Pub Date : 2024-09-10DOI: 10.1016/j.rcot.2024.08.002
Olivier Laffenêtre , Thomas Bauer
<div><div>On pourrait penser que le traitement curatif de l’hallux valgus, toujours et de loin le premier motif de consultation en pathologie de l’avant-pied, est un sujet réglé. Il n’en est rien. Depuis une vingtaine d’année, la possibilité de réaliser les coupes osseuses au moyen de fraises rotatives par des mouchetures percutanées a fait irruption dans le paysage chirurgical et engendré une véritable révolution des mentalités. Développée par un pédiatre nord-américain dans les années 1980, elle apparaît totalement inappropriée voire dangereuse aux chirurgiens de ce pays. Son enseignement et sa diffusion vont néanmoins se structurer et diffuser en Amérique du Sud, et même jusqu’en Europe avec de Prado et Golano à la fin des années 1990, puis à partir de 2002 en France par le Groupe de recherche et d’étude en chirurgie mini-invasive du pied (GRECMIP, aujourd’hui devenu MIFAS <em>by Grecmip</em>). Bien qu’elle ait suscité à ses débuts craintes, attentes et interrogations, la première génération a laissé place à des versions plus élaborées. Elles combinent les qualités de réduction et stabilisation d’une chirurgie plus conventionnelle à la préservation des tissus et une moindre morbidité. On doit donc considérer cette technique comme un outil de plus dans notre arsenal pour appliquer les principes d’une chirurgie correctrice efficace. Malgré ses évolutions, elle reste quand même au niveau du premier rayon, sujet à controverses, et l’objet de ce chapitre est de faire le point sur ce qu’il est possible ou non de réaliser en utilisant cet outil et ces voies d’abord, illustré de quelques exemples.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>V ; avis d’expert.</div></div><div><div>One might think that the curative treatment of hallux valgus, still by far the most common cause of forefoot pathology, is a settled subject. But this is not the case. For twenty years, the possibility of making bone cuts with rotary burs using percussive by percutaneous speckling has burst onto the surgical scene, sparking a veritable revolutionized the way we think. Developed by a North American pediatrist in the 1980s, this technique appears totally inappropriate or even dangerous to surgeons in this country. Nevertheless, its teaching and dissemination and spread throughout South America, and even as far afield as Europe with de Prado and Golano at the end of the 1990s, and from 2002 onwards in France through the <em>Groupe de Recherche et d’Étude en Chirurgie Mini-Invasive du Pied</em> (GRECMIP, now known as MIFAS by Grecmip). Although the first-generation system initially aroused fears, expectations and questions. It has given way to more elaborate versions. They combine the reduction and stabilization qualities of more conventional surgery with tissue preservation and less morbidity. We must therefore consider this technique as yet another tool in our arsenal for applying the principles of effective corrective surgery. Despite its advances, it remains controversial a
到目前为止,外翻仍是前足病理学咨询的首要原因。但事实并非如此。在过去的二十多年里,使用旋转车针经皮点状切骨的可能性出现在外科手术领域,并引发了一场名副其实的思想革命。这种方法由一位北美儿科医生于 20 世纪 80 年代提出,在当时的美国外科医生看来是完全不合适的,甚至是危险的。尽管如此,这项技术的教学和传播在南美洲变得更加有序和广泛,甚至在欧洲也有了德-普拉多和戈拉诺(20 世纪 90 年代末)的身影,从 2002 年起,在法国也有了 "下半身微创手术研究小组"(GRECMIP,现为 Grecmip 的 MIFAS)。虽然第一代产品最初曾引起人们的恐惧、期望和质疑,但现在已经有了更先进的版本。它们既有传统手术的缩小和稳定效果,又能保留组织并降低发病率。因此,这项技术应被视为我们应用有效矫正手术原则的又一工具。证据等级V;专家意见。人们可能会认为,迄今为止,外翻仍是前足病变中最常见的原因,而外翻的治愈性治疗已是定论。但事实并非如此。二十年来,通过经皮点刺法使用旋转车针进行骨切割的可能性突然出现在外科领域,引发了一场名副其实的思维方式革命。这项技术是由一位北美儿科医生于 20 世纪 80 年代开发的,对于美国的外科医生来说,这项技术似乎完全不合适,甚至是危险的。然而,这项技术的教学和传播遍及南美,甚至远至欧洲,在 20 世纪 90 年代末,de Prado 和 Golano 开始使用这项技术,2002 年起,法国的 Groupe de Recherche et d'Étude en Chirurgie Mini-Invasive du Pied(GRECMIP,即现在的 Grecmip MIFAS)也开始使用这项技术。虽然第一代系统最初引起了人们的恐惧、期望和质疑。现在,它已让位于更精细的版本。它们结合了传统手术的缩小和稳定效果,同时保留了组织并降低了发病率。因此,我们必须将这种技术视为我们应用有效矫正手术原则的又一工具。本章的目的是总结什么是可能的,什么是不可能的。
{"title":"Quelles limites pour la chirurgie percutanée dans le traitement de l’hallux valgus ?","authors":"Olivier Laffenêtre , Thomas Bauer","doi":"10.1016/j.rcot.2024.08.002","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.08.002","url":null,"abstract":"<div><div>On pourrait penser que le traitement curatif de l’hallux valgus, toujours et de loin le premier motif de consultation en pathologie de l’avant-pied, est un sujet réglé. Il n’en est rien. Depuis une vingtaine d’année, la possibilité de réaliser les coupes osseuses au moyen de fraises rotatives par des mouchetures percutanées a fait irruption dans le paysage chirurgical et engendré une véritable révolution des mentalités. Développée par un pédiatre nord-américain dans les années 1980, elle apparaît totalement inappropriée voire dangereuse aux chirurgiens de ce pays. Son enseignement et sa diffusion vont néanmoins se structurer et diffuser en Amérique du Sud, et même jusqu’en Europe avec de Prado et Golano à la fin des années 1990, puis à partir de 2002 en France par le Groupe de recherche et d’étude en chirurgie mini-invasive du pied (GRECMIP, aujourd’hui devenu MIFAS <em>by Grecmip</em>). Bien qu’elle ait suscité à ses débuts craintes, attentes et interrogations, la première génération a laissé place à des versions plus élaborées. Elles combinent les qualités de réduction et stabilisation d’une chirurgie plus conventionnelle à la préservation des tissus et une moindre morbidité. On doit donc considérer cette technique comme un outil de plus dans notre arsenal pour appliquer les principes d’une chirurgie correctrice efficace. Malgré ses évolutions, elle reste quand même au niveau du premier rayon, sujet à controverses, et l’objet de ce chapitre est de faire le point sur ce qu’il est possible ou non de réaliser en utilisant cet outil et ces voies d’abord, illustré de quelques exemples.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>V ; avis d’expert.</div></div><div><div>One might think that the curative treatment of hallux valgus, still by far the most common cause of forefoot pathology, is a settled subject. But this is not the case. For twenty years, the possibility of making bone cuts with rotary burs using percussive by percutaneous speckling has burst onto the surgical scene, sparking a veritable revolutionized the way we think. Developed by a North American pediatrist in the 1980s, this technique appears totally inappropriate or even dangerous to surgeons in this country. Nevertheless, its teaching and dissemination and spread throughout South America, and even as far afield as Europe with de Prado and Golano at the end of the 1990s, and from 2002 onwards in France through the <em>Groupe de Recherche et d’Étude en Chirurgie Mini-Invasive du Pied</em> (GRECMIP, now known as MIFAS by Grecmip). Although the first-generation system initially aroused fears, expectations and questions. It has given way to more elaborate versions. They combine the reduction and stabilization qualities of more conventional surgery with tissue preservation and less morbidity. We must therefore consider this technique as yet another tool in our arsenal for applying the principles of effective corrective surgery. Despite its advances, it remains controversial a","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 7","pages":"Pages 1073-1084"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-09-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142527710","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-09-07DOI: 10.1016/j.rcot.2024.07.004
Guillaume Demey
Le membre inférieur est normoaxé avec un varus tibial et un valgus fémoral créant un interligne oblique en appui bipodal et horizontal en appui unipodal. Il peut être en valgus ou en varus en raison d’une déformation métaphysaire fémorale ou tibiale et fémorale. La correction osseuse doit être effectuée là où se situe la déformation. Si une déformation d’origine fémorale est corrigée au tibia, la correction est obtenue aux dépens d’une obliquité de l’interligne avec création d’un cal vicieux et un mauvais résultat fonctionnel. Dans le genu valgum, l’ostéotomie fémorale distale (fermeture médiale ou ouverture latérale) peut être indiquée en cas d’arthrose fémoro-tibiale latérale secondaire à une déformation extra-articulaire fémorale. Il en est de même dans le genu varum (fermeture latérale ou ouverture médiale) d’origine fémorale. La planification du geste est essentielle pour atteindre la cible idéale de correction, facteur essentiel de bon résultat. La technique chirurgicale est rigoureuse avec respect de la planification préétablie, réalisation d’une ostéotomie oblique idéalement biplanaire, correction précise et fixation stable par plaque verrouillée. Les complications sont liées à des erreurs techniques. La plus fréquente est l’erreur de correction (cal vicieux). La fracture de la charnière est également fréquente aggravant ces erreurs. Les guides sur mesure représentent la solution actuelle permettant d’améliorer la planification préopératoire, la précision chirurgicale ainsi que la protection de la charnière.
Niveau de preuve
Opinion d’expert.
The lower limb is normally aligned with tibial varus and femoral valgus, creating an oblique joint line in bipedal stance and a horizontal line in unipedal stance. Alignment may be valgus or varus due to femoral or combined tibial and femoral deformity. Bone correction must be performed at the site of the deformity. If a femoral deformity is corrected at the tibia, this leaves an oblique joint line and malunion, with poor functional outcome. In genu valgum, distal femoral osteotomy (either medial closing or lateral opening wedge) may be indicated in case of lateral femorotibial osteoarthritis secondary to extra-articular femoral deformity. Likewise, in genu varum of femoral origin, lateral closing or medial opening wedge osteotomy is indicated. Preoperative planning is essential to achieve the ideal correction target, which is a key to success. Surgery should adhere strictly to the plan, with ideally biplanar oblique osteotomy, precise correction and stable fixation by locking plate. Complications are due to technical errors. The most frequent error is in correction, with malunion. Hinge fracture is also common, aggravating correction error. Cutting guides are the state-of-the-art means of improving preoperative planning, surgical precision and hinge protection.
{"title":"Ostéotomie fémorale distale pour pathologie dégénérative du genou","authors":"Guillaume Demey","doi":"10.1016/j.rcot.2024.07.004","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.07.004","url":null,"abstract":"<div><div>Le membre inférieur est normoaxé avec un varus tibial et un valgus fémoral créant un interligne oblique en appui bipodal et horizontal en appui unipodal. Il peut être en valgus ou en varus en raison d’une déformation métaphysaire fémorale ou tibiale et fémorale. La correction osseuse doit être effectuée là où se situe la déformation. Si une déformation d’origine fémorale est corrigée au tibia, la correction est obtenue aux dépens d’une obliquité de l’interligne avec création d’un cal vicieux et un mauvais résultat fonctionnel. Dans le genu valgum, l’ostéotomie fémorale distale (fermeture médiale ou ouverture latérale) peut être indiquée en cas d’arthrose fémoro-tibiale latérale secondaire à une déformation extra-articulaire fémorale. Il en est de même dans le genu varum (fermeture latérale ou ouverture médiale) d’origine fémorale. La planification du geste est essentielle pour atteindre la cible idéale de correction, facteur essentiel de bon résultat. La technique chirurgicale est rigoureuse avec respect de la planification préétablie, réalisation d’une ostéotomie oblique idéalement biplanaire, correction précise et fixation stable par plaque verrouillée. Les complications sont liées à des erreurs techniques. La plus fréquente est l’erreur de correction (cal vicieux). La fracture de la charnière est également fréquente aggravant ces erreurs. Les guides sur mesure représentent la solution actuelle permettant d’améliorer la planification préopératoire, la précision chirurgicale ainsi que la protection de la charnière.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>Opinion d’expert.</div></div><div><div>The lower limb is normally aligned with tibial varus and femoral valgus, creating an oblique joint line in bipedal stance and a horizontal line in unipedal stance. Alignment may be valgus or varus due to femoral or combined tibial and femoral deformity. Bone correction must be performed at the site of the deformity. If a femoral deformity is corrected at the tibia, this leaves an oblique joint line and malunion, with poor functional outcome. In genu valgum, distal femoral osteotomy (either medial closing or lateral opening wedge) may be indicated in case of lateral femorotibial osteoarthritis secondary to extra-articular femoral deformity. Likewise, in genu varum of femoral origin, lateral closing or medial opening wedge osteotomy is indicated. Preoperative planning is essential to achieve the ideal correction target, which is a key to success. Surgery should adhere strictly to the plan, with ideally biplanar oblique osteotomy, precise correction and stable fixation by locking plate. Complications are due to technical errors. The most frequent error is in correction, with malunion. Hinge fracture is also common, aggravating correction error. Cutting guides are the state-of-the-art means of improving preoperative planning, surgical precision and hinge protection.</div></div><div><h3>Level of evidence</h3><div>Expert opinion.</div></div>","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 914-924"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-09-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323712","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les scolioses idiopathiques de l’adolescent (SIA) s’aggravent essentiellement pendant la phase de croissance pubertaire. C’est le moment où le traitement orthopédique a toute sa place, il comprend le corset et la rééducation par kinésithérapie. Seul le corset a prouvé son efficacité dans la stabilisation de l’angle de Cobb. Le type de corset et les modalités de port sont nombreux, il faut les adapter à la scoliose et au patient. L’enjeu est l’acceptation du corset par le patient car la compliance est un des principaux facteurs de succès du traitement. L’objectif est d’arriver en fin de croissance avec un rachis équilibré et une courbure la moins sévère possible pour éviter une aggravation et une diminution de la qualité de vie à l’âge adulte.
Niveau de preuve
Opinion d’expert.
Idiopathic adolescent scoliosis worsens mainly during growth at puberty. This is when non-operative treatment, by brace and physiotherapy, comes into its own. Only the brace has proven efficacy in stabilizing Cobb's angle. There are numerous types of brace and modalities of application, to be adapted to the scoliosis and the patient. What is crucial is that the patient should accept the brace, as compliance is one of the keys to success. The aim is, by the end of growth, to have a balanced spine with as little curvature as possible, to avoid aggravation and impaired quality of life in adulthood.
{"title":"Traitement orthopédique des scolioses idiopathiques de l’adolescent","authors":"Audrey Angelliaume , Clémence Pfirrmann , Toulla Alhada , Jérôme Sales de Gauzy","doi":"10.1016/j.rcot.2024.07.003","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.07.003","url":null,"abstract":"<div><div>Les scolioses idiopathiques de l’adolescent (SIA) s’aggravent essentiellement pendant la phase de croissance pubertaire. C’est le moment où le traitement orthopédique a toute sa place, il comprend le corset et la rééducation par kinésithérapie. Seul le corset a prouvé son efficacité dans la stabilisation de l’angle de Cobb. Le type de corset et les modalités de port sont nombreux, il faut les adapter à la scoliose et au patient. L’enjeu est l’acceptation du corset par le patient car la compliance est un des principaux facteurs de succès du traitement. L’objectif est d’arriver en fin de croissance avec un rachis équilibré et une courbure la moins sévère possible pour éviter une aggravation et une diminution de la qualité de vie à l’âge adulte.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>Opinion d’expert.</div></div><div><div>Idiopathic adolescent scoliosis worsens mainly during growth at puberty. This is when non-operative treatment, by brace and physiotherapy, comes into its own. Only the brace has proven efficacy in stabilizing Cobb's angle. There are numerous types of brace and modalities of application, to be adapted to the scoliosis and the patient. What is crucial is that the patient should accept the brace, as compliance is one of the keys to success. The aim is, by the end of growth, to have a balanced spine with as little curvature as possible, to avoid aggravation and impaired quality of life in adulthood.</div></div><div><h3>Level of evidence</h3><div>Expert opinion.</div></div>","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 866-877"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-09-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323644","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-09-06DOI: 10.1016/j.rcot.2024.07.002
Cindy Mallet, Brice Ilharreborde, Marion Caseris, Anne-Laure Simon
<div><div>L’arthrite septique de hanche (ASH) de l’enfant est une pathologie pédiatrique commune qui doit impérativement être diagnostiquée car peut être grave si mal traitée. Elle touche majoritairement les enfants de moins de 2 ans. Les germes en cause dépendent de l’âge. Le pathogène le plus fréquemment retrouvé à tout âge est le <em>Staphylococcus aureus</em> (<em>S. aureus</em>) mais le <em>Kingella kingae</em> (Kk) est le plus fréquent chez l’enfant de 6 mois à 4 ans. La suspicion d’ASH repose sur un ensemble de critères cliniques, biologiques et radiologiques (échographiques). L’IRM est surtout utile au diagnostic des complications en cas de mauvaise évolution. Seule la ponction articulaire avec la mise en évidence d’un germe permet de confirmer formellement le diagnostic. Les techniques de PCR ciblées pour le Kk ont permis de largement augmenter le diagnostic microbiologique. Les formes cliniques sont très variables allant de la boiterie d’esquive plus ou moins fébrile du petit enfant avec un syndrome inflammatoire très modéré voire inexistant, évocateur de l’ASH à Kk, au tableau de choc septique avec un aspect pseudo-paralytique du membre inférieur. Le traitement repose essentiellement sur le drainage et le lavage chirurgical, « à ciel ouvert » ou par arthroscopie, associés à une antibiothérapie probabiliste adaptée aux agents pathogènes suspectés. Aujourd’hui le protocole court d’antibiothérapie est largement recommandé dans les formes d’ASH non compliquées. Le pronostic fonctionnel dépend essentiellement du délai diagnostique et thérapeutique. Les séquelles fonctionnelles peuvent être graves (troubles de croissance, détérioration articulaire à long terme).</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>Avis d’expert.</div></div><div><div>Septic arthritis of the hip (SAH) in children is a common pediatric condition that must be diagnosed immediately as proper treatment is needed to ensure good outcomes. It mostly affects children less than 2 years of age. The causative bacteria depend on age. The most widespread pathogen found at all ages is <em>Staphylococcus aureus</em> (<em>S. aureus</em>), while <em>Kingella kingae</em> (Kk) becomes the predominant causative agent in children 6 months to 4 years of age. SAH is suspected based on a wide set of clinical, laboratory and radiological (sonography) criteria. MRI is especially useful for diagnosing complications. Diagnosis is confirmed by identification of the bacteria in the joint fluid. Targeted PCR techniques have largely improved the microbiological diagnosis of Kk. clinical presentation varies greatly from limping with or without fever and mild to non-existent inflammatory syndrome, suggestive of SAH due to Kk, to septic shock with quasi-paralysis of the lower limb. Surgical treatment is still discussed and mainly consists of joint punction and surgical joint drainage and lavage (open or arthroscopic), combined with empirical antibiotic therapy. Short course of antibiotics is widely us
儿童髋关节化脓性关节炎(SAH)是一种常见的儿科疾病,必须加以诊断,因为如果治疗不当可能会导致严重后果。它主要影响两岁以下的儿童。病菌取决于儿童的年龄。任何年龄段最常见的病原体都是金黄色葡萄球菌(S. aureus),但金黄色葡萄球菌(Kingella kingae,Kk)在 6 个月至 4 岁的儿童中最为常见。对 ASH 的怀疑要综合考虑临床、生物学和放射学(超声波)标准。如果病情进展不顺利,核磁共振成像尤其有助于诊断并发症。只有进行关节穿刺并确定病菌,才能正式确诊。针对 Kk 的靶向 PCR 技术大大改进了微生物诊断。临床表现千差万别,从幼儿或多或少的发热性跛行,伴有非常轻微甚至不存在的炎症综合征(提示为 Kk ASH),到脓毒性休克伴有下肢假性瘫痪。治疗主要以引流和手术灌洗(开放式或关节镜式)为基础,结合针对可疑病原体的概率性抗生素治疗。对于无并发症的 ASH,目前普遍建议采用短期抗生素治疗。功能性预后主要取决于诊断和治疗的时间。儿童髋关节化脓性关节炎(SAH)是一种常见的儿科疾病,必须立即确诊,因为需要适当的治疗才能确保良好的预后。它主要影响两岁以下的儿童。致病菌与年龄有关。各年龄段最常见的病原体是金黄色葡萄球菌(S. aureus),而 Kingella kingae(Kk)则是 6 个月至 4 岁儿童的主要致病菌。怀疑 SAH 的依据包括一系列临床、实验室和放射学(超声)标准。核磁共振成像对诊断并发症尤其有用。通过对关节液中的细菌进行鉴定可以确诊。有针对性的 PCR 技术在很大程度上改进了 Kk 的微生物学诊断。临床表现差异很大,有的表现为跛行,伴有或不伴有发热和轻度或不伴有炎症综合征,提示为 Kk 引起的 SAH;有的表现为脓毒性休克,下肢准瘫痪。手术治疗仍在讨论中,主要包括关节穿刺和手术关节引流和灌洗(开放或关节镜),并结合经验性抗生素治疗。短期抗生素治疗广泛用于无并发症的 SAH 病例。功能性预后主要取决于治疗延误和误诊。功能性后遗症可能很严重(生长障碍、长期关节损伤)。
{"title":"Prise en charge des arthrites septiques de hanche de l’enfant","authors":"Cindy Mallet, Brice Ilharreborde, Marion Caseris, Anne-Laure Simon","doi":"10.1016/j.rcot.2024.07.002","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.07.002","url":null,"abstract":"<div><div>L’arthrite septique de hanche (ASH) de l’enfant est une pathologie pédiatrique commune qui doit impérativement être diagnostiquée car peut être grave si mal traitée. Elle touche majoritairement les enfants de moins de 2 ans. Les germes en cause dépendent de l’âge. Le pathogène le plus fréquemment retrouvé à tout âge est le <em>Staphylococcus aureus</em> (<em>S. aureus</em>) mais le <em>Kingella kingae</em> (Kk) est le plus fréquent chez l’enfant de 6 mois à 4 ans. La suspicion d’ASH repose sur un ensemble de critères cliniques, biologiques et radiologiques (échographiques). L’IRM est surtout utile au diagnostic des complications en cas de mauvaise évolution. Seule la ponction articulaire avec la mise en évidence d’un germe permet de confirmer formellement le diagnostic. Les techniques de PCR ciblées pour le Kk ont permis de largement augmenter le diagnostic microbiologique. Les formes cliniques sont très variables allant de la boiterie d’esquive plus ou moins fébrile du petit enfant avec un syndrome inflammatoire très modéré voire inexistant, évocateur de l’ASH à Kk, au tableau de choc septique avec un aspect pseudo-paralytique du membre inférieur. Le traitement repose essentiellement sur le drainage et le lavage chirurgical, « à ciel ouvert » ou par arthroscopie, associés à une antibiothérapie probabiliste adaptée aux agents pathogènes suspectés. Aujourd’hui le protocole court d’antibiothérapie est largement recommandé dans les formes d’ASH non compliquées. Le pronostic fonctionnel dépend essentiellement du délai diagnostique et thérapeutique. Les séquelles fonctionnelles peuvent être graves (troubles de croissance, détérioration articulaire à long terme).</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>Avis d’expert.</div></div><div><div>Septic arthritis of the hip (SAH) in children is a common pediatric condition that must be diagnosed immediately as proper treatment is needed to ensure good outcomes. It mostly affects children less than 2 years of age. The causative bacteria depend on age. The most widespread pathogen found at all ages is <em>Staphylococcus aureus</em> (<em>S. aureus</em>), while <em>Kingella kingae</em> (Kk) becomes the predominant causative agent in children 6 months to 4 years of age. SAH is suspected based on a wide set of clinical, laboratory and radiological (sonography) criteria. MRI is especially useful for diagnosing complications. Diagnosis is confirmed by identification of the bacteria in the joint fluid. Targeted PCR techniques have largely improved the microbiological diagnosis of Kk. clinical presentation varies greatly from limping with or without fever and mild to non-existent inflammatory syndrome, suggestive of SAH due to Kk, to septic shock with quasi-paralysis of the lower limb. Surgical treatment is still discussed and mainly consists of joint punction and surgical joint drainage and lavage (open or arthroscopic), combined with empirical antibiotic therapy. Short course of antibiotics is widely us","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 878-891"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-09-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323641","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-09-06DOI: 10.1016/j.rcot.2024.06.016
Philippe Gicquel
La pathologie ménisco-ligamentaire de l’enfant et l’adolescent est riche, les lésions sont plus nombreuses en raison d’une pratique sportive accrue mais également par un meilleur diagnostic. Les lésions méniscales se retrouvent sur un ménisque sain ou siège d’une anomalie congénitale. Le diagnostic est évoqué cliniquement et confirmé par l’imagerie IRM. La prise en charge doit être adaptée, elle repose sur une méniscoplastie en cas de ménisque discoïde et sur la réparation des lésions. La préservation méniscale est la règle. L’atteinte du pivot central est soit ligamentaire et dans ce cas le plus souvent sur le ligament croisé antérieur (LCA) ou concerne le massif des épines tibiales. L’âge, l’anatomie, les circonstances traumatiques influent sur le type de lésion. Une fracture du massif des épines tibiales obéit à des règles strictes de prise en charge, le plus souvent chirurgicale, visant à limiter le risque de laxité résiduelle. Le traitement conservateur des ruptures du LCA qu’il soit chirurgical par suture ou non chirurgical par une prise en charge rééducative encadrée retrouve une place. Les ligamentoplasties à cartilages de croissance ouverts ne posent pas de problème particulier à condition de respecter certains principes de protection des physes. Le taux de laxité résiduelle ou de re-rupture est diminué en associant une plastie antérolatérale.
Niveau de preuve
Opinion d’expert.
Knee ligament and meniscus injuries in children and teenagers are becoming more numerous because of increased sports participation but also to better diagnosis. Meniscus injuries occur either in a normal meniscus or due to a congenital anomaly. The diagnosis is made clinically and confirmed by MRI. Treatment depends on the findings: meniscoplasty for discoid meniscus and primary repair of meniscus tears. Meniscus preservation is the rule. Injuries to the central portion of the knee typically involve either the anterior cruciate ligament (ACL) or the tibial spine. Age, anatomy and the mechanism of injury determine the specific nature of the injury. The treatment of tibial spine fractures is highly standardized and typically surgical, with the aim of limiting residual laxity. ACL tears can be treated either by primary repair or non-surgically with guided rehabilitation. ACL reconstruction in skeletally immature patients is feasible as long as the growth plates are protected. The rate of residual laxity or retear is lower when anterolateral reconstruction is performed simultaneously.
{"title":"Pathologie ménisco-ligamentaire du genou en croissance","authors":"Philippe Gicquel","doi":"10.1016/j.rcot.2024.06.016","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.06.016","url":null,"abstract":"<div><div>La pathologie ménisco-ligamentaire de l’enfant et l’adolescent est riche, les lésions sont plus nombreuses en raison d’une pratique sportive accrue mais également par un meilleur diagnostic. Les lésions méniscales se retrouvent sur un ménisque sain ou siège d’une anomalie congénitale. Le diagnostic est évoqué cliniquement et confirmé par l’imagerie IRM. La prise en charge doit être adaptée, elle repose sur une méniscoplastie en cas de ménisque discoïde et sur la réparation des lésions. La préservation méniscale est la règle. L’atteinte du pivot central est soit ligamentaire et dans ce cas le plus souvent sur le ligament croisé antérieur (LCA) ou concerne le massif des épines tibiales. L’âge, l’anatomie, les circonstances traumatiques influent sur le type de lésion. Une fracture du massif des épines tibiales obéit à des règles strictes de prise en charge, le plus souvent chirurgicale, visant à limiter le risque de laxité résiduelle. Le traitement conservateur des ruptures du LCA qu’il soit chirurgical par suture ou non chirurgical par une prise en charge rééducative encadrée retrouve une place. Les ligamentoplasties à cartilages de croissance ouverts ne posent pas de problème particulier à condition de respecter certains principes de protection des physes. Le taux de laxité résiduelle ou de re-rupture est diminué en associant une plastie antérolatérale.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>Opinion d’expert.</div></div><div><div>Knee ligament and meniscus injuries in children and teenagers are becoming more numerous because of increased sports participation but also to better diagnosis. Meniscus injuries occur either in a normal meniscus or due to a congenital anomaly. The diagnosis is made clinically and confirmed by MRI. Treatment depends on the findings: meniscoplasty for discoid meniscus and primary repair of meniscus tears. Meniscus preservation is the rule. Injuries to the central portion of the knee typically involve either the anterior cruciate ligament (ACL) or the tibial spine. Age, anatomy and the mechanism of injury determine the specific nature of the injury. The treatment of tibial spine fractures is highly standardized and typically surgical, with the aim of limiting residual laxity. ACL tears can be treated either by primary repair or non-surgically with guided rehabilitation. ACL reconstruction in skeletally immature patients is feasible as long as the growth plates are protected. The rate of residual laxity or retear is lower when anterolateral reconstruction is performed simultaneously.</div></div><div><h3>Level of evidence</h3><div>Expert opinion.</div></div>","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 892-902"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-09-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323639","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-09-05DOI: 10.1016/j.rcot.2024.06.017
Jérôme Garret , Stanislas Gunst , Marc Olivier Gauci
<div><div>L’instabilité postérieure de l’épaule (IPE) se défini comme une perte de contact articulaire postérieure partielle ou totale, dynamique, récidivante et symptomatique. Les éléments anatomiques qui favorisent l’IPE sont l’hyperlaxité ligamentaire, la rétroversion ou une dysplasie glénoïdienne et une morphologie d’acromion spécifique de type haut et horizontal. Les lésions anatomiques associées de l’IPE sont les lésions du labrum, les érosions et les fractures de la glène postérieure et les encoches antérieures de la tête humérale. On distingue les épaules fonctionnelles instables (EFI) qui se caractérisent par l’absence de lésions anatomiques et se présentent sous forme de subluxations postérieures reproductibles volontaires asymptomatiques ou de subluxations reproductibles involontaires. Ces EFI postérieures sont liées à une sous activité musculaire des muscles rotateurs externe de la coiffe des rotateurs et des stabilisateurs de la scapula ; le traitement est non chirurgical, rééducatif, associé à une stimulation électrique neuromusculaire (« shoulder pace maker »). Les épaules structurelles instables (ESI) se caractérisent par l’existence de lésions anatomiques. L’origine de ces lésions est souvent des microtraumatismes répétés et la douleur est le symptôme le plus fréquent. Les ESI concernent le plus souvent une population jeune et sportive mais les formes cliniques de l’ESI ne sont pas superposables aux formes cliniques de l’instabilité antérieure. Le traitement des ESI peut être chirurgical, la réparation du labrum sous arthroscopie en l’absence de lésions osseuses significatives est un traitement efficace et la butée postérieure est le traitement de choix en cas de lésions osseuses. Le traitement chirurgical des facteurs anatomiques de la scapula favorisant les ESI bénéficiera de la planification 3D, des guides de coupes et des systèmes d’ostéosynthèse dédiés.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>Avis d’expert.</div></div><div><div>Posterior shoulder instability (PSI) is defined by dynamic, recurrent and symptomatic partial or total loss of posterior joint contact. Anatomic risk factors comprise ligament hyperlaxity, glenoid retroversion or dysplasia, and high horizontal acromial morphology. Associated anatomic lesions comprise labrum lesions, posterior glenoid erosion and/or fracture, and anterior humeral head notching. We distinguish two subcategories of PSI: functional and structural, respectively without and with anatomic lesions. In both categories, there may be anatomic risk factors. Clinically, functional PSI involves reproducible asymptomatic voluntary subluxation or sometimes reproducible involuntary subluxation. Functional PSI implicates impaired external-rotation rotator cuff and scapular stabilizer muscle activity. Treatment is non-operative, by rehabilitation and shoulder pace maker. Structural shoulder instability involves anatomic lesions, often due to iterative microtrauma; pain is the most frequent symptom
{"title":"Instabilité postérieure de l’épaule","authors":"Jérôme Garret , Stanislas Gunst , Marc Olivier Gauci","doi":"10.1016/j.rcot.2024.06.017","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.06.017","url":null,"abstract":"<div><div>L’instabilité postérieure de l’épaule (IPE) se défini comme une perte de contact articulaire postérieure partielle ou totale, dynamique, récidivante et symptomatique. Les éléments anatomiques qui favorisent l’IPE sont l’hyperlaxité ligamentaire, la rétroversion ou une dysplasie glénoïdienne et une morphologie d’acromion spécifique de type haut et horizontal. Les lésions anatomiques associées de l’IPE sont les lésions du labrum, les érosions et les fractures de la glène postérieure et les encoches antérieures de la tête humérale. On distingue les épaules fonctionnelles instables (EFI) qui se caractérisent par l’absence de lésions anatomiques et se présentent sous forme de subluxations postérieures reproductibles volontaires asymptomatiques ou de subluxations reproductibles involontaires. Ces EFI postérieures sont liées à une sous activité musculaire des muscles rotateurs externe de la coiffe des rotateurs et des stabilisateurs de la scapula ; le traitement est non chirurgical, rééducatif, associé à une stimulation électrique neuromusculaire (« shoulder pace maker »). Les épaules structurelles instables (ESI) se caractérisent par l’existence de lésions anatomiques. L’origine de ces lésions est souvent des microtraumatismes répétés et la douleur est le symptôme le plus fréquent. Les ESI concernent le plus souvent une population jeune et sportive mais les formes cliniques de l’ESI ne sont pas superposables aux formes cliniques de l’instabilité antérieure. Le traitement des ESI peut être chirurgical, la réparation du labrum sous arthroscopie en l’absence de lésions osseuses significatives est un traitement efficace et la butée postérieure est le traitement de choix en cas de lésions osseuses. Le traitement chirurgical des facteurs anatomiques de la scapula favorisant les ESI bénéficiera de la planification 3D, des guides de coupes et des systèmes d’ostéosynthèse dédiés.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>Avis d’expert.</div></div><div><div>Posterior shoulder instability (PSI) is defined by dynamic, recurrent and symptomatic partial or total loss of posterior joint contact. Anatomic risk factors comprise ligament hyperlaxity, glenoid retroversion or dysplasia, and high horizontal acromial morphology. Associated anatomic lesions comprise labrum lesions, posterior glenoid erosion and/or fracture, and anterior humeral head notching. We distinguish two subcategories of PSI: functional and structural, respectively without and with anatomic lesions. In both categories, there may be anatomic risk factors. Clinically, functional PSI involves reproducible asymptomatic voluntary subluxation or sometimes reproducible involuntary subluxation. Functional PSI implicates impaired external-rotation rotator cuff and scapular stabilizer muscle activity. Treatment is non-operative, by rehabilitation and shoulder pace maker. Structural shoulder instability involves anatomic lesions, often due to iterative microtrauma; pain is the most frequent symptom","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 795-810"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-09-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323559","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-09-05DOI: 10.1016/j.rcot.2024.06.008
Laurent Mathieu , Camille Choufani , Christophe Andro , Nicolas de l’Escalopier
Si les premiers conflits du XXIe siècle ont été asymétriques dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les évènements géopolitiques récents imposent de se préparer à la possibilité de conflits à haute intensité. Les agents vulnérants modernes sont dominés par les engins explosifs et les balles de guerre à haute vélocité dont les mécanismes lésionnels doivent être connus de tout chirurgien traumatologue. La prise en charge initiale de ces lésions est basée sur l’application du damage control chirurgical dans le but de sauver la vie, sauver le membre si possible, et préserver la fonction. Mécanisme prédominant dans les conflits actuels, le blast occasionne des associations lésionnelles sévères dont le traitement est souvent un défi. La reconstruction des membres repose sur une stratégie séquentielle basée sur des techniques simples, fiables et reproductibles, qui doivent pouvoir être utilisées par des chirurgiens non spécialistes exerçant dans des conditions sanitaires parfois dégradées.
Niveau de preuve
Opinion d’expert.
While the first conflicts of the 21st century involved asymmetric warfare in the fight against terrorism, recent geopolitical events require us to prepare for the possibility of high-intensity conflicts. Modern wounding agents mainly consist of explosive devices and high-velocity bullets. Every trauma surgeon must be familiar with the mechanisms of injury specific to armed conflicts. The initial care of these injuries is based on applying damage control surgery to save the patient's life, save their limb if possible and preserve their function. Blast injuries are the most common in modern armed conflicts; the resulting combination of severe injuries can be challenging to treat. Limb reconstruction involves a sequential strategy based on simple, reliable and reproducible techniques, which can be used by non-specialized surgeons working in sometimes hazardous situations.
{"title":"Lésions traumatiques des membres dans les conflits armés modernes","authors":"Laurent Mathieu , Camille Choufani , Christophe Andro , Nicolas de l’Escalopier","doi":"10.1016/j.rcot.2024.06.008","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.06.008","url":null,"abstract":"<div><div>Si les premiers conflits du XXI<sup>e</sup> siècle ont été asymétriques dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les évènements géopolitiques récents imposent de se préparer à la possibilité de conflits à haute intensité. Les agents vulnérants modernes sont dominés par les engins explosifs et les balles de guerre à haute vélocité dont les mécanismes lésionnels doivent être connus de tout chirurgien traumatologue. La prise en charge initiale de ces lésions est basée sur l’application du <em>damage control</em> chirurgical dans le but de sauver la vie, sauver le membre si possible, et préserver la fonction. Mécanisme prédominant dans les conflits actuels, le blast occasionne des associations lésionnelles sévères dont le traitement est souvent un défi. La reconstruction des membres repose sur une stratégie séquentielle basée sur des techniques simples, fiables et reproductibles, qui doivent pouvoir être utilisées par des chirurgiens non spécialistes exerçant dans des conditions sanitaires parfois dégradées.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>Opinion d’expert.</div></div><div><div>While the first conflicts of the 21st century involved asymmetric warfare in the fight against terrorism, recent geopolitical events require us to prepare for the possibility of high-intensity conflicts. Modern wounding agents mainly consist of explosive devices and high-velocity bullets. Every trauma surgeon must be familiar with the mechanisms of injury specific to armed conflicts. The initial care of these injuries is based on applying damage control surgery to save the patient's life, save their limb if possible and preserve their function. Blast injuries are the most common in modern armed conflicts; the resulting combination of severe injuries can be challenging to treat. Limb reconstruction involves a sequential strategy based on simple, reliable and reproducible techniques, which can be used by non-specialized surgeons working in sometimes hazardous situations.</div></div><div><h3>Level of evidence</h3><div>Expert opinion.</div></div>","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 992-1004"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-09-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323638","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les pertes de substance de la face palmaire des doigts représentent une part importante des urgences de la main, plus particulièrement les plaies pulpaires dont le choix de couverture est très vaste car elles regroupent des entités cliniques différentes. Nous proposons dans cet article une revue actualisée des connaissances anatomiques nécessaires pour appréhender le bilan lésionnel et les lésions afin d’orienter le raisonnement pour prendre en charge ces pertes de substance. Après avoir démembré les différentes alternatives techniques disponibles, nous proposons également un algorithme pour le choix de la technique optimale en fonction de chaque traumatisme.
Niveau de preuve
Opinion d’expert.
Defects on the palmar aspect of the fingers are an important part of hand emergencies, especially fingertip wounds that comprise different clinical presentations and treatments. We will review the updated anatomy of this area and the thought process for treating such defects accordingly to its spectral clinical presentation and treatments. We will also propose an algorithm that can be used to select the best technique based on the type of injury presented.
{"title":"Traitement des pertes de substance pulpaire et de la face palmaire des doigts longs","authors":"Marie-Laure Abi-Chahla , Jean-Maxime Alet , Thierry Fabre , Philippe Pelissier","doi":"10.1016/j.rcot.2024.07.007","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.07.007","url":null,"abstract":"<div><div>Les pertes de substance de la face palmaire des doigts représentent une part importante des urgences de la main, plus particulièrement les plaies pulpaires dont le choix de couverture est très vaste car elles regroupent des entités cliniques différentes. Nous proposons dans cet article une revue actualisée des connaissances anatomiques nécessaires pour appréhender le bilan lésionnel et les lésions afin d’orienter le raisonnement pour prendre en charge ces pertes de substance. Après avoir démembré les différentes alternatives techniques disponibles, nous proposons également un algorithme pour le choix de la technique optimale en fonction de chaque traumatisme.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>Opinion d’expert.</div></div><div><div>Defects on the palmar aspect of the fingers are an important part of hand emergencies, especially fingertip wounds that comprise different clinical presentations and treatments. We will review the updated anatomy of this area and the thought process for treating such defects accordingly to its spectral clinical presentation and treatments. We will also propose an algorithm that can be used to select the best technique based on the type of injury presented.</div></div><div><h3>Level of evidence</h3><div>Expert opinion.</div></div>","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 903-913"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-09-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323711","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-09-05DOI: 10.1016/j.rcot.2024.06.020
Laurent Obert , Sophie Spittael , François Loisel , Matthieu Mangin , Victor Rutka , Christophe Lebrun , Frédéric Sailhan , Philippe Clavert
<div><div>Les lésions neurologiques sont les complications les plus redoutées en chirurgie du membre supérieur. Environ 17 % des lésions nerveuses sont ainsi d’origine iatrogène et disposent souvent d’un faible potentiel de récupération. Ces lésions sont dans près d’un quart des cas associées à une plainte ou à une procédure et sont rarement liées à une mauvaise installation ou à la réalisation de l’anesthésie locorégionale. Lors d’une intervention, les lésions peuvent être créées lors de la réalisation de la voie d’abord, lors de la mise en place du matériel ou lors d’une réduction en traumatologie. Elles sont le plus souvent liées à la manipulation du nerf : libération, protection par les écarteurs, ou allongement inadapté du segment de membre. Un phénomène d’allongement/compression du tronc nerveux ou de l’une de ses branches est donc souvent constaté. Pour objectiver une lésion neurologique, l’imagerie (échographie, scanner ou IRM) permet d’analyser la morphologie du nerf, mais ne donne aucune information sur le potentiel de récupération. C’est l’électromyographie, qui en complément du bilan clinique, confirme le diagnostic et aide à la prise en charge, à la surveillance des atteintes nerveuses, et permet de poser les indications opératoires de chirurgie nerveuse ou palliative. L’électromyographie a également une valeur pronostique (diagnostic initial et suivi) car il confirme ou non la régénération nerveuse. La connaissance anatomique des zones de sécurité et des zones de passages des nerfs lors des voies d’abord est un préalable incontournable à tout geste chirurgical, permettant de maîtriser les zones à risque de lésions nerveuses.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>IV.</div></div><div><div>Nerve injury is the most dreaded complications of upper limb surgery. In about 17% of cases, the injury is iatrogenic and the potential for recovery poor. Patients apply for compensation in about a quarter of cases. Faulty patient installation or locoregional anaesthesia are rarely the cause of nerve injury. Nerve injury may occur during creation of the surgical approach, implantation of the material, or reduction of a traumatic injury. The injury is usually related to nerve release, nerve protection by retractors, or inappropriate limb-segment lengthening. Stretching and/or compression of a nerve trunk or branch is thus often noted. Among diagnostic tools, imaging studies (ultrasonography, computed tomography, and magnetic resonance imaging) provide information on nerve structure but not on the potential for recovery. Electromyography combined with the neurological examination provides the diagnosis, guides the management strategy, allows nerve-function monitoring, and indicates when nerve repair or palliative surgery is in order. Electromyography also has prognostic value, both at diagnosis and during follow-up, by showing whether nerve regeneration is under way. When creating the surgical approaches, thorough familiarity with anatomic safe
{"title":"Complications nerveuses iatrogènes en chirurgie du membre supérieur (main exclue)","authors":"Laurent Obert , Sophie Spittael , François Loisel , Matthieu Mangin , Victor Rutka , Christophe Lebrun , Frédéric Sailhan , Philippe Clavert","doi":"10.1016/j.rcot.2024.06.020","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.06.020","url":null,"abstract":"<div><div>Les lésions neurologiques sont les complications les plus redoutées en chirurgie du membre supérieur. Environ 17 % des lésions nerveuses sont ainsi d’origine iatrogène et disposent souvent d’un faible potentiel de récupération. Ces lésions sont dans près d’un quart des cas associées à une plainte ou à une procédure et sont rarement liées à une mauvaise installation ou à la réalisation de l’anesthésie locorégionale. Lors d’une intervention, les lésions peuvent être créées lors de la réalisation de la voie d’abord, lors de la mise en place du matériel ou lors d’une réduction en traumatologie. Elles sont le plus souvent liées à la manipulation du nerf : libération, protection par les écarteurs, ou allongement inadapté du segment de membre. Un phénomène d’allongement/compression du tronc nerveux ou de l’une de ses branches est donc souvent constaté. Pour objectiver une lésion neurologique, l’imagerie (échographie, scanner ou IRM) permet d’analyser la morphologie du nerf, mais ne donne aucune information sur le potentiel de récupération. C’est l’électromyographie, qui en complément du bilan clinique, confirme le diagnostic et aide à la prise en charge, à la surveillance des atteintes nerveuses, et permet de poser les indications opératoires de chirurgie nerveuse ou palliative. L’électromyographie a également une valeur pronostique (diagnostic initial et suivi) car il confirme ou non la régénération nerveuse. La connaissance anatomique des zones de sécurité et des zones de passages des nerfs lors des voies d’abord est un préalable incontournable à tout geste chirurgical, permettant de maîtriser les zones à risque de lésions nerveuses.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>IV.</div></div><div><div>Nerve injury is the most dreaded complications of upper limb surgery. In about 17% of cases, the injury is iatrogenic and the potential for recovery poor. Patients apply for compensation in about a quarter of cases. Faulty patient installation or locoregional anaesthesia are rarely the cause of nerve injury. Nerve injury may occur during creation of the surgical approach, implantation of the material, or reduction of a traumatic injury. The injury is usually related to nerve release, nerve protection by retractors, or inappropriate limb-segment lengthening. Stretching and/or compression of a nerve trunk or branch is thus often noted. Among diagnostic tools, imaging studies (ultrasonography, computed tomography, and magnetic resonance imaging) provide information on nerve structure but not on the potential for recovery. Electromyography combined with the neurological examination provides the diagnosis, guides the management strategy, allows nerve-function monitoring, and indicates when nerve repair or palliative surgery is in order. Electromyography also has prognostic value, both at diagnosis and during follow-up, by showing whether nerve regeneration is under way. When creating the surgical approaches, thorough familiarity with anatomic safe","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 951-961"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-09-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323714","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-09-05DOI: 10.1016/j.rcot.2024.06.010
Caroline Loiez , Eric Senneville , Barthélémy Lafon-Desmurs , Henri Migaud
<div><div>La place des prélèvements en chirurgie orthopédique de reprise (prothèse, ostéosynthèse) soulève de nombreuses questions. (1) Quand faire des prélèvements microbiologiques ? Faut-il faire des prélèvements systématiques ? Il n’est pas recommandé de faire des prélèvements systématiques lors des chirurgies de reprise. Ceux-ci doivent être réalisés dans des contextes précis de suspicion d’infection. Si des prélèvements microbiologiques sont réalisés, ils doivent alors systématiquement être suivis d’une antibiothérapie d’attente. (2) Comment faire les prélèvements (tissus, nombre, transport) ? Seuls les prélèvements profonds réalisés si possible en dehors de toute antibiothérapie permettent une interprétation fiable des résultats. Le nombre optimal de prélèvements peropératoires est de 5 ; il peut être réduit à 3 si le laboratoire a recours à l’ensemencement sur flacons aérobies et anaérobies. Les prélèvements doivent parvenir rapidement au laboratoire (dans les 2<!--> <!-->heures) et à température ambiante. (3) Comment interpréter les résultats et avec quelle référence ? Plusieurs classifications sont disponibles donnant lieu à des divergences importantes avec une meilleure sensibilité de la classification de l’EBJIS (European Bone and Joint Infection Society), confirmée par une étude multicentrique. (4) Quid de la fenêtre antibiotique et que faire s’il n’est pas possible de l’obtenir ? Une fenêtre antibiotique de 14<!--> <!-->jours (21<!--> <!-->jours en cas de traitement préalable par les cyclines, la clindamycine, la rifampicine ou par des antibiotiques à demi-vie très longue tels que les lipoglycopeptides ou les quinolones) doit être respectée afin d’éviter de négativer les prélèvements, sauf nécessité d’une prise en charge médico-chirurgicale urgente. (5) Prélèvements microbiologiques et antibioprophylaxie ? Le maintien de l’antibioprophylaxie au cours des reprises d’une prothèse ostéoarticulaire modifie peu la performance des prélèvements peropératoires. Pour autant, le bénéfice du maintien d’une antibioprophylaxie en cas de reprise d’arthroplastie n’est pas établi. (6) Quels prélèvements pour des agents infectieux atypiques ? Les micro-organismes « atypiques » (mycobactéries, levures, autres) doivent faire l’objet d’une recherche spécifique, orientée par le contexte clinique et discutée avant la réalisation des prélèvements.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>V ; avis d’expert.</div></div><div><div>Bacteriological sampling in orthopedic revision surgery for arthroplasty or internal fixation raises several questions. (1) When? And should sampling be systematic? Sampling should not be systematic in revision surgery, but only in case of suspected infection, in which case empirical antibiotic regimen should be systematically implemented. (2) How? Which tissues, how many and what transport? Only deep samples, preferably taken without ongoing antibiotic therapy, allow reliable interpretation of results. The optimal number of int
{"title":"Les prélèvements à visée bactériologique en chirurgie de reprise : quand, comment, quelles conclusions thérapeutiques ?","authors":"Caroline Loiez , Eric Senneville , Barthélémy Lafon-Desmurs , Henri Migaud","doi":"10.1016/j.rcot.2024.06.010","DOIUrl":"10.1016/j.rcot.2024.06.010","url":null,"abstract":"<div><div>La place des prélèvements en chirurgie orthopédique de reprise (prothèse, ostéosynthèse) soulève de nombreuses questions. (1) Quand faire des prélèvements microbiologiques ? Faut-il faire des prélèvements systématiques ? Il n’est pas recommandé de faire des prélèvements systématiques lors des chirurgies de reprise. Ceux-ci doivent être réalisés dans des contextes précis de suspicion d’infection. Si des prélèvements microbiologiques sont réalisés, ils doivent alors systématiquement être suivis d’une antibiothérapie d’attente. (2) Comment faire les prélèvements (tissus, nombre, transport) ? Seuls les prélèvements profonds réalisés si possible en dehors de toute antibiothérapie permettent une interprétation fiable des résultats. Le nombre optimal de prélèvements peropératoires est de 5 ; il peut être réduit à 3 si le laboratoire a recours à l’ensemencement sur flacons aérobies et anaérobies. Les prélèvements doivent parvenir rapidement au laboratoire (dans les 2<!--> <!-->heures) et à température ambiante. (3) Comment interpréter les résultats et avec quelle référence ? Plusieurs classifications sont disponibles donnant lieu à des divergences importantes avec une meilleure sensibilité de la classification de l’EBJIS (European Bone and Joint Infection Society), confirmée par une étude multicentrique. (4) Quid de la fenêtre antibiotique et que faire s’il n’est pas possible de l’obtenir ? Une fenêtre antibiotique de 14<!--> <!-->jours (21<!--> <!-->jours en cas de traitement préalable par les cyclines, la clindamycine, la rifampicine ou par des antibiotiques à demi-vie très longue tels que les lipoglycopeptides ou les quinolones) doit être respectée afin d’éviter de négativer les prélèvements, sauf nécessité d’une prise en charge médico-chirurgicale urgente. (5) Prélèvements microbiologiques et antibioprophylaxie ? Le maintien de l’antibioprophylaxie au cours des reprises d’une prothèse ostéoarticulaire modifie peu la performance des prélèvements peropératoires. Pour autant, le bénéfice du maintien d’une antibioprophylaxie en cas de reprise d’arthroplastie n’est pas établi. (6) Quels prélèvements pour des agents infectieux atypiques ? Les micro-organismes « atypiques » (mycobactéries, levures, autres) doivent faire l’objet d’une recherche spécifique, orientée par le contexte clinique et discutée avant la réalisation des prélèvements.</div></div><div><h3>Niveau de preuve</h3><div>V ; avis d’expert.</div></div><div><div>Bacteriological sampling in orthopedic revision surgery for arthroplasty or internal fixation raises several questions. (1) When? And should sampling be systematic? Sampling should not be systematic in revision surgery, but only in case of suspected infection, in which case empirical antibiotic regimen should be systematically implemented. (2) How? Which tissues, how many and what transport? Only deep samples, preferably taken without ongoing antibiotic therapy, allow reliable interpretation of results. The optimal number of int","PeriodicalId":39565,"journal":{"name":"Revue de Chirurgie Orthopedique et Traumatologique","volume":"110 6","pages":"Pages 962-975"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2024-09-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142323715","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}