{"title":"Présentation : écrire après le cinéma. Que fait le cinéma aux genres littéraires ?","authors":"J. Baetens, N. Cohen","doi":"10.7202/1061902AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1061902AR","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":"5-12"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"73021621","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Consideres par les chercheurs en cinema comme de simples documents eclairant la genese d’un film, et largement ignores par les litteraires, meme dans le cadre des etudes sur les rapports entre l’ecrit et l’ecran, les journaux de tournage n’ont jusqu’a present donne lieu qu’a quelques etudes ponctuelles. En raison de leur instabilite generique et de leur heterogeneite, ils ont, en outre, rarement ete envisages comme un ensemble coherent. Cet article explore cette question generique en analysant trois d’entre eux : le vibrant Journal d’un film ecrit par Cocteau pendant le tournage de La Belle et la Bete ; celui tenu par Francois Truffaut sur le plateau de Fahrenheit 451, ainsi que Pas a pas dans la brume electrique ou Bertrand Tavernier raconte la fabrique de son film Dans la brume electrique. Apres avoir etudie l’inscription parfois malaisee de ces textes dans un contexte editorial, cette etude met en evidence leur parente sur deux plans : tonal d’une part, les tournages etant presentes comme des aventures collectives aux accents souvent epiques, pragmatique ensuite, en montrant que l’ecriture diariste offre aux auteurs un espace privilegie d’affirmation de leur ethos de createur.
{"title":"Du récit épique à la construction d’un ethos d’auteur","authors":"N. Cohen","doi":"10.7202/1061907ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1061907ar","url":null,"abstract":"Consideres par les chercheurs en cinema comme de simples documents eclairant la genese d’un film, et largement ignores par les litteraires, meme dans le cadre des etudes sur les rapports entre l’ecrit et l’ecran, les journaux de tournage n’ont jusqu’a present donne lieu qu’a quelques etudes ponctuelles. En raison de leur instabilite generique et de leur heterogeneite, ils ont, en outre, rarement ete envisages comme un ensemble coherent. Cet article explore cette question generique en analysant trois d’entre eux : le vibrant Journal d’un film ecrit par Cocteau pendant le tournage de La Belle et la Bete ; celui tenu par Francois Truffaut sur le plateau de Fahrenheit 451, ainsi que Pas a pas dans la brume electrique ou Bertrand Tavernier raconte la fabrique de son film Dans la brume electrique. Apres avoir etudie l’inscription parfois malaisee de ces textes dans un contexte editorial, cette etude met en evidence leur parente sur deux plans : tonal d’une part, les tournages etant presentes comme des aventures collectives aux accents souvent epiques, pragmatique ensuite, en montrant que l’ecriture diariste offre aux auteurs un espace privilegie d’affirmation de leur ethos de createur.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71158923","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Liste des sigles utilisés dans ce dossier","authors":"","doi":"10.7202/1066603ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1066603ar","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71169733","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Inédit: La Bibliothèque de mon père","authors":"B. Diop","doi":"10.7202/1066610ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1066610ar","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"115 1","pages":"127-130"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"76682275","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
On a l’habitude d’evoquer un retour du romanesque pour qualifier la litterature narrative francaise depuis les annees 1980. Ce retour a ete favorise, entre autres, par un tropisme du roman vers le cinema, et notamment vers ses genres populaires. La question du genre litteraire et celle du cinema trouveraient un point d’intersection dans cette notion de « romanesque », comprise dans ses deux sens : ce qui releve du genre du roman et ce qui releve d’un certain foisonnement fictionnel. Neanmoins, pendant trente ans, ce retour au romanesque s’est effectue de facon critique ou distanciee, comme si l’objet demeurait toujours partiellement suspect. Or nous faisons l’hypothese d’une recente modification de perspective. Cette voie serait le fait d’une partie de la nouvelle generation d’ecrivains, qui semble aujourd’hui se tourner notamment vers le cinema de genre et l’imaginaire des blockbusters hollywoodiens pour nourrir sa quete romanesque. « Quete », car la particularite de ce nouveau romanesque est qu’il s’enonce sous la modalite du desir, du fantasme, objet vise mais jamais pleinement atteint. Magie industrielle de Patrice Blouin et L’etoile du Hautacam de Pierric Bailly sont des oeuvres representatives de ce nouveau desir de romanesque place sous l’influence du blockbuster contemporain.
自20世纪80年代以来,人们常常用浪漫主义的回归来描述法国的叙事文学。这种回归是由小说转向电影,尤其是流行类型的倾向推动的。文学类型的问题和电影类型的问题将在“小说式”的概念中找到一个交叉点,从两个意义上理解:什么属于小说类型,什么属于某种虚构的丰富。然而,在三十年的时间里,这种对浪漫主义的回归是以一种批判或疏远的方式进行的,仿佛对象总是部分可疑的。然而,我们假设最近的观点发生了变化。这将是新一代作家的道路,他们现在似乎特别转向类型电影和好莱坞大片的想象,以满足他们的小说需求。“渴望”,因为这部新小说的独特之处在于,它以欲望、幻想、目标对象的形式出现,但从未完全实现。帕特里斯·布洛因(Patrice Blouin)的《工业魔法》(Magie industrielle)和皮埃尔·贝利(Pierric Bailly)的《豪塔卡姆之星》(L’etoile du Hautacam)是这一受当代大片影响的浪漫主义新欲望的代表作品。
{"title":"Genre romanesque et romanesque cinématographique","authors":"Fabien Gris","doi":"10.7202/1061903AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1061903AR","url":null,"abstract":"On a l’habitude d’evoquer un retour du romanesque pour qualifier la litterature narrative francaise depuis les annees 1980. Ce retour a ete favorise, entre autres, par un tropisme du roman vers le cinema, et notamment vers ses genres populaires. La question du genre litteraire et celle du cinema trouveraient un point d’intersection dans cette notion de « romanesque », comprise dans ses deux sens : ce qui releve du genre du roman et ce qui releve d’un certain foisonnement fictionnel. Neanmoins, pendant trente ans, ce retour au romanesque s’est effectue de facon critique ou distanciee, comme si l’objet demeurait toujours partiellement suspect. Or nous faisons l’hypothese d’une recente modification de perspective. Cette voie serait le fait d’une partie de la nouvelle generation d’ecrivains, qui semble aujourd’hui se tourner notamment vers le cinema de genre et l’imaginaire des blockbusters hollywoodiens pour nourrir sa quete romanesque. « Quete », car la particularite de ce nouveau romanesque est qu’il s’enonce sous la modalite du desir, du fantasme, objet vise mais jamais pleinement atteint. Magie industrielle de Patrice Blouin et L’etoile du Hautacam de Pierric Bailly sont des oeuvres representatives de ce nouveau desir de romanesque place sous l’influence du blockbuster contemporain.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71158791","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le cinema et la culture cinematographique ont suscite un grand nombre de genres nouveaux en litterature, dont certains sont plus renommes et surtout plus vivants que d’autres. Cet article analysera un genre tres peu connu et aujourd’hui presque totalement oublie : le cine-roman-photo, croisement du cine-roman et du roman-photo et dont l’âge d’or se situe dans les annees 1955-1965. Apres avoir presente les grandes caracteristiques de ce genre et les defis qu’il pose a la poetique du cinema raconte, l’article analyse un exemple representatif, a savoir deux cine-romans-photos (l’un tres court, de huit pages, l’autre de longueur plus habituelle, soit cinquante pages) tires d’Ascenseur pour l’echafaud de Louis Malle (adapte du roman eponyme de Noel Calef). L’analyse se propose de mettre en lumiere aussi bien les analogies que les differences entre ces deux versions, que tout devrait opposer mais qui se ressemblent aussi de maniere assez etrange. Plus concretement, la lecture tente d’interpreter les consequences d’un aspect singulier de certains cine-romans-photos, a savoir l’emploi de photos de plateau et non pas de photogrammes. Les effets de ce choix sont evalues a la lumiere de l’esthetique de la contrainte, qui definit assez generalement un genre ou tres peu, a premiere vue, semble possible ou autorise a ceux qui adaptent un film en cine-roman-photo.
{"title":"Ascenseur pour l’échafaud en images fixes, Louis Malle en roman-photo","authors":"J. Baetens","doi":"10.7202/1061906AR","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1061906AR","url":null,"abstract":"Le cinema et la culture cinematographique ont suscite un grand nombre de genres nouveaux en litterature, dont certains sont plus renommes et surtout plus vivants que d’autres. Cet article analysera un genre tres peu connu et aujourd’hui presque totalement oublie : le cine-roman-photo, croisement du cine-roman et du roman-photo et dont l’âge d’or se situe dans les annees 1955-1965. Apres avoir presente les grandes caracteristiques de ce genre et les defis qu’il pose a la poetique du cinema raconte, l’article analyse un exemple representatif, a savoir deux cine-romans-photos (l’un tres court, de huit pages, l’autre de longueur plus habituelle, soit cinquante pages) tires d’Ascenseur pour l’echafaud de Louis Malle (adapte du roman eponyme de Noel Calef). L’analyse se propose de mettre en lumiere aussi bien les analogies que les differences entre ces deux versions, que tout devrait opposer mais qui se ressemblent aussi de maniere assez etrange. Plus concretement, la lecture tente d’interpreter les consequences d’un aspect singulier de certains cine-romans-photos, a savoir l’emploi de photos de plateau et non pas de photogrammes. Les effets de ce choix sont evalues a la lumiere de l’esthetique de la contrainte, qui definit assez generalement un genre ou tres peu, a premiere vue, semble possible ou autorise a ceux qui adaptent un film en cine-roman-photo.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71158978","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Boubacar Boris Diop, militant panafricaniste, a decide d’ecrire dans une des langues de son pays natal, perennisant ainsi l’engagement de son oeuvre litteraire avec les problemes africains. Redigeant, traduisant et publiant en wolof, il se range parmi les avocats de la pensee et des langues africaines. Marque d’authenticite et geste revolutionnaire contre la domination du francais, l’ecriture wolof illustre les performances litteraires de la langue maternelle de l’auteur et invite a une lecture critique approfondie et diversifiee.
布巴卡尔·鲍里斯·迪奥普(Boubacar Boris Diop)是一位泛非活动家,他决定用自己祖国的一种语言写作,从而使他的文学作品与非洲问题保持一致。他用沃洛夫语写作、翻译和出版,他是思想和非洲语言的倡导者之一。沃洛夫写作是一种真实性的标志,也是一种反对法语统治的革命姿态,它展示了作者母语的文学表现,并邀请读者进行深入和多样化的批判性阅读。
{"title":"Boubacar Boris Diop : auteur, traducteur et éditeur en wolof","authors":"C. Diop","doi":"10.7202/1066609ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1066609ar","url":null,"abstract":"Boubacar Boris Diop, militant panafricaniste, a decide d’ecrire dans une des langues de son pays natal, perennisant ainsi l’engagement de son oeuvre litteraire avec les problemes africains. Redigeant, traduisant et publiant en wolof, il se range parmi les avocats de la pensee et des langues africaines. Marque d’authenticite et geste revolutionnaire contre la domination du francais, l’ecriture wolof illustre les performances litteraires de la langue maternelle de l’auteur et invite a une lecture critique approfondie et diversifiee.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71169777","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
« Il n’y a pas de langue pour dire cela » (« L’outrage aux mots », dans L’outrage aux mots. Oeuvres II), ecrit Bernard Noel a propos des atrocites qui se succedent sans cesse depuis son enfance : repressions, terreurs, dictatures ; guerres, deportations, genocides. Cris d’une femme violee, hurlements de tortures, râles d’une vieille qu’on matraque : il est des horreurs qui mettent en echec la parole et nous ramenent a l’inarticule – grognements, bruits, silences. Cependant, quand Noel parle du manque de langue, il ne renvoie pas seulement a l’indicible, il designe aussi un probleme inherent aux rapports entre pouvoir, societe et langage : « Il n’y a pas de langue parce que nous vivons dans un monde bourgeois, ou le vocabulaire de l’indignation est exclusivement moral – or, c’est cette morale-la qui massacre et qui fait la guerre. Comment retourner sa langue contre elle-meme quand on se retrouve censure par sa propre langue ? » Realiser ce retournement est un objectif fondamental pour l’ecrivain, qui souhaite resister aux effets du pouvoir sur la langue, effets qu’il appelle « sensure ». Cet article traite cette question en l’abordant sous l’angle de l’articulation, lie a une critique du signe et du realisme. Apres avoir fait un retour sur la reflexion que Noel consacre a la sensure et a l’articulation, j’essaierai de voir comment sa poesie, en particulier Bruits de langue, tente de resister au devoiement du langage en decrassant, revivifiant et reinventant diverses articulations langagieres, de la phonetique a la syntaxe, en passant par le mot, le vers, la strophe, etc.
{"title":"« Bruits de langues » et articulations : la poésie de Bernard Noël à contre-sensure","authors":"L. Bourassa","doi":"10.7202/1066612ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1066612ar","url":null,"abstract":"« Il n’y a pas de langue pour dire cela » (« L’outrage aux mots », dans L’outrage aux mots. Oeuvres II), ecrit Bernard Noel a propos des atrocites qui se succedent sans cesse depuis son enfance : repressions, terreurs, dictatures ; guerres, deportations, genocides. Cris d’une femme violee, hurlements de tortures, râles d’une vieille qu’on matraque : il est des horreurs qui mettent en echec la parole et nous ramenent a l’inarticule – grognements, bruits, silences. Cependant, quand Noel parle du manque de langue, il ne renvoie pas seulement a l’indicible, il designe aussi un probleme inherent aux rapports entre pouvoir, societe et langage : « Il n’y a pas de langue parce que nous vivons dans un monde bourgeois, ou le vocabulaire de l’indignation est exclusivement moral – or, c’est cette morale-la qui massacre et qui fait la guerre. Comment retourner sa langue contre elle-meme quand on se retrouve censure par sa propre langue ? » Realiser ce retournement est un objectif fondamental pour l’ecrivain, qui souhaite resister aux effets du pouvoir sur la langue, effets qu’il appelle « sensure ». Cet article traite cette question en l’abordant sous l’angle de l’articulation, lie a une critique du signe et du realisme. Apres avoir fait un retour sur la reflexion que Noel consacre a la sensure et a l’articulation, j’essaierai de voir comment sa poesie, en particulier Bruits de langue, tente de resister au devoiement du langage en decrassant, revivifiant et reinventant diverses articulations langagieres, de la phonetique a la syntaxe, en passant par le mot, le vers, la strophe, etc.","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"51 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71170275","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Boubacar Boris Diop. Trente-cinq ans de bibliographie critique : 1985-2019","authors":"Études françaises","doi":"10.7202/1066611ar","DOIUrl":"https://doi.org/10.7202/1066611ar","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":42726,"journal":{"name":"ETUDES FRANCAISES","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"71169989","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}