Le patient qualifié de « difficile » est un phénomène courant en psychiatrie et qui affecte autant les soignants que les soignés. Des études ont pu discerner les caractéristiques communes aux patients « difficiles » et les problématiques causées par ce phénomène dans la prise en charge. Cependant, aucune recherche française ne s’est intéressée au vécu des soignants qui y sont confrontés. L’objectif de cette étude phénoménologique descriptive inspirée de Husserl est d’explorer l’expérience vécue par des soignants auprès des patients « difficiles » dans un hôpital psychiatrique d’Île-de-France. Des entretiens ouverts menés auprès de douze soignants et analysés selon la méthode de Giorgi ont permis l’identification de l’essence du phénomène : le patient « difficile » fait peur, épuise, frustre et démotive le soignant. Afin de limiter l’impact de ce phénomène, des changements organisationnels visant l’amélioration du contexte de travail et la formation des soignants sont requis.
The “difficult” patient is a common phenomenon in psychiatry, affecting both patients and carers. Studies have been able to discern the common characteristics of “difficult” patients and the problems caused by this phenomenon in care. However, no French study has looked at the experiences of carers who are confronted with it. The aim of this Husserl-inspired descriptive phenomenological study was to explore the experience of caregivers with “difficult” patients in a psychiatric hospital in the French Islands. Open-ended interviews with twelve caregivers, analysed using Giorgi's method, identified the essence of the phenomenon: the “difficult” patient frightens, exhausts, frustrates and demotivates the carer. In order to limit the impact of this phenomenon, organisational changes aimed at improving the working environment and the training of carers are required.