Le diagnostic d’intoxication aiguë par le monoxyde de carbone (CO) repose sur un faisceau d’éléments contextuels, cliniques, et paracliniques. Les éléments de contexte évocateur sont : la présence d’une source de monoxyde de carbone, la chronologie, le caractère collectif. Les signes cliniques évocateurs sont : céphalées, vertiges, asthénie, nausées, vomissements, perte de connaissance, convulsions ou coma notamment [1]. Dans la prise en charge aiguë, il est fréquent que les éléments contextuels soient pauvres, et les signes cliniques peu spécifiques. Dans ce cas, les différents examens toxicologiques disponibles pour caractériser une intoxication par le CO, métrologiques et biométrologiques, peuvent apporter une aide au diagnostic. Parmi ces examens, on dispose de la mesure du CO dans l’air ambiant (COA) sur le lieu de l’intoxication, la mesure dans l’air expiré (COE) [2], la CO-oxymétrie de pouls (COP), le dosage sanguin de la carboxyhémoglobinémie (HbCO) ou, plus rarement, de l’oxycarbonémie [3]. Si ces examens peuvent apporter une aide au diagnostic en cas de suspicion d’intoxication, il est nécessaire d’en connaître les limites, car pour chacun d’entre eux, il existe des possibilités d’erreurs. Mal connues, ces erreurs diagnostiques, individuelles ou collectives peuvent faire conclure à tort à une intoxication oxycarbonée [4]. Dans le doute, cela peut donner lieu à une prise en charge inadaptée, l’administration inappropriée d’une oxygénothérapie normobare, voire hyperbare. En plus de mobiliser inutilement des ressources, une oxygénothérapie hyperbare ainsi initiée pourrait être à l’origine d’une iatrogénie évitable. Enfin, avérées ou non, les expositions au monoxyde de carbone sont génératrices d’anxiété, parfois d’un stress post-traumatique, voire de véritables phénomènes collectifs, dont la gestion est parfois complexe et les conséquences importantes. Si le risque d’erreur imputable à la phase strictement analytique des examens de laboratoire a été réduit au cours de ces dernières décennies, il existe également un risque d’interprétation erronée ou excessive des résultats analytiques, s’ils sont interprétés sans prise en compte des éléments cliniques et contextuels. La mise au point suivante a pour objectif de fournir aux différents intervenants impliqués dans la prise en charge urgente de cas suspects d’intoxication oxycarbonée, des éléments utiles permettant d’éviter les erreurs lors du diagnostic d’une intoxication par le CO.
In early 2020 in France, two regulatory measures have been applied in order to limit access to paracetamol and occurrence of overdose: withdrawal of open access in pharmacy and warning message on medicine boxes about the hepatic risk in case of paracetamol overdose. So far, the impact of these measures has not been evaluated.
Therefore, we analyzed every paracetamol overdose, confirmed by a plasma dosage > 50 mg/L at the 12th hour (toxicity line in the Prescott chart), performed at the Grenoble University Hospital, two years before (2018–2019) and after (2020–2021) the regulatory measures.
In total, 324 paracetamol overdoses were included. 176 occurred before the regulatory measures and 148 after. Sex ratio was largely female, 3.8 before and 2.8 after the regulatory measures. The mean age is young and similar over the 2 period: 29.5 years-old. Pediatric overdoses (under 18 years of age) represented 29% of all overdoses, stable over the 2 periods. The median value of plasma paracetamol dosage was similar during the 2 periods: 100 mg/L, but more severe overdoses (paracetamol plasma dosage up to 946 mg/L) occurred after the regulatory measures.
This before/after analysis of paracetamol overdoses between 2018 and 2021 in a French university hospital showed a reduction of 8%. However, the confinement in 2020 due to the COVID-19 pandemic could affect this result. The significant proportion of poisonings in pediatrics could be explained by an increase in voluntary poisonings among adolescents and administration errors by parents to children. The reason for the poisoning, voluntary or not, and the clinical consequences were not known. It would be interesting to carry out the same study in other university hospitals, over a longer period and with clinical data.
Other preventive measures could target patient education on the maximum dose, or on medical prescription of paracetamol compulsory.
Déterminer les espèces impliquées dans les morsures et piqûres et les expositions végétales survenant en milieu professionnel, ainsi que les circonstances d’exposition, les professions concernées et le type de prévention collective et individuelle utilisée au moment de l’accident.
Étude observationnelle rétrospective menée sur tous les cas recensés au CAP-TV d’Angers impliquant des animaux ou des plantes dans un contexte professionnel, de 2012 à 2022. Les cas ont été extraits de la Base nationale des cas d’intoxication (BNCI). Les critères d’inclusion étaient les suivants : appels impliquant un animal ou un végétal ; cas survenus dans la zone de compétence du CAP-TV ; cas d’imputabilité probable ou très probable. Les agents biologiques infectieux ont été exclus, ainsi que les cas pour lesquels la profession n’était pas précisée.
Sur la période d’étude, 244 cas ont été analysés. L’âge moyen des victimes était de 36,0 ans (min = 15 ans ; max = 68,3 ans). Il y avait 57 femmes (23,4 %) et 187 hommes (76,6 %), soit un sex-ratio de 3,3. Il y a eu 10 cas de gravité élevée (6,0 %, PSS 3) impliquant uniquement des animaux, et 52 cas de gravité moyenne (23,6 %, PSS 2). Les animaux et les plantes concernés sont énumérés dans le tableau. Certaines professions étaient plus exposées aux accidents impliquant des animaux et des plantes, notamment les jardiniers (52 cas, 21,3 %), les paysagistes (32 cas, 13,2 %) et les agriculteurs (18 cas, 7,3 %), les pépiniéristes (12 cas, 4,9 %), les désinsectiseurs (9 cas, 3,7 %), les apiculteurs (8 cas, 3,3 %), les maraîchers, les élagueurs et les pêcheurs (7 cas respectivement, 2,9 %), les poissonniers et les pompiers (6 cas respectivement, 2,5 %) (Tableau 1).
Les professions les plus touchées par les risques naturels sont aussi celles qui sont les plus sujettes aux accidents de travail [1] et qui sont par ailleurs en contact avec la nature ; les secteurs de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche représentaient ainsi 65.9 % des professionnels exposés. Même lorsqu’ils existent, les équipements de protection individuels sont encore trop peu ou mal portés. À l’inverse ce risque est presque imprévisible pour certains métiers qui ne sont pas habituellement en contact avec la nature (construction, tertiaire, etc.). La prévention est alors primordiale pour savoir identifier les situations dangereuses.
Le problème des risques naturels sur le lieu de travail est peu connu alors qu’il est source de cas potentiellement graves. L’importance de la prévention et du port d’équipements de protection individuelle est cruciale pour limiter le nombre de cas.
Ecballium elaterium ou « concombre sauteur » est une plante retrouvée habituellement au niveau du pourtour méditerranéen. Le centre antipoison (CAP) d’Angers a été sollicité pour des cas d’intoxications à cette plante jusqu’alors absente de nos jardins. Le but de cette étude était de décrire les cas d’intoxications à Ecballium elaterium recensés par le CAP d’Angers.
Nous avons réalisé une étude rétrospective sur les cas d’expositions à Ecballium elaterium recensés de 2010 à 2022 inclus par le CAP d’Angers.
Depuis 2010, 3 cas ont été recensés, tous durant l’été 2022. Tous ont eu une exposition au niveau du visage (cutanée, buccale et oculaire) et tous après avoir touché la plante. Les symptômes présentés ont été une hyper-sialorrhée, une douleur et un œdème pharyngé, un érythème, une douleur et un œdème palpébral, une hyperhémie conjonctivale, une baisse d’acuité visuelle, un larmoiement et une kératite superficielle.
Il existe une similitude dans les circonstances d’intoxications et dans les voies d’expositions. Aucun cas n’a été recensé par ingestion. La toxicité d’Ecballium elaterium pour les cas rapportés est due à son mode de dispersion : par autochorie (les graines sont dispersées par une action mécanique de la plante elle-même : le fruit est éjecté à une vitesse de 10m/s avec une pression de 6 bars). On retrouve également dans la littérature une toxicité due à la présence de cucurbitacines qui sont purgatives et irritantes [1], [2], [3].