INSPIRÉE DE SON ANNÉE de volontariat à Orléans, que Proust a vécue comme un « paradis1 », la ville de garnison, tardivement baptisée Doncières, dans Le Côté de Guermantes I (achevé d’imprimer le 17 août 1920), apparaît au héros comme un lieu de délices, protégé de toute sorte de tristesse et de préoccupation. Par la présence de brouillard, de canaux, de mets aussi succulents qu’abondants, de vieilles étoffes et de meubles inutilement luxueux, ainsi que d’une suite de couleurs septentrionales ou maritimes comme l’image d’un « grand vaisseau » stationné dans un « port exotique2 » ou encore les références hollandaises ou flamandes (Rembrandt, Breughel, Hôtel de Flandres, etc.), ces pages peuvent se lire comme une adaptation romanesque des deux versions, en vers et en prose, de « L’invitation au voyage » de Baudelaire, de ces rêveries sur « un pays superbe, un pays de Cocagne, [...] noyé dans les brumes de notre Nord3 ». Il s’agira ici de revisiter et d’explorer ce lieu d’exception, onirique et quasi insulaire (à l’image d’une presqu’île nuitamment cernée par la mer), en se penchant notamment sur ses strates rédactionnelles tardives, portant sur le son et le sommeil.
{"title":"Doncières, ville du rêve","authors":"Yuji Murakami","doi":"10.1353/esp.2022.0037","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/esp.2022.0037","url":null,"abstract":"INSPIRÉE DE SON ANNÉE de volontariat à Orléans, que Proust a vécue comme un « paradis1 », la ville de garnison, tardivement baptisée Doncières, dans Le Côté de Guermantes I (achevé d’imprimer le 17 août 1920), apparaît au héros comme un lieu de délices, protégé de toute sorte de tristesse et de préoccupation. Par la présence de brouillard, de canaux, de mets aussi succulents qu’abondants, de vieilles étoffes et de meubles inutilement luxueux, ainsi que d’une suite de couleurs septentrionales ou maritimes comme l’image d’un « grand vaisseau » stationné dans un « port exotique2 » ou encore les références hollandaises ou flamandes (Rembrandt, Breughel, Hôtel de Flandres, etc.), ces pages peuvent se lire comme une adaptation romanesque des deux versions, en vers et en prose, de « L’invitation au voyage » de Baudelaire, de ces rêveries sur « un pays superbe, un pays de Cocagne, [...] noyé dans les brumes de notre Nord3 ». Il s’agira ici de revisiter et d’explorer ce lieu d’exception, onirique et quasi insulaire (à l’image d’une presqu’île nuitamment cernée par la mer), en se penchant notamment sur ses strates rédactionnelles tardives, portant sur le son et le sommeil.","PeriodicalId":54063,"journal":{"name":"ESPRIT CREATEUR","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41614083","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
AUCUN HOMME N’A JAMAIS EU d’influence sur moi », affirme Proust dans une note du Carnet 11, « (que Darlu et je l’ai reconnue mauvaise) », ajoute-t-il. Dans cette série de notes de 1909 sur la réalité intérieure qui seule importe pour l’écrivain ou l’artiste, il reconnaît uniquement l’influence de son professeur de philosophie du lycée Condorcet (Alphonse Darlu), bien que ce soit pour la dénigrer2. Or qui pourrait prétendre n’avoir jamais subi la moindre influence au cours de sa période de formation, qu’il s’agisse du poids (idéologique, par exemple) du milieu familial et social, des tendances littéraires et esthétiques des œuvres que l’éducation (familiale puis scolaire) a amené l’adolescent à fréquenter, à aimer, ou encore des principes éthiques qui ont dicté aux maîtres leurs orientations dans la formation des jeunes esprits qui leur étaient confiés ? En explorant dès les années 1950 les archives du lycée Condorcet afin d’identifier les professeurs dont l’élève Marcel Proust avait suivi les classes, André Ferré a ouvert une voie ingénieuse dans l’investigation de cette formation première3. En examinant le palmarès annuel et les évaluations portées par les enseignants sur son travail scolaire, Ferré a pu établir la liste des disciplines académiques pour lesquelles le jeune Proust s’était passionné et, comparant son investissement fort inégal d’une année à l’autre (notamment en histoire et en lettres) avec la personnalité pédagogique plus ou moins inspirante des enseignants qui assuraient ces cours, personnalité que permettent de connaître les notices annuelles du proviseur du lycée ainsi que les rapports des inspecteurs d’académie, il en a dégagé une liste de quelques professeurs qui auraient exercé sur l’élève Proust une influence déterminante : Georges Colomb (enseignant de sciences naturelles, dans les classes de cinquième et quatrième), Alexandre Gazeau (professeur d’histoire, en seconde), Maxime Gaucher (professeur de français et de grec en classe de rhétorique), et bien sûr Alphonse Darlu (en philosophie). Dans son parcours scolaire plutôt moyen (excepté en composition française à partir de la classe de seconde), les succès notables de l’élève Proust ayant principalement eu lieu dans les classes des professeurs les moins conventionnels (Colomb et Gaucher4), Ferré en infère que seuls ces esprits libres ont su « déceler » dans l’adolescent une personnalité d’exception que leur style d’enseignement atypique stimulait, là où les
{"title":"Les discours de distribution des prix : Une influence durable ?","authors":"F. Lériche","doi":"10.1353/esp.2022.0033","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/esp.2022.0033","url":null,"abstract":"AUCUN HOMME N’A JAMAIS EU d’influence sur moi », affirme Proust dans une note du Carnet 11, « (que Darlu et je l’ai reconnue mauvaise) », ajoute-t-il. Dans cette série de notes de 1909 sur la réalité intérieure qui seule importe pour l’écrivain ou l’artiste, il reconnaît uniquement l’influence de son professeur de philosophie du lycée Condorcet (Alphonse Darlu), bien que ce soit pour la dénigrer2. Or qui pourrait prétendre n’avoir jamais subi la moindre influence au cours de sa période de formation, qu’il s’agisse du poids (idéologique, par exemple) du milieu familial et social, des tendances littéraires et esthétiques des œuvres que l’éducation (familiale puis scolaire) a amené l’adolescent à fréquenter, à aimer, ou encore des principes éthiques qui ont dicté aux maîtres leurs orientations dans la formation des jeunes esprits qui leur étaient confiés ? En explorant dès les années 1950 les archives du lycée Condorcet afin d’identifier les professeurs dont l’élève Marcel Proust avait suivi les classes, André Ferré a ouvert une voie ingénieuse dans l’investigation de cette formation première3. En examinant le palmarès annuel et les évaluations portées par les enseignants sur son travail scolaire, Ferré a pu établir la liste des disciplines académiques pour lesquelles le jeune Proust s’était passionné et, comparant son investissement fort inégal d’une année à l’autre (notamment en histoire et en lettres) avec la personnalité pédagogique plus ou moins inspirante des enseignants qui assuraient ces cours, personnalité que permettent de connaître les notices annuelles du proviseur du lycée ainsi que les rapports des inspecteurs d’académie, il en a dégagé une liste de quelques professeurs qui auraient exercé sur l’élève Proust une influence déterminante : Georges Colomb (enseignant de sciences naturelles, dans les classes de cinquième et quatrième), Alexandre Gazeau (professeur d’histoire, en seconde), Maxime Gaucher (professeur de français et de grec en classe de rhétorique), et bien sûr Alphonse Darlu (en philosophie). Dans son parcours scolaire plutôt moyen (excepté en composition française à partir de la classe de seconde), les succès notables de l’élève Proust ayant principalement eu lieu dans les classes des professeurs les moins conventionnels (Colomb et Gaucher4), Ferré en infère que seuls ces esprits libres ont su « déceler » dans l’adolescent une personnalité d’exception que leur style d’enseignement atypique stimulait, là où les","PeriodicalId":54063,"journal":{"name":"ESPRIT CREATEUR","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46501366","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:C'était—cette aquarelle—le portrait d'une jeune femme pas jolie, mais d'un type curieux, que coiffait un serre-tête assez semblable à un chapeau melon bordé d'un ruban de soie cerise ; une de ses mains gantées de mitaines tenait une cigarette allumée, tandis que l'autre élevait à la hauteur du genou une sorte de grand chapeau de jardin, simple écran de paille contre le soleil. […] c'était une jeune actrice d'autrefois en demi-travesti. Mais son melon, sous lequel ses cheveux étaient bouffants mais courts, son veston de velours sans revers ouvrant sur un plastron blanc me firent hésiter sur la date de la mode et le sexe du modèle […]. Au bas du portrait était écrit : Miss Sacripant, octobre 1872.
{"title":"Proust aux revues : La naissance de Miss Sacripant","authors":"Nathalie Mauriac Dyer","doi":"10.1353/esp.2022.0031","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/esp.2022.0031","url":null,"abstract":"Abstract:C'était—cette aquarelle—le portrait d'une jeune femme pas jolie, mais d'un type curieux, que coiffait un serre-tête assez semblable à un chapeau melon bordé d'un ruban de soie cerise ; une de ses mains gantées de mitaines tenait une cigarette allumée, tandis que l'autre élevait à la hauteur du genou une sorte de grand chapeau de jardin, simple écran de paille contre le soleil. […] c'était une jeune actrice d'autrefois en demi-travesti. Mais son melon, sous lequel ses cheveux étaient bouffants mais courts, son veston de velours sans revers ouvrant sur un plastron blanc me firent hésiter sur la date de la mode et le sexe du modèle […]. Au bas du portrait était écrit : Miss Sacripant, octobre 1872.","PeriodicalId":54063,"journal":{"name":"ESPRIT CREATEUR","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41617618","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Un gigantesque poème théologique, symbolique et parodique : Proust, Émile Mâle et la déconstruction de la cathédrale","authors":"S. Duval","doi":"10.1353/esp.2022.0036","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/esp.2022.0036","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":54063,"journal":{"name":"ESPRIT CREATEUR","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44763973","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:This article examines two theatre-makers who, in recent years, have provided counter-visibilities to the official erasure of history, placing centre-stage what philosopher Achille Mbembe defines as one of the defining moments of modernity: slavery. To make present this absence, both Cameroon-born author Léonora Miano's Révélation (2015) and Guadeloupian performance artist Stéphanie Melyon-Reinette's Kepone Dust (2020) employ ghosts, haunting, and spirits. Ghosts reveal how the repression of history and the impunity of criminality cannot prevent the past from being replayed. With reference to Rebecca Schneider's notion of making the past present during the act of live performance, the article examines how this new generation of theatre- and performance-makers replays history to stage a present haunted by trauma. At the same time, this replaying constitutes an affirmative means to enable restitution.
{"title":"The Ghosts of Slavery in Contemporary Theatre from the Francosphere","authors":"Clare Finburgh Delijani","doi":"10.1353/esp.2022.0012","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/esp.2022.0012","url":null,"abstract":"Abstract:This article examines two theatre-makers who, in recent years, have provided counter-visibilities to the official erasure of history, placing centre-stage what philosopher Achille Mbembe defines as one of the defining moments of modernity: slavery. To make present this absence, both Cameroon-born author Léonora Miano's Révélation (2015) and Guadeloupian performance artist Stéphanie Melyon-Reinette's Kepone Dust (2020) employ ghosts, haunting, and spirits. Ghosts reveal how the repression of history and the impunity of criminality cannot prevent the past from being replayed. With reference to Rebecca Schneider's notion of making the past present during the act of live performance, the article examines how this new generation of theatre- and performance-makers replays history to stage a present haunted by trauma. At the same time, this replaying constitutes an affirmative means to enable restitution.","PeriodicalId":54063,"journal":{"name":"ESPRIT CREATEUR","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44275935","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
examines the consequences of spatial production under European colonialism, and how spaces of colonialism have produced colonial and postcolonial subjectivities. The spatial legacies of colonization play themselves out to this day, whether as forms of postcolonial nationalism, or in the colonially inflected socio-spatial divisions of metropolitan France. The book’s strengths lie in its concerted effort to read the impact of colo-nialism in spatial terms, and its exploration of how the subjectivities produced by colonialism are located within and respond to specific spatial configurations. Chandna’s account begins with
{"title":"Spatial Boundaries, Abounding Spaces: Colonial Borders in French and Francophone Literature and Film by Mohit Chandna (review)","authors":"E. Welch","doi":"10.1353/esp.2022.0023","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/esp.2022.0023","url":null,"abstract":"examines the consequences of spatial production under European colonialism, and how spaces of colonialism have produced colonial and postcolonial subjectivities. The spatial legacies of colonization play themselves out to this day, whether as forms of postcolonial nationalism, or in the colonially inflected socio-spatial divisions of metropolitan France. The book’s strengths lie in its concerted effort to read the impact of colo-nialism in spatial terms, and its exploration of how the subjectivities produced by colonialism are located within and respond to specific spatial configurations. Chandna’s account begins with","PeriodicalId":54063,"journal":{"name":"ESPRIT CREATEUR","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41875680","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:The introduction to the special issue, "Replaying the Francophone Early Modern in the Twenty-First Century," offers an entry point to the articles presented therein. It overviews different meanings of the term 'replay,' while situating the term in relation to broader concerns over temporality and repetition in the context of early modern studies as well as theatre and performance studies. The introduction then turns to one particular case of replaying as found in Molière in the Park's recent performance of The School for Wives before presenting the different ways in which the articles engage with the concept of 'replay.'
{"title":"Introduction: Replaying the Francophone Early Modern","authors":"Annelle Curulla","doi":"10.1353/esp.2022.0010","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/esp.2022.0010","url":null,"abstract":"Abstract:The introduction to the special issue, \"Replaying the Francophone Early Modern in the Twenty-First Century,\" offers an entry point to the articles presented therein. It overviews different meanings of the term 'replay,' while situating the term in relation to broader concerns over temporality and repetition in the context of early modern studies as well as theatre and performance studies. The introduction then turns to one particular case of replaying as found in Molière in the Park's recent performance of The School for Wives before presenting the different ways in which the articles engage with the concept of 'replay.'","PeriodicalId":54063,"journal":{"name":"ESPRIT CREATEUR","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"66332855","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"The Dream of Absolutism: Louis XIV and the Logic of Modernity by Hall Bjørnstad (review)","authors":"A. Rosensweig","doi":"10.1353/esp.2022.0022","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/esp.2022.0022","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":54063,"journal":{"name":"ESPRIT CREATEUR","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41334755","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:This article explores the place of Peru in Clément Cogitore's staging of Rameau's Les Indes galantes at the Opéra national de Paris in 2019. While the choreography by French hip-hop pioneer Bintou Dembélé showcased the cultural and ethnic diversity of France, the specificity of colonial Peru in "Les Incas du Pérou" (the opera-ballet's second act) appeared at face value to have been expunged for the sake of a universality predicated on narrow terms. Yet, upon closer inspection, Cogitore and Dembélé's work can be seen to mirror and expand on the distinctive tale of hybridity chronicled in Rameau's Peruvian love story.
摘要:本文探讨了秘鲁在2019年巴黎国家舞蹈团(opsamra national de Paris)上演的拉莫(ramau)的《galantes》(Les Indes galantes)中的位置。虽然法国hip-hop先锋Bintou demb筹办的舞蹈展示了法国的文化和种族多样性,但从表面上看,《Les Incas du prou》(歌剧-芭蕾舞剧的第二幕)中殖民时期秘鲁的特殊性,似乎是为了狭隘的普遍性而被删除了。然而,仔细观察就会发现,Cogitore和dembsamuise的作品反映并扩展了拉莫秘鲁爱情故事中记载的独特的混血故事。
{"title":"Rameau's Replay: The Reprise of Peru at the Opéra Bastille","authors":"R. I. Díaz","doi":"10.1353/esp.2022.0017","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/esp.2022.0017","url":null,"abstract":"Abstract:This article explores the place of Peru in Clément Cogitore's staging of Rameau's Les Indes galantes at the Opéra national de Paris in 2019. While the choreography by French hip-hop pioneer Bintou Dembélé showcased the cultural and ethnic diversity of France, the specificity of colonial Peru in \"Les Incas du Pérou\" (the opera-ballet's second act) appeared at face value to have been expunged for the sake of a universality predicated on narrow terms. Yet, upon closer inspection, Cogitore and Dembélé's work can be seen to mirror and expand on the distinctive tale of hybridity chronicled in Rameau's Peruvian love story.","PeriodicalId":54063,"journal":{"name":"ESPRIT CREATEUR","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"41728785","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:Le cycle des Journées particulières de la Comédie-Française, initié en 2015, vise à faire redécouvrir des pièces oubliées du répertoire et à interroger la détermination du canon théâtral. Parce qu'elles ne constituent ni des reconstitutions historiques, ni une commémoration nostalgique d'un théâtre et d'un public qui n'existent plus, elles posent la question de l'intérêt qu'il y a pour nous, aujourd'hui, à effectuer une telle démarche, forcément déplacée. Or l'anachronisme fécond et assumé dont elles procèdent permet de faire paradoxalement mieux sentir la distance qui nous en sépare par une "anachronie" performée, où sont rendues saillantes des lignes de temporalité qui s'entremêlent et s'entrechoquent.
{"title":"Les Journées particulières de la Comédie-Française : Une réflexion sur l'actualité et l'inactualité du répertoire","authors":"Charline Granger","doi":"10.1353/esp.2022.0013","DOIUrl":"https://doi.org/10.1353/esp.2022.0013","url":null,"abstract":"Abstract:Le cycle des Journées particulières de la Comédie-Française, initié en 2015, vise à faire redécouvrir des pièces oubliées du répertoire et à interroger la détermination du canon théâtral. Parce qu'elles ne constituent ni des reconstitutions historiques, ni une commémoration nostalgique d'un théâtre et d'un public qui n'existent plus, elles posent la question de l'intérêt qu'il y a pour nous, aujourd'hui, à effectuer une telle démarche, forcément déplacée. Or l'anachronisme fécond et assumé dont elles procèdent permet de faire paradoxalement mieux sentir la distance qui nous en sépare par une \"anachronie\" performée, où sont rendues saillantes des lignes de temporalité qui s'entremêlent et s'entrechoquent.","PeriodicalId":54063,"journal":{"name":"ESPRIT CREATEUR","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.2,"publicationDate":"2022-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"47459663","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}