Abstract:The period 1700–1850 saw the birth, prosperity and then decline of the "indienne" industry, hand-printed cotton fabrics, in Western Europe. Based on a case study of the indienne industries of France and Switzerland, each of which employed nearly a thousand workers, this paper provides an overview of the division of labour and its consequences in this sector: hierarchy of qualifications and complementarity of tasks between men, women and children; levels and methods of remuneration; degree of autonomy of the most qualified workers in the organisation and evaluation of their work. Also discussed are employers' employment policies and certain workers' demands, before the mechanisation of companies radically changed the composition of their workforce in the first decades of the 19th century.Abstract:Les années 1700–1850 ont vu naître, prospérer puis décliner en Europe de l'Ouest l'industrie des « indiennes », toiles de coton imprimées à la main. S'appuyant notamment sur le cas de deux importantes fabriques, française et suisse, qui ont compté chacune près d'un millier d'ouvriers, l'article donne un aperçu de ce qu'ont été dans cette branche la division du travail et ses conséquences : hiérarchie des qualifications et complémentarité des tâches entre hommes, femmes et enfants ; niveaux et modalités des rémunérations ; degré d'autonomie des ouvriers les plus qualifiés dans l'organisation et l'évaluation de leur travail. Sont également évoquées les politiques patronales de l'emploi et certaines revendications ouvrières, avant que la mécanisation des entreprises ne modifie radicalement la composition de leur main-d'œuvre, dans les premières décennies du XIXe siècle.
{"title":"Les relations sociales dans une industrie d'art : L'indiennage, 1700–1850","authors":"Pierre Caspard","doi":"10.3917/lms1.276.0017","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/lms1.276.0017","url":null,"abstract":"Abstract:The period 1700–1850 saw the birth, prosperity and then decline of the \"indienne\" industry, hand-printed cotton fabrics, in Western Europe. Based on a case study of the indienne industries of France and Switzerland, each of which employed nearly a thousand workers, this paper provides an overview of the division of labour and its consequences in this sector: hierarchy of qualifications and complementarity of tasks between men, women and children; levels and methods of remuneration; degree of autonomy of the most qualified workers in the organisation and evaluation of their work. Also discussed are employers' employment policies and certain workers' demands, before the mechanisation of companies radically changed the composition of their workforce in the first decades of the 19th century.Abstract:Les années 1700–1850 ont vu naître, prospérer puis décliner en Europe de l'Ouest l'industrie des « indiennes », toiles de coton imprimées à la main. S'appuyant notamment sur le cas de deux importantes fabriques, française et suisse, qui ont compté chacune près d'un millier d'ouvriers, l'article donne un aperçu de ce qu'ont été dans cette branche la division du travail et ses conséquences : hiérarchie des qualifications et complémentarité des tâches entre hommes, femmes et enfants ; niveaux et modalités des rémunérations ; degré d'autonomie des ouvriers les plus qualifiés dans l'organisation et l'évaluation de leur travail. Sont également évoquées les politiques patronales de l'emploi et certaines revendications ouvrières, avant que la mécanisation des entreprises ne modifie radicalement la composition de leur main-d'œuvre, dans les premières décennies du XIXe siècle.","PeriodicalId":54158,"journal":{"name":"Mouvement Social","volume":"276 1","pages":"17 - 26"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"42679749","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:This paper examines the pay gap between a category of male and female workers with similar tasks in one enterprise from 1835 to 1914. The payrolls of the Voortman weaving mill in Ghent allow a very detailed analysis of the weekly wages of male and female weavers. In the long run, the difference is barely 2% on average, but in the short term, sizeable differences appear, even reaching 40%. The trend in wages is explained by the general course of business, mechanisation, and the labour market. The explanation of the gaps involves an analysis of the quality, the size and the number of fabrics: male weavers produced larger fabrics (that were better paid) than female weavers, but the latter made more cloths, which ultimately explains the small pay gap.Abstract:Cette contribution examine l'écart salarial entre une catégorie d'ouvriers et d'ouvrières de 1835 à 1914, en étudiant des tâches semblables au niveau d'une entreprise. Les livres de paye du tissage Voortman à Gand permettent l'analyse détaillée des salaires hebdomadaires des tisseuses et tisseurs. À long terme, l'écart atteint à peine 2 % en moyenne, mais à court terme d'importantes différences apparaissent, atteignant même 40 %. L'évolution des salaires s'explique par la marche générale des affaires, la mécanisation et le marché du travail. L'explication des écarts implique l'analyse de la qualité, de la taille et du nombre des tissus produits : les tisseurs fabriquaient des tissus plus larges (et mieux payés) que les tisseuses, mais celles-ci produisaient plus de toile, ce qui en fin de compte explique l'écart salarial minime.
{"title":"L'écart salarial entre femmes et hommes dans un tissage de coton gantois au XIXe siècle","authors":"P. Scholliers","doi":"10.3917/lms1.276.0093","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/lms1.276.0093","url":null,"abstract":"Abstract:This paper examines the pay gap between a category of male and female workers with similar tasks in one enterprise from 1835 to 1914. The payrolls of the Voortman weaving mill in Ghent allow a very detailed analysis of the weekly wages of male and female weavers. In the long run, the difference is barely 2% on average, but in the short term, sizeable differences appear, even reaching 40%. The trend in wages is explained by the general course of business, mechanisation, and the labour market. The explanation of the gaps involves an analysis of the quality, the size and the number of fabrics: male weavers produced larger fabrics (that were better paid) than female weavers, but the latter made more cloths, which ultimately explains the small pay gap.Abstract:Cette contribution examine l'écart salarial entre une catégorie d'ouvriers et d'ouvrières de 1835 à 1914, en étudiant des tâches semblables au niveau d'une entreprise. Les livres de paye du tissage Voortman à Gand permettent l'analyse détaillée des salaires hebdomadaires des tisseuses et tisseurs. À long terme, l'écart atteint à peine 2 % en moyenne, mais à court terme d'importantes différences apparaissent, atteignant même 40 %. L'évolution des salaires s'explique par la marche générale des affaires, la mécanisation et le marché du travail. L'explication des écarts implique l'analyse de la qualité, de la taille et du nombre des tissus produits : les tisseurs fabriquaient des tissus plus larges (et mieux payés) que les tisseuses, mais celles-ci produisaient plus de toile, ce qui en fin de compte explique l'écart salarial minime.","PeriodicalId":54158,"journal":{"name":"Mouvement Social","volume":"276 1","pages":"106 - 93"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-12-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"42374090","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Monsieur le préfet. Incarner l'État dans la France du XIXe siècle by Pierre Karila-Cohen (review)","authors":"Aurélien Lignereux","doi":"10.3917/admi.271.0023","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/admi.271.0023","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":54158,"journal":{"name":"Mouvement Social","volume":"280 1","pages":"163 - 166"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-10-03","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"45494684","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:Face au manque de matériau permettant d'établir précisément le profil social des étudiants français avant la Première Guerre mondiale, il faut, pour comprendre les modalités de leur constitution en un groupe social, retracer le processus réussi de leur organisation collective et sa reconnaissance par les pouvoirs publics. C'est la démarche suivie par cet article, qui montre ce que révèlent de l'émergence et de la structuration du groupe social étudiant en France les trois lois de conscription de 1889, 1905 et 1913, et les mobilisations qu'elles ont suscitées, pour l'introduction de dispositions particulières concernant les étudiants ou en réaction à celles-ci. D'un côté, les campagnes étudiantes autour du service militaire constituent des moments de cristallisation exceptionnels, qui permettent de saisir le rapport de force entre étudiants et pouvoirs publics et ainsi d'interroger le rapport des étudiants à l'État et à la nation. De l'autre, elles reflètent les principales évolutions des formes de mobilisation collective des étudiants durant cette période.Abstract:Given the lack of sources that would allow us to determine the specific social profiles of French students before the First World War, to understand how they became a social group, we must trace the process whereby they organised collectively and were recognised as such by the public authorities. This is the approach in this paper, where we show what the three conscription laws of 1889, 1905 and 1913 reveal about the emergence and organisation of students as a social group in France, and the resulting mobilisations in favour of (or in reaction to) special provisions for students. On the one hand, the student movements around military service were exceptional moments of "crystallisation" that reveal the balance of power between students and the government, and thus shed light on students' relationship to the state and to the nation. On the other hand, they reflect the main changes in the forms of collective mobilisation of students during this period.
{"title":"Servir la nation, défendre ses intérêts: Les étudiants français face aux réformes du service militaire (1889-1913)","authors":"Antonin Dubois","doi":"10.3917/lms1.275.0051","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/lms1.275.0051","url":null,"abstract":"Abstract:Face au manque de matériau permettant d'établir précisément le profil social des étudiants français avant la Première Guerre mondiale, il faut, pour comprendre les modalités de leur constitution en un groupe social, retracer le processus réussi de leur organisation collective et sa reconnaissance par les pouvoirs publics. C'est la démarche suivie par cet article, qui montre ce que révèlent de l'émergence et de la structuration du groupe social étudiant en France les trois lois de conscription de 1889, 1905 et 1913, et les mobilisations qu'elles ont suscitées, pour l'introduction de dispositions particulières concernant les étudiants ou en réaction à celles-ci. D'un côté, les campagnes étudiantes autour du service militaire constituent des moments de cristallisation exceptionnels, qui permettent de saisir le rapport de force entre étudiants et pouvoirs publics et ainsi d'interroger le rapport des étudiants à l'État et à la nation. De l'autre, elles reflètent les principales évolutions des formes de mobilisation collective des étudiants durant cette période.Abstract:Given the lack of sources that would allow us to determine the specific social profiles of French students before the First World War, to understand how they became a social group, we must trace the process whereby they organised collectively and were recognised as such by the public authorities. This is the approach in this paper, where we show what the three conscription laws of 1889, 1905 and 1913 reveal about the emergence and organisation of students as a social group in France, and the resulting mobilisations in favour of (or in reaction to) special provisions for students. On the one hand, the student movements around military service were exceptional moments of \"crystallisation\" that reveal the balance of power between students and the government, and thus shed light on students' relationship to the state and to the nation. On the other hand, they reflect the main changes in the forms of collective mobilisation of students during this period.","PeriodicalId":54158,"journal":{"name":"Mouvement Social","volume":"275 1","pages":"51 - 71"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"44922596","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:In the late nineteenth century, the conditions of social interventionism shifted between the private and public sectors, while under the French Republic, new doctrines called for greater concern for certain segments of the population. At the same time, prison reform revised penal policies in order to better fight crime and recidivism. As part of this trend, the Œuvre des Libérées de Saint-Lazare ("Society for Women Freed from Saint-Lazare"), was founded in 1870 to help women released from prison. The Society brought together female and male volunteers. The men brought with them a sound background in politics and/or charitable work, whereas the women were gaining their first experience, and thanks to the legitimacy acquired through their fieldwork with formerly incarcerated women, they made demands on behalf of women. Their demands, influenced by the new social doctrines, were for society to recognise its duty towards so-called "fallen" women. An analysis based on sources, as well as a precise examination of the profiles of the protagonists, demonstrates, through the example of the Œuvre des Libérées de Saint-Lazare, how a new model of social intervention developed, partway between public interest and private initiative, with the support of public officials.Abstract:Au tournant des XIXe et XXe siècles, les termes de l'intervention sociale sont reformulés entre les secteurs privé et public, alors que les nouvelles doctrines républicaines invitent à davantage de sollicitude envers certaines catégories de la population. Parallèlement, la réforme pénitentiaire appelle à une révision des politiques pénales pour mieux lutter contre le crime et la récidive. Inscrite dans ce courant et fondée en 1870 pour venir en aide aux femmes libérées de prison, l'Œuvre des Libérées de Saint-Lazare combine les efforts de ses membres féminins et masculins. Alors que les hommes entrent à l'Œuvre avec une solide expérience politique et/ou charitable, les femmes y font leurs premières armes et, grâce à la légitimité qu'elles acquièrent par le travail de terrain auprès des libérées, formulent des revendications en faveur des femmes, teintées des nouvelles doctrines sociales, afin de faire reconnaître le devoir de la société envers les femmes dites à l'époque « déchues ». L'analyse fondée sur les sources ainsi qu'un examen précis des profils des protagonistes permettent de montrer, à travers l'exemple de l'Œuvre des Libérées de Saint-Lazare, comment un nouveau modèle d'intervention sociale se développe, entre utilité publique et initiative privée, avec le soutien de l'État.
{"title":"Entre initiative privée et utilité publique, l'engagement de l'Œuvre des Libérées de Saint-Lazare (1870-1914)","authors":"A. Heiniger","doi":"10.3917/lms1.275.0031","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/lms1.275.0031","url":null,"abstract":"Abstract:In the late nineteenth century, the conditions of social interventionism shifted between the private and public sectors, while under the French Republic, new doctrines called for greater concern for certain segments of the population. At the same time, prison reform revised penal policies in order to better fight crime and recidivism. As part of this trend, the Œuvre des Libérées de Saint-Lazare (\"Society for Women Freed from Saint-Lazare\"), was founded in 1870 to help women released from prison. The Society brought together female and male volunteers. The men brought with them a sound background in politics and/or charitable work, whereas the women were gaining their first experience, and thanks to the legitimacy acquired through their fieldwork with formerly incarcerated women, they made demands on behalf of women. Their demands, influenced by the new social doctrines, were for society to recognise its duty towards so-called \"fallen\" women. An analysis based on sources, as well as a precise examination of the profiles of the protagonists, demonstrates, through the example of the Œuvre des Libérées de Saint-Lazare, how a new model of social intervention developed, partway between public interest and private initiative, with the support of public officials.Abstract:Au tournant des XIXe et XXe siècles, les termes de l'intervention sociale sont reformulés entre les secteurs privé et public, alors que les nouvelles doctrines républicaines invitent à davantage de sollicitude envers certaines catégories de la population. Parallèlement, la réforme pénitentiaire appelle à une révision des politiques pénales pour mieux lutter contre le crime et la récidive. Inscrite dans ce courant et fondée en 1870 pour venir en aide aux femmes libérées de prison, l'Œuvre des Libérées de Saint-Lazare combine les efforts de ses membres féminins et masculins. Alors que les hommes entrent à l'Œuvre avec une solide expérience politique et/ou charitable, les femmes y font leurs premières armes et, grâce à la légitimité qu'elles acquièrent par le travail de terrain auprès des libérées, formulent des revendications en faveur des femmes, teintées des nouvelles doctrines sociales, afin de faire reconnaître le devoir de la société envers les femmes dites à l'époque « déchues ». L'analyse fondée sur les sources ainsi qu'un examen précis des profils des protagonistes permettent de montrer, à travers l'exemple de l'Œuvre des Libérées de Saint-Lazare, comment un nouveau modèle d'intervention sociale se développe, entre utilité publique et initiative privée, avec le soutien de l'État.","PeriodicalId":54158,"journal":{"name":"Mouvement Social","volume":"275 1","pages":"31 - 50"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"42564513","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Éditorial: Introuvable mais foisonnante, l'histoire des associations en France","authors":"Chloé Gaboriaux","doi":"10.3917/lms1.275.0003","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/lms1.275.0003","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":54158,"journal":{"name":"Mouvement Social","volume":"275 1","pages":"11 - 3"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"48158790","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:This paper examines how the opening-up of the secondary education sector to working-class schoolgirls was managed, interpreted and overseen in Paris in the late nineteenth century. While the new cours complémentaires enjoyed a dazzling success, allowing many working-class schoolgirls to prepare for competitive exams or enter the job market, they sparked much criticism, and reformers and administrators alike proposed increasing the time dedicated to home economics. However, the aim was not to send these young women back to their homes, nor was it to hone their technical skills. By analysing an original survey on the social trajectory of cours complémentaires students, we can question the discourses on the necessity of home economics lessons in curricula for women. In this case, these discourses were a euphemism for the management of working-class aspirations, while providing a moral commitment to some of the young women who were the most likely to achieve social mobility thanks to the new possibilities offered by the public school system.Abstract:Cet article étudie la manière dont l'ouverture aux jeunes filles populaires de la scolarité post-obligatoire est gérée, lue et encadrée dans la municipalité parisienne à la fin du XIXe siècle. Alors que les nouveaux cours complémentaires connaissent un succès fulgurant et permettent aux filles issues des classes populaires de préparer des concours scolaires ou leur entrée dans le marché du travail, et suscitent de ce fait de nombreuses critiques, des réformateurs et administrateurs proposent d'y renforcer l'enseignement ménager. Mais il ne s'agit ni de renvoyer ces filles à leur foyer, ni de leur fournir des compétences techniques. Le traitement d'une enquête originale sur la trajectoire sociale des élèves des cours complémentaires permet d'interroger à nouveaux frais les discours concernant la nécessité de l'enseignement ménager dans les curricula féminins. Ils procéderaient, dans ce cas, à l'euphémisation de l'encadrement des aspirations populaires, tout en fournissant un gage moral aux jeunes filles les plus susceptibles de réaliser une ascension sociale à l'aide des nouvelles possibilités offertes par l'école publique.
{"title":"Des « pédantes » et des « glorieuses » les cours ménagers municipaux et l'encadrement des prétentions populaires (Paris, 1880-1900)","authors":"Thomas Depecker","doi":"10.3917/lms1.275.0093","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/lms1.275.0093","url":null,"abstract":"Abstract:This paper examines how the opening-up of the secondary education sector to working-class schoolgirls was managed, interpreted and overseen in Paris in the late nineteenth century. While the new cours complémentaires enjoyed a dazzling success, allowing many working-class schoolgirls to prepare for competitive exams or enter the job market, they sparked much criticism, and reformers and administrators alike proposed increasing the time dedicated to home economics. However, the aim was not to send these young women back to their homes, nor was it to hone their technical skills. By analysing an original survey on the social trajectory of cours complémentaires students, we can question the discourses on the necessity of home economics lessons in curricula for women. In this case, these discourses were a euphemism for the management of working-class aspirations, while providing a moral commitment to some of the young women who were the most likely to achieve social mobility thanks to the new possibilities offered by the public school system.Abstract:Cet article étudie la manière dont l'ouverture aux jeunes filles populaires de la scolarité post-obligatoire est gérée, lue et encadrée dans la municipalité parisienne à la fin du XIXe siècle. Alors que les nouveaux cours complémentaires connaissent un succès fulgurant et permettent aux filles issues des classes populaires de préparer des concours scolaires ou leur entrée dans le marché du travail, et suscitent de ce fait de nombreuses critiques, des réformateurs et administrateurs proposent d'y renforcer l'enseignement ménager. Mais il ne s'agit ni de renvoyer ces filles à leur foyer, ni de leur fournir des compétences techniques. Le traitement d'une enquête originale sur la trajectoire sociale des élèves des cours complémentaires permet d'interroger à nouveaux frais les discours concernant la nécessité de l'enseignement ménager dans les curricula féminins. Ils procéderaient, dans ce cas, à l'euphémisation de l'encadrement des aspirations populaires, tout en fournissant un gage moral aux jeunes filles les plus susceptibles de réaliser une ascension sociale à l'aide des nouvelles possibilités offertes par l'école publique.","PeriodicalId":54158,"journal":{"name":"Mouvement Social","volume":"275 1","pages":"112 - 93"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"43150715","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:During the Spanish Civil War (1936-1939), activists of the French anti-fascist left mobilised to send arms and military supplies to the Republican side. This paper sheds light on a support effort that co-existed with the more massive and now more studied support from political groups affiliated with the Communist International and the USSR. The aim is first to understand why historiography has generally been content to measure support for Republican Spain by the yard-stick of Soviet mobilisation. This paper then analyses the work of committees associated with the Anarchist Union and the Revolutionary Left. The case study shows the foundations of a transnational mobilisation that would go beyond certain political cleavages. Under the guise of humanitarian assistance, the committees tried their hand at smuggling and had to collaborate with criminal organisations to do so. Thus, the issue of weapons serves as a prism for assessing partisan mobilisations in a context of illegality.Abstract:Durant la guerre d'Espagne (1936-1939), des militants de la gauche antifasciste française se sont mobilisés pour envoyer des armes et du matériel de guerre au camp républicain. Cette contribution met en lumière une aide qui a existé en marge de celle, plus massive et aujourd'hui plus étudiée, entreprise par les groupes politiques affiliés à l'Internationale communiste et à l'URSS. Il s'agit d'abord de comprendre pourquoi l'historiographie s'est généralement contentée de mesurer les soutiens à l'Espagne républicaine à l'aune de la mobilisation soviétique. Cet article analyse ensuite la conduite de comités associés à l'Union anarchiste et à la Gauche révolutionnaire. L'étude de cas montre les ressorts d'une mobilisation transnationale appelée à dépasser certains clivages politiques. Sous couvert d'assistance humanitaire, les comités s'essayent à la contrebande et doivent pour cela collaborer avec des cercles criminels. Ainsi, la question des armes sert de prisme pour interroger les mobilisations partisanes en contexte d'illégalité.
{"title":"La gauche révolutionnaire contre l'Internationale communiste: une relecture de la contrebande d'armes franco-espagnole de la guerre civile (1936-1939)","authors":"P. Salmon","doi":"10.3917/lms1.275.0113","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/lms1.275.0113","url":null,"abstract":"Abstract:During the Spanish Civil War (1936-1939), activists of the French anti-fascist left mobilised to send arms and military supplies to the Republican side. This paper sheds light on a support effort that co-existed with the more massive and now more studied support from political groups affiliated with the Communist International and the USSR. The aim is first to understand why historiography has generally been content to measure support for Republican Spain by the yard-stick of Soviet mobilisation. This paper then analyses the work of committees associated with the Anarchist Union and the Revolutionary Left. The case study shows the foundations of a transnational mobilisation that would go beyond certain political cleavages. Under the guise of humanitarian assistance, the committees tried their hand at smuggling and had to collaborate with criminal organisations to do so. Thus, the issue of weapons serves as a prism for assessing partisan mobilisations in a context of illegality.Abstract:Durant la guerre d'Espagne (1936-1939), des militants de la gauche antifasciste française se sont mobilisés pour envoyer des armes et du matériel de guerre au camp républicain. Cette contribution met en lumière une aide qui a existé en marge de celle, plus massive et aujourd'hui plus étudiée, entreprise par les groupes politiques affiliés à l'Internationale communiste et à l'URSS. Il s'agit d'abord de comprendre pourquoi l'historiographie s'est généralement contentée de mesurer les soutiens à l'Espagne républicaine à l'aune de la mobilisation soviétique. Cet article analyse ensuite la conduite de comités associés à l'Union anarchiste et à la Gauche révolutionnaire. L'étude de cas montre les ressorts d'une mobilisation transnationale appelée à dépasser certains clivages politiques. Sous couvert d'assistance humanitaire, les comités s'essayent à la contrebande et doivent pour cela collaborer avec des cercles criminels. Ainsi, la question des armes sert de prisme pour interroger les mobilisations partisanes en contexte d'illégalité.","PeriodicalId":54158,"journal":{"name":"Mouvement Social","volume":"275 1","pages":"113 - 135"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46705154","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Abstract:This paper explores the forgotten history of the European labour movement's struggle for a "workers' Europe" during the 1970s and early 1980s, and in particular its efforts to build a European-wide trade unionism capable of supporting its proposals on employment and working time reduction. The paper first traces the emergence of the alternative project of European unity that the trade unions formulated in the 1970s, and the movement to build a unitary and combative trade unionism on a European scale. Secondly, the article reveals the struggle of the European trade union movement for a generalised reduction in working time in western Europe, through a twofold effort consisting of institutional lobbying and building a transnational mobilisation of workers–admittedly, on a fragile and limited basis. Thirdly, the paper sets out to examine the failure of this unprecedented struggle and to assess the main reasons for it in order to better understand the affirmation of another kind of Europe, that is, an increasingly neoliberal Europe in which full employment, economic solidarity, and the improvement in working and living conditions for the masses became, at best, a secondary objective.Abstract:Cet article explore l'histoire oubliée de la lutte du mouvement syndical européen pour une « Europe des travailleurs » au cours des années 1970 et au début des années 1980, et en particulier ses efforts pour construire, à l'échelle européenne, un syndicalisme à même de soutenir ses propositions en matière d'emploi et de réduction du temps de travail. Il retrace tout d'abord l'émergence du projet alternatif d'Europe unie que les syndicats formulèrent au cours des années 1970, ainsi que le mouvement de construction d'un syndicalisme unitaire et combatif à l'échelle européenne. Dans un deuxième temps, il révèle la lutte du mouvement syndical européen pour une réduction généralisée du temps de travail en Europe occidentale, à travers un double effort de lobbying et de construction, bien que fragile et limitée, d'une mobilisation transnationale des travailleurs et des travailleuses. Enfin, il s'applique à examiner la mise en échec de cette lutte inédite et à en évaluer les principales raisons afin de mieux comprendre l'affirmation d'une autre Europe : une Europe de plus en plus néolibérale dans laquelle le plein-emploi, la solidarité économique et l'amélioration des conditions de travail et de vie du plus grand nombre devinrent, au mieux, un objectif secondaire.
{"title":"La lutte oubliée du mouvement syndical pour une réduction du temps de travail en Europe à l'heure du tournant néolibéral","authors":"A. Andry","doi":"10.3917/lms1.275.0137","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/lms1.275.0137","url":null,"abstract":"Abstract:This paper explores the forgotten history of the European labour movement's struggle for a \"workers' Europe\" during the 1970s and early 1980s, and in particular its efforts to build a European-wide trade unionism capable of supporting its proposals on employment and working time reduction. The paper first traces the emergence of the alternative project of European unity that the trade unions formulated in the 1970s, and the movement to build a unitary and combative trade unionism on a European scale. Secondly, the article reveals the struggle of the European trade union movement for a generalised reduction in working time in western Europe, through a twofold effort consisting of institutional lobbying and building a transnational mobilisation of workers–admittedly, on a fragile and limited basis. Thirdly, the paper sets out to examine the failure of this unprecedented struggle and to assess the main reasons for it in order to better understand the affirmation of another kind of Europe, that is, an increasingly neoliberal Europe in which full employment, economic solidarity, and the improvement in working and living conditions for the masses became, at best, a secondary objective.Abstract:Cet article explore l'histoire oubliée de la lutte du mouvement syndical européen pour une « Europe des travailleurs » au cours des années 1970 et au début des années 1980, et en particulier ses efforts pour construire, à l'échelle européenne, un syndicalisme à même de soutenir ses propositions en matière d'emploi et de réduction du temps de travail. Il retrace tout d'abord l'émergence du projet alternatif d'Europe unie que les syndicats formulèrent au cours des années 1970, ainsi que le mouvement de construction d'un syndicalisme unitaire et combatif à l'échelle européenne. Dans un deuxième temps, il révèle la lutte du mouvement syndical européen pour une réduction généralisée du temps de travail en Europe occidentale, à travers un double effort de lobbying et de construction, bien que fragile et limitée, d'une mobilisation transnationale des travailleurs et des travailleuses. Enfin, il s'applique à examiner la mise en échec de cette lutte inédite et à en évaluer les principales raisons afin de mieux comprendre l'affirmation d'une autre Europe : une Europe de plus en plus néolibérale dans laquelle le plein-emploi, la solidarité économique et l'amélioration des conditions de travail et de vie du plus grand nombre devinrent, au mieux, un objectif secondaire.","PeriodicalId":54158,"journal":{"name":"Mouvement Social","volume":"275 1","pages":"137 - 152"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2021-07-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"46697927","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}