<div><h3>Objectifs</h3><p>Essayer de préciser la nature, l’origine et le contexte d’un syndrome anticholinergique.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Sur son lieu de travail, une femme de 54 ans, sans antécédent connu, se prépare dans son propre mug un café à un distributeur collectif. Pour aller chercher des dossiers, elle laisse le mug non consommé dans le bureau d’un collègue. A son retour, elle ingère la totalité du café en quelques minutes et ne note rien de particulier sauf dans les dernières gorgées qu’elle ressent comme étant acre et amer. Très rapidement, elle fait un malaise sans perte de connaissance, avec agitation et troubles de la vision. À l’arrivée des secours, la patiente déclare avoir été droguée. Transférée en Réanimation Médicale et Toxicologique, le bilan d’admission retrouve une fréquence cardiaque élevée (113<!--> <!-->bpm), une mydriase bilatérale aréactive, des mouvements stéréotypés des membres supérieurs, une muqueuse buccale sèche et une rétention aiguë d’urine. L’évolution est rapidement favorable, avec une sortie de réanimation à J<!--> <!-->+<!--> <!-->4. Deux mèches brunes de 12<!--> <!-->cm sont prélevées 6 semaines (M1) et 7 mois (M2) après les faits.</p><p>Les prélèvements plasmatiques (H0 à H<!--> <!-->+<!--> <!-->62), les urines (H0) et le résidu du café sont adressés au laboratoire de Toxicologie. Le bilan d’entrée est réalisé sur plasma et urines par méthodes immunochimiques et enzymatiques (AlinityTM, Abbott), complété par un screening et une quantification par LC-HR/MS (Q Exactive FocusTM, Thermo Scientific) en modes ciblé et non ciblé. Le résidu de café est analysé par LC-HR/MS. Après segmentation, la mèche de cheveux est analysée à Strasbourg selon le protocole du laboratoire (Kintz et al. J Anal Toxicol 2006;30(7):454-25).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Sur le bilan d’entrée, tous les dépistages sont négatifs. Le screening ciblé sur les deux matrices retrouve de la caféine, de l’atropine mais pas de scopolamine. L’absence de scopolamine est confirmée par l’approche non ciblée qui permet l’identification de nombreux métabolites de l’atropine. Dans le café, seule l’atropine est identifiée à la concentration de 0,7<!--> <!-->mg/mL. Les concentrations plasmatiques d’atropine sont comprises entre 40,6<!--> <!-->ng/mL à H0 et inférieure à 1<!--> <!-->ng/mL (limite de quantification) à H<!--> <!-->+<!--> <!-->62, avec un pic plasmatique à 58,2<!--> <!-->ng/mL (H<!--> <!-->+<!--> <!-->4,5) et une demi-vie d’élimination de 5,7<!--> <!-->heures. Pour M1, seuls 6 segments proximaux de 1<!--> <!-->cm sont analysés, retrouvant de l’atropine à 122<!--> <!-->pg/mg dans le segment correspondant aux faits, 76 et 80<!--> <!-->pg/mg dans les segments adjacents et entre 9 à 15<!--> <!-->pg/mg dans les segments distaux. L’analyse de M2 confirme les résultats de M1 avec un maximum à 134<!--> <!-->pg/mg. Aucune autre molécule, dont la scopolamine n’a été identifiée dans les segments de cheveux analysés.</p></div><div><h3>Co
{"title":"Intoxication à l’atropine : empoisonnement par autrui ou affabulation ?","authors":"Pascal Houzé , Magny Romain , Isabelle Malissin , Alice Ameline , Benoit Bardèche-Tristam , Lucie Chevillard , Nouzha Djebrani Oussedik , Pascal Kintz , Bruno Mégarbane , Laurence Labat","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.064","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.toxac.2024.03.064","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Essayer de préciser la nature, l’origine et le contexte d’un syndrome anticholinergique.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Sur son lieu de travail, une femme de 54 ans, sans antécédent connu, se prépare dans son propre mug un café à un distributeur collectif. Pour aller chercher des dossiers, elle laisse le mug non consommé dans le bureau d’un collègue. A son retour, elle ingère la totalité du café en quelques minutes et ne note rien de particulier sauf dans les dernières gorgées qu’elle ressent comme étant acre et amer. Très rapidement, elle fait un malaise sans perte de connaissance, avec agitation et troubles de la vision. À l’arrivée des secours, la patiente déclare avoir été droguée. Transférée en Réanimation Médicale et Toxicologique, le bilan d’admission retrouve une fréquence cardiaque élevée (113<!--> <!-->bpm), une mydriase bilatérale aréactive, des mouvements stéréotypés des membres supérieurs, une muqueuse buccale sèche et une rétention aiguë d’urine. L’évolution est rapidement favorable, avec une sortie de réanimation à J<!--> <!-->+<!--> <!-->4. Deux mèches brunes de 12<!--> <!-->cm sont prélevées 6 semaines (M1) et 7 mois (M2) après les faits.</p><p>Les prélèvements plasmatiques (H0 à H<!--> <!-->+<!--> <!-->62), les urines (H0) et le résidu du café sont adressés au laboratoire de Toxicologie. Le bilan d’entrée est réalisé sur plasma et urines par méthodes immunochimiques et enzymatiques (AlinityTM, Abbott), complété par un screening et une quantification par LC-HR/MS (Q Exactive FocusTM, Thermo Scientific) en modes ciblé et non ciblé. Le résidu de café est analysé par LC-HR/MS. Après segmentation, la mèche de cheveux est analysée à Strasbourg selon le protocole du laboratoire (Kintz et al. J Anal Toxicol 2006;30(7):454-25).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Sur le bilan d’entrée, tous les dépistages sont négatifs. Le screening ciblé sur les deux matrices retrouve de la caféine, de l’atropine mais pas de scopolamine. L’absence de scopolamine est confirmée par l’approche non ciblée qui permet l’identification de nombreux métabolites de l’atropine. Dans le café, seule l’atropine est identifiée à la concentration de 0,7<!--> <!-->mg/mL. Les concentrations plasmatiques d’atropine sont comprises entre 40,6<!--> <!-->ng/mL à H0 et inférieure à 1<!--> <!-->ng/mL (limite de quantification) à H<!--> <!-->+<!--> <!-->62, avec un pic plasmatique à 58,2<!--> <!-->ng/mL (H<!--> <!-->+<!--> <!-->4,5) et une demi-vie d’élimination de 5,7<!--> <!-->heures. Pour M1, seuls 6 segments proximaux de 1<!--> <!-->cm sont analysés, retrouvant de l’atropine à 122<!--> <!-->pg/mg dans le segment correspondant aux faits, 76 et 80<!--> <!-->pg/mg dans les segments adjacents et entre 9 à 15<!--> <!-->pg/mg dans les segments distaux. L’analyse de M2 confirme les résultats de M1 avec un maximum à 134<!--> <!-->pg/mg. Aucune autre molécule, dont la scopolamine n’a été identifiée dans les segments de cheveux analysés.</p></div><div><h3>Co","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Pages S43-S44"},"PeriodicalIF":0.6,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141066719","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
<div><h3>Objectifs</h3><p>Jusqu’en 2010, les cathinones les plus couramment disponibles sur le marché européen semblaient être la méphédrone (4-MMC) et la méthylone. En 2022, la 3-méthylméthcathinone (3-MMC) et la 3-chlorométhcathinone (3-CMC) étaient les deux cathinones de synthèse les plus saisies en Europe traduisant leur large diffusion actuelle (EMCDDA). La 2-MMC semble beaucoup moins répandue. L’objectif de ce travail est de présenter, au travers de 5 cas documentés biologiquement, l’émergence de la 2-méthylméthcathinone (2-MMC) de novembre 2023 à janvier 2024, dans l’arc alpin.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Pour documenter des cas de consommations de 2-MMC, la préparation des échantillons de sang et d’urine repose sur une extraction SPE sur plaque Ostro® (Waters). Pour la salive sur FLOQSwab®, la préparation repose sur un tampon phosphate d’extraction suivi par déprotéinisation à l’acétonitrile glacial acidifié.</p><p>L’analyse des deux types d’extraits est réalisée en UPLC-MS/MS. La séparation chromatographique est faite sur une colonne polyvalente Acquity UPLC HSS C18 (2,1<!--> <!-->mm<!--> <!-->×<!--> <!-->100<!--> <!-->mm) et avec une chromatographie monodimensionnelle de 15<!--> <!-->minutes. L’analyse en spectrométrie de masse en tandem a été réalisé sur un spectromètre de masse Xevo TQ-XS (Waters). Les transitions utilisées pour la X-MMC étaient : 178<!--> <!-->><!--> <!-->91 ;178<!--> <!-->><!--> <!-->145 ;178<!--> <!-->><!--> <!-->160. La limite de quantification de la 2-MMC était de 1<!--> <!-->ng/mL et la méthode était linéaire jusqu’à 500<!--> <!-->ng/mL. Des dilutions sont réalisées si besoin. Une évaluation de la résolution des isomères en LC-HRMS sur colonne Accucore Phenyl-Hexyl (2,1<!--> <!-->mm<!--> <!-->×<!--> <!-->100<!--> <!-->mm) et Exploris 120 (Thermo Scientific) a également été réalisée sur une chromatographie de 15,5<!--> <!-->min. Des dépistages immunochimiques MDMA et amphétamine par kit EMIT sur Atellica CH (Siemens Healthineers) ont été réalisées sur les urines.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Concernant la résolution des trois isomères en UPLC-MS/MS, les temps de rétention pour la 2-MMC, la 3-MMC et la 4-MMC étaient de 2,98<!--> <!-->min, 3,16<!--> <!-->min et de 3,12<!--> <!-->min respectivement. En LC-HRMS, la 2-MMC et la 4-MMC sont coéluées (3,33 et 3,34<!--> <!-->min) alors que la 3-MMC est séparée (3,39<!--> <!-->min).</p><p>Dans un cas de soumission chimique d’un homme de 32 ans avec amnésie et accident de la voie publique, il a été détectée à 48<!--> <!-->heures des faits dans les urines de la 2-MMC (2012<!--> <!-->ng/mL) et de la 3-CMC (466<!--> <!-->ng/mL). Les dépistages urinaires MDMA et amphétamine étaient positifs.</p><p>Dans un cas de tentative d’autolyse avec malaise et convulsions d’un homme de 39 ans par intoxication au GHB et à la 2-MMC (déclarée par le patient), il a été mesuré dans le sang et les urines de la 2-MMC (106<!--> <!-->ng/mL et ><!--> <!-->10 000<!--> <!-->ng/m
{"title":"Emergence de la 2-MMC dans l’arc alpin : description de 5 cas de toxicologie clinique et médico-judiciaire","authors":"Théo Willeman , Mireille Bartolli , Bruno Revol , Françoise Stanke-Labesque , Virginie Scolan , Hélène Eysseric-Guerin , Coralie Boudin","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.070","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.toxac.2024.03.070","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Jusqu’en 2010, les cathinones les plus couramment disponibles sur le marché européen semblaient être la méphédrone (4-MMC) et la méthylone. En 2022, la 3-méthylméthcathinone (3-MMC) et la 3-chlorométhcathinone (3-CMC) étaient les deux cathinones de synthèse les plus saisies en Europe traduisant leur large diffusion actuelle (EMCDDA). La 2-MMC semble beaucoup moins répandue. L’objectif de ce travail est de présenter, au travers de 5 cas documentés biologiquement, l’émergence de la 2-méthylméthcathinone (2-MMC) de novembre 2023 à janvier 2024, dans l’arc alpin.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Pour documenter des cas de consommations de 2-MMC, la préparation des échantillons de sang et d’urine repose sur une extraction SPE sur plaque Ostro® (Waters). Pour la salive sur FLOQSwab®, la préparation repose sur un tampon phosphate d’extraction suivi par déprotéinisation à l’acétonitrile glacial acidifié.</p><p>L’analyse des deux types d’extraits est réalisée en UPLC-MS/MS. La séparation chromatographique est faite sur une colonne polyvalente Acquity UPLC HSS C18 (2,1<!--> <!-->mm<!--> <!-->×<!--> <!-->100<!--> <!-->mm) et avec une chromatographie monodimensionnelle de 15<!--> <!-->minutes. L’analyse en spectrométrie de masse en tandem a été réalisé sur un spectromètre de masse Xevo TQ-XS (Waters). Les transitions utilisées pour la X-MMC étaient : 178<!--> <!-->><!--> <!-->91 ;178<!--> <!-->><!--> <!-->145 ;178<!--> <!-->><!--> <!-->160. La limite de quantification de la 2-MMC était de 1<!--> <!-->ng/mL et la méthode était linéaire jusqu’à 500<!--> <!-->ng/mL. Des dilutions sont réalisées si besoin. Une évaluation de la résolution des isomères en LC-HRMS sur colonne Accucore Phenyl-Hexyl (2,1<!--> <!-->mm<!--> <!-->×<!--> <!-->100<!--> <!-->mm) et Exploris 120 (Thermo Scientific) a également été réalisée sur une chromatographie de 15,5<!--> <!-->min. Des dépistages immunochimiques MDMA et amphétamine par kit EMIT sur Atellica CH (Siemens Healthineers) ont été réalisées sur les urines.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Concernant la résolution des trois isomères en UPLC-MS/MS, les temps de rétention pour la 2-MMC, la 3-MMC et la 4-MMC étaient de 2,98<!--> <!-->min, 3,16<!--> <!-->min et de 3,12<!--> <!-->min respectivement. En LC-HRMS, la 2-MMC et la 4-MMC sont coéluées (3,33 et 3,34<!--> <!-->min) alors que la 3-MMC est séparée (3,39<!--> <!-->min).</p><p>Dans un cas de soumission chimique d’un homme de 32 ans avec amnésie et accident de la voie publique, il a été détectée à 48<!--> <!-->heures des faits dans les urines de la 2-MMC (2012<!--> <!-->ng/mL) et de la 3-CMC (466<!--> <!-->ng/mL). Les dépistages urinaires MDMA et amphétamine étaient positifs.</p><p>Dans un cas de tentative d’autolyse avec malaise et convulsions d’un homme de 39 ans par intoxication au GHB et à la 2-MMC (déclarée par le patient), il a été mesuré dans le sang et les urines de la 2-MMC (106<!--> <!-->ng/mL et ><!--> <!-->10 000<!--> <!-->ng/m","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Pages S47-S48"},"PeriodicalIF":0.6,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141066790","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
<div><h3>Objectifs</h3><p>Évaluer le principe de l’utilisation de micro-prélèvements volumétriques au cours d’une autopsie médico-judiciaire.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Un homme de 67 ans est retrouvé mort à Paris, au décours d’une séance de chamanisme avec consommation de substances psychoactives. Une autopsie médico-légale sur réquisition judiciaire est pratiquée 28<!--> <!-->heures après le décès à l’Institut Médico-Légal de Paris. Elle mettait en évidence un décès lié à une défaillance cardiopulmonaire avec un œdème pulmonaire et une congestion poly-viscérale dont l’origine toxique devait être recherchée, dans un contexte de coronaropathie sans lésion myocardique. Après accord du Parquet, différentes matrices incluant du sang cardiaque et périphérique, de l’urine, de l’humeur vitrée, de la bile ainsi que du liquide céphalo-rachidien (LCR) et pleural sont collectés lors de l’autopsie de façon conventionnelle et directement sur des systèmes Mitra® de 20<!--> <!-->μL. Les échantillons sont stockés à 4<!--> <!-->°C avant analyse. Par ailleurs et sur réquisition judiciaire, les prélèvements sanguins et urinaires sont envoyés à un laboratoire expert.</p><p>Les extractions sont conduites selon des procédures préalablement décrites (Magny et al. Metabolites, 2022, 12(7):665, Houzé et al. Molecules, 2023, 28(8):3466). Le volume de prise d’essai pour chaque matrice est de 100<!--> <!-->μL pour les prélèvements conventionnels et équivaut à 4<!--> <!-->μL pour ceux effectués sur Mitra®, soit 1/5 du volume total prélevé. Les extraits sont analysés en chromatographie liquide couplée à de la spectrométrie de masse haute résolution (LC-HRMS) et les données sont retraitées par réseaux moléculaires. L’expertise toxicologique de référence est réalisée sur les prélèvement sanguins et urinaires.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Les screenings toxicologiques réalisées sur l’ensemble des prélèvements y compris sur Mitra® ont permis la détection de 5-méthoxy-diméthyltryptamine (5-MeO-DMT). La bufoténine, métabolite issu de la O-déméthylation de la 5-MeO-DMT, a également pu être identifiée dans le sang cardiaque et périphérique, dans l’urine, dans le LCR et dans le liquide pleural. Les métabolites de phase II glucuronoconjugués de la 5-MeO-DMT et de la bufoténine ont été détectés dans les urines prélevées de façon conventionnelle et sur Mitra®. Au total, cinq métabolites de la 5-MeO-DMT ont pu être identifiés sur les prélèvements conventionnels et sur Mitra®. Les analyses conduites sur les prélèvements sanguins et urinaires par le laboratoire expert ont également retrouvé de la 5-MeO-DMT. Les concentrations sont mesurées à 146<!--> <!-->ng/mL dans le sang cardiaque, 17<!--> <!-->ng/mL dans les urines et inférieure à 5<!--> <!-->ng/mL dans le sang périphérique.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les analyses réalisées sur les prélèvements conventionnels et sur Mitra® ont permis d’identifier de la 5-MeO-DMT dont l’imputabilité dans l’origine du décès semble pr
{"title":"Utilisation de micro-prélèvements volumétriques dans une situation d’autopsie : à propos d’un cas d’intoxication à la 5-methoxy-dimethyltryptamine","authors":"Laurène Dufayet , Laurence Labat , Romain Magny , Céline Deguette , Marjorie Chèze , Bertrand Ludes , Pascal Houzé","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.028","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.toxac.2024.03.028","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Évaluer le principe de l’utilisation de micro-prélèvements volumétriques au cours d’une autopsie médico-judiciaire.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Un homme de 67 ans est retrouvé mort à Paris, au décours d’une séance de chamanisme avec consommation de substances psychoactives. Une autopsie médico-légale sur réquisition judiciaire est pratiquée 28<!--> <!-->heures après le décès à l’Institut Médico-Légal de Paris. Elle mettait en évidence un décès lié à une défaillance cardiopulmonaire avec un œdème pulmonaire et une congestion poly-viscérale dont l’origine toxique devait être recherchée, dans un contexte de coronaropathie sans lésion myocardique. Après accord du Parquet, différentes matrices incluant du sang cardiaque et périphérique, de l’urine, de l’humeur vitrée, de la bile ainsi que du liquide céphalo-rachidien (LCR) et pleural sont collectés lors de l’autopsie de façon conventionnelle et directement sur des systèmes Mitra® de 20<!--> <!-->μL. Les échantillons sont stockés à 4<!--> <!-->°C avant analyse. Par ailleurs et sur réquisition judiciaire, les prélèvements sanguins et urinaires sont envoyés à un laboratoire expert.</p><p>Les extractions sont conduites selon des procédures préalablement décrites (Magny et al. Metabolites, 2022, 12(7):665, Houzé et al. Molecules, 2023, 28(8):3466). Le volume de prise d’essai pour chaque matrice est de 100<!--> <!-->μL pour les prélèvements conventionnels et équivaut à 4<!--> <!-->μL pour ceux effectués sur Mitra®, soit 1/5 du volume total prélevé. Les extraits sont analysés en chromatographie liquide couplée à de la spectrométrie de masse haute résolution (LC-HRMS) et les données sont retraitées par réseaux moléculaires. L’expertise toxicologique de référence est réalisée sur les prélèvement sanguins et urinaires.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Les screenings toxicologiques réalisées sur l’ensemble des prélèvements y compris sur Mitra® ont permis la détection de 5-méthoxy-diméthyltryptamine (5-MeO-DMT). La bufoténine, métabolite issu de la O-déméthylation de la 5-MeO-DMT, a également pu être identifiée dans le sang cardiaque et périphérique, dans l’urine, dans le LCR et dans le liquide pleural. Les métabolites de phase II glucuronoconjugués de la 5-MeO-DMT et de la bufoténine ont été détectés dans les urines prélevées de façon conventionnelle et sur Mitra®. Au total, cinq métabolites de la 5-MeO-DMT ont pu être identifiés sur les prélèvements conventionnels et sur Mitra®. Les analyses conduites sur les prélèvements sanguins et urinaires par le laboratoire expert ont également retrouvé de la 5-MeO-DMT. Les concentrations sont mesurées à 146<!--> <!-->ng/mL dans le sang cardiaque, 17<!--> <!-->ng/mL dans les urines et inférieure à 5<!--> <!-->ng/mL dans le sang périphérique.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les analyses réalisées sur les prélèvements conventionnels et sur Mitra® ont permis d’identifier de la 5-MeO-DMT dont l’imputabilité dans l’origine du décès semble pr","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Page S23"},"PeriodicalIF":0.6,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141066811","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
<div><h3>Objectifs</h3><p>Mettre au point une analyse de criblage toxicologique par chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse haute résolution (GC-HRMS) à partir de goutte de sang postmortem séché (Dried blood spot: DBS) et l’appliquer à des cas réels.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Du sang postmortem (25<!--> <!-->μL) était déposé sur une carte en papier de type Whatmann 903. Un séchage de 2<!--> <!-->heures à l’obscurité et température ambiante était respecté avant la découpe du spot entier. La désorption des composés d’intérêt était réalisée par un tampon phosphate à pH 8,4, suivie d’une extraction par l’ajout d’un mélange organique dichlorométhane/chloroforme/hexane/isopropanol (80:10:6,6:3,4<!--> <!-->v/v/v/v). Après centrifugation (5<!--> <!-->min, 12 000<!--> <!-->g), la phase organique était évaporée à sec sous flux d’azote. L’extrait était finalement acétylé avant d’être injecté en GC-HRMS. Les composés étaient séparés par un gradient de température sur une colonne HP5MS (30<!--> <!-->m<!--> <!-->×<!--> <!-->25<!--> <!-->μm<!--> <!-->×<!--> <!-->25<!--> <!-->mm). Le détecteur était utilisé en mode full scan (50 à 500<!--> <!-->m/z) à une résolution de 60 000<!--> <!-->Hz. Les spectres de masse étaient identifiés grâce à une bibliothèque interne. Afin d’évaluer les performances de la méthode, les limites de détection (LOD) et d’identification (LOI) étaient déterminées pour 20 des composés les plus détectés dans des échantillons de sang postmortem au laboratoire en 2022 : cocaïne, ecgonine methylester, méthadone, EDDP, morphine, codéine, kétamine, norkétamine, MDMA, MDA, diazépam, nordazépam, oxazépam, midazolam, paracétamol, tramadol, amitriptyline, cyamémazine, sertraline et norsertraline. La sélectivité de la méthode était évaluée par l’analyse de 10 sangs postmortem négatifs issus de sources différentes. La stabilité des composés était étudiée sur la carte à −<!--> <!-->20<!--> <!-->°C, +<!--> <!-->4<!--> <!-->°C et température ambiante durant 7<!--> <!-->jours. La méthode développée était appliquée à 103 échantillons de sang postmortem issus de sujets décédés pour lesquels une toxicologie de référence était requise. Le sang était déposé sur une carte à l’arrivée des échantillons au laboratoire. Les résultats étaient comparés aux deux méthodes de criblage classiques mises en œuvre au laboratoire (extraction liquide-liquide de 1<!--> <!-->mL de sang total et analyse par LC-DAD/MS et GC-MS).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Concernant l’évaluation des performances de la méthode, aucun des 20 composés d’intérêt n’était identifié lors de l’analyse des blancs. L’ensemble des LOD était compris entre <<!--> <!-->10<!--> <!-->ng/mL et 20<!--> <!-->ng/mL. Les LOI étaient comprises dans la gamme de concentration thérapeutique de chaque composé étudié ou à une valeur n’entraînant pas d’intoxication aiguë (stupéfiants). Globalement, les composés étaient stables durant les 7<!--> <!-->jours à toutes les températures testées
{"title":"Criblage toxicologique par chromatographie gazeuse haute résolution : application à des échantillons DBS postmortem","authors":"Charline Bottinelli , Denis Dubois-Chabert , Guillaume Hoizey , Yvan Gaillard , Laurent Fanton , Camille Chatenay","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.025","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.toxac.2024.03.025","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Mettre au point une analyse de criblage toxicologique par chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse haute résolution (GC-HRMS) à partir de goutte de sang postmortem séché (Dried blood spot: DBS) et l’appliquer à des cas réels.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Du sang postmortem (25<!--> <!-->μL) était déposé sur une carte en papier de type Whatmann 903. Un séchage de 2<!--> <!-->heures à l’obscurité et température ambiante était respecté avant la découpe du spot entier. La désorption des composés d’intérêt était réalisée par un tampon phosphate à pH 8,4, suivie d’une extraction par l’ajout d’un mélange organique dichlorométhane/chloroforme/hexane/isopropanol (80:10:6,6:3,4<!--> <!-->v/v/v/v). Après centrifugation (5<!--> <!-->min, 12 000<!--> <!-->g), la phase organique était évaporée à sec sous flux d’azote. L’extrait était finalement acétylé avant d’être injecté en GC-HRMS. Les composés étaient séparés par un gradient de température sur une colonne HP5MS (30<!--> <!-->m<!--> <!-->×<!--> <!-->25<!--> <!-->μm<!--> <!-->×<!--> <!-->25<!--> <!-->mm). Le détecteur était utilisé en mode full scan (50 à 500<!--> <!-->m/z) à une résolution de 60 000<!--> <!-->Hz. Les spectres de masse étaient identifiés grâce à une bibliothèque interne. Afin d’évaluer les performances de la méthode, les limites de détection (LOD) et d’identification (LOI) étaient déterminées pour 20 des composés les plus détectés dans des échantillons de sang postmortem au laboratoire en 2022 : cocaïne, ecgonine methylester, méthadone, EDDP, morphine, codéine, kétamine, norkétamine, MDMA, MDA, diazépam, nordazépam, oxazépam, midazolam, paracétamol, tramadol, amitriptyline, cyamémazine, sertraline et norsertraline. La sélectivité de la méthode était évaluée par l’analyse de 10 sangs postmortem négatifs issus de sources différentes. La stabilité des composés était étudiée sur la carte à −<!--> <!-->20<!--> <!-->°C, +<!--> <!-->4<!--> <!-->°C et température ambiante durant 7<!--> <!-->jours. La méthode développée était appliquée à 103 échantillons de sang postmortem issus de sujets décédés pour lesquels une toxicologie de référence était requise. Le sang était déposé sur une carte à l’arrivée des échantillons au laboratoire. Les résultats étaient comparés aux deux méthodes de criblage classiques mises en œuvre au laboratoire (extraction liquide-liquide de 1<!--> <!-->mL de sang total et analyse par LC-DAD/MS et GC-MS).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Concernant l’évaluation des performances de la méthode, aucun des 20 composés d’intérêt n’était identifié lors de l’analyse des blancs. L’ensemble des LOD était compris entre <<!--> <!-->10<!--> <!-->ng/mL et 20<!--> <!-->ng/mL. Les LOI étaient comprises dans la gamme de concentration thérapeutique de chaque composé étudié ou à une valeur n’entraînant pas d’intoxication aiguë (stupéfiants). Globalement, les composés étaient stables durant les 7<!--> <!-->jours à toutes les températures testées","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Page S21"},"PeriodicalIF":0.6,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141066826","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
<div><h3>Objectifs</h3><p>Les substances per- et poly-fluoroalkylées (PFAS) recherchées dans le sang peuvent varier en fonction d’une région ou d’une population donnée. Les PFAS couramment analysés ont des chaînes courtes à longues (C4–C10). Mais les PFAS à chaîne ultracourte (USC, ≤<!--> <!-->C4) deviennent une réelle préoccupation en raison de leur prévalence et de leurs niveaux élevés d’occurrence dans les systèmes aquatiques environnementaux. Plusieurs études ont indiqué une augmentation rapide de la concentration environnementale des PFAS USC, soulevant des inquiétudes quant à une exposition humaine élevée. La mesure des PFAS USC dans le sang peut surveiller l’exposition humaine et fournir un outil pour étudier les risques potentiels associés à l’exposition à ces PFAS.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Des tests d’exactitude et de précision ont été réalisés en utilisant du sérum fœtal bovin traité au charbon actif et enrichi en PFAS (carboxylique et sulfonique) de C1 à C10. Un aliquot de 100<!--> <!-->μL d’échantillon de sérum a été mélangé à des standards internes extraits et non extraits, ainsi qu’à 200<!--> <!-->μL de méthanol contenant 1,5 % d’acide formique. Après centrifugation, 5<!--> <!-->μL de surnageant ont été injectés sur une colonne de phase inverse à groupement polaire intercalé (Ultra IBD, 100<!--> <!--> <!-->×<!--> <!--> <!-->2,1<!--> <!-->mm) pour une séparation chromatographique suivie d’une détection MS/MS. Des standards de calibration ont été préparés sur une plage de 0,05 à 40<!--> <!-->ppb dans de l’eau osmosée contenant une solution de tampon phosphate. La méthode établie a ensuite été appliquée pour mesurer la concentration des PFAS dans divers échantillons de sérum et de plasma humains, y compris un plasma humain de référence NIST 1950. Le sérum utilisé contenant du TFA, l’isotope 13C-TFA a été utilisé comme substitut pour tester l’exactitude de la méthode pour le TFA et dix isotopes de PFAS C3 à C10 ont été ajoutés à 1<!--> <!-->ppb pour servir d’étalons internes extraits afin de vérifier l’exactitude de l’ensemble de la méthode. Les standards de calibration ont été préparés dans de l’eau osmosée en raison de l’absence des analytes dans celle-ci et une solution de tampon phosphate a été ajoutée pour obtenir des performances chromatographiques similaires entre standards et échantillons. Trois niveaux de dopage, de 0,4 à 30<!--> <!-->ppb, ont été testés pour l’exactitude et la précision de la méthode.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>La méthode développée a été utilisée pour l’analyse de 2 standards de référence (SR) NIST, nommément NIST 1950 pour le plasma humain et NIST 1957 pour le sérum humain, caractérisés par des concentrations connues de six ou sept PFAS. Les résultats des six préparations de chaque SR ont indiqué que toutes les concentrations mesurées se situaient à moins de 20 % de la concentration nominale. Les concentrations moyennes expérimentales de la plupart des PFAS étaient en accord avec les concentr
{"title":"Analyse simultanée des PFAS à chaînes ultracourte, courte et longue et des PFAS alternatifs dans le plasma et le sérum humains","authors":"Cyrille Lamboley , Liang Shun-Hsin , Steimling Justin","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.075","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.toxac.2024.03.075","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Les substances per- et poly-fluoroalkylées (PFAS) recherchées dans le sang peuvent varier en fonction d’une région ou d’une population donnée. Les PFAS couramment analysés ont des chaînes courtes à longues (C4–C10). Mais les PFAS à chaîne ultracourte (USC, ≤<!--> <!-->C4) deviennent une réelle préoccupation en raison de leur prévalence et de leurs niveaux élevés d’occurrence dans les systèmes aquatiques environnementaux. Plusieurs études ont indiqué une augmentation rapide de la concentration environnementale des PFAS USC, soulevant des inquiétudes quant à une exposition humaine élevée. La mesure des PFAS USC dans le sang peut surveiller l’exposition humaine et fournir un outil pour étudier les risques potentiels associés à l’exposition à ces PFAS.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Des tests d’exactitude et de précision ont été réalisés en utilisant du sérum fœtal bovin traité au charbon actif et enrichi en PFAS (carboxylique et sulfonique) de C1 à C10. Un aliquot de 100<!--> <!-->μL d’échantillon de sérum a été mélangé à des standards internes extraits et non extraits, ainsi qu’à 200<!--> <!-->μL de méthanol contenant 1,5 % d’acide formique. Après centrifugation, 5<!--> <!-->μL de surnageant ont été injectés sur une colonne de phase inverse à groupement polaire intercalé (Ultra IBD, 100<!--> <!--> <!-->×<!--> <!--> <!-->2,1<!--> <!-->mm) pour une séparation chromatographique suivie d’une détection MS/MS. Des standards de calibration ont été préparés sur une plage de 0,05 à 40<!--> <!-->ppb dans de l’eau osmosée contenant une solution de tampon phosphate. La méthode établie a ensuite été appliquée pour mesurer la concentration des PFAS dans divers échantillons de sérum et de plasma humains, y compris un plasma humain de référence NIST 1950. Le sérum utilisé contenant du TFA, l’isotope 13C-TFA a été utilisé comme substitut pour tester l’exactitude de la méthode pour le TFA et dix isotopes de PFAS C3 à C10 ont été ajoutés à 1<!--> <!-->ppb pour servir d’étalons internes extraits afin de vérifier l’exactitude de l’ensemble de la méthode. Les standards de calibration ont été préparés dans de l’eau osmosée en raison de l’absence des analytes dans celle-ci et une solution de tampon phosphate a été ajoutée pour obtenir des performances chromatographiques similaires entre standards et échantillons. Trois niveaux de dopage, de 0,4 à 30<!--> <!-->ppb, ont été testés pour l’exactitude et la précision de la méthode.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>La méthode développée a été utilisée pour l’analyse de 2 standards de référence (SR) NIST, nommément NIST 1950 pour le plasma humain et NIST 1957 pour le sérum humain, caractérisés par des concentrations connues de six ou sept PFAS. Les résultats des six préparations de chaque SR ont indiqué que toutes les concentrations mesurées se situaient à moins de 20 % de la concentration nominale. Les concentrations moyennes expérimentales de la plupart des PFAS étaient en accord avec les concentr","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Page S50"},"PeriodicalIF":0.6,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067054","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
<div><h3>Objectifs</h3><p>Une concentration urinaire faible (autour de 1<!--> <!-->ng/mL) mesurée lors d’un contrôle antidopage peut s’interpréter de 2 façons. Pour les professionnels de l’antidopage (WADA, ITIA, USADA, AFLD, UEFA …) il s’agit d’un résultat analytique anormal, correspondant à la fin d’élimination d’un agent dopant consommé pour ses propriétés sur la performance. Pour le sportif qui conteste toute triche, il s’agit des conséquences d’une contamination. Par contamination, on entend la présence non intentionnelle et non connue d’un agent dopant, comme dans de la viande, les œufs, des compléments alimentaires, des médicaments non conformes ou encore un transfert lors d’une relation intime (Kintz, Med Sci Law 2024;64:72-76).</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Trois types d’éléments sont généralement mis à notre disposition : 1. le LDP (laboratory documentation package) ou livret de vie de l’échantillon analysé par le laboratoire accrédité par la WADA–c’est la traçabilité - et des documents complémentaires, explications des 2 parties mais surtout de l’athlète ; 2. des compléments alimentaires et des médicaments consommés autour de la période du contrôle urinaire ; et 3. des cheveux, des poils ou des ongles couvrant la période du contrôle urinaire. L’approche stratégique a été définie dans le passé (Kintz, J Anal Toxicol, 2021;45:e3-e5).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Dans tous les cas, le sportif reste responsable de l’ensemble des éléments consommés, alimentation y-comprise et de ses activités. Lors d’une contestation argumentée, les autorités de l’antidopage mettent ensuite en perspectives les explications avancées par les sportifs et leurs experts pour évaluer leur cohérence et, généralement les rejeter, se réfugiant derrière des dispositions du code mondial. La situation de no fault or negligence, qui seule permet l’exonération d’une période d’inéligibilité est très compliquée à faire admettre. On rentre alors dans un domaine de la mauvaise foi (transposition à l’homme d’études animales, rapports secrets et non publiés, rejet catégorique des analyses complémentaires …). Il s’agit d’un domaine riche de spéculation, tant les études contrôlées manquent et sont très difficiles à mettre en place. Quoiqu’il en soit, la décision finale est très dépendante du tribunal ou de l’instance par laquelle l’athlète a été jugé tant les arguments scientifiques ou pseudo-scientifiques peuvent avoir des poids différents selon les juges, les avocats et les experts du moment.</p><p>Les exemples suivants où les sportifs ont été blanchis seront détaillés lors de la présentation : contamination par la viande (trenbolone, boldenone), par des œufs (clomifene), par des compléments alimentaires (trimétazidine, ostarine, molidustat, methastérone), par le même accessoire sportif porté par 2 personnes (ostarine) ou lors de relation intime (cocaïne, mesterolone, ostarine, ligandrol, GW1516).</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>La reconnaissance par les autorités
目标 在兴奋剂检查中测得的低尿液浓度(约 1 纳克/毫升)有两种解释。对于反兴奋剂专业人员(世界反兴奋剂机构(WADA)、国际反兴奋剂机构(ITIA)、美国反兴奋剂机构(USADA)、国际足联(AFLD)、欧洲足联(UEFA)等)来说,这是一种异常的分析结果,相当于因服用兴奋剂可提高成绩而被淘汰的结果。对于对任何作弊行为提出异议的运动员来说,这是污染的后果。污染是指无意中出现的、未知的兴奋剂,如肉、蛋、食品补充剂、不符合规定的药品,甚至是亲密关系中的转移(Kintz,Med Sci Law 2024;64:72-76)。1. 经世界反兴奋剂机构认证的实验室分析样本的 LDP(实验室文件包)或日志--这 是可追溯性--以及补充文件、双方的解释,尤其是运动员的解释;2.结果在所有情况下,运动员仍需对所有消费项目负责,包括食物和活动。在出现争论质疑的情况下,反兴奋剂机构会对运动员及其专家提出的解释进行分析,以评估其是否一致,一般情况下,反兴奋剂机构会拒绝接受这些解释,并以世界反兴奋剂条例的规定为依据。无过错或无疏忽是免除禁赛期的唯一途径,但要让人们接受这种情况却非常复杂。于是,我们就进入了不诚信的领域(将动物研究搬到人类身上、秘密和未公开的报告、断然拒绝补充分析等)。鉴于缺乏对照研究以及建立对照研究的难度,这是一个充满猜测的领域。尽管如此,最终决定在很大程度上取决于对运动员进行评判的法院或法庭,因为科学或伪科学的论据可能因当时的法官、律师和专家而具有不同的分量。在演讲中将详细介绍以下运动员洗脱罪名的例子:肉类污染(群勃龙、波胆酮)、蛋类污染(氯米芬)、食品补充剂污染(曲美他嗪、奥司他林、莫立司他、美他雄酮)、两人佩戴同一运动配件污染(奥司他林)或亲密关系污染(可卡因、甲地孕酮、奥司他林、利甘醇、GW1516)。结论反兴奋剂机构确认污染是一个漫长而繁琐的过程。谁能清楚地记得自己几个月前吃了什么或做了什么?这也是一个非常昂贵的过程,律师必须检查大量的数据。对于参与辩护的毒理学家来说,最终的决定有时令人非常沮丧。例如,最近国际自行车联盟(UCI)和国际田联(AFLD)拒绝承认两名来曲唑检测结果异常的运动员毛发分析结果为阴性(LOQ为1 pg/mg)所提供的证据,因为该药物的单剂量反应约为60 pg/mg(Favretto et al.药物检测分析 2019;11:762-771),而在承认服用该药物的受试者身上测得的结果超过 250 pg/mg(Ameline et al. J Chromatogr B 2021;1162:122495)。
{"title":"Concentration urinaire faible d’une substance inscrite sur la liste de la WADA : discrimination entre une fin d’excrétion à visée dopante et une contamination. Stratégie basée sur l’analyse de cheveux ou d’ongles","authors":"Pascal Kintz , Laurie Gheddar , Nadia Arbouche , Alice Ameline","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.038","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.toxac.2024.03.038","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Une concentration urinaire faible (autour de 1<!--> <!-->ng/mL) mesurée lors d’un contrôle antidopage peut s’interpréter de 2 façons. Pour les professionnels de l’antidopage (WADA, ITIA, USADA, AFLD, UEFA …) il s’agit d’un résultat analytique anormal, correspondant à la fin d’élimination d’un agent dopant consommé pour ses propriétés sur la performance. Pour le sportif qui conteste toute triche, il s’agit des conséquences d’une contamination. Par contamination, on entend la présence non intentionnelle et non connue d’un agent dopant, comme dans de la viande, les œufs, des compléments alimentaires, des médicaments non conformes ou encore un transfert lors d’une relation intime (Kintz, Med Sci Law 2024;64:72-76).</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Trois types d’éléments sont généralement mis à notre disposition : 1. le LDP (laboratory documentation package) ou livret de vie de l’échantillon analysé par le laboratoire accrédité par la WADA–c’est la traçabilité - et des documents complémentaires, explications des 2 parties mais surtout de l’athlète ; 2. des compléments alimentaires et des médicaments consommés autour de la période du contrôle urinaire ; et 3. des cheveux, des poils ou des ongles couvrant la période du contrôle urinaire. L’approche stratégique a été définie dans le passé (Kintz, J Anal Toxicol, 2021;45:e3-e5).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Dans tous les cas, le sportif reste responsable de l’ensemble des éléments consommés, alimentation y-comprise et de ses activités. Lors d’une contestation argumentée, les autorités de l’antidopage mettent ensuite en perspectives les explications avancées par les sportifs et leurs experts pour évaluer leur cohérence et, généralement les rejeter, se réfugiant derrière des dispositions du code mondial. La situation de no fault or negligence, qui seule permet l’exonération d’une période d’inéligibilité est très compliquée à faire admettre. On rentre alors dans un domaine de la mauvaise foi (transposition à l’homme d’études animales, rapports secrets et non publiés, rejet catégorique des analyses complémentaires …). Il s’agit d’un domaine riche de spéculation, tant les études contrôlées manquent et sont très difficiles à mettre en place. Quoiqu’il en soit, la décision finale est très dépendante du tribunal ou de l’instance par laquelle l’athlète a été jugé tant les arguments scientifiques ou pseudo-scientifiques peuvent avoir des poids différents selon les juges, les avocats et les experts du moment.</p><p>Les exemples suivants où les sportifs ont été blanchis seront détaillés lors de la présentation : contamination par la viande (trenbolone, boldenone), par des œufs (clomifene), par des compléments alimentaires (trimétazidine, ostarine, molidustat, methastérone), par le même accessoire sportif porté par 2 personnes (ostarine) ou lors de relation intime (cocaïne, mesterolone, ostarine, ligandrol, GW1516).</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>La reconnaissance par les autorités","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Pages S28-S29"},"PeriodicalIF":0.6,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067343","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-16DOI: 10.1016/j.toxac.2024.03.040
Laurie Gheddar , Anne Checkouri , Alice Ameline , Nadia Arbouche , Jean-Sébastien Raul , Pascal Kintz
<div><h3>Objectifs</h3><p>Développer une méthode d’identification et de quantification du molidustat dans les cheveux et l’appliquer à un cas réel de suspicion de contamination par un complément alimentaire.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Selon les règles de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), à la suite d’un résultat anormal dans les urines, la preuve de la charge revient au sportif.</p><p>Dans cette étude, les auteurs rapportent le cas d’un athlète professionnel présentant un résultat anormal dans les urines pour le molidustat (><!--> <!-->1000<!--> <!-->ng/mL). Le molidustat ou BAY-3994 est un inhibiteur des propyl hydroxylases du facteur inductible à l’hypoxie (HIF-PHI) et fait l’objet d’essai clinique en tant que nouveau traitement pour l’anémie associée à l’insuffisance rénale chronique. Cette molécule imiterait l’hypoxie et augmenterait la production endogène d’EPO. Dans ce cadre-là, cette substance est interdite en permanence dans le sport par l’Agence Mondiale Antidopage et classée S2. Hormones peptidiques, facteurs de croissance, substances apparentées et mimétiques.</p><p>L’athlète a contesté ce résultat et a avancé une cause de contamination par complément alimentaire. Sur conseil de ses avocats et en discussion avec le toxicologue, des cheveux (4<!--> <!-->cm, noir) ont été prélevés 4 semaines après le contrôle urinaire et envoyé au laboratoire. Des compléments alimentaires ont également été envoyés pour rechercher une éventuelle contamination par molidustat.</p><p>L’identification du molidustat dans les cheveux n’a jamais été décrite dans la littérature. Pour répondre à de futurs demandes concernant les HIF-PHI, une méthode permettant d’identifier et de quantifier dans les cheveux trois molécules de cette classe (molidustat, roxadustat et vadadustat) a été développée. Trente milligramme de cheveux (non segmentés du fait de la nature crépue) sont incubés (15<!--> <!-->h, 40<!--> <!-->°C) dans un tampon à pH 8,4 en présence de 1<!--> <!-->ng de testostérone-D3, utilisé comme standard interne. Après ajout d’un mélange éther/acétate d’éthyle (80/20), puis agitation et centrifugation, la phase organique est évaporée, reprise dans 30<!--> <!-->μL de phase initiale et 5<!--> <!-->μL sont injectés sur le système LC-MS/MS. Les compléments alimentaires ont été broyés (si cela était nécessaire) et mis en solution dans du méthanol. Après agitation et centrifugation, le méthanol a été injecté sur le système LC-MS/MS.</p><p>Les transitions choisies pour quantifier le molidustat sont m/z 315<!--> <!-->><!--> <!-->207 (quantification) et 315<!--> <!-->><!--> <!-->137 (confirmation).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>La méthode est linéaire de 10 à 500<!--> <!-->pg/mg pour les cheveux avec une limite de quantification à 10<!--> <!-->pg/mg pour le molidustat. L’analyse des cheveux a mis en évidence la présence de molidustat à 135<!--> <!-->pg/mg. Ce prélèvement couvre la période du contrôle urinaire et semble confirmer le résultat urinair
{"title":"Résultat anormal au molidustat : quelle(s) cause(s) ? Analyse des compléments alimentaires et des cheveux d’un athlète","authors":"Laurie Gheddar , Anne Checkouri , Alice Ameline , Nadia Arbouche , Jean-Sébastien Raul , Pascal Kintz","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.040","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.toxac.2024.03.040","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Développer une méthode d’identification et de quantification du molidustat dans les cheveux et l’appliquer à un cas réel de suspicion de contamination par un complément alimentaire.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Selon les règles de l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), à la suite d’un résultat anormal dans les urines, la preuve de la charge revient au sportif.</p><p>Dans cette étude, les auteurs rapportent le cas d’un athlète professionnel présentant un résultat anormal dans les urines pour le molidustat (><!--> <!-->1000<!--> <!-->ng/mL). Le molidustat ou BAY-3994 est un inhibiteur des propyl hydroxylases du facteur inductible à l’hypoxie (HIF-PHI) et fait l’objet d’essai clinique en tant que nouveau traitement pour l’anémie associée à l’insuffisance rénale chronique. Cette molécule imiterait l’hypoxie et augmenterait la production endogène d’EPO. Dans ce cadre-là, cette substance est interdite en permanence dans le sport par l’Agence Mondiale Antidopage et classée S2. Hormones peptidiques, facteurs de croissance, substances apparentées et mimétiques.</p><p>L’athlète a contesté ce résultat et a avancé une cause de contamination par complément alimentaire. Sur conseil de ses avocats et en discussion avec le toxicologue, des cheveux (4<!--> <!-->cm, noir) ont été prélevés 4 semaines après le contrôle urinaire et envoyé au laboratoire. Des compléments alimentaires ont également été envoyés pour rechercher une éventuelle contamination par molidustat.</p><p>L’identification du molidustat dans les cheveux n’a jamais été décrite dans la littérature. Pour répondre à de futurs demandes concernant les HIF-PHI, une méthode permettant d’identifier et de quantifier dans les cheveux trois molécules de cette classe (molidustat, roxadustat et vadadustat) a été développée. Trente milligramme de cheveux (non segmentés du fait de la nature crépue) sont incubés (15<!--> <!-->h, 40<!--> <!-->°C) dans un tampon à pH 8,4 en présence de 1<!--> <!-->ng de testostérone-D3, utilisé comme standard interne. Après ajout d’un mélange éther/acétate d’éthyle (80/20), puis agitation et centrifugation, la phase organique est évaporée, reprise dans 30<!--> <!-->μL de phase initiale et 5<!--> <!-->μL sont injectés sur le système LC-MS/MS. Les compléments alimentaires ont été broyés (si cela était nécessaire) et mis en solution dans du méthanol. Après agitation et centrifugation, le méthanol a été injecté sur le système LC-MS/MS.</p><p>Les transitions choisies pour quantifier le molidustat sont m/z 315<!--> <!-->><!--> <!-->207 (quantification) et 315<!--> <!-->><!--> <!-->137 (confirmation).</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>La méthode est linéaire de 10 à 500<!--> <!-->pg/mg pour les cheveux avec une limite de quantification à 10<!--> <!-->pg/mg pour le molidustat. L’analyse des cheveux a mis en évidence la présence de molidustat à 135<!--> <!-->pg/mg. Ce prélèvement couvre la période du contrôle urinaire et semble confirmer le résultat urinair","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Pages S29-S30"},"PeriodicalIF":0.6,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067345","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-16DOI: 10.1016/j.toxac.2024.03.074
Marie Calvet , Kristine L. Van Natta
Objectifs
Les substances per- et polyfluoroalkylées sont surveillées dans des échantillons environnementaux et industriels depuis un certain temps. Pour comprendre notre exposition à certains composés, de plus en plus d’analyses sont réalisées et la quantification des PFAS dans les échantillons biologiques en fait partie. En raison de l’évolution de la réglementation et des découvertes d’effets potentiels sur la santé de ces composés, il est important de mesurer un large éventail de PFAS dans des matrices biologiques. Des études animales ont montré que les PFAS (PFOS, PFOA, PFHxS, PFNA en particulier) peuvent causer des dommages sur le foie et le système immunitaire.
Méthode
La préparation de l’échantillon de sérum a été réalisée par précipitation de protéines et à l’aide de plaques μSOLA WAX. Cette méthode a permis de quantifier plus de quarante composés PFAS sur une UHPLC Vanquish™ Thermo Scientific™ et un spectromètre de masse Thermo Scientific™ TSQ Altis™ Plus équipé d’un kit PFAS. Le kit PFAS permet au système LC d’être aussi exempt que possible de contaminants PFAS et d’avoir une colonne de retard pour différencier les PFAS provenant du système LC par rapport à ceux de l’échantillon injecté dans la colonne analytique. La méthode LC dure 10 minutes et utilise la colonne Thermo Scientific™ Accucore™ C18, 2,1 × 100 mm, 2,6 μm. Chaque composé a des transitions SRM de quantification et de confirmation. Les données ont été analysées avec le logiciel Thermo Scientific™ TraceFinder™. Des précautions ont été prises allant du nettoyage des vials jusqu’au système LC-MS/MS et des blancs contrôle ont été évalués avant l’analyse des échantillons pour s’assurer de la non-contamination du système.
Résultats
La gamme de calibration en sérum va de 0,025 à 50 ng/mL avec 25 μL injecté. La précision inter- et intra-jour montre pour tous les analytes quantifiés, que le %RSD est inférieur à 25 %, et le %Diff de la gamme de calibration inférieur à 25 %, ce qui indique que la méthode développée est robuste et reproductible.
Conclusion
Une méthode de 10 min pour quarante composés PFAS a été développée sur une UHPLC Vanquish et un TSQ Altis Plus. La méthode montre une bonne justesse et précision jusqu’à 0,025 ng/mL dans le sérum.
{"title":"Quantification du panel de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans le sérum humain","authors":"Marie Calvet , Kristine L. Van Natta","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.074","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.toxac.2024.03.074","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Les substances per- et polyfluoroalkylées sont surveillées dans des échantillons environnementaux et industriels depuis un certain temps. Pour comprendre notre exposition à certains composés, de plus en plus d’analyses sont réalisées et la quantification des PFAS dans les échantillons biologiques en fait partie. En raison de l’évolution de la réglementation et des découvertes d’effets potentiels sur la santé de ces composés, il est important de mesurer un large éventail de PFAS dans des matrices biologiques. Des études animales ont montré que les PFAS (PFOS, PFOA, PFHxS, PFNA en particulier) peuvent causer des dommages sur le foie et le système immunitaire.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>La préparation de l’échantillon de sérum a été réalisée par précipitation de protéines et à l’aide de plaques μSOLA WAX. Cette méthode a permis de quantifier plus de quarante composés PFAS sur une UHPLC Vanquish™ Thermo Scientific™ et un spectromètre de masse Thermo Scientific™ TSQ Altis™ Plus équipé d’un kit PFAS. Le kit PFAS permet au système LC d’être aussi exempt que possible de contaminants PFAS et d’avoir une colonne de retard pour différencier les PFAS provenant du système LC par rapport à ceux de l’échantillon injecté dans la colonne analytique. La méthode LC dure 10<!--> <!-->minutes et utilise la colonne Thermo Scientific™ Accucore™ C18, 2,1<!--> <!--> <!-->×<!--> <!--> <!-->100<!--> <!-->mm, 2,6<!--> <!-->μm. Chaque composé a des transitions SRM de quantification et de confirmation. Les données ont été analysées avec le logiciel Thermo Scientific™ TraceFinder™. Des précautions ont été prises allant du nettoyage des vials jusqu’au système LC-MS/MS et des blancs contrôle ont été évalués avant l’analyse des échantillons pour s’assurer de la non-contamination du système.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>La gamme de calibration en sérum va de 0,025 à 50<!--> <!-->ng/mL avec 25<!--> <!-->μL injecté. La précision inter- et intra-jour montre pour tous les analytes quantifiés, que le %RSD est inférieur à 25 %, et le %Diff de la gamme de calibration inférieur à 25 %, ce qui indique que la méthode développée est robuste et reproductible.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Une méthode de 10<!--> <!-->min pour quarante composés PFAS a été développée sur une UHPLC Vanquish et un TSQ Altis Plus. La méthode montre une bonne justesse et précision jusqu’à 0,025<!--> <!-->ng/mL dans le sérum.</p></div>","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Pages S49-S50"},"PeriodicalIF":0.6,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067555","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-16DOI: 10.1016/j.toxac.2024.03.081
Damien Richard , Florent Ferrer , Nicolas Kerckhove , Vincent Lopez , Frédéric Abriat , Célian Bertin , Baptiste Boyer , Nicolas Authier
<div><h3>Objectifs</h3><p>Nous proposons ici l’analyse d’une population médico-légale spécifique et représentative du bassin auvergnat, afin d’étudier plus précisément l’effet de la consommation des substances médicamenteuses et toxiques, sur la survenue du décès.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Une étude prospective, monocentrique et observationnelle, incluant l’ensemble des sujets autopsiés en médecine légale, a été réalisée. Un recueil des données des causes du décès ainsi que des prélèvements biologiques (sang, urines, bile, contenu gastrique et cheveux) ont été traités. Différentes méthodes analytiques ont permis d’identifier et de quantifier la présence d’alcool, de stupéfiants, et un panel large de médicaments et de toxiques, dans les différentes matrices biologiques, et ainsi permettre d’interpréter leur contribution à la survenue du décès. Différents profils de la population pourront être ainsi identifiés en fonction de l’origine du décès.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Six cent onze personnes décédées de la région Auvergne ont été incluses. Soixante-dix-sept virgule six pourcent étaient des hommes, avec un âge moyen de 53,5<!--> <!-->±<!--> <!-->17,2 ans. Des antécédents médicaux ont pu être identifiés chez 69,8 % des individus, montrant principalement des troubles addictifs (56,2 %) et psychiatriques (23,8 %). Les principales causes de décès étaient le suicide (35,7 %), la mort naturelle (30,8 %) et un décès accidentel (27,5 %). Plus de deux tiers des décès (68,8 %) sont survenus sous l’influence d’au moins une substance, dont l’alcool. En ce qui concerne les caractéristiques démographiques et de décès, trois groupes de patients ont été identifiés avec plusieurs différences. Les femmes étaient plus susceptibles de mourir par suicide en utilisant des médicaments. Les jeunes hommes étaient plus enclins à mourir d’accidents de la route et d’overdoses, les drogues et les opioïdes étant plus fréquemment présents. Enfin, les hommes d’âge moyen avaient tendance à recourir à des gestes suicidaires plus violents, avec l’utilisation d’armes à feu et la pendaison, et une consommation plus fréquente d’alcool.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Cette étude est la première à l’échelle du territoire auvergnat, permettant de documenter la prévalence de la consommation d’alcool, des stupéfiants et des médicaments psychoactifs, ainsi que leur imputabilité dans la survenue du décès, dans un échantillon représentatif français des demandes judiciaires d’autopsies médico-légales. L’évolution des consommations dans le temps et au niveau régional serra discuté (Duverneuil et al. Anal Toxicol Analytical 2005:XVII vol3:187-193, Lacroix A.L. et al. Ann Toxicol Anal 2010;22(3):141-147). Les différentes informations apportées par cette étude, tant sur le type de population la plus fréquemment impliquée, que sur les différentes causes de décès identifiées, pourraient conduire à la mise en place de mesures préventives visant à limiter la prévalence et l’incide
目的我们在此提出对奥弗涅地区具有代表性的特定法医人群进行分析,以便更准确地研究服用药物和有毒物质对死亡发生的影响。方法我们开展了一项前瞻性、单中心、观察性研究,包括法医解剖的所有对象。收集了有关死亡原因和生物样本(血液、尿液、胆汁、胃内容物和毛发)的数据。采用各种分析方法对各种生物基质中存在的酒精、麻醉剂和多种药物及有毒物质进行鉴定和定量,并解释它们对死亡原因的影响。结果在奥弗涅地区死亡的六百一十一个人被纳入研究范围。男性占 77.6%,平均年龄为 53.5 ± 17.2 岁。69.8%的死者有病史,主要表现为成瘾症(56.2%)和精神病(23.8%)。主要死因是自杀(35.7%)、自然死亡(30.8%)和意外死亡(27.5%)。超过三分之二的死亡(68.8%)是在至少一种药物(包括酒精)的影响下发生的。在人口统计学和与死亡相关的特征方面,确定了三组患者,他们之间存在一些差异。女性更有可能死于服药自杀。年轻男性更有可能死于交通事故和用药过量,其中更常见的是毒品和阿片类药物。最后,中年男子倾向于采用更暴力的自杀方式,包括使用枪支和上吊,以及更频繁地饮酒。 结论:这项研究首次记录了在法国具有代表性的司法尸检样本中,饮酒、服用麻醉品和精神药物的普遍程度,以及它们在死亡事件中的可归责性。研究还将讨论随着时间推移和地区水平的消费变化(Duverneuil et al. Anal Toxicol Analytical 2005:XVII vol3:187-193,Lacroix A.L. et al. Ann Toxicol Anal 2010;22(3):141-147)。这项研究提供的信息,包括最常涉及的人群类型和已查明的不同死因,可帮助采取预防措施,限制暴力死亡的普遍性和发生率。
{"title":"Prévalence des décès liés à une consommation de médicaments et de toxiques dans le bassin auvergnat : étude POLIS","authors":"Damien Richard , Florent Ferrer , Nicolas Kerckhove , Vincent Lopez , Frédéric Abriat , Célian Bertin , Baptiste Boyer , Nicolas Authier","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.081","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.toxac.2024.03.081","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Nous proposons ici l’analyse d’une population médico-légale spécifique et représentative du bassin auvergnat, afin d’étudier plus précisément l’effet de la consommation des substances médicamenteuses et toxiques, sur la survenue du décès.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Une étude prospective, monocentrique et observationnelle, incluant l’ensemble des sujets autopsiés en médecine légale, a été réalisée. Un recueil des données des causes du décès ainsi que des prélèvements biologiques (sang, urines, bile, contenu gastrique et cheveux) ont été traités. Différentes méthodes analytiques ont permis d’identifier et de quantifier la présence d’alcool, de stupéfiants, et un panel large de médicaments et de toxiques, dans les différentes matrices biologiques, et ainsi permettre d’interpréter leur contribution à la survenue du décès. Différents profils de la population pourront être ainsi identifiés en fonction de l’origine du décès.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Six cent onze personnes décédées de la région Auvergne ont été incluses. Soixante-dix-sept virgule six pourcent étaient des hommes, avec un âge moyen de 53,5<!--> <!-->±<!--> <!-->17,2 ans. Des antécédents médicaux ont pu être identifiés chez 69,8 % des individus, montrant principalement des troubles addictifs (56,2 %) et psychiatriques (23,8 %). Les principales causes de décès étaient le suicide (35,7 %), la mort naturelle (30,8 %) et un décès accidentel (27,5 %). Plus de deux tiers des décès (68,8 %) sont survenus sous l’influence d’au moins une substance, dont l’alcool. En ce qui concerne les caractéristiques démographiques et de décès, trois groupes de patients ont été identifiés avec plusieurs différences. Les femmes étaient plus susceptibles de mourir par suicide en utilisant des médicaments. Les jeunes hommes étaient plus enclins à mourir d’accidents de la route et d’overdoses, les drogues et les opioïdes étant plus fréquemment présents. Enfin, les hommes d’âge moyen avaient tendance à recourir à des gestes suicidaires plus violents, avec l’utilisation d’armes à feu et la pendaison, et une consommation plus fréquente d’alcool.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Cette étude est la première à l’échelle du territoire auvergnat, permettant de documenter la prévalence de la consommation d’alcool, des stupéfiants et des médicaments psychoactifs, ainsi que leur imputabilité dans la survenue du décès, dans un échantillon représentatif français des demandes judiciaires d’autopsies médico-légales. L’évolution des consommations dans le temps et au niveau régional serra discuté (Duverneuil et al. Anal Toxicol Analytical 2005:XVII vol3:187-193, Lacroix A.L. et al. Ann Toxicol Anal 2010;22(3):141-147). Les différentes informations apportées par cette étude, tant sur le type de population la plus fréquemment impliquée, que sur les différentes causes de décès identifiées, pourraient conduire à la mise en place de mesures préventives visant à limiter la prévalence et l’incide","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Pages S53-S54"},"PeriodicalIF":0.6,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141067559","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Pub Date : 2024-05-16DOI: 10.1016/j.toxac.2024.03.082
Florian Hakim , Alexandr Gish , Jean-François Wiart , Raphaël Cornez , Philippe Morbidelli , Benoit Bertrand , Valéry Hédouin , Delphine Allorge , Jean-Michel Gaulier
<div><h3>Objectifs</h3><p>Les investigations toxicologiques dans des échantillons biologiques prélevés sur des corps hautement décomposés et l’interprétation des résultats observés sont toutes deux difficiles. Plusieurs écueils sont à envisager (redistribution et/ou dégradation post-mortem des xénobiotiques, contamination par des fluides de putréfaction…). De plus, dans le cas de la squelettisation, peu de matrices biologiques sont disponibles pour les médecins légistes et les toxicologues, c’est-à-dire les matrices kératinisées (cheveux et ongles), les os et les fragments de tissus. Néanmoins, l’analyse toxicologique de tels spécimens peut présenter un intérêt, comme le montre le cas présenté.</p><p>En hiver, des restes humains non identifiés ont été découverts dans la forêt par un chasseur. Le corps, vêtu d’une tenue masculine de mi-saison, gisait au sol en décubitus dorsal, recouvert de branchages, sans aucun effet personnel hormis des chaussures taille 43 européenne à proximité. Il était presque entièrement squelettique, avec des désarticulations partielles et des traces de moisissures, compatibles avec une longue période post-mortem. L’examen anthropologique a révélé neuf lésions osseuses (cinq sur le crâne, une sur la mandibule, une sur la colonne vertébrale, une sur le membre supérieur gauche et une sur le membre inférieur droit) correspondant à des marques provoquées par un objet pointu (couteau). Ces empreintes osseuses impliquent que l’arme, dans sa trajectoire, a lésé des tissus mous anatomiquement liés à cette trajectoire : notamment, la lésion sur la mandibule était située à proximité du fascicule jugulocarotidien. Tous les ossements correspondaient à un sujet humain de sexe masculin, dont l’âge est estimé entre 27 et 66 ans, décédé il y a moins d’un an, et les conclusions médico-légales suggèrent donc fortement un homicide par arme blanche. Des cheveux (touffe de cheveux noirs de 2 à 4<!--> <!-->cm de longueur), un seul ongle entier de la main gauche et une section de fémur (avec des fragments de tissus mous adhérents) ont été prélevés pour des examens toxicologiques.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Après les étapes de décontamination, les échantillons ont été analysés par LC-MS/MS et LC-HRMS selon des méthodes publiées précédemment en utilisant des bases de données maison de plus de 1800 substances dont plus de 700 nouvelles substances psychoactives ou métabolites [Wiart J.F. et al. Int J Legal Med 2020;134(4):1339-1344, Aly S. et al. Legal medicine 2023;63:102261].</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Les résultats toxicologiques positifs concernaient les cannabinoïdes et la cocaïne (et leurs métabolites associés) détectés dans les quatre échantillons post-mortem (pg/mg ; fragments de tissus/os/ongles/cheveux) : THC : 1460/18/24/1025 ; CDB : 770/168/219/660 ; CBN : 290/62/92/266 ; cocaïne : 505/281/714/4620 ; benzoylecgonine : 291/162/535/2160 ; ecgonineméthylester : 77/21/43/45. Ces résultats indiquent une exposition antemortem de
从高度腐烂的尸体中提取的生物样本的毒理学调查和对所观察到的结果的解释都很困难。需要考虑几个陷阱(异种生物的再分布和/或死后降解、腐败液的污染等)。此外,在骸骨化的情况下,法医病理学家和毒理学家可利用的生物基质很少,即角质化基质(毛发和指甲)、骨骼和组织碎片。尽管如此,对这些标本进行毒理学分析也是有意义的,本文介绍的案例就说明了这一点:冬天,一位猎人在森林中发现了一具身份不明的人类遗骸。冬季,一位猎人在森林中发现了一具身份不明的人体遗骸。 尸体身着中年男性服装,仰卧在地上,身上覆盖着树枝,附近除了一双 43 码的欧洲鞋外,没有其他个人物品。尸体几乎完全是骨骼,有部分肢体分离和发霉的痕迹,与死后很长时间的情况相符。人类学检查发现了九处骨头损伤(头骨五处、下颌骨一处、脊柱一处、左上肢一处、右下肢一处),与锐器(刀)留下的痕迹相对应。这些骨痕表明,凶器在其运动轨迹上伤害了与这一轨迹有解剖联系的软组织:特别是下颌骨上的伤痕位于颈静脉束附近。所有骨骼都与一名男性受试者相符,年龄估计在 27 岁至 66 岁之间,死亡时间不到一年,因此法医鉴定结果强烈表明他是被刺死的。方法经过去污步骤后,根据之前公布的方法,利用内部数据库中 1800 多种物质(包括 700 多种新的精神活性物质或代谢物),对样本进行 LC-MS/MS 和 LC-HRMS 分析[Wiart J. F. et al.F. et al. Int J Legal Med 2020;134(4):1339-1344,Aly S. et al. Legal medicine 2023;63:102261]。结果四份尸检样本中检测到的大麻素和可卡因(及其相关代谢物)毒理学结果呈阳性(皮克/毫克;组织碎片/骨头/指甲/头发):四氢大麻酚:1460/18/24/1025;CBD:770/168/219/660;CBN:290/62/92/266;可卡因:505/281/714/4620;苯甲酰可待因:291/162/535/2160;蜕皮激素甲酯:77/21/43/45。这些结果表明受害人在死前曾接触过这些滥用药物,但由于可预见的腐败液体污染,对头发和指甲中药物浓度的解释受到了影响。结论在从高度腐烂的尸体(如头发、骨头或指甲)中提取的生物样本中得出阳性毒理学结果的情况下,很难确定接触精神药物的时间,更难确定接触的程度。然而,在本案中,接触可卡因和大麻(使用或滥用,......甚至贩毒?)是调查人员能够确定受害者身份的因素之一(身份调查尚未完成)。
{"title":"Analyses toxicologiques post-mortem dans les cheveux, les ongles, les os et les fragments de tissus des corps squelettisés ?","authors":"Florian Hakim , Alexandr Gish , Jean-François Wiart , Raphaël Cornez , Philippe Morbidelli , Benoit Bertrand , Valéry Hédouin , Delphine Allorge , Jean-Michel Gaulier","doi":"10.1016/j.toxac.2024.03.082","DOIUrl":"https://doi.org/10.1016/j.toxac.2024.03.082","url":null,"abstract":"<div><h3>Objectifs</h3><p>Les investigations toxicologiques dans des échantillons biologiques prélevés sur des corps hautement décomposés et l’interprétation des résultats observés sont toutes deux difficiles. Plusieurs écueils sont à envisager (redistribution et/ou dégradation post-mortem des xénobiotiques, contamination par des fluides de putréfaction…). De plus, dans le cas de la squelettisation, peu de matrices biologiques sont disponibles pour les médecins légistes et les toxicologues, c’est-à-dire les matrices kératinisées (cheveux et ongles), les os et les fragments de tissus. Néanmoins, l’analyse toxicologique de tels spécimens peut présenter un intérêt, comme le montre le cas présenté.</p><p>En hiver, des restes humains non identifiés ont été découverts dans la forêt par un chasseur. Le corps, vêtu d’une tenue masculine de mi-saison, gisait au sol en décubitus dorsal, recouvert de branchages, sans aucun effet personnel hormis des chaussures taille 43 européenne à proximité. Il était presque entièrement squelettique, avec des désarticulations partielles et des traces de moisissures, compatibles avec une longue période post-mortem. L’examen anthropologique a révélé neuf lésions osseuses (cinq sur le crâne, une sur la mandibule, une sur la colonne vertébrale, une sur le membre supérieur gauche et une sur le membre inférieur droit) correspondant à des marques provoquées par un objet pointu (couteau). Ces empreintes osseuses impliquent que l’arme, dans sa trajectoire, a lésé des tissus mous anatomiquement liés à cette trajectoire : notamment, la lésion sur la mandibule était située à proximité du fascicule jugulocarotidien. Tous les ossements correspondaient à un sujet humain de sexe masculin, dont l’âge est estimé entre 27 et 66 ans, décédé il y a moins d’un an, et les conclusions médico-légales suggèrent donc fortement un homicide par arme blanche. Des cheveux (touffe de cheveux noirs de 2 à 4<!--> <!-->cm de longueur), un seul ongle entier de la main gauche et une section de fémur (avec des fragments de tissus mous adhérents) ont été prélevés pour des examens toxicologiques.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Après les étapes de décontamination, les échantillons ont été analysés par LC-MS/MS et LC-HRMS selon des méthodes publiées précédemment en utilisant des bases de données maison de plus de 1800 substances dont plus de 700 nouvelles substances psychoactives ou métabolites [Wiart J.F. et al. Int J Legal Med 2020;134(4):1339-1344, Aly S. et al. Legal medicine 2023;63:102261].</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Les résultats toxicologiques positifs concernaient les cannabinoïdes et la cocaïne (et leurs métabolites associés) détectés dans les quatre échantillons post-mortem (pg/mg ; fragments de tissus/os/ongles/cheveux) : THC : 1460/18/24/1025 ; CDB : 770/168/219/660 ; CBN : 290/62/92/266 ; cocaïne : 505/281/714/4620 ; benzoylecgonine : 291/162/535/2160 ; ecgonineméthylester : 77/21/43/45. Ces résultats indiquent une exposition antemortem de","PeriodicalId":23170,"journal":{"name":"Toxicologie Analytique et Clinique","volume":"36 2","pages":"Page S54"},"PeriodicalIF":0.6,"publicationDate":"2024-05-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"141066720","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":0,"RegionCategory":"","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}