Contexte
La distribution et la projection des traumatismes pris en charge en fonction de la région anatomique n’ont pas été étudiées en France. Les objectifs de cette étude sont d’avoir les données épidémiologiques françaises propres aux actes de traumatologie en chirurgie orthopédique, ainsi qu’établir une tendance statistique sur l’évolution des actes médicaux et chirurgicaux en découlant, depuis 2013 et sur les années à venir. Notre hypothèse est une tendance statistique à l’augmentation des actes de traumatologie depuis 2013, avec une prévision épidémiologique d’une hausse se poursuivant sur 50 ans, principalement dans le cadre de la prise en charge des fractures ostéoporotique, en lien avec le vieillissement de la population française.
Matériel et méthodes
Nous avons conduit une étude rétrospective à partir des données nationales pour obtenir une exhaustivité de ces actes entre début 2013 et fin 2021.
Résultats
De 2013 à 2021, nous avons relevé un total de 5 216 567 actes en rapport avec la traumatologie orthopédique pour une moyenne de 579 618 actes par an. Nous avons noté une augmentation globale de tous les actes, continue de 2013 à 2019, avec une augmentation annuelle moyenne de 1,125 %. Les actes les plus réalisés étaient les ostéosynthèses, avec en moyenne 276 989 interventions par an ; suivaient les sutures de plaies avec une moyenne de 185 023 actes, les réductions orthopédiques de fractures et/ou luxations 62 960, puis les arthroplasties avec 25 425 actes par an, les ruptures musculotendineuses 19 755 actes par an, les réductions chirurgicales de fractures et/ou luxations 6920 actes par an, les fasciotomies avec 2848 actes. De 2013 à 2021, on comptait une moyenne annuelle de 276 989 actes d’ostéosynthèse. L’ostéosynthèse à foyer ouvert, avec une moyenne de 146 547actes par an, représentait 55 % des actes d’ostéosynthèse. Les fractures de l’extrémité proximales du fémur représentaient 79 549 actes en moyenne par an, dont 46 621 (58 %) concernant le massif trochantérien, 32 852 (41 %) cervicales vraies. Les fractures du poignet représentaient 55 300 actes annuels en moyenne. Les fractures de la main représentaient 38 444 actes annuels en moyenne, dont 52,2 % a foyer fermé (17 778). En moyenne 1000 fractures par an intéressaient le carpe hors scaphoïde, et 2177 du scaphoïde. Les fractures de la cheville représentaient 37 951 actes en moyenne, par an dont 74 % du complexe malléolaire (28 199). Les fractures de la jambe représentaient 17 613 actes par an, 58 % de diaphyse tibiale (10 091), 41 % plateau tibial (6857). Les forces de cette étude sont l’exhaustivité des données, présentant l’intégralité des actes CCAM choisis sur la période choisie.
Conclusion
Cette étude permet d’établir à notre connaissance les premières bases d’épidémiologie de traumatologie orthopédique française.
Niveau de preuve
IV ; étude descriptive épi