auctoriale s’affirme. Bien que le dit ne soit pas signe, le pronom personnel feminin celle invite a assimiler l’auteur du Livre du duc des vrais amants a Christine de Pizan, dont le metier est decrit par le polyptote « ce dittie ditta », puis figure par l’image classique de la « forte forge »5. Son role consiste a transformer le fait que le duc « raisonne » ou « compte » en livre ecrit en « rime leonime ». La rime est le lieu d’identification","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"5 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-06-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"83950935","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Christine de Pizan et l’orateur au féminin au xve siècle","authors":"E. Doudet","doi":"10.58282/colloques.6265","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.6265","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"70 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-06-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"85336012","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Christine de Pizan, La Cite des DamesParis, BnF, fr. 609, fol. 2vDans son edition du 25 avril 2017, le journal Le Monde faisait etat d’une petition, redigee par un collectif d’enseignant.e.s et d’etudiant.e.s emanant de l’Ecole normale superieure de Lyon et adressee au Ministere de l’Education nationale. Cette petition reclamait plus d’œuvres de femmes au programme des Agregations de Lettres et souhaitait alerter sur la necessite de retravailler les criteres de jugement qui sont a l’œuvre en France dans l’etablissement du canon litteraire, dans lequel les ecrivaines, toutes epoques confondues, sont « victimes d’un systeme d’invisibilite » qu’aggrave encore, pour les siecles anciens, leur defaut d’existence1.En 1928, dans un ensemble de conferences sur les femmes et le roman, donnees a Cambridge dans deux colleges reserves a des femmes, Virginia Woolf incarnait en Judith, une sœur imaginaire de Shakespeare portee, comme son frere, par une vocation d’ecrivain, cette double invisibilite materielle et symbolique, qui produit chez les femmes qui ecrivent un sentiment puissant d’illegitimite culturelle2. L’analyse visionnaire de la romanciere anglaise, tout en explicitant l’impact des phenomenes de sexuation sur la production litteraire dans l’Histoire, en propose une tres belle compensation symbolique par le biais d’une fiction : aussi douee pour l’ecriture fut-elle, Judith, petite sœur invisible, etait nee dans un contexte qui lui interdisait de toute facon d’exercer son talent,
{"title":"Introduction - Judith et ses sœurs","authors":"N. Koble","doi":"10.58282/colloques.6254","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.6254","url":null,"abstract":"Christine de Pizan, La Cite des DamesParis, BnF, fr. 609, fol. 2vDans son edition du 25 avril 2017, le journal Le Monde faisait etat d’une petition, redigee par un collectif d’enseignant.e.s et d’etudiant.e.s emanant de l’Ecole normale superieure de Lyon et adressee au Ministere de l’Education nationale. Cette petition reclamait plus d’œuvres de femmes au programme des Agregations de Lettres et souhaitait alerter sur la necessite de retravailler les criteres de jugement qui sont a l’œuvre en France dans l’etablissement du canon litteraire, dans lequel les ecrivaines, toutes epoques confondues, sont « victimes d’un systeme d’invisibilite » qu’aggrave encore, pour les siecles anciens, leur defaut d’existence1.En 1928, dans un ensemble de conferences sur les femmes et le roman, donnees a Cambridge dans deux colleges reserves a des femmes, Virginia Woolf incarnait en Judith, une sœur imaginaire de Shakespeare portee, comme son frere, par une vocation d’ecrivain, cette double invisibilite materielle et symbolique, qui produit chez les femmes qui ecrivent un sentiment puissant d’illegitimite culturelle2. L’analyse visionnaire de la romanciere anglaise, tout en explicitant l’impact des phenomenes de sexuation sur la production litteraire dans l’Histoire, en propose une tres belle compensation symbolique par le biais d’une fiction : aussi douee pour l’ecriture fut-elle, Judith, petite sœur invisible, etait nee dans un contexte qui lui interdisait de toute facon d’exercer son talent,","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"64 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-06-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"77196136","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Seulete suy et seulete vueil estre,Seulete m’a mon doulz ami laissiee,Seulete suy, sanz compaignon ne maistre,Seulete suy, dolente et courrouciee,Seulete suy en languour mesaisiee,Seulete suy plus que nulle esgaree,Seulete suy sanz ami demouree.Seulete suy a huis ou a fenestre,Seulete suy en un anglet muciee,Seulete suy pour moy de plours repaistre,Seulete suy, dolente ou apaisiee,Seulete suy, riens n’est qui tant me siee,Seulete suy en ma chambre enserree,Seulete suy sanz ami demouree[...]Princes, or est ma doulour commenciee :Seulete suy de tout dueil menaciee,Seulete suy plus tainte que moree,Seulete suy sanz ami demouree1.« Seulete » : l’adjectif, chez Christine de Pizan, fait devise. Considere depuis longtemps comme un symbole de l’auteur, il apparaitrait au carrefour entre identite litteraire construite et experience vecue2. Rassemblant dans son diminutif les marques du feminin et de la petitesse, seulete caracterise, avec d’autres locutions, une persona d’auteur a la fragilite constitutive : la « femmelette3 », la « meschinette4 », la « femme tendre, fraile et pou souffrant, qui de peu se deult5 » ; la « femme non moult saichant6 » au « foible corps femenin7 ». Apres son edition par Maurice Roy, la onzieme des Cent Balades est devenue pour les anthologies scolaires un modele de parole lyrique feminine, traversee par la sensibilite.Enserrer Christine de Pizan dans cette seule chambre d’echo, c’est envisager l’auctorialite feminine sous l’espece de l’exacerbation, hors d
Seulete suy and Seulete vueil estre,Seulete me mon doulz ami laissiee,Seulete suy, sanz compaignon ne maistre,Seulete suy,悲伤和愤怒,Seulete suy en languour mesaisiee,Seulete suy plus que ne esgaree,Seulete suy sanz ami demouree。Seulete suy a huis ou a fenestre,Seulete suy en un anglet muciee,Seulete suy pour moy de plours repaistre,Seulete suy, dolente ou apaisiee,Seulete suy, riens ne qui tant siee me,Seulete suy en ma chambre enserree,Seulete suy sanz ami demouree[…]王子们,这是我痛苦的开始:Seulete suy de tout dueil menaciee,Seulete suy plus tainte que moree,Seulete suy sanz ami demouree1。“Seulete”:Christine de Pizan的形容词成为了座右铭。长期以来,它一直被认为是作者的象征,它出现在文学身份建构和真实体验之间的十字路口。在她的小名中,seulete结合了女性和渺小的标志,用其他词语描述了一个具有构成脆弱性的作者角色:“femmelette3”,“meschinette4”,“温柔、脆弱、贫穷、不快乐的女人”;“不太漂亮的女人”和“可爱的女性身体”。在莫里斯·罗伊(Maurice Roy)出版后,《一百首歌谣中的第11首》(the 11 of the 100 Balades)已成为学校选集中女性抒情话语的典范,被情感所渗透。把克里斯汀·德·皮赞(Christine de Pizan)关在这个回音室里,就像在恶化的情况下看待女性的权威一样
{"title":"La place à prendre : Christine de Pizan ou l’auteur comme fonction-lecteur","authors":"Sarah Delale","doi":"10.58282/colloques.6267","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.6267","url":null,"abstract":"Seulete suy et seulete vueil estre,Seulete m’a mon doulz ami laissiee,Seulete suy, sanz compaignon ne maistre,Seulete suy, dolente et courrouciee,Seulete suy en languour mesaisiee,Seulete suy plus que nulle esgaree,Seulete suy sanz ami demouree.Seulete suy a huis ou a fenestre,Seulete suy en un anglet muciee,Seulete suy pour moy de plours repaistre,Seulete suy, dolente ou apaisiee,Seulete suy, riens n’est qui tant me siee,Seulete suy en ma chambre enserree,Seulete suy sanz ami demouree[...]Princes, or est ma doulour commenciee :Seulete suy de tout dueil menaciee,Seulete suy plus tainte que moree,Seulete suy sanz ami demouree1.« Seulete » : l’adjectif, chez Christine de Pizan, fait devise. Considere depuis longtemps comme un symbole de l’auteur, il apparaitrait au carrefour entre identite litteraire construite et experience vecue2. Rassemblant dans son diminutif les marques du feminin et de la petitesse, seulete caracterise, avec d’autres locutions, une persona d’auteur a la fragilite constitutive : la « femmelette3 », la « meschinette4 », la « femme tendre, fraile et pou souffrant, qui de peu se deult5 » ; la « femme non moult saichant6 » au « foible corps femenin7 ». Apres son edition par Maurice Roy, la onzieme des Cent Balades est devenue pour les anthologies scolaires un modele de parole lyrique feminine, traversee par la sensibilite.Enserrer Christine de Pizan dans cette seule chambre d’echo, c’est envisager l’auctorialite feminine sous l’espece de l’exacerbation, hors d","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"12 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-06-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"82357288","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
D’ou nous vient notre bonheur a lire Montaigne ? – un bonheur qui peut se deployer malgre les contraintes du concours : c’est l’ancienne agregative qui parle ; j’ai decouvert Montaigne, comme beaucoup d’entre vous sans doute, l’annee d’agregation et cette rencontre a decide de ma vocation de seiziemiste. Les Essais sont devenus depuis lors une de mes lectures favorites et une lecon de vie quotidienne. Ce bonheur a lire Montaigne, j’ai voulu l’interroger en regardant de pres, apres bien d’autres critiques1, le chapitre III, 10, « De menager sa volonte ». Il y est question du rapport entre la vie publique et la vie privee, entre negotium et otium, entre les charges que l’on occupe dans la societe et son for interieur, entre le dehors et le dedans2, entre l’etranger et le propre ; l’on peut y lire une invitation a la pratique du detachement. De tels enjeux ont des implications linguistiques : Montaigne fait le choix d’un « style comique et prive », le sermo quotidianus des Latins (humile atque cotidianum sermonis genus3), different du style public, de la contentio4; il revendique « une forme [s]ienne, inepte aux negotiations publiques » (I, 40 : 461).Un des plaisirs de lecture tient ici, comme dans beaucoup d’autres chapitres, a l’epaisseur concrete de ces pages qui fourmillentd’objets et de realia ; c’est la un des plaisirs du texte dont parlait Roland Barthes, « plaisir a voir representer la “vie quotidienne” d’une epoque », qui assouvit chez le lecteur une « curiosite des men
我们读蒙田的乐趣从何而来?-一种可以在竞争限制下部署的幸福:这是旧的聚合语言;我发现了蒙田,你们很多人可能也一样,那一年的集会和这次会议决定了我作为十六世主义者的职业。从那时起,散文就成了我最喜欢的读物和日常生活课程之一。在阅读蒙田的乐趣中,我想问他,在许多其他批评之后,我仔细看了第三章,第10章,“管理他的意志”。它涉及公共生活与私人生活之间的关系,无法无天与无法无天之间的关系,一个人在社会中所承担的责任与社会内部的关系,外部与内心的关系,陌生人与自己的关系。在这篇文章中,我们读到一篇关于释放练习的邀请。这些问题在语言上有影响:蒙田选择了一种“滑稽而私人的风格”,即拉丁人的日常布道(humile atque quotidianum sermonis genus3),这与公开的争论风格不同。他声称“一种不适合公开谈判的形式”(1:40:461)。在这里,阅读的乐趣之一,就像在许多其他章节一样,在于这些书页的具体厚度,充满了对象和现实;这是罗兰·巴特(Roland Barthes)所说的文本的乐趣之一,“看到一个时代的“日常生活”被描绘出来的乐趣”,满足了读者的“好奇”
{"title":"Le goût de la langue : Remarques sur l’usage des mots concrets dans le chapitre « De ménager sa volonté »","authors":"M. Thomine","doi":"10.58282/colloques.4232","DOIUrl":"https://doi.org/10.58282/colloques.4232","url":null,"abstract":"D’ou nous vient notre bonheur a lire Montaigne ? – un bonheur qui peut se deployer malgre les contraintes du concours : c’est l’ancienne agregative qui parle ; j’ai decouvert Montaigne, comme beaucoup d’entre vous sans doute, l’annee d’agregation et cette rencontre a decide de ma vocation de seiziemiste. Les Essais sont devenus depuis lors une de mes lectures favorites et une lecon de vie quotidienne. Ce bonheur a lire Montaigne, j’ai voulu l’interroger en regardant de pres, apres bien d’autres critiques1, le chapitre III, 10, « De menager sa volonte ». Il y est question du rapport entre la vie publique et la vie privee, entre negotium et otium, entre les charges que l’on occupe dans la societe et son for interieur, entre le dehors et le dedans2, entre l’etranger et le propre ; l’on peut y lire une invitation a la pratique du detachement. De tels enjeux ont des implications linguistiques : Montaigne fait le choix d’un « style comique et prive », le sermo quotidianus des Latins (humile atque cotidianum sermonis genus3), different du style public, de la contentio4; il revendique « une forme [s]ienne, inepte aux negotiations publiques » (I, 40 : 461).Un des plaisirs de lecture tient ici, comme dans beaucoup d’autres chapitres, a l’epaisseur concrete de ces pages qui fourmillentd’objets et de realia ; c’est la un des plaisirs du texte dont parlait Roland Barthes, « plaisir a voir representer la “vie quotidienne” d’une epoque », qui assouvit chez le lecteur une « curiosite des men","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"127 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2017-03-03","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"73272105","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}