L’OMS définit une réaction leucémoïde par la présence d’une blastose périphérique chez le nouveau-né trisomique. Or, une blastose sanguine est présente chez la plupart des nouveau-nés trisomiques, d’autant plus en cas de prématurité, et seule une blastose sanguine > 20 % serait vraiment prédictive d’une réaction leucémoïde. Cependant, il est maintenant acquis que le paramètre diagnostique le plus spécifique est la présence d’une mutation acquise du gène GATA1 dans les blastes sanguins.
Cas clinique
Un nouveau-né prématuré de 32 SA naît dans un contexte de chorioamniotite. Des traits dysmorphiques font rapidement suspecter une trisomie 21. À j0, la NFS retrouve une hyperleucocytose avec 60 % de blastes, sans anémie ni thrombopénie. Cliniquement, il existe un discret syndrome tumoral, un ictère simple, une éruption aspécifique. L’immunophénotypage des blastes est en faveur d’un phénotype myéloïde avec un marqueur T (CD7) aberrant et une faible positivité des marqueurs de la lignée mégacaryoblastique. La trisomie 21 libre et homogène est confirmée. Une délétion de 2 paires de bases décalant le cadre de lecture et faisant apparaître un codon stop au niveau de l’exon 2 de GATA1 (c.90_91delAG, p.S30fs*9) est identifiée au niveau des blastes sanguins. L’évolution se fait vers la régression spontanée de la blastose.
Discussion
Les leucémies aiguës myéloblastiques (LAM) chez l’enfant trisomique sont toujours précédées d’une réaction leucémoïde d’expression et d’évolution variable, présente chez 5 à 30 % des nouveau-nés trisomiques. Vingt pour cent des réactions leucémoïdes évoluent vers une leucémie aiguë, sans aucun facteur prédictif connu. Une mutation acquise du gène GATA1, spécifique aux cellules clonales, est retrouvée dans la quasi-totalité des réactions leucémoïdes. Il s’agit le plus souvent de mutations tronquantes dans l’exon 2 (ou 3) du gène. Il y a 100 000 fois plus de mutations de GATA1 chez l’individu trisomique que dans la population générale, alors que la fréquence globale des mutations est identique. Des cas de réaction leucémoïde et de leucémie aiguë mégacaryoblastique ont été décrits chez l’individu non trisomique, il s’agit alors soit d’une trisomie 21 en mosaïque, soit d’une acquisition de novo d’une trisomie 21 dans les cellules blastiques, suivie d’une mutation de GATA1. Selon une hypothèse récente, le mécanisme de mutagenèse associée à la transcription expliquerait à la fois la spécificité des mutations de GATA1, et l’atteinte isolée de la lignée mégacaryocytaire observées dans les réactions leucémoïdes et les LAM chez l’individu trisomique.
Conclusion
La recherche de mutation du gène GATA1 chez le nouveau-né trisomique peut permettre d’établir avec certitude le diagnostic de réaction leucémoïde et de guider la prise en charge et la surveillance
{"title":"Mutations de GATA1, trisomie 21 et réaction leucémoïde","authors":"Lucile Bessi , Pascale Schneider , Caroline Lardennois , Pascaline Etancelin , Gérard Buchonnet , Sylvie Daliphard , Jean-Pierre Vannier","doi":"10.1016/j.oncohp.2015.10.009","DOIUrl":"10.1016/j.oncohp.2015.10.009","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>L’OMS définit une réaction leucémoïde par la présence d’une blastose périphérique chez le nouveau-né trisomique. Or, une blastose sanguine est présente chez la plupart des nouveau-nés trisomiques, d’autant plus en cas de prématurité, et seule une blastose sanguine<!--> <!-->><!--> <!-->20 % serait vraiment prédictive d’une réaction leucémoïde. Cependant, il est maintenant acquis que le paramètre diagnostique le plus spécifique est la présence d’une mutation acquise du gène <em>GATA1</em> dans les blastes sanguins.</p></div><div><h3>Cas clinique</h3><p>Un nouveau-né prématuré de 32<!--> <!-->SA naît dans un contexte de chorioamniotite. Des traits dysmorphiques font rapidement suspecter une trisomie 21. À j0, la NFS retrouve une hyperleucocytose avec 60 % de blastes, sans anémie ni thrombopénie. Cliniquement, il existe un discret syndrome tumoral, un ictère simple, une éruption aspécifique. L’immunophénotypage des blastes est en faveur d’un phénotype myéloïde avec un marqueur T (CD7) aberrant et une faible positivité des marqueurs de la lignée mégacaryoblastique. La trisomie 21 libre et homogène est confirmée. Une délétion de 2 paires de bases décalant le cadre de lecture et faisant apparaître un codon stop au niveau de l’exon 2 de <em>GATA1</em> (c.90_91delAG, p.S30fs*9) est identifiée au niveau des blastes sanguins. L’évolution se fait vers la régression spontanée de la blastose.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Les leucémies aiguës myéloblastiques (LAM) chez l’enfant trisomique sont toujours précédées d’une réaction leucémoïde d’expression et d’évolution variable, présente chez 5 à 30 % des nouveau-nés trisomiques. Vingt pour cent des réactions leucémoïdes évoluent vers une leucémie aiguë, sans aucun facteur prédictif connu. Une mutation acquise du gène <em>GATA1</em>, spécifique aux cellules clonales, est retrouvée dans la quasi-totalité des réactions leucémoïdes. Il s’agit le plus souvent de mutations tronquantes dans l’exon 2 (ou 3) du gène. Il y a 100 000 fois plus de mutations de <em>GATA1</em> chez l’individu trisomique que dans la population générale, alors que la fréquence globale des mutations est identique. Des cas de réaction leucémoïde et de leucémie aiguë mégacaryoblastique ont été décrits chez l’individu non trisomique, il s’agit alors soit d’une trisomie 21 en mosaïque, soit d’une acquisition de novo d’une trisomie 21 dans les cellules blastiques, suivie d’une mutation de <em>GATA1</em>. Selon une hypothèse récente, le mécanisme de mutagenèse associée à la transcription expliquerait à la fois la spécificité des mutations de GATA1, et l’atteinte isolée de la lignée mégacaryocytaire observées dans les réactions leucémoïdes et les LAM chez l’individu trisomique.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>La recherche de mutation du gène <em>GATA1</em> chez le nouveau-né trisomique peut permettre d’établir avec certitude le diagnostic de réaction leucémoïde et de guider la prise en charge et la surveillance","PeriodicalId":101124,"journal":{"name":"Revue d'Oncologie Hématologie Pédiatrique","volume":"3 4","pages":"Page 226"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2015-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.oncohp.2015.10.009","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"85863511","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2015-12-01DOI: 10.1016/j.oncohp.2015.10.014
Marion Delcourt , Marion Delpont , Marie Gabrielle Vigué , Aurélia Carbasse , Capucine Picard , Eric Jeziorski
Le syndrome d’hyper IgE autosomique dominant ou déficit en STAT3 est un déficit immunitaire complexe. Son diagnostic est facilité par l’utilisation du score HIES qui reprend les principales caractéristiques cliniques et biologiques de ces patients : abcès cutanés répétés, pneumopathies à répétition, anomalie dentaire, scoliose, fractures multiples, hyper IgE, hyperéosinophilie. Nous rapportons le cas d’une patiente de 16 ans ayant une mutation hétérozygote de novo du gène STAT3. Elle présente depuis l’âge de 12 ans des gonalgies bilatérales à l’effort avec sensation de dérobement. Le diagnostic d’ostéochondrite disséquante bilatérale des condyles fémoraux externes avec fragments intra-articulaires détachés à droite a été posé. Elle a bénéficié de l’ablation de ces séquestres osseux et d’une mosaïcoplastie du genou droit en 2014. Nous rapportons, ici, le 2e cas d’ostéochondrite disséquante, le précédent ayant été décrit dans la littérature par Sebnem en 2002 [1].
{"title":"Hyper IgE et gonalgie","authors":"Marion Delcourt , Marion Delpont , Marie Gabrielle Vigué , Aurélia Carbasse , Capucine Picard , Eric Jeziorski","doi":"10.1016/j.oncohp.2015.10.014","DOIUrl":"10.1016/j.oncohp.2015.10.014","url":null,"abstract":"<div><p>Le syndrome d’hyper IgE autosomique dominant ou déficit en STAT3 est un déficit immunitaire complexe. Son diagnostic est facilité par l’utilisation du score HIES qui reprend les principales caractéristiques cliniques et biologiques de ces patients : abcès cutanés répétés, pneumopathies à répétition, anomalie dentaire, scoliose, fractures multiples, hyper IgE, hyperéosinophilie. Nous rapportons le cas d’une patiente de 16<!--> <!-->ans ayant une mutation hétérozygote de novo du gène <em>STAT3</em>. Elle présente depuis l’âge de 12<!--> <!-->ans des gonalgies bilatérales à l’effort avec sensation de dérobement. Le diagnostic d’ostéochondrite disséquante bilatérale des condyles fémoraux externes avec fragments intra-articulaires détachés à droite a été posé. Elle a bénéficié de l’ablation de ces séquestres osseux et d’une mosaïcoplastie du genou droit en 2014. Nous rapportons, ici, le 2<sup>e</sup> cas d’ostéochondrite disséquante, le précédent ayant été décrit dans la littérature par Sebnem en 2002 <span>[1]</span>.</p></div>","PeriodicalId":101124,"journal":{"name":"Revue d'Oncologie Hématologie Pédiatrique","volume":"3 4","pages":"Page 228"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2015-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.oncohp.2015.10.014","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"78300934","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2015-12-01DOI: 10.1016/j.oncohp.2015.06.006
L. Le Mouël , A. Auvrignon , C. Ragu , Y. Réguerre , G. Leverger
Propos
Les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) affectant l’enfant de moins de 1 an ont des caractéristiques cliniques et biologiques différentes de celles touchant les enfants plus âgés. Peu d’études rapportent spécifiquement leur pronostic. L’intérêt de l’autogreffe dans la stratégie thérapeutique n’a pas été rapporté dans ce groupe d‘âge.
Méthode
Quatre-vingt-dix-huit patients de moins de 1 an avec un diagnostic de LAM de novo, traités entre 1989 et 2011, ont été analysés. Ils ont reçu, après une induction et une consolidation et en l’absence de critères d’allogreffe, une 2e consolidation dans le LAME 89/91, une autogreffe dans le LAME 89/93 ou 2 cures de consolidation dans l’ELAM02.
Résultats
La survie globale à 5 ans est respectivement de 12 ± 8 % (n = 17), 66 ± 9 % (n = 27) et 72 ± 6 % (n = 54) dans les protocoles LAME 89/91, LAME 89/93 et ELAM02. Il n’y a pas de différence de survie globale entre les patients traités par autogreffe et ceux par chimiothérapie de l’ELAM02 (p = 0,55). Aucun facteur pronostique n’a été mis en évidence dans cette tranche d’âge. Le pronostic des enfants de moins de 1 an n’est pas différent de celui des enfants plus âgés dans le LAME 89/93 et l’ELAM02.
Conclusions
Le pronostic des enfants de moins de 1 an est identique à celui des enfants plus âgés avec une stratégie basée sur une chimiothérapie intensive et une allogreffe pour les enfants présentant des facteurs de risque péjoratif.
Purpose
Infant acute myeloid leukemias (AML) have different clinical and biological characteristics to those affecting older children. Few publications reported the outcome of infant AML and their results are unclear. In addition, the relevance of autologous bone marrow transplantation (BMT) in this age group has not been reported.
Methods
Ninety-eight infants with newly diagnosed AML treated between 1989 and 2011 were analysed. Their treatment consisted of one induction cycle and one consolidation course followed by allogenic BMT or by a second consolidation course in LAME 89/91 trial, autologous BMT in LAME 89/93 trial and two additional consolidation courses in ELAM02 trial.
Results
The 5 years overall survival (OS) of the 3 successive protocols LAME 89/91, LAME 89/93 and ELAM02 are respectively 12 ± 8% (n = 17), 66 ± 9% (n = 27) and 72 ± 6% (n = 54). No difference of OS was shown between patients receiving autologous BMT, allogenic BMT or chemotherapy of ELAM02 trial. We did not identify prognosis factor in infant AML. OS of infants compared to older patients was stat
{"title":"Évolution du pronostic des leucémies aiguës myéloïdes de l’enfant de moins de 1 an traitées dans les protocoles successifs : LAME 89/91, LAME 89/93 et ELAM02","authors":"L. Le Mouël , A. Auvrignon , C. Ragu , Y. Réguerre , G. Leverger","doi":"10.1016/j.oncohp.2015.06.006","DOIUrl":"10.1016/j.oncohp.2015.06.006","url":null,"abstract":"<div><h3>Propos</h3><p>Les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) affectant l’enfant de moins de 1 an ont des caractéristiques cliniques et biologiques différentes de celles touchant les enfants plus âgés. Peu d’études rapportent spécifiquement leur pronostic. L’intérêt de l’autogreffe dans la stratégie thérapeutique n’a pas été rapporté dans ce groupe d‘âge.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Quatre-vingt-dix-huit patients de moins de 1 an avec un diagnostic de LAM de novo, traités entre 1989 et 2011, ont été analysés. Ils ont reçu, après une induction et une consolidation et en l’absence de critères d’allogreffe, une 2<sup>e</sup> consolidation dans le LAME 89/91, une autogreffe dans le LAME 89/93 ou 2 cures de consolidation dans l’ELAM02.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>La survie globale à 5<!--> <!-->ans est respectivement de 12<!--> <!-->±<!--> <!-->8 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->17), 66<!--> <!-->±<!--> <!-->9 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->27) et 72<!--> <!-->±<!--> <!-->6 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->54) dans les protocoles LAME 89/91, LAME 89/93 et ELAM02. Il n’y a pas de différence de survie globale entre les patients traités par autogreffe et ceux par chimiothérapie de l’ELAM02 (<em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,55). Aucun facteur pronostique n’a été mis en évidence dans cette tranche d’âge. Le pronostic des enfants de moins de 1 an n’est pas différent de celui des enfants plus âgés dans le LAME 89/93 et l’ELAM02.</p></div><div><h3>Conclusions</h3><p>Le pronostic des enfants de moins de 1 an est identique à celui des enfants plus âgés avec une stratégie basée sur une chimiothérapie intensive et une allogreffe pour les enfants présentant des facteurs de risque péjoratif.</p></div><div><h3>Purpose</h3><p>Infant acute myeloid leukemias (AML) have different clinical and biological characteristics to those affecting older children. Few publications reported the outcome of infant AML and their results are unclear. In addition, the relevance of autologous bone marrow transplantation (BMT) in this age group has not been reported.</p></div><div><h3>Methods</h3><p>Ninety-eight infants with newly diagnosed AML treated between 1989 and 2011 were analysed. Their treatment consisted of one induction cycle and one consolidation course followed by allogenic BMT or by a second consolidation course in LAME 89/91 trial, autologous BMT in LAME 89/93 trial and two additional consolidation courses in ELAM02 trial.</p></div><div><h3>Results</h3><p>The 5 years overall survival (OS) of the 3 successive protocols LAME 89/91, LAME 89/93 and ELAM02 are respectively 12<!--> <!-->±<!--> <!-->8% (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->17), 66<!--> <!-->±<!--> <!-->9% (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->27) and 72<!--> <!-->±<!--> <!-->6% (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->54). No difference of OS was shown between patients receiving autologous BMT, allogenic BMT or chemotherapy of ELAM02 trial. We did not identify prognosis factor in infant AML. OS of infants compared to older patients was stat","PeriodicalId":101124,"journal":{"name":"Revue d'Oncologie Hématologie Pédiatrique","volume":"3 4","pages":"Pages 175-187"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2015-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.oncohp.2015.06.006","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"79250094","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2015-12-01DOI: 10.1016/j.oncohp.2015.10.006
F. Kamoun , R. Guirat , I. Maaloul , F. Megdich , H. Aloulou , C. Kallel , M. Hachicha
Introduction
La carence en vitamine B12 a des conséquences importantes sur l’hématopoïèse et le système nerveux central. Chez le nourrisson allaité exclusivement au sein, la carence peut être d’origine maternelle chez des mères végétariennes ou atteintes de maladie de Biermer méconnue.
Observation
Nous rapportons le cas d’un nourrisson âgé de 8 mois, sans antécédents pathologiques particuliers, hospitalisé pour asthénie, hypotonie avec une cassure de la courbe pondérale. Ce nourrisson était sous allaitement maternel exclusif sans diversification.
Son histoire de la maladie débute à l’âge de 4 mois quand il a présenté une bronchiolite traînante avec otite puis il présente à l’âge de 5 mois une constipation avec ballonnement abdominal et à 7 mois une gastroentérite compliquée de déshydratation. De plus il avait depuis l’âge de 4 mois un aphte buccal récidivant.
L’examen clinique retrouvait une pâleur cutanéo-muqueuse, une apathie, une asthénie, une hypotonie axiale et un aphte au niveau de la face inférieure de la langue.
La numération sanguine mettait en évidence une pancytopénie avec mégaloblastose médullaire. Le dosage des immunoglobulines a montré un taux d’IgG à la limite inférieure de la normale. Le dosage de la vitamine B12 était effondré et associé à une acidurie méthylmalonique. Le bilan étiologique retrouvait une maladie de Biermer maternelle méconnue chez cet enfant nourri exclusivement au sein. L’évolution était favorable sur le plan clinique et biologique sous traitement substitutif.
Conclusion
Chez le nourrisson, devant l’association d’une atteinte neurologique et hématologique, il faut évoquer la carence en vitamine B12. La carence maternelle doit être évoquée en premier lieu chez les nourrissons allaités exclusivement au sein même en l’absence d’anémie ou de macrocytose chez la mère.
{"title":"Carence en vitamine B12 chez un nourrisson allaité exclusivement au sein","authors":"F. Kamoun , R. Guirat , I. Maaloul , F. Megdich , H. Aloulou , C. Kallel , M. Hachicha","doi":"10.1016/j.oncohp.2015.10.006","DOIUrl":"10.1016/j.oncohp.2015.10.006","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La carence en vitamine B12 a des conséquences importantes sur l’hématopoïèse et le système nerveux central. Chez le nourrisson allaité exclusivement au sein, la carence peut être d’origine maternelle chez des mères végétariennes ou atteintes de maladie de Biermer méconnue.</p></div><div><h3>Observation</h3><p>Nous rapportons le cas d’un nourrisson âgé de 8 mois, sans antécédents pathologiques particuliers, hospitalisé pour asthénie, hypotonie avec une cassure de la courbe pondérale. Ce nourrisson était sous allaitement maternel exclusif sans diversification.</p><p>Son histoire de la maladie débute à l’âge de 4<!--> <!-->mois quand il a présenté une bronchiolite traînante avec otite puis il présente à l’âge de 5<!--> <!-->mois une constipation avec ballonnement abdominal et à 7<!--> <!-->mois une gastroentérite compliquée de déshydratation. De plus il avait depuis l’âge de 4 mois un aphte buccal récidivant.</p><p>L’examen clinique retrouvait une pâleur cutanéo-muqueuse, une apathie, une asthénie, une hypotonie axiale et un aphte au niveau de la face inférieure de la langue.</p><p>La numération sanguine mettait en évidence une pancytopénie avec mégaloblastose médullaire. Le dosage des immunoglobulines a montré un taux d’IgG à la limite inférieure de la normale. Le dosage de la vitamine B12 était effondré et associé à une acidurie méthylmalonique. Le bilan étiologique retrouvait une maladie de Biermer maternelle méconnue chez cet enfant nourri exclusivement au sein. L’évolution était favorable sur le plan clinique et biologique sous traitement substitutif.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Chez le nourrisson, devant l’association d’une atteinte neurologique et hématologique, il faut évoquer la carence en vitamine B12. La carence maternelle doit être évoquée en premier lieu chez les nourrissons allaités exclusivement au sein même en l’absence d’anémie ou de macrocytose chez la mère.</p></div>","PeriodicalId":101124,"journal":{"name":"Revue d'Oncologie Hématologie Pédiatrique","volume":"3 4","pages":"Pages 224-225"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2015-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.oncohp.2015.10.006","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"79737601","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Il a été récemment décrit des mutations du gène GATA2 avec des conséquences cliniques variées : lymphœdème, auto-immunité, déficit immunitaire, cancers (tumeurs solides et hémopathies malignes), affections pulmonaires. Les infections récidivantes notamment à mycobactéries atypiques sont fréquemment décrites : syndrome MonoMAC.
L’identification de ces mutations permet une prise en charge adaptée ainsi qu’un conseil génétique.
Nous rapportons le cas d’un patient de 14 ans hospitalisé en novembre 2014 pour prise en charge d’une ostéomyélite humérale à Staphylococcus aureus traitée par curetage chirurgical et antibiothérapie par clindamycine et lévofloxacine. En février 2015, récidive d’ostéomyélite qui avait nécessité une nouvelle intervention chirurgicale ainsi qu’une reprise du traitement antibiotique.
Plusieurs anomalies étaient découvertes à l’hémogramme diagnostique (macrocytose VGM 103 μ3, neutropénie 0,8 G/L, monocytopénie 0,1 G/L, thrombopénie 112 G/L). Les myélogrammes successifs montraient une dysmyélopoïèse avec un excès de mastocytes. Au caryotype médullaire, il existait un clone avec monosomie 7 : 45, XY, –7.
Nous suspections une haplo-insuffisance de GATA2 suite à un 3e épisode d’ostéomyélite en août 2015.
Un traitement antibiotique anti-mycobactérie atypique d’épreuve de 6 semaines par clarythromycine, rifampicine et moxifloxacine était instauré et a permis une amélioration clinique.
L’analyse en biologie moléculaire confirme une mutation pathogène de GATA2 c.915_916delCT, p.W306AfsX77.
Une greffe de moelle osseuse est prévue pour la prise en charge de cette hémopathie constitutionnelle.
{"title":"Ostéomyélite récidivante révélant un syndrome myélodysplasique avec mutation GATA2","authors":"Capucine Trochu , Afane Brahimi , Aline Renneville , Wadih Abou Chahla , Caroline Petyt , Aurélie Mezel , Francois Dubos , Françoise Mazingue","doi":"10.1016/j.oncohp.2015.10.011","DOIUrl":"10.1016/j.oncohp.2015.10.011","url":null,"abstract":"<div><p>Il a été récemment décrit des mutations du gène <em>GATA2</em> avec des conséquences cliniques variées : lymphœdème, auto-immunité, déficit immunitaire, cancers (tumeurs solides et hémopathies malignes), affections pulmonaires. Les infections récidivantes notamment à mycobactéries atypiques sont fréquemment décrites : syndrome MonoMAC.</p><p>L’identification de ces mutations permet une prise en charge adaptée ainsi qu’un conseil génétique.</p><p>Nous rapportons le cas d’un patient de 14<!--> <!-->ans hospitalisé en novembre 2014 pour prise en charge d’une ostéomyélite humérale à <em>Staphylococcus aureus</em> traitée par curetage chirurgical et antibiothérapie par clindamycine et lévofloxacine. En février 2015, récidive d’ostéomyélite qui avait nécessité une nouvelle intervention chirurgicale ainsi qu’une reprise du traitement antibiotique.</p><p>Plusieurs anomalies étaient découvertes à l’hémogramme diagnostique (macrocytose VGM 103<!--> <!-->μ<sup>3</sup>, neutropénie 0,8<!--> <!-->G/L, monocytopénie 0,1<!--> <!-->G/L, thrombopénie 112<!--> <!-->G/L). Les myélogrammes successifs montraient une dysmyélopoïèse avec un excès de mastocytes. Au caryotype médullaire, il existait un clone avec monosomie 7 : 45, XY, –7.</p><p>Nous suspections une haplo-insuffisance de <em>GATA2</em> suite à un 3<sup>e</sup> épisode d’ostéomyélite en août 2015.</p><p>Un traitement antibiotique anti-mycobactérie atypique d’épreuve de 6 semaines par clarythromycine, rifampicine et moxifloxacine était instauré et a permis une amélioration clinique.</p><p>L’analyse en biologie moléculaire confirme une mutation pathogène de <em>GATA2</em> c.915_916delCT, p.W306AfsX77.</p><p>Une greffe de moelle osseuse est prévue pour la prise en charge de cette hémopathie constitutionnelle.</p></div>","PeriodicalId":101124,"journal":{"name":"Revue d'Oncologie Hématologie Pédiatrique","volume":"3 4","pages":"Pages 226-227"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2015-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.oncohp.2015.10.011","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"78376000","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2015-12-01DOI: 10.1016/j.oncohp.2015.09.001
D. Danoussou , S. Irtan
Depuis les années 1990, la chirurgie mini-invasive a émergé progressivement comme une alternative thérapeutique à l’approche par voie ouverte dans la prise en charge des tumeurs pédiatriques, à la fois à visée diagnostique par la réalisation de biopsie mais également thérapeutique avec exérèse complète de la tumeur. Cette revue de la littérature a cherché à analyser plus spécifiquement la place de la chirurgie mini-invasive dans la prise en charge des tumeurs neurogènes de l’enfant, en différenciant l’approche thoracoscopique et cœlioscopique. Une biopsie a été ainsi réalisée chez 14 patients par voie thoracoscopique et 64 par voie cœlioscopique, permettant d’obtenir une histologie dans 100 % des cas. À l’étage thoracique, 121 patients ont été opérés d’une tumeur neuroblastique par thoracoscopie. La durée opératoire moyenne était de 150 minutes avec un taux de conversion de 3,5 %. Les complications les plus fréquentes étaient le chylothorax et le syndrome de Claude Bernard Horner. À l’étage abdominal, 233 patients ont été analysés. La durée opératoire moyenne était de 125 minutes avec une taille tumorale entre 3 et 4 cm de grand axe. Le taux de conversion était de 10 %, lié aux risques hémorragiques et aux difficultés d’exposition. La mise en place de la nouvelle classification INRGSS (International Neuroblastoma Risk Group Staging System) permettait d’avoir une attitude plus standardisée, l’émergence des Image-Defined Risk Factors comme facteur prédictif de résection complète de la tumeur et la localisation anatomique de la masse tumorale devenant deux paramètres primordiaux dans l’arbre décisionnel du chirurgien.
Since the 1990s, minimally invasive surgery has gradually emerged as a therapeutic alternative to open surgery approach in the management of pediatric tumors, not only for diagnostic purposes by performing biopsy, but also for therapy with complete resection of the tumor. This literature review has analyzed more specifically the role of minimally invasive surgery in the treatment of neurogenic tumors in children, differentiating the thoracoscopic and laparoscopic approach. A biopsy was performed in 14 patients by thoracoscopy and in 64 by laparoscopy, obtaining the histology of the tumor in 100 % of cases. One hundred and twenty-one patients having a thoracic neurogenic tumor underwent a thoracoscopic resection. Mean operative time was 150 minutes with a conversion rate of 3.5 %. The most frequent complications were chylothorax and Horner's syndrome. A total of 233 patients underwent a laparoscopy to remove an abdominal tumor. Mean operative time was 125 minutes with a tumor diameter around 3–4 cm. The conversion rate was 10 %, related to bleeding risk and exposure difficulties. The implementation of the new classification INRGSS (International Neuroblastoma Risk Group Staging System) allowed to have a more standardized approach, the emergence of Image
自20世纪90年代以来,微创手术逐渐成为儿科肿瘤管理中开放通路方法的一种替代治疗方法,既可以通过活检进行诊断,也可以通过肿瘤的完全切除进行治疗。本文献综述旨在通过区分胸腔镜和腹腔镜方法,更具体地分析微创手术在儿童神经源性肿瘤治疗中的作用。14例患者采用胸腔镜活检,64例采用腹腔镜活检,100%获得组织学检查。121例患者采用胸镜切除神经母细胞瘤。平均手术时间为150分钟,转换率为3.5%。最常见的并发症是chylothorax和Claude Bernard Horner综合征。腹部对233例患者进行分析。平均手术时间125分钟,肿瘤大小在3 - 4厘米宽轴之间。转换率为10%,与出血风险和暴露困难有关。建立新分类INRGSS (Neuroblastoma Risk国际集团早期外语System),可以产生更标准化的态度,出现Image-Defined Risk Factors一样的预测因子,完整切除肿瘤及肿瘤解剖位置质量成为外科医生的决策树中的两个重要参数。自20世纪90年代以来,微创手术逐渐成为一种治疗小儿肿瘤的开放式手术方法的替代方法,不仅用于通过活检进行诊断,而且用于完全切除肿瘤的治疗。本文献综述更具体地分析了微创手术在儿童神经源性肿瘤治疗中的作用,区分了胸腔镜和腹腔镜方法。14例患者采用胸腔镜检查,64例采用腹腔镜检查,100%的患者获得肿瘤组织学检查。121例胸神经源性肿瘤患者接受胸镜切除。= =地理= =根据美国人口普查局的数据,该镇总面积为,其中土地和(1.2%)水。最常见的并发症是乳糜泻和霍纳综合征。= =地理= =根据美国人口普查,这个县的总面积为,其中土地和(1.7%)水。= =地理根据美国人口普查,这个县的总面积是,其中土地和(1.1%)水。= =地理= =根据美国人口普查,该县的总面积为,其中土地和(0.9%)水。The implementation of The new INRGSS (Neuroblastoma国际风险分类allowed to have a more Group外语System)的标准方法,“涌现Image-Defined as a complete resection of The predictor of Risk Factors圣母瘤瘤and The租来解剖他two in The main参数手术决策进程之中。
{"title":"Place de la chirurgie mini-invasive dans la prise en charge du neuroblastome de l’enfant","authors":"D. Danoussou , S. Irtan","doi":"10.1016/j.oncohp.2015.09.001","DOIUrl":"10.1016/j.oncohp.2015.09.001","url":null,"abstract":"<div><p>Depuis les années 1990, la chirurgie mini-invasive a émergé progressivement comme une alternative thérapeutique à l’approche par voie ouverte dans la prise en charge des tumeurs pédiatriques, à la fois à visée diagnostique par la réalisation de biopsie mais également thérapeutique avec exérèse complète de la tumeur. Cette revue de la littérature a cherché à analyser plus spécifiquement la place de la chirurgie mini-invasive dans la prise en charge des tumeurs neurogènes de l’enfant, en différenciant l’approche thoracoscopique et cœlioscopique. Une biopsie a été ainsi réalisée chez 14 patients par voie thoracoscopique et 64 par voie cœlioscopique, permettant d’obtenir une histologie dans 100 % des cas. À l’étage thoracique, 121 patients ont été opérés d’une tumeur neuroblastique par thoracoscopie. La durée opératoire moyenne était de 150<!--> <!-->minutes avec un taux de conversion de 3,5 %. Les complications les plus fréquentes étaient le chylothorax et le syndrome de Claude Bernard Horner. À l’étage abdominal, 233 patients ont été analysés. La durée opératoire moyenne était de 125<!--> <!-->minutes avec une taille tumorale entre 3 et 4<!--> <!-->cm de grand axe. Le taux de conversion était de 10 %, lié aux risques hémorragiques et aux difficultés d’exposition. La mise en place de la nouvelle classification INRGSS (International Neuroblastoma Risk Group Staging System) permettait d’avoir une attitude plus standardisée, l’émergence des Image-Defined Risk Factors comme facteur prédictif de résection complète de la tumeur et la localisation anatomique de la masse tumorale devenant deux paramètres primordiaux dans l’arbre décisionnel du chirurgien.</p></div><div><p>Since the 1990s, minimally invasive surgery has gradually emerged as a therapeutic alternative to open surgery approach in the management of pediatric tumors, not only for diagnostic purposes by performing biopsy, but also for therapy with complete resection of the tumor. This literature review has analyzed more specifically the role of minimally invasive surgery in the treatment of neurogenic tumors in children, differentiating the thoracoscopic and laparoscopic approach. A biopsy was performed in 14 patients by thoracoscopy and in 64 by laparoscopy, obtaining the histology of the tumor in 100 % of cases. One hundred and twenty-one patients having a thoracic neurogenic tumor underwent a thoracoscopic resection. Mean operative time was 150<!--> <!-->minutes with a conversion rate of 3.5 %. The most frequent complications were chylothorax and Horner's syndrome. A total of 233 patients underwent a laparoscopy to remove an abdominal tumor. Mean operative time was 125<!--> <!-->minutes with a tumor diameter around 3–4<!--> <!-->cm. The conversion rate was 10 %, related to bleeding risk and exposure difficulties. The implementation of the new classification INRGSS (International Neuroblastoma Risk Group Staging System) allowed to have a more standardized approach, the emergence of Image","PeriodicalId":101124,"journal":{"name":"Revue d'Oncologie Hématologie Pédiatrique","volume":"3 4","pages":"Pages 197-205"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2015-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.oncohp.2015.09.001","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"82385662","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2015-12-01DOI: 10.1016/j.oncohp.2015.10.016
Cyrielle Fouquet , Marie Le Rouzic , Thierry Leblanc , Yves Perel , Caroline Kannegiesser , Stéphane Ducassou
Introduction
Les anémies sidéroblastiques congénitales sont des pathologies rares liées à des mutations de gènes impliqués dans la synthèse de l’hème, du fer et des protéines mitochondriales.
Matériel et méthodes
Il s’agissait d’une étude descriptive rétrospective multicentrique réalisée à partir des données de la cohorte des Anémies sidéroblastiques congénitales (ASC) élaborée au sein du département de génétique du CHU Bichat-Claude-Bernard entre 2004 et 2015. L’objectif de notre étude était de rechercher une corrélation génotype phénotype dans ces pathologies.
Résultats
Au total 43 patients (21 filles, 22 garçons) ont été analysés. Les deux formes les plus fréquentes étaient l’anémie sidéroblastique liée à l’X (n = 9) et la forme de transmission autosomique récessive liée à la mutation de SLC25A38 de découverte plus récente (n = 9). Le phénotype associé à la mutation ALAS2 était celui d’une anémie microcytaire de sévérité et de survenue variables. Comme pour les patients présentant une mutation du gène ALAS2, 66,7 % des patients présentant une ASC avec mutation SLC25A38 étaient asymptomatiques lors du diagnostic. À noter l’existence chez 2 patients porteurs de la mutation du gène ALAS2, la présence d’une anomalie cardiaque. Concernant les patients présentant une anémie mégaloblastique répondant à la thiamine (TRMA) impliquant le gène SLC19A2, 3 patients de notre cohorte présentaient la triade caractéristique diabète sucré, surdité et anémie mégaloblastique. Dans une proportion relativement élevée de patients (37 %) aucune anomalie génétique n’a pu être identifiée, suggérant l’implication d’autres gènes non identifiés à ce jour dans les ASC.
Conclusion
Certaines corrélations déjà connues ont été retrouvées pour les gènes les plus fréquents (ALAS2 ou SLC25A38) ou bien ceux associés à des formes syndromiques (syndrome de Pearson, mutation SLC19A32). En ce qui concerne les patients sans identification génétique, la sous-classification tenant compte entre autres de la sévérité de l’anémie, du VGM, de l’âge au diagnostic, des symptômes présents pourrait être une aide précieuse pour orienter la recherche de certaines mutations.
{"title":"Corrélation génotype phénotype dans les anémies sidéroblastiques congénitales de survenue pédiatrique","authors":"Cyrielle Fouquet , Marie Le Rouzic , Thierry Leblanc , Yves Perel , Caroline Kannegiesser , Stéphane Ducassou","doi":"10.1016/j.oncohp.2015.10.016","DOIUrl":"10.1016/j.oncohp.2015.10.016","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les anémies sidéroblastiques congénitales sont des pathologies rares liées à des mutations de gènes impliqués dans la synthèse de l’hème, du fer et des protéines mitochondriales.</p></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><p>Il s’agissait d’une étude descriptive rétrospective multicentrique réalisée à partir des données de la cohorte des Anémies sidéroblastiques congénitales (ASC) élaborée au sein du département de génétique du CHU Bichat-Claude-Bernard entre 2004 et 2015. L’objectif de notre étude était de rechercher une corrélation génotype phénotype dans ces pathologies.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total 43 patients (21 filles, 22 garçons) ont été analysés. Les deux formes les plus fréquentes étaient l’anémie sidéroblastique liée à l’X (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->9) et la forme de transmission autosomique récessive liée à la mutation de <em>SLC25A38</em> de découverte plus récente (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->9). Le phénotype associé à la mutation <em>ALAS2</em> était celui d’une anémie microcytaire de sévérité et de survenue variables. Comme pour les patients présentant une mutation du gène <em>ALAS2</em>, 66,7 % des patients présentant une ASC avec mutation <em>SLC25A38</em> étaient asymptomatiques lors du diagnostic. À noter l’existence chez 2 patients porteurs de la mutation du gène <em>ALAS2</em>, la présence d’une anomalie cardiaque. Concernant les patients présentant une anémie mégaloblastique répondant à la thiamine (TRMA) impliquant le gène <em>SLC19A2</em>, 3 patients de notre cohorte présentaient la triade caractéristique diabète sucré, surdité et anémie mégaloblastique. Dans une proportion relativement élevée de patients (37 %) aucune anomalie génétique n’a pu être identifiée, suggérant l’implication d’autres gènes non identifiés à ce jour dans les ASC.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Certaines corrélations déjà connues ont été retrouvées pour les gènes les plus fréquents (<em>ALAS2 ou SLC25A38</em>) ou bien ceux associés à des formes syndromiques (syndrome de Pearson, mutation <em>SLC19A32</em>). En ce qui concerne les patients sans identification génétique, la sous-classification tenant compte entre autres de la sévérité de l’anémie, du VGM, de l’âge au diagnostic, des symptômes présents pourrait être une aide précieuse pour orienter la recherche de certaines mutations.</p></div>","PeriodicalId":101124,"journal":{"name":"Revue d'Oncologie Hématologie Pédiatrique","volume":"3 4","pages":"Page 229"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2015-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.oncohp.2015.10.016","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"74752103","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2015-12-01DOI: 10.1016/j.oncohp.2015.10.015
Benjamin Fournier , Julien Hogan , Bénédicte Neven
Introduction
Le syndrome d’Omenn est une manifestation rare de déficits immunitaires combinés sévères. La présence d’un clone auto-réactif nécessite le recours à un conditionnement intense, source de morbi-mortalité importante, et dont la prise en charge reste à améliorer.
Méthode
Cette étude portait sur une cohorte rétrospective de tous les patients admis pour syndrome d’Omenn dans le service d’immunologie, hématologie et rhumatologie pédiatriques de l’hôpital Necker-Enfants Malades entre février 1980 et décembre 2014. Les données clinico-biologiques initiales, les caractéristiques de greffe de cellules-souches hématopoïétiques ou de greffes thymiques, les complications précoces et tardives, ainsi que la reconstitution immunitaire à long terme étaient étudiées.
Résultats
Trente patients ont été inclus. Vingt-trois patients (76 %) présentaient une mutation de RAG1 ou RAG2. Avant traitement curatif, tous présentaient une érythrodermie, une alopécie et une cassure staturo-pondérale. Quatorze patients sur 23 (60 %) et 22 sur 23 (96 %) dont les données biologiques étaient disponibles présentaient respectivement une hyperlymphocytose et une hyperéosinophilie. Trois patients étaient décédés avant traitement curatif. Vingt-six patients ont bénéficié d’une allogreffe de cellules-souches hématopoïétiques, un patient d’une greffe thymique pour syndrome de Di-George complet. Dix patients (37 %) ont présenté une maladie veino-occlusive, 4 (15 %) une hypertension artérielle pulmonaire et 17 (65 %) une maladie du greffon contre l’hôte aiguë. La survie globale était de 63 %, et était supérieure chez les patients traités avant greffe par alemtuzumab contre les symptômes du syndrome d’Omenn (87 % contre 52 %, p = 0,17), et affectée par la non-prise de greffe (68 % contre 33 %, p = 0,08). Huit patients ont présenté une complication auto-immune ou inflammatoire à long terme.
Discussion
Bien que rare, le syndrome d’Omenn peut facilement être diagnostiqué devant un tableau clinico-biologique caractéristique. La survie post-greffe reste médiocre, par nécessité d’un conditionnement même avec un donneur géno-identique se compliquant de maladies endothéliales. L’utilisation d’alemtuzumab avant traitement curatif pourrait être une option intéressante pour améliorer la survie. À long terme, la reconstitution immunitaire et la qualité de vie sont favorables.
{"title":"Syndrome d’Omenn : caractéristiques cliniques et thérapeutiques d’une série de 30 patients","authors":"Benjamin Fournier , Julien Hogan , Bénédicte Neven","doi":"10.1016/j.oncohp.2015.10.015","DOIUrl":"10.1016/j.oncohp.2015.10.015","url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Le syndrome d’Omenn est une manifestation rare de déficits immunitaires combinés sévères. La présence d’un clone auto-réactif nécessite le recours à un conditionnement intense, source de morbi-mortalité importante, et dont la prise en charge reste à améliorer.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Cette étude portait sur une cohorte rétrospective de tous les patients admis pour syndrome d’Omenn dans le service d’immunologie, hématologie et rhumatologie pédiatriques de l’hôpital Necker-Enfants Malades entre février 1980 et décembre 2014. Les données clinico-biologiques initiales, les caractéristiques de greffe de cellules-souches hématopoïétiques ou de greffes thymiques, les complications précoces et tardives, ainsi que la reconstitution immunitaire à long terme étaient étudiées.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Trente patients ont été inclus. Vingt-trois patients (76 %) présentaient une mutation de <em>RAG1</em> ou <em>RAG2</em>. Avant traitement curatif, tous présentaient une érythrodermie, une alopécie et une cassure staturo-pondérale. Quatorze patients sur 23 (60 %) et 22 sur 23 (96 %) dont les données biologiques étaient disponibles présentaient respectivement une hyperlymphocytose et une hyperéosinophilie. Trois patients étaient décédés avant traitement curatif. Vingt-six patients ont bénéficié d’une allogreffe de cellules-souches hématopoïétiques, un patient d’une greffe thymique pour syndrome de Di-George complet. Dix patients (37 %) ont présenté une maladie veino-occlusive, 4 (15 %) une hypertension artérielle pulmonaire et 17 (65 %) une maladie du greffon contre l’hôte aiguë. La survie globale était de 63 %, et était supérieure chez les patients traités avant greffe par alemtuzumab contre les symptômes du syndrome d’Omenn (87 % contre 52 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,17), et affectée par la non-prise de greffe (68 % contre 33 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,08). Huit patients ont présenté une complication auto-immune ou inflammatoire à long terme.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Bien que rare, le syndrome d’Omenn peut facilement être diagnostiqué devant un tableau clinico-biologique caractéristique. La survie post-greffe reste médiocre, par nécessité d’un conditionnement même avec un donneur géno-identique se compliquant de maladies endothéliales. L’utilisation d’alemtuzumab avant traitement curatif pourrait être une option intéressante pour améliorer la survie. À long terme, la reconstitution immunitaire et la qualité de vie sont favorables.</p></div>","PeriodicalId":101124,"journal":{"name":"Revue d'Oncologie Hématologie Pédiatrique","volume":"3 4","pages":"Page 228"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2015-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.oncohp.2015.10.015","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"82874630","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}