Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.331
L. Lessard , M. Robert , T. Fenouil , R. Mounier , V. Landel , M. Carlesimo , A. Hot , B. Chazaud , T. Laumonier , N. Streichenberger , L. Gallay
Introduction
Les myopathies inflammatoires idiopathiques sont un groupe de maladies musculaires rares dont le diagnostic repose sur l’évaluation clinique et les biomarqueurs sérologiques et histologiques. Alors que l’immunomarquage HLA-I (MHC-I) est utilisé en routine comme marqueur diagnostic de myosite, le rôle de l’immunomarquage HLA-DR (MHC-II) reste à préciser.
Résultats
Dans cette étude, nous avons examiné les profils d’expression d’HLA-DR par les myofibres et les capillaires, sur les biopsies musculaires de 103 patients, appartenant à cinq sous-groupes de myopathies inflammatoires idiopathiques : dermatomyosite (DM, n = 31), myosite à inclusions (IBM, n = 24), syndrome des anti-synthétase (ASyS, n = 10), myopathie nécrosante auto-immune (MNAI, n = 18) et myosite de chevauchement (OM, n = 20). Une expression anormale de l’HLA-DR par les myofibres a été observée chez 63 des 103 patients (61 %), avec des profils distincts dans les différents sous-groupes : diffuse dans les IBM (96 %), négative dans les MNAI (83 %), périfasciculaire dans les ASyS (70 %), à la fois négative (61 %) et périfasciculaire (32 %) dans les DM, et groupée (40 %), périfasciculaire (30 %) ou hétérogène diffuse (15 %) dans les OM. En outre, le marquage capillaire HLA-DR a révélé des anomalies capillaires quantitatives, comme une perte en capillaires (47 sur 88, 53 %), et des anomalies qualitatives comme les capillaires dilatés et les marquages capillaires « baveux » (79 sur 98, 81 %).
Conclusion
Ces résultats indiquent que le marquage HLA-DR représente un outil complémentaire intéressant pour le diagnostic des sous-groupes de myopathies inflammatoires idiopathiques. Nos résultats suggèrent que l’ajout de l’immunomarquage HLA-DR dans les évaluations histologiques de routine pourrait faciliter le diagnostic entre les différents sous-types de myopathies inflammatoires idiopathiques.
{"title":"Utilité diagnostique de l’immunomarquage HLA-DR (MHC-II) pour le diagnostic des sous-groupes de myopathies inflammatoires idiopathiques : une étude de cohorte histopathologique","authors":"L. Lessard , M. Robert , T. Fenouil , R. Mounier , V. Landel , M. Carlesimo , A. Hot , B. Chazaud , T. Laumonier , N. Streichenberger , L. Gallay","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.331","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.331","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les myopathies inflammatoires idiopathiques sont un groupe de maladies musculaires rares dont le diagnostic repose sur l’évaluation clinique et les biomarqueurs sérologiques et histologiques. Alors que l’immunomarquage HLA-I (MHC-I) est utilisé en routine comme marqueur diagnostic de myosite, le rôle de l’immunomarquage HLA-DR (MHC-II) reste à préciser.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dans cette étude, nous avons examiné les profils d’expression d’HLA-DR par les myofibres et les capillaires, sur les biopsies musculaires de 103 patients, appartenant à cinq sous-groupes de myopathies inflammatoires idiopathiques : dermatomyosite (DM, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->31), myosite à inclusions (IBM, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->24), syndrome des anti-synthétase (ASyS, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->10), myopathie nécrosante auto-immune (MNAI, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->18) et myosite de chevauchement (OM, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->20). Une expression anormale de l’HLA-DR par les myofibres a été observée chez 63 des 103 patients (61 %), avec des profils distincts dans les différents sous-groupes : diffuse dans les IBM (96 %), négative dans les MNAI (83 %), périfasciculaire dans les ASyS (70 %), à la fois négative (61 %) et périfasciculaire (32 %) dans les DM, et groupée (40 %), périfasciculaire (30 %) ou hétérogène diffuse (15 %) dans les OM. En outre, le marquage capillaire HLA-DR a révélé des anomalies capillaires quantitatives, comme une perte en capillaires (47 sur 88, 53 %), et des anomalies qualitatives comme les capillaires dilatés et les marquages capillaires « baveux » (79 sur 98, 81 %).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ces résultats indiquent que le marquage HLA-DR représente un outil complémentaire intéressant pour le diagnostic des sous-groupes de myopathies inflammatoires idiopathiques. Nos résultats suggèrent que l’ajout de l’immunomarquage HLA-DR dans les évaluations histologiques de routine pourrait faciliter le diagnostic entre les différents sous-types de myopathies inflammatoires idiopathiques.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A361-A362"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721362","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.372
O. Walter , P. Cougoul , M. Lapeyre-Mestre , M. Lafaurie , G. Moulis
<div><h3>Introduction</h3><div>La drépanocytose est la maladie génétique du globule rouge la plus fréquente en France et dans le monde. L’identification des facteurs de risque de complications aiguës et chroniques de la maladie est cruciale pour améliorer la survie et la qualité de vie des patients, grâce à l’utilisation de mesures prophylactiques mieux ciblées.</div><div>Plusieurs études ont évalué l’impact des facteurs socio-économiques sur la santé des patients drépanocytaires, avec des résultats hétérogènes. La plupart de ces études ont été conduites aux États-Unis, qui ne bénéficie pas d’un système de soin garantissant un accès aux soins équivalent selon le niveau de ressources.</div><div>Les objectifs de notre étude étaient d’évaluer chez les patients drépanocytaires, l’association entre l’environnement socio-économique et (1) la survenue des complications aiguës : crises vaso-occlusives (CVO), hospitalisation en réanimation, accidents vasculaires cérébraux (AVC), priapisme ; (2) la prévalence des complications chroniques : insuffisance cardiaque chronique, insuffisance rénale chronique, rétinopathie ; (3) la mortalité ; et (4) l’accès aux mesures préventives et curatives recommandés chez ces patients.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>La source de données était le Système National des données de santé (SNDS), permettant de chaîner via un numéro anonyme d’identification, pour un patient donné, des données socio-administratives, les consommations médicamenteuses remboursées en ville, les données médicales des régimes d’assurance maladie (dont les affections longue durée), les données médicales des hôpitaux et les données du Centre d’épidémiologie sur les causes de décès.</div><div>La variable d’intérêt évaluant le niveau socio-économique des patients était le <em>French Deprivation index</em> (FDEP). Il s’agit d’un indice territorial de désavantage social, calculé au niveau de la commune, caractérisant l’environnement socio-économique du patient. Le score prend en compte le revenu fiscal des ménages, la proportion d’ouvriers dans la commune, le niveau d’éducation et le taux de chômage.</div><div>La population d’étude était la cohorte nationale de tous les patients atteints de drépanocytose (adultes et enfants) consommateurs de soins en France métropolitaine entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2018.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Notre population comprenait 17 315 patients drépanocytaires, adultes et enfants, d’un âge médian de 23<!--> <!-->ans et suivis en médiane pendant 8,1<!--> <!-->ans. On retrouvait 9825 patients dans le groupe HNS (haut niveau socio-économique) et 7240 dans le groupe BNS (bas niveau socio-économique).</div><div>On observait un plus grand nombre de jours d’hospitalisation pour CVO dans le groupe BNS (33,5<!--> <!-->jours en moyenne) que dans le groupe HNS (29,9<!--> <!-->jours en moyenne ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Une plus grande proportion de patients dans le groupe BNS éta
导言镰状细胞病是法国乃至全世界最常见的红细胞遗传性疾病。一些研究评估了社会经济因素对镰状细胞病患者健康的影响,结果各不相同。这些研究大多是在美国进行的,因为美国的医疗系统并不能根据资源水平保证患者获得同等的医疗服务。我们的研究目的是评估社会经济背景与以下方面的关系:(1) 急性并发症的发生率:血管闭塞性危象(VOC)、入住重症监护室(ICU)、中风、肢端肥大症;(2) 慢性并发症的发生率:慢性心力衰竭、慢性肾功能衰竭、视网膜病变;(3) 死亡率;(4) 镰状细胞病患者获得建议的预防和治疗措施的情况。患者和方法数据来源于国家健康数据系统(SNDS),该系统将特定患者的社会行政数据、城镇报销的药物消耗量、医疗保险计划提供的医疗数据(包括长期病症)、医院提供的医疗数据以及死因流行病学中心(Centre d'épidémiologie sur les causes de décès)通过匿名识别码提供的数据联系在一起。这是一项在市镇一级计算的社会贫困指数,反映了患者所处的社会经济环境。研究对象是2010年1月1日至2018年12月31日期间在法国本土就医的所有镰状细胞病患者(成人和儿童)的全国队列。结果我们的研究对象包括17315名镰状细胞病患者,包括成人和儿童,中位年龄为23岁,中位随访时间为8.1年。HNS组(社会经济水平高)有9825名患者,BNS组(社会经济水平低)有7240名患者。BNS组因CVO住院的天数(平均33.5天)多于HNS组(平均29.9天;P< 0.001)。在研究期间,BNS 组中至少有一次因 CVO 住院的患者比例更高(70.4% 对 67.9%;p = 0.035)。两组患者在中风方面没有差异。慢性并发症的发生率没有差异,但 BNS 组的死亡率呈上升趋势(HR:1.13,CI95%:0.94-1.36)。最后,两组患者在接受法国推荐的预防和治疗护理方面没有差异:叶酸补充、23 价肺炎球菌疫苗接种、经颅多普勒检查、奥拉西林抗生素预防以及羟基脲治疗。
{"title":"Impact des facteurs socio-économiques sur la morbidité, la mortalité et l’accès aux soins des patients drépanocytaires : étude populationnelle en France","authors":"O. Walter , P. Cougoul , M. Lapeyre-Mestre , M. Lafaurie , G. Moulis","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.372","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.372","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La drépanocytose est la maladie génétique du globule rouge la plus fréquente en France et dans le monde. L’identification des facteurs de risque de complications aiguës et chroniques de la maladie est cruciale pour améliorer la survie et la qualité de vie des patients, grâce à l’utilisation de mesures prophylactiques mieux ciblées.</div><div>Plusieurs études ont évalué l’impact des facteurs socio-économiques sur la santé des patients drépanocytaires, avec des résultats hétérogènes. La plupart de ces études ont été conduites aux États-Unis, qui ne bénéficie pas d’un système de soin garantissant un accès aux soins équivalent selon le niveau de ressources.</div><div>Les objectifs de notre étude étaient d’évaluer chez les patients drépanocytaires, l’association entre l’environnement socio-économique et (1) la survenue des complications aiguës : crises vaso-occlusives (CVO), hospitalisation en réanimation, accidents vasculaires cérébraux (AVC), priapisme ; (2) la prévalence des complications chroniques : insuffisance cardiaque chronique, insuffisance rénale chronique, rétinopathie ; (3) la mortalité ; et (4) l’accès aux mesures préventives et curatives recommandés chez ces patients.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>La source de données était le Système National des données de santé (SNDS), permettant de chaîner via un numéro anonyme d’identification, pour un patient donné, des données socio-administratives, les consommations médicamenteuses remboursées en ville, les données médicales des régimes d’assurance maladie (dont les affections longue durée), les données médicales des hôpitaux et les données du Centre d’épidémiologie sur les causes de décès.</div><div>La variable d’intérêt évaluant le niveau socio-économique des patients était le <em>French Deprivation index</em> (FDEP). Il s’agit d’un indice territorial de désavantage social, calculé au niveau de la commune, caractérisant l’environnement socio-économique du patient. Le score prend en compte le revenu fiscal des ménages, la proportion d’ouvriers dans la commune, le niveau d’éducation et le taux de chômage.</div><div>La population d’étude était la cohorte nationale de tous les patients atteints de drépanocytose (adultes et enfants) consommateurs de soins en France métropolitaine entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2018.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Notre population comprenait 17 315 patients drépanocytaires, adultes et enfants, d’un âge médian de 23<!--> <!-->ans et suivis en médiane pendant 8,1<!--> <!-->ans. On retrouvait 9825 patients dans le groupe HNS (haut niveau socio-économique) et 7240 dans le groupe BNS (bas niveau socio-économique).</div><div>On observait un plus grand nombre de jours d’hospitalisation pour CVO dans le groupe BNS (33,5<!--> <!-->jours en moyenne) que dans le groupe HNS (29,9<!--> <!-->jours en moyenne ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Une plus grande proportion de patients dans le groupe BNS éta","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A390"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142720111","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.342
A. Mattuizzi , F. Sauvestre , T. Fargeix , W. Eoghann , C. Leibler , M. Cargou , N. Dugot-Senan , I. Douchet , D. Duluc , C. Contin-Bordes , M.E. Truchetet , C. Richez , E. Forcade , P. Duffau , J.F. Viallard , L. Sentilhes , P. Blanco , E. Lazaro
<div><h3>Introduction</h3><div>L’intervillite chronique histiocytaire d’étiologie indéterminée (ICH) est une pathologie placentaire rare qui altère les échanges materno-fœtaux, entraînant des complications obstétricales sévères telles que des fausses couches précoces, un retard de croissance intra-utérin ou la mort fœtale in utero. L’ICH réduit considérablement les chances de naissances vivantes, avec un taux moyen de succès de 30 à 50 % et un risque élevé de récidive (18-67 %). Histologiquement, l’ICH se caractérise par un infiltrat leucocytaire dans l’espace intervillositaire, composé majoritairement de macrophages (80 %) et de lymphocytes (20 %). Le diagnostic est rétrospectif, basé sur l’analyse histopathologique du placenta. Les traitements actuels, principalement basés sur l’aspirine, l’héparine, les corticoïdes et l’hydroxychloroquine sont mal standardisés et leur efficacité reste incertaine.</div><div>L’identification des voies immunologiques impliquées dans la physiopathologie de l’ICH pourrait permettre de proposer des thérapies ciblées efficaces.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Le profil transcriptomique des placentas atteints d’ICH a été comparé à celui de placentas contrôles appariés sur l’âge maternel, le terme de la grossesse et le sexe fœtal via la technique nanostring.</div><div>L’identification des voies de signalisation impliquées a permis de proposer une thérapie ciblée chez des patientes atteintes d’ICH récurrentes. L’impact de ce traitement sur l’issue obstétricale et l’histologie placentaire sont rapportés.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dix-huit placentas d’ICH grade 2 et 3 ont été comparés sur le plan transcriptomique à 6 placentas contrôles. Cette analyse a montré dans les ICH, une surexpression des transcrits impliqués dans l’immunité innée, la signalisation macrophagique et l’inflammasome. L’analyse différentielle de l’expression des gènes a confirmé dans les placentas d’ICH une surexpression des gènes impliqués dans la voie PYCARD-NLRP3 avec une augmentation significative des transcrits des cytokines inflammatoires notamment interleukine-1β (IL-1β) (<em>fold change of</em> 3,97 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01) et interleukine-18 (IL-18) (<em>fold change of</em> 2,83 (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02) et de la signature inflammasome NLRP3-PYCARD (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001)</div><div>Une stratégie thérapeutique ciblant cette voie de l’inflammasome a été proposée aux patientes aux antécédents d’ICH récurrente associant de l’anakinra, antagoniste du récepteur de l’IL-1 à de la colchine. Trois patientes ont bénéficié de cette stratégie pendant la grossesse avec succès. Elles ont accouché à 37 semaines d’aménorrhée d’un enfant à eutrophe. Dans 2 cas l’analyse anatomopathologuique placentaire confirmait l’absence d’ICH, dans le troisième cas de l’ICH était présente mais à un grade inférieur aux grossesses antérieures. Les marquages immunohistochimiques placentaires confirmaient la d
{"title":"Une thérapie ciblant l’inflammasome pourrait prévenir les issues défavorables de grossesse au cours de l’intervillite chronique histiocytaire récurrente d’étiologie indéterminée","authors":"A. Mattuizzi , F. Sauvestre , T. Fargeix , W. Eoghann , C. Leibler , M. Cargou , N. Dugot-Senan , I. Douchet , D. Duluc , C. Contin-Bordes , M.E. Truchetet , C. Richez , E. Forcade , P. Duffau , J.F. Viallard , L. Sentilhes , P. Blanco , E. Lazaro","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.342","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.342","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’intervillite chronique histiocytaire d’étiologie indéterminée (ICH) est une pathologie placentaire rare qui altère les échanges materno-fœtaux, entraînant des complications obstétricales sévères telles que des fausses couches précoces, un retard de croissance intra-utérin ou la mort fœtale in utero. L’ICH réduit considérablement les chances de naissances vivantes, avec un taux moyen de succès de 30 à 50 % et un risque élevé de récidive (18-67 %). Histologiquement, l’ICH se caractérise par un infiltrat leucocytaire dans l’espace intervillositaire, composé majoritairement de macrophages (80 %) et de lymphocytes (20 %). Le diagnostic est rétrospectif, basé sur l’analyse histopathologique du placenta. Les traitements actuels, principalement basés sur l’aspirine, l’héparine, les corticoïdes et l’hydroxychloroquine sont mal standardisés et leur efficacité reste incertaine.</div><div>L’identification des voies immunologiques impliquées dans la physiopathologie de l’ICH pourrait permettre de proposer des thérapies ciblées efficaces.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Le profil transcriptomique des placentas atteints d’ICH a été comparé à celui de placentas contrôles appariés sur l’âge maternel, le terme de la grossesse et le sexe fœtal via la technique nanostring.</div><div>L’identification des voies de signalisation impliquées a permis de proposer une thérapie ciblée chez des patientes atteintes d’ICH récurrentes. L’impact de ce traitement sur l’issue obstétricale et l’histologie placentaire sont rapportés.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dix-huit placentas d’ICH grade 2 et 3 ont été comparés sur le plan transcriptomique à 6 placentas contrôles. Cette analyse a montré dans les ICH, une surexpression des transcrits impliqués dans l’immunité innée, la signalisation macrophagique et l’inflammasome. L’analyse différentielle de l’expression des gènes a confirmé dans les placentas d’ICH une surexpression des gènes impliqués dans la voie PYCARD-NLRP3 avec une augmentation significative des transcrits des cytokines inflammatoires notamment interleukine-1β (IL-1β) (<em>fold change of</em> 3,97 (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,01) et interleukine-18 (IL-18) (<em>fold change of</em> 2,83 (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02) et de la signature inflammasome NLRP3-PYCARD (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001)</div><div>Une stratégie thérapeutique ciblant cette voie de l’inflammasome a été proposée aux patientes aux antécédents d’ICH récurrente associant de l’anakinra, antagoniste du récepteur de l’IL-1 à de la colchine. Trois patientes ont bénéficié de cette stratégie pendant la grossesse avec succès. Elles ont accouché à 37 semaines d’aménorrhée d’un enfant à eutrophe. Dans 2 cas l’analyse anatomopathologuique placentaire confirmait l’absence d’ICH, dans le troisième cas de l’ICH était présente mais à un grade inférieur aux grossesses antérieures. Les marquages immunohistochimiques placentaires confirmaient la d","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A368-A369"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721268","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.404
A. Dubernet , C. Roussin , N. Sultan-Bichat , A. Foucher , C. Saint-Pastou , P. Poubeau , J. Klisnick , A. Bertolotti , L. Gauzere , F. Renou , A. Gerber , K. Bagny , S. Osdoit , T. Desroche , N. Allou , Q. Richier , S. Lecoules , S. Fayeulle , D. Vagner , M. Kassir , L. Raffray
Introduction
La prévalence de la sclérodermie systémique (SSc) augmente depuis plusieurs décennies et connaît des disparités géographiques. Des facteurs tant génétiques qu’environnementaux ont été suspectés de jouer un rôle dans ces variations, et l’appartenance ethnique a un impact clairement établi dans la présentation et la fréquence de la maladie. L’objectif de cette étude était de déterminer la prévalence et l’incidence de la sclérodermie sur l’île.
Patients et méthodes
Une étude rétrospective des cas de sclérodermie systémique suivis en ville ou à l’hôpital à la Réunion entre 2005 et 2021 et définis selon les critères de classification ACR/EULAR 2013 a été conduite. Des informations sur l’ethnie et le phototype des cas ont été déterminés de façon prospective par soumission de questionnaires aux patients suivis entre avril 2021 et avril 2022. La prévalence de la maladie en 2021 et l’incidence annuelle moyenne entre 2005 et 2021 ont été calculées et standardisées sur les données de population-type définie par l’OMS.
Résultats
207 patients ont été inclus dans la cohorte rétrospective, incluant 175 SSc (108 SSc cutanées limitées, 58 SSc cutanées diffuses et 9 SSc sine scleroderma) et 32 syndromes de Sharp. La prévalence et l’incidence annuelle moyenne de la SSc étaient de 30,9 cas (95 %IC : 26,1–35,8) pour 100 000 habitants en 2021 et de 2,13 cas annuels (95 %IC : 1,81–2,45) pour 100 000 habitants respectivement. La survie à 5 et 10 ans était de 93 % et de 82 % respectivement. 102 phototypes et 86 ethnies étaient recueillis. Les phototypes sombres (V et VI) étaient plus fréquemment associés à la survenue d’une hypertension pulmonaire, tandis que les patients à phototypes clairs (I et II) se présentaient plus souvent avec une atteinte digestive sévère et des anticorps anti-centromère.
Conclusion
Cette étude révèle une prévalence et une incidence élevées de la sclérodermie sur l’île de la Réunion, ce qui corrobore la surprévalence connue chez les patients d’origine africaine.
{"title":"Prévalence et incidence élevées de la sclérodermie systémique sur l’île de la Réunion : résultats de l’étude SCLERUN","authors":"A. Dubernet , C. Roussin , N. Sultan-Bichat , A. Foucher , C. Saint-Pastou , P. Poubeau , J. Klisnick , A. Bertolotti , L. Gauzere , F. Renou , A. Gerber , K. Bagny , S. Osdoit , T. Desroche , N. Allou , Q. Richier , S. Lecoules , S. Fayeulle , D. Vagner , M. Kassir , L. Raffray","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.404","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.404","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>La prévalence de la sclérodermie systémique (SSc) augmente depuis plusieurs décennies et connaît des disparités géographiques. Des facteurs tant génétiques qu’environnementaux ont été suspectés de jouer un rôle dans ces variations, et l’appartenance ethnique a un impact clairement établi dans la présentation et la fréquence de la maladie. L’objectif de cette étude était de déterminer la prévalence et l’incidence de la sclérodermie sur l’île.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Une étude rétrospective des cas de sclérodermie systémique suivis en ville ou à l’hôpital à la Réunion entre 2005 et 2021 et définis selon les critères de classification ACR/EULAR 2013 a été conduite. Des informations sur l’ethnie et le phototype des cas ont été déterminés de façon prospective par soumission de questionnaires aux patients suivis entre avril 2021 et avril 2022. La prévalence de la maladie en 2021 et l’incidence annuelle moyenne entre 2005 et 2021 ont été calculées et standardisées sur les données de population-type définie par l’OMS.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>207 patients ont été inclus dans la cohorte rétrospective, incluant 175 SSc (108 SSc cutanées limitées, 58 SSc cutanées diffuses et 9 SSc sine scleroderma) et 32 syndromes de Sharp. La prévalence et l’incidence annuelle moyenne de la SSc étaient de 30,9 cas (95 %IC : 26,1–35,8) pour 100 000 habitants en 2021 et de 2,13 cas annuels (95 %IC : 1,81–2,45) pour 100 000 habitants respectivement. La survie à 5 et 10 ans était de 93 % et de 82 % respectivement. 102 phototypes et 86 ethnies étaient recueillis. Les phototypes sombres (V et VI) étaient plus fréquemment associés à la survenue d’une hypertension pulmonaire, tandis que les patients à phototypes clairs (I et II) se présentaient plus souvent avec une atteinte digestive sévère et des anticorps anti-centromère.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Cette étude révèle une prévalence et une incidence élevées de la sclérodermie sur l’île de la Réunion, ce qui corrobore la surprévalence connue chez les patients d’origine africaine.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A410-A411"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721437","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.352
E. Chauvel , A. Moreau , E. Lagrue , J.F. Emile , A. Garnier , S. Barbarot , S. Bouzy , A. Néel
<div><h3>Introduction</h3><div>L’histiocytose langerhansienne (HL) est une affection rare, caractérisée par une prolifération clonale de cellules dendritiques de type langerhans, infiltrant un ou plusieurs tissus sous l’effet d’évènements oncogéniques impliquant la voie RAF MEK-ERK. La présentation de cette maladie avant tout pédiatrique est très polymorphe. L’HL de l’adulte (HLa) est rare et moins bien étudiée comparée à d’autres histiocytoses (type Erdheim chester) avec certaines spécificités (rareté des formes agressives, particularité de la forme strictement pulmonaire). L’association entre HLa et leucémie myélomonocyatire chronique (LMMC) est signalée de longue date mais très peu décrite dans la littérature. Notre objectif est de décrire les caractéristiques cliniques des patients présentant cette association en les comparant à une population contrôle d’HL sans LMMC.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude rétrospective monocentrique, incluant les patients présentant un diagnostic d’HL confirmé en anatomopathologie ou avec une présentation clinicoradiologique caractéristique de 2000 à 2022 et pris en charge en médecine interne et/ou dermatologie. Exclusion des cas pédiatriques (<<!--> <!-->15<!--> <!-->ans) et formes pulmonaires exclusives. Les observations publiées ont été compilées après revue systématique de la littérature via Pubmed.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dans notre cohorte de 42 patients HLa extra-pulmonaire, 4 avaient une LMMC. Parmi les 4 patients HL-LMMC, 3 avaient une présentation multisystémique : cutanée/digestive, cutanéomuqueuse/pulmonaire, cutanée/hypophysaire et 1 une forme mono-systémique (cutanée). L’âge médian au diagnostic d’HL était de 72,5<!--> <!-->ans. Le diagnostic de LMMC était antérieur à l’HL dans 1 cas, synchrone pour 1 et contemporain d’une rechute d’HL dans 2 cas. On dénombrait 2 LMMC 0, une LMMC 1 et une LMMC 2 secondaire à un syndrome myélodysplasique. Aucun patient n’a reçu de traitement spécifique de l’HL. Une patiente a été traitée par Azacitidine permettant une rémission de la LMMC ainsi que de l’HL. Trois patients sont décédés, dont 1 d’une atteinte pulmonaire histiocytaire non traitée bien qu’agressive. Douze observations ont été identifiées dans la littérature. Deux ont du être exclues (1 forme pulmonaire pure et une trop peu détaillée). Nous avons ainsi pu comparer le phénotype clinique de 14 patients qui présentaient une HLa-LMMC à celui de 38 patients contrôlés suivis dans notre centre pour une HL extra-pulmonaire. Comparé aux HLa classiques, les HLa-LMMC étaient significativement plus âgées (72,25 vs 37,6,5<!--> <!-->ans, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes sur la proportion d’atteinte mono systémique (57,14 vs 44,74 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,5464). L’HLa-LMMC se caractérisait par une présentation cutanéomuqueuse (100 vs 18,4 % ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001), et l’absence d’atteinte osseuse (0
{"title":"Histiocytose langerhansienne extra pulmonaire de l’adulte associée à une leucémie myélomonocytaire chronique : étude descriptive et comparative","authors":"E. Chauvel , A. Moreau , E. Lagrue , J.F. Emile , A. Garnier , S. Barbarot , S. Bouzy , A. Néel","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.352","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.352","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’histiocytose langerhansienne (HL) est une affection rare, caractérisée par une prolifération clonale de cellules dendritiques de type langerhans, infiltrant un ou plusieurs tissus sous l’effet d’évènements oncogéniques impliquant la voie RAF MEK-ERK. La présentation de cette maladie avant tout pédiatrique est très polymorphe. L’HL de l’adulte (HLa) est rare et moins bien étudiée comparée à d’autres histiocytoses (type Erdheim chester) avec certaines spécificités (rareté des formes agressives, particularité de la forme strictement pulmonaire). L’association entre HLa et leucémie myélomonocyatire chronique (LMMC) est signalée de longue date mais très peu décrite dans la littérature. Notre objectif est de décrire les caractéristiques cliniques des patients présentant cette association en les comparant à une population contrôle d’HL sans LMMC.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude rétrospective monocentrique, incluant les patients présentant un diagnostic d’HL confirmé en anatomopathologie ou avec une présentation clinicoradiologique caractéristique de 2000 à 2022 et pris en charge en médecine interne et/ou dermatologie. Exclusion des cas pédiatriques (<<!--> <!-->15<!--> <!-->ans) et formes pulmonaires exclusives. Les observations publiées ont été compilées après revue systématique de la littérature via Pubmed.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Dans notre cohorte de 42 patients HLa extra-pulmonaire, 4 avaient une LMMC. Parmi les 4 patients HL-LMMC, 3 avaient une présentation multisystémique : cutanée/digestive, cutanéomuqueuse/pulmonaire, cutanée/hypophysaire et 1 une forme mono-systémique (cutanée). L’âge médian au diagnostic d’HL était de 72,5<!--> <!-->ans. Le diagnostic de LMMC était antérieur à l’HL dans 1 cas, synchrone pour 1 et contemporain d’une rechute d’HL dans 2 cas. On dénombrait 2 LMMC 0, une LMMC 1 et une LMMC 2 secondaire à un syndrome myélodysplasique. Aucun patient n’a reçu de traitement spécifique de l’HL. Une patiente a été traitée par Azacitidine permettant une rémission de la LMMC ainsi que de l’HL. Trois patients sont décédés, dont 1 d’une atteinte pulmonaire histiocytaire non traitée bien qu’agressive. Douze observations ont été identifiées dans la littérature. Deux ont du être exclues (1 forme pulmonaire pure et une trop peu détaillée). Nous avons ainsi pu comparer le phénotype clinique de 14 patients qui présentaient une HLa-LMMC à celui de 38 patients contrôlés suivis dans notre centre pour une HL extra-pulmonaire. Comparé aux HLa classiques, les HLa-LMMC étaient significativement plus âgées (72,25 vs 37,6,5<!--> <!-->ans, <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,001). Il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes sur la proportion d’atteinte mono systémique (57,14 vs 44,74 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,5464). L’HLa-LMMC se caractérisait par une présentation cutanéomuqueuse (100 vs 18,4 % ; <em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,0001), et l’absence d’atteinte osseuse (0 ","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A376-A377"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719078","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.327
F. Retornaz , A. Leussier , J.L. Riviere , C. Corteggiani , H. Faralli , A. Hebert , A. Denizot
<div><h3>Introduction</h3><div>Les troubles somatoformes (TSF), anciennement appelés « maladies psychosomatiques » sont des pathologies fréquentes et invalidantes pour lesquelles il n’y a pas de modèles de références de prise en charge. Plus de 2/3 des patients sont résistants aux thérapeutiques classiques (médicaments, psychothérapie, réhabilitation) et beaucoup de patients précarisés par leur situation renoncent aux soins. Le coût des TSF est très élevé tant pour le patient que pour la société.</div><div>Nous évaluons l’impact d’un programme de soins pluridisciplinaires utilisant les interventions non médicamenteuses (INM) centrées sur l’hypnose en hôpital de jour (HDJ), sur l’autonomie de patients atteints de TSF résistants (ayant préalablement bénéficié de séances de réhabilitation/kinésithérapie et/ou de prise en charge psychothérapeutique) ou en situation de précarité.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Ce programme est intitulé SAFETY. Cinq patients sont admis le mercredi en HDJ. Ils bénéficient d’une prise en charge médicale, psychologique, diététique et d’1 à 3 séances d’hypnose (en individuel et/ou en groupe) par journée d’HDJ. L’HDJ est renouvelé 6 à 12 fois par patient selon un rythme hebdomadaire ou bi mensuel.</div><div>Cette étude rétrospective monocentrique a inclus 27 patients ayant suivi le programme Safety entre janvier 2022 et août 2024. L’autonomie de chaque patient a été évaluée par l’échelle de Performans Status OMS <span><span>[1]</span></span>. L’évolution du score OMS avant et après le programme a été utilisée comme critère de jugement principal.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les 27 patients du programme SAFETY présente un âge médian de 49<!--> <!-->ans (IQR<!--> <!-->=<!--> <!-->13 ; min<!--> <!-->=<!--> <!-->20 ; max<!--> <!-->=<!--> <!-->78) et un sexe ratio M/F 0.23 (5/23). Les TSF inclus dans le programme comprennent des encéphalomyélites myalgiques/syndrome de fatigue chronique (9/27), des fibromyalgies (7/27), des TSF neurologiques (6/27) et une mastocytose avec SAMA (1/27). La médiane de durée des TSFs se situe à 7<!--> <!-->ans (IQR<!--> <!-->=<!--> <!-->13,25 ; min<!--> <!-->=<!--> <!-->1 ; max<!--> <!-->=<!--> <!-->30). L’autonomie des patients mesurée avant le début du programme par l’indice OMS se répartit de l’OMS 4 à l’OMS 1 : OMS4 (2/27), OMS3 (7/27), OMS2 (10/27) et OMS1 (8/27). Les 27 patients du programme ont réalisé en tout 281 séances en HDJ, avec une médiane de 8 séances par patients (IQR<!--> <!-->=<!--> <!-->7 ; min<!--> <!-->=<!--> <!-->4 ; max<!--> <!-->=<!--> <!-->22). On observe un changement positif dans le grade OMS à la suite du programme SAFETY pour 19/27 des patients traités dont 5/27 qui ont retrouvé un grade OMS 0.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Une filière pluridisciplinaire centrée sur l’hypnose en HDJ semble être utile pour améliorer l’autonomie de patients atteints de TSF résistants aux prises en charge classique ou en situation de précarité. La pour
{"title":"Programme SAFETY : parcours de soins pluridisciplinaire en hospitalisation de jour centré sur l’hypnose médicale pour les patients atteints de troubles somatoformes","authors":"F. Retornaz , A. Leussier , J.L. Riviere , C. Corteggiani , H. Faralli , A. Hebert , A. Denizot","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.327","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.327","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les troubles somatoformes (TSF), anciennement appelés « maladies psychosomatiques » sont des pathologies fréquentes et invalidantes pour lesquelles il n’y a pas de modèles de références de prise en charge. Plus de 2/3 des patients sont résistants aux thérapeutiques classiques (médicaments, psychothérapie, réhabilitation) et beaucoup de patients précarisés par leur situation renoncent aux soins. Le coût des TSF est très élevé tant pour le patient que pour la société.</div><div>Nous évaluons l’impact d’un programme de soins pluridisciplinaires utilisant les interventions non médicamenteuses (INM) centrées sur l’hypnose en hôpital de jour (HDJ), sur l’autonomie de patients atteints de TSF résistants (ayant préalablement bénéficié de séances de réhabilitation/kinésithérapie et/ou de prise en charge psychothérapeutique) ou en situation de précarité.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Ce programme est intitulé SAFETY. Cinq patients sont admis le mercredi en HDJ. Ils bénéficient d’une prise en charge médicale, psychologique, diététique et d’1 à 3 séances d’hypnose (en individuel et/ou en groupe) par journée d’HDJ. L’HDJ est renouvelé 6 à 12 fois par patient selon un rythme hebdomadaire ou bi mensuel.</div><div>Cette étude rétrospective monocentrique a inclus 27 patients ayant suivi le programme Safety entre janvier 2022 et août 2024. L’autonomie de chaque patient a été évaluée par l’échelle de Performans Status OMS <span><span>[1]</span></span>. L’évolution du score OMS avant et après le programme a été utilisée comme critère de jugement principal.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les 27 patients du programme SAFETY présente un âge médian de 49<!--> <!-->ans (IQR<!--> <!-->=<!--> <!-->13 ; min<!--> <!-->=<!--> <!-->20 ; max<!--> <!-->=<!--> <!-->78) et un sexe ratio M/F 0.23 (5/23). Les TSF inclus dans le programme comprennent des encéphalomyélites myalgiques/syndrome de fatigue chronique (9/27), des fibromyalgies (7/27), des TSF neurologiques (6/27) et une mastocytose avec SAMA (1/27). La médiane de durée des TSFs se situe à 7<!--> <!-->ans (IQR<!--> <!-->=<!--> <!-->13,25 ; min<!--> <!-->=<!--> <!-->1 ; max<!--> <!-->=<!--> <!-->30). L’autonomie des patients mesurée avant le début du programme par l’indice OMS se répartit de l’OMS 4 à l’OMS 1 : OMS4 (2/27), OMS3 (7/27), OMS2 (10/27) et OMS1 (8/27). Les 27 patients du programme ont réalisé en tout 281 séances en HDJ, avec une médiane de 8 séances par patients (IQR<!--> <!-->=<!--> <!-->7 ; min<!--> <!-->=<!--> <!-->4 ; max<!--> <!-->=<!--> <!-->22). On observe un changement positif dans le grade OMS à la suite du programme SAFETY pour 19/27 des patients traités dont 5/27 qui ont retrouvé un grade OMS 0.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Une filière pluridisciplinaire centrée sur l’hypnose en HDJ semble être utile pour améliorer l’autonomie de patients atteints de TSF résistants aux prises en charge classique ou en situation de précarité. La pour","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A359"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721205","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.393
M. Rousotte , T. Barba , Q. Reynaud , P. Sève , A. Hot
<div><h3>Introduction</h3><div>Les critères diagnostiques du syndrome des antiphospholipides (SAPL) se sont récemment vu enrichir de l’existence d’une thrombopénie, qui existe dans 20 à 50 % des cas <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>. Rarement sévères, l’incidence et les caractéristiques des thrombopénies cliniquement significatives (TCS) ne sont pas connues. Il n’y a pas de consensus sur son traitement qui suit généralement, par défaut, celui du purpura thrombopénique immunologique <span><span>[3]</span></span>.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude rétrospective dans 3 services de médecine interne de CHU Lyonnais, incluant des adultes répondant aux critères diagnostics ACR 2023 du SAPL et présentant une TCS (plaquettes<!--> <!--><<!--> <!-->30 G/L ou hémorragies), pris en charge entre 1990 et 2023. Les thrombopénies d’autres causes étaient exclues. La sévérité des événements hémorragiques était évaluée par les scores OMS et de Khellaf et al. Trois groupes étaient identifiés a priori : les sujets présentant ≥<!--> <!-->1 évènement hémorragique majeur (OMS<!--> <!-->><!--> <!-->2 ou Khellaf<!--> <!-->><!--> <!-->8) [EHM], ceux ayant présenté une thrombose artérielle [SAPLa] et ceux atteints d’une connectivite [CTD]. La réponse aux traitements de la TCS était définie selon le consensus international. Les traitements de fond comprenaient les immunosuppresseurs (IS), le rituximab (RTX), la splénectomie, et les agonistes du récepteur de la thrombopoïétine (aRTPO). Les événements de morbi-mortalité étaient analysés. Les variables qualitatives et quantitatives étaient comparées selon le test de Fisher et le test de Mann-Whitney respectivement, avec un seuil de significativité fixé à 0,05. Les médianes sont suivies d’un espace interquartile.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Vingt-quatre patients (20 femmes) avec un suivi médian de 114 mois [63–192] étaient inclus. Le diagnostic de thrombopénie précédait (46 %), était concomitant (12 %), ou succédait (42 %) le diagnostic du SAPL. Au diagnostic de SAPL, 10 étaient veineux, 9 artériels, 5 obstétricaux et 50 % avaient une triple positivité APL. Treize patients avaient une connectivite. Au cours du suivi, 41 thromboses et 52 hémorragies ont été répertoriées. Les thromboses étaient associées à une thrombopénie dans 16/20 cas, avec seulement 4 cas de syndromes catastrophiques des APL. Quatorze hémorragies étaient classées EHM, 11 survenaient sous anticoagulants (AC) et 2 sous AC et anti-agrégeant plaquettaire (AAP). Au total 18 hémorragies sont survenues sous AC, 12 sous AAP dont 3 sous bithérapie. Quinze connectivites ont été diagnostiquées (12 lupus systémique, 2 connectivites mixtes, 1 syndrome de Gougerot Sjögren), 6 cancers et 4 endocardites de Libman Sacks. Huit patients ont présenté une infection sévère (antibiothérapie IV et/ou hospitalisation). Les groupes EHM, SAPLa et CTD comprenaient 11, 12 et 15 patients respectivement. Le groupe CTD avait
{"title":"Thrombopénie cliniquement significative associée au syndrome des antiphospholipides : description d’une cohorte rétrospective de 24 cas","authors":"M. Rousotte , T. Barba , Q. Reynaud , P. Sève , A. Hot","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.393","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.393","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Les critères diagnostiques du syndrome des antiphospholipides (SAPL) se sont récemment vu enrichir de l’existence d’une thrombopénie, qui existe dans 20 à 50 % des cas <span><span>[1]</span></span>, <span><span>[2]</span></span>. Rarement sévères, l’incidence et les caractéristiques des thrombopénies cliniquement significatives (TCS) ne sont pas connues. Il n’y a pas de consensus sur son traitement qui suit généralement, par défaut, celui du purpura thrombopénique immunologique <span><span>[3]</span></span>.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude rétrospective dans 3 services de médecine interne de CHU Lyonnais, incluant des adultes répondant aux critères diagnostics ACR 2023 du SAPL et présentant une TCS (plaquettes<!--> <!--><<!--> <!-->30 G/L ou hémorragies), pris en charge entre 1990 et 2023. Les thrombopénies d’autres causes étaient exclues. La sévérité des événements hémorragiques était évaluée par les scores OMS et de Khellaf et al. Trois groupes étaient identifiés a priori : les sujets présentant ≥<!--> <!-->1 évènement hémorragique majeur (OMS<!--> <!-->><!--> <!-->2 ou Khellaf<!--> <!-->><!--> <!-->8) [EHM], ceux ayant présenté une thrombose artérielle [SAPLa] et ceux atteints d’une connectivite [CTD]. La réponse aux traitements de la TCS était définie selon le consensus international. Les traitements de fond comprenaient les immunosuppresseurs (IS), le rituximab (RTX), la splénectomie, et les agonistes du récepteur de la thrombopoïétine (aRTPO). Les événements de morbi-mortalité étaient analysés. Les variables qualitatives et quantitatives étaient comparées selon le test de Fisher et le test de Mann-Whitney respectivement, avec un seuil de significativité fixé à 0,05. Les médianes sont suivies d’un espace interquartile.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Vingt-quatre patients (20 femmes) avec un suivi médian de 114 mois [63–192] étaient inclus. Le diagnostic de thrombopénie précédait (46 %), était concomitant (12 %), ou succédait (42 %) le diagnostic du SAPL. Au diagnostic de SAPL, 10 étaient veineux, 9 artériels, 5 obstétricaux et 50 % avaient une triple positivité APL. Treize patients avaient une connectivite. Au cours du suivi, 41 thromboses et 52 hémorragies ont été répertoriées. Les thromboses étaient associées à une thrombopénie dans 16/20 cas, avec seulement 4 cas de syndromes catastrophiques des APL. Quatorze hémorragies étaient classées EHM, 11 survenaient sous anticoagulants (AC) et 2 sous AC et anti-agrégeant plaquettaire (AAP). Au total 18 hémorragies sont survenues sous AC, 12 sous AAP dont 3 sous bithérapie. Quinze connectivites ont été diagnostiquées (12 lupus systémique, 2 connectivites mixtes, 1 syndrome de Gougerot Sjögren), 6 cancers et 4 endocardites de Libman Sacks. Huit patients ont présenté une infection sévère (antibiothérapie IV et/ou hospitalisation). Les groupes EHM, SAPLa et CTD comprenaient 11, 12 et 15 patients respectivement. Le groupe CTD avait","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A403"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721430","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.350
A. Fabre-Barthez , T. Barba , Q. Reynaud , I. Durieu , A. Baudet , L. Perard , A. Hot , P. Sève
<div><h3>Introduction</h3><div>L’anémie hémolytique auto-immune (AHAI) et le Purpura thrombopénique immunologique (PTI) dans le Lupus érythémateux systémique (LES) sont associés à une morbidité plus importante, et une mortalité plus élevée en cas de PTI. Le syndrome d’Evans (SE) est connu pour son mauvais pronostic <span><span>[1]</span></span>, mais seulement deux études s’y sont intéressées au cours du SLE <span><span>[2]</span></span>, <span><span>[3]</span></span>. À ce jour, aucune étude n’a comparé les caractéristiques démographiques, cliniques et paracliniques, la réponse aux traitements, la morbi-mortalité de patients SLE avec une cytopénie auto-immune isolée ou associée à SE. Ceci est l’objet de ce travail.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude observationnelle rétrospective à partir de trois services de médecine interne, incluant des adulte LES (ACR 2019 ou SLICC 2012), pris en charge entre 2000 et 2023, avec un PTI cliniquement significatif (CS) (thrombopénie<!--> <!--><<!--> <!-->30G/L), une AHAI CS (hémoglobine<!--> <!--><<!--> <!-->100<!--> <!-->g/L) ou un SE CS (au moins une cytopénie CS sur deux). Les groupes SE-AHAI et SE-PTI comprenaient des patients ayant présenté, respectivement au moins une poussée d’AHAI CS ou de PTI CS. Les cytopénies d’autres causes ont été exclues. La réponse aux traitements était définie selon le consensus international de 2020 pour l’AHAI et de 2019 pour le PTI. Les groupes SE-AHAI vs AHAI, et SE-ITP vs ITP ont été comparés pour les réponses aux thérapeutiques et le nombre de poussées de cytopénie.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 95 patients ont été inclus : 30 SE, 43 PTI, 22 AHAI, avec un suivi médian de 131 mois [9–340]. Il y avait 83 % de femmes, avec un âge moyen de 34<!--> <!-->ans au diagnostic. Il y avait une majorité de caucasiens (2/3) et de patients d’Afrique du Nord (1/6). Dans le groupe SE, 19 patients (63 %) ont présenté une cytopénie avant ou au moment du diagnostic de LES, contre 12 (54 %) dans le groupe AHAI, et 35 (83 %) dans le groupe PTI. Le score SLEDAI initial était plus élevé chez les PTI que les SE (11,8 contre 5,9, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01). La prévalence d’anti-dsDNA au diagnostic était plus élevé chez les patients SE que les patients AHAI (20 (67 %) contre 7 (32 %), <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02).</div><div>Aucune différence statistiquement significative dans la réponse aux traitements n’a été observée. La quasi-totalité des patients a été traitée par corticoïdes (CTC). Les IgIV ont été administrées principalement dans un contexte de PTI : chez 7/22 (32 %) SE-PTI et 29/42 (67 %) PTI. Dans le groupe SE-AHAI, 5 patients (50 %) ont été traités par hydroxychloroquine et CTC en première intention sans nécessité de 2<sup>e</sup> ligne, contre 6/11 (55 %) dans le groupe AIHA, 3/10 (30 %) patients SE-PTI et 11/28 (39 %) patients PTI. Du rituximab (RTX) a été administré chez 6 (24 %) patients SE-AHAI contre 6 (27 %) AHAI, 12 (55 %) SE-
{"title":"Étude comparative des cytopénies auto-immunes isolées ou dans le cadre d’un syndrome d’Evans au cours du lupus : à propos de 95 observations","authors":"A. Fabre-Barthez , T. Barba , Q. Reynaud , I. Durieu , A. Baudet , L. Perard , A. Hot , P. Sève","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.350","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.350","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’anémie hémolytique auto-immune (AHAI) et le Purpura thrombopénique immunologique (PTI) dans le Lupus érythémateux systémique (LES) sont associés à une morbidité plus importante, et une mortalité plus élevée en cas de PTI. Le syndrome d’Evans (SE) est connu pour son mauvais pronostic <span><span>[1]</span></span>, mais seulement deux études s’y sont intéressées au cours du SLE <span><span>[2]</span></span>, <span><span>[3]</span></span>. À ce jour, aucune étude n’a comparé les caractéristiques démographiques, cliniques et paracliniques, la réponse aux traitements, la morbi-mortalité de patients SLE avec une cytopénie auto-immune isolée ou associée à SE. Ceci est l’objet de ce travail.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude observationnelle rétrospective à partir de trois services de médecine interne, incluant des adulte LES (ACR 2019 ou SLICC 2012), pris en charge entre 2000 et 2023, avec un PTI cliniquement significatif (CS) (thrombopénie<!--> <!--><<!--> <!-->30G/L), une AHAI CS (hémoglobine<!--> <!--><<!--> <!-->100<!--> <!-->g/L) ou un SE CS (au moins une cytopénie CS sur deux). Les groupes SE-AHAI et SE-PTI comprenaient des patients ayant présenté, respectivement au moins une poussée d’AHAI CS ou de PTI CS. Les cytopénies d’autres causes ont été exclues. La réponse aux traitements était définie selon le consensus international de 2020 pour l’AHAI et de 2019 pour le PTI. Les groupes SE-AHAI vs AHAI, et SE-ITP vs ITP ont été comparés pour les réponses aux thérapeutiques et le nombre de poussées de cytopénie.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 95 patients ont été inclus : 30 SE, 43 PTI, 22 AHAI, avec un suivi médian de 131 mois [9–340]. Il y avait 83 % de femmes, avec un âge moyen de 34<!--> <!-->ans au diagnostic. Il y avait une majorité de caucasiens (2/3) et de patients d’Afrique du Nord (1/6). Dans le groupe SE, 19 patients (63 %) ont présenté une cytopénie avant ou au moment du diagnostic de LES, contre 12 (54 %) dans le groupe AHAI, et 35 (83 %) dans le groupe PTI. Le score SLEDAI initial était plus élevé chez les PTI que les SE (11,8 contre 5,9, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,01). La prévalence d’anti-dsDNA au diagnostic était plus élevé chez les patients SE que les patients AHAI (20 (67 %) contre 7 (32 %), <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,02).</div><div>Aucune différence statistiquement significative dans la réponse aux traitements n’a été observée. La quasi-totalité des patients a été traitée par corticoïdes (CTC). Les IgIV ont été administrées principalement dans un contexte de PTI : chez 7/22 (32 %) SE-PTI et 29/42 (67 %) PTI. Dans le groupe SE-AHAI, 5 patients (50 %) ont été traités par hydroxychloroquine et CTC en première intention sans nécessité de 2<sup>e</sup> ligne, contre 6/11 (55 %) dans le groupe AIHA, 3/10 (30 %) patients SE-PTI et 11/28 (39 %) patients PTI. Du rituximab (RTX) a été administré chez 6 (24 %) patients SE-AHAI contre 6 (27 %) AHAI, 12 (55 %) SE-","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A374-A375"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142719076","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.346
T. Moulinet , J. Bettinger , P. Decker , A. Flahault , L. Boulangé , A. Etlicher , M. Noyé , D. Wahl , J. Léa , M. Houée-Bigot , D. Loeuille , R. Jaussaud , M.T. Rubio , M. D’aveni
<div><h3>Introduction</h3><div>Le lupus érythémateux systémique est une pathologie dont la physiopathologie est complexe, faisant intervenir à la fois des facteurs génétiques, environnementaux, hormonaux et médicamenteux. Au cours du lupus, de nombreuses cellules semblent dysfonctionner, et parmi celle-ci, le rôle des cellules myéloïdes suppressives (<em>Myeloid Derived Suppressor Cells</em>, MDSCs) reste mal compris, avec des données discordantes. Les objectifs de cette étude était d’évaluer le phénotype des MDSC, leur profil métabolique ainsi que leurs propriétés immunosuppressives.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Les patients adultes présentant un lupus érythémateux systémique (critères ACR/SLICC) avec un SLEDAI supérieur à 1 étaient inclus prospectivement, après avoir donné leur consentement écrit. Ils bénéficiaient d’un prélèvement à l’inclusion, puis 3 et 6 mois après. Après obtention des cellules mononucléées du sang périphérique (PBMC, pour <em>Peripheral Blood Mononuclear Cells</em>) par gradient de densité, les MDSC étaient quantifiées et caractérisées par cytométrie en flux (panel 27 couleurs, cytomètre BD Symphony A3), leur métabolisme était évalué par marquage membranaire (identification des MDSC, et GLUT1) et intracellulaire (ACAC, PRDX2, HK1, CPT1A,ASS1, ATP5A, IDH2) après fixation et perméabilisation (<em>Met-Flow</em>). Leurs capacités immunosuppressives étaient évaluées par cocultures des MDSC triées (tri-immunomagnétique) avec des lymphocyte T activés (anticorps anti-CD3/CD28) marquées au CFSE. Leur signature transcriptomique a été analysée grâce à l’exploitation d’un base de données publique de séquençage d’ARN à l’échelle unicellulaire <span><span>[1]</span></span>. Les données de cytométrie en flux ont été acquise via le logiciel Diva, analysée à l’aide du logiciel Flow-Jo (v10.10). Les analyses statistiques ont été réalisée à l’aide des logiciels GraphPad et R. Cette étude a obtenu l’avis favorable du Comité de protection des personnes Nord-Ouest II et de l’Agence nationale de sécurité du médicament, et a été enregistrée sur ClinicalTrials.gov (<span><span>NCT05424627</span><svg><path></path></svg></span>).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Vingt trois patients (20 femmes, âge médian : 38,6<!--> <!-->ans) avec un lupus actif (SLEDAI<!--> <!-->><!--> <!-->1, SLEDAI médian : 10) ont été inclus (8 atteintes articulaires, 7 atteintes cutanées, 6 néphrites, 4 sérites, 2 hémorragies intra-alvéolaires, 1 myocardite, 1 hypertension artérielle pulmonaire pré-capillaire). Les MDSC totales représentaient en médiane moins de 1 % des PBMC. Une augmentation non significative des MDSC étaient observée chez les patients lupiques comparés à des sujets sains (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8), portant essentiellement sur les M-MDSC et les G-MDSC, les E-MDSC étant significativement diminuées chez les patients lupiques. Aucune corrélation n’était notée entre le taux des MDSC total ou les sous populations et le SLEDAI ou
{"title":"Implication des cellules myéloïdes suppressives au cours du lupus érythémateux systémique : approche phénotypique, immuno-métabolique et fonctionnelle","authors":"T. Moulinet , J. Bettinger , P. Decker , A. Flahault , L. Boulangé , A. Etlicher , M. Noyé , D. Wahl , J. Léa , M. Houée-Bigot , D. Loeuille , R. Jaussaud , M.T. Rubio , M. D’aveni","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.346","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.346","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Le lupus érythémateux systémique est une pathologie dont la physiopathologie est complexe, faisant intervenir à la fois des facteurs génétiques, environnementaux, hormonaux et médicamenteux. Au cours du lupus, de nombreuses cellules semblent dysfonctionner, et parmi celle-ci, le rôle des cellules myéloïdes suppressives (<em>Myeloid Derived Suppressor Cells</em>, MDSCs) reste mal compris, avec des données discordantes. Les objectifs de cette étude était d’évaluer le phénotype des MDSC, leur profil métabolique ainsi que leurs propriétés immunosuppressives.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>Les patients adultes présentant un lupus érythémateux systémique (critères ACR/SLICC) avec un SLEDAI supérieur à 1 étaient inclus prospectivement, après avoir donné leur consentement écrit. Ils bénéficiaient d’un prélèvement à l’inclusion, puis 3 et 6 mois après. Après obtention des cellules mononucléées du sang périphérique (PBMC, pour <em>Peripheral Blood Mononuclear Cells</em>) par gradient de densité, les MDSC étaient quantifiées et caractérisées par cytométrie en flux (panel 27 couleurs, cytomètre BD Symphony A3), leur métabolisme était évalué par marquage membranaire (identification des MDSC, et GLUT1) et intracellulaire (ACAC, PRDX2, HK1, CPT1A,ASS1, ATP5A, IDH2) après fixation et perméabilisation (<em>Met-Flow</em>). Leurs capacités immunosuppressives étaient évaluées par cocultures des MDSC triées (tri-immunomagnétique) avec des lymphocyte T activés (anticorps anti-CD3/CD28) marquées au CFSE. Leur signature transcriptomique a été analysée grâce à l’exploitation d’un base de données publique de séquençage d’ARN à l’échelle unicellulaire <span><span>[1]</span></span>. Les données de cytométrie en flux ont été acquise via le logiciel Diva, analysée à l’aide du logiciel Flow-Jo (v10.10). Les analyses statistiques ont été réalisée à l’aide des logiciels GraphPad et R. Cette étude a obtenu l’avis favorable du Comité de protection des personnes Nord-Ouest II et de l’Agence nationale de sécurité du médicament, et a été enregistrée sur ClinicalTrials.gov (<span><span>NCT05424627</span><svg><path></path></svg></span>).</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Vingt trois patients (20 femmes, âge médian : 38,6<!--> <!-->ans) avec un lupus actif (SLEDAI<!--> <!-->><!--> <!-->1, SLEDAI médian : 10) ont été inclus (8 atteintes articulaires, 7 atteintes cutanées, 6 néphrites, 4 sérites, 2 hémorragies intra-alvéolaires, 1 myocardite, 1 hypertension artérielle pulmonaire pré-capillaire). Les MDSC totales représentaient en médiane moins de 1 % des PBMC. Une augmentation non significative des MDSC étaient observée chez les patients lupiques comparés à des sujets sains (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8), portant essentiellement sur les M-MDSC et les G-MDSC, les E-MDSC étant significativement diminuées chez les patients lupiques. Aucune corrélation n’était notée entre le taux des MDSC total ou les sous populations et le SLEDAI ou","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Pages A371-A372"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721682","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-11-27DOI: 10.1016/j.revmed.2024.10.356
M. Strehaiano , C. Braudeau , J. Chevreuil , C. Lécuroux , C. Le Mercier , A. Fantou , G. Bériou , N. Vince , R. Josien , D. Boutboul , S. Limou , C. Thomas , A. Néel , J. Martin
Introduction
IKAROS, codé par le gène IKZF1, est un facteur de transcription exprimé sous la forme d’une protéine à doigts de zinc jouant un rôle essentiel dans la différenciation des lignées myéloïde et lymphoïde. Chez l’Homme, des altérations somatiques du gène ont été initialement décrites comme associées au développement de leucémies aiguës lymphoïdes chez l’enfant comme chez l’adulte, avec une valeur pronostique péjorative. Plus récemment, des mutations germinales hétérozygotes du gène IKZF1 ont été impliquées dans la survenue d’un large spectre clinique et biologique d’immunodéficiences primaires. Quatre mécanismes d’action moléculaires distincts ont été identifiés, à partir des patterns d’expression protéique et des anomalies fonctionnelles : haploinsuffisance, défaut de dimérisation, effet dominant-négatif – conduisant à une perte de fonction –, et gain de fonction. Dans cette étude, nous décrivons deux nouveaux variants hétérozygotes (R184W et H195Q) localisés dans le domaine de liaison à l’ADN de IKAROS, chez cinq individus issus de deux familles. Le phénotype s’apparente à celui d’un déficit immunitaire commun variable (DICV), mais la physiopathologie s’avère être bien plus complexe.
Matériels et méthodes
En utilisant une combinaison de modèles in silico, d’études de cytométrie spectrale et d’analyses fonctionnelles, nous avons étudié l’impact fonctionnel des mutations sur la protéine et caractérisé les anomalies leucocytaires et cytokiniques existantes chez les patients.
Résultats
Les anomalies immunobiologiques d’abord objectivées incluaient une lymphopénie B sévère et une expansion lymphocytaire T CD8, rappelant les observations préalablement effectuées chez les individus haploinsuffisants pour IKZF1. Nous avons ensuite mis en évidence de profondes dysrégulations lymphocytaires B, mais aussi des altérations lymphocytaires T sévères, à la fois phénotypiques et fonctionnelles chez les sujets mutés. En particulier, nous avons retrouvé un biais de différenciation Th1/Tc1 et une augmentation du potentiel de cytotoxicité des lymphocytes T CD8. De manière intéressante, il existait une accumulation de sous-populations inhabituelles de lymphocytes T CD4 et T CD8 multi-fonctionnelles, sécrétant à la fois de l’IFNγ, du TNFα et de l’IL-2.
Conclusion
Ces données contribuent à une meilleure compréhension des dysrégulations immunologiques sous-tendant la pathogénie des immunodéficiences associées aux mutations du gène IKZF1, et questionnent directement le concept de DICV et la place de la génétique dans l’exploration des patients au diagnostic.
导言 IKAROS 由 IKZF1 基因编码,是一种以锌指蛋白形式表达的转录因子,在髓系和淋巴系的分化过程中发挥着重要作用。在人类中,该基因的体细胞改变最初被描述为与儿童和成人急性淋巴细胞白血病的发生有关,且预后不良。最近,IKZF1 基因的杂合子种系突变被认为与多种原发性免疫缺陷的临床和生物学特性有关。根据蛋白表达模式和功能异常,已确定了四种不同的分子作用机制:单倍体缺陷、二聚化缺陷、显性阴性效应(导致功能丧失)和功能增益。在本研究中,我们描述了来自两个家族的五个个体中的两个新的杂合变体(R184W 和 H195Q),它们位于 IKAROS 的 DNA 结合域。材料与方法我们结合使用硅学模型、光谱细胞计量学研究和功能分析,研究了突变对蛋白质的功能影响,并描述了患者的白细胞和细胞因子异常。结果最初观察到的免疫生物学异常包括严重的B淋巴细胞减少和CD8 T淋巴细胞扩增,这与之前在IKZF1单倍体不足的个体中观察到的情况类似。随后,我们在突变受试者中发现了严重的 B 淋巴细胞失调,以及严重的 T 淋巴细胞表型和功能改变。特别是,我们发现Th1/Tc1分化出现偏差,CD8 T淋巴细胞的细胞毒性潜能增加。这些数据有助于更好地理解与 IKZF1 基因突变相关的免疫缺陷发病机制背后的免疫学失调,并直接质疑了 CVID 的概念以及遗传学在患者诊断调查中的地位。
{"title":"Caractérisation immunologique de deux nouveaux variants perte de fonction du gène IKZF1, responsables de déficits immunitaires primitifs","authors":"M. Strehaiano , C. Braudeau , J. Chevreuil , C. Lécuroux , C. Le Mercier , A. Fantou , G. Bériou , N. Vince , R. Josien , D. Boutboul , S. Limou , C. Thomas , A. Néel , J. Martin","doi":"10.1016/j.revmed.2024.10.356","DOIUrl":"10.1016/j.revmed.2024.10.356","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>IKAROS, codé par le gène <em>IKZF1</em>, est un facteur de transcription exprimé sous la forme d’une protéine à doigts de zinc jouant un rôle essentiel dans la différenciation des lignées myéloïde et lymphoïde. Chez l’Homme, des altérations somatiques du gène ont été initialement décrites comme associées au développement de leucémies aiguës lymphoïdes chez l’enfant comme chez l’adulte, avec une valeur pronostique péjorative. Plus récemment, des mutations germinales hétérozygotes du gène <em>IKZF1</em> ont été impliquées dans la survenue d’un large spectre clinique et biologique d’immunodéficiences primaires. Quatre mécanismes d’action moléculaires distincts ont été identifiés, à partir des <em>patterns</em> d’expression protéique et des anomalies fonctionnelles : haploinsuffisance, défaut de dimérisation, effet dominant-négatif – conduisant à une perte de fonction –, et gain de fonction. Dans cette étude, nous décrivons deux nouveaux variants hétérozygotes (R184W et H195Q) localisés dans le domaine de liaison à l’ADN de IKAROS, chez cinq individus issus de deux familles. Le phénotype s’apparente à celui d’un déficit immunitaire commun variable (DICV), mais la physiopathologie s’avère être bien plus complexe.</div></div><div><h3>Matériels et méthodes</h3><div>En utilisant une combinaison de modèles <em>in silico</em>, d’études de cytométrie spectrale et d’analyses fonctionnelles, nous avons étudié l’impact fonctionnel des mutations sur la protéine et caractérisé les anomalies leucocytaires et cytokiniques existantes chez les patients.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Les anomalies immunobiologiques d’abord objectivées incluaient une lymphopénie B sévère et une expansion lymphocytaire T CD8, rappelant les observations préalablement effectuées chez les individus haploinsuffisants pour <em>IKZF1</em>. Nous avons ensuite mis en évidence de profondes dysrégulations lymphocytaires B, mais aussi des altérations lymphocytaires T sévères, à la fois phénotypiques et fonctionnelles chez les sujets mutés. En particulier, nous avons retrouvé un biais de différenciation Th1/Tc1 et une augmentation du potentiel de cytotoxicité des lymphocytes T CD8. De manière intéressante, il existait une accumulation de sous-populations inhabituelles de lymphocytes T CD4 et T CD8 multi-fonctionnelles, sécrétant à la fois de l’IFNγ, du TNFα et de l’IL-2.</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ces données contribuent à une meilleure compréhension des dysrégulations immunologiques sous-tendant la pathogénie des immunodéficiences associées aux mutations du gène <em>IKZF1</em>, et questionnent directement le concept de DICV et la place de la génétique dans l’exploration des patients au diagnostic.</div></div>","PeriodicalId":54458,"journal":{"name":"Revue De Medecine Interne","volume":"45 ","pages":"Page A380"},"PeriodicalIF":0.7,"publicationDate":"2024-11-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"142721206","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}