Pub Date : 2022-04-10DOI: 10.26034/la.cdclsl.2009.1383
Tatiana Zarubina
Quand il s’agit de la philosophie et des problèmes de sa compréhension, la première et parfois la seule chose qui vienne à l’esprit est la difficulté du langage philosophique. Mais on ne se pose pas d’habitude la question de savoir s’il existe des problèmes de transfert des idées philosophiques d’une « culture » à une autre. Quelles sont les contraintes de la circulation interculturelle des idées philosophiques ? Après avoir analysé de multiples théories, on peut citer des contraintes linguistiques, « culturelles », épistémologiques et ontologiques. Dans cet article, nous allons nous concentrer sur les obstacles linguistiques dans le but de répondre à la question de savoir si les problèmes de compréhension interculturelle dans le domaine de la philosophie sont des problèmes de langue ou de discours.
{"title":"Les contraintes dans la circulation interculturelle des discours philosophiques sont-elles d’ordre linguistique ?","authors":"Tatiana Zarubina","doi":"10.26034/la.cdclsl.2009.1383","DOIUrl":"https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1383","url":null,"abstract":"Quand il s’agit de la philosophie et des problèmes de sa compréhension, la première et parfois la seule chose qui vienne à l’esprit est la difficulté du langage philosophique. Mais on ne se pose pas d’habitude la question de savoir s’il existe des problèmes de transfert des idées philosophiques d’une « culture » à une autre. Quelles sont les contraintes de la circulation interculturelle des idées philosophiques ? Après avoir analysé de multiples théories, on peut citer des contraintes linguistiques, « culturelles », épistémologiques et ontologiques. Dans cet article, nous allons nous concentrer sur les obstacles linguistiques dans le but de répondre à la question de savoir si les problèmes de compréhension interculturelle dans le domaine de la philosophie sont des problèmes de langue ou de discours.","PeriodicalId":117456,"journal":{"name":"Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-04-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"129663862","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-04-10DOI: 10.26034/la.cdclsl.2009.1382
Ekaterina Velmezova
Même si dans la dernière période de son activité linguistique N.Ja. Marr (1864-1934) renonça aux notions mêmes de familles et de groupes de langues, il continua néanmoins à utiliser la notion de langues slaves dans ses travaux. Qu’entendait donc Marr par Slaves et langues slaves ? Pour expliquer la formation des langues et de leurs groupes, Marr a recours, avant 1923-1924, comme dans sa théorie de la nation, à la notion d’hybridation. Et de la même façon, il ne renonce pas à cette notion plus tard, passionné déjà par l’unité du « processus glottogonique ». Or, peu importe l’explication choisie par Marr quant à l’existence des langues slaves : il insiste, comme il le faisait pour la nation slave, sur le caractère « mythique » de la « pureté [ontologique] » des langues slaves et parle du « mirage » d’une « protolangue » slave. L’analyse de cet aspect de la « nouvelle théorie du langage » permet de voir sous un autre angle une étape particulière de l’histoire de la slavistique et donne une réponse à la question de savoir pourquoi Staline a décidé d’intervenir officiellement contre le marrisme en 1950.
{"title":"Peuples et langues slaves : une « aberration » de la « linguistique traditionnelle » ? La slavistique fantastique de N.Ja. Marr","authors":"Ekaterina Velmezova","doi":"10.26034/la.cdclsl.2009.1382","DOIUrl":"https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1382","url":null,"abstract":"Même si dans la dernière période de son activité linguistique N.Ja. Marr (1864-1934) renonça aux notions mêmes de familles et de groupes de langues, il continua néanmoins à utiliser la notion de langues slaves dans ses travaux. Qu’entendait donc Marr par Slaves et langues slaves ? Pour expliquer la formation des langues et de leurs groupes, Marr a recours, avant 1923-1924, comme dans sa théorie de la nation, à la notion d’hybridation. Et de la même façon, il ne renonce pas à cette notion plus tard, passionné déjà par l’unité du « processus glottogonique ». Or, peu importe l’explication choisie par Marr quant à l’existence des langues slaves : il insiste, comme il le faisait pour la nation slave, sur le caractère « mythique » de la « pureté [ontologique] » des langues slaves et parle du « mirage » d’une « protolangue » slave. L’analyse de cet aspect de la « nouvelle théorie du langage » permet de voir sous un autre angle une étape particulière de l’histoire de la slavistique et donne une réponse à la question de savoir pourquoi Staline a décidé d’intervenir officiellement contre le marrisme en 1950.","PeriodicalId":117456,"journal":{"name":"Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage","volume":"36 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-04-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"132026259","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-04-10DOI: 10.26034/la.cdclsl.2009.1351
P. Sériot
Cet article étudie l’histoire de la sociolinguistique soviétique dans les années 1960- 1970. En réfutant la thèse selon laquelle la situation de la linguistique en URSS a été « reprise en mains » par les « néo-marristes » après la mort de V.V. Vinogradov, on arrive à la conclusion que la sociolinguistique soviétique, plutôt que d’être néo-marriste, serait « parfaitement stalinienne », car, en particulier, elle s’appuyait pour une grande partie sur la conception stalinienne des rapports entre la langue, la nation et les classes.
{"title":"La sociolinguistique soviétique était-elle néomarriste ? (contribution à une histoire des idéologies linguistiques en URSS)","authors":"P. Sériot","doi":"10.26034/la.cdclsl.2009.1351","DOIUrl":"https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1351","url":null,"abstract":"Cet article étudie l’histoire de la sociolinguistique soviétique dans les années 1960- 1970. En réfutant la thèse selon laquelle la situation de la linguistique en URSS a été « reprise en mains » par les « néo-marristes » après la mort de V.V. Vinogradov, on arrive à la conclusion que la sociolinguistique soviétique, plutôt que d’être néo-marriste, serait « parfaitement stalinienne », car, en particulier, elle s’appuyait pour une grande partie sur la conception stalinienne des rapports entre la langue, la nation et les classes.","PeriodicalId":117456,"journal":{"name":"Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-04-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"129592519","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-04-10DOI: 10.26034/la.cdclsl.2009.1356
A. Eržen
L’article étudie les différents noms qu’a reçus la langue slovène dans les travaux des philologues slovènes entre l’apparition du protestantisme au XVIème siècle et le printemps des peuples (XIXème siècle). Jusqu’au XIXème siècle les locuteurs, dans les territoires de la Slovénie actuelle, s’identifiaient à l’aide des dialectes qu’ils parlaient. On retrouve la même situation chez les philologues ; la plupart d’entre eux écrivaient en latin ou allemand. Quand ils écrivaient en « slovène », c’était souvent dans le dialecte qu’ils connaissaient. Les hommes de pouvoir nomment la langue à l’aide d’appellations diverses qui ont aussi leur importance sémantique. C’était surtout pour marquer le territoire de leur pouvoir et pour s’affirmer comme représentants des peuples.
{"title":"Sclavi, Slaves, Slovènes, Illyriens ou Vindi, Wenden, Veneti ? Les enjeux du nom des Slovènes et de leur langue","authors":"A. Eržen","doi":"10.26034/la.cdclsl.2009.1356","DOIUrl":"https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1356","url":null,"abstract":"L’article étudie les différents noms qu’a reçus la langue slovène dans les travaux des philologues slovènes entre l’apparition du protestantisme au XVIème siècle et le printemps des peuples (XIXème siècle). Jusqu’au XIXème siècle les locuteurs, dans les territoires de la Slovénie actuelle, s’identifiaient à l’aide des dialectes qu’ils parlaient. On retrouve la même situation chez les philologues ; la plupart d’entre eux écrivaient en latin ou allemand. Quand ils écrivaient en « slovène », c’était souvent dans le dialecte qu’ils connaissaient. Les hommes de pouvoir nomment la langue à l’aide d’appellations diverses qui ont aussi leur importance sémantique. C’était surtout pour marquer le territoire de leur pouvoir et pour s’affirmer comme représentants des peuples.","PeriodicalId":117456,"journal":{"name":"Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage","volume":"45 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-04-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"131067004","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-04-10DOI: 10.26034/la.cdclsl.2009.1355
Bruna Desti
Henri Poincaré marque un tournant linguistique dans la construction des théories scientifiques, tout en proposant un ensemble cohérent de réflexions sur le lien qui unit indissolublement langage et construction / invention scientifique. Je me propose de lire son conventionnalisme comme étant exclusivement linguistique et ne concernant pas la réalité des choses. Je garde aussi la conviction qu’il est possible de repérer dans le concept d’analogie une clé de lecture linguistique de toute l’œuvre épistémologique de l’auteur. Pour confirmer cette interprétation j’ai trouvé un point de contact avec les réflexions que Saussure développe dans les mêmes années, mais dans le domaine de la linguistique, qui attribuent une position centrale à celle que je crois pouvoir appeler la faculté d’analogie.
{"title":"L’épistémologie langagière de Poincaré confrontée à une nouvelle faculté saussurienne","authors":"Bruna Desti","doi":"10.26034/la.cdclsl.2009.1355","DOIUrl":"https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1355","url":null,"abstract":"Henri Poincaré marque un tournant linguistique dans la construction des théories scientifiques, tout en proposant un ensemble cohérent de réflexions sur le lien qui unit indissolublement langage et construction / invention scientifique. Je me propose de lire son conventionnalisme comme étant exclusivement linguistique et ne concernant pas la réalité des choses. Je garde aussi la conviction qu’il est possible de repérer dans le concept d’analogie une clé de lecture linguistique de toute l’œuvre épistémologique de l’auteur. Pour confirmer cette interprétation j’ai trouvé un point de contact avec les réflexions que Saussure développe dans les mêmes années, mais dans le domaine de la linguistique, qui attribuent une position centrale à celle que je crois pouvoir appeler la faculté d’analogie.","PeriodicalId":117456,"journal":{"name":"Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage","volume":"141 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-04-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"114545582","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-04-10DOI: 10.26034/la.cdclsl.2009.1353
Inna Ageeva
La critique de F. de Saussure occupe une place importante dans Marxisme et philosophie du langage : c’est en réfutant la théorie de Saussure que Vološinov avance les principes de base de sa propre conception. Il critique le linguiste suisse pour l’opposition « langue — parole » comme « social — individuel » et « synchronique — diachronique », et rejette sa notion de langue en tant que système pour son caractère « purement abstrait ». Vološinov propose d’analyser la langue comme phénomène dynamique, historique et social en évolution continue sans pour autant donner une méthode fiable et rigoureuse. Dans Marxisme et philosophie du langage, il formule une théorie de l’énoncé et tente de construire la linguistique de la parole tout en affirmant la primauté de cette dernière sur la langue en tant que système. La critique de Saussure par Vološinov s’inscrit parfaitement dans le contexte des années 1920-1930 en Russie, caractérisé par la recherche de nouveaux principes fondamentaux de la linguistique théorique et « marxiste ». La théorie de Saussure y éveille une grande résonance et provoque de vives discussions. L’interprétation des idées de Saussure par R.O. Šor, M.N. Peterson, L.V. Ščerba, G.O. Vinokur, L.P. Jakubinskij témoigne de l’ambivalence de la réception de Saussure en Russie. D’une part, sa conception est reçue avec enthousiasme, de l’autre part, il est fortement critiqué. Il est à noter que la pensée de Saussure est reçue de façon favorable principalement par les linguistes de Moscou. Quant aux linguistes de Leningrad, ils rejettent la théorie de Saussure, qui propose, selon eux, une approche « abstraite » de la langue.
{"title":"La critique de F. de Saussure dans Marxisme et philosophie du langage de V.N. Vološinov et le contexte de la réception des idées saussuriennes dans les années 1920-1930 en Russie","authors":"Inna Ageeva","doi":"10.26034/la.cdclsl.2009.1353","DOIUrl":"https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1353","url":null,"abstract":"La critique de F. de Saussure occupe une place importante dans Marxisme et philosophie du langage : c’est en réfutant la théorie de Saussure que Vološinov avance les principes de base de sa propre conception. Il critique le linguiste suisse pour l’opposition « langue — parole » comme « social — individuel » et « synchronique — diachronique », et rejette sa notion de langue en tant que système pour son caractère « purement abstrait ». Vološinov propose d’analyser la langue comme phénomène dynamique, historique et social en évolution continue sans pour autant donner une méthode fiable et rigoureuse. Dans Marxisme et philosophie du langage, il formule une théorie de l’énoncé et tente de construire la linguistique de la parole tout en affirmant la primauté de cette dernière sur la langue en tant que système. La critique de Saussure par Vološinov s’inscrit parfaitement dans le contexte des années 1920-1930 en Russie, caractérisé par la recherche de nouveaux principes fondamentaux de la linguistique théorique et « marxiste ». La théorie de Saussure y éveille une grande résonance et provoque de vives discussions. L’interprétation des idées de Saussure par R.O. Šor, M.N. Peterson, L.V. Ščerba, G.O. Vinokur, L.P. Jakubinskij témoigne de l’ambivalence de la réception de Saussure en Russie. D’une part, sa conception est reçue avec enthousiasme, de l’autre part, il est fortement critiqué. Il est à noter que la pensée de Saussure est reçue de façon favorable principalement par les linguistes de Moscou. Quant aux linguistes de Leningrad, ils rejettent la théorie de Saussure, qui propose, selon eux, une approche « abstraite » de la langue.","PeriodicalId":117456,"journal":{"name":"Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage","volume":"10 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-04-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"125792340","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-04-10DOI: 10.26034/la.cdclsl.2009.1349
G. Bergounioux
L’histoire de la linguistique, prise dans une partition entre histoire interne (celle des théories) et histoire externe (institutions et biographies), oublie parfois qu’il lui appartient d’être linguistique avant d’être historique. A partir d’une récapitulation des étapes de la réflexion sur les langues, depuis l’invention de l’écriture jusqu’aux débats contemporains, on se propose de restituer à cette discipline sa dimension critique dans une reprise de l’argumentaire saussurien concernant l’analyse morpho- phonologique du langage. Il apparaît alors que les courants dominants (LabPhon, OT…) ne correspondent pas aux exigences d’une science du langage, ne serait-ce que dans la séparation qu’ils entérinent entre les deux faces du signe.
{"title":"La fonction critique de l’histoire de la linguistique","authors":"G. Bergounioux","doi":"10.26034/la.cdclsl.2009.1349","DOIUrl":"https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1349","url":null,"abstract":"L’histoire de la linguistique, prise dans une partition entre histoire interne (celle des théories) et histoire externe (institutions et biographies), oublie parfois qu’il lui appartient d’être linguistique avant d’être historique. A partir d’une récapitulation des étapes de la réflexion sur les langues, depuis l’invention de l’écriture jusqu’aux débats contemporains, on se propose de restituer à cette discipline sa dimension critique dans une reprise de l’argumentaire saussurien concernant l’analyse morpho- phonologique du langage. Il apparaît alors que les courants dominants (LabPhon, OT…) ne correspondent pas aux exigences d’une science du langage, ne serait-ce que dans la séparation qu’ils entérinent entre les deux faces du signe.","PeriodicalId":117456,"journal":{"name":"Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-04-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"128387812","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-04-10DOI: 10.26034/la.cdclsl.2009.1381
E. Simonato
Le Caucase compte environ 100 langues, la majorité d’entre elles étant minoritaires ou non officielles. Il s’agit là d’un grand trésor linguistique difficile à conserver. Certaines langues sont mortes ou survivent difficilement. Si le Caucase est une Tour de Babel complexe, la diversité linguistique était encore plus grande au début du XXème siècle. C’est à cette diversité qu’ont été confrontés les linguistes soviétiques des années 1920 impliqués dans l’élaboration d’alphabets et de langues dites littéraires. Cet article éclaire la réflexion linguistique qui a inspiré les initiatives en matière de politique linguistique dans le Caucase.
{"title":"Aux origines de la politique linguistique soviétique dans le Caucase","authors":"E. Simonato","doi":"10.26034/la.cdclsl.2009.1381","DOIUrl":"https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1381","url":null,"abstract":"Le Caucase compte environ 100 langues, la majorité d’entre elles étant minoritaires ou non officielles. Il s’agit là d’un grand trésor linguistique difficile à conserver. Certaines langues sont mortes ou survivent difficilement. Si le Caucase est une Tour de Babel complexe, la diversité linguistique était encore plus grande au début du XXème siècle. C’est à cette diversité qu’ont été confrontés les linguistes soviétiques des années 1920 impliqués dans l’élaboration d’alphabets et de langues dites littéraires. Cet article éclaire la réflexion linguistique qui a inspiré les initiatives en matière de politique linguistique dans le Caucase.","PeriodicalId":117456,"journal":{"name":"Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-04-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"123174113","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-04-10DOI: 10.26034/la.cdclsl.2009.1379
Victoriya Saïdi
L’article porte sur les controverses menées au cours du XIXème siècle autour de la langue ukrainienne. Le sujet proposé est mal connu dans le monde occidental, de plus, aussi paradoxal que cela puisse paraître, il est très peu étudié en Ukraine. La complexité de la question ukrainienne à cette époque consiste en ce que, d’une part, les Ukrainiens, en cherchant à confirmer leur langue et leur identité par rapport aux Polonais et aux Grands-Russes, sont arrivés à créer une mythologie nationaliste, au centre de laquelle s’est trouvé leur idiome. Contestée en tant que langue officielle (ou taxée de langue « sans perspective »), considérée par les Polonais comme un dialecte du polonais et par des Grands-Russes comme un dialecte du russe, l’ukrainien fut proclamé à la fin du XIXème siècle la langue la plus riche, la plus mélodieuse, la plus ancienne, celle qui avait servi de base aux autres langues indoeuropéennes. D’autre part, comme l’ukrainien n’avait pas de langue « littéraire » (normée) et était morcelé en plusieurs dialectes, la question de l’élaboration de la langue standard provoqua de fortes polémiques qui ont divisé les Ukrainiens en deux partis. Les russophiles défendaient l’orthographe étymologique, et, pour enrichir la langue, cherchaient à emprunter les mots et les expressions grands-russes. Les populistes utilisaient l’orthographe phonétique, s’efforçaient de créer de nouveaux termes sur la base des racines des mots ukrainiens vernaculaires. Comme résultat, les russophiles écrivaient en jazyčie (un mélange de slavon et de langue vernaculaire). Les populistes, partis du principe que la langue littéraire doit être créée à partir de la « parole vivante », multipliaient les écritures. Tout cela aboutit à un chaos linguistique.
{"title":"Le discours sur la langue ukrainienne en Galicie orientale dans la première moitié du XIXème siècle","authors":"Victoriya Saïdi","doi":"10.26034/la.cdclsl.2009.1379","DOIUrl":"https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1379","url":null,"abstract":"L’article porte sur les controverses menées au cours du XIXème siècle autour de la langue ukrainienne. Le sujet proposé est mal connu dans le monde occidental, de plus, aussi paradoxal que cela puisse paraître, il est très peu étudié en Ukraine. La complexité de la question ukrainienne à cette époque consiste en ce que, d’une part, les Ukrainiens, en cherchant à confirmer leur langue et leur identité par rapport aux Polonais et aux Grands-Russes, sont arrivés à créer une mythologie nationaliste, au centre de laquelle s’est trouvé leur idiome. Contestée en tant que langue officielle (ou taxée de langue « sans perspective »), considérée par les Polonais comme un dialecte du polonais et par des Grands-Russes comme un dialecte du russe, l’ukrainien fut proclamé à la fin du XIXème siècle la langue la plus riche, la plus mélodieuse, la plus ancienne, celle qui avait servi de base aux autres langues indoeuropéennes. \u0000D’autre part, comme l’ukrainien n’avait pas de langue « littéraire » (normée) et était morcelé en plusieurs dialectes, la question de l’élaboration de la langue standard provoqua de fortes polémiques qui ont divisé les Ukrainiens en deux partis. Les russophiles défendaient l’orthographe étymologique, et, pour enrichir la langue, cherchaient à emprunter les mots et les expressions grands-russes. Les populistes utilisaient l’orthographe phonétique, s’efforçaient de créer de nouveaux termes sur la base des racines des mots ukrainiens vernaculaires. Comme résultat, les russophiles écrivaient en jazyčie (un mélange de slavon et de langue vernaculaire). Les populistes, partis du principe que la langue littéraire doit être créée à partir de la « parole vivante », multipliaient les écritures. Tout cela aboutit à un chaos linguistique. \u0000 ","PeriodicalId":117456,"journal":{"name":"Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-04-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"130688854","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2022-04-10DOI: 10.26034/la.cdclsl.2009.1357
I. Ivanova
Le nom de Lev Jakubinskij (1892-1945) est rarement mentionné dans les recherches consacrées au formalisme russe bien qu’il ait été l’un des organisateurs de la Société d’étude de la langue poétique (OPOJaZ) fondée en 1916 à Petrograd. Au début de sa participation à l’OPOJaZ, Jakubinskij a privilégié l’étude de l’aspect sonore de la langue poétique. En 1923, il a inopinément changé son objet d’analyse et publié un article sur l’organisation du dialogue, en développant une approche pragmatique. Notre article tente de reconstruire la logique des recherches de Jakubinskij pendant la période de sa participation à l’OPOJaZ (1916-1923) et de définir leur place dans le mouvement du formalisme russe
{"title":"L’opposition « langue poétique / langue pratique » dans la conception linguistique de Lev Jakubinskij","authors":"I. Ivanova","doi":"10.26034/la.cdclsl.2009.1357","DOIUrl":"https://doi.org/10.26034/la.cdclsl.2009.1357","url":null,"abstract":"Le nom de Lev Jakubinskij (1892-1945) est rarement mentionné dans les recherches consacrées au formalisme russe bien qu’il ait été l’un des organisateurs de la Société d’étude de la langue poétique (OPOJaZ) fondée en 1916 à Petrograd. Au début de sa participation à l’OPOJaZ, Jakubinskij a privilégié l’étude de l’aspect sonore de la langue poétique. En 1923, il a inopinément changé son objet d’analyse et publié un article sur l’organisation du dialogue, en développant une approche pragmatique. Notre article tente de reconstruire la logique des recherches de Jakubinskij pendant la période de sa participation à l’OPOJaZ (1916-1923) et de définir leur place dans le mouvement du formalisme russe","PeriodicalId":117456,"journal":{"name":"Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage","volume":"117 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2022-04-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"124199354","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}