Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.363
G. Chevalier , M. Pascal , E. Siopi , L. Guenin-Macé , T. Laval , A. Riflet , I. Gomperts-Boneca , C. Demangel , B. Colsch , A. Pruvost , E. Chu-Van , A. Messager , F. Leulier , G. Lepousez , G. Eberl , P.M. Lledo
<div><h3>Introduction</h3><div>La dépression est la principale cause d’invalidité dans le monde, touchant actuellement plus de 300 millions de personnes <span><span>[1]</span></span>. Malgré la prévalence de la dépression et son impact économique considérable, sa physiopathologie reste très discutée. Pourtant, une meilleure compréhension des mécanismes conduisant à cet état est une condition préalable à l’élaboration de stratégies thérapeutiques efficaces. Cependant, démêler la pathophysiologie de la dépression est un défi, car les syndromes dépressifs sont hétérogènes et leurs étiologies sont probablement diverses. Des études expérimentales et génétiques ont mis en évidence plusieurs mécanismes, notamment des réponses inadaptées au stress avec une dysrégulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), une inflammation, une neuroplasticité réduite, des dysfonctionnements des circuits et une perturbation des systèmes neuromodulatoires.</div><div>Un certain nombre d’études convergent pour indiquer que les altérations de l’hippocampe jouent un rôle essentiel dans la pathogenèse de la dépression. Des études sur les rongeurs ont démontré que la dépression induite par le stress chronique altère la neurogenèse hippocampique adulte en partie parce que la neurogenèse hippocampique amortit la réactivité excessive de l’axe HPA en réponse au stress <span><span>[2]</span></span>. Dans cette optique, les antidépresseurs et les interventions antidépressives alternatives stimulent la neurogenèse hippocampique adulte qui, à son tour, atténue les réponses au stress et rétablit un comportement normal <span><span>[3]</span></span>.</div><div>Au cours de la dernière décennie, l’impact du microbiote symbiotique sur de nombreuses fonctions de l’hôte a été de plus en plus reconnu. La grande variété de microbes intestinaux affecte de nombreux processus, notamment l’immunité, le métabolisme et le système nerveux central. Chez les patients dépressifs, des altérations de la composition du microbiote intestinal (appelées dysbiose) ont été caractérisées. Le microbiote de patients déprimés modifie le comportement lorsqu’il est transféré à des rats traités aux antibiotiques et la dysbiose du microbiote intestinal murin est associée à plusieurs caractéristiques neurobiologiques de la dépression, telles qu’une inflammation chronique de faible intensité, une activité anormale de l’axe HPA et une diminution de la neurogenèse adulte. Cependant, les mécanismes moléculaires reliant le microbiote intestinal et les troubles de l’humeur restent largement inconnus, en partie à cause du manque de modèles expérimentaux.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Pour explorer le rôle causal du microbiote intestinal dans les comportements dépressifs induits par le stress, nous avons utilisé d’application d’un stress chronique léger imprévisible (<em>Unpredictable Chronic Mild Stress</em>, UCMS), un modèle murin de dépression, et le transfert de microbiote fécal (FMT) de donn
{"title":"Les effets du microbiote sur la dépression sont médiés par le système endocannabinoïde","authors":"G. Chevalier , M. Pascal , E. Siopi , L. Guenin-Macé , T. Laval , A. Riflet , I. Gomperts-Boneca , C. Demangel , B. Colsch , A. Pruvost , E. Chu-Van , A. Messager , F. Leulier , G. Lepousez , G. Eberl , P.M. Lledo","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.363","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.363","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La dépression est la principale cause d’invalidité dans le monde, touchant actuellement plus de 300 millions de personnes <span><span>[1]</span></span>. Malgré la prévalence de la dépression et son impact économique considérable, sa physiopathologie reste très discutée. Pourtant, une meilleure compréhension des mécanismes conduisant à cet état est une condition préalable à l’élaboration de stratégies thérapeutiques efficaces. Cependant, démêler la pathophysiologie de la dépression est un défi, car les syndromes dépressifs sont hétérogènes et leurs étiologies sont probablement diverses. Des études expérimentales et génétiques ont mis en évidence plusieurs mécanismes, notamment des réponses inadaptées au stress avec une dysrégulation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HPA), une inflammation, une neuroplasticité réduite, des dysfonctionnements des circuits et une perturbation des systèmes neuromodulatoires.</div><div>Un certain nombre d’études convergent pour indiquer que les altérations de l’hippocampe jouent un rôle essentiel dans la pathogenèse de la dépression. Des études sur les rongeurs ont démontré que la dépression induite par le stress chronique altère la neurogenèse hippocampique adulte en partie parce que la neurogenèse hippocampique amortit la réactivité excessive de l’axe HPA en réponse au stress <span><span>[2]</span></span>. Dans cette optique, les antidépresseurs et les interventions antidépressives alternatives stimulent la neurogenèse hippocampique adulte qui, à son tour, atténue les réponses au stress et rétablit un comportement normal <span><span>[3]</span></span>.</div><div>Au cours de la dernière décennie, l’impact du microbiote symbiotique sur de nombreuses fonctions de l’hôte a été de plus en plus reconnu. La grande variété de microbes intestinaux affecte de nombreux processus, notamment l’immunité, le métabolisme et le système nerveux central. Chez les patients dépressifs, des altérations de la composition du microbiote intestinal (appelées dysbiose) ont été caractérisées. Le microbiote de patients déprimés modifie le comportement lorsqu’il est transféré à des rats traités aux antibiotiques et la dysbiose du microbiote intestinal murin est associée à plusieurs caractéristiques neurobiologiques de la dépression, telles qu’une inflammation chronique de faible intensité, une activité anormale de l’axe HPA et une diminution de la neurogenèse adulte. Cependant, les mécanismes moléculaires reliant le microbiote intestinal et les troubles de l’humeur restent largement inconnus, en partie à cause du manque de modèles expérimentaux.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Pour explorer le rôle causal du microbiote intestinal dans les comportements dépressifs induits par le stress, nous avons utilisé d’application d’un stress chronique léger imprévisible (<em>Unpredictable Chronic Mild Stress</em>, UCMS), un modèle murin de dépression, et le transfert de microbiote fécal (FMT) de donn","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A384-A385"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719899","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.376
P. Loiseau , D. Chatelain , J. Schmidt , P. Duhaut
<div><h3>Introduction</h3><div>L’imagerie a gagné en intérêt dans le diagnostic d’artérite à cellules géantes (ACG). Cependant, la biopsie d’artère temporale (BAT) garde une place importante dans les critères ACR/EULAR de 2022 <span><span>[1]</span></span>. Il n’y a aujourd’hui pas de consensus sur la façon dont une BAT doit être analysée. L’atteinte de l’artère temporale pouvant être segmentaire, une orientation longitudinale plutôt que transversale pourrait avoir un intérêt dans le diagnostic d’artérite temporale. L’objectif de l’étude était d’évaluer le rendement diagnostique de l’orientation longitudinale de la BAT par rapport à l’orientation transversale dans le diagnostic d’artérite temporale.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Cette étude a été réalisée à partir d’une étude multicentrique ayant débutée en 1991 dont le but était de constituer une cohorte de patients atteints d’ACG et de pseudo-polyarthrite rhizomélique (PPR). Le design, les critères d’inclusions et d’exclusions ont été rapportés dans des publications antérieures <span><span>[2]</span></span>. Les échantillons de BAT des patients ont été relus par deux anatomopathologistes qui étaient en aveugle sur les données cliniques et biologiques. Le nombre de BAT positive a été comparé en fonction de l’orientation de la section de la biopsie (transversale ou longitudinale). Une analyse après ajustement sur les facteurs cliniques et biologiques influençant la positivité de la BAT a été réalisée. Les caractéristiques histologiques détaillées ont été comparées entre les deux types d’orientations des échantillons de BAT. Nous avons réalisé des analyses en sous-groupes : en excluant les PPR, en incluant uniquement les patients ayant les critères ACR 1990, puis ACR/EULAR 2022.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’étude a inclus 425 patients avec une orientation transversale de la BAT (âge moyen 74,5 ans, 70,6 % de femmes) et 69 patients avec une orientation longitudinale de la BAT (âge moyen 75,1 ans, 81,2 % de femmes). Après ajustement sur les facteurs cliniques et biologiques influençant la positivité de la BAT, l’orientation longitudinale de celle-ci a été associée à un taux plus élevé de biopsies positives (OR 2,49 ; 95 % CI 1,15 à 5,38), conduisant à un gain de 18 % de BAT positives. La présence de cellules géantes était plus fréquente (OR 2,48 ; 95 % CI 1,23 à 4,98) en coupe longitudinale qu’en coupe transversale, de même que la présence de cellules inflammatoires (OR 3,93 ; 95 % CI 1,85 à 8,34), d’œdème de l’intima (OR 1,78 ; 95 % CI 1,05 à 3,02), d’inflammation des vasa-vasorum (OR 1,97 ; 95 % CI 1,15 à 3,37) et de rupture de la limitante élastique interne (OR 2,94 ; 95 % CI 1,61 à 5,35). Dans les analyses de sous-groupes, un taux plus élevé de BAT positives a également été observé pour les échantillons de BAT avec une orientation longitudinale.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Pour optimiser le diagnostic d’artérite sur les BAT, diverses propositions ont
导言影像学在巨细胞动脉炎(GCA)的诊断中变得越来越重要。然而,颞动脉活检(TAB)在 2022 年 ACR/EULAR 标准中仍占有重要地位[1]。关于如何分析 TAB,目前尚未达成共识。由于颞动脉受累可能是节段性的,因此纵向而非横向取材有助于诊断颞动脉炎。本研究的目的是评估在诊断颞动脉炎时TAO的纵向与横向方向的诊断率。研究的设计、纳入和排除标准已在以前的出版物中报告过[2]。患者的 BAT 样本由两名病理学家审查,他们对患者的临床和生物学数据保密。根据活检切片的方向(横向或纵向)对阳性 BAT 的数量进行比较。对影响 TAB 阳性的临床和生物学因素进行了调整。比较了两种BAT标本方向的详细组织学特征。我们进行了亚组分析:排除 PPRs,仅纳入符合 ACR 1990 标准的患者,然后纳入符合 ACR/EULAR 2022 标准的患者。结果该研究纳入了 425 例横向 BAT 患者(平均年龄 74.5 岁,70.6% 为女性)和 69 例纵向 BAT 患者(平均年龄 75.1 岁,81.2% 为女性)。在调整了影响TAO阳性率的临床和生物学因素后,纵向TAO取向与较高的阳性活检率相关(OR 2.49;95% CI 1.15-5.38),导致阳性TAO增加了18%。与横切面相比,纵切面出现巨细胞的频率更高(OR 2.48;95% CI 1.23 至 4.98),出现炎性细胞的频率也更高(OR 3.93 ;95%CI:1.85 至 8.34)、内膜水肿(OR:1.78;95%CI:1.05 至 3.02)、输精管炎症(OR:1.97;95%CI:1.15 至 3.37)和内部弹性边界破裂(OR:2.94;95%CI:1.61 至 5.35)。在亚组分析中,还观察到纵向取向的 TAO 样本的 TAO 阳性率较高。一些研究评估了进行双侧 TAO 的价值,另一些研究则试图估算避免假阴性的最小 TAO 大小。然而,结果有时并不一致,也没有明确定义的最佳TAO长度。在文献中,TAO切片的横向取向似乎是规则,但如何分析TAO很少有详细说明。文献中没有数据显示TAO纵向取向比横向取向更有价值。我们的研究显示,TAB纵向取材对颞动脉炎的诊断率提高了18%。不过,每个活检样本来自不同的患者。尽管我们根据可能影响 BAT 结果的其他因素对结果进行了调整,但比较在同一患者身上进行的两种取向还是很有意义的。这项研究还对不同方向的 TAO 组织学数据进行了非常详细的分析。
{"title":"Intérêt de l’orientation longitudinale de la biopsie d’artère temporale pour le diagnostic d’artérite à cellules géantes","authors":"P. Loiseau , D. Chatelain , J. Schmidt , P. Duhaut","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.376","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.376","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’imagerie a gagné en intérêt dans le diagnostic d’artérite à cellules géantes (ACG). Cependant, la biopsie d’artère temporale (BAT) garde une place importante dans les critères ACR/EULAR de 2022 <span><span>[1]</span></span>. Il n’y a aujourd’hui pas de consensus sur la façon dont une BAT doit être analysée. L’atteinte de l’artère temporale pouvant être segmentaire, une orientation longitudinale plutôt que transversale pourrait avoir un intérêt dans le diagnostic d’artérite temporale. L’objectif de l’étude était d’évaluer le rendement diagnostique de l’orientation longitudinale de la BAT par rapport à l’orientation transversale dans le diagnostic d’artérite temporale.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Cette étude a été réalisée à partir d’une étude multicentrique ayant débutée en 1991 dont le but était de constituer une cohorte de patients atteints d’ACG et de pseudo-polyarthrite rhizomélique (PPR). Le design, les critères d’inclusions et d’exclusions ont été rapportés dans des publications antérieures <span><span>[2]</span></span>. Les échantillons de BAT des patients ont été relus par deux anatomopathologistes qui étaient en aveugle sur les données cliniques et biologiques. Le nombre de BAT positive a été comparé en fonction de l’orientation de la section de la biopsie (transversale ou longitudinale). Une analyse après ajustement sur les facteurs cliniques et biologiques influençant la positivité de la BAT a été réalisée. Les caractéristiques histologiques détaillées ont été comparées entre les deux types d’orientations des échantillons de BAT. Nous avons réalisé des analyses en sous-groupes : en excluant les PPR, en incluant uniquement les patients ayant les critères ACR 1990, puis ACR/EULAR 2022.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>L’étude a inclus 425 patients avec une orientation transversale de la BAT (âge moyen 74,5 ans, 70,6 % de femmes) et 69 patients avec une orientation longitudinale de la BAT (âge moyen 75,1 ans, 81,2 % de femmes). Après ajustement sur les facteurs cliniques et biologiques influençant la positivité de la BAT, l’orientation longitudinale de celle-ci a été associée à un taux plus élevé de biopsies positives (OR 2,49 ; 95 % CI 1,15 à 5,38), conduisant à un gain de 18 % de BAT positives. La présence de cellules géantes était plus fréquente (OR 2,48 ; 95 % CI 1,23 à 4,98) en coupe longitudinale qu’en coupe transversale, de même que la présence de cellules inflammatoires (OR 3,93 ; 95 % CI 1,85 à 8,34), d’œdème de l’intima (OR 1,78 ; 95 % CI 1,05 à 3,02), d’inflammation des vasa-vasorum (OR 1,97 ; 95 % CI 1,15 à 3,37) et de rupture de la limitante élastique interne (OR 2,94 ; 95 % CI 1,61 à 5,35). Dans les analyses de sous-groupes, un taux plus élevé de BAT positives a également été observé pour les échantillons de BAT avec une orientation longitudinale.</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Pour optimiser le diagnostic d’artérite sur les BAT, diverses propositions ont ","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A392"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721540","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.340
A. Murarasu , G. Guettrot-Imbert , V. Le Guern , E. Lazaro , A. Deroux , O. Souchaud-Debouverie , P. Orquevaux , V. Langlois , N. Ferreira-Maldent , T. Goulenok , L. Perard , V. Poindron , N. Martin-Silva , F. Sarrot-Reynauld , N. Belhomme , E. Pannier , A. Molto , Y. Nguyen , N. Costedoat-Chalumeau , le groupe GR2
<div><h3>Introduction</h3><div>Les données prospectives sur la fréquence et les facteurs associés aux complications néonatales chez les femmes ayant un syndrome des antiphospholipides (SAPL) sont rares et hétérogènes. La principale étude disponible est l’étude américaine prospective PROMISSE <span><span>[1]</span></span> qui met en évidence 19 % de complications néonatales au cours de 144 grossesses de patientes porteuses d’une biologie antiphospholipides sans que l’on sache ce qu’il en est pour celles ayant un SAPL. Nous rapportons les résultats obtenus dans le cadre de l’étude prospective observationnelle française du GR2.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Les critères d’inclusion étaient : une grossesse évolutive à 12 semaines d’aménorrhée (SA) incluse dans l’étude du GR2, ayant débuté avant mars 2023, chez une patiente ayant un SAPL selon les critères de 2006 <span><span>[2]</span></span>. Les critères d’exclusion étaient une protéinurie<!--> <!-->><!--> <!-->1<!--> <!-->g/g, une créatinine<!--> <!-->><!--> <!-->100<!--> <!-->μmol/L ou la gémellarité. En cas d’inclusions multiples, la première grossesse incluse par patiente répondant aux critères était analysée <span><span>[3]</span></span>.</div><div>Le critère de jugement principal (CJP) était la survenue d’une complication obstétricale, définie par l’un des évènements suivants : mort fœtale in utero (MFIU) par ailleurs inexpliquée, mort néonatale, prématurité avant 34 SA liée à une insuffisance placentaire (retard de croissance in utero, prééclampsie, syndrome HELLP (<em>Hemolysis, Elevated Liver enzymes and Low Platelet count</em>), hématome rétroplacentaire), ou petit poids pour l’âge gestationnel sévère (PPAG ; ≤ 3<sup>e</sup> percentile)<em>.</em></div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 267 grossesses ont été analysées : le SAPL était thrombotique pour 129 (48 %), obstétrical uniquement pour 138 (52 %). Un anticoagulant circulant (ACC) était présent chez 125 femmes (51 %, 23 données manquantes (DM)) et un lupus systémique (LS) était associé chez 61 (23 %). Le traitement associait de l’aspirine (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->262,98 %) à une héparinothérapie (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->260, 97 % dont 124 (48 %) à dose anticoagulante), et de l’hydroxychloroquine (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->150 (56 %), dont <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->60/61 (98 %) en cas de LS associé).</div><div>Au total, 258 grossesses ont été analysées après exclusion de 6 interruptions médicales de grossesses pour malformations et 2 fausses couches tardives sans MFIU, et une grossesse pour données manquantes sur le CJP. Une complication obstétricale était observée pour 39 grossesses (15 %) avec une MFIU (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8, 3 %), une prématurité avant 34 SA secondaire à l’insuffisance placentaire (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->20, 8 %), un PPAG sévère (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->17, 7 %), et/ou une mort néonatale (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4, 2 %).</div><div>Le CJP était assoc
{"title":"Facteurs associés à la morbi-mortalité néonatale chez 267 patientes porteuses d’un syndrome des antiphospholipides incluses dans l’étude prospective du GR2","authors":"A. Murarasu , G. Guettrot-Imbert , V. Le Guern , E. Lazaro , A. Deroux , O. Souchaud-Debouverie , P. Orquevaux , V. Langlois , N. Ferreira-Maldent , T. Goulenok , L. Perard , V. Poindron , N. Martin-Silva , F. Sarrot-Reynauld , N. Belhomme , E. Pannier , A. Molto , Y. Nguyen , N. Costedoat-Chalumeau , le groupe GR2","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.340","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.340","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les données prospectives sur la fréquence et les facteurs associés aux complications néonatales chez les femmes ayant un syndrome des antiphospholipides (SAPL) sont rares et hétérogènes. La principale étude disponible est l’étude américaine prospective PROMISSE <span><span>[1]</span></span> qui met en évidence 19 % de complications néonatales au cours de 144 grossesses de patientes porteuses d’une biologie antiphospholipides sans que l’on sache ce qu’il en est pour celles ayant un SAPL. Nous rapportons les résultats obtenus dans le cadre de l’étude prospective observationnelle française du GR2.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Les critères d’inclusion étaient : une grossesse évolutive à 12 semaines d’aménorrhée (SA) incluse dans l’étude du GR2, ayant débuté avant mars 2023, chez une patiente ayant un SAPL selon les critères de 2006 <span><span>[2]</span></span>. Les critères d’exclusion étaient une protéinurie<!--> <!-->><!--> <!-->1<!--> <!-->g/g, une créatinine<!--> <!-->><!--> <!-->100<!--> <!-->μmol/L ou la gémellarité. En cas d’inclusions multiples, la première grossesse incluse par patiente répondant aux critères était analysée <span><span>[3]</span></span>.</div><div>Le critère de jugement principal (CJP) était la survenue d’une complication obstétricale, définie par l’un des évènements suivants : mort fœtale in utero (MFIU) par ailleurs inexpliquée, mort néonatale, prématurité avant 34 SA liée à une insuffisance placentaire (retard de croissance in utero, prééclampsie, syndrome HELLP (<em>Hemolysis, Elevated Liver enzymes and Low Platelet count</em>), hématome rétroplacentaire), ou petit poids pour l’âge gestationnel sévère (PPAG ; ≤ 3<sup>e</sup> percentile)<em>.</em></div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 267 grossesses ont été analysées : le SAPL était thrombotique pour 129 (48 %), obstétrical uniquement pour 138 (52 %). Un anticoagulant circulant (ACC) était présent chez 125 femmes (51 %, 23 données manquantes (DM)) et un lupus systémique (LS) était associé chez 61 (23 %). Le traitement associait de l’aspirine (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->262,98 %) à une héparinothérapie (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->260, 97 % dont 124 (48 %) à dose anticoagulante), et de l’hydroxychloroquine (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->150 (56 %), dont <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->60/61 (98 %) en cas de LS associé).</div><div>Au total, 258 grossesses ont été analysées après exclusion de 6 interruptions médicales de grossesses pour malformations et 2 fausses couches tardives sans MFIU, et une grossesse pour données manquantes sur le CJP. Une complication obstétricale était observée pour 39 grossesses (15 %) avec une MFIU (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8, 3 %), une prématurité avant 34 SA secondaire à l’insuffisance placentaire (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->20, 8 %), un PPAG sévère (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->17, 7 %), et/ou une mort néonatale (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->4, 2 %).</div><div>Le CJP était assoc","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A367"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721202","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.371
J.S. Rech , A. Santin , F. Lionnet , S. Mattioni , E. Dubreucq Guerif , O. Steichen , P.Y. Boelle
<div><h3>Introduction</h3><div>Acute painful episodes and acute chest syndromes are common complications of sickle cell disease (SCD), often leading to emergency department (ED) visits. ED utilization differs among patients with SCD and varies over time for most individual. Factors such as genotype, age, sex, medication adherence, previous SCD complications, psychiatric comorbidities, and meteorological conditions have been suggested as contributors to this variability. This study aims to identify the main patterns of ED utilization in adults with SCD, and describe associated factors.</div></div><div><h3>Patients and methods</h3><div>We analyzed data from all adults with SCD followed up at a French reference center and hospitalized at least once between October 1, 2013 and December 31, 2019. We used a Cox model for recurrent events with fixed and time dependent variables to estimate (i) the cumulative risk of ED visits and (ii) its variability over time. We then applied clustering methods on these two dimensions to identify typical patterns of ED utilization and compared the characteristics of individuals across these patterns.</div></div><div><h3>Results</h3><div>We included 656 adults with SCD, accounting for 9,080 ED visits over a median follow-up of 5 years (interquartile range [IQR] 3–6), corresponding to 1 ED visit per patient per year (IQR 1–3). Of these visits, 5,157 (57%) resulted in home discharge, 3,573 (39%) led to hospital admission, and 350 (4%) required transfer to the intensive care unit.</div><div>Two clusters of patients emerged, based on their ED utilization: 529 (81%) with low ED use, accounting for 2,924 ED visits (32%); 127 (19%) with high ED use, accounting for 6,156 ED visits (68%). Patients in the high-use group had a higher prevalence of usual risk factors for ED visit, such as younger age, SS/Sβ0 genotype or past acute chest syndrome. They also had a significantly higher prevalence of psychiatric comorbidities (56% vs. 14%, <em>P</em> <!--><<!--> <!-->0.001), notably anxious disorders (40% vs. 6%, <em>P</em> <!--><<!--> <!-->0.001).</div><div>All individuals in the high-use group experienced bursts of ED visits, defined as at least 3 visits within 3 months and at least 3 times more than during the previous 3 months. This burst pattern was uncommon in the low-use group (7% of patients). Among patient prone to bursts, ED visits spaced less than a month apart were followed by a significantly increased risk of a new ED visit within the next month (adjusted hazard ratio 3.49 [95%CI 2.95–4.06]).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Our findings highlight two main patterns of ED utilization in adults with SCD, with a small subset of patients (19%) accounting for more than two thirds of ED visits (68%). These high-use patients have a markedly higher prevalence of psychiatric comorbidities and frequently experience bursts of ED visits, which strongly predict subsequent visits in the short term. These findings underscore
{"title":"Patterns of emergency department utilization in adults with sickle cell disease","authors":"J.S. Rech , A. Santin , F. Lionnet , S. Mattioni , E. Dubreucq Guerif , O. Steichen , P.Y. Boelle","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.371","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.371","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Acute painful episodes and acute chest syndromes are common complications of sickle cell disease (SCD), often leading to emergency department (ED) visits. ED utilization differs among patients with SCD and varies over time for most individual. Factors such as genotype, age, sex, medication adherence, previous SCD complications, psychiatric comorbidities, and meteorological conditions have been suggested as contributors to this variability. This study aims to identify the main patterns of ED utilization in adults with SCD, and describe associated factors.</div></div><div><h3>Patients and methods</h3><div>We analyzed data from all adults with SCD followed up at a French reference center and hospitalized at least once between October 1, 2013 and December 31, 2019. We used a Cox model for recurrent events with fixed and time dependent variables to estimate (i) the cumulative risk of ED visits and (ii) its variability over time. We then applied clustering methods on these two dimensions to identify typical patterns of ED utilization and compared the characteristics of individuals across these patterns.</div></div><div><h3>Results</h3><div>We included 656 adults with SCD, accounting for 9,080 ED visits over a median follow-up of 5 years (interquartile range [IQR] 3–6), corresponding to 1 ED visit per patient per year (IQR 1–3). Of these visits, 5,157 (57%) resulted in home discharge, 3,573 (39%) led to hospital admission, and 350 (4%) required transfer to the intensive care unit.</div><div>Two clusters of patients emerged, based on their ED utilization: 529 (81%) with low ED use, accounting for 2,924 ED visits (32%); 127 (19%) with high ED use, accounting for 6,156 ED visits (68%). Patients in the high-use group had a higher prevalence of usual risk factors for ED visit, such as younger age, SS/Sβ0 genotype or past acute chest syndrome. They also had a significantly higher prevalence of psychiatric comorbidities (56% vs. 14%, <em>P</em> <!--><<!--> <!-->0.001), notably anxious disorders (40% vs. 6%, <em>P</em> <!--><<!--> <!-->0.001).</div><div>All individuals in the high-use group experienced bursts of ED visits, defined as at least 3 visits within 3 months and at least 3 times more than during the previous 3 months. This burst pattern was uncommon in the low-use group (7% of patients). Among patient prone to bursts, ED visits spaced less than a month apart were followed by a significantly increased risk of a new ED visit within the next month (adjusted hazard ratio 3.49 [95%CI 2.95–4.06]).</div></div><div><h3>Discussion</h3><div>Our findings highlight two main patterns of ED utilization in adults with SCD, with a small subset of patients (19%) accounting for more than two thirds of ED visits (68%). These high-use patients have a markedly higher prevalence of psychiatric comorbidities and frequently experience bursts of ED visits, which strongly predict subsequent visits in the short term. These findings underscore","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A389-A390"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721547","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.368
C. Gerardin , A. Remaki , J. Ung , P. Pagès , P. Wajsburt , G. Faure , T. Petit-Jean , X. Tannier
<div><h3>Introduction</h3><div>Dans le contexte de l’utilisation secondaire des données issues du soins rassemblées dans le dossier patient informatisé, les analyses rétrospectives réalisées utilisent essentiellement les données structurées-tels que les codes CIM10, les données de biologies etc. mais ignorent souvent les informations clés consignées dans le texte libre par les cliniciens dans les comptes-rendus hospitaliers qui sont pourtant essentielles pour la caractérisation fine des patients et de l’évolution de leur maladie au cours du temps.</div><div>Cette étude vise à prouver qu’il est possible de mieux caractériser les patients atteints de maladies immuno-inflammatoires à partir de leurs dossiers informatisés en exploitant directement les données présentent dans les comptes-rendus médicaux. En particulier, nous avons cherché à démontrer que l’extraction des résultats de tests de laboratoire et des traitements médicamenteux chez des patients atteints de maladies inflammatoires à médiation immunitaire enrichit les informations structurées, permettant ainsi un profilage plus complet et précis des patients. Les quatre maladies ciblées étaient le lupus érythémateux disséminé, la sclérose systémique, le syndrome des antiphospholipides et l’artérite de Takayasu.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Nous avons collecté les dossiers médicaux de patients hospitalisés entre 2012 et 2021, diagnostiqués avec l’une des quatre maladies étudiées, avec au moins un compte-rendu disponible, à partir de la base de données de l’AP–HP. Les informations sur les tests de laboratoire et les traitements médicamenteux ont été extraites des résumés de sortie en utilisant des algorithmes de traitement automatique du langage naturel proches du modèle GPT. Ces données ont ensuite été standardisées à l’aide des systèmes de codage SNOMED CT pour les tests de laboratoire et ATC pour les médicaments, afin de les intégrer aux données structurées et faciliter leur analyse.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les algorithmes ont été testés et validés sur un échantillon de 103 résumés de sortie annotés manuellement. L’extraction d’entités d’intérêt a montré un score F1 de 0,72 IC95 [0,64–0,80] pour les tests de laboratoire et de 0,86 [0,80 ; 0,90] pour les médicaments. Ces algorithmes ont été appliqués à un ensemble de 18 604 dossiers médicaux électroniques, avec une importante augmentation de la détection des marqueurs diagnostiques et des traitements par rapport à l’analyse des données structurées seules. Par exemple, dans la cohorte lupus, la détection de la positivité des anticorps antinucléaires chez les patients a augmenté de 53,6 % (en valeur absolue) et la détection des patients sous hydroxychloroquine a augmenté de 63,4 % ; de même, dans la cohorte syndrome des antiphospholipides, le nombre de patients traités par anti-vitamine K était 41 % plus élevé avec cette méthode. La précision des algorithmes a été vérifiée manuellement sur un échantillon de 2
{"title":"Améliorer la caractérisation phénotypique des patients atteints de maladies inflammatoires à médiation immunitaire par l’analyse automatique des comptes-rendus hospitaliers","authors":"C. Gerardin , A. Remaki , J. Ung , P. Pagès , P. Wajsburt , G. Faure , T. Petit-Jean , X. Tannier","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.368","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.368","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Dans le contexte de l’utilisation secondaire des données issues du soins rassemblées dans le dossier patient informatisé, les analyses rétrospectives réalisées utilisent essentiellement les données structurées-tels que les codes CIM10, les données de biologies etc. mais ignorent souvent les informations clés consignées dans le texte libre par les cliniciens dans les comptes-rendus hospitaliers qui sont pourtant essentielles pour la caractérisation fine des patients et de l’évolution de leur maladie au cours du temps.</div><div>Cette étude vise à prouver qu’il est possible de mieux caractériser les patients atteints de maladies immuno-inflammatoires à partir de leurs dossiers informatisés en exploitant directement les données présentent dans les comptes-rendus médicaux. En particulier, nous avons cherché à démontrer que l’extraction des résultats de tests de laboratoire et des traitements médicamenteux chez des patients atteints de maladies inflammatoires à médiation immunitaire enrichit les informations structurées, permettant ainsi un profilage plus complet et précis des patients. Les quatre maladies ciblées étaient le lupus érythémateux disséminé, la sclérose systémique, le syndrome des antiphospholipides et l’artérite de Takayasu.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Nous avons collecté les dossiers médicaux de patients hospitalisés entre 2012 et 2021, diagnostiqués avec l’une des quatre maladies étudiées, avec au moins un compte-rendu disponible, à partir de la base de données de l’AP–HP. Les informations sur les tests de laboratoire et les traitements médicamenteux ont été extraites des résumés de sortie en utilisant des algorithmes de traitement automatique du langage naturel proches du modèle GPT. Ces données ont ensuite été standardisées à l’aide des systèmes de codage SNOMED CT pour les tests de laboratoire et ATC pour les médicaments, afin de les intégrer aux données structurées et faciliter leur analyse.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les algorithmes ont été testés et validés sur un échantillon de 103 résumés de sortie annotés manuellement. L’extraction d’entités d’intérêt a montré un score F1 de 0,72 IC95 [0,64–0,80] pour les tests de laboratoire et de 0,86 [0,80 ; 0,90] pour les médicaments. Ces algorithmes ont été appliqués à un ensemble de 18 604 dossiers médicaux électroniques, avec une importante augmentation de la détection des marqueurs diagnostiques et des traitements par rapport à l’analyse des données structurées seules. Par exemple, dans la cohorte lupus, la détection de la positivité des anticorps antinucléaires chez les patients a augmenté de 53,6 % (en valeur absolue) et la détection des patients sous hydroxychloroquine a augmenté de 63,4 % ; de même, dans la cohorte syndrome des antiphospholipides, le nombre de patients traités par anti-vitamine K était 41 % plus élevé avec cette méthode. La précision des algorithmes a été vérifiée manuellement sur un échantillon de 2","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A387-A388"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721603","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.385
A. Kachaner , A. Mageau , J.F. Timsit , A. Strukov , T. Papo , K. Sacre
Introduction
Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie auto-immune systémique rare pouvant débuter dans l’enfance. L’objectif de ce travail était de caractériser d’un point de vue démographique et clinique les patients ayant un LES de début pédiatrique.
Patients et méthodes
Étude observationnelle rétrospective à partir de la base du PMSI (Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information) nationale, qui recueille les données hospitalières sur l’ensemble du territoire français, sur la période 2011–2020.
Résultats
50 519 patients ayant un LES et au moins une hospitalisation en France sur la période d’étude ont été identifiés. Parmi eux, 1268 (2,5 %) patients avaient un LES de début pédiatrique (i.e. ayant débuté avant l’âge de 16 ans) permettant, en rapportant le nombre de cas à la population française (données INSEE), d’estimer la prévalence du LES pédiatrique en France à 9,2 cas/100 000 habitants. L’âge médian des patients à LES pédiatrique était de 13 [10-15] ans. Le sexe ratio (F/H) était de 1,3 lorsque le diagnostic était porté avant l’âge de 1 an et de 4,2 lorsqu’il était porté entre 15 et 16 ans. Au diagnostic, 984 (78 %) patient avaient une forme systémique de LES et 284 (22 %) une forme cutanée isolée. On identifiait 336 (27 %) patients avec une glomérulopathie, 81 (6 %) avec une néphropathie tubulo-interstitielle et 90 (7 %) avec une maladie rénale chronique. Trente-neuf (3 %) patients étaient pris en charge en dialyse et 5 (0,4 %) avaient bénéficié d’une transplantation rénale. Un quart des patients avait une maladie auto-immune associée au LES dont les plus fréquentes étaient le purpura thrombopénique immunologique (6 %), l’anémie hémolytique auto immune (5 %) et la dermatomyosite (4 %). Au total, 631 (50 %) patients ont présenté un épisode infectieux lors d’une hospitalisation. Huit (0,6 %) cas de cancers et 6 (0,5 %) cas d’hémopathies étaient également rapportés.
Conclusion
Cette étude de dimension nationale décrit les patients ayant un LES de début pédiatrique et met en évidence une fréquence importante des épisodes infectieux hospitaliers dans cette population.
导言系统性红斑狼疮(SLE)是一种罕见的系统性自身免疫疾病,可在儿童时期发病。本研究旨在从人口统计学和临床角度分析儿科系统性红斑狼疮患者的特征。患者和方法回顾性观察研究使用了全国性的PMSI(Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information)数据库,该数据库收集了2011-2020年间全法国的医院数据。将病例数除以法国人口(INSEE数据),我们可以估算出法国儿童系统性红斑狼疮的发病率为9.2例/10万居民。儿童系统性红斑狼疮患者的中位年龄为13 [10-15]岁。1岁前确诊的性别比(F/M)为1.3,15至16岁确诊的性别比(F/M)为4.2。确诊时,984 名(78%)患者为全身型系统性红斑狼疮,284 名(22%)患者为孤立的皮肤型系统性红斑狼疮。336名(27%)患者患有肾小球病,81名(6%)患者患有肾小管间质性肾病,90名(7%)患者患有慢性肾病。39名(3%)患者接受了透析治疗,5名(0.4%)接受了肾移植手术。四分之一的患者患有与系统性红斑狼疮相关的自身免疫性疾病,其中最常见的是免疫性血小板减少性紫癜(6%)、自身免疫性溶血性贫血(5%)和皮肌炎(4%)。共有 631 名(50%)患者在住院期间出现感染症状。结论:这项全国性的研究描述了儿科系统性红斑狼疮患者的情况,并强调了这一人群在医院感染的高发病率。
{"title":"Données démographiques et caractéristiques cliniques des patients atteints de lupus à début pédiatrique : étude observationnelle rétrospective utilisant les données du PMSI national","authors":"A. Kachaner , A. Mageau , J.F. Timsit , A. Strukov , T. Papo , K. Sacre","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.385","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.385","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie auto-immune systémique rare pouvant débuter dans l’enfance. L’objectif de ce travail était de caractériser d’un point de vue démographique et clinique les patients ayant un LES de début pédiatrique.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude observationnelle rétrospective à partir de la base du PMSI (Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information) nationale, qui recueille les données hospitalières sur l’ensemble du territoire français, sur la période 2011–2020.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>50 519 patients ayant un LES et au moins une hospitalisation en France sur la période d’étude ont été identifiés. Parmi eux, 1268 (2,5 %) patients avaient un LES de début pédiatrique (i.e. ayant débuté avant l’âge de 16 ans) permettant, en rapportant le nombre de cas à la population française (données INSEE), d’estimer la prévalence du LES pédiatrique en France à 9,2 cas/100 000 habitants. L’âge médian des patients à LES pédiatrique était de 13 [10-15] ans. Le sexe ratio (F/H) était de 1,3 lorsque le diagnostic était porté avant l’âge de 1 an et de 4,2 lorsqu’il était porté entre 15 et 16 ans. Au diagnostic, 984 (78 %) patient avaient une forme systémique de LES et 284 (22 %) une forme cutanée isolée. On identifiait 336 (27 %) patients avec une glomérulopathie, 81 (6 %) avec une néphropathie tubulo-interstitielle et 90 (7 %) avec une maladie rénale chronique. Trente-neuf (3 %) patients étaient pris en charge en dialyse et 5 (0,4 %) avaient bénéficié d’une transplantation rénale. Un quart des patients avait une maladie auto-immune associée au LES dont les plus fréquentes étaient le purpura thrombopénique immunologique (6 %), l’anémie hémolytique auto immune (5 %) et la dermatomyosite (4 %). Au total, 631 (50 %) patients ont présenté un épisode infectieux lors d’une hospitalisation. Huit (0,6 %) cas de cancers et 6 (0,5 %) cas d’hémopathies étaient également rapportés.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude de dimension nationale décrit les patients ayant un LES de début pédiatrique et met en évidence une fréquence importante des épisodes infectieux hospitaliers dans cette population.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A398"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721614","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.358
S. Speca , S. Dubucquoi , T. Guerrier , B. Daunou , A. Largy , L. Guilbert , E. Ledoult , V. Sobanski , J. Poissy , D. Launay , Lille COVID Research Network (LICORNE)
<div><h3>Introduction</h3><div>La maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) est une pathologie multisystémique affectant principalement les poumons, pouvant entraîner un SDRA. Malgré les progrès en matière de gestion et de vaccination, les séquelles pulmonaires post-COVID continuent de susciter des préoccupations. Des études ont montré qu’environ 19 % des patients hospitalisés pour COVID-19 présentent des lésions pulmonaires fibrosantes persistantes. Les fibroblastes jouent un rôle clé dans la réponse inflammatoire initiale et la phase fibrosante tardive, potentiellement activés par le SARS-CoV-2 ou des cytokines pro-inflammatoires. Cette étude vise à analyser l’impact du liquide de lavage bronchoalvéolaire (LBA) sur les fibroblastes pulmonaires chez les patients atteints de pneumonie aiguë COVID-19.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Cette étude a été menée au centre hospitalier universitaire de Lille, France, entre le 1<sup>er</sup> mars et le 1<sup>er</sup> novembre 2020. Les patients inclus étaient hospitalisés en réanimation avec une pneumonie COVID-19 symptomatique confirmée par RT-PCR, et ayant bénéficié d’un LBA. Les contrôles étaient des patients hospitalisés dans la même unité, avec une pneumonie aiguë mais une RT-PCR négative pour le SARS-CoV-2. Les LBA ont été co-cultivés 48<!--> <!-->h avec des fibroblastes pulmonaires humains normaux. Le transcriptome des fibroblastes et les concentrations en cytokines et chemokines dans le surnageant des diverses conditions de co-cultures ont été analysés.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 12 patients COVID-19 et 7 contrôles sans COVID-19 ont été inclus. Aucun des patients COVID-19 n’avait reçu de traitement spécifique (antiviral, corticoïdes ou immunosuppresseurs) au moment du prélèvement de LBA. Tous les patients COVID-19 présentaient une atteinte pulmonaire sévère et étendue au scanner, et 4 d’entre eux sont décédés au cours du suivi. Le LBA provenant de patients atteints de COVID-19 graves induisait un profil pro-inflammatoire chez les fibroblastes pulmonaires humains normaux. Avec un fold-change absolu de 1,5, 834 transcrits distincts étaient significativement dérégulés (q<!--> <!--><<!--> <!-->0,05) chez les fibroblastes cocultivés avec le LBA de patients COVID-19 par rapport aux fibroblastes témoins. On observait notamment une surexpression de CXCL6, CXCL2, CXCL1, CXCL3, CXCL8 d’une part et de C1r, C3, C7 d’autre part. L’analyse par clustering hiérarchique des 200 gènes les plus dérégulés a montré deux clusters distincts, tous les patients COVID-19, à l’exception d’un étant regroupés. L’analyse d’enrichissement avec DAVID a révélé un profil pro-inflammatoire avec notamment les GOTERM (“réponse au lipopolysaccharide”, “réponse inflammatoire”, “processus effecteur immunitaire”, “réponse immunitaire innée”), KEGG (voie de signalisation TNF, interaction protéine virale-cytokine) et REACTOME (signalisation des cytokines et des interleukines). Ces données étaient confi
{"title":"Fibrose pulmonaire dans la COVID-19 : impact du liquide de lavage bronchoalvéolaire des patients atteints de COVID-19 en réanimation sur le transcriptome des fibroblastes pulmonaires","authors":"S. Speca , S. Dubucquoi , T. Guerrier , B. Daunou , A. Largy , L. Guilbert , E. Ledoult , V. Sobanski , J. Poissy , D. Launay , Lille COVID Research Network (LICORNE)","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.358","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.358","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) est une pathologie multisystémique affectant principalement les poumons, pouvant entraîner un SDRA. Malgré les progrès en matière de gestion et de vaccination, les séquelles pulmonaires post-COVID continuent de susciter des préoccupations. Des études ont montré qu’environ 19 % des patients hospitalisés pour COVID-19 présentent des lésions pulmonaires fibrosantes persistantes. Les fibroblastes jouent un rôle clé dans la réponse inflammatoire initiale et la phase fibrosante tardive, potentiellement activés par le SARS-CoV-2 ou des cytokines pro-inflammatoires. Cette étude vise à analyser l’impact du liquide de lavage bronchoalvéolaire (LBA) sur les fibroblastes pulmonaires chez les patients atteints de pneumonie aiguë COVID-19.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Cette étude a été menée au centre hospitalier universitaire de Lille, France, entre le 1<sup>er</sup> mars et le 1<sup>er</sup> novembre 2020. Les patients inclus étaient hospitalisés en réanimation avec une pneumonie COVID-19 symptomatique confirmée par RT-PCR, et ayant bénéficié d’un LBA. Les contrôles étaient des patients hospitalisés dans la même unité, avec une pneumonie aiguë mais une RT-PCR négative pour le SARS-CoV-2. Les LBA ont été co-cultivés 48<!--> <!-->h avec des fibroblastes pulmonaires humains normaux. Le transcriptome des fibroblastes et les concentrations en cytokines et chemokines dans le surnageant des diverses conditions de co-cultures ont été analysés.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 12 patients COVID-19 et 7 contrôles sans COVID-19 ont été inclus. Aucun des patients COVID-19 n’avait reçu de traitement spécifique (antiviral, corticoïdes ou immunosuppresseurs) au moment du prélèvement de LBA. Tous les patients COVID-19 présentaient une atteinte pulmonaire sévère et étendue au scanner, et 4 d’entre eux sont décédés au cours du suivi. Le LBA provenant de patients atteints de COVID-19 graves induisait un profil pro-inflammatoire chez les fibroblastes pulmonaires humains normaux. Avec un fold-change absolu de 1,5, 834 transcrits distincts étaient significativement dérégulés (q<!--> <!--><<!--> <!-->0,05) chez les fibroblastes cocultivés avec le LBA de patients COVID-19 par rapport aux fibroblastes témoins. On observait notamment une surexpression de CXCL6, CXCL2, CXCL1, CXCL3, CXCL8 d’une part et de C1r, C3, C7 d’autre part. L’analyse par clustering hiérarchique des 200 gènes les plus dérégulés a montré deux clusters distincts, tous les patients COVID-19, à l’exception d’un étant regroupés. L’analyse d’enrichissement avec DAVID a révélé un profil pro-inflammatoire avec notamment les GOTERM (“réponse au lipopolysaccharide”, “réponse inflammatoire”, “processus effecteur immunitaire”, “réponse immunitaire innée”), KEGG (voie de signalisation TNF, interaction protéine virale-cytokine) et REACTOME (signalisation des cytokines et des interleukines). Ces données étaient confi","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A381"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721208","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.379
A. Vanlemmens , A. Baillet , N. Simon , C. Compain , A. Baudet , A. Berezne , M. Chafika , G. Macheda , A. Manuel , L. Bouillet , A. Bocquet
<div><h3>Introduction</h3><div>L’artérite à cellules géantes (ACG) est une vascularite des gros vaisseaux qui peut engager le pronostic fonctionnel et/ou vital. La corticothérapie est le traitement historique et de référence de l’ACG mais elle est associée à un risque de rechute élevé et de nombreux effets indésirables. Le développement de stratégies d’épargne cortisonique est donc indispensable afin d’améliorer la prise en charge des patients. Le Tocilizumab, une biothérapie dirigée contre les récepteurs solubles et membranaires de l’IL-6, est le seul traitement d’épargne cortisonique à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché dans cette indication. Malgré son succès et son efficacité dans l’ACG, beaucoup de questions persistent concernant son utilisation, notamment sur la durée de prescription et les modalités optimales de sevrage du traitement. En effet, les différentes données disponibles dans la littérature mettent en évidence un taux de rechute élevé de l’ordre de 50 % après l’arrêt du Tocilizumab. La sémiologie des rechutes et leurs facteurs prédictifs divergent d’une étude à l’autre. De plus, les données réelles sur l’utilisation du Tocilizumab en pratique clinique sont rares, notamment concernant la question du sevrage.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique au cours de laquelle ont été recueillis les profils évolutifs de patients atteints d’ACG traités par Tocilizumab pendant un an ou plus entre 2013 et 2022, c’est-à-dire les patients chez qui la question du sevrage en Tocilizumab pouvait être évoquée, en portant une attention particulière au taux de rechute à son arrêt et aux facteurs associés à la rechute.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Soixante patients ont été inclus. La durée médiane de traitement par Tocilizumab était de 33 mois (20–55,5). Quarante-trois patients (71,7 %) ont bénéficié d’une décision de sevrage du Tocilizumab après une durée médiane de traitement de 18 mois (12,5–25,5). Parmi eux, vingt-six (60,5 %) ont été sevrés du Tocilizumab avec succès après une durée médiane de traitement de 26 mois (17,7–47,5), soit 43,3 % de l’ensemble des patients inclus. Cependant, près d’un patient sur deux (53,8 %) rechutait après l’arrêt du Tocilizumab, avec une médiane de survie sans rechute de huit mois, et le Tocilizumab était repris dans 85,7 % des cas. Un seul patient présentait une rechute sévère. Au total, seulement 20 % des patients inclus ont pu obtenir un sevrage prolongé du Tocilizumab sans rechute jusqu’à la fin de l’étude. Le facteur significativement associé à la rechute après l’arrêt du Tocilizumab était l’initiation du Tocilizumab dès le diagnostic (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). On retrouvait également une tendance à la rechute pour le sexe féminin (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,07) et l’absence de sevrage de la corticothérapie lors de la décision de sevrage du Tocilizumab (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,06). La présentation clini
{"title":"Sevrage du Tocilizumab chez les patients atteints d’artérite à cellules géantes : quelle réalité ?","authors":"A. Vanlemmens , A. Baillet , N. Simon , C. Compain , A. Baudet , A. Berezne , M. Chafika , G. Macheda , A. Manuel , L. Bouillet , A. Bocquet","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.379","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.379","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’artérite à cellules géantes (ACG) est une vascularite des gros vaisseaux qui peut engager le pronostic fonctionnel et/ou vital. La corticothérapie est le traitement historique et de référence de l’ACG mais elle est associée à un risque de rechute élevé et de nombreux effets indésirables. Le développement de stratégies d’épargne cortisonique est donc indispensable afin d’améliorer la prise en charge des patients. Le Tocilizumab, une biothérapie dirigée contre les récepteurs solubles et membranaires de l’IL-6, est le seul traitement d’épargne cortisonique à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché dans cette indication. Malgré son succès et son efficacité dans l’ACG, beaucoup de questions persistent concernant son utilisation, notamment sur la durée de prescription et les modalités optimales de sevrage du traitement. En effet, les différentes données disponibles dans la littérature mettent en évidence un taux de rechute élevé de l’ordre de 50 % après l’arrêt du Tocilizumab. La sémiologie des rechutes et leurs facteurs prédictifs divergent d’une étude à l’autre. De plus, les données réelles sur l’utilisation du Tocilizumab en pratique clinique sont rares, notamment concernant la question du sevrage.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique au cours de laquelle ont été recueillis les profils évolutifs de patients atteints d’ACG traités par Tocilizumab pendant un an ou plus entre 2013 et 2022, c’est-à-dire les patients chez qui la question du sevrage en Tocilizumab pouvait être évoquée, en portant une attention particulière au taux de rechute à son arrêt et aux facteurs associés à la rechute.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Soixante patients ont été inclus. La durée médiane de traitement par Tocilizumab était de 33 mois (20–55,5). Quarante-trois patients (71,7 %) ont bénéficié d’une décision de sevrage du Tocilizumab après une durée médiane de traitement de 18 mois (12,5–25,5). Parmi eux, vingt-six (60,5 %) ont été sevrés du Tocilizumab avec succès après une durée médiane de traitement de 26 mois (17,7–47,5), soit 43,3 % de l’ensemble des patients inclus. Cependant, près d’un patient sur deux (53,8 %) rechutait après l’arrêt du Tocilizumab, avec une médiane de survie sans rechute de huit mois, et le Tocilizumab était repris dans 85,7 % des cas. Un seul patient présentait une rechute sévère. Au total, seulement 20 % des patients inclus ont pu obtenir un sevrage prolongé du Tocilizumab sans rechute jusqu’à la fin de l’étude. Le facteur significativement associé à la rechute après l’arrêt du Tocilizumab était l’initiation du Tocilizumab dès le diagnostic (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). On retrouvait également une tendance à la rechute pour le sexe féminin (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,07) et l’absence de sevrage de la corticothérapie lors de la décision de sevrage du Tocilizumab (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,06). La présentation clini","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A394-A395"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720003","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.355
R. Stammler , S. Georgin-Lavialle , B. Terrier , T. Comont , M. Heiblig , P. Decker , L. Bouillet , A.F. Guédon , R. Bourguiba , A. Audemard-Verger , P. Hirsch , O. Fain , A. Servettaz , V. Lacombe , L. Terriou , S. Ardois , J.D. Bouaziz , A. Mathian , G. Le Guenno , A. Aouba , T. Moulinet
<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome Vacuoles, Enzyme E1, lié à l’X, Auto-inflammatoire et Somatique (VEXAS) est un syndrome auto-inflammatoire acquis lié à des mutations somatiques d’UBA1. Plusieurs études ont retrouvé une proportion de gammapathies monoclonales (GM) importante chez ses patients, mais l’impact de celle-ci sur la présentation clinique et le pronostic reste à caractériser. Notre objectif est d’évaluer la prévalence de GM au cours du syndrome VEXAS, et l’influence de celle-ci sur la présentation clinique et biologique. La prévalence de GM chez les patients atteints de syndrome VEXAS était également comparée à celle chez les patients présentant un « pseudo » syndrome VEXAS.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique à partir de la base de donnée nationale du syndrome VEXAS. Un retour systématique vers tous les cliniciens a été réalisé à la fois concernant les patients identifiés comme étant porteur de GM, afin de déterminer les modalités d’identification de la GM et de compléter les données spécifiques liées à cette GM, ainsi que concernant les patients identifiés comme non porteurs de GM, afin de confirmer l’absence de GM chez ces patients. Les patients étaient classés comme « pseudo » syndrome VEXAS en cas d’absence de mutation d’UBA, associé à des manifestations cliniques inflammatoires systémiques non expliquées par ailleurs. Une régression logistique bivariée puis multivariée (seuil d’entrée : <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,2) a été réalisée pour identifié les facteurs associé à la présente d’une GM. Une analyse factorielle sur données mixte était réalisée afin de déterminer si les GM ségréguaient au sein d’un groupe homogène de patients.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 309 patients inclus dans la base de donnée nationale, 262 présentaient un syndrome VEXAS confirmé (mutation UBA1). Une gammapathie monoclonale était noté chez 49 d’entre eux (18,7 %), dont 7,7 % entre 50 et 60 ans, 15,4 % entre 60 et 70 ans, 16,9 % entre 70 et 80 ans, et 6,9 % au-delà de 80 ans. La GM étaient le plus souvent de type IgG (67,8 %) et IgM (25 %). Deux diagnostics de maladie de Waldenstrom ont été portés de manière concomitante, et un diagnostic de myélome multiple a été porté au cours du suivi d’un patient. Il était noté une fréquence plus importante de perte de poids (57 vs 46 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,006), de macrocytose (55 vs 25 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), de thromboses, notamment superficielles (29 vs 16 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,04), et d’arthrites séronégatives (16 vs 5,6 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,018) chez les patients avec GM. Au diagnostic, ces derniers présentaient également plus fréquemment des infiltrats pulmonaires (35 vs 17 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,007), une thrombose (43 vs 21 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,002) et une cytopénie (82 vs 62 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01) comme symptômes révélateurs
{"title":"Signification clinique des gammapathies monoclonales au cours du syndrome VEXAS","authors":"R. Stammler , S. Georgin-Lavialle , B. Terrier , T. Comont , M. Heiblig , P. Decker , L. Bouillet , A.F. Guédon , R. Bourguiba , A. Audemard-Verger , P. Hirsch , O. Fain , A. Servettaz , V. Lacombe , L. Terriou , S. Ardois , J.D. Bouaziz , A. Mathian , G. Le Guenno , A. Aouba , T. Moulinet","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.355","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.355","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le syndrome Vacuoles, Enzyme E1, lié à l’X, Auto-inflammatoire et Somatique (VEXAS) est un syndrome auto-inflammatoire acquis lié à des mutations somatiques d’UBA1. Plusieurs études ont retrouvé une proportion de gammapathies monoclonales (GM) importante chez ses patients, mais l’impact de celle-ci sur la présentation clinique et le pronostic reste à caractériser. Notre objectif est d’évaluer la prévalence de GM au cours du syndrome VEXAS, et l’influence de celle-ci sur la présentation clinique et biologique. La prévalence de GM chez les patients atteints de syndrome VEXAS était également comparée à celle chez les patients présentant un « pseudo » syndrome VEXAS.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Nous avons mené une étude rétrospective multicentrique à partir de la base de donnée nationale du syndrome VEXAS. Un retour systématique vers tous les cliniciens a été réalisé à la fois concernant les patients identifiés comme étant porteur de GM, afin de déterminer les modalités d’identification de la GM et de compléter les données spécifiques liées à cette GM, ainsi que concernant les patients identifiés comme non porteurs de GM, afin de confirmer l’absence de GM chez ces patients. Les patients étaient classés comme « pseudo » syndrome VEXAS en cas d’absence de mutation d’UBA, associé à des manifestations cliniques inflammatoires systémiques non expliquées par ailleurs. Une régression logistique bivariée puis multivariée (seuil d’entrée : <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,2) a été réalisée pour identifié les facteurs associé à la présente d’une GM. Une analyse factorielle sur données mixte était réalisée afin de déterminer si les GM ségréguaient au sein d’un groupe homogène de patients.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 309 patients inclus dans la base de donnée nationale, 262 présentaient un syndrome VEXAS confirmé (mutation UBA1). Une gammapathie monoclonale était noté chez 49 d’entre eux (18,7 %), dont 7,7 % entre 50 et 60 ans, 15,4 % entre 60 et 70 ans, 16,9 % entre 70 et 80 ans, et 6,9 % au-delà de 80 ans. La GM étaient le plus souvent de type IgG (67,8 %) et IgM (25 %). Deux diagnostics de maladie de Waldenstrom ont été portés de manière concomitante, et un diagnostic de myélome multiple a été porté au cours du suivi d’un patient. Il était noté une fréquence plus importante de perte de poids (57 vs 46 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,006), de macrocytose (55 vs 25 %, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001), de thromboses, notamment superficielles (29 vs 16 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,04), et d’arthrites séronégatives (16 vs 5,6 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,018) chez les patients avec GM. Au diagnostic, ces derniers présentaient également plus fréquemment des infiltrats pulmonaires (35 vs 17 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,007), une thrombose (43 vs 21 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,002) et une cytopénie (82 vs 62 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01) comme symptômes révélateurs","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A379-A380"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720328","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.360
P.A. Jarrot , J. Kim , W. Chan , L. Heger , N. Schommer , P. Cunin , C.M. Silva , S. Robert , P.A. Nigrovic , B. Ewenstein , D.D. Wagner
Introduction
L’hémorragie intra-alvéolaire (HIA) est une complication grave des vascularites à ANCA et du lupus érythémateux systémique. Nous avons précédemment montré que les filaments d’ADN extrudés par les polynucléaires neutrophiles appelés « Neutrophil Extracellular Traps » (NETs) avaient un rôle pathogène dans un modèle murin d’HIA induit par le pristane [1] et que l’activation de l’inflammasome NOD-like receptor family pyrin domain containing 3 (NLRP3) participait au phénomène de NETose suite à une stimulation stérile [2]. L’objectif de ce travail était d’investiguer si l’activation de l’inflammasome NLRP3 pourrait favoriser le développement de la NETose pulmonaire dans le modèle d’HIA induit par le pristane.
Matériels et méthodes
Les souris C57BL/6J ont reçu une unique injection intra-péritonéale de pristane (0,5 mL). L’activation de l’inflammasome NLRP3 et la détection des NETs ont été réalisées par miscroscopie à fluorescence avec des marquages de la protéine apoptosis-associated speck-like protein a CARD (ASC), et un double-marquage de l’ADN et des histones citrullinés, respectivement. L’évaluation clinique était réalisée 11 jours après l’injection de pristane, avec une mesure du poids et de la saturation artérielle en oxygène. La sévérité de l’atteinte pulmonaire a été évaluée par un score de quantification à partir des lames colorées par l’hématoxyline et l’éosine.
Résultats
Le pristane induisait la formation du complexe ASC speck au sein des polynucléaires neutrophiles et nous avons confirmé que l’inflammasome NLRP3 était impliqué dans le phénomène de NETose après une stimulation par le pristane in vitro. Le déficit complet en NLRP3 réduisait la sévérité de l’HIA induite par le pristane chez les femelles, mais pas chez les males. De plus, Le déficit complet en NLRP3 réduisait le nombre de polynucléaires neutrophiles et de NETs au sein du tissu pulmonaire chez les femelles comparées aux males.
Conclusion
Ces résultats suggèrent un lien entre l’activation spécifique de NLRP3 chez les femelles et le développement de la NETose pulmonaire au cours du modèle d’HIA induit par le pristane. L’inflammasome NLRP3 pourrait être une cible thérapeutique intéressante dans les HIA auto-immunes, sachant qu’il existe des inhibiteurs spécifiques de NLRP3. D’autres études sont nécessaires pour préciser les mécanismes régissant l’activation dépendante du sexe.
{"title":"L’activation sexe-dépendante de l’inflammasome NLRP3 favorise la NETose dans un modèle murin d’hémorragie intra-alvéolaire","authors":"P.A. Jarrot , J. Kim , W. Chan , L. Heger , N. Schommer , P. Cunin , C.M. Silva , S. Robert , P.A. Nigrovic , B. Ewenstein , D.D. Wagner","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.360","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.360","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’hémorragie intra-alvéolaire (HIA) est une complication grave des vascularites à ANCA et du lupus érythémateux systémique. Nous avons précédemment montré que les filaments d’ADN extrudés par les polynucléaires neutrophiles appelés « <em>Neutrophil Extracellular Traps</em> » (NETs) avaient un rôle pathogène dans un modèle murin d’HIA induit par le pristane <span><span>[1]</span></span> et que l’activation de l’inflammasome <em>NOD-like receptor family pyrin domain containing</em> 3 (NLRP3) participait au phénomène de NETose suite à une stimulation stérile <span><span>[2]</span></span>. L’objectif de ce travail était d’investiguer si l’activation de l’inflammasome NLRP3 pourrait favoriser le développement de la NETose pulmonaire dans le modèle d’HIA induit par le pristane.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Les souris C57BL/6J ont reçu une unique injection intra-péritonéale de pristane (0,5<!--> <!-->mL). L’activation de l’inflammasome NLRP3 et la détection des NETs ont été réalisées par miscroscopie à fluorescence avec des marquages de la protéine <em>apoptosis-associated speck-like protein a CARD</em> (ASC), et un double-marquage de l’ADN et des histones citrullinés, respectivement. L’évaluation clinique était réalisée 11<!--> <!-->jours après l’injection de pristane, avec une mesure du poids et de la saturation artérielle en oxygène. La sévérité de l’atteinte pulmonaire a été évaluée par un score de quantification à partir des lames colorées par l’hématoxyline et l’éosine.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Le pristane induisait la formation du complexe ASC speck au sein des polynucléaires neutrophiles et nous avons confirmé que l’inflammasome NLRP3 était impliqué dans le phénomène de NETose après une stimulation par le pristane in vitro. Le déficit complet en NLRP3 réduisait la sévérité de l’HIA induite par le pristane chez les femelles, mais pas chez les males. De plus, Le déficit complet en NLRP3 réduisait le nombre de polynucléaires neutrophiles et de NETs au sein du tissu pulmonaire chez les femelles comparées aux males.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ces résultats suggèrent un lien entre l’activation spécifique de NLRP3 chez les femelles et le développement de la NETose pulmonaire au cours du modèle d’HIA induit par le pristane. L’inflammasome NLRP3 pourrait être une cible thérapeutique intéressante dans les HIA auto-immunes, sachant qu’il existe des inhibiteurs spécifiques de NLRP3. D’autres études sont nécessaires pour préciser les mécanismes régissant l’activation dépendante du sexe.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A382-A383"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721210","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}