<div><h3>Introduction</h3><div>Les prothèses de résection fémorale sont utilisées en chirurgie de reconstruction osseuse dans le cadre de pathologies tumorales ou de reprises itératives. Les <em>Patient reported outcome measures</em> (PROM) donnent un résultat subjectif et au même titre que la mesure de la satisfaction sont devenus partie intégrante des résultats en orthopédie. Cependant leur valeur seuil associée à la satisfaction (<em>Patient Acceptable Symptom State</em> [PASS]) ne sont pas connues sur une population française après ce type d’arthroplastie. Aussi nous avons mené une étude rétrospective sur une population de patients ayant eu une prothèse de résection fémorale afin de : (1) définir le PASS pour le <em>Harris Hip Score</em> (HHS), le <em>Knee Society Score</em> (KSS) et le <em>Musculoskeletal Tumor Society score</em> (MSTS) ; (2) étudier les complications.</div></div><div><h3>Hypothèse</h3><div>Le seuil du PASS pour les prothèses de résection de fémur proximal et de fémur distal pour le HHS et le KSS respectivement est plus bas que le seuil de ces mêmes scores pour des prothèses de première intention.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Quarante-quatre patients opérés entre 2009 et 2020 ont été inclus, 23 prothèses fémorales proximales et 21 distales. Le seuil du PASS a été défini selon la méthode de l’ancrage avec une analyse par courbe ROC pour le HHS pour les fémurs proximaux, le KSS pour les fémurs distaux et le MSTS pour l’ensemble des prothèses. Les complications étaient classées selon Henderson.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La durée moyenne de suivi était de 4,5<!--> <!-->±<!--> <!-->3,6 (1–12,5) années. Le PASS seuil était de 47,5 (aire sous la courbe [AUC] 0,71 [0,45–0,97]) pour le HHS et de 69,5 (AUC 0,97 [0,92–1,0]) et 62,5 (AUC 0,81 [0,61–0,99]) pour le KSS genou et KSS fonction. Treize patients (29 %) ont présenté des complications, ayant nécessité une nouvelle chirurgie pour 9 d’entre eux (20 %). Les plus fréquentes étaient le type 1 (atteinte des tissus mous, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5/44 [11 %]) et 2 (descellement, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5/44, [11 %]) selon Henderson. Il n’y avait pas de relation entre la satisfaction et les complications postopératoires (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,071).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Les patients porteurs de prothèses de résection fémorales sont majoritairement satisfaits (59 %) pour une fonction moindre malgré un taux important de complications (29 %). Notre hypothèse a été confirmée pour le PASS seuil du HHS (47,5 contre 93) et du KSS genou et fonction (69,5 et 62,5 contre 85,5 et 72,5).</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>IV ; étude observationnelle monocentrique rétrospective.</div></div><div><h3>Introduction</h3><div>Femoral megaprostheses are used for bone reconstruction surgery in patients with local tumors or who require multiple revisions. Patient reported outcome measures (PROMs) provide a subjective result and, lik
{"title":"Le « Patient acceptable symptom state » (PASS) après arthroplastie de résection fémorale proximale et distale","authors":"Marianne Wiklund , Arthur Gras , Jean-Luc Hanouz , Julien Dunet , Goulven Rochcongar , Christophe Hulet","doi":"10.1016/j.rcot.2024.07.005","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.07.005","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les prothèses de résection fémorale sont utilisées en chirurgie de reconstruction osseuse dans le cadre de pathologies tumorales ou de reprises itératives. Les <em>Patient reported outcome measures</em> (PROM) donnent un résultat subjectif et au même titre que la mesure de la satisfaction sont devenus partie intégrante des résultats en orthopédie. Cependant leur valeur seuil associée à la satisfaction (<em>Patient Acceptable Symptom State</em> [PASS]) ne sont pas connues sur une population française après ce type d’arthroplastie. Aussi nous avons mené une étude rétrospective sur une population de patients ayant eu une prothèse de résection fémorale afin de : (1) définir le PASS pour le <em>Harris Hip Score</em> (HHS), le <em>Knee Society Score</em> (KSS) et le <em>Musculoskeletal Tumor Society score</em> (MSTS) ; (2) étudier les complications.</div></div><div><h3>Hypothèse</h3><div>Le seuil du PASS pour les prothèses de résection de fémur proximal et de fémur distal pour le HHS et le KSS respectivement est plus bas que le seuil de ces mêmes scores pour des prothèses de première intention.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Quarante-quatre patients opérés entre 2009 et 2020 ont été inclus, 23 prothèses fémorales proximales et 21 distales. Le seuil du PASS a été défini selon la méthode de l’ancrage avec une analyse par courbe ROC pour le HHS pour les fémurs proximaux, le KSS pour les fémurs distaux et le MSTS pour l’ensemble des prothèses. Les complications étaient classées selon Henderson.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La durée moyenne de suivi était de 4,5<!--> <!-->±<!--> <!-->3,6 (1–12,5) années. Le PASS seuil était de 47,5 (aire sous la courbe [AUC] 0,71 [0,45–0,97]) pour le HHS et de 69,5 (AUC 0,97 [0,92–1,0]) et 62,5 (AUC 0,81 [0,61–0,99]) pour le KSS genou et KSS fonction. Treize patients (29 %) ont présenté des complications, ayant nécessité une nouvelle chirurgie pour 9 d’entre eux (20 %). Les plus fréquentes étaient le type 1 (atteinte des tissus mous, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5/44 [11 %]) et 2 (descellement, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->5/44, [11 %]) selon Henderson. Il n’y avait pas de relation entre la satisfaction et les complications postopératoires (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,071).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Les patients porteurs de prothèses de résection fémorales sont majoritairement satisfaits (59 %) pour une fonction moindre malgré un taux important de complications (29 %). Notre hypothèse a été confirmée pour le PASS seuil du HHS (47,5 contre 93) et du KSS genou et fonction (69,5 et 62,5 contre 85,5 et 72,5).</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>IV ; étude observationnelle monocentrique rétrospective.</div></div><div><h3>Introduction</h3><div>Femoral megaprostheses are used for bone reconstruction surgery in patients with local tumors or who require multiple revisions. Patient reported outcome measures (PROMs) provide a subjective result and, lik","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 8","pages":"Pages 1113-1122"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-08-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142702143","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-08-26DOI: 10.1016/j.rcot.2024.06.022
Agathe Yvinou , Tatiana Massamba Vuvu , Isabelle Germouty , Frédéric Dubrana , Dominique Le Nen
{"title":"Quelles sont les preuves de l’existence des chirurgiennes ?","authors":"Agathe Yvinou , Tatiana Massamba Vuvu , Isabelle Germouty , Frédéric Dubrana , Dominique Le Nen","doi":"10.1016/j.rcot.2024.06.022","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.06.022","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 8","pages":"Pages 1093-1096"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-08-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142697225","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-08-24DOI: 10.1016/j.rcot.2024.06.018
Cécile Batailler , Nicolas Cance , Sébastien Lustig
<div><div>Le changement de prothèses infectées en deux temps nécessite la dépose de la prothèse lors du premier temps puis la mise en place d’une entretoise ou d’un « spacer » articulaire, dans un second temps, après au moins 6 semaines, la réimplantation d’une nouvelle prothèse est réalisée. Les spacers ont deux grandes fonctions : la délivrance de doses élevées d’antibiotiques localement et la conservation de l’espace articulaire en réduisant les rétractions tendineuses et en améliorant le confort du patient jusqu’à la réimplantation. Cette revue a pour objectifs de détailler les caractéristiques nécessaires des antibiotiques ajoutés au ciment pour obtenir une bonne diffusion articulaire, de décrire les étapes du changement en deux temps, et enfin d’expliquer les différents types de spacers articulaires possibles selon l’articulation et leurs complications. L’antibiotique choisi pour le spacer doit être résistant à la chaleur, soluble dans l’eau et chimiquement stable dans le ciment. Les antibiotiques de prédilection sont la gentamicine et la vancomycine. Nous recommandons de poursuivre l’antibiothérapie systémique pendant 3 mois au moins pour une infection sur prothèse. La réimplantation a lieu soit à 6 semaines sans fenêtre antibiotique, soit à 3 mois après une fenêtre de 15<!--> <!-->jours. Les spacers peuvent être soit statiques (non articulés) soit dynamiques (articulés). Les spacers statiques sont réservés principalement au genou et la hanche en cas de perte de substance osseuse majeure ou de risque de lésions des tissus mous. Les spacers articulés, que ce soit au genou, à la hanche ou à l’épaule, permettent de conserver une fonction réduite de l’articulation. Les complications les plus fréquentes sont les luxations de spacer pour les spacers articulés et les ruptures de spacer pour les spacers statiques et dynamiques. Il faut connaître les caractéristiques biomécaniques et bactériologiques de ces spacers pour obtenir la meilleure efficacité avec le moins de complications possible. Niveau de preuve : avis d’expert.</div></div><div><div>In two-stage revision of infected implants, the first stage involves removing the implant and inserting a joint spacer, and the second stage involves implanting a new prosthesis at least 6 weeks later. Spacers have two main functions: local administration of high-dose antibiotics, and preservation of the joint space by reducing tendon retraction and improving patient comfort until reimplantation. The present review aims to detail the necessary characteristics of antibiotics added to cement to achieve good joint diffusion, to describe the steps of two-stage revision, and to present the types of spacer available according to the joint and complications. The antibiotic used in the spacer must be heat-resistant, water-soluble and chemically stable in the cement. Gentamicin and vancomycin are generally preferred. We recommend at least 3 months’ systematic antibiotic therapy for periprosthetic joint infection. Re
{"title":"Les spacers dans la prise en charge en deux temps des infections péri-prothétiques","authors":"Cécile Batailler , Nicolas Cance , Sébastien Lustig","doi":"10.1016/j.rcot.2024.06.018","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.06.018","url":null,"abstract":"<div><div>Le changement de prothèses infectées en deux temps nécessite la dépose de la prothèse lors du premier temps puis la mise en place d’une entretoise ou d’un « spacer » articulaire, dans un second temps, après au moins 6 semaines, la réimplantation d’une nouvelle prothèse est réalisée. Les spacers ont deux grandes fonctions : la délivrance de doses élevées d’antibiotiques localement et la conservation de l’espace articulaire en réduisant les rétractions tendineuses et en améliorant le confort du patient jusqu’à la réimplantation. Cette revue a pour objectifs de détailler les caractéristiques nécessaires des antibiotiques ajoutés au ciment pour obtenir une bonne diffusion articulaire, de décrire les étapes du changement en deux temps, et enfin d’expliquer les différents types de spacers articulaires possibles selon l’articulation et leurs complications. L’antibiotique choisi pour le spacer doit être résistant à la chaleur, soluble dans l’eau et chimiquement stable dans le ciment. Les antibiotiques de prédilection sont la gentamicine et la vancomycine. Nous recommandons de poursuivre l’antibiothérapie systémique pendant 3 mois au moins pour une infection sur prothèse. La réimplantation a lieu soit à 6 semaines sans fenêtre antibiotique, soit à 3 mois après une fenêtre de 15<!--> <!-->jours. Les spacers peuvent être soit statiques (non articulés) soit dynamiques (articulés). Les spacers statiques sont réservés principalement au genou et la hanche en cas de perte de substance osseuse majeure ou de risque de lésions des tissus mous. Les spacers articulés, que ce soit au genou, à la hanche ou à l’épaule, permettent de conserver une fonction réduite de l’articulation. Les complications les plus fréquentes sont les luxations de spacer pour les spacers articulés et les ruptures de spacer pour les spacers statiques et dynamiques. Il faut connaître les caractéristiques biomécaniques et bactériologiques de ces spacers pour obtenir la meilleure efficacité avec le moins de complications possible. Niveau de preuve : avis d’expert.</div></div><div><div>In two-stage revision of infected implants, the first stage involves removing the implant and inserting a joint spacer, and the second stage involves implanting a new prosthesis at least 6 weeks later. Spacers have two main functions: local administration of high-dose antibiotics, and preservation of the joint space by reducing tendon retraction and improving patient comfort until reimplantation. The present review aims to detail the necessary characteristics of antibiotics added to cement to achieve good joint diffusion, to describe the steps of two-stage revision, and to present the types of spacer available according to the joint and complications. The antibiotic used in the spacer must be heat-resistant, water-soluble and chemically stable in the cement. Gentamicin and vancomycin are generally preferred. We recommend at least 3 months’ systematic antibiotic therapy for periprosthetic joint infection. Re","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 976-991"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-08-24","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323716","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-08-24DOI: 10.1016/j.rcot.2024.06.007
Sophie Putman , Paul-Antoine André , Gilles Pasquier , Julien Dartus
<div><div>Une raideur post prothese totale de genou (PTG) peut être définie par un flessum de plus de 15 degrés et/ou une flexion inférieure à 75 degrés mais pour d’autres par un arc de mobilité inférieur à 70°, voire 45° ou 50̊. On pourrait aussi la définir comme une « mobilité inférieure à celle nécessaire au patient pour faire tout ce qu’il souhaite ». La première étape consiste à déterminer ses causes, préopératoires (antécédents de raideur, facteurs de risque liés au patient…), peropératoires (erreur technique : malposition, surdimensionnement, débord d’une pièce…) et postopératoires (gestion de la douleur, défaut de rééducation…). La prise en charge dépend du délai écoulé depuis la PTG ainsi que du type de raideur (de la flexion ou de l’extension) et doit être pluridisciplinaire (rééducation, gestion de la douleur). À moins de 3 mois, une manipulation douce sous anesthésie générale peut être proposée avec de bons résultats sur la flexion. En cas d’échec, la chirurgie doit être envisagée. En l’absence d’erreur technique significative, l’arthrolyse est discutée. L’arthrolyse arthroscopique est la plus pratiquée. Bien que techniquement difficile, son taux de complications est faible. L’arthrolyse à ciel ouvert permet une libération postérieure plus étendue et de remplacer l’insert en place par un insert moins épais. En cas d’anomalie de position ou de taille des implants ou en cas d’échec des autres procédures, la révision prothétique est la seule option, mais avec un risque élevé de complications. Après une exposition souvent difficile, elle doit corriger les erreurs techniques, rétablir la hauteur de l’interligne articulaire et deux espaces en extension et flexion symétriques et équilibrés. Elle peut nécessiter une prothèse semi-contrainte, voire charnière à l’avenir incertain chez un sujet jeune. Dans tous les cas, le patient doit accepter que cette prise en charge puisse être longue, et qu’elle nécessite plus que la seule intervention (gestion de la douleur et rééducation spécifique) et que ses objectifs soient raisonnables compte tenu de ses résultats souvent partiels.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>Avis d’expert.</div></div><div><div>Stiffness following total knee replacement is defined as ><!--> <!-->15° flexion contracture and/or flexion <<!--> <!-->75° or, for other authors, arc of motion <<!--> <!-->70° or 45° or 50°. Alternatively, it could be defined as a range of motion less than the patient needs in order to be able to do what they wish. The first step in management is to determine the causes: preoperative (history of stiffness, patient-related risk factors, etc.), intraoperative (technical error: malpositioning, oversizing, protrusion, etc.), and postoperative (defective pain management and/or rehabilitation, etc.). Treatment depends on the interval since replacement and on the type of stiffness (flexion or extension), and should be multidisciplinary (rehabilitation, pain management). For intervals less t
{"title":"Reprises pour prothèse de genou raide","authors":"Sophie Putman , Paul-Antoine André , Gilles Pasquier , Julien Dartus","doi":"10.1016/j.rcot.2024.06.007","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.06.007","url":null,"abstract":"<div><div>Une raideur post prothese totale de genou (PTG) peut être définie par un flessum de plus de 15 degrés et/ou une flexion inférieure à 75 degrés mais pour d’autres par un arc de mobilité inférieur à 70°, voire 45° ou 50̊. On pourrait aussi la définir comme une « mobilité inférieure à celle nécessaire au patient pour faire tout ce qu’il souhaite ». La première étape consiste à déterminer ses causes, préopératoires (antécédents de raideur, facteurs de risque liés au patient…), peropératoires (erreur technique : malposition, surdimensionnement, débord d’une pièce…) et postopératoires (gestion de la douleur, défaut de rééducation…). La prise en charge dépend du délai écoulé depuis la PTG ainsi que du type de raideur (de la flexion ou de l’extension) et doit être pluridisciplinaire (rééducation, gestion de la douleur). À moins de 3 mois, une manipulation douce sous anesthésie générale peut être proposée avec de bons résultats sur la flexion. En cas d’échec, la chirurgie doit être envisagée. En l’absence d’erreur technique significative, l’arthrolyse est discutée. L’arthrolyse arthroscopique est la plus pratiquée. Bien que techniquement difficile, son taux de complications est faible. L’arthrolyse à ciel ouvert permet une libération postérieure plus étendue et de remplacer l’insert en place par un insert moins épais. En cas d’anomalie de position ou de taille des implants ou en cas d’échec des autres procédures, la révision prothétique est la seule option, mais avec un risque élevé de complications. Après une exposition souvent difficile, elle doit corriger les erreurs techniques, rétablir la hauteur de l’interligne articulaire et deux espaces en extension et flexion symétriques et équilibrés. Elle peut nécessiter une prothèse semi-contrainte, voire charnière à l’avenir incertain chez un sujet jeune. Dans tous les cas, le patient doit accepter que cette prise en charge puisse être longue, et qu’elle nécessite plus que la seule intervention (gestion de la douleur et rééducation spécifique) et que ses objectifs soient raisonnables compte tenu de ses résultats souvent partiels.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>Avis d’expert.</div></div><div><div>Stiffness following total knee replacement is defined as ><!--> <!-->15° flexion contracture and/or flexion <<!--> <!-->75° or, for other authors, arc of motion <<!--> <!-->70° or 45° or 50°. Alternatively, it could be defined as a range of motion less than the patient needs in order to be able to do what they wish. The first step in management is to determine the causes: preoperative (history of stiffness, patient-related risk factors, etc.), intraoperative (technical error: malpositioning, oversizing, protrusion, etc.), and postoperative (defective pain management and/or rehabilitation, etc.). Treatment depends on the interval since replacement and on the type of stiffness (flexion or extension), and should be multidisciplinary (rehabilitation, pain management). For intervals less t","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 784-794"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-08-24","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323558","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-08-24DOI: 10.1016/j.rcot.2024.06.021
Julie Mathieu , Mathilde Gatti , Louis Dagneaux
Les ostéotomies supra-malléolaires (OSM) ont pour but de corriger les déformations extra-articulaires de la partie distale du squelette jambier. Il existe plusieurs indications, la plus fréquente étant l’arthrose varisante de cheville. Le rationnel de l’OSM repose, dans cette indication, sur la modification de la répartition des charges et des pressions dans l’articulation talocrurale induite par la réorientation de l’axe jambier. Une planification préopératoire est indispensable pour optimiser le résultat fonctionnel, limitant le risque d’hypo- ou d’hypercorrection. Si plusieurs OSM ont été décrites, elles sont préférentiellement réalisées au niveau du site de la déformation ou « Center of rotation and angulation (CORA) ». Elles ont pour but de restituer les paramètres anatomiques de l’interligne talocrural, de corriger la bascule talienne, tout en préservant le valgus physiologique de l’arrière-pied. Les techniques chirurgicales s’appuient sur l’utilisation de broches servant de guides aux traits d’ostéotomie. L’imagerie 3D et les guides de coupe sur mesure jouent aujourd’hui un rôle clé dans ces procédures difficiles à planifier et à exécuter. Cette étude s’efforce de répondre aux questions suivantes : Quelles indications et contre-indications ? Quels principes techniques ? Quel bilan préopératoire indispensable à la planification et à la réalisation ? Quelles particularités techniques ? Quel apport des nouvelles technologies ?
Niveau de preuve
V.
Supramalleolar osteotomy (SMO) aims to correct extra-articular deformities in the distal lower leg. There are several indications, the most common being varus osteoarthritis of the ankle. The rationale in this indication is to modify talocrural stress and pressure distribution by reorienting the limb axis. Preoperative planning is essential to optimize functional outcome, limiting the risk of under- or over-correction. Several SMO procedures have been described, and are preferably performed at the deformity site or center of rotation and angulation (CORA). They aim to restore talocrural joint-line anatomy and correct talar tilt while conserving physiological hindfoot valgus. Techniques use K-wires as cut guides. 3D imaging and patient-specific instrumentation now play key roles in this surgery, which is difficult both to plan and to execute. The present study addresses the following questions: What are the indications and contraindications? What are the technical principles? What preoperative work-up is required for planning and execution? What are the technical particularities? And what contribution can new technologies make?
{"title":"Ostéotomies supra-malléolaires : techniques chirurgicales","authors":"Julie Mathieu , Mathilde Gatti , Louis Dagneaux","doi":"10.1016/j.rcot.2024.06.021","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.06.021","url":null,"abstract":"<div><div>Les ostéotomies supra-malléolaires (OSM) ont pour but de corriger les déformations extra-articulaires de la partie distale du squelette jambier. Il existe plusieurs indications, la plus fréquente étant l’arthrose varisante de cheville. Le rationnel de l’OSM repose, dans cette indication, sur la modification de la répartition des charges et des pressions dans l’articulation talocrurale induite par la réorientation de l’axe jambier. Une planification préopératoire est indispensable pour optimiser le résultat fonctionnel, limitant le risque d’hypo- ou d’hypercorrection. Si plusieurs OSM ont été décrites, elles sont préférentiellement réalisées au niveau du site de la déformation ou « Center of rotation and angulation (CORA) ». Elles ont pour but de restituer les paramètres anatomiques de l’interligne talocrural, de corriger la bascule talienne, tout en préservant le valgus physiologique de l’arrière-pied. Les techniques chirurgicales s’appuient sur l’utilisation de broches servant de guides aux traits d’ostéotomie. L’imagerie 3D et les guides de coupe sur mesure jouent aujourd’hui un rôle clé dans ces procédures difficiles à planifier et à exécuter. Cette étude s’efforce de répondre aux questions suivantes : Quelles indications et contre-indications ? Quels principes techniques ? Quel bilan préopératoire indispensable à la planification et à la réalisation ? Quelles particularités techniques ? Quel apport des nouvelles technologies ?</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>V.</div></div><div><div>Supramalleolar osteotomy (SMO) aims to correct extra-articular deformities in the distal lower leg. There are several indications, the most common being varus osteoarthritis of the ankle. The rationale in this indication is to modify talocrural stress and pressure distribution by reorienting the limb axis. Preoperative planning is essential to optimize functional outcome, limiting the risk of under- or over-correction. Several SMO procedures have been described, and are preferably performed at the deformity site or center of rotation and angulation (CORA). They aim to restore talocrural joint-line anatomy and correct talar tilt while conserving physiological hindfoot valgus. Techniques use K-wires as cut guides. 3D imaging and patient-specific instrumentation now play key roles in this surgery, which is difficult both to plan and to execute. The present study addresses the following questions: What are the indications and contraindications? What are the technical principles? What preoperative work-up is required for planning and execution? What are the technical particularities? And what contribution can new technologies make?</div></div><div><h3>Level of evidence</h3><div>V.</div></div>","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 925-939"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-08-24","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323713","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-08-23DOI: 10.1016/S1877-0517(24)00148-5
{"title":"Sommaire","authors":"","doi":"10.1016/S1877-0517(24)00148-5","DOIUrl":"10.1016/S1877-0517(24)00148-5","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 5","pages":"Page iv"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-08-23","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877051724001485/pdfft?md5=97231a6de63ad119118a1c36694d2756&pid=1-s2.0-S1877051724001485-main.pdf","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142044607","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-08-08DOI: 10.1016/j.rcot.2024.07.021
Safire Ballet , Inès Guerzider-Regas , Zouhair Aouzal , Astrid Pozet , Alexandre Quemener-Tanguy , Axel Koehly , Laurent Obert , François Loisel
<div><h3>Introduction</h3><div>Le traitement chirurgical (TC) et le traitement orthopédique (TO) des fractures du radius distal après 65<!--> <!-->ans ont des résultats fonctionnels similaires à 1 an postopératoire. Peu d’études évaluent ces résultats après 75<!--> <!-->ans.</div></div><div><h3>Hypothèse</h3><div>Nous supposons que le TC apporte de meilleurs résultats cliniques et radiologiques que le TO. L’objectif principal de l’étude était de comparer à court terme, les résultats des deux traitements pour toutes fractures confondues et pour les fractures déplacées et très déplacées (bascule<!--> <!-->><!--> <!-->20°) du radius distal après 75<!--> <!-->ans.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Cette étude prospective a inclus en deux ans 74 patients suivis 6 mois minimum. Le traitement dépendait du déplacement de la fracture, des comorbidités (Charlson) et de l’autonomie du patient. Le TC était une ostéosynthèse par plaque antérieure verrouillée à ciel ouvert (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->24). Le TO était une manchette plâtrée 6 semaines sans réduction (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->50). Les critères de jugement principaux étaient cliniques (amplitudes articulaires, force, scores EVA (échelle visuelle analogique), QuickDASH (<em>Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand</em>), PRWE (<em>Patient Rated Wrist Evaluation</em>) et SF-36 (<em>36-Item Short Form Health Survey</em>). Les critères de jugement secondaires étaient les résultats radiologiques et les complications.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Le TC améliorait significativement de 7° : la flexion, l’inclinaison ulnaire, la supination, l’angle dorsal et la variance ulnaire dès 1,5 mois et la pronation et l’index radio-ulnaire distal dès le 6<sup>e</sup> mois <em>(p</em> <em><</em> <em>0,05).</em> Le TC améliorait significativement de 10° : la flexion, l’inclinaison ulnaire, la supination chez les fractures déplacées et très déplacées dès 1,5 mois <em>(p</em> <em><</em> <em>0,05)</em>.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Le TC améliore significativement les résultats cliniques et radiologiques après 75<!--> <!-->ans dans les 6 mois post-fracture du radius distal. Le TC est conseillé pour les fractures du radius distal déplacées et très déplacées pour une récupération plus précoce des amplitudes articulaires. Au-delà des 6 mois, les résultats sont équivalents.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>III.</div></div><div><h3>Background</h3><div>Surgery and non-operative treatment produce similar 1-year functional outcomes in patients older than 65 years. Data are lacking for patients older than 75 years. The main objective of this study was to compare surgical vs. non-operative treatment regarding short-term outcomes in patients older than 75 years. In addition to an overall analysis, sub-group analyses were done in patients with displacement and severe displacement (><!--> <!-->20° posterior tilt).</div></div><div><h3>Hypothesis</h3><div>Surgery prov
导言65岁以上桡骨远端骨折的外科治疗(TC)和矫形治疗(TO)与术后1年的功能结果相似。我们认为,TC 与 TO 相比,可获得更好的临床和放射学结果。这项研究的主要目的是对75岁后桡骨远端骨折(基底面为20°)和桡骨近端骨折(基底面为20°)的两种治疗方法的效果进行初步比较。治疗取决于骨折的位置、合并症(Charlson)和患者的自主性。TC 是一种前壁斑块溃疡性骨折(n = 24)。TO是一种植入 6 个月后仍未缩小的楔形切除术(n = 50)。主要评判标准为临床评分(关节振幅、力量、EVA(视觉模拟评分)、QuickDASH(手臂、肩部和手部残疾)、PRWE(患者腕部评分)和 SF-36(36 项简表健康调查)。其次的评判标准是放射学结果和并发症。结果Le TC 在 1.5 个月时显著改善了 7°:屈曲、尺侧倾斜、上举、背侧角度和尺侧方差,在 6 个月时显著改善了前倾和无线电尺远端指数(p < 0,05)。讨论桡骨远端骨折后 6 个月内,TC 显著改善了 75 岁后的临床和放射学结果。TC适用于桡骨远端移位和严重移位的骨折,可使关节振幅更快恢复。Au-delà des 6 mois, les résultats sont équivalents.Niveau de preuveIII.BackgroundSurgery and non-operative treatment produce similar 1-year functional outcomes in patients older than 65 years.目前尚缺乏 75 岁以上患者的数据。本研究的主要目的是比较手术治疗与非手术治疗对 75 岁以上患者的短期疗效。除总体分析外,还对有移位和严重移位(后倾20°)的患者进行了亚组分析。假设手术治疗比非手术治疗能提供更好的临床和放射学结果。患者和方法前瞻性纳入桡骨远端骨折时年龄大于75岁的患者,为期两年。随访时间至少需要 6 个月。根据移位情况、夏尔森共病指数和患者自主性选择治疗方法。手术包括使用前方锁定钢板进行开放式固定,以及使用短臂石膏进行非手术治疗,但不进行复位。主要评估基于临床标准:活动范围、力量、视觉模拟量表(VAS)评分、短版手臂、肩部和手部残疾工具(QuickDASH)、患者腕部评价(PRWE)和 36 项简表健康调查(SF-36)。次要评估标准为放射学结果和并发症。结果 共纳入 74 例患者,其中 24 例接受手术治疗,50 例接受非手术治疗。1.5个月时,与非手术治疗相比,手术治疗在屈曲、尺侧倾斜和仰卧方面的效果明显更好,范围至少增加了7°,背角和尺侧变异值也更大(所有比较的P均为0.05)。在 6 个月时,手术治疗的患者代偿能力和无线电尺指数更佳(两组比较的 P 均为 0.05)。在有移位或严重移位的患者中,手术治疗与保守治疗相比,在1.5个月时,患者的屈曲度、尺侧倾斜度和上举度增加了10°(所有比较的P均为0.05)。建议对移位和严重移位的桡骨远端骨折进行手术治疗,以加快关节活动范围的恢复。6个月后的结果类似。
{"title":"Fractures du radius distal après 75 ans : quelles fractures et quels patients opérer ? Évaluation prospective continue pendant les 6 premiers mois","authors":"Safire Ballet , Inès Guerzider-Regas , Zouhair Aouzal , Astrid Pozet , Alexandre Quemener-Tanguy , Axel Koehly , Laurent Obert , François Loisel","doi":"10.1016/j.rcot.2024.07.021","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.07.021","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le traitement chirurgical (TC) et le traitement orthopédique (TO) des fractures du radius distal après 65<!--> <!-->ans ont des résultats fonctionnels similaires à 1 an postopératoire. Peu d’études évaluent ces résultats après 75<!--> <!-->ans.</div></div><div><h3>Hypothèse</h3><div>Nous supposons que le TC apporte de meilleurs résultats cliniques et radiologiques que le TO. L’objectif principal de l’étude était de comparer à court terme, les résultats des deux traitements pour toutes fractures confondues et pour les fractures déplacées et très déplacées (bascule<!--> <!-->><!--> <!-->20°) du radius distal après 75<!--> <!-->ans.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Cette étude prospective a inclus en deux ans 74 patients suivis 6 mois minimum. Le traitement dépendait du déplacement de la fracture, des comorbidités (Charlson) et de l’autonomie du patient. Le TC était une ostéosynthèse par plaque antérieure verrouillée à ciel ouvert (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->24). Le TO était une manchette plâtrée 6 semaines sans réduction (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->50). Les critères de jugement principaux étaient cliniques (amplitudes articulaires, force, scores EVA (échelle visuelle analogique), QuickDASH (<em>Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand</em>), PRWE (<em>Patient Rated Wrist Evaluation</em>) et SF-36 (<em>36-Item Short Form Health Survey</em>). Les critères de jugement secondaires étaient les résultats radiologiques et les complications.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Le TC améliorait significativement de 7° : la flexion, l’inclinaison ulnaire, la supination, l’angle dorsal et la variance ulnaire dès 1,5 mois et la pronation et l’index radio-ulnaire distal dès le 6<sup>e</sup> mois <em>(p</em> <em><</em> <em>0,05).</em> Le TC améliorait significativement de 10° : la flexion, l’inclinaison ulnaire, la supination chez les fractures déplacées et très déplacées dès 1,5 mois <em>(p</em> <em><</em> <em>0,05)</em>.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Le TC améliore significativement les résultats cliniques et radiologiques après 75<!--> <!-->ans dans les 6 mois post-fracture du radius distal. Le TC est conseillé pour les fractures du radius distal déplacées et très déplacées pour une récupération plus précoce des amplitudes articulaires. Au-delà des 6 mois, les résultats sont équivalents.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>III.</div></div><div><h3>Background</h3><div>Surgery and non-operative treatment produce similar 1-year functional outcomes in patients older than 65 years. Data are lacking for patients older than 75 years. The main objective of this study was to compare surgical vs. non-operative treatment regarding short-term outcomes in patients older than 75 years. In addition to an overall analysis, sub-group analyses were done in patients with displacement and severe displacement (><!--> <!-->20° posterior tilt).</div></div><div><h3>Hypothesis</h3><div>Surgery prov","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 8","pages":"Pages 1178-1188"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-08-08","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142697162","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-08-03DOI: 10.1016/j.rcot.2024.07.010
Pierre-Alban Bouché , Simon Corsia , Guillaume Auberger , Jules Descamps , Philippe Anract , Moussa Hamadouche
<div><h3>Introduction</h3><div>L’étape de planification qui précède l’implantation d’une prothèse totale de hanche (PTH) reste indispensable. Les logiciels de planification numérique sont de plus en plus répandus et peu d’études rapportent des résultats sur la reproductibilité de ces outils, et aucun en France sur la suite logicielle MediCAD® pourtant largement diffusée. Aussi nous avons mené une étude rétrospective afin : 1) d’évaluer la précision et la fiabilité de ce logiciel de planification, 2) évaluer la reproduction intra- et interobservateur, 3) mesurer l’influence de l’obésité sur précision de la planification.</div></div><div><h3>Hypothèse</h3><div>La planification d’une PTH à l’aide de la suite MediCAD® était fiable et reproductible.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective monocentrique. Cent-un cas consécutifs de PTH posées par un chirurgien senior expérimenté ont été planifiés à deux reprises par 2 chirurgiens maintenus en aveugle. L’implant acétabulaire était cimenté dans 90 cas (79,2 %) et non-cimenté dans 11 cas (10,9 %). L’implant acétabulaire était à double mobilité dans 21 cas (20,8 %). La tige fémorale était cimentée dans 60 cas (59,4 %). Le critère de jugement était le nombre de planifications jugées exactes (même taille que l’implant posé). La reproductibilité intra-observateur et interobservateur ont été calculées à l’aide du coefficient de corrélation intraclasse et interclasse (CIC) avec l’intervalle de confiance à 95 % (IC95 %).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Une concordance exacte (aucune différence) a été obtenue pour 15 planifications (14,9 %) et pour 45 planifications (44,6 %) respectivement pour l’implant acétabulaire et fémoral par rapport à l’implant posé pour le premier investigateur. Le second investigateur a obtenu une concordance exacte (aucune différence) pour 20 planifications (19,8 %) et pour 50 planifications (49,5 %) respectivement pour l’implant acétabulaire et fémoral. La reproductibilité intra-observateur pour l’implant acétabulaire était jugée moyenne (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,57 ; IC95 % [0,43–0,69]) et faible (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,38 ; IC95 % [0,20–0,54]) respectivement pour le 1<sup>er</sup> et le 2<sup>nd</sup> investigateur. La reproductibilité intra-observateur pour la tige fémorale était jugée faible pour le 1<sup>er</sup> (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,47 ; IC95 % [0,30–0,61]) et le 2<sup>nd</sup> investigateur (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,45 ; IC95 % [0,29–0,60]). La reproductibilité interobservateur était jugée faible entre les deux investigateurs concernant la planification des implants acétabulaire (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,39 ; IC95 % [0,21–0,54]) et fémoral (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,42 ; IC95 % [0,24–0,57]). Au total, en regroupant les deux investigateurs, une prévision exacte (aucune différence avec l’implant définitif) de la taille de l’implant acétabulaire était obtenue dans 31 cas (18,9 %) chez les patient
{"title":"Validation du logiciel MediCAD® pour l’aide à la planification préopératoire entièrement digitale des prothèses totales de hanche : une étude rétrospective","authors":"Pierre-Alban Bouché , Simon Corsia , Guillaume Auberger , Jules Descamps , Philippe Anract , Moussa Hamadouche","doi":"10.1016/j.rcot.2024.07.010","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.07.010","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’étape de planification qui précède l’implantation d’une prothèse totale de hanche (PTH) reste indispensable. Les logiciels de planification numérique sont de plus en plus répandus et peu d’études rapportent des résultats sur la reproductibilité de ces outils, et aucun en France sur la suite logicielle MediCAD® pourtant largement diffusée. Aussi nous avons mené une étude rétrospective afin : 1) d’évaluer la précision et la fiabilité de ce logiciel de planification, 2) évaluer la reproduction intra- et interobservateur, 3) mesurer l’influence de l’obésité sur précision de la planification.</div></div><div><h3>Hypothèse</h3><div>La planification d’une PTH à l’aide de la suite MediCAD® était fiable et reproductible.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective monocentrique. Cent-un cas consécutifs de PTH posées par un chirurgien senior expérimenté ont été planifiés à deux reprises par 2 chirurgiens maintenus en aveugle. L’implant acétabulaire était cimenté dans 90 cas (79,2 %) et non-cimenté dans 11 cas (10,9 %). L’implant acétabulaire était à double mobilité dans 21 cas (20,8 %). La tige fémorale était cimentée dans 60 cas (59,4 %). Le critère de jugement était le nombre de planifications jugées exactes (même taille que l’implant posé). La reproductibilité intra-observateur et interobservateur ont été calculées à l’aide du coefficient de corrélation intraclasse et interclasse (CIC) avec l’intervalle de confiance à 95 % (IC95 %).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Une concordance exacte (aucune différence) a été obtenue pour 15 planifications (14,9 %) et pour 45 planifications (44,6 %) respectivement pour l’implant acétabulaire et fémoral par rapport à l’implant posé pour le premier investigateur. Le second investigateur a obtenu une concordance exacte (aucune différence) pour 20 planifications (19,8 %) et pour 50 planifications (49,5 %) respectivement pour l’implant acétabulaire et fémoral. La reproductibilité intra-observateur pour l’implant acétabulaire était jugée moyenne (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,57 ; IC95 % [0,43–0,69]) et faible (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,38 ; IC95 % [0,20–0,54]) respectivement pour le 1<sup>er</sup> et le 2<sup>nd</sup> investigateur. La reproductibilité intra-observateur pour la tige fémorale était jugée faible pour le 1<sup>er</sup> (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,47 ; IC95 % [0,30–0,61]) et le 2<sup>nd</sup> investigateur (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,45 ; IC95 % [0,29–0,60]). La reproductibilité interobservateur était jugée faible entre les deux investigateurs concernant la planification des implants acétabulaire (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,39 ; IC95 % [0,21–0,54]) et fémoral (CIC<!--> <!-->=<!--> <!-->0,42 ; IC95 % [0,24–0,57]). Au total, en regroupant les deux investigateurs, une prévision exacte (aucune différence avec l’implant définitif) de la taille de l’implant acétabulaire était obtenue dans 31 cas (18,9 %) chez les patient","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 8","pages":"Pages 1142-1149"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-08-03","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142703036","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-07-31DOI: 10.1016/j.rcot.2024.07.013
Pierre Klein , Thibaut Goetsch , Philippe Clavert , Nabil Chakfé , Laela El Amiri , Philippe Liverneaux
<div><h3>État de l’art</h3><div>Le compagnonnage et la simple expérience ou pratique naïve (PN) permettent rarement d’atteindre un niveau expert en chirurgie, contrairement à la pratique délibérée (PD) où un expert analyse les erreurs de l’apprenant et lui fixe des objectifs pour améliorer sa performance. La performance de chirurgiens en formation serait-elle meilleure en utilisant une méthode d’apprentissage faisant appel à la PD plutôt qu’à la PN ? L’hypothèse principale était qu’en faisant appel à la PD, la progression de l’apprentissage serait plus rapide et/ou plus importante qu’en faisant appel à la PN.</div></div><div><h3>Objectifs</h3><div>L’objectif de ce travail était de comparer l’évolution de la courbe d’apprentissage de pose de plaques verrouillées de clavicule sur <em>sawbone</em> par des chirurgiens apprenants formés selon deux méthodes différentes, PN et PD.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Dix internes en chirurgie, répartis en 2 groupes de 5, ont posé chacun 6 plaques. Les 6 essais ont été filmés. Le groupe PN a vu une vidéo d’expert avant chaque pose. Le groupe PD a vu cette vidéo une fois puis, après chaque essai, l’expert leur a donné des conseils d’amélioration en analysant leur propre vidéo. La performance objective (PO) était mesurée par une grille d’évaluation standardisée (OSATS, avec un score allant de 10 à 50 points par essai), l’autoévaluation de la performance par une échelle numérique (de 0 à 10) et le stress par un indice d’analgésie-nociception (ANI, calculé par le biais de l’enregistrement du rythme cardiaque, de 0 à 100).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La PO moyenne au dernier essai de pose de plaque de clavicule était de 41,8 (groupe PN) et 48,2 (groupe PD) avec une progression moyenne du premier au dernier essai de 0,8 dans le groupe PN, et 5,1 dans le groupe PD. La progression moyenne de l’autoévaluation entre le premier et le dernier essai était de 3,4 (groupe PN) et 4,6 (groupe PD). La progression moyenne de l’ANI entre le premier et le dernier essai était de –4,5 (groupe PN) et +5 (groupe PD).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Les résultats de l’apprentissage d’une technique d’ostéosynthèse de pose de plaques de clavicule mesurés par un OSATS étaient meilleurs avec pratique délibérée qu’avec pratique naïve. La progression de l’autoévaluation de la performance était meilleure avec pratique délibérée mais avec un plus haut niveau de stress.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La pratique délibérée est une technique d’apprentissage du geste chirurgical qui vient en complément du compagnonnage et de l’expérience. Elle permet d’accourcir la courbe d’apprentissage et d’améliorer le niveau de performance des chirurgiens apprenants.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>IV ; recherche non interventionnelle.</div></div><div><h3>Background</h3><div>Companionship and simple experience or naive practice (NP) rarely lead to expert level surgery, in contrast to deliberate pract
{"title":"Étude de la performance de chirurgiens en formation lors de poses de plaques de clavicule selon 2 méthodes d’apprentissage : pratique naïve versus pratique délibérée","authors":"Pierre Klein , Thibaut Goetsch , Philippe Clavert , Nabil Chakfé , Laela El Amiri , Philippe Liverneaux","doi":"10.1016/j.rcot.2024.07.013","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.07.013","url":null,"abstract":"<div><h3>État de l’art</h3><div>Le compagnonnage et la simple expérience ou pratique naïve (PN) permettent rarement d’atteindre un niveau expert en chirurgie, contrairement à la pratique délibérée (PD) où un expert analyse les erreurs de l’apprenant et lui fixe des objectifs pour améliorer sa performance. La performance de chirurgiens en formation serait-elle meilleure en utilisant une méthode d’apprentissage faisant appel à la PD plutôt qu’à la PN ? L’hypothèse principale était qu’en faisant appel à la PD, la progression de l’apprentissage serait plus rapide et/ou plus importante qu’en faisant appel à la PN.</div></div><div><h3>Objectifs</h3><div>L’objectif de ce travail était de comparer l’évolution de la courbe d’apprentissage de pose de plaques verrouillées de clavicule sur <em>sawbone</em> par des chirurgiens apprenants formés selon deux méthodes différentes, PN et PD.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Dix internes en chirurgie, répartis en 2 groupes de 5, ont posé chacun 6 plaques. Les 6 essais ont été filmés. Le groupe PN a vu une vidéo d’expert avant chaque pose. Le groupe PD a vu cette vidéo une fois puis, après chaque essai, l’expert leur a donné des conseils d’amélioration en analysant leur propre vidéo. La performance objective (PO) était mesurée par une grille d’évaluation standardisée (OSATS, avec un score allant de 10 à 50 points par essai), l’autoévaluation de la performance par une échelle numérique (de 0 à 10) et le stress par un indice d’analgésie-nociception (ANI, calculé par le biais de l’enregistrement du rythme cardiaque, de 0 à 100).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>La PO moyenne au dernier essai de pose de plaque de clavicule était de 41,8 (groupe PN) et 48,2 (groupe PD) avec une progression moyenne du premier au dernier essai de 0,8 dans le groupe PN, et 5,1 dans le groupe PD. La progression moyenne de l’autoévaluation entre le premier et le dernier essai était de 3,4 (groupe PN) et 4,6 (groupe PD). La progression moyenne de l’ANI entre le premier et le dernier essai était de –4,5 (groupe PN) et +5 (groupe PD).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Les résultats de l’apprentissage d’une technique d’ostéosynthèse de pose de plaques de clavicule mesurés par un OSATS étaient meilleurs avec pratique délibérée qu’avec pratique naïve. La progression de l’autoévaluation de la performance était meilleure avec pratique délibérée mais avec un plus haut niveau de stress.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La pratique délibérée est une technique d’apprentissage du geste chirurgical qui vient en complément du compagnonnage et de l’expérience. Elle permet d’accourcir la courbe d’apprentissage et d’améliorer le niveau de performance des chirurgiens apprenants.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>IV ; recherche non interventionnelle.</div></div><div><h3>Background</h3><div>Companionship and simple experience or naive practice (NP) rarely lead to expert level surgery, in contrast to deliberate pract","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 8","pages":"Pages 1166-1177"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-07-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142702145","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"OA","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-07-27DOI: 10.1016/j.rcot.2024.06.011
Pierre Martz , Marie Le Baron
<div><div>Les fractures des condyles tibiaux à haute énergie sont complexes et difficiles à traiter, pourvoyeuses de séquelles fonctionnelles et fréquemment accompagnées de lésions des tissus mous. De nombreuses classifications, stratégies, voies d’abord et moyens de fixation ont été décrits. Un traumatisme à haute énergie est défini comme étant secondaire à un impact à haute vélocité (chute de lieu élevé, accident routier ou sportif à vitesse élevée, traumatisme balistique…). Leur description doit prendre en compte l’intégralité des composantes fracturaires notamment postérieures (théorie des 3 colonnes) pour une prise en charge complète. La stratégie séquentielle avec fixation temporaire, bilan d’imagerie puis ostéosynthèse définitive semble s’imposer. Elle permet un contrôle des risques cutanés et infectieux. Les résultats à long terme sont grevés de séquelles fonctionnelles importantes et d’une évolution arthrosique avec au moins 5 % d’arthroplasties de genou secondaires. Cette étude se propose de faire le point sur ce sujet en répondant à 6 questions : Comment décrire ces fractures pour les comprendre et envisager leur prise en charge ? Quelle doit être la prise en charge immédiate pour tenter d’éviter des complications aiguës ? Quels sont les grands principes du traitement définitif ? Qu’en est-il des lésions méniscales et ligamentaires associées ? Y a-t-il une place pour l’assistance arthroscopique ? La navigation ? La réduction par ballonnet ? Quels sont les résultats au long cours ? Ces fractures seront idéalement décrites selon le mécanisme fracturaire et l’atteinte des différentes colonnes ou quadrants (médial/latéral, antérieur/postérieur) selon la classification de Schatzker modifiée. Leur prise en charge immédiate comprendra un bilan vasculo-nerveux systématique et une évaluation des parties molles. Pour ces fractures à haute énergie une stratégie séquentielle type « Scan-span-plan » avec une fixation externe provisoire est indiquée. Leur traitement définitif repose sur une ostéosynthèse par plaques avec réduction et fixation des différentes lésions osseuses en s’attachant particulièrement à la fixation des lésions postérieures. Il faut savoir adapter la voie d’abord à la fracture. L’arthroscopie peut être utile pour contrôler la réduction fracturaire et traiter d’éventuelles lésions ménisco-ligamentaires et des fractures peu ou non déplacées. Une stratégie évitant les complications aiguës permet des résultats à moyen et long termes satisfaisants si les objectifs du traitement définitif sont atteints. Malgré un taux assez faible de conversion vers une prothèse totale de genou (5 %) l’évolution est fréquemment marquée par une qualité de vie et une reprise d’activités diminuées. Niveau de preuve : V ; avis d’expert.</div></div><div><div>High-energy tibial plateau fracture is complex and hard to treat, with functional sequelae and frequent soft-tissue lesions. Several classifications, strategies, approaches and fixation techniques have
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