Avec Reservoir 13 (2017), Jon McGregor cultive l’attention a l’ordinaire et poursuit son offensive contre le personnage. Il en profite egalement pour mettre a mal les conventions de la pastorale et du paysage, au son des mines qui font exploser les parois de la carriere, quelque part au-dessus du village anonyme dans lequel se situe l’action du recit. Le roman semble par ailleurs s’ouvrir sur une intrigue policiere pour mieux utiliser cette convention comme leurre, preferant se concentrer sur les rythmes naturels et les activites humaines et animales dont l’evocation recurrente est regulierement ponctuee par le souvenir d’une adolescente de treize ans disparue dans les collines. Cet article se propose de montrer comment l’evocation du lieu rejette les conventions de la distance et de l’objectification pour mieux menager une perspective phenomenologique (Omhovere). En optant pour les menues perceptions de l’ordinaire et du quotidien, il evite toute tentative de totalisation associee a la representation traditionnelle du paysage et figure un champ de possibilites favorisant le mouvement et la mutabilite (Berberich, Campbell and Hudson). Les objets et composants non humains peuplant le paysage creent un espace relationnel qui est a la fois le produit et la condition d’un paysage expressif anime par la vibrance (Bennett) de l’eau, des mineraux, des fleurs et des arbres. La logique paratactique et le refus de toute hierarchie et causalite exigent une attention aux singularites qui promeut la lenteur et rappelle au lecteur que l’attention est au cœur de la responsabilite (Foley Sherman).
{"title":"Diffracted Landscapes of Attention: Jon McGregor’s Reservoir 13","authors":"Jean-Michel Ganteau","doi":"10.4000/ebc.4802","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ebc.4802","url":null,"abstract":"Avec Reservoir 13 (2017), Jon McGregor cultive l’attention a l’ordinaire et poursuit son offensive contre le personnage. Il en profite egalement pour mettre a mal les conventions de la pastorale et du paysage, au son des mines qui font exploser les parois de la carriere, quelque part au-dessus du village anonyme dans lequel se situe l’action du recit. Le roman semble par ailleurs s’ouvrir sur une intrigue policiere pour mieux utiliser cette convention comme leurre, preferant se concentrer sur les rythmes naturels et les activites humaines et animales dont l’evocation recurrente est regulierement ponctuee par le souvenir d’une adolescente de treize ans disparue dans les collines. Cet article se propose de montrer comment l’evocation du lieu rejette les conventions de la distance et de l’objectification pour mieux menager une perspective phenomenologique (Omhovere). En optant pour les menues perceptions de l’ordinaire et du quotidien, il evite toute tentative de totalisation associee a la representation traditionnelle du paysage et figure un champ de possibilites favorisant le mouvement et la mutabilite (Berberich, Campbell and Hudson). Les objets et composants non humains peuplant le paysage creent un espace relationnel qui est a la fois le produit et la condition d’un paysage expressif anime par la vibrance (Bennett) de l’eau, des mineraux, des fleurs et des arbres. La logique paratactique et le refus de toute hierarchie et causalite exigent une attention aux singularites qui promeut la lenteur et rappelle au lecteur que l’attention est au cœur de la responsabilite (Foley Sherman).","PeriodicalId":53368,"journal":{"name":"Etudes Britanniques Contemporaines","volume":"23 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70073339","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article etudie la maniere dont Virginia Woolf se reapproprie certaines des conventions de l’elegie pastorale pour redefinir les liens entre paysage et affect. Les plus belles elegies pastorales de la langue anglaise resonnent dans son œuvre : « Lycidas » dans la premiere section de A Room of One’s Own ; « Adonais » dans The Voyage Out et Mrs Dalloway ; « Thyrsis » dans The Waves. Dans To the Lighthouse, Virginia Woolf s’inspire de certains motifs herites de l’elegie pastorale pour redefinir le paysage visuel et sonore comme un milieu traverse par des affects, des etats interieurs changeants, des blocs de sensation impersonnels, influences par les paysages de l’elegie traditionnelle et inscrits dans l’imagination et la memoire collectives. Le cycle des saisons, qui scande le passage du temps et le travail du deuil dans l’elegie classique, est represente dans son œuvre par des micro-variations imperceptibles de l’ombre et de la lumiere, des changements graduels infinitesimaux du climat, de la qualite de l’air ou de l’intensite des couleurs, qui font du paysage elegiaque, non pas un cadre pictural fige, mais un milieu, ou se joue la conversion de la perte en œuvre d’art.
本文研究了弗吉尼亚·伍尔夫如何重新利用牧区选举的一些惯例来重新定义景观和情感之间的联系。英语中最美丽的田园牧歌在他的作品中回响:《一个人自己的房间》第一部分的“利西达斯”;《外出之旅》和《达洛维夫人》中的“阿多纳斯”;《海浪》中的“Thyrsis”。To the Lighthouse)中,Virginia Woolf的基于某些理由herites为redefinir l’elegie田园景观视觉和声音穿过介质一样的情感,感觉室内各区块的不断变化、缺乏人情味,影响景观的传统和就读l’elegie想象力和ib的集体。四季循环,高呼着时间流逝和哀悼中功l’elegie在其作品的经典,是仅次于micro-variations难以察觉的阴影和光线,infinitesimaux发生缓慢变化的气候,空气质量或颜色的极坐标,elegiaque风景的人,不是一个框架”,但知道中间转换,或者玩自己损失的艺术品。
{"title":"‘A tear formed, a tear fell’: Virginia Woolf’s Elegiac Landscapes","authors":"M. Laniel","doi":"10.4000/EBC.4553","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/EBC.4553","url":null,"abstract":"Cet article etudie la maniere dont Virginia Woolf se reapproprie certaines des conventions de l’elegie pastorale pour redefinir les liens entre paysage et affect. Les plus belles elegies pastorales de la langue anglaise resonnent dans son œuvre : « Lycidas » dans la premiere section de A Room of One’s Own ; « Adonais » dans The Voyage Out et Mrs Dalloway ; « Thyrsis » dans The Waves. Dans To the Lighthouse, Virginia Woolf s’inspire de certains motifs herites de l’elegie pastorale pour redefinir le paysage visuel et sonore comme un milieu traverse par des affects, des etats interieurs changeants, des blocs de sensation impersonnels, influences par les paysages de l’elegie traditionnelle et inscrits dans l’imagination et la memoire collectives. Le cycle des saisons, qui scande le passage du temps et le travail du deuil dans l’elegie classique, est represente dans son œuvre par des micro-variations imperceptibles de l’ombre et de la lumiere, des changements graduels infinitesimaux du climat, de la qualite de l’air ou de l’intensite des couleurs, qui font du paysage elegiaque, non pas un cadre pictural fige, mais un milieu, ou se joue la conversion de la perte en œuvre d’art.","PeriodicalId":53368,"journal":{"name":"Etudes Britanniques Contemporaines","volume":"67 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70073397","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article prend pour objet l’heterolinguisme de Atonement, c’est-a-dire la copresence du francais, de langues vernaculaires, idiolectes et sociolectes a cote de la langue principale du texte, qui est considere dans le prolongement du plurilinguisme experimental des ecrivains modernistes britanniques. Il s’interesse aussi a la thematisation de la figure de l’interprete. Les deux personnages principaux, Robbie et Briony, deja associes par la paronomase formee par leurs prenoms, le sont aussi en ce que tous deux, dans des moments cle du roman ou se dessine une ethique de l’ouverture a l’Etranger, jouent un role de mediateur/-trice. Cet article montre que, dans un retournement dialectique subtilement construit par le romancier, la figure du traducteur-interprete-traitre, dans un roman/film qui repose sur une erreur d’interpretation, devient un intercesseur ethique quand il/elle est guide/e par l’empathie et le desir de rencontrer l’Autre.
{"title":"Heterolingualism and interpretation in Atonement: Traduttore, traditore?","authors":"P. Sardin","doi":"10.4000/ebc.5237","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ebc.5237","url":null,"abstract":"Cet article prend pour objet l’heterolinguisme de Atonement, c’est-a-dire la copresence du francais, de langues vernaculaires, idiolectes et sociolectes a cote de la langue principale du texte, qui est considere dans le prolongement du plurilinguisme experimental des ecrivains modernistes britanniques. Il s’interesse aussi a la thematisation de la figure de l’interprete. Les deux personnages principaux, Robbie et Briony, deja associes par la paronomase formee par leurs prenoms, le sont aussi en ce que tous deux, dans des moments cle du roman ou se dessine une ethique de l’ouverture a l’Etranger, jouent un role de mediateur/-trice. Cet article montre que, dans un retournement dialectique subtilement construit par le romancier, la figure du traducteur-interprete-traitre, dans un roman/film qui repose sur une erreur d’interpretation, devient un intercesseur ethique quand il/elle est guide/e par l’empathie et le desir de rencontrer l’Autre.","PeriodicalId":53368,"journal":{"name":"Etudes Britanniques Contemporaines","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70074209","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article propose d’explorer la recente popularite que connait actuellement l’ecriture de la nature au Royaume-Uni, en tant que le genre met en avant l’existence d’un ecosysteme fonde sur une ethique de l’ecriture, de l’exploration, et de l’edition, tout a fait particuliere, tout cela par le biais de textes et phenomenes editoriaux recents. Partant d’une observation initiale, la popularite de ce genre au Royaume-Uni, dans un contexte editorial pourtant morose, nous posons que cet essor est lie a la mise en relation particuliere qui s’opere entre la terre, la langue et une ethique pratique dans ces textes et dans des pratiques editoriales specifiques. Dans ce contexte, les actes de capture linguistique mettent en avant la facon dont une generation d’auteurs, et Robert Macfarlane en particulier, operent ce lien. Chez ce dernier en particulier, nous etudierons comment sa tentative de se saisir d’un lexique de la nature varie est lie a une ethique pratique fondamentale a l’ecriture de la nature.
{"title":"Nature Writing and Publishing: The Ethics of a Cultural Mapping","authors":"C. Beaufils","doi":"10.4000/ebc.5011","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ebc.5011","url":null,"abstract":"Cet article propose d’explorer la recente popularite que connait actuellement l’ecriture de la nature au Royaume-Uni, en tant que le genre met en avant l’existence d’un ecosysteme fonde sur une ethique de l’ecriture, de l’exploration, et de l’edition, tout a fait particuliere, tout cela par le biais de textes et phenomenes editoriaux recents. Partant d’une observation initiale, la popularite de ce genre au Royaume-Uni, dans un contexte editorial pourtant morose, nous posons que cet essor est lie a la mise en relation particuliere qui s’opere entre la terre, la langue et une ethique pratique dans ces textes et dans des pratiques editoriales specifiques. Dans ce contexte, les actes de capture linguistique mettent en avant la facon dont une generation d’auteurs, et Robert Macfarlane en particulier, operent ce lien. Chez ce dernier en particulier, nous etudierons comment sa tentative de se saisir d’un lexique de la nature varie est lie a une ethique pratique fondamentale a l’ecriture de la nature.","PeriodicalId":53368,"journal":{"name":"Etudes Britanniques Contemporaines","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70074276","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
La lettre que les jumeaux fugueurs de Atonement adressent a ‘tout le monde’ (McEwan) ou ‘a quiconque voudra bien la lire’ (Wright) s’immisce dans le recit alors qu’a commence a circuler une autre missive dont l’effet sera bien plus retentissant. Tout en occupant une place singuliere, le mot que Robbie fait parvenir a Cecilia par l’intermediaire de Briony s’insere dans un tissu epistolaire dense que le film de Wright fait ressortir avec une acuite particuliere, comme pour mieux souligner la place de l’adresse dans le recit. L’appel au secours que lancent les jumeaux a qui voudra bien les entendre rend patente la defaillance des adultes et souligne une irresponsabilite generalisee. La lettre de Robbie est quant a elle recuperee pour effacer sans autre forme de proces l’exception qui reste attachee a sa personne. Mais outre son contenu, l’‘ob-scenite’ de cette lettre tient a sa resistance aux differentes tentatives de detournement, d’appropriation ou de destruction dont elle fait l’objet—a l’instar de ce qui se passe dans The Go-Between ou dans le celebre conte de Poe, « The Purloined Letter » ou son trajet revet une dimension allegorique. « To whom it may concern » est a entendre a l’echelle du recit : qu’il n’y ait personne pour repondre des effets d’une lettre et de son devenir est ce qui nous empeche de mettre « un cran d’arret » (Barthes) au jeu du texte (et de l’intertexte) et de mettre le sens sous les verrous. Meme si Atonement marque tres clairement un « retour a l’auteur », une des forces de ce roman—et sa dimension profondement ethique—est de nous permettre de ne pas confondre responsabilite et autorite.
{"title":"‘To everyone’, ‘To whom it may concern’: The Letter for Which No One Can Answer in Atonement (Ian McEwan et Joe Wright)","authors":"Pascale Tollance","doi":"10.4000/EBC.5529","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/EBC.5529","url":null,"abstract":"La lettre que les jumeaux fugueurs de Atonement adressent a ‘tout le monde’ (McEwan) ou ‘a quiconque voudra bien la lire’ (Wright) s’immisce dans le recit alors qu’a commence a circuler une autre missive dont l’effet sera bien plus retentissant. Tout en occupant une place singuliere, le mot que Robbie fait parvenir a Cecilia par l’intermediaire de Briony s’insere dans un tissu epistolaire dense que le film de Wright fait ressortir avec une acuite particuliere, comme pour mieux souligner la place de l’adresse dans le recit. L’appel au secours que lancent les jumeaux a qui voudra bien les entendre rend patente la defaillance des adultes et souligne une irresponsabilite generalisee. La lettre de Robbie est quant a elle recuperee pour effacer sans autre forme de proces l’exception qui reste attachee a sa personne. Mais outre son contenu, l’‘ob-scenite’ de cette lettre tient a sa resistance aux differentes tentatives de detournement, d’appropriation ou de destruction dont elle fait l’objet—a l’instar de ce qui se passe dans The Go-Between ou dans le celebre conte de Poe, « The Purloined Letter » ou son trajet revet une dimension allegorique. « To whom it may concern » est a entendre a l’echelle du recit : qu’il n’y ait personne pour repondre des effets d’une lettre et de son devenir est ce qui nous empeche de mettre « un cran d’arret » (Barthes) au jeu du texte (et de l’intertexte) et de mettre le sens sous les verrous. Meme si Atonement marque tres clairement un « retour a l’auteur », une des forces de ce roman—et sa dimension profondement ethique—est de nous permettre de ne pas confondre responsabilite et autorite.","PeriodicalId":53368,"journal":{"name":"Etudes Britanniques Contemporaines","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48407514","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans les trois recueils qu’il a publies a ce jour, Steve Ely decrit le Yorkshire comme une terre historique d’opposition, de resistance a la centralisation. Le Yorkshire est donc un espace nomade tel que defini par Gilles Deleuze, dont on peut faire l’experience physique, et qui est aussi un palimpseste a travers lequel peuvent s’elever les voix du passe. En travaillant l’horizontalite et la verticalite du paysage, le poete remodele la pastorale pour en faire une « guerrilla pastorale », qui lui vient en partie de Ted Hughes. Car le paysage de Ely recouvre presque le meme espace et les memes modes que le « Hughes Country », et, s’inspirant de son aine, le poete plaide pour le droit d’errer poetiquement.
{"title":"‘You can hear the cacophonous landscape calling’: Contesting landscapes in Steve Ely’s poetic Yorkshire","authors":"Claire Hélie","doi":"10.4000/EBC.4962","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/EBC.4962","url":null,"abstract":"Dans les trois recueils qu’il a publies a ce jour, Steve Ely decrit le Yorkshire comme une terre historique d’opposition, de resistance a la centralisation. Le Yorkshire est donc un espace nomade tel que defini par Gilles Deleuze, dont on peut faire l’experience physique, et qui est aussi un palimpseste a travers lequel peuvent s’elever les voix du passe. En travaillant l’horizontalite et la verticalite du paysage, le poete remodele la pastorale pour en faire une « guerrilla pastorale », qui lui vient en partie de Ted Hughes. Car le paysage de Ely recouvre presque le meme espace et les memes modes que le « Hughes Country », et, s’inspirant de son aine, le poete plaide pour le droit d’errer poetiquement.","PeriodicalId":53368,"journal":{"name":"Etudes Britanniques Contemporaines","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70073056","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article se penche sur la trajectoire qui se dessine dans l’œuvre de Graham Swift entre Waterland et son paysage memorable, et Wish You Were Here, ou l’on voit au contraire le paysage se defaire dans le carre gris d’une fenetre qui se remplit de fumee. Prenant pour point de depart l’essai de Jean-Luc Nancy intitule « Paysage avec depaysement », l’analyse retient la proposition du philosophe selon laquelle il faut penser le paysage en lien avec le pays: ce qui definit un « pays » tout comme ce qui fait « un paysage » implique une « tenue », une « pertinence » ou une « resonance » et en meme temps se fonde sur une distance. Si, dans les deux romans, le lien avec le pays revet une dimension vitale, l’ancien paysan ne dispose pas des memes moyens que le professeur d’histoire pour repondre a l’arrachement traumatique qu’il a subi. Waterland donne au pays magique des Fens « la puissance d’un personnage », selon la formule de son auteur; Wish You Were Here decrit une terre, qui une fois transformee en vaste bucher, abandonnee et vendue, menace de n’etre plus qu’une etendue neutre, vide de toute presence. Si l’on suit Nancy, ce qui disparait ici avec la dissolution du paysage n’est pas moins que « la possibilite d’un avoir-lieu de sens ».
这篇文章探讨了格雷厄姆·斯威夫特的作品中从水景和令人难忘的风景到Wish You Were Here之间的路径,在这条路径中,风景消失在充满烟雾的灰色窗格中。为起点,让-吕克·南希测试到下摆«与景观/»,分析哲学家的提议,即保留国必须思考与景观:这也一样,一个国家«»«»景色这意味着«»、«»相关性或举行«resonance»和基于距离陪她。虽然在这两部小说中,与国家的联系是至关重要的,但这位前农民没有历史老师那样的手段来应对他所遭受的创伤性撕裂。根据作者的说法,《水乡》赋予了沼泽的神奇土地“角色的力量”;《Wish You Were Here》描述了一片土地,它曾经变成了一片广阔的森林,被遗弃和出售,威胁着成为一片中立的土地,没有任何存在。如果我们跟随南希,随着景观的分解而消失的不是“一个有意义的地方的可能性”。
{"title":"Gone up in Smoke: (Un)making the Landscape in Graham Swift’s Wish You Were Here","authors":"Pascale Tollance","doi":"10.4000/ebc.4837","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ebc.4837","url":null,"abstract":"Cet article se penche sur la trajectoire qui se dessine dans l’œuvre de Graham Swift entre Waterland et son paysage memorable, et Wish You Were Here, ou l’on voit au contraire le paysage se defaire dans le carre gris d’une fenetre qui se remplit de fumee. Prenant pour point de depart l’essai de Jean-Luc Nancy intitule « Paysage avec depaysement », l’analyse retient la proposition du philosophe selon laquelle il faut penser le paysage en lien avec le pays: ce qui definit un « pays » tout comme ce qui fait « un paysage » implique une « tenue », une « pertinence » ou une « resonance » et en meme temps se fonde sur une distance. Si, dans les deux romans, le lien avec le pays revet une dimension vitale, l’ancien paysan ne dispose pas des memes moyens que le professeur d’histoire pour repondre a l’arrachement traumatique qu’il a subi. Waterland donne au pays magique des Fens « la puissance d’un personnage », selon la formule de son auteur; Wish You Were Here decrit une terre, qui une fois transformee en vaste bucher, abandonnee et vendue, menace de n’etre plus qu’une etendue neutre, vide de toute presence. Si l’on suit Nancy, ce qui disparait ici avec la dissolution du paysage n’est pas moins que « la possibilite d’un avoir-lieu de sens ».","PeriodicalId":53368,"journal":{"name":"Etudes Britanniques Contemporaines","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70073402","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article analyse la maniere dont Jocelyn Brooke evoque les paysages du Kent et de l’Italie dans deux recits autobiographiques, The Military Orchid (1948) et The Dog at Clambercrown (1955) qui dessinent une geographie de soi et expriment la fertilisation reciproque d’un paysage interieur et d’une topographie reelle. L’œuvre de Brooke s’enracine dans une region rurale de l’est du Kent, site des l’enfance de l’experience physique et imaginative d’un lieu privilegie. Ses paysages sont evoques non comme objets de contemplation visuelle mais comme environnement vecu. A l’inverse, les paysages italiens decouverts a l’âge adulte donnent d’abord lieu a des descriptions picturales. Cependant, au fil du temps, l’evocation des paysages du Kent et de l’Italie passe de l’euphorie du premier recit au mode dysphorique du second. Le rejet du pittoresque et l’accentuation des impressions negatives manifestent, plus qu’un etat interieur, le renoncement delibere aux exces descriptifs des ecrits adolescents de Brooke.
{"title":"Jocelyn Brooke’s Country: ‘Topologies of the Self’","authors":"Catherine Hoffmann","doi":"10.4000/ebc.4602","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ebc.4602","url":null,"abstract":"Cet article analyse la maniere dont Jocelyn Brooke evoque les paysages du Kent et de l’Italie dans deux recits autobiographiques, The Military Orchid (1948) et The Dog at Clambercrown (1955) qui dessinent une geographie de soi et expriment la fertilisation reciproque d’un paysage interieur et d’une topographie reelle. L’œuvre de Brooke s’enracine dans une region rurale de l’est du Kent, site des l’enfance de l’experience physique et imaginative d’un lieu privilegie. Ses paysages sont evoques non comme objets de contemplation visuelle mais comme environnement vecu. A l’inverse, les paysages italiens decouverts a l’âge adulte donnent d’abord lieu a des descriptions picturales. Cependant, au fil du temps, l’evocation des paysages du Kent et de l’Italie passe de l’euphorie du premier recit au mode dysphorique du second. Le rejet du pittoresque et l’accentuation des impressions negatives manifestent, plus qu’un etat interieur, le renoncement delibere aux exces descriptifs des ecrits adolescents de Brooke.","PeriodicalId":53368,"journal":{"name":"Etudes Britanniques Contemporaines","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70073439","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Il est etonnant de constater que le dernier roman en date de Coe fasse de si nombreuses allusions aux « romances scientifiques » de H. G. Wells. Cet article se penche sur ce que Number 11 doit aux paysages urbains dystopiques et au Londres souterrain imagines par Wells dans The Time Machine (1896) et The War of the Worlds (1898). L’autre influence evidente de Wells touche au surnaturel. Cette intertextualite est au cœur de l’ecriture de Londres mais aussi de la texture narrative du roman, et ces paysages urbains litteraires permettent de redefinir l’identite de la fiction contemporaine. Cet article montre que de tels sous-textes et de telles resonances offrent a Coe la possibilite de reinventer sa propre esthetique satirique et d’imaginer de nouvelles modalites politiques du recit, dans lesquelles les doutes et l’anxiete propres a l’epoque et a la litterature edouardiennes jouent un role important. Y a-t-il alors ici un exemple d’approche et d’ecriture « metamodernistes » de l’Angleterre, de ses topographies et de son histoire litteraire ?
{"title":"London Doubts: Wellsian Undersides and Undertones in Jonathan Coe’s Number 11 (2015)","authors":"L. Mellet","doi":"10.4000/EBC.5145","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/EBC.5145","url":null,"abstract":"Il est etonnant de constater que le dernier roman en date de Coe fasse de si nombreuses allusions aux « romances scientifiques » de H. G. Wells. Cet article se penche sur ce que Number 11 doit aux paysages urbains dystopiques et au Londres souterrain imagines par Wells dans The Time Machine (1896) et The War of the Worlds (1898). L’autre influence evidente de Wells touche au surnaturel. Cette intertextualite est au cœur de l’ecriture de Londres mais aussi de la texture narrative du roman, et ces paysages urbains litteraires permettent de redefinir l’identite de la fiction contemporaine. Cet article montre que de tels sous-textes et de telles resonances offrent a Coe la possibilite de reinventer sa propre esthetique satirique et d’imaginer de nouvelles modalites politiques du recit, dans lesquelles les doutes et l’anxiete propres a l’epoque et a la litterature edouardiennes jouent un role important. Y a-t-il alors ici un exemple d’approche et d’ecriture « metamodernistes » de l’Angleterre, de ses topographies et de son histoire litteraire ?","PeriodicalId":53368,"journal":{"name":"Etudes Britanniques Contemporaines","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70074165","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Le moins que l’on puisse dire c’est que les etudes fordiennes ne sont pas legion dans le milieu universitaire francais. La lecture de l’une des sous-parties de la bibliographie, qui recense les etudes et articles critiques consacres a ce jour au theoricien de l’impressionnisme litteraire, le confirme. Il revient donc a Isabelle Brasme le grand merite de s’etre attelee a cette tâche et de l’avoir fait avec bonheur. Dans le present ouvrage, elle offre une etude approfondie de la tetralogie de F...
{"title":"BRASME Isabelle, Parade’s End de Ford Madox Ford : vers une esthétique de la crise","authors":"Florence Marie","doi":"10.4000/ebc.5705","DOIUrl":"https://doi.org/10.4000/ebc.5705","url":null,"abstract":"Le moins que l’on puisse dire c’est que les etudes fordiennes ne sont pas legion dans le milieu universitaire francais. La lecture de l’une des sous-parties de la bibliographie, qui recense les etudes et articles critiques consacres a ce jour au theoricien de l’impressionnisme litteraire, le confirme. Il revient donc a Isabelle Brasme le grand merite de s’etre attelee a cette tâche et de l’avoir fait avec bonheur. Dans le present ouvrage, elle offre une etude approfondie de la tetralogie de F...","PeriodicalId":53368,"journal":{"name":"Etudes Britanniques Contemporaines","volume":"1 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"70074538","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}