{"title":"Présentation. Le monde en ruines : espaces brisés de la littérature contemporaine","authors":"Vincent Gélinas-Lemaire","doi":"10.7202/1069797ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1069797ar","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"79 1","pages":"5-13"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"84074672","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article analyse l’experience dans Kaleidoscope ou les aleas du corps grave (Montreal, Noroit, 1984), dernier recueil paru du vivant du poete Michel Beaulieu (1941-1985). A partir des reflexions du philosophe Giorgio Agamben dans Enfance et histoire, nous examinerons si et comment le voyage dans diverses villes americaines permet, dans Kaleidoscope, le renouvellement de l’experience. Le recueil de Beaulieu montre qu’a travers une pratique particuliere de l’espace, le corps du poete devient, au fil de ses peregrinations en Amerique, un veritable corps experimental, source d’une connaissance subjective du monde, qui tempere le sentiment de derealisation que le sujet poetique eprouve dans sa ville natale, Montreal.
{"title":"Le corps expérimental du poète dans Kaléidoscope ou les aléas du corps grave de Michel Beaulieu","authors":"Valérie Mailhot","doi":"10.7202/1072481ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1072481ar","url":null,"abstract":"Cet article analyse l’experience dans Kaleidoscope ou les aleas du corps grave (Montreal, Noroit, 1984), dernier recueil paru du vivant du poete Michel Beaulieu (1941-1985). A partir des reflexions du philosophe Giorgio Agamben dans Enfance et histoire, nous examinerons si et comment le voyage dans diverses villes americaines permet, dans Kaleidoscope, le renouvellement de l’experience. Le recueil de Beaulieu montre qu’a travers une pratique particuliere de l’espace, le corps du poete devient, au fil de ses peregrinations en Amerique, un veritable corps experimental, source d’une connaissance subjective du monde, qui tempere le sentiment de derealisation que le sujet poetique eprouve dans sa ville natale, Montreal.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71189690","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le titre de cet article est une variation sur celui d’un essai d’Anna Tsing, Le champignon de la fin du monde. Sur les possibilites de vivre dans les ruines du capitalisme. Dans cet essai remarquable, l’imaginaire apocalyptique de la fin du capitalisme et/ou du monde cede la place a une description minutieuse des formes de vie qui se mettent en place dans les espaces devastes par l’exploitation de la nature. En prolongeant cette enquete anthropologique sur un terrain esthetique, je me propose d’examiner la maniere dont la litterature de langue francaise et la photographie francaise contemporaines racontent et montrent ce qui advient apres une catastrophe economique dans une ville, Detroit, dont les ruines en sont venues a incarner la faillite du fordisme et du « reve americain ». Partant d’un examen des photographies d’Yves Marchand et Romain Meffre (Les ruines de Detroit, 2011), nous verrons comment celles-ci se sont trouvees au coeur d’un debat sur la « pornographie des ruines », debat auquel les nombreux romans et recits sur Detroit publies en France depuis 2013 ont en revanche echappe. Nous montrerons pourtant que, loin de remedier aux manques d’une imagerie des ruines qui invisibilise les habitants de la ville tout en tirant profit de leur misere, la recente litterature de langue francaise inspiree par ces images reconduit leur effacement dans la plupart des cas.
{"title":"Disparaître dans les ruines du capitalisme. L’imaginaire de Détroit dans la photographie et la littérature françaises contemporaines","authors":"Raphaëlle Guidée","doi":"10.7202/1069803ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1069803ar","url":null,"abstract":"Le titre de cet article est une variation sur celui d’un essai d’Anna Tsing, Le champignon de la fin du monde. Sur les possibilites de vivre dans les ruines du capitalisme. Dans cet essai remarquable, l’imaginaire apocalyptique de la fin du capitalisme et/ou du monde cede la place a une description minutieuse des formes de vie qui se mettent en place dans les espaces devastes par l’exploitation de la nature. En prolongeant cette enquete anthropologique sur un terrain esthetique, je me propose d’examiner la maniere dont la litterature de langue francaise et la photographie francaise contemporaines racontent et montrent ce qui advient apres une catastrophe economique dans une ville, Detroit, dont les ruines en sont venues a incarner la faillite du fordisme et du « reve americain ». Partant d’un examen des photographies d’Yves Marchand et Romain Meffre (Les ruines de Detroit, 2011), nous verrons comment celles-ci se sont trouvees au coeur d’un debat sur la « pornographie des ruines », debat auquel les nombreux romans et recits sur Detroit publies en France depuis 2013 ont en revanche echappe. Nous montrerons pourtant que, loin de remedier aux manques d’une imagerie des ruines qui invisibilise les habitants de la ville tout en tirant profit de leur misere, la recente litterature de langue francaise inspiree par ces images reconduit leur effacement dans la plupart des cas.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"17 1","pages":"91-106"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"80338706","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Un Moyen Âge sans noms ? Statuts d’auteur et anonymat dans les textes vernaculaires des xii et xiii siècles","authors":"O. Collet","doi":"10.7202/1075548AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1075548AR","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":"139"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2020-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"83123651","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans l’imaginaire social français du xxie siècle naissant, l’islam devient, selon Raphaël Liogier, « la figure centrale de l’altérité indésirable ». Intrusive, sa présence est souvent considérée comme doublement menaçante, sur les plans sécuritaire et identitaire. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il connaît, depuis le milieu des années 2000, une aggravation inédite, alors que les thèmes de l’« islamisation » de la société et de la « radicalisation » des individus alimentent de nouvelles peurs et nourrissent un récit sociétal, celui d’une invasion étrangère qui marquerait le déclin possible d’un Occident menacé. Dans la foulée, on voit apparaître, depuis quelques années, des fictions romanesques qui, s’appropriant ces thèmes, interagissent directement avec ce récit, dans une double dynamique de reprise et de rupture narratives. À partir d’une lecture du discours médiatique visant, dans un premier temps, à reconstruire ce récit sociétal de l’invasion musulmane, cet article analyse, dans un deuxième temps, cinq romans qui, parus en France entre 2012 et 2016, mettent en récit l’islamisation de la société occidentale et/ou la radicalisation ou « djihadisation » d’un personnage converti à l’islam. Il retrace ainsi divers types de transformation que la littérature contemporaine fait subir au récit sociétal : alors que certains textes s’approprient le récit d’invasion pour l’exacerber, racontant ou bien la résistance héroïque d’une Civilisation indestructible ou bien, au contraire, la déliquescence inéluctable d’une France agonisante, d’autres le mettent à distance et, en insistant sur le naufrage d’un Occident délétère, rattachent moins la barbarie à une invasion étrangère qu’à une détérioration intérieure.
{"title":"La France malade et ses récits","authors":"Alex Gagnon","doi":"10.7202/1059372AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1059372AR","url":null,"abstract":"Dans l’imaginaire social français du xxie siècle naissant, l’islam devient, selon Raphaël Liogier, « la figure centrale de l’altérité indésirable ». Intrusive, sa présence est souvent considérée comme doublement menaçante, sur les plans sécuritaire et identitaire. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il connaît, depuis le milieu des années 2000, une aggravation inédite, alors que les thèmes de l’« islamisation » de la société et de la « radicalisation » des individus alimentent de nouvelles peurs et nourrissent un récit sociétal, celui d’une invasion étrangère qui marquerait le déclin possible d’un Occident menacé. Dans la foulée, on voit apparaître, depuis quelques années, des fictions romanesques qui, s’appropriant ces thèmes, interagissent directement avec ce récit, dans une double dynamique de reprise et de rupture narratives. À partir d’une lecture du discours médiatique visant, dans un premier temps, à reconstruire ce récit sociétal de l’invasion musulmane, cet article analyse, dans un deuxième temps, cinq romans qui, parus en France entre 2012 et 2016, mettent en récit l’islamisation de la société occidentale et/ou la radicalisation ou « djihadisation » d’un personnage converti à l’islam. Il retrace ainsi divers types de transformation que la littérature contemporaine fait subir au récit sociétal : alors que certains textes s’approprient le récit d’invasion pour l’exacerber, racontant ou bien la résistance héroïque d’une Civilisation indestructible ou bien, au contraire, la déliquescence inéluctable d’une France agonisante, d’autres le mettent à distance et, en insistant sur le naufrage d’un Occident délétère, rattachent moins la barbarie à une invasion étrangère qu’à une détérioration intérieure.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-05-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71152534","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article s’intéresse à la réécriture de l’Élucidation médiévale (l’un des prologues « postiches » du Conte du graal et de ses trois premières Continuations) que propose La Tresplaisante et recreative hystoire de Perceval le Galloys, imprimée en 1530. Si le choix d’éditer ce prologue obscur – à tous les sens du terme – illustre sans doute le goût de la Renaissance pour une forme d’altérité médiévale, il témoigne aussi des limites de la compréhension de la forme d’archaïsme que met en oeuvre délibérément ce prologue qui invente, à la faveur d’une écriture lacunaire et opaque, un mythe sur l’origine perdue des récits arthuriens. L’article fait à terme l’hypothèse que l’imprimé marque, à cet égard, un autre rapport au temps, qui s’exprime dans un nouvel imaginaire de la production romanesque et un nouveau modèle de généalogie littéraire.
这篇文章的重点是重写中世纪的启蒙(圣杯故事的“假”序言之一及其前三个延续),由珀西瓦尔·勒·加洛伊斯(percival le Galloys)在1530年印刷的令人愉快和娱乐的歇斯底里提出。如果这个晦涩的序幕,选择编辑—所有词的含义—无疑说明了中世纪文艺复兴以某种形式的另类味道,局限性的理解还见证古体,形状是执行蓄意编造的序幕,这有利于写作脱漏失落和不透明,就起源神话故事arthuriens。最后,本文假设,在这方面,印刷标志着一种与时间的不同关系,这种关系表现在小说创作的新想象和文学谱系的新模式中。
{"title":"Mémoires du temps perdu","authors":"M. Séguy","doi":"10.7202/1059373AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1059373AR","url":null,"abstract":"Cet article s’intéresse à la réécriture de l’Élucidation médiévale (l’un des prologues « postiches » du Conte du graal et de ses trois premières Continuations) que propose La Tresplaisante et recreative hystoire de Perceval le Galloys, imprimée en 1530. Si le choix d’éditer ce prologue obscur – à tous les sens du terme – illustre sans doute le goût de la Renaissance pour une forme d’altérité médiévale, il témoigne aussi des limites de la compréhension de la forme d’archaïsme que met en oeuvre délibérément ce prologue qui invente, à la faveur d’une écriture lacunaire et opaque, un mythe sur l’origine perdue des récits arthuriens. L’article fait à terme l’hypothèse que l’imprimé marque, à cet égard, un autre rapport au temps, qui s’exprime dans un nouvel imaginaire de la production romanesque et un nouveau modèle de généalogie littéraire.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-05-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71152594","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Zola n’est pas étranger à l’art du portrait : journaliste, il a signé de nombreux textes où il met en scène ses contemporains. La correspondance, parce qu’elle permet l’autoréflexion à travers le dialogue avec l’autre, est également le lieu d’expression chez Zola, de portraits et d’autoportraits. Nous cherchons à montrer, dans notre article, en parcourant différents exemples d’autoportraits accueillis par la correspondance du romancier, comment il se présente comme épistolier. L’identité qu’assume le romancier dans ses lettres est souvent fluide, changeante, dépendante des rapports qu’il entretient avec le monde littéraire. Ceci est surtout vrai en ce qui concerne les échanges épistolaires entretenus avec d’autres acteurs du champ littéraire, écrivains, critiques et journalistes.
{"title":"Identité fluide dans la correspondance de Zola et la pratique de l’autoportrait","authors":"Geneviève de Viveiros","doi":"10.7202/1059367AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1059367AR","url":null,"abstract":"Zola n’est pas étranger à l’art du portrait : journaliste, il a signé de nombreux textes où il met en scène ses contemporains. La correspondance, parce qu’elle permet l’autoréflexion à travers le dialogue avec l’autre, est également le lieu d’expression chez Zola, de portraits et d’autoportraits. Nous cherchons à montrer, dans notre article, en parcourant différents exemples d’autoportraits accueillis par la correspondance du romancier, comment il se présente comme épistolier. L’identité qu’assume le romancier dans ses lettres est souvent fluide, changeante, dépendante des rapports qu’il entretient avec le monde littéraire. Ceci est surtout vrai en ce qui concerne les échanges épistolaires entretenus avec d’autres acteurs du champ littéraire, écrivains, critiques et journalistes.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-05-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48355528","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Publié en 2008, le recueil De la vie dans son art, de l’art dans sa vie (Paris, Seuil) reproduit la correspondance entre la comédienne et écrivaine Anny Duperey et la peintre Nina Vidrovitch sur une période de cinq ans, de 1993 à 1998. La présente étude examine d’abord la naissance de cette correspondance et puis la genèse du projet de publication, tout en soulignant quelques aspects formels de l’oeuvre en question. Les deux épistolières abordent une variété de sujets dans leurs échanges, mais un fil conducteur réunit toutes les lettres reproduites dans le livre : la question d’assumer son identité en tant que « femme artiste ». Nous nous penchons sur trois thèmes incontournables de ce recueil : d’abord, la question de la bonne gestion de son image en tant que femme artiste ; ensuite la question de l’imbrication des vies privées et publiques des deux femmes ; et finalement le rapport entre la création artistique et la pratique épistolaire.
{"title":"De la vie dans son art, de l’art dans sa vie","authors":"T. Collington","doi":"10.7202/1059368AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1059368AR","url":null,"abstract":"Publié en 2008, le recueil De la vie dans son art, de l’art dans sa vie (Paris, Seuil) reproduit la correspondance entre la comédienne et écrivaine Anny Duperey et la peintre Nina Vidrovitch sur une période de cinq ans, de 1993 à 1998. La présente étude examine d’abord la naissance de cette correspondance et puis la genèse du projet de publication, tout en soulignant quelques aspects formels de l’oeuvre en question. Les deux épistolières abordent une variété de sujets dans leurs échanges, mais un fil conducteur réunit toutes les lettres reproduites dans le livre : la question d’assumer son identité en tant que « femme artiste ». Nous nous penchons sur trois thèmes incontournables de ce recueil : d’abord, la question de la bonne gestion de son image en tant que femme artiste ; ensuite la question de l’imbrication des vies privées et publiques des deux femmes ; et finalement le rapport entre la création artistique et la pratique épistolaire.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-05-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71152831","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Si la lettre constitue une conversation entre absents, ceux-ci sont toutefois généralement vivants. Linda Lê, elle, écrit des lettres à des familiers morts (son père, décédé seul au Vietnam – Lettre morte, Paris, Christian Bourgois, 1999) ou à jamais confinés dans le non-être (son fils – À l’enfant que je n’aurai pas, Paris, NiL, 2011). En 1999 elle publie aussi Tu écriras sur le bonheur (Paris, Presses universitaires de France), trente-huit textes dédiés à des écrivains de renommée et d’origines diverses, sortes de « pères spirituels » ou littéraires et réitère son geste d’adresse en 2015, avec Par ailleurs (exils) (Paris, Christian Bourgois), lettres d’hommage à des écrivains par-delà le trépas. La tâche incombe alors au lecteur d’établir des correspondances entre eux et Linda Lê, entre les oeuvres achevées, passées à la postérité des uns et l’oeuvre en devenir, à la postérité encore incertaine de l’autre. Cet article identifie les continuités et discontinuités entre Tu écriras sur le bonheur et Par ailleurs (exils) et examine les cinq « figures tutélaires » qu’ils ont en commun, avant de relever quels sont les grands absents de Par ailleurs (exils) et quels écrivains y ont fait leur entrée. Alors que Tu écriras sur le bonheur était une compilation alphabétique, Par ailleurs (exils) est une suite d’hommages présentés pêle-mêle ; entre les deux se dessine le cheminement de l’oeuvre de Lê de la « littérature déplacée » vers une « littérature du dépaysement ». J’argue qu’il revient aux lecteurs et critiques, destinataires ultimes de ces lettres d’hommage, de les recevoir et d’assurer la postérité de leur auteure.
虽然这封信是缺席的人之间的对话,但他们通常是活着的。Linda le,她给死去的亲戚写信(她的父亲,死于越南- Lettre morte,巴黎,Christian Bourgois, 1999)或永远被限制在无存在(她的儿子- l ' enfant que je n ' aurai pas,巴黎,NiL, 2011)。1999年她还出版了关于幸福的你会写(巴黎,法国大学出版社),三十八年献给知名作家的文本和背景的、各种各样的«»或文学精神和父亲再次姿态灵巧、2015年与另外()(巴黎)、Christian Bourgois流亡者,文学作家除了唁电悼念。然后,读者的任务是在他们和Linda le之间建立联系,在完成的作品(传递给一个人的后代)和正在制作的作品(传递给另一个人的后代)之间建立联系。这篇文章确定了Tu ecrire sur le bonheur和ailleurs(流放)之间的连续性和不连续,并检查了他们共同的五个“导师人物”,然后指出哪些是在其他地方(流放)缺席的主要人物,以及哪些作家进入了他们。虽然你写的是幸福的字母汇编,但另一方面(流放)是一系列杂乱无章的致敬;在这两者之间,le的作品从“流离失所的文学”走向“风景变化的文学”。我认为,读者和评论家,这些悼词的最终接受者,应该接受它们,并确保作者的后代。
{"title":"Les lettres d’hommage de Linda Lê","authors":"M. Bacholle","doi":"10.7202/1059370ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1059370ar","url":null,"abstract":"Si la lettre constitue une conversation entre absents, ceux-ci sont toutefois généralement vivants. Linda Lê, elle, écrit des lettres à des familiers morts (son père, décédé seul au Vietnam – Lettre morte, Paris, Christian Bourgois, 1999) ou à jamais confinés dans le non-être (son fils – À l’enfant que je n’aurai pas, Paris, NiL, 2011). En 1999 elle publie aussi Tu écriras sur le bonheur (Paris, Presses universitaires de France), trente-huit textes dédiés à des écrivains de renommée et d’origines diverses, sortes de « pères spirituels » ou littéraires et réitère son geste d’adresse en 2015, avec Par ailleurs (exils) (Paris, Christian Bourgois), lettres d’hommage à des écrivains par-delà le trépas. La tâche incombe alors au lecteur d’établir des correspondances entre eux et Linda Lê, entre les oeuvres achevées, passées à la postérité des uns et l’oeuvre en devenir, à la postérité encore incertaine de l’autre. Cet article identifie les continuités et discontinuités entre Tu écriras sur le bonheur et Par ailleurs (exils) et examine les cinq « figures tutélaires » qu’ils ont en commun, avant de relever quels sont les grands absents de Par ailleurs (exils) et quels écrivains y ont fait leur entrée. Alors que Tu écriras sur le bonheur était une compilation alphabétique, Par ailleurs (exils) est une suite d’hommages présentés pêle-mêle ; entre les deux se dessine le cheminement de l’oeuvre de Lê de la « littérature déplacée » vers une « littérature du dépaysement ». J’argue qu’il revient aux lecteurs et critiques, destinataires ultimes de ces lettres d’hommage, de les recevoir et d’assurer la postérité de leur auteure.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-05-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71152844","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}