Pub Date : 2024-06-01DOI: 10.1016/j.revmed.2023.12.005
N. Lomba Goncalves , V.-T. Tran , J. Chauffier , V. Bourdin , K. Nassarmadji , A. Vanjak , W. Bigot , R. Burlacu , K. Champion , A. Lopes , A. Depont , B.A. Borrero , O. Mangin , H. Adle-Biassette , P. Bonnin , A. Boutigny , S. Bonnin , L. Neumann , S. Mouly , D. Sène , C. Comarmond
Introduction
The management of giant cell arteritis (GCA) has evolved with the arrival of tocilizumab (TCZ) and the use of PET/CT. Our objective is to describe the characteristics and followup of patients with recent diagnosis of GCA in current care.
Patients and methods
The NEWTON cohort is a monocentric retrospective cohort based on data collected from 60 GCA patients diagnosed between 2017 and 2022 according to the ACR/EULAR 2022 criteria.
Results
The median age at diagnosis was 73 [68.75; 81] years old. At diagnosis, the main manifestations were unusual temporal headaches in 48 (80 %) and an inflammatory syndrome in 50 (83 %) patients. Temporal artery biopsy confirmed the diagnosis in 49/58 (84 %) patients. Doppler of the temporal arteries found a halo in 12/23 (52 %) patients. The PET/CT found hypermetabolism in 19/43 (44 %) patients. Prednisone was stopped in 17.5 [12.75; 24.25] months. During follow-up, 22 (37 %) patients received TCZ. At least one complication of corticosteroid therapy was observed in 22 (37 %) patients. After a median follow-up of 24 [12; 42] months, 25 (42 %) patients relapsed. At the end of the follow-up, 29 (48.3 %) patients were weaned from corticosteroid therapy and 15 (25 %) were on TCZ.
Conclusion
Despite the increasing use of TCZ in the therapeutic arsenal and of the PET/CT in the imaging tools of GCA patients, relapses and complications of corticosteroid therapy remain frequent, observed in more than a third of patients.
{"title":"Caractéristiques et profils évolutifs des patients avec un diagnostic récent d’artérite à cellules géantes, étude NEWTON","authors":"N. Lomba Goncalves , V.-T. Tran , J. Chauffier , V. Bourdin , K. Nassarmadji , A. Vanjak , W. Bigot , R. Burlacu , K. Champion , A. Lopes , A. Depont , B.A. Borrero , O. Mangin , H. Adle-Biassette , P. Bonnin , A. Boutigny , S. Bonnin , L. Neumann , S. Mouly , D. Sène , C. Comarmond","doi":"10.1016/j.revmed.2023.12.005","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2023.12.005","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>The management of giant cell arteritis (GCA) has evolved with the arrival of tocilizumab (TCZ) and the use of PET/CT. Our objective is to describe the characteristics and followup of patients with recent diagnosis of GCA in current care.</p></div><div><h3>Patients and methods</h3><p>The NEWTON cohort is a monocentric retrospective cohort based on data collected from 60 GCA patients diagnosed between 2017 and 2022 according to the ACR/EULAR 2022 criteria.</p></div><div><h3>Results</h3><p>The median age at diagnosis was 73 [68.75; 81] years old. At diagnosis, the main manifestations were unusual temporal headaches in 48 (80 %) and an inflammatory syndrome in 50 (83 %) patients. Temporal artery biopsy confirmed the diagnosis in 49/58 (84 %) patients. Doppler of the temporal arteries found a halo in 12/23 (52 %) patients. The PET/CT found hypermetabolism in 19/43 (44 %) patients. Prednisone was stopped in 17.5 [12.75; 24.25] months. During follow-up, 22 (37 %) patients received TCZ. At least one complication of corticosteroid therapy was observed in 22 (37 %) patients. After a median follow-up of 24 [12; 42] months, 25 (42 %) patients relapsed. At the end of the follow-up, 29 (48.3 %) patients were weaned from corticosteroid therapy and 15 (25 %) were on TCZ.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Despite the increasing use of TCZ in the therapeutic arsenal and of the PET/CT in the imaging tools of GCA patients, relapses and complications of corticosteroid therapy remain frequent, observed in more than a third of patients.</p></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"139433232","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-06-01DOI: 10.1016/j.revmed.2024.04.347
G. Brenac , A. Bernard , H. Greigert , B. Lemogne , S. Audia , V. Leguy-Seguin , J. Razanamahery , L. Arnould , C. Creuzot-Garcher , B. Bonnotte , M. Samson
Introduction
La perte de vision en lien avec une névrite optique ischémique antérieure aiguë (NOIAA) ou une occlusion de l’artère centrale de la rétine (OACR) est la complication redoutée de l’artérite à cellules géantes (ACG). L’initiation d’un traitement par corticoïdes est alors une urgence pour éviter la survenue d’une cécité. Cependant, 90 % des NOIAA et > 90 % des OACR ne sont pas d’origine artéritique et dans ce cas, la corticothérapie n’est pas indiquée, voire contre-indiquée. Distinguer en urgence ces deux entités n’est pas facile. L’objectif de cette étude était d’analyser les performances de l’IRM orbitaire pour distinguer les NOIAA et OACR artéritiques de NOIAA et OACR non artéritiques.
Patients et méthodes
Les patients âgés de plus de 50 ans présentant une NOIAA ou une OACR et n’ayant pas de contre-indication à la réalisation d’une IRM ont été inclus prospectivement dans un seul centre hospitalier français entre juin 2021 et décembre 2023. Le diagnostic d’ACG reposait sur la conviction du clinicien qui avait accès aux examens habituels (biologie, écho-Doppler, angio-TDM, TEP-TDM, BAT, angiographie à la fluorescéine) mais pas l’IRM orbitaire, et l’absence de remise en cause du diagnostic après 6 mois de traitement. L’IRM orbitaire était réalisée dans un délai < 72 h après l’initiation de la corticothérapie et était analysée par deux radiologues en aveugle du diagnostic final.
Résultats
Parmi 19 patients inclus, l’IRM a été analysable chez 16 d’entre eux, dont six avaient une atteinte artéritique (2 bilatérales) et 10 une atteinte non artéritique. En comparaison aux yeux atteints de NOIAA/OACR artéritiques (n = 8), l’IRM des yeux atteints de NOIAA/OACR non artéritiques (n = 10) a montré une prise de contraste de la graisse rétrobulbaire dans 87,5 % versus 10 % des cas (p = 0,01), une prise de contraste de la graisse péri-nerveuse dans 75 % versus 20 % (p = 0,27) et une prise de contraste des muscles orbitaires dans 50 % versus 0 % des cas (p = 0,02). La comparaison des yeux « sains » n’a pas mis en évidence de différence significative. L’IRM a eu une sensibilité de 87 % et une spécificité de 90 % avec une aire sous la courbe de 0,89 pour le diagnostic d’ACG en cas de survenue d’une NOIAA ou d’OACR.
Conclusion
L’IRM orbitaire est un examen prometteur pour distinguer précocement une NOIAA/OACR artéritique d’une NOIAA/OACR non artéritique grâce à la mise en évidence de modifications inflammatoires orbitaires. Ces données nécessitent d’être confirmées dans un plus large effectif de patients.
{"title":"Intérêt de l’IRM orbitaire pour le diagnostic d’artérite à cellules géantes en cas de NOIAA et/ou d’OACR","authors":"G. Brenac , A. Bernard , H. Greigert , B. Lemogne , S. Audia , V. Leguy-Seguin , J. Razanamahery , L. Arnould , C. Creuzot-Garcher , B. Bonnotte , M. Samson","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.347","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.revmed.2024.04.347","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La perte de vision en lien avec une névrite optique ischémique antérieure aiguë (NOIAA) ou une occlusion de l’artère centrale de la rétine (OACR) est la complication redoutée de l’artérite à cellules géantes (ACG). L’initiation d’un traitement par corticoïdes est alors une urgence pour éviter la survenue d’une cécité. Cependant, 90 % des NOIAA et<!--> <!-->><!--> <!-->90 % des OACR ne sont pas d’origine artéritique et dans ce cas, la corticothérapie n’est pas indiquée, voire contre-indiquée. Distinguer en urgence ces deux entités n’est pas facile. L’objectif de cette étude était d’analyser les performances de l’IRM orbitaire pour distinguer les NOIAA et OACR artéritiques de NOIAA et OACR non artéritiques.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>Les patients âgés de plus de 50 ans présentant une NOIAA ou une OACR et n’ayant pas de contre-indication à la réalisation d’une IRM ont été inclus prospectivement dans un seul centre hospitalier français entre juin 2021 et décembre 2023. Le diagnostic d’ACG reposait sur la conviction du clinicien qui avait accès aux examens habituels (biologie, écho-Doppler, angio-TDM, TEP-TDM, BAT, angiographie à la fluorescéine) mais pas l’IRM orbitaire, et l’absence de remise en cause du diagnostic après 6 mois de traitement. L’IRM orbitaire était réalisée dans un délai<!--> <!--><<!--> <!-->72<!--> <!-->h après l’initiation de la corticothérapie et était analysée par deux radiologues en aveugle du diagnostic final.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Parmi 19 patients inclus, l’IRM a été analysable chez 16 d’entre eux, dont six avaient une atteinte artéritique (2 bilatérales) et 10 une atteinte non artéritique. En comparaison aux yeux atteints de NOIAA/OACR artéritiques (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8), l’IRM des yeux atteints de NOIAA/OACR non artéritiques (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->10) a montré une prise de contraste de la graisse rétrobulbaire dans 87,5 % versus 10 % des cas (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01), une prise de contraste de la graisse péri-nerveuse dans 75 % versus 20 % (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,27) et une prise de contraste des muscles orbitaires dans 50 % versus 0 % des cas (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02). La comparaison des yeux « sains » n’a pas mis en évidence de différence significative. L’IRM a eu une sensibilité de 87 % et une spécificité de 90 % avec une aire sous la courbe de 0,89 pour le diagnostic d’ACG en cas de survenue d’une NOIAA ou d’OACR.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>L’IRM orbitaire est un examen prometteur pour distinguer précocement une NOIAA/OACR artéritique d’une NOIAA/OACR non artéritique grâce à la mise en évidence de modifications inflammatoires orbitaires. Ces données nécessitent d’être confirmées dans un plus large effectif de patients.</p></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141289115","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-06-01DOI: 10.1016/j.revmed.2024.04.374
M. Abdallahoui , V. Lacombe , R. Outh , H. Lobbes , S. Ardois , M. Heiblig , M. Gerfaud-Valentin , J. Dion , V. Jachiet , T. Moulinet , B. Bonnotte , A. Mekinian , S. Georgin-Lavialle , M. Samson , FRENVEX
Introduction
Le syndrome de VEXAS est un syndrome auto-inflammatoire acquis de l’adulte dû à une mutation somatique du gène UBA1. L’objectif de cette étude était de décrire les atteintes ophtalmologiques au cours du syndrome VEXAS.
Patients et méthodes
Nous avons mené une étude rétrospective, observationnelle, multicentrique, au sein du réseau FRENVEX, qui a permis de constituer une cohorte de 37 patients ayant présenté au moins une poussée ophtalmologique attribuée au syndrome VEXAS. Chaque poussée ophtalmologique a été décrite sur le plan clinique, biologique et thérapeutique.
Résultats
L’atteinte ophtalmologique était inaugurale chez 13 patients (36,1 %). Treize patients (35,1 %) ont présenté une poussée de sclérite/épisclérite, douze (32,4 %) une uvéite antérieure aiguë non granulomateuse, douze (32,4 %) un œdème palpébral et cinq (13,5 %) une pseudo-tumeur inflammatoire. Au total, 70 poussées ophtalmologiques ont été recueillies : 44 poussées (62,9 %) concernaient le segment antérieur, 22 le segment extra oculaire (31,4 %) et quatre le segment postérieur (5,7 %). Parmi ces 70 poussées, 20 étaient (28,6 %) des sclérites/épisclérites, 18 (25,7 %) un œdème palpébral, 16 (22,9 %) étaient des uvéites, et 5 (7,1 %) une pseudo tumeur inflammatoire de l’orbite. Les poussées ophtalmologiques évoluaient par poussées entrecoupées de rémission dans 37,8 % des cas (n = 14). Cinquante-huit poussées (82,9 %) étaient associées à au moins une autre atteinte d’organe, en particulier dermatologique (65,8 %) ou rhumatologique (48,3 %). Les explorations biologiques montraient une anémie macrocytaire (89,1 %), une monocytopénie (75,7 %) et un syndrome inflammatoire (100 %). L’atteinte ophtalmologique nécessitait l’introduction et/ou la modification du traitement de fond chez 14 patients (37,8 %). L’évolution était favorable chez 94,6 % des patients et le pronostic visuel restait bon.
Conclusion
L’atteinte ophtalmologique du syndrome VEXAS est hétérogène, parfois inaugurale, rarement isolée et peu spécifique sauf l’œdème palpébral. La survenue de signes ophtalmologiques, a fortiori un œdème palpébral, chez un homme de plus de 60 ans présentant un syndrome inflammatoire, une macrocytose et/ou une monocytopénie doit faire évoquer un syndrome VEXAS et rechercher une mutation du gène UBA1.
{"title":"Manifestations ophtalmologiques au cours du syndrome VEXAS","authors":"M. Abdallahoui , V. Lacombe , R. Outh , H. Lobbes , S. Ardois , M. Heiblig , M. Gerfaud-Valentin , J. Dion , V. Jachiet , T. Moulinet , B. Bonnotte , A. Mekinian , S. Georgin-Lavialle , M. Samson , FRENVEX","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.374","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.revmed.2024.04.374","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Le syndrome de VEXAS est un syndrome auto-inflammatoire acquis de l’adulte dû à une mutation somatique du gène <em>UBA1</em>. L’objectif de cette étude était de décrire les atteintes ophtalmologiques au cours du syndrome VEXAS.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>Nous avons mené une étude rétrospective, observationnelle, multicentrique, au sein du réseau FRENVEX, qui a permis de constituer une cohorte de 37 patients ayant présenté au moins une poussée ophtalmologique attribuée au syndrome VEXAS. Chaque poussée ophtalmologique a été décrite sur le plan clinique, biologique et thérapeutique.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>L’atteinte ophtalmologique était inaugurale chez 13 patients (36,1 %). Treize patients (35,1 %) ont présenté une poussée de sclérite/épisclérite, douze (32,4 %) une uvéite antérieure aiguë non granulomateuse, douze (32,4 %) un œdème palpébral et cinq (13,5 %) une pseudo-tumeur inflammatoire. Au total, 70 poussées ophtalmologiques ont été recueillies : 44 poussées (62,9 %) concernaient le segment antérieur, 22 le segment extra oculaire (31,4 %) et quatre le segment postérieur (5,7 %). Parmi ces 70 poussées, 20 étaient (28,6 %) des sclérites/épisclérites, 18 (25,7 %) un œdème palpébral, 16 (22,9 %) étaient des uvéites, et 5 (7,1 %) une pseudo tumeur inflammatoire de l’orbite. Les poussées ophtalmologiques évoluaient par poussées entrecoupées de rémission dans 37,8 % des cas (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->14). Cinquante-huit poussées (82,9 %) étaient associées à au moins une autre atteinte d’organe, en particulier dermatologique (65,8 %) ou rhumatologique (48,3 %). Les explorations biologiques montraient une anémie macrocytaire (89,1 %), une monocytopénie (75,7 %) et un syndrome inflammatoire (100 %). L’atteinte ophtalmologique nécessitait l’introduction et/ou la modification du traitement de fond chez 14 patients (37,8 %). L’évolution était favorable chez 94,6 % des patients et le pronostic visuel restait bon.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>L’atteinte ophtalmologique du syndrome VEXAS est hétérogène, parfois inaugurale, rarement isolée et peu spécifique sauf l’œdème palpébral. La survenue de signes ophtalmologiques, a fortiori un œdème palpébral, chez un homme de plus de 60<!--> <!-->ans présentant un syndrome inflammatoire, une macrocytose et/ou une monocytopénie doit faire évoquer un syndrome VEXAS et rechercher une mutation du gène <em>UBA1</em>.</p></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141290233","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-06-01DOI: 10.1016/j.revmed.2024.04.365
C. David , M. Badony , R. Kechiche , A. Insalaco , M. Zecca , F. De Benedetti , S. Orcesi , L. Chiapparini , P. Comoli , S. Federici , M. Gattorno , M. Ginevrino , E. Giorgio , V. Matteo , P. Moran-alvarez , D. Politano , P. Giusi , S. Fabio , S. Volpi , C. Masson , Y. Crow
Introduction
Le lupus érythémateux systémique est une maladie très hétérogène associée habituellement à une activation de la voie des interférons de type I et à la présence d’auto-anticorps ciblant des auto-antigènes nucléaires. L’existence de formes familiales y compris chez des jumeaux monozygotes suggèrent une composante héréditaire majeure, concordante avec la description de quelques formes monogéniques. Les Toll-like récepteurs (TLRs) sont une famille de récepteurs immunitaires qui reconnaissent des motifs microbiens conservés et entraînent une réponse immunitaire innée et adaptative. Parmi les TLRs, TLR7, qui reconnaît les acides nucléiques viraux mais aussi du soi, a été particulièrement impliqué dans la physiopathologie du lupus. En effet, la surexpression de TLR7 suffit à entraîner une maladie lupique dans des modèles murins. De plus, des mutations hétérozygotes gain de fonction (GOF) du gène TLR7 (situé sur le chromosome X) ont été décrites récemment comme une cause de lupus monogénique chez l’homme. Nous décrivons dans ce travail deux nouvelles mutations de TLR7 qui élargissent le spectre clinique du phénotype.
Résultats
Le cas index de la première famille (F1.P1) était une fille qui a développé à 4 ans un tableau de lupus avec une fièvre, un rash malaire, une anémie, une lymphopénie et une glomérulonéphrite classe III/IV associées à des anticorps antinucléaires (AAN) avec présence d’anti-ADN, d’anticorps anti-phospholipides et une hypocomplémentémie C3/C4. Elle a, de manière plus atypique, présenté un tableau de vascularite cérébrale avec ischémies cérébrales et calcifications cérébrales diffuses. Malgré de nombreux traitements immunosuppresseurs, elle est décédée à l’âge de 17 ans d’un infarctus du myocarde. Le frère de F1.P1 a présenté à l’âge de 2 jours une épilepsie réfractaire révélant des calcifications des noyaux gris centraux. Une fièvre associée à des poussées d’éruptions cutanées et une lymphopénie sont ensuite apparues et ont bien répondu à un traitement immunosuppresseur comprenant du ruxolitinib. Le bilan auto-immun était négatif. La mère des deux enfants a développé à 12 ans un rash malaire avec AAN positifs puis a présenté à 24 ans un épisode de purpura thrombopénique immunologique (PTI), et une thrombose artérielle étendue du membre inférieur droit à 44 ans (malgré l’absence d’anticorps anti-phospholipides). Les trois membres de la famille étaient porteurs de la mutation F507S (c.1520 T>C) dans le gène TLR7.
La deuxième famille était composée d’une seule fille (F2.P1) qui a développé à l’âge de 1 an un PTI et une anémie hémolytique auto-immune (syndrome d’Evans). Une IRM cérébrale, réalisée à l’âge de 8 ans devant un retard de développement, retrouvait de nombreux hypersignaux corticaux et sous corticaux. À 10 ans, du fait du caractère réfractaire de l’anémie et de
{"title":"Les mutations gain de fonction de TLR7 sont à l’origine d’une maladie systémique et neuro-inflammatoire","authors":"C. David , M. Badony , R. Kechiche , A. Insalaco , M. Zecca , F. De Benedetti , S. Orcesi , L. Chiapparini , P. Comoli , S. Federici , M. Gattorno , M. Ginevrino , E. Giorgio , V. Matteo , P. Moran-alvarez , D. Politano , P. Giusi , S. Fabio , S. Volpi , C. Masson , Y. Crow","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.365","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.revmed.2024.04.365","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Le lupus érythémateux systémique est une maladie très hétérogène associée habituellement à une activation de la voie des interférons de type I et à la présence d’auto-anticorps ciblant des auto-antigènes nucléaires. L’existence de formes familiales y compris chez des jumeaux monozygotes suggèrent une composante héréditaire majeure, concordante avec la description de quelques formes monogéniques. Les <em>Toll-like</em> récepteurs (TLRs) sont une famille de récepteurs immunitaires qui reconnaissent des motifs microbiens conservés et entraînent une réponse immunitaire innée et adaptative. Parmi les TLRs, TLR7, qui reconnaît les acides nucléiques viraux mais aussi du soi, a été particulièrement impliqué dans la physiopathologie du lupus. En effet, la surexpression de TLR7 suffit à entraîner une maladie lupique dans des modèles murins. De plus, des mutations hétérozygotes gain de fonction (GOF) du gène <em>TLR7</em> (situé sur le chromosome X) ont été décrites récemment comme une cause de lupus monogénique chez l’homme. Nous décrivons dans ce travail deux nouvelles mutations de TLR7 qui élargissent le spectre clinique du phénotype.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Le cas index de la première famille (F1.P1) était une fille qui a développé à 4<!--> <!-->ans un tableau de lupus avec une fièvre, un rash malaire, une anémie, une lymphopénie et une glomérulonéphrite classe III/IV associées à des anticorps antinucléaires (AAN) avec présence d’anti-ADN, d’anticorps anti-phospholipides et une hypocomplémentémie C3/C4. Elle a, de manière plus atypique, présenté un tableau de vascularite cérébrale avec ischémies cérébrales et calcifications cérébrales diffuses. Malgré de nombreux traitements immunosuppresseurs, elle est décédée à l’âge de 17<!--> <!-->ans d’un infarctus du myocarde. Le frère de F1.P1 a présenté à l’âge de 2<!--> <!-->jours une épilepsie réfractaire révélant des calcifications des noyaux gris centraux. Une fièvre associée à des poussées d’éruptions cutanées et une lymphopénie sont ensuite apparues et ont bien répondu à un traitement immunosuppresseur comprenant du ruxolitinib. Le bilan auto-immun était négatif. La mère des deux enfants a développé à 12<!--> <!-->ans un rash malaire avec AAN positifs puis a présenté à 24<!--> <!-->ans un épisode de purpura thrombopénique immunologique (PTI), et une thrombose artérielle étendue du membre inférieur droit à 44<!--> <!-->ans (malgré l’absence d’anticorps anti-phospholipides). Les trois membres de la famille étaient porteurs de la mutation F507S (c.1520 T>C) dans le gène <em>TLR7</em>.</p><p>La deuxième famille était composée d’une seule fille (F2.P1) qui a développé à l’âge de 1 an un PTI et une anémie hémolytique auto-immune (syndrome d’Evans). Une IRM cérébrale, réalisée à l’âge de 8<!--> <!-->ans devant un retard de développement, retrouvait de nombreux hypersignaux corticaux et sous corticaux. À 10<!--> <!-->ans, du fait du caractère réfractaire de l’anémie et de","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141289230","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-06-01DOI: 10.1016/j.revmed.2024.04.364
K. Chevalier , G. Chassagnon , S. Léonard-Louis , P. Cohen , B. Dunogue , A. Régent , B. Thoreau , L. Mouthon , B. Chaigne
Introduction
La sclérodermie systémique (ScS) est une connectivite rare. Elle se caractérise par des anomalies de la microcirculation, de la fibrose, et une auto-immunité révélée par la présence d’auto-anticorps. Parmi ces auto-anticorps, certains sont spécifiques de la ScS (anticorps anti-topoisomérase I ou Scl-70, anti-ARN polymérase III et anti-centromère). D’autres auto-anticorps peuvent aussi être présents, notamment les anti-U3-ribonucléoprotéine, anti-Th/To, anti-PM/Scl, anti-Ku ou anti-ribonucléoprotéine U1 (anti-U1RNP).
Les anticorps anti-U1RNP sont le marqueur sérologique de la connectivite mixte (CM, ou syndrome de Sharp) mais sont aussi retrouvés dans d’autres connectivites telles que le lupus systémique (LS), les myopathies inflammatoires idiopathiques ou le syndrome de Sjögren primaire (SS) [1], [2]. Bien que les anti-U1RNP soient présents dans 6 à 8 % des cas de ScS, seules quelques études ont analysé leur influence sur la présentation clinique, l’évolution et le pronostic des patients atteints de ScS. L’étude présentée ici a eu pour objectif de mieux caractériser l’influence des anticorps anti-U1RNP dans la ScS.
Patients et méthodes
Nous avons mené une étude monocentrique cas-témoins, rétrospective, observationnelle et longitudinale. Dans cette étude, chaque patient patient ScS-RNP+ était comparé à 2 patients ScS-RNP- matchés aléatoirement sur l’âge, le sexe et la date d’inclusion et à 1 patient atteint de CM.
Résultats
Parmi les 1184 patients ScS suivis dans notre service, 64 (5,4 %) présentaient des anti-U1RNP. Ces patients ont été comparés à 128 patients ScS-RNP- et 64 patients CM. Soixante et un (95,3 %) des patients ScS-RNP+ étaient des femmes avec un âge médian de 46 [34–54] ans. Comparés aux patients ScS-RNP-, les patients ScS-RNP+ étaient plus souvent d’origine afro-caribéenne (31,3 vs 11 %, p < 0,01), et présentaient plus souvent un syndrome de chevauchement (53,1 vs 22,7 %, p < 0,0001), avec comme seconde connectivite la plus fréquemment retrouvée un SS (n = 23, 35,9 %) et/ou un LS (n = 19, 29,7 %). Les patients ScS-RNP+ avaient plus fréquemment une sclérodermie systémique cutanée limitée (n = 49, 76,6 %) que les patients ScS-RNP- (n = 51, 39,8 %, p < 0,05) avec un score modifié de Rodnan significativement plus bas (p < 0,05) et moins souvent une capillaroscopie unguéale anormale (p < 0,05).
À l’inclusion, les patients ScS-RNP+ présentaient plus fréquemment que les patients ScS-RNP- ou CM une pneumopathie interstitielle diffuse (PID) (60,9 vs 44.5 % et 12,5 %, p < 0,0001), une fibrose pulmonaire (48,4 vs 26,6 % et 3,1 %, p < 0,0001), une m
{"title":"Les anticorps anti-U1RNP sont associés à un phénotype clinique distinct et une moins bonne survie chez les patients atteints de sclérodermie systémique","authors":"K. Chevalier , G. Chassagnon , S. Léonard-Louis , P. Cohen , B. Dunogue , A. Régent , B. Thoreau , L. Mouthon , B. Chaigne","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.364","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.revmed.2024.04.364","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La sclérodermie systémique (ScS) est une connectivite rare. Elle se caractérise par des anomalies de la microcirculation, de la fibrose, et une auto-immunité révélée par la présence d’auto-anticorps. Parmi ces auto-anticorps, certains sont spécifiques de la ScS (anticorps anti-topoisomérase I ou Scl-70, anti-ARN polymérase III et anti-centromère). D’autres auto-anticorps peuvent aussi être présents, notamment les anti-U3-ribonucléoprotéine, anti-Th/To, anti-PM/Scl, anti-Ku ou anti-ribonucléoprotéine U1 (anti-U1RNP).</p><p>Les anticorps anti-U1RNP sont le marqueur sérologique de la connectivite mixte (CM, ou syndrome de Sharp) mais sont aussi retrouvés dans d’autres connectivites telles que le lupus systémique (LS), les myopathies inflammatoires idiopathiques ou le syndrome de Sjögren primaire (SS) <span>[1]</span>, <span>[2]</span>. Bien que les anti-U1RNP soient présents dans 6 à 8 % des cas de ScS, seules quelques études ont analysé leur influence sur la présentation clinique, l’évolution et le pronostic des patients atteints de ScS. L’étude présentée ici a eu pour objectif de mieux caractériser l’influence des anticorps anti-U1RNP dans la ScS.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>Nous avons mené une étude monocentrique cas-témoins, rétrospective, observationnelle et longitudinale. Dans cette étude, chaque patient patient ScS-RNP+ était comparé à 2 patients ScS-RNP- matchés aléatoirement sur l’âge, le sexe et la date d’inclusion et à 1 patient atteint de CM.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Parmi les 1184 patients ScS suivis dans notre service, 64 (5,4 %) présentaient des anti-U1RNP. Ces patients ont été comparés à 128 patients ScS-RNP- et 64 patients CM. Soixante et un (95,3 %) des patients ScS-RNP+ étaient des femmes avec un âge médian de 46 [34–54] ans. Comparés aux patients ScS-RNP-, les patients ScS-RNP+ étaient plus souvent d’origine afro-caribéenne (31,3 vs 11 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01), et présentaient plus souvent un syndrome de chevauchement (53,1 vs 22,7 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001), avec comme seconde connectivite la plus fréquemment retrouvée un SS (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->23, 35,9 %) et/ou un LS (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->19, 29,7 %). Les patients ScS-RNP+ avaient plus fréquemment une sclérodermie systémique cutanée limitée (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->49, 76,6 %) que les patients ScS-RNP- (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->51, 39,8 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05) avec un score modifié de Rodnan significativement plus bas (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05) et moins souvent une capillaroscopie unguéale anormale (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05).</p><p>À l’inclusion, les patients ScS-RNP+ présentaient plus fréquemment que les patients ScS-RNP- ou CM une pneumopathie interstitielle diffuse (PID) (60,9 vs 44.5 % et 12,5 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001), une fibrose pulmonaire (48,4 vs 26,6 % et 3,1 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001), une m","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141289250","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-06-01DOI: 10.1016/j.revmed.2024.04.356
M. Hemmer , C. Rivoisy , M. Malphettes , O. Lambotte , L. Terriou , J.F. Viallard , B. Lioger , M. Michel , H. Lobbes
Introduction
L’érythroblastopénie auto-immune (EB) est une anémie réticulocytopénique : il s’agit de la plus fréquente des cytopénies auto-immunes associées aux tumeurs thymiques (TT) [1]. Une revue systématique de la littérature [2] a rapporté une plus grande sévérité chez les patients avec myasthénie mais les données d’efficacité des traitements immunosuppresseurs restent rares dans la littérature [3].
Patients et méthodes
Recueil national ambispectif des EB (cohorte EPIC-F). Critères d’inclusion : patients majeurs, diagnostic prouvé d’EB par examen médullaire, TT prouvée sur biopsie ou exérèse. Critère d’exclusion : infection active au parvovirus B19.
Les critères de jugement étaient évalués 8 semaines au moins après l’introduction d’un traitement spécifique. Le taux de réponse complète (RC) et de réponse partielle (RP) étaient définis respectivement par une normalisation de l’hémoglobine et une indépendance transfusionnelle sans normalisation de l’hémoglobine (Hb).
Résultats
Nous avons inclus 41 patients (22 femmes), d’âge moyen 59 ans au diagnostic d’EB représentant 30 % de la cohorte nationale d’EB (n = 134). L’EB était diagnostiquée simultanément que la TT dans 46 % des cas, ou après la TT dans 46 % des avec un délai moyen de 44 mois entre les 2 diagnostics. 36/41 patients avaient un thymome (stade OMS B dans 55 % des cas), dont 14 avaient un syndrome de Good (SG). L’Hb au diagnostic d’EB était en moyenne de 6,6 ± 2,1 g/dL. Les réticulocytes étaient bas (6 ± 5 G/L) et les érythroblastes effondrés (0,9 ± 1,5 %).
Après un suivi moyen de 51 mois, 8 patients ont présenté une myasthénie, 3 un lupus systémique et 9 une cytopénie auto-immune autre que l’EB au cours du suivi.
Parmi les 21 patients dont l’effet de l’exérèse de la TT sur l’EB était évaluable, 1 seul patient a obtenu une RC. Dix-huit patients (44 %) ont présenté un seul épisode d’EB ayant répondu dès une 1re ligne de traitement parmi lesquels : corticoïdes seuls (n = 14), corticoïdes + ciclosporine A (CsA, n = 2), rituximab (RTX, n = 1) ou exérèse de la TT (n = 1). Un patient n’a répondu à aucun traitement (NR), restant dépendant des transfusions.
Vingt-deux patients (54 %) ont présenté plusieurs rechutes d’EB (min 2, max 3), nécessitant 3 lignes thérapeutiques en moyenne (max 6). La durée de suivi était plus élevée chez les patients présentant des rechutes (62 vs 38 mois) mais la différence n’était pas statistiquement significative (p = 0,2). Le taux de réticulocytes au diagnostic d’EB était significativement plus faible chez les rechuteurs (4,2 G/L ± 3,3 vs 8,7 ±
{"title":"Érythroblastopénies auto-immunes associées aux tumeurs thymiques, données actualisées de la cohorte nationale française d’érythroblastopénies (EPIC-F)","authors":"M. Hemmer , C. Rivoisy , M. Malphettes , O. Lambotte , L. Terriou , J.F. Viallard , B. Lioger , M. Michel , H. Lobbes","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.356","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.revmed.2024.04.356","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>L’érythroblastopénie auto-immune (EB) est une anémie réticulocytopénique : il s’agit de la plus fréquente des cytopénies auto-immunes associées aux tumeurs thymiques (TT) <span>[1]</span>. Une revue systématique de la littérature <span>[2]</span> a rapporté une plus grande sévérité chez les patients avec myasthénie mais les données d’efficacité des traitements immunosuppresseurs restent rares dans la littérature <span>[3]</span>.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>Recueil national ambispectif des EB (cohorte EPIC-F). Critères d’inclusion : patients majeurs, diagnostic prouvé d’EB par examen médullaire, TT prouvée sur biopsie ou exérèse. Critère d’exclusion : infection active au parvovirus B19.</p><p>Les critères de jugement étaient évalués 8 semaines au moins après l’introduction d’un traitement spécifique. Le taux de réponse complète (RC) et de réponse partielle (RP) étaient définis respectivement par une normalisation de l’hémoglobine et une indépendance transfusionnelle sans normalisation de l’hémoglobine (Hb).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Nous avons inclus 41 patients (22 femmes), d’âge moyen 59 ans au diagnostic d’EB représentant 30 % de la cohorte nationale d’EB (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->134). L’EB était diagnostiquée simultanément que la TT dans 46 % des cas, ou après la TT dans 46 % des avec un délai moyen de 44 mois entre les 2 diagnostics. 36/41 patients avaient un thymome (stade OMS B dans 55 % des cas), dont 14 avaient un syndrome de Good (SG). L’Hb au diagnostic d’EB était en moyenne de 6,6<!--> <!-->±<!--> <!-->2,1<!--> <!-->g/dL. Les réticulocytes étaient bas (6<!--> <!-->±<!--> <!-->5<!--> <!-->G/L) et les érythroblastes effondrés (0,9<!--> <!-->±<!--> <!-->1,5 %).</p><p>Après un suivi moyen de 51 mois, 8 patients ont présenté une myasthénie, 3 un lupus systémique et 9 une cytopénie auto-immune autre que l’EB au cours du suivi.</p><p>Parmi les 21 patients dont l’effet de l’exérèse de la TT sur l’EB était évaluable, 1 seul patient a obtenu une RC. Dix-huit patients (44 %) ont présenté un seul épisode d’EB ayant répondu dès une 1<sup>re</sup> ligne de traitement parmi lesquels : corticoïdes seuls (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->14), corticoïdes<!--> <!-->+<!--> <!-->ciclosporine A (CsA, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), rituximab (RTX, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) ou exérèse de la TT (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Un patient n’a répondu à aucun traitement (NR), restant dépendant des transfusions.</p><p>Vingt-deux patients (54 %) ont présenté plusieurs rechutes d’EB (min 2, max 3), nécessitant 3 lignes thérapeutiques en moyenne (max 6). La durée de suivi était plus élevée chez les patients présentant des rechutes (62 vs 38 mois) mais la différence n’était pas statistiquement significative (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,2). Le taux de réticulocytes au diagnostic d’EB était significativement plus faible chez les rechuteurs (4,2<!--> <!-->G/L<!--> <!-->±<!--> <!-->3,3 vs 8,7<!--> <!-->±<!-","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141289289","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-06-01DOI: 10.1016/j.revmed.2024.04.367
C. David , C. Arango-Franco , M. Badony , J. Fouchet , G. Rice , B. Didry-Barca , L. Maisonneuve , L. Seabra , R. Kechiche , C. Masson , A. Cobat , L. Abel , E. Talouarn , V. Beziat , C. Deswarte , K. Livingstone , C. Paul , G. Malik , A. Ross , J. Adam , A. Lepelley
Introduction
Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie hétérogène sur le plan phénotypique et caractérisé habituellement par une activation de la voie des IFN de type I et par la présence d’auto-anticorps dirigés contre des auto-antigènes nucléaires. Le lupus-engelure (LE) est un sous-type particulier de lupus caractérisé par la persistance d’engelures à distance de la saison froide. UNC93B1 est une protéine chaperonne des TLRs endosomaux (TLR3, 7, 8 et 9), nécessaire pour leur stabilité, leur activation mais aussi pour la régulation de leur signal. Deux modèles murins de mutations faux sens dans UNC93B1 ont été publiés et associés à un phénotype lupique secondaire à une activation anormale de TLR7. Nous décrivons ici 5 mutations de UNC93B1 dans le contexte de la pathologie humaine, retrouvées chez des patients avec LES ou LE.
Résultats
Nous avons identifié 5 variants faux sens de UNC93B1 parmi les données d’exome de 81 patients avec LES ou LE. Quatre variants (G325C, L330R, R466S et R525P) étaient hétérozygotes et un variant (I317 M) était homozygote. Les familles porteuses des variants L330R, R466S et R525P présentaient tous un tableau clinique de LE. Le patient porteur du variant homozygote I317 M présentait un LES avec une anémie hémolytique auto-immune à l’âge de 2 ans, positivité des anticorps antinucléaires (AAN) avec anti-ADN et hypocomplémentémie C3/C4. La patiente porteuse du variant hétérozygote G325C avait un phénotype de LES depuis l’âge de 5 ans avec rash malaire, hypertension artérielle pulmonaire et positivité des AAN avec anti-RNP. Les patients avec LE présentaient un tableau de vasculopathie cutanée à type d’engelures ou lésions de livedo touchant principalement les orteils, les doigts et le visage, parfois compliquées d’ulcérations sévères.
Nous avons ensuite conduit des analyses fonctionnelles de ces 5 variants dans des modèles cellulaires. Un gain de fonction pour TLR7 a été observé uniquement pour les variants I317 M et G325C. De manière inattendue, un mécanisme de gain de fonction pour TLR8 a été observé en présence des variants L330R, R466S et R525P (et dans une moindre mesure pour les variants I317 M et G325C). Nous avons par la suite confirmé ces gains de fonction dans les cellules immunitaires (PBMCs) des patients des familles G325C et R525P. Chez la famille G325C, avec gain d’activité TLR7 et TLR8, nous avons observé une production d’interféron α plus importante dans les PBMCs après stimulation de TLR7 et dans les monocytes après stimulation de TLR8. Dans la famille R525P, avec gain d’activité TLR8 seul, nous avons observé une production d’interféron α plus importante dans les monocytes après stimulation de TLR8 et une absence de gain d’activité TLR7 dans les PBMCs, confirmant ainsi les résultats obtenus dans les modèles cellulaires.
{"title":"Mutations de UNC93B1 : une nouvelle cause de lupus érythémateux systémique et de lupus-engelures monogéniques","authors":"C. David , C. Arango-Franco , M. Badony , J. Fouchet , G. Rice , B. Didry-Barca , L. Maisonneuve , L. Seabra , R. Kechiche , C. Masson , A. Cobat , L. Abel , E. Talouarn , V. Beziat , C. Deswarte , K. Livingstone , C. Paul , G. Malik , A. Ross , J. Adam , A. Lepelley","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.367","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.revmed.2024.04.367","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie hétérogène sur le plan phénotypique et caractérisé habituellement par une activation de la voie des IFN de type I et par la présence d’auto-anticorps dirigés contre des auto-antigènes nucléaires. Le lupus-engelure (LE) est un sous-type particulier de lupus caractérisé par la persistance d’engelures à distance de la saison froide. UNC93B1 est une protéine chaperonne des TLRs endosomaux (TLR3, 7, 8 et 9), nécessaire pour leur stabilité, leur activation mais aussi pour la régulation de leur signal. Deux modèles murins de mutations faux sens dans UNC93B1 ont été publiés et associés à un phénotype lupique secondaire à une activation anormale de TLR7. Nous décrivons ici 5 mutations de UNC93B1 dans le contexte de la pathologie humaine, retrouvées chez des patients avec LES ou LE.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Nous avons identifié 5 variants faux sens de UNC93B1 parmi les données d’exome de 81 patients avec LES ou LE. Quatre variants (G325C, L330R, R466S et R525P) étaient hétérozygotes et un variant (I317<!--> <!-->M) était homozygote. Les familles porteuses des variants L330R, R466S et R525P présentaient tous un tableau clinique de LE. Le patient porteur du variant homozygote I317<!--> <!-->M présentait un LES avec une anémie hémolytique auto-immune à l’âge de 2<!--> <!-->ans, positivité des anticorps antinucléaires (AAN) avec anti-ADN et hypocomplémentémie C3/C4. La patiente porteuse du variant hétérozygote G325C avait un phénotype de LES depuis l’âge de 5<!--> <!-->ans avec rash malaire, hypertension artérielle pulmonaire et positivité des AAN avec anti-RNP. Les patients avec LE présentaient un tableau de vasculopathie cutanée à type d’engelures ou lésions de livedo touchant principalement les orteils, les doigts et le visage, parfois compliquées d’ulcérations sévères.</p><p>Nous avons ensuite conduit des analyses fonctionnelles de ces 5 variants dans des modèles cellulaires. Un gain de fonction pour TLR7 a été observé uniquement pour les variants I317<!--> <!-->M et G325C. De manière inattendue, un mécanisme de gain de fonction pour TLR8 a été observé en présence des variants L330R, R466S et R525P (et dans une moindre mesure pour les variants I317<!--> <!-->M et G325C). Nous avons par la suite confirmé ces gains de fonction dans les cellules immunitaires (PBMCs) des patients des familles G325C et R525P. Chez la famille G325C, avec gain d’activité TLR7 et TLR8, nous avons observé une production d’interféron α plus importante dans les PBMCs après stimulation de TLR7 et dans les monocytes après stimulation de TLR8. Dans la famille R525P, avec gain d’activité TLR8 seul, nous avons observé une production d’interféron α plus importante dans les monocytes après stimulation de TLR8 et une absence de gain d’activité TLR7 dans les PBMCs, confirmant ainsi les résultats obtenus dans les modèles cellulaires.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Nous décrivons pour la première ","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141289742","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-06-01DOI: 10.1016/j.revmed.2024.04.379
T. Chazal , A. Baber , G. Clavel-Refregiers , A. Lecler
Introduction
Les critères de classification de l’ACR/EULAR 2022 prennent désormais en compte au même titre que l’examen histologique les données de l’imagerie pour le diagnostic d’artérite à cellules géantes [1]. Plusieurs publications rapportent l’intérêt de l’IRM de paroi haute résolution dans le diagnostic d’ACG où l’on retrouve classiquement une atteinte des artères temporales mais aussi fréquemment des artères ophtalmiques. Chez certains patients, l’IRM de paroi met en évidence une atteinte isolée de l’artère ophtalmique, sans atteinte des temporales et sans qu’il y ait par ailleurs d’éléments suffisants pour poser le diagnostic d’ACG. L’objectif de ce travail était de décrire les caractéristiques et le pronostic de ces vascularites isolées de l’artère ophtalmique visualisées en IRM de paroi haute résolution.
Patients et méthodes
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique dans un centre tertiaire spécialisé en ophtalmologie et en neuroradiologie. Ont été inclus les patients adultes présentant sur une IRM de paroi haute résolution un épaississement inflammatoire des parois de l’artère ophtalmique, sans autre anomalie sur les autres axes artériels.
Résultats
Dix patients ont été inclus entre janvier 2015 et mai 2023, comprenant 6 hommes et 4 femmes, d’âge moyen 65 ans. La symptomatologie ayant conduit à la réalisation de l’IRM était : une amaurose fugace (n = 2) ; une baisse d’acuité visuelle unilatérale (n = 7), une diplopie binoculaire transitoire (n = 2) ou persistante (n = 1). Trois patients avaient des douleurs orbitaires associées, 2 patients des symptômes généraux (AEG et fièvre) et un patient des arthromyalgies inflammatoires diffuses. L’examen ophtalmologique révélait une NOIAA chez 4 patients et une OACR chez 3 patients dont un patient avec à la fois une NOIAA et une OACR du même œil. Un patient avait une ophtalmoplégie complète de l’œil atteint par atteinte des nerfs III, IV et VI au niveau de l’apex orbitaire et un patient avait une atteinte musculaire isolée du droit supérieur. Un syndrome inflammatoire biologique était retrouvé chez 5/9 patients (56 %). L’IRM retrouvait une inflammation unilatérale de l’artère ophtalmique chez 9 patients et bilatérale chez 1 patient. Il était noté une prise de contraste du nerf optique chez 4 patients et un aspect de papillite chez un patient. L’inflammation s’étendait au sinus caverneux homolatéral chez un patient. Les explorations menées ne permettaient de retenir le diagnostic d’ACG chez aucun patient. Un diagnostic de vascularite systémique a été posé chez 2 patients, dans le cadre d’un lupus systémique (n = 1) et d’une périartérite noueuse (n = 1). Une aspergillose de la base du crane a été diagnostiquée et traitée avec succès chez une patiente. Six patien
{"title":"Description d’une série de cas de vascularite isolée de l’artère ophtalmique chez des patients ne remplissant pas les critères diagnostiques d’artérite à cellule géante","authors":"T. Chazal , A. Baber , G. Clavel-Refregiers , A. Lecler","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.379","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.revmed.2024.04.379","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les critères de classification de l’ACR/EULAR 2022 prennent désormais en compte au même titre que l’examen histologique les données de l’imagerie pour le diagnostic d’artérite à cellules géantes <span>[1]</span>. Plusieurs publications rapportent l’intérêt de l’IRM de paroi haute résolution dans le diagnostic d’ACG où l’on retrouve classiquement une atteinte des artères temporales mais aussi fréquemment des artères ophtalmiques. Chez certains patients, l’IRM de paroi met en évidence une atteinte isolée de l’artère ophtalmique, sans atteinte des temporales et sans qu’il y ait par ailleurs d’éléments suffisants pour poser le diagnostic d’ACG. L’objectif de ce travail était de décrire les caractéristiques et le pronostic de ces vascularites isolées de l’artère ophtalmique visualisées en IRM de paroi haute résolution.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique dans un centre tertiaire spécialisé en ophtalmologie et en neuroradiologie. Ont été inclus les patients adultes présentant sur une IRM de paroi haute résolution un épaississement inflammatoire des parois de l’artère ophtalmique, sans autre anomalie sur les autres axes artériels.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Dix patients ont été inclus entre janvier 2015 et mai 2023, comprenant 6 hommes et 4 femmes, d’âge moyen 65<!--> <!-->ans. La symptomatologie ayant conduit à la réalisation de l’IRM était : une amaurose fugace (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) ; une baisse d’acuité visuelle unilatérale (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7), une diplopie binoculaire transitoire (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) ou persistante (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Trois patients avaient des douleurs orbitaires associées, 2 patients des symptômes généraux (AEG et fièvre) et un patient des arthromyalgies inflammatoires diffuses. L’examen ophtalmologique révélait une NOIAA chez 4 patients et une OACR chez 3 patients dont un patient avec à la fois une NOIAA et une OACR du même œil. Un patient avait une ophtalmoplégie complète de l’œil atteint par atteinte des nerfs III, IV et VI au niveau de l’apex orbitaire et un patient avait une atteinte musculaire isolée du droit supérieur. Un syndrome inflammatoire biologique était retrouvé chez 5/9 patients (56 %). L’IRM retrouvait une inflammation unilatérale de l’artère ophtalmique chez 9 patients et bilatérale chez 1 patient. Il était noté une prise de contraste du nerf optique chez 4 patients et un aspect de papillite chez un patient. L’inflammation s’étendait au sinus caverneux homolatéral chez un patient. Les explorations menées ne permettaient de retenir le diagnostic d’ACG chez aucun patient. Un diagnostic de vascularite systémique a été posé chez 2 patients, dans le cadre d’un lupus systémique (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1) et d’une périartérite noueuse (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). Une aspergillose de la base du crane a été diagnostiquée et traitée avec succès chez une patiente. Six patien","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141289756","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-06-01DOI: 10.1016/j.revmed.2024.04.359
A. Mausoléo , R. Praliaud , S. Audia , J. Fadlallah , L. Languille , E. Crickx , B. Bonnotte , B. Godeau , M. Michel , M. Mahevas
Introduction
Certains patients atteints d’anémie hémolytique auto-immune à anticorps chauds (AHAI) ne présentent aucune réponse ou seulement une réponse mineure et transitoire à plusieurs lignes de traitement, incluant le rituximab, la splénectomie et les immunosuppresseurs. Ces patients multi-réfractaires présentent une morbi-mortalité élevée. L’efficacité de la dexaméthasone (Dex) combinée au bortézomib (Btz) pour cibler les plasmocytes auto-réactifs à longue durée de vie a été rapportée préalablement par notre groupe chez 8 patients atteints d’AHAI multi-réfractaire, avec une efficacité au moins partielle chez 6 d’entre eux, et une tolérance acceptable malgré la survenue de 2 neuropathies périphériques. Nous rapportons ici des données actualisées de tolérance et d’efficacité portant sur 13 patients incluant une actualisation des données de 4 patients et la description de 9 nouveaux patients.
Patients et méthodes
Cette étude observationnelle, rétrospective, multicentrique, sous l’égide du CERECAI a inclut les patients traités par Btz/Dex à titre compassionnel entre mars 2015 et février 2023 pour une AHAI réfractaire. Les données cliniques, biologiques, et évolutives des patients ont été recueillies rétrospectivement de façon standardisée. La réponse complète (RC) était définie par un taux d’hémoglobine ≥ 12 g/dL en l’absence de transfusion récente. La réponse partielle (RP) a été définie par un taux d’hémoglobine ≥ 10 g/dL avec une augmentation d’au moins 2 g/dL par rapport à l’inclusion, en l’absence de transfusion récente. L’étude a reçu l’approbation d’un comité d’éthique (00006477, HUPNVS, université Paris 7, AP–HP). Le traitement d’induction consistait en 6 cycles de 21 jours associant du Btz à la dose de 1,3 mg/m2 les jours 1, 4, 8 et 11 associés à 20 mg de Dex par semaine.
Résultats
Les données de 13 patients (7 hommes ; âge médian 53,5 ans [25–78]) ayant reçu l’association Btz/Dex ont été analysées. L’AHAI était primaire (n = 7) ou secondaire (n = 6, EVANS : n = 1, lupus : n = 2, Hodgkin : n = 2, autogreffe pour lymphome : n = 1). À l’initiation du traitement par Btz/Dex, la durée médiane d’évolution de l’AHAI était de 26 mois (3–195), et les patients avaient reçu préalablement 5 (3–9) lignes thérapeutiques. Tous étaient en échec du rituximab (RTX), et 9 en échec de splénectomie. Le taux médian d’hémoglobine avant Btz/Dex était de 6,9 g/dL (3,6–8,9 g/dL), le nombre médian de concentrés érythrocytaires transfusés était de 44 (2 à 121). Huit patients ont reçu au moins six cycles de Btz/Dex, 1 patient a reçu 5 cycles, 2 patients 4 cycles et 2 patients seulement 3 cycles. Quatre patients ont reçu des traitements con
{"title":"Nouvelles données d’efficacité et de tolérance de l’association bortezomib et dexaméthasone dans l’anémie hémolytique auto-immune réfractaire à auto-anticorps chauds","authors":"A. Mausoléo , R. Praliaud , S. Audia , J. Fadlallah , L. Languille , E. Crickx , B. Bonnotte , B. Godeau , M. Michel , M. Mahevas","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.359","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.revmed.2024.04.359","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Certains patients atteints d’anémie hémolytique auto-immune à anticorps chauds (AHAI) ne présentent aucune réponse ou seulement une réponse mineure et transitoire à plusieurs lignes de traitement, incluant le rituximab, la splénectomie et les immunosuppresseurs. Ces patients multi-réfractaires présentent une morbi-mortalité élevée. L’efficacité de la dexaméthasone (Dex) combinée au bortézomib (Btz) pour cibler les plasmocytes auto-réactifs à longue durée de vie a été rapportée préalablement par notre groupe chez 8 patients atteints d’AHAI multi-réfractaire, avec une efficacité au moins partielle chez 6 d’entre eux, et une tolérance acceptable malgré la survenue de 2 neuropathies périphériques. Nous rapportons ici des données actualisées de tolérance et d’efficacité portant sur 13 patients incluant une actualisation des données de 4 patients et la description de 9 nouveaux patients.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>Cette étude observationnelle, rétrospective, multicentrique, sous l’égide du CERECAI a inclut les patients traités par Btz/Dex à titre compassionnel entre mars 2015 et février 2023 pour une AHAI réfractaire. Les données cliniques, biologiques, et évolutives des patients ont été recueillies rétrospectivement de façon standardisée. La réponse complète (RC) était définie par un taux d’hémoglobine<!--> <!-->≥<!--> <!-->12<!--> <!-->g/dL en l’absence de transfusion récente. La réponse partielle (RP) a été définie par un taux d’hémoglobine<!--> <!-->≥<!--> <!-->10<!--> <!-->g/dL avec une augmentation d’au moins 2<!--> <!-->g/dL par rapport à l’inclusion, en l’absence de transfusion récente. L’étude a reçu l’approbation d’un comité d’éthique (00006477, HUPNVS, université Paris 7, AP–HP). Le traitement d’induction consistait en 6 cycles de 21 jours associant du Btz à la dose de 1,3<!--> <!-->mg/m<sup>2</sup> les jours 1, 4, 8 et 11 associés à 20<!--> <!-->mg de Dex par semaine.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Les données de 13 patients (7 hommes ; âge médian 53,5 ans [25–78]) ayant reçu l’association Btz/Dex ont été analysées. L’AHAI était primaire (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7) ou secondaire (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6, EVANS : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1, lupus : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2, Hodgkin : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2, autogreffe pour lymphome : <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->1). À l’initiation du traitement par Btz/Dex, la durée médiane d’évolution de l’AHAI était de 26 mois (3–195), et les patients avaient reçu préalablement 5 (3–9) lignes thérapeutiques. Tous étaient en échec du rituximab (RTX), et 9 en échec de splénectomie. Le taux médian d’hémoglobine avant Btz/Dex était de 6,9<!--> <!-->g/dL (3,6–8,9<!--> <!-->g/dL), le nombre médian de concentrés érythrocytaires transfusés était de 44 (2 à 121). Huit patients ont reçu au moins six cycles de Btz/Dex, 1 patient a reçu 5 cycles, 2 patients 4 cycles et 2 patients seulement 3 cycles. Quatre patients ont reçu des traitements con","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141289430","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-06-01DOI: 10.1016/j.revmed.2024.04.351
A. Cottu , L. Delaval , A. Forestier , A. Tomelleri , C. Campochiaro , M. Bond , J. Dion , A. Gury , X. Savary , R. Dhôte , A. Betrains , L. Bouillet , E. Liozon , E. Boris , A. Petitdemange , P. Legendre , B. Crichi , P. Kerschen , L. Carneiro-Esteves , G. Armengol , B. Terrier
Introduction
Les inhibiteurs de checkpoint immunitaire (ICI) ont considérablement amélioré le pronostic de nombreux cancers ces dernières années. Leur principe thérapeutique commun repose sur la levée d’inhibition des lymphocytes cytotoxiques qui retrouvent et/ou exacerbent leur fonction anti-tumorale. Cependant, cette levée d’inhibition s’accompagne dans 60 à 80 % des cas d’effets indésirables dysimmunitaires très variés, mimant parfois des maladies auto-immunes systémiques. Quelques observations de vascularites des gros vaisseaux induites par ICI ont été rapportées. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques et l’évolution des patients avec une vascularite des gros vaisseaux, après ou pendant un traitement par ICI, comparativement à des vascularites non immuno-induites.
Patients et méthodes
Nous avons conduit une étude européenne, multicentrique, rétrospective. Nous avons inclus des patients adultes ayant présenté une vascularite des gros vaisseaux après au moins une perfusion d’ICI. Chaque cas a été comparé à quatre contrôles avec une vascularite des gros vaisseaux non immuno-induite, appareillés sur le genre et l’âge (± 5 ans). Les patients et contrôles avaient une vascularite des gros vaisseaux définies par les critères ACR/EULAR 2022 de l’artérite à cellules géantes ou avaient une preuve en imagerie ou histologique de vascularite des gros vaisseaux.
Résultats
Vingt et un patients ont pu être inclus entre mars 2018 et janvier 2023. L’âge médian était de 70 [EIQ : 61–74] ans. Quatre (19 %) patients avaient un antécédent de pseudopolyarthrite rhizomélique ou d’artérite à cellules géantes. Les deux principaux cancers motivant le traitement par ICI étaient le mélanome (38 %) et le cancer du rein (24 %). Cinq (29 %) patients avaient reçu une combinaison de nivolumab et ipilimumab, tandis que les autres avaient reçu une monothérapie par anti-PD1 ou anti-PD-L1.
Les premières manifestations de vascularites apparaissaient en médiane après 5 [EIQ : 3–22] perfusions d’ICI et 3 [EIQ : 2–18] mois après la première perfusion. Treize (62 %) patients étaient diagnostiqués de la vascularite dans les 6 premiers mois après l’introduction des ICI.
La présentation clinique était similaire aux contrôles sauf pour la cécité, présente chez quatre (19 %) patients contre 5 (6 %) parmi les contrôles. L’aorte était la principale artère impliquée en imagerie. Une biopsie de l’artère temporale a été réalisée chez 7 patients, et était positive chez 4 d’entre eux. Cinq (26 %) patients avaient un autre effet indésirable dysimmunitaire associé, dont 3 étaient une hépatite.
Tous les patients étaient traités par corticoïdes oraux. La dose médiane initiale de prednisone était de 0,7 [EIQ : 0,7–1] mg/kg/j. Deux (11 %) des patients ont reçu du tocilizumab en première ligne de traitement, associé à la corticothérapie. Les ICI étaient réintroduits ou poursuivis pour 6 (29
{"title":"Vascularite des gros vaisseaux associées aux inhibiteurs de checkpoint immunitaire : étude rétrospective multicentrique","authors":"A. Cottu , L. Delaval , A. Forestier , A. Tomelleri , C. Campochiaro , M. Bond , J. Dion , A. Gury , X. Savary , R. Dhôte , A. Betrains , L. Bouillet , E. Liozon , E. Boris , A. Petitdemange , P. Legendre , B. Crichi , P. Kerschen , L. Carneiro-Esteves , G. Armengol , B. Terrier","doi":"10.1016/j.revmed.2024.04.351","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.revmed.2024.04.351","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les inhibiteurs de checkpoint immunitaire (ICI) ont considérablement amélioré le pronostic de nombreux cancers ces dernières années. Leur principe thérapeutique commun repose sur la levée d’inhibition des lymphocytes cytotoxiques qui retrouvent et/ou exacerbent leur fonction anti-tumorale. Cependant, cette levée d’inhibition s’accompagne dans 60 à 80 % des cas d’effets indésirables dysimmunitaires très variés, mimant parfois des maladies auto-immunes systémiques. Quelques observations de vascularites des gros vaisseaux induites par ICI ont été rapportées. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques et l’évolution des patients avec une vascularite des gros vaisseaux, après ou pendant un traitement par ICI, comparativement à des vascularites non immuno-induites.</p></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><p>Nous avons conduit une étude européenne, multicentrique, rétrospective. Nous avons inclus des patients adultes ayant présenté une vascularite des gros vaisseaux après au moins une perfusion d’ICI. Chaque cas a été comparé à quatre contrôles avec une vascularite des gros vaisseaux non immuno-induite, appareillés sur le genre et l’âge (±<!--> <!-->5 ans). Les patients et contrôles avaient une vascularite des gros vaisseaux définies par les critères ACR/EULAR 2022 de l’artérite à cellules géantes ou avaient une preuve en imagerie ou histologique de vascularite des gros vaisseaux.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Vingt et un patients ont pu être inclus entre mars 2018 et janvier 2023. L’âge médian était de 70 [EIQ : 61–74] ans. Quatre (19 %) patients avaient un antécédent de pseudopolyarthrite rhizomélique ou d’artérite à cellules géantes. Les deux principaux cancers motivant le traitement par ICI étaient le mélanome (38 %) et le cancer du rein (24 %). Cinq (29 %) patients avaient reçu une combinaison de nivolumab et ipilimumab, tandis que les autres avaient reçu une monothérapie par anti-PD1 ou anti-PD-L1.</p><p>Les premières manifestations de vascularites apparaissaient en médiane après 5 [EIQ : 3–22] perfusions d’ICI et 3 [EIQ : 2–18] mois après la première perfusion. Treize (62 %) patients étaient diagnostiqués de la vascularite dans les 6 premiers mois après l’introduction des ICI.</p><p>La présentation clinique était similaire aux contrôles sauf pour la cécité, présente chez quatre (19 %) patients contre 5 (6 %) parmi les contrôles. L’aorte était la principale artère impliquée en imagerie. Une biopsie de l’artère temporale a été réalisée chez 7 patients, et était positive chez 4 d’entre eux. Cinq (26 %) patients avaient un autre effet indésirable dysimmunitaire associé, dont 3 étaient une hépatite.</p><p>Tous les patients étaient traités par corticoïdes oraux. La dose médiane initiale de prednisone était de 0,7 [EIQ : 0,7–1] mg/kg/j. Deux (11 %) des patients ont reçu du tocilizumab en première ligne de traitement, associé à la corticothérapie. Les ICI étaient réintroduits ou poursuivis pour 6 (29","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.9,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141289460","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}