Calais a toujours été au centre des grands enjeux internationaux entre le Royaume-Uni et l’Europe, en raison de sa situation géographique, mais aussi de ses liens historiques avec la Grande-Bretagne. Le premier enjeu est économique avec deux plateformes transmanche – le port de Calais et le Tunnel sous la manche – qui agissent comme un vrai poumon économique aux niveaux local et régional. Calais est également l’épicentre d’une forte pression migratoire, au cœur des politiques et des relations gouvernementales françaises et britanniques, et dont la physionomie est changeante (problématique des « small-boats », troubles à l’ordre public…). Le Brexit a par ailleurs complexifié la gestion de la frontière franco-britannique de Calais en imposant désormais des contrôles sur les marchandises et les voyageurs, tout en assurant le défi de la fluidité du trafic qui est la base du modèle économique local. Si les différents accords entre la France et le Royaume-Uni ont permis d’avoir une frontière juxtaposée spécifique à Calais et d’accompagner financièrement la lutte contre l’immigration clandestine, c’est bien toujours grâce à l’adaptation des services de l’État et à la bonne coopération franco-britannique sur le terrain – au plan opérationnel et sur le volet du renseignement – que ces défis frontaliers peuvent être relevés au quotidien.
{"title":"La frontière franco-britannique à Calais : des évolutions opérationnelles permanentes pour faire face aux enjeux internationaux","authors":"Jacques Billant","doi":"10.3917/admi.279.0021","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/admi.279.0021","url":null,"abstract":"Calais a toujours été au centre des grands enjeux internationaux entre le Royaume-Uni et l’Europe, en raison de sa situation géographique, mais aussi de ses liens historiques avec la Grande-Bretagne. Le premier enjeu est économique avec deux plateformes transmanche – le port de Calais et le Tunnel sous la manche – qui agissent comme un vrai poumon économique aux niveaux local et régional. Calais est également l’épicentre d’une forte pression migratoire, au cœur des politiques et des relations gouvernementales françaises et britanniques, et dont la physionomie est changeante (problématique des « small-boats », troubles à l’ordre public…). Le Brexit a par ailleurs complexifié la gestion de la frontière franco-britannique de Calais en imposant désormais des contrôles sur les marchandises et les voyageurs, tout en assurant le défi de la fluidité du trafic qui est la base du modèle économique local. Si les différents accords entre la France et le Royaume-Uni ont permis d’avoir une frontière juxtaposée spécifique à Calais et d’accompagner financièrement la lutte contre l’immigration clandestine, c’est bien toujours grâce à l’adaptation des services de l’État et à la bonne coopération franco-britannique sur le terrain – au plan opérationnel et sur le volet du renseignement – que ces défis frontaliers peuvent être relevés au quotidien.","PeriodicalId":41890,"journal":{"name":"Administration","volume":"51 2 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135646931","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le 1 er janvier 2021, soit quatre ans et demi après le référendum en faveur du Brexit, le Royaume-Uni est sorti de l’union douanière, et donc de la libre-circulation des marchandises, entraînant un rétablissement des formalités douanières. L’impact est particulièrement fort pour la France, du fait de la volumétrie des échanges sur la façade Manche – mer du Nord (30 millions de voyageurs et 4,2 millions de poids lourds), de la fréquence des rotations (50 rotations de ferries par jour à Calais), des temps de traversée très brefs. Cela a conduit à mettre en place des procédures d’identification des moyens de transport, de traitement de déclarations en douane sur les marchandises transportées, et la construction d’infrastructures de contrôle sur des sites qui avaient été conçus dans un contexte de libre-circulation. La douane a relevé le défi du rétablissement d’une frontière et de contrôles tout en maintenant la fluidité des échanges.
{"title":"La Manche, une frontière revivifiée","authors":"Jean-Michel Thillier","doi":"10.3917/admi.279.0019","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/admi.279.0019","url":null,"abstract":"Le 1 er janvier 2021, soit quatre ans et demi après le référendum en faveur du Brexit, le Royaume-Uni est sorti de l’union douanière, et donc de la libre-circulation des marchandises, entraînant un rétablissement des formalités douanières. L’impact est particulièrement fort pour la France, du fait de la volumétrie des échanges sur la façade Manche – mer du Nord (30 millions de voyageurs et 4,2 millions de poids lourds), de la fréquence des rotations (50 rotations de ferries par jour à Calais), des temps de traversée très brefs. Cela a conduit à mettre en place des procédures d’identification des moyens de transport, de traitement de déclarations en douane sur les marchandises transportées, et la construction d’infrastructures de contrôle sur des sites qui avaient été conçus dans un contexte de libre-circulation. La douane a relevé le défi du rétablissement d’une frontière et de contrôles tout en maintenant la fluidité des échanges.","PeriodicalId":41890,"journal":{"name":"Administration","volume":"65 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135646953","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Depuis les attentats survenus le 13 novembre 2015, la France a rétabli les contrôles à ses frontières intérieures (RCFI), en application des dispositions du règlement du 15 mars 2006 établissant un code communautaire relatif au régime de franchissement des frontières par les personnes (dit « code Schengen », modifié par le règlement du 9 mars 2016). Parallèlement, pour répondre à l’importance des flux migratoires illégaux à la frontière franco-italienne, un dispositif LIC 06 (Lutte contre l’immigration clandestine) a été mis en place depuis novembre 2016 afin d’assurer la cohérence de l’ensemble des forces impliquées dans les Alpes-Maritimes. Face à la forte augmentation des flux transfrontaliers clandestins connue depuis le début de l’année 2023, la Première ministre a annoncé le 26 avril 2023 la mise en place d’une Force aux frontières expérimentale dans le département des Alpes-Maritimes (dès le 1 er juin 2023) et dans les Hautes-Alpes (à compter du 1 er juillet 2023). Cette expérimentation doit tout à la fois permettre de fournir des indicateurs objectivant l’efficacité de nos dispositifs, de renforcer la complémentarité des forces engagées et d’établir un contrat opérationnel établissant un socle de moyens affectés dans ces départements à la lutte contre l’immigration illégale. Dans ce cadre, la Force frontières 06 permettra, d’une part, de définir des doctrines d’emploi et de coordination pour les moyens humains comme technologiques et, d’autre part, d’adapter en conséquence ces moyens engagés à la frontière en fonction de la nature et de l’intensité des flux constatés ou anticipés.
{"title":"De la LIC 06 à la Force aux frontières","authors":"Bernard Gonzalez","doi":"10.3917/admi.279.0032","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/admi.279.0032","url":null,"abstract":"Depuis les attentats survenus le 13 novembre 2015, la France a rétabli les contrôles à ses frontières intérieures (RCFI), en application des dispositions du règlement du 15 mars 2006 établissant un code communautaire relatif au régime de franchissement des frontières par les personnes (dit « code Schengen », modifié par le règlement du 9 mars 2016). Parallèlement, pour répondre à l’importance des flux migratoires illégaux à la frontière franco-italienne, un dispositif LIC 06 (Lutte contre l’immigration clandestine) a été mis en place depuis novembre 2016 afin d’assurer la cohérence de l’ensemble des forces impliquées dans les Alpes-Maritimes. Face à la forte augmentation des flux transfrontaliers clandestins connue depuis le début de l’année 2023, la Première ministre a annoncé le 26 avril 2023 la mise en place d’une Force aux frontières expérimentale dans le département des Alpes-Maritimes (dès le 1 er juin 2023) et dans les Hautes-Alpes (à compter du 1 er juillet 2023). Cette expérimentation doit tout à la fois permettre de fournir des indicateurs objectivant l’efficacité de nos dispositifs, de renforcer la complémentarité des forces engagées et d’établir un contrat opérationnel établissant un socle de moyens affectés dans ces départements à la lutte contre l’immigration illégale. Dans ce cadre, la Force frontières 06 permettra, d’une part, de définir des doctrines d’emploi et de coordination pour les moyens humains comme technologiques et, d’autre part, d’adapter en conséquence ces moyens engagés à la frontière en fonction de la nature et de l’intensité des flux constatés ou anticipés.","PeriodicalId":41890,"journal":{"name":"Administration","volume":"16 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135646954","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La coopération transfrontalière devient un volet essentiel de l’action de l’État dans les secteurs concernés, d’abord parce que le nombre de Français travaillant au-delà de nos frontières est en croissance forte et ininterrompue, ensuite parce que beaucoup de résidents des zones frontalières ( français ou originaires des pays voisins) utilisent régulièrement, et de plus en plus, les services publics de l’autre pays, enfin parce que l’interpénétration des activités en zone frontalière, et surtout là où elles sont le plus intégrées (franco-genevois, Luxembourg, Monaco) oblige à une concertation constante et intense avec le pays voisin. Cette concertation est parfois ancienne. L’évolution de ces dernières années vient la renforcer par l’entrée en application de nouveaux textes, issus d’abord de l’application de la convention de Schengen, puis, plus récemment, des traités bilatéraux généralistes conclus avec l’Allemagne (traité d’Aix la Chapelle en 2018), avec l’Italie (traité du Quirinal en 2021) et avec l’Espagne (traité de Barcelone de janvier 2023), qui comportent tous une importante dimension de coopération transfrontalière, en se dotant d’outils adéquats pour en développer les fonctionnalités et l’efficacité. L’évolution du droit européen renforce cette tendance et favorise l’intégration croissante des agglomérations et bassins de vie frontaliers.
{"title":"La coopération transfrontalière : un enjeu d’importance croissante","authors":"Frédéric Mac Kain","doi":"10.3917/admi.279.0096","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/admi.279.0096","url":null,"abstract":"La coopération transfrontalière devient un volet essentiel de l’action de l’État dans les secteurs concernés, d’abord parce que le nombre de Français travaillant au-delà de nos frontières est en croissance forte et ininterrompue, ensuite parce que beaucoup de résidents des zones frontalières ( français ou originaires des pays voisins) utilisent régulièrement, et de plus en plus, les services publics de l’autre pays, enfin parce que l’interpénétration des activités en zone frontalière, et surtout là où elles sont le plus intégrées (franco-genevois, Luxembourg, Monaco) oblige à une concertation constante et intense avec le pays voisin. Cette concertation est parfois ancienne. L’évolution de ces dernières années vient la renforcer par l’entrée en application de nouveaux textes, issus d’abord de l’application de la convention de Schengen, puis, plus récemment, des traités bilatéraux généralistes conclus avec l’Allemagne (traité d’Aix la Chapelle en 2018), avec l’Italie (traité du Quirinal en 2021) et avec l’Espagne (traité de Barcelone de janvier 2023), qui comportent tous une importante dimension de coopération transfrontalière, en se dotant d’outils adéquats pour en développer les fonctionnalités et l’efficacité. L’évolution du droit européen renforce cette tendance et favorise l’intégration croissante des agglomérations et bassins de vie frontaliers.","PeriodicalId":41890,"journal":{"name":"Administration","volume":"39 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135646955","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’ouvrage France-sur-Mer : un incroyable gâchis , revient sur le fossé entre les « paroles » et les « actes », entre la proclamation d’une souveraineté purement théorique et l’état dans lequel nous laissons nos territoires ultramarins. En effet, treize ans après la description de cet « empire oublié » qu’est la France-sur-Mer , le constat n’a pas changé. Pire, les mots et les concepts tels que la « puissance d’équilibre », « l’Indopacifique », ou la dimension maritime de la France sont galvaudés, souvent sans être suivis d’effets.
{"title":"Une France mondiale et maritime","authors":"Philippe Folliot","doi":"10.3917/admi.279.0079","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/admi.279.0079","url":null,"abstract":"L’ouvrage France-sur-Mer : un incroyable gâchis , revient sur le fossé entre les « paroles » et les « actes », entre la proclamation d’une souveraineté purement théorique et l’état dans lequel nous laissons nos territoires ultramarins. En effet, treize ans après la description de cet « empire oublié » qu’est la France-sur-Mer , le constat n’a pas changé. Pire, les mots et les concepts tels que la « puissance d’équilibre », « l’Indopacifique », ou la dimension maritime de la France sont galvaudés, souvent sans être suivis d’effets.","PeriodicalId":41890,"journal":{"name":"Administration","volume":"8 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135646956","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’article ne constitue pas à proprement parler une chronologie des événements politiques, une cartographie des espaces et des frontières ni une mise en scène des opérations militaires. Il met en perspectives géopolitiques les deux termes du titre que sont l’Ukraine et l’Europe, pour le passé et le futur. Le schéma actuel du conflit en Ukraine s’inscrit dans un contexte historique au long cours et sa résultante entraînera une carte des frontières des institutions européennes nécessairement redessinée.
{"title":"La guerre en Ukraine, les frontières en Europe","authors":"Gilles Cazanave, Robert Korb","doi":"10.3917/admi.279.0062","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/admi.279.0062","url":null,"abstract":"L’article ne constitue pas à proprement parler une chronologie des événements politiques, une cartographie des espaces et des frontières ni une mise en scène des opérations militaires. Il met en perspectives géopolitiques les deux termes du titre que sont l’Ukraine et l’Europe, pour le passé et le futur. Le schéma actuel du conflit en Ukraine s’inscrit dans un contexte historique au long cours et sa résultante entraînera une carte des frontières des institutions européennes nécessairement redessinée.","PeriodicalId":41890,"journal":{"name":"Administration","volume":"15 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135646957","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’accélération des technologies, notamment dites « émergentes », contribue à une évolution radicale des enjeux géopolitiques, stratégiques, économiques et sociaux. La question du rapport paradoxal des frontières et des technologies se fait plus aigüe chaque jour : les États-Unis et la Chine se livrent à une compétition féroce pour garder de l’avance technologique ; de son côté, l’Europe consolide un arsenal juridique des technologies digitales, au détriment parfois de leur exploration et développement. La France fête les dix ans de son label French Tech qui incarne, davantage qu’une politique publique, un véritable écosystème dynamique de start-ups, ancré dans une ambition forte de réindustrialisation. La technologie qui, un temps, avait aboli les frontières, conduit-elle désormais à des politiques protectionnistes et au retour de ces mêmes frontières sous une forme virtuelle ? Ou l’ambition de souveraineté dans une mondialisation digitale est-elle déjà obsolète ?
{"title":"Coopération ou compétition technologiques : nouvelles frontières ou nouvelle mondialisation ?","authors":"Tsiporah Fried","doi":"10.3917/admi.279.0074","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/admi.279.0074","url":null,"abstract":"L’accélération des technologies, notamment dites « émergentes », contribue à une évolution radicale des enjeux géopolitiques, stratégiques, économiques et sociaux. La question du rapport paradoxal des frontières et des technologies se fait plus aigüe chaque jour : les États-Unis et la Chine se livrent à une compétition féroce pour garder de l’avance technologique ; de son côté, l’Europe consolide un arsenal juridique des technologies digitales, au détriment parfois de leur exploration et développement. La France fête les dix ans de son label French Tech qui incarne, davantage qu’une politique publique, un véritable écosystème dynamique de start-ups, ancré dans une ambition forte de réindustrialisation. La technologie qui, un temps, avait aboli les frontières, conduit-elle désormais à des politiques protectionnistes et au retour de ces mêmes frontières sous une forme virtuelle ? Ou l’ambition de souveraineté dans une mondialisation digitale est-elle déjà obsolète ?","PeriodicalId":41890,"journal":{"name":"Administration","volume":"30 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135646934","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Avec plus de 25 000 reconduites d’étrangers en situation irrégulière en 2022, le département de Mayotte engendre un flux sans commune mesure avec les cent autres départements français qui en fait probablement un cas à part dans la gestion des flux migratoires et de la frontière. Dans les faits, le choix de la population mahoraise dans les années 1970 que Mayotte reste française, s’il s’inscrit dans une logique historique face à une unité politique des Comores qui n’existe pas, crée pourtant une rupture dans une unité géographique, culturelle, religieuse et ethnique qui impliquait une libre circulation des personnes. La frontière entre Mayotte et les Comores, création récente et unilatérale, ainsi que l’obligation de visa pour entrer à Mayotte, sont la traduction juridique de ce choix qui a fait de Mayotte une potentielle porte d’entrée de la France et de l’Europe dans le contexte migratoire du XXI e siècle. La pression migratoire intense pèse sur l’ensemble de la société mahoraise et impose à l’État de mettre en œuvre une démarche globale pour lutter contre cette immigration et ses conséquences sur la vie quotidienne des habitants de l’île.
{"title":"Frontières et flux migratoires à Mayotte : un défi pour le 101 e département et l’État","authors":"Thierry Suquet","doi":"10.3917/admi.279.0057","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/admi.279.0057","url":null,"abstract":"Avec plus de 25 000 reconduites d’étrangers en situation irrégulière en 2022, le département de Mayotte engendre un flux sans commune mesure avec les cent autres départements français qui en fait probablement un cas à part dans la gestion des flux migratoires et de la frontière. Dans les faits, le choix de la population mahoraise dans les années 1970 que Mayotte reste française, s’il s’inscrit dans une logique historique face à une unité politique des Comores qui n’existe pas, crée pourtant une rupture dans une unité géographique, culturelle, religieuse et ethnique qui impliquait une libre circulation des personnes. La frontière entre Mayotte et les Comores, création récente et unilatérale, ainsi que l’obligation de visa pour entrer à Mayotte, sont la traduction juridique de ce choix qui a fait de Mayotte une potentielle porte d’entrée de la France et de l’Europe dans le contexte migratoire du XXI e siècle. La pression migratoire intense pèse sur l’ensemble de la société mahoraise et impose à l’État de mettre en œuvre une démarche globale pour lutter contre cette immigration et ses conséquences sur la vie quotidienne des habitants de l’île.","PeriodicalId":41890,"journal":{"name":"Administration","volume":"60 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135646937","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La cybercriminalité connaît une croissance inquiétante en raison du comportement des prédateurs qui bénéficient d’un rapport gain/risque pénal nettement plus favorable que celui qui s’attache à la criminalité classique. En outre, les délinquants profitent de l’effet de frontière qui est un obstacle pour les Etats en raison de la limitation territoriale de leur souveraineté et donc de leur capacité à agir contre des auteurs agissant depuis l’étranger. La coopération internationale se développe par le biais notamment de la Convention de Budapest, mais se heurte au fait que les États « cybervoyous » sont précisément ceux qui ne l’ont pas ratifiée. De son côté, l’Union européenne a pour ambition de hisser le niveau de cybersécurité des États membres. Le dernier règlement e-Evidence facilite un accès rapide aux preuves numériques qui conditionne le succès des enquêtes.
{"title":"La cybercriminalité, criminalité sans frontière","authors":"Marc Watin-Augouard","doi":"10.3917/admi.279.0093","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/admi.279.0093","url":null,"abstract":"La cybercriminalité connaît une croissance inquiétante en raison du comportement des prédateurs qui bénéficient d’un rapport gain/risque pénal nettement plus favorable que celui qui s’attache à la criminalité classique. En outre, les délinquants profitent de l’effet de frontière qui est un obstacle pour les Etats en raison de la limitation territoriale de leur souveraineté et donc de leur capacité à agir contre des auteurs agissant depuis l’étranger. La coopération internationale se développe par le biais notamment de la Convention de Budapest, mais se heurte au fait que les États « cybervoyous » sont précisément ceux qui ne l’ont pas ratifiée. De son côté, l’Union européenne a pour ambition de hisser le niveau de cybersécurité des États membres. Le dernier règlement e-Evidence facilite un accès rapide aux preuves numériques qui conditionne le succès des enquêtes.","PeriodicalId":41890,"journal":{"name":"Administration","volume":"15 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135646941","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La liaison Lyon-Turin est la pièce manquante d’un puzzle beaucoup plus large. D’une longueur de 270 km, elle doit permettre de relier la France et l’Italie pour connecter les grands réseaux ferroviaires européens et faciliter le transport international des marchandises et des voyageurs. Près de deux millénaires après l’épopée d’Hannibal, et malgré les formidables progrès accomplis depuis, cette connexion est toujours fortement contrainte par la barrière physique des Alpes. Le Lyon-Turin ambitionne de s’en affranchir. Plus de vingt ans après la signature du premier traité franco-italien actant sa réalisation, le dossier a bien avancé. Il est toutefois régulièrement exposé aux risques d’erreurs d’aiguillages.
{"title":"Le Lyon-Turin, un lien vital sous les Alpes qui se fait attendre","authors":"François Lepine","doi":"10.3917/admi.279.0108","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/admi.279.0108","url":null,"abstract":"La liaison Lyon-Turin est la pièce manquante d’un puzzle beaucoup plus large. D’une longueur de 270 km, elle doit permettre de relier la France et l’Italie pour connecter les grands réseaux ferroviaires européens et faciliter le transport international des marchandises et des voyageurs. Près de deux millénaires après l’épopée d’Hannibal, et malgré les formidables progrès accomplis depuis, cette connexion est toujours fortement contrainte par la barrière physique des Alpes. Le Lyon-Turin ambitionne de s’en affranchir. Plus de vingt ans après la signature du premier traité franco-italien actant sa réalisation, le dossier a bien avancé. Il est toutefois régulièrement exposé aux risques d’erreurs d’aiguillages.","PeriodicalId":41890,"journal":{"name":"Administration","volume":"16 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-10-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135646939","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}